Au début ce fut l’Alph’Art d’Hergé : quand un auteur meurt, on peut en publier les croquis et les storyboards pour ‘faire œuvre’ et satisfaire le lectorat ; vint ensuite le temps des expositions d’originaux et du « Tac au tac », avec le regard du public toujours plus fasciné par les notes et les crayonnés ; enfin, se développa le goût des carnets et des écritures simples et immédiates. Alors ce n’est pas par hasard si aujourd’hui le monde académique s’intéresse aux processus de travail des auteurs de bande dessinée. Il s’agit cependant d’un terrain d’enquête où les chercheurs, dépourvus de véritables lieux de confrontation, s’éparpillent : cette journée d’études est l’occasion de faire un point sur la question, tout en restituant le vertige prodigieux qu’on épreuve face à un acte de création.

    – ANNA DENIS • De fil en aiguille : comment tisser des liens avec le Moyen Âge aujourd’hui ? Dans la fabrique de L’âge d’or de Moreil et Pedrosa

    – PHILIPPE MARION • Variations traversières sur l’image performée

    – PIERRE-LAURENT DAURES • Le bout du bout de la piste, une relecture par la main

    Journée organisée par Denis Mellier, professeur de littérature comparée, université de Poitiers et Alberto Pellegrini, doctorant en recherche et création en bande dessinée, université de Poitiers.

    Journée d’études enregistrée le 8 avril 2024 à Poitiers
    En savoir plus : https://emf.fr/46383
    __________________
    00:07 : introduction par Héloïse Morel
    01:49 : présentation par Alberto Pellegrini
    05:15 : De fil en aiguille : comment tisser des liens avec le Moyen Âge aujourd’hui ? Dans la fabrique de “L’âge d’or” de Moreil et Pedrosa par Anna Denis
    38:10 : Variations traversières sur l’image performée par Philippe Marion
    __________________

    Dans le cadre du projet BDGEN (A.S. 2023-24), laboratoire Forellis, université de Poitiers.

    📺 Abonnez-vous à la chaîne de l’Espace Mendès France : https://www.youtube.com/@EspaceMendesFrance

    📍 Suivez l’Espace Mendès France !
    Facebook : https://www.facebook.com/mendesfrancepoitiers
    Twitter : https://twitter.com/emfpoitiers
    Instagram : https://www.instagram.com/emfpoitiers/
    Linkedin : https://www.linkedin.com/company/espace-mendes-france

    🌐 Site web : https://emf.fr/

    [Musique] bien bonjour à toutes et tous et ravi de vous accueillir à l’espace mandes France euh vraiment ravi d’accueillir cette journée donc entre l’usine et l’atelier sur la bande dessiné donc qui est dans le cadre d’un programme bdgen qui a l’initiative de Dey Mellier avec lequel nous travaillons depuis maintenant quelques années et cette journée donc coordonnée par Alberto Pellegrini donc le programme est il va vous en dire quelques mots et puis il y a eu en plus il me semble des modifications euh s’annonce très prometteur alors pourquoi ça a du sens une journée comme celle-ci dans un centre de culture scientifique technique et industrielle c’est pas forcément une évidence c’est euh notre pratique ici de la de la mise en valeur de la recherche en train de se faire des interrogations de un peu ce qu’il se passe dans les coulisses y compris de la recherche et là on est dans la création dans les mêmes enjeux et aussi parce qu’ici nous avons un pôle qui s’appelle le lieu multiple qui est un pôle de création art science donc avec l’accueil en résidence d’arties on a déjà accueilli des des dessinateurs donc donc voilà ça a pleinement du sens pour notre notre centre et en plus lundi nous avons accueilli avec Irène Leroi la duie dans le cadre du réseau du R3 bande dessinée la scénariste l’historienne et scénariste Marie bardio vaillante sur sa BD autour de du procès de bobini d’où l’exposition que vous avez peut-être vu en passant sur l’histoire de l’avortement qui a été faite dans le cadre des 40 ans de la loi veille voilà pour recontextualiser cette cette histoire là donc évidemment je suis ravie en fait de de vous entendre et je cède la parole à Alberto pour vous présenter la journée merci merci et bonjour à tous et à toutes euh et merci d’être venu assister à cette journée d’étude et au début ce fut l’alfard de de RG quand un auteur meurt on peut en publier les croquis et les storyboard pour faire œuvre et satisfaire le lectorat va ensuite les temps des expositions d’originaux et du tacotac avec le regard du public toujours plus fasciné par les notes et les crayonnés enfin c’est développ pas le goût de carnet des écritures simples et immédiates c’est donc pas par hasard si aujourd’hui le monde académique s’intéresse au processus créatifs des auteurs de bon dessiné il s’agit cependant d’un terend d’enquête où les chercheurs de pour vous du véritable lieu de confrontation sé parpille en principe cette journée d’étude se présentait comme l’occasion de faire le point sur les études génétiqu en France une journée consacrée en effet aux archives et au Fonds d’auteur et à ceux qui nous permettent de dire sur leur processus de travail le peu de réponse reçu dans ce sens nous a obligé à changer de stratégie c’est ainsi que le programme a commencé à suivre d’autres pistes de déviation naturelles qui nous éloignent de la dialectique initiale de l’usine et de l’atelier tout chercheur lit les traces et traque sa proie et toute chasse engendre du récit car tout être humain est producteur de sens et d’histoire j’aurais bien cité à ce sujet une nouvelle de yoshiarotsugé une chanson de Paolo coné mais je suis persuadé que cette approche le double ce récit parce qu’elle se consacre par définition à reconstruire une histoire un parcours en suivant les mouvements et les essais d’être de chair et doos restituant aux autrices aux auteurs l’emprunte de leur subjectivité particulière pour citer les maîtres de tournant légèrement leur propos restituant aux autrices et aux auteurs leur présence concrète et matérielle dès qu’il est question d’intention uncore et ses raisons prennent forme devant nous mais un être humain c’est c’est produire la trace de notre absence une citation de Marie José monzan cher à Jérôme leglatan qui malheureusement ne pourra pas être de nôre aujourd’hui tout comme Luc viier que cette absence présence soit réelle ou fictive cachée ou performée c’est cela dont nous dont nous espérons traiter aujourd’hui et c’est en adoptant ce regard sur la discipline que nous pourrons réfléchir aussi aux raisons profondes du geste du créateur non seulement les considérant comme élément social qu’ Tremp par en milieu mais aussi en allant à la source primaire de son action et en se posant une question élémentaire ce qui arrive quand on se tourne vers les puits du passé vers l’origine la genénésis non seulement d’une œuvre mais du choix de se mettre à l’œuvre pourquoi l’homme en beau jour a-t-il pris en main le stylo c’est donc après avoir évoqué tout l’espace qui se passe de cette questions au papéras oubliable marginal que je m’arrête que je laisse la parole à notre première invité annaadis est une des deux chercheuses qui ont répondu à mon appel et je la remercie dès maintenant ainsi que Patricia Garcia Okana de l’intérêt qu’elles ont porté à ce projet doctorante à l’Université pariest creteille elle travaille sur la place et la représentation de figures féminines dans la bande desessiné médiévaliste francophone des dernières 50 années s’intéressant à ce qui fait Moyen-Âge dans la construction d’un récit elle est allée voir ce qui s’est passé dans les coulisses d’un ditique récent l’âge d’or de cirril Pedroza et de Roxane moreille un cas qui comme elle nous le montrera est particulièrement fécond merci beaucoup merci beaucoup pour cette invitation clore une bande dessinée conclure une lecture et se retrouver projeté auors d’une histoire par sa fin évitable constitue un deuil une rupture dont on peut avoir du mal à se remettre quoi qu’il en soit il s’agit d’un d’un déchirement qui ne dit pas son nom d’une affliction intime et personnelle mais que faire lorsqu’on se retrouve dans ce cas de figure et bien on se pose des questions on se lance dans une véritable enquête dans l’intention de garder le contact avec l’objet de nos pensées afin de préserver un lien direct et privilégié avec cette lecture qui ne cesse de nous hanter c’est précisément ce qui m’est arrivé quand lorsque j’ai terminé l’âge d’or de Roxane Moray et Cyril pedrossa particulièrement touché par cette utopie politique au scénario et au graphisme puissant je me trouvais dans l’incapacité d’expliquer ce qui me bouleversait dans cet ouvrage je n’avais pas les mots j’ai donc décidé de chercher j’ai tenté de me renseigner dans l’intention de déclore l’âge d’or ces deux tomes remarquables m’ont poussé à questionner le processus de création d’une bande dessinée médiévaliste a envisagé quelles étaient les conditions et les méthodes pour parvenir à projeter les lecteoris dans un Moyen-Âge vraisemblable pour enfin interroger la pertinence de tisser des liens entre études génétiqu et médiévalisme l’étude approfondie de la jeunèe graphique et scénaristique de l’âge d’or offre un précieux cadre explicatif qui permet de mesurer l’intérêt d’exploiter bon nombre de motifs d’interprétation médiévale cela permet également de répondre à cette question essentielle pourquoi Roxane Mory et Cyril pedrossa ont délibérément choisi un monde médiévaliste pour développer leur récit avant d’apporter une réponse définitive à cette d’interrogation je vais me permettre un petit détour utile pour appréhender les enjeux du médiévalisme lorsqu’on se penche sur une l’étude du neuve médiévaliste il est important d’avoir à l’esprit que le moyen-âge est le fruit d’une longue et Land de construction et tient plus du myth que d’une quelconque réalité historique il est vrai que l’époque que l’on connaît aujourd’hui et qui nourrit notre imaginaire ne trouve pas nécessairement son origine directe dans la période historique médiéval qui s’étend de la chute de l’Empire romain d’Occident en 476 à la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492 temps considérablement long dont les limites sont d’ailleurs remises en cause par bon nombre de médiévistes comme le regretter Jacques Le Goff ou plus récemment par Patrick Boucheron le concept d’altérité développé depuis près de 50 ans par des chercheurs comme Hans Robert Jos Paul zumtor ou plus récemment Vincent Ferré aide à comprendre que le moyen-âge est autre puisqu’il est étranger au caracè istiqu qui constiue son identité en effet l’ensemble de ces caractéristiques constitutives ou retenu comme t se manifestent comme des critères garantissant la matérialité ou l’unité temporelle de cette période ce qui semble définir l’identité profonde du Moyen-Âge est en réalité sujet à de permanentes discussions et réévaluation la notion d’altérité permet alors de comprendre à quel point il est important de se représenter l’intervalle qui sépare le moyen-âge d’une période postérieure elle permet également de comprendre qu’il n’existe pas un Moyen-Âge mais des moyen-âges puisqu’elle entretient des liens très différents avec diverses cultures et périodes occidentales cela poussa d’ailleurs Christian am Malvi à affirmer que le moyen-âge n’existe pas qu’il n’est qu’une fabrication une construction un mythe c’est-à-dire un ensemble de représentations et d’images en perpétuel mouvement on peut donc s’interroger sur la capacité pour quiconque de produire à postériori une image une source une représentation de cette période qui à proprement parlé n’existe pas en effet convoquer le moyen-âge dans une œuvre c’est reprendre une matière qui n’a jamais été fixe qui a beaucoup évolué en fonction des siècles et des autorisques qui ce laa sont appropriés ainsiune fiction à l’autre un personnage ou un motif peut prendre deux formes totalement opposées c’est pourquoi interroger le processus d’invention d’un album médiévaliste se révèle essentiel pour déceler les différentes références médiévales constitutives du monde imaginaire proposé en l’occurrence là par Morey et pedrossa ensuite dans ce cas de figure une approche génétique semble pertinente et même essentielle pour appréhender les divers réemplois de ces vestiges du passé enfin la mise au jour de la confection du canva de l’alge d’or nous en apprend beaucoup quant à la façon dont la référence au Moyen-Âge peut de fil en aiguille structurer une bande dessinée contemporaine mon intervention a donc pour objectif de s’attarder sur quelques exemples précis afin de démontrer qu’une étude sur la BD mé Valiste s’enrichit considérablement lorsqu’elle questionne le processus de création d’une œuvre pour rentrer dans le vif du sujet je vais maintenant m’attarder sur la phase préliminaire de la création de l’âge d’or cette œuvre nitt d’un ensemble de circonstances et de discussion varié d’une part fin 2015 les équinoxes viennent tout juste de sortir pedrossa se retrouve donc dans une période creuse avec une œuvre fraîchement publiée en parallèle plusieurs de ces projets dont un avec Lewi strondheim viennent de de tomber à l’au d’autre part Cyril pedrossa et Roxane morille discutent beaucoup d’un projet de livre sur l’échec du hollandisme projet qui entre directement en résonance avec leurs préoccupation politiqu et militantes du moment sa visée principale était d’exprimer un certain désarroi face aux failles d’une gauche dans laquelle de nombreuses personnes ne se retrouvent plus et de fournir aux lecteurises une clé d’interprétation pour comprendre cet échec en se proposant de faire l’histoire du Parti socialiste et de la gauche du congrès d’épiné à nos jours mais cette démarche comporte son lot problématique tout d’abord ce type de positionnement relatif au discours militant des 50 dernières années s’avère difficile à mettre en case d’un côté l’incapacité de la gauche à tenir ses engagements à proposer une alternative au monde capitaliste peut provoquer un sentiment de désespoir et d’enfermement chez le lecteur ou la lectrice d’un autre côté convoquer l’histoire dans toute sa scientificité peut au sein d’un récit affecter la dramaturgie de l’œuvre qui plus est passé en revue des fait peut sérieusement nuire à la transmission d’émotions ces émotions sont pourtant essentielles et assurent de nous tenir en haleine du début à la fin d’une bande dessinée c’est d’ailleurs l’une des raisons qui a empêché morille d’être convaincu pour ce projet même si elle témoigne du fait que la piste documentaire avait été évoquée pour finir pedrossa affirme qu’il n’était sans doute pas capable de théoriser des événements quand lui-même n’en avait qu’une expérience sensible c’est alors qu’un jour lors d’un voyage en TGV entre Paris et Nantes Pedro sa Roque Mor en princesse tous deux s’amusent à imaginer ses aventures et prennent alors conscience que cette histoire de princesse avait tout à voir avec l’instant politique ce changement de perspective marque un tournant déterminant dans la phase d’exploration du projet car à la suite de ce voyage en train Mory et pedrossa ont la certitude que cette bande dessinée sera façonnée par leurs quatre mains et qu’elle prendra une couleur médiévale mais cet événement a quand même de quoi laisser perplexe on se demande d’emblé pourquoi convoquer la période médiévale et ses figures emblématiques si les préoccupations politiques des autoris se matérialisent dans le présent en réalité ce recadrage temporel n’est pas si surprenant dans l’histoire de la recherche médiévaliste les mécanismes des usages politiques du Moyen-Âge sont bien identifiés en effet ce temps qui d’après myiam white legof constitue l’enfance de nos nations contemporaines est sans cesse actualisé et constiue en même temps un matériau très efficace pour nourrir son imaginaire par conséquent comme le note Thomas carpenia Falconieri dans son ouvrage médiéval et Milan la politique contemporaine trouve dans le moyen-âge temps historique ou surte d’ailleurs symbolique un lieu de prédilection d’où extraire des allégories clarificatrices des exemples toujours d’actualité et des modèles ainsi Moray pedrossa exploite le réservoir des représentations collectives médiévales pour parler du présent la lutte des classes par exemple pourrait être un concept politique très complexe à rendre palpable dans une histoire enraac é dans notre époque en revanche comme le note très justement Roxane Moray placer son récit au cœur d’une société féodale où les inégalités sont fortement marqué ne laisse aucune place au doute quant à la nécessité d’entamer une lutte d’émancipation parce que le décor est déjà bien planté dans l’imaginaire collectif nul besoin d’expliquer tout le contexte c’est un monde composé de S et de seigneurs d’exploités et d’exploitants par ailleurs cette question s’étend aussi aux questions de genre puisqu’il est communément admis qu’au moyen-âge les hommes écrasent les femmes sous le poids de leur domination il n’est pas indispensable d’expliciter les rouages du patriarcat l’usage d’un cadre solide d’idées préconçues sur la période médiévale forte donc une structure idéale aux auuteuris pour développer leur histoire commence alors l’initialisation de la rédaction du scénario la base visuelle de l’univers est déjà préconçu en effet Cyril Pedrosa avait déjà publié un ouvrage se déroulant dans un passé indéfini en 2007 chez Delcour intitulé trois ombres où les aventures se déroulent en grande partie dans la nature et la forêt à l’instar de l’âge d’or ce retour sur d’anciens carnets de projet et de croquis avait d’ailleurs mis déjà avait d’ailleurs déjà mis morille et pedrossa sur la piste d’une éventuelle histoire médiévaliste lors de la recherche du sujet les autoris ent donc les recherches pour étaufer et approfondir leur thème narratif au début le récit ne dev faire que 90 pages mais au fur et à mesure des discussions le scénario s’est rapidement étoffé les références ne manquent pas et c’est sur certaines d’entre elles que j’aimerais maintenant m’attarder tous deux ont été très marqués par le film Michel Colas réalisé par Arnaud despayè en 2013 cette adaptation du roman Michael Colas publié en 1810 par Heinrich von Kest retrace les mésaventures d’un marchand de chevaux réformé d’origine allemande victime d’une injustice perprétée par un baron local influant devant la possibilité d’obtenir réparation en se rapprochant des instances de justice contrôlées par les puissants et incapable d’inteindre la princesse éclairer Marguerite de Navar pour pour plaider sa cause Colas décide de lever une armée composée de paysans et de vagabonds en colère afin d’ébranler le pouvoir féodal cette source d’inspiration les amène à s’intéresser de près à la guerre des paysans aux Allemands un conflit social et religieux de grande ampleur qui eu lieu entre 1524 et 152 25 dans le Saint Empire romain germanique et elle s’intéresse par ailleurs plus spécifiquement au rôle joué lors de ses soulèvements par une des grande figure de la Réforme protestante Thomas Munzer ce dernier soutinint fermement la révolution paysane il estimait entre autres que le peuple en proie à de à une très grande pauvreté et exploité par les princes n’avait guère la possibilité de lire la Bible et de se rapprocher de Dieu il développe donc l’idée qu’aucune réforme religieuse n’est possible sans réforme sociale contrairement à Luther qui lui se range du côté des puissants l’idée de s’appuyer sur des faits historiques assez précis pour développer leur récit émerge néanmoins suite à la consultation des textes de Munzer sur les révoltes paysanes un problème les interpelle la prédominance de questions religieuses dans ce conflit très vite si elle décide donc d’écarter la possibilité de faire directement référence à des sours médiévales historiques et de se diriger vers une fiction teintée de fantaisie globalement aujourd’hui de nombreux ouvrages médiévalistes esquive la question religieuse pourtant centrale dans la société médiévale ce choix s’explique en grande partie car l’Église n’a plus autant de poids aujourd’hui qu’elle en avait au Moyen-Âge de plus la religion ne fait plus partie des piliers fondamentaux de nos vies la fiction médiévaliste met en avoant un passé esthétique et dramatique bien plus qu’un passé historique la volonté de morille et pedrossa est aussi de penser l’œuvre comme un compte dont les bornes spatiotemporels ne sont toujours pas bien définis le temps du compte est un horstemps l’époque du flou du il était une fois le plus souvent il se situe dans un Moyen-Âge indéterminé car situé le récit à cette période c’est l’ouvrir à des thèmes et à des images rêvées c’est se placer dans un cadre nonhtorique indépendant de toute contrainte réaliste ce ce type de récit de l’imaginaire laisse une place de choix aux différentes aux différents possibles et notamment dans le cas de l’âge d’or à la merveille et surtout à l’utopie toutefois en parcourant les pages de l’âge d’or un œil averti saura décelé la trace de cet intérêt pour cette période historique ainsi que l’influence de michaell Colas le choix des noms des personnag à consenence germanique comme Tilda t CRDE ou hlié additionné au fait que la révolte des paysans embrasse tout le royaume et que le personnage délier traduissent un texte ancien pour le reproduire en masse et le placarder partout sont autant d’indices révélateurs des sources mais sans allusion direct au matériaux exogénétiqu ceci se fonde dans le scénario de l’âge d’or et se transforme en matière endogénéque comme le précise pierremarc de biaas dans son article pour une approche génétique de la bande dessinée le style du dessin joint à l’originalité de l’histoire et des dialogues finissent par effacer l’extériorité de la source primaire des sources cet état de fait se transporte également se transpose également à la communauté de femmes imaginée par morille et pedrossa si j’avais effectivement perçu la référence au béin à ma première lecture ces communautés semi-religieuses fémininees qui ne and d’aucune autorité masculine y compris celle du pape en revanche la la référence au célèbre livre la cité des dames de Christine de Pisan m’avait complètement échappé je n’avais pas vu non plus sous les traits de dame Abigael ceux de chrisan et pourtant vrai qu’une partie de cette considéré commeur du protoféminisme retrouve dans la bouche d’abigael Mar lorsquelle commence témoignant d’un âge d’or origin 93 dit je n’en conteste pas les valeurs et les principes des principes d’égalité vous savez à quel point mais la nature ne nous a pas donn à tous la même elle a doté les hommes d’une violence dont les femmes doivent la cité des pensé pour qu de la fureur du monde paradoxalement toutes deux proposent de libérer les femmes du jou masculin par l’enfermement je vous lis d’ailleurs à titre de comparaison un extrait de la cité des dames dans lequel trois grandes dames s’adressent à Christine car le parallèle est assez flagrant il y a une raisonulière important à notre venue erreur dans laquelle tu étais tomb sousent femmes sont mauvaisesin que les dames méritantes puissent désormais avoir une place fort retirée se défendre contre de si nombreuses agresseurs c’est quelques r contemporaines se confondent scénaristique pour finalement prendre corps et s’harmoniser à l’intérieur du récit si je viens de passer du temps à analyser certaines sources de l’âge d’or j’aimerais maintenant me concentrer sur la question du découpage du récit qui donna lieu à de nombreuses bifurcations dans la préparation du scénario et constitue une difficulté réelle pour les autoris difficulté qui elles parviennent partiellement à surmonter par le biais de leur étroite collaboration avec leur éditeur José Louis bet bet les est au quotidien mais plus sur la forme que sur le fond ces suggestions ces suggestions sur les directions que doivent selon lui prendre l’écriture ne sont pas toutes pris en compte par les autoris c’est le cas notamment de ces recommandations autour de la relation entre Tilda et Berty relation qu’il aurait voulu amoureuse plutôt camicale cela lui semblait évident mais cette évidence ne sautait pas du tout aux yeux de morille et pedrossa peut-être cela éta peut-être cela était-il dû au fait que notre société n’a retenu des comptes et des récits médiévaux que les intrigues amoureuses peut-être est-ce le cas pour ma part je pense que la raison est un peu plus profonde que cela je crois cette évidence que cette évidence tient plus du renvoi systématique et systémique à des objets ou des intérêts perçus comme féminins le personnage principal est une femme qui plus est une princesse il est donc difficile pour certains et certaines de concevoir cette absence de romance né aumoins morille et pedrossa s’en sont tenu à leur idée originale de développer une histoire amicale plutôt qu’une histoire romantique plutôt que de séter à la pression de cette injonction qui voudrait que la suite logique d’une relation entre deux personnages du même âge l’un masculin l’autre féminin soit une relation d’amour mais comme je le suggérais tout à l’heure José lou bet intervient principalement sur la forme en particulier sur la question cruciale du découpage étape fondamentale dans le processus d’élaboration scriptographique son intervention fut notamment déterminante dans la résolution d’une difficulté majeure rencontée lors de l’écriture du scénario de l’âge d’or le récit qui se voulait assez court au départ comme je le disais pr prend rapidement une ampleur considérable malgré tout Moray et pedrossa ne souhaitait proposer qu’un seul volume de leur histoire divisée en plusieurs chapitres car le chapitrage était un excellent moyen de rythmer le récit tout on maintenant son unicité cette division en plusieurs volets aurait ainsi contribué à créer des pauses narrative bien utile pour laisser respérer les lecturis mais aussi à renforcer l’impression de parcourir un cycle ou un roman médiéval où l’histoire est souvent divisée en plusieurs Arces narratifs qui se déploient au cœur d’un même un même univers cependant pour des raisons purement éditorial José Louis bet a suggéré que l’âge d’or soit divisée en deux tomes en effet il était assez difficile d’envisager la publication d’une lourde et chair bande dessinée de plus de 500 pages l’éditeur intervient donc directement à ce moment crucial de l’écriture où les autorises doivent créer de manière un peu artificielle un moment de césure dans un scénario déjà bien avancé il est donc acté de faire un bon dans le temps entre le premier et le second t ce qui permettrait de justifier scénaristiquement cette rupture par conséquent morille et pedrossa se voi dans l’obligation de restructurer leur récit autour de cettete 30 et notamment de créer un climax à la fin du premier tome de cette façon yel déplace et remanie l’épisode de la découverte de l’âge d’or qui devait intervenir bien plus loin dans l’histoire quant au chapitrage il disparaît pour laisser place à de grands panorama qui se déploie parfois sur plusieurs pages ainsi conçu il se révelle très efficace pour laisser l’œil des lectorises vagabonder dans l’univers visuel de cette bande dessinée et constitue un mode de transition efficace entre les différents les différents Arces narratifs on y retrouve aussi des références marquées aux œuvres de BRUGEL l’ancien notamment de par la profondeur savamment pensé pour orienter progressivement le regard jusqu’à l’horizon mais aussi du fait de la multitude de sujets représentés tous reconnaissables la référence est d’autant plus significative que le peintre fut l’un des premiers à faire du monde paysan sa principale source d’inspiration de plus BRUGEL est à cheval entre le Moyen-âge et la Renaissance le temps de âge d’or est celui de la Révolution un temps forcément transistoire un temps suspendu lui aussi entre deux âges si le remoignement de l’histoire fut nécessaire pour per à la problématique de la longueur du scénario morille et pedrossa trouve dans la miniature médiévale une solution très efficace et original pour réduire le vol le volume de l’ordiptique il est vrai que le e art empreunte volontiers ses moyens visuels ou techniques au cinéma que ce soit à travers la notion de chant de plan ou d’orientation des personnages c’est bien identifié et théorisé visent à produire différents effets dramatiques mais aussi à introduire du mouvement dans une image pourtant fixe seulement n’oublions pas que les ARS médiévaux en particulier la miniature la peinture ou la tapisserie par exemple ont aussi apporté leur lot de moyens à baband dessinée on peut notamment penser au philactère que l’on retrouve dans de nombreuses œuvres d’Ant du moyen-âge et qui aujourd’hui fait parti des principaux marqueurs de la bande dessinée dans l’imaginaire collectif même si cela va de soi évidemment de nombre nombreusement dessiné ne contiennent pas du tout de philactère or la miniature permet ici de renouveler le médium lui-même en effet lorsque l’on parcourt un manuscrit en luminé il n’est pas rare de tomber sur des images au sein desquelles plusieurs scènes du récit sont articulées entre elles comme vous pouvez le voir là sur la la la la miniature de droite par un astucieux effet de montage ces scènes sont regroupées pour créer du sens un sens propre à l’image par exemple dans cette cette miniature l’enlumineur a choisi d’associer le moment où milusine condamné à garder sa forme serpentine s’enfu par la fenêtre du château et celui où elle revient pour allaer ses enfants ici la stratégie de compensation est évidente cet assemblage adoui la nature monstrueuse de Mélusine en valoriser en valorisant ses qualités maternelles mais ce qui est intéressant visuellement c’est qu’on retrouve au sein d’un même encadré un même personnage qui évolue dans des scènes différentes scènes souvent par une séparation naturelle dans le dans le décor donc là dans l’exemple c’est le mur du château qui joue ce rôle or en découvrant cela pedrossa décide d’employer cette technique non pas pour associer deux idées distinctes entre elles mais pour créer un dynamisme particulier dans l’image pour déployer et décomposer le mouvement mais aussi pour essayer d’avoir le moins de case possible dans le récit étant donné qu’il était déjà très long cela permet dans le même temps defor forc certains effets dramatiques comme dans cette case où dame Abigael invite tankret Berty et Tilda à réfléchir aux règles de sa communauté en quittant la pièce en disant une de nos règles supérieures à toutes les autres une de nos règles est supérieur à toutes les autres pardon il n’y a ici ni domination ni servage personne n’est au service de personne je vous invite à y réfléchir le temps de votre présence parmi nous enfin cette technique permet d’apprécier l’immensité des lieux dans lesquels les personnages se meuvent dans des dans ces panoramas et d’étendre sous nos yeux ébaillis une sorte de longue tapisserie faite d’encre et de papier d’ailleurs comme nous allons le voir la tapisserie joue un rôle de premier plan dans la conception graphique de la de l’âge d’or le scénario était terminé hormi la fin de la seconde partie si les autoris auraient aimé boucler l’écriture des deux tomes avant de produire les premières planches du diptique pedrossa payé à la page n d’autre choix que de s’y mettre cette première production fut infructueuse c’est ce qu’on voend insatisfaisant le dessin tra renvoyer l’image d’un moyen âge sombre dépourvu de couleur ce qui est le cas dans de nombreuses créations contemporaines de solution Roxane Mor garde un master en histoire de l’art encourage pedrossa cherche ensemble il y a le parcours des de médiévaux pour trouverçoitier le est une ses couleursvenu même si à PO couleur access c’est la deuxè ver après sa visite au musée de CL la particularité de la tapisserie est qu’elle est souvent composé de fil pardon qu’elle est souvent un fond unicolore sur lequel des motifs compil de différentes couleurs c’est à l’origine un panneau dont le décor résulte du tissage de F coloré entre à l’angle droit avec des fils de chaîn de couleur neutre totalement l’image en même temps lors du tissage obtenir un résultat similaire en utilisant une technique différente de sa technique habituelle en effet il commence par faire un découpage de ses cases puis crayonne ses illustrations et enfin les ancres à ce moment la planche est intégralement en noir et blanc comme vous pouvez le voir à l’écran enfin il numérite ses illustrations pour les mettre sur en couleur grâce à Photoshop la particularité de cette mise en couleur vient du fait qu’il utilise une couleur de fond pour ensuite repasser dans diverses teintes tous les traits de son dessin la nuance de couleur ne se fait pas sur les vides mais sur les traits dessin sur sur feuille en noir et blanc doit-il être aussi détaillé que possible l’image prend donc tout son sens lors de la mise en couleur et nous projette instantanément dans un univers médiéval euh compar en particulier il y a des choses qui ronst tout recomposer il va falloir que je dialogue quand même peut-être un petit peu plus avec eux en fait mais vous avez tout à fait raison évidemment que ça il y a tout à fait dans le trait de toute façon et dans toutes les références beaucoup de d’inconscient mais même des choses directes indirectes en j’ai pas parlé de tout enfin j’avais qu’une demi-heure pour parler donc j’ai pas parlé de toutes les références euh et puis même des références qui sont artistiques postérieur au Moyen-Âge qui peut se retrouver plus dans l’art classique et cetera mais voilà je en une demi-heure c’était compliqué de tout faire et j’ai vraiment voulu prendre les sources que Roxane moreay et Cyril pedrossa me donnent aussi d’eux et d’elle-même sachant que j’avais aussi un second rendez-vous avec pedrossa et Roxane may mais mais c pedrossa s’est récemment cassé le bras donc on devait parler donc voilà mais j’ai aussi travaillé en partenariat avec eux et j’ai montré aussi ce qu’il voulait bien que je montre et ça c’est important de de de le notifier enfin je veux dire j’ai j’ai j’ai je leur ai fait lire mon texte et cetera donc je je il y a des il y a des choses aussi queils m’ont dit que je peux pas forcément dire des sources aussi qui semblent trop lointaines pour simplement être peut-être pour eux exploiter en tout cas par moi donc voilà mais vous avez tout à fait raison et merci beaucoup pour cette précision oui bonjour je suis pierre laurend dores je suis pas chercheur donc excusez-moi si j’ai pas les bons les bons mots pour parler euh le toujours sur cette ce dispositif de la répétition des personnages ce que je trouve un peu enfin ce que je trouve étonnant c’est que Cyril pedrossa la rattache spontanément à une référence médiévale alors que on peut peut-être s’interroger sur le fait que c’est est-ce que c’est pas un dispositif qui est permanent en fait dans les histoires en imag et dans dans les images narratives parce que on le retrouve pas que au Moyen-Âge on le retrouve ensuite à la Renaissance dans par exemple la tapisserie du roi David à à au musée descoan et cetera et on le retrouve dans la bande dessinée depuis pratiquement ses origines je crois que Gustave Doré dans l’histoire de la Sainte Russie là aussi là aussi utilisé donc il y a une forme de dispositif qui en je crois qu’il est permanent en fait moi j’ai l’intuition que c’est quelque chose qui a été utilisé à tous les âges de des histoires en imag et ce qui ce qui me paraît étonnant et ce sur quoi je vous interroge c’est pourquoi Cyril Pedrosa le référence à à la aux images médiévales plutôt qu’à une espèce de culture de l’image plus de l’image narrative plus plus générale quoi ouais parce que je pense que c’est principalement une volonté de faire rentrer les lecteurises dans un univers médiéval de par le graphite mais de se renouveler en fait tout simplement aussi parce que il y avait aussi une volonté de pas reproduire ce qu’ils avaient fait avec enfin ce qu’il avaiit fait avec trois ombres donc c’est c’est aussi une façon de de se plonger voilà dans tout ce matériau médiéval pour justement bah s’approcher le plus possible finalement d’une esthétique euh bah d’une esthétique qui lui permet justement de faire médivale après vous parler de renaissance enfin la Renaissance et le moyen-âge c’est quand même assez flou enfin je veux dire les dames à la Licorne en soit si on prend les limites de de du Moyen-Âge en France en tout cas elles sont faites à la Renaissance enfin c’est comme la garde des paysans techniquement c’est la Renaissance mais enfin c’est les les les frontières sont très très floues donc bon voilà mais pour moi c’est vraiment cette volonté de de voilà de plonger l’électoris dans dans un univers médiéval d’emblé en fait d’arriver et puis de renouveler sa technique c’est vrai que pour moi c’est assez extraordinaire cette idée de de retracer enfin voilà de de de de retracer sur les traits pour que ça fasse vraiment son objectif c’était vraiment de faire un effet tapisserie pour le coup et c’est vrai que la tapisserie alors pour le coup la tapisserie on c’est c’est un art qui est très très lié au Moyen-âge et qui est pas forcément que fait au Moyen-Âge he pour le coup mais c’est dans l’imaginaire en fait c’est ça le truc c’est que dans l’imaginaire collectif c’est rattaché au Moyen-Âge donc voilà je sais pas si j’ai bien mais en tout cas merci pour votre question si on a le temps c’est bah non non vas-y et merci merci Anna parce que c’était passionnant j’ai V dans une bulle des bandes dessiné espagnol mémoriel donc je ne l’ai pas lu et ça m’a semblé vraiment très beau et ça m’a donné envie de le lire et mais ma question est vraiment euh vie ça fait un pas complèement de côté peut-être donc tu as dit j’imagine que tu as réisé entretien avec les sauteurs oui et tu as dit que tu lui avais montré ton texte pour voir ce que tu vouvais dire et tu pouvais pas dire donc je voudrais que tu nous racontes un petit peu comment ça s’était passé ces moments d’échange avec l’un avec l’autre et si tu l’as fait vous cétiz tous les trois c’était séparé est-ce que tu l’enregistré et comment tu as fait l’accord méthodologique sur ce que tu vas pouvoir dire ou pas et ça bah alors merci beaucoup pour ta question alors en l’occurrence j’ai fait ça enfin j’ai j’ai fait j’ai mené ces entretiens là de façon séparée séparé par zoom et j’ai demandé d’embl en fait j’ai essayé de les mettre dans un casadre très bien veillant dans et de leur dire si vous voulez dire de enfin vous pouvez me dire des choses si vous voulez pas que je le dise vous me le dites euh vous pouvez me faire confiance c’est-à-dire que moi je ne dirai rien sans votre accord au préalable euh je les ai effectivement enregistré j’ai tout toutes les enfin les deux entretiens que j’ai mené avec le je les ai enregistré donc du coup c’était plus simple en fait pour moi derrière de de de pouvoir remettre par écrit en fait tout ce qu’ils avaient dit parce que j’avais vraiment la matière à porter de main quoi euh ils ont accepté enfin voilà ils ont vraiment accepté euh enfin yell ils ont accepté euh de de se prêter au jeu et euh sinon bah au niveau du contact enfin c’est c’est c’est juste j’ai pris contact avec Cyril pedrossa qui m’a dit que enfin qui m’a donné le contact de Roxane Moril et et euh et voilà et donc j’ai vraiment mené des entretiens alors voilà c’était vraiment plus un face- à faceace que quelque chose qui s’est fait à tro pour le coup c’est vraiment avec le auteur autrice séparée voilà euh oui oui oui oui ah bah alors oui et ça je pense que c’est important de le préciser ils sont tous les enfin tout elles sont toutes toutes les deux très finalement reconnaissant et reconnaissant de cette possibilité de pouvoir parler dans un cadre universitaire et pas seulement pour faire la promotion de leur bouquin dans chez des journalistes en fait et de pouvoir je enfin d’avoir cette possibilité d’être étudié à l’université c’est c’est vrai que euh bah je pense que ça allit il s’y attendaient pas quoi donc euh ma question c’était plutôt pour parce que tu as dit tu leur envoyais le texte pour voir si c’était d’accord pour que tu dises ça oui oui donc ils ont étent quand même euh assez réceptif pour le lire et dire ah oui oui parce que je me dit ça c’est une chance parce que on n pas B en fait pour moi c’est c’est juste un contrat de confiance en fait c’est-à-dire que il faut que je leur montre parce que si je leur montre pas c’est c’est enfin pour moi c’est quelque part un peu les trahir quoi enfin je enfin il faut que je leur montre ce que je dis enfin c’est c’est mine de rien même si un livre à partir du moment où il est publié il appartient quelque part un peu au public quand on fait une approche génétique d’une œuvre pour moi finalement on va vraiment titiller un peu ce qui ce qui ce qui les constitue eux et c’est enfin leur travail leur démarche à quoi donc ça me semblait absolument essentiel de d’établir ce contrat de confiance avec Roxanne et Cyril parce que bah parce que sinon ça aurait pas été possible et d’ailleurs je les remercie parce que je l’ai pas fait mais je remercie beaucoup de m’avoir laissé parler de leur œuvre que j’aime énormément merci an merci beaucoup merci Anna j’invite Philippe à me rejoindre eu ici je pense que cette question du rapport aux auteurs qui ouvrent leurs ateliers c’est quelque chose qui va revenir aussi dans l’après-midi avec la question du du récit d’histoire du du témoignage et mais qui pose problème le fait de toute façon de faire prouver ce son propre texte critique en fait aux auteurs ça c’est quand même une question qui qui est assez ouverte qui est pas qui est pas tranchée dans dans les études génétiques euh du coup je suis très heureux de pouvoir vous présenter Philippe Marion et je le remercie pour l’intérêt bienveillant qu’il a montré pour cette journée d’étude Philip Marion est chercheur est un chercheur aux intérêts multiples dans les champs des études médiatiques est professeur émérite à l’université de luvant et enseigne en France et en Suisse en on lui doit des très nombreux concepts qu’on évoque systématiquement quand on manie cet objet culturel qu’elle la band dessiné je l’avais contacté dès les début pour avoir un pendant aéré si de aéré à ceux qui se présentaient comme une journée fête de la belle pussière des archives même si ceux qui l’ enturé a changé nous avons gardé le projet initial il nous parlera de la manière dont le dessin peut devenir spectacle et la création graphique performance je lui laisse la merci Alberto et merci pour ton invitation même si j’ai j’ai mis un peu de temps avant de de réagir et bonjour à je vois des vieilles connaissances bonjour Gilles et tous mes amis qui sont là donc je conçois un peu mon intervention dans dans dans l’esprit d’un laboratoire donc j’ai évidemment une centaine de diapos c’està dire beaucoup trop et donc je compte sur le monsieur Loyal pour m’interrompre si je dépasse trop l’énorme en plus il est question que je vous joue du piano donc j’ai failli vous jouer du piano mais peut-être cet après-midi ce sera le cas alors quelques donc une image fétiche cette image je l’utilise assez souvent parce que elle me semble bien représentative de même si est caricatural exagéré et bien un peu baroque de l’esprit dans lequel je me situe pour travailler la bande dessinée aujourd’hui c’estd un esprit plutôt de d’archéologue mais voyez ce que dit ici dans cette cette pseudo découverte de Galilée de la bande dessinée alors voilà je découpe dans les films des images indispensables à la compréhension je te les colle sur une feuille de papier blanc chronologiquement additionné dialogue inscrit dans des filactères judicieusement disposés dans chaque vigette et ça marche voyez qu’il est en train de brandir une sorte de pellicule une pellicule qui serait liée à l’origine de la mon évidemment tout à fait loufoc mais ce qui m’intéresse là-dedans c’est l’idée que il faut chercher dans les risomes dans la transversalité pour pour pouvoir par venir à euh à réfléchir vraiment sur la matière euh mémorielle de la bande dessinée et c’est dans cet espritlà que je travaille avec mon collègue gre du Canada l’idée de série culturelle euh et de d’intermédialité Al pour vous le dire très rapidement euh sans entrer euh fort dans les détails là-dessus euh qu’est-ce qu’une série culturelle et bien c’est l’idée de mettre en relation de continuité et de friction des euh composantes des motifs des dispositifs des éléments technologiques et cetera et cetera mais qui dépasse les identités m médiaticoculturell donc on est dans l’idée disons qu’on peut se revendiquer moi je le fais en tout cas de notamment de Didier Berman mais pas seulement regardez ici ce que dit volgan herns plutôt que plutôt qu’à se résumer une collection nostalgique de médias morts du passé ce qui est intéressant en soi mais qu’est-ce qu’il faut faire il faut essayer de trouver une méthode pour analyser et représenter les aspects des médias qui échapperaient sans cela au discours de l’histoire culturelle donc dès que les médias ne se confondent plus avec leur leurs barrières leurs frontières identitaire ça devient intéressant parce qu’il y a de la fluctuation il de la circulation il y a de la fluidité qui fait que on arrive à des choses intéressantes alors je faisais allusion un instant à Didie Berman qui lui-même se réfère à benamin et à warbourg et euh j’aime beaucoup et c’est dans cet espritlà je crois que je me situe son idée de naleable survivance qu’il qu’il exploite à sa façon voilà une citation de did Berman il dit la la survivance ouvre une brèche dans les modèles usuels de l’évolution qui résonnent en terme de commencement et de fin de naissance et de mort d’avant et d’après c’estàd une vision téléologique réduite des choses et qui nous empêche selon did Berman de saisir la dynamique propre qui constitue la vie profondément anachronique des images des textes et des av d’ c’est l’idée d’un je crois qu’il prend la métaphore du chiffonier un archéologue des médias dans l’acception contemporaine de l’archéologie est un chiffonnier qui va mettre ensemble des choses qu’on n pas l’habitude de mettre ensemble et qui font surgir des des échos des des des nouvelles configurations qui permettent de mieux comprendre les choses ce que ce que je propose de faire ici en en travaillant donc sur l’idée au départ Alberto m’avait demandé de travailler sur l’émission tacotac qui met en scène des dessinateurs qui sont en direct en train de dessiner j’y viendrai tout à l’heure si si Dieu me prête vie et Alberto ne m’interrompt pas mais je voudrais quand même vous dire que mon idée simple que je voudrais développer aujourd’hui très simple un pe trop simple c’est que je voudrais vous parler à la fois de l’image graphique comme performance quelle performance et bien c’est l’idée d’une performance de de saisir un substrat référentiel donc une image à la mission de performer un donné par l’interprétation et cetera ça c’est l’image performante mais elle peut être aussi performé c’est-à-dire qu’elle peut être rendue actualisé rendue vivante rendue un spectacle vivant et donc je vais vous proposer un cheminement entre l’image comme performance d’un substrat référentiel si on peut dire et l’image comme performé c’est-à-dire rendue vivante et accessible et communicable à un public ces deux aspects là qui vont m’intéresser ici alors si je prends la première dimension donc l’image graphique comme performance on peut dire donc ce je disais un instant comme elle est elle peut être considérée comme un acte performant de représentation et oui merci Alberto tu fait ça très bien euh et donc si l’on travaille sur cette idée de performance graphique quand on travaille sur la bande dessiné notamment c’est que la performance qui est à la base de l’expression de l’image elle est occultée elle est en sevelie elle est endormie si je puis dire elle est endormie sous forme de trace que l’on peut réveiller si on active j’en parlerai tout à l’heure mais elle est endormie elle est à au niveau introverti latant virtuel c’est ce que je vous propose d’ d’appeler la performativité du dessin des images graphiques performativité le suffix it indique la virtualité à différence de la performance donc je ferai tout à l’heure la différence entre performativité et performance la performance étant le passage à l’acte de de l’image si je puis dire mais on peut dire que oui tu peux passer on peut dire qu’il y a chaque fois une BES de de souvenir si vous voulez d’une trace c’est ce que je mets d’ailleurs dans Je je je reprends a mes propres concept notamment celui de graphiation que le dessin est une sorte de mémoire trace d’une graphiation qu’on peut dire qu’on peut résumer en étant un acte de production graphique intentionnel et IR irréductiblement signé alors je sais que ma notion de grafiation doit être contestée doit être contesté notamment par mon mon collègue et parfois ami Thierry Grunstein et compatriote aussi qui veut dire Grine verte pierre en néerlandais enfin ça n’a rien à voir mais donc euh que voulais-je dire oui notamment la critique dit mais finalement graphiation c’est c’est revenir à la vieille distinction entre fond et forme c’est la question du style et cetera mais j’ai utilisé unologogisme pourquoi parce que je voulais marqué une différence avec l’idée de monstration qui est très utilisée en pragmatique donc monstration produire un simulacre analogique ce n’est pas suffisant c’est loin d’être suffisant pour atteindre la dimension ontologique de la bande dessinée parce que la bande dessinée le dessin procède par un acte graphique qui est fondamentalement une interprétation expressive et subjective de Riel elle est irréductible au gestes graphique et donc il faut un terme pour ça c’est pas simplement différen F forme c’est pas simplement la monstration par rapport à la narration il faut donc créer un un terme qui supporte cette idée de côté irrévocable irréductible de la pulsion graphique et la pulsion subjective expressive qui est au cœur de l’image graphique donc je propose d’appeler justement graphiation oui non tu vas voir tu vas voirù oui oui d’accord alors regardez oui tu peux mettre ah oui non non oui pour le trait celle qui présè oui donc vous voyez l’idée c’est que le dessin convoque virtuellement la performance graphique dont il procède je viens de le dire et importance particulière on a parlé hier avec Gaspard de la notion de trait parce que trait étymologie truré c’est-à-dire qui matérialise l’acte de traction pourraiton dire de la ligne expressive tirer tirer la ligne je crois qu’il y a quelque chose de qui symbolise bien justement la la graphiation alors on peut TR je prends des grands classiques bien sûr mais est toujours intéressant de comparer les carnets d’esquiss Derg en terme de génétique où vous voyez le travail de l’esquiss le travail de de rature d’ailleurs expression quasiment mythologique de de RG il dit mais mes histoires elles viennent de quoi elles viennent des accidents de mon crayon c’est des accidents de mon crayon que vient mes histoires et donc il a l’idée que l’esquiss le travail graphique subjectif crayonner créer des idées de développement qui seront évidemment Transcend du côté de la de la ligne claire vous voyez qui est une résultant de transparent et qui est une sorte de transcendance qui a presque oublié la la force d’esquicité dont elle procède mais qui NMO néanmoins est toujours présent pourquoi parce que c’est un une position une ligne idéale he dans le dans la ligne de contour les app plat coloré et cetera regardez cette voiture elle a pas d’ombre reportter c’est comme un jouet graphique qui est immédiatement disponible au regard du lecteur qui peut jouer visuellement avec cet objet ce qui est le principe de la ligne claire d’Ur par ailleurs oui toujours grand classique regardez ce travail graphico narratif expressif de Francin où les onomatopé du du grincement de la grue sont presque des des éléments graphiques de la grue elle-même don une sorte de plusion graphique homogénéisante de graphiation homogénéisante qui confond tous les éléments de la représentation pour en faire une forme expressive ou encore ici du côté de des caricatures avec une petite référence c’est dire c’est c’est Johan deort le fils de de Bob qui est cartoniste où justement c’est un des traits de la caricature c’est qu’ c’estin qui est jeté qui doit être immédiatement relayé par le regard du lecteur et ça doit être esquissé d’Ur des cartonistes avec avec lesquel je travaille me disent tu sais nous on peut beaucoup mieux dessiner mais pour la caricature pour le le cartoon il vaut mieux pas trop bien dessiner il faut un dessin jeté parce que c’est comme un cri visuel qui doit être relayé par le lecteur en terme de communication donc communication brute immédiate donc pas trop sophistiqué are exemple ici là je suis plutôt dans la dans la série des des reportages graphiques c’est un jeune un jeune dessinateur néerlandophone qui travaille plutôt la matière aptique donc la profondeur du trait le côé c’est presque 3D pour faire une un reportage visuel sur la centrale nucléaire de de doule en en Belgique ou encore matoti un bien connu qui travaille la matière colorée lui et qui est sur tu ramè matoti un peu c’est sur le c’est aussi un reportage sur les la question de l’immigration ou alors le page ici Emmanuel Le Page quand il est retourné à tchernoby euh avant les événements de l’Ukraine mais euh vous voyez dou double page où on joue vraiment sur le le côté noir la noirur le travail graphique mais en terme de pulion plutôt pictural ici pour rendre compte de la noireceur du site en tout cas dans sa vision à à Louis des choses oui alors je reviens un petit mot sur le mon idée de de graphiation je disais le dessin garde la mémoire de la main qu’il a produit le souvenir la performance graphique dont il émane c’est un souvenir TR que réactive le regard du lecteur c’est une performance expressive plus ou moins atténuée dans dans l’image achevée donc l’idée de performativité je synétise un peu ce que j’ai tout à l’heure à différencer de performance c’est cette puissance virtuelle qui se situe dans le dessin qui peut être actualisé dans d’autres formes mise en spectacle mais pour le DIN pas seulement virtuel regardez par exemple presque euh évidemment exacerbé comme illustration mais les fameuses signatures de frankquin hein qui sont quasiment des idéogrammes c’est-à-dire l’image l’image placardée d’une pensée finalement hein euh où il y a vraiment cet effet de signature de la graphiation cet effet de signature qui est incorporé dans la monstration et on a toujours cette idée d’un référentiel qui est euh ontologiquement interprété et donc performé euh alors comme c’est à peu près inévitable maintenant de parler de l’IA euh voici une petite expérience de création à partir de copul design donc les consignes qui on été donné à la machine c’est les banquiers actuels qui sont en état de de conservation de l’argent en attendant les décisions de la Fedde et cetera et donc il sont plutôt dans une situation d’atentisme sur leur leurs oreillers doré d’argent qui donne ceci alors ça m’intéresse parce que euh d’ de certaine manière lia si on prend comme ceci justement remet au goût du jour le paradoxe du style le paradoxe du style dans le sens où comme vous le savez certainement le style c’est à la fois l’affirmation d’une singularité profonde qui distingue l’individu qui s’exprime de tous les autres mais le style c’est aussi un conformisme c’est adopter le style de et justement ce que faitp ce que fait copilote design c’est d’utiliser des isme pour reproduire une image à partir d’un certain nombre de conformisme donc c’est c’est la deuxème version du style si vous voulez et d’ailleurs l’image qui suit qui n’est pas de de chat GPT ou de copilote mais voyez regardez conformisme une sorte de répertoire pour selon les codes comment exprimer en quelques physionomie les les différents types d’affect ENF différents type d’inffect ce qui a fait ce qui a fait d’illeurs une image que je n’ai pas jeai pas retrouvé lu a fait repris ceci et avec son chat qui est toujours impassible donc 50 fois gestation graphique l’acte graphique est porteur d’une sorte de métaréie ou d’infranarrativité d’une performance épiphanique c’estàdire que vous pouvez avoir l’idée que il y a un monde qui se crée au fur et à mesure de l’expression graphique qui se laisse dévoiler par expression graphique travail de révélation du motif figuratif d’une représentation et ça peut d’ailleurs être en travaillant différents types de de de graphisme notamment ici vous voyez un vieil RG d’avantgerre 40 45 de K FL avec un travail sur le le scriptoovisuel dans le sens fort dans le sens fort du terme alors puisqu’on est dans un un esprit plutôt de génétique je sais que vous travaillez beaucoup d’entre vous travaillent sur les qui est toujours très intéressant des carnets de voyage et cetera ce qui m’intéresse moi c’est que le le carnet justement un lieu de PERFORMA on pourrait même le considérer comme un objet transitionnel qui est performant quand la bande dessinée par exemple adopte l’imaginaire l’imaginaire du carnet de voyage quelques exemples j’ai reprisici à ferandes hein dans ses voyages en Syrie oui et regardez ce qu’il fait à l’intérieur donc il travaille sous forme de de carnet presque saisi hein dans dans un vécu du de de du terrain qui n’est pas sans ressemblance avec ici c’est plus ferandes mais c’est euh c’est comment s’appelle-t-il donc de la croix c’est de la croix je crois ouais c’est de la croix dans ces C d’esquiss dans dans ses voyages c’est toujours de la Croix ici voyez donc on a l’idée d’un encore une fois d’une homogénéité graphique une sorte de même pulsion pour le texte et l’image qui fait que tout ça produit résulte d’une graphiation vraiment très subjective qui met met en harmonie toutes cette dimension scriptoovisuelle victor Hugo a fait la Mme chose avec ses fameux carnets mais lui travaill au la vi quelques exemples de Victor Hugo ici al ici l’histoire de un peu trop vite tu t’emballes merci quand même c’est pas obligé regardez le l’histoire de la légende du CH par exemple très important dans la culture germanique retranscrit par par dans dans ses carnets ou encore toujours Victor Hugo oui euh alors on peut j’ai beaucoup travaillé moi-même sur le la question du Bd reportage en faisant justement le lien entre band bande dessiné de reportage et et carnet de voyage euh basé sur l’idée d’une forme de bricolage de bricolage graphique du monde actuel vécu ressenti qui est une forme de très intéressante parce que elle elle peut se situer dans la lignée disons de ce qu’on appelle aujourd’hui le SL journalisme à cette idée de prendre de faire de l’écart par rapport à à la machine du direct absolu c’est ce sont des procédures de rupture de distanciation que permett très bien le carnet aussi la bandcidé de reportage via justement cette épaisseur cette force d’inertie du dessin qui met forcément le monde à distance d’interprétation c’està-dire de distance et de réflexion d’une certaine manière ici voilà des des auteurs qui travaillent beaucoup sur le le carnet comme forme quasiment esthétique ici sur Rio encore un exemple voyz assez sophistiqué de carnet de voyage et j’ai aussi moi même travailler beaucoup avec avec Emmanuel Le Page qui insiste qui insiste beaucoup sur l’importance pour lui de des Carné parce que je vous laisse lire mais il dit quand je suis en voyage que je m’installe quelque part les gens viennent me voir et réagissent de façon très brute au dessin cette proximité je l’ai uniquement lorsque j’ai fait des carnets de voyage ce qu’il n’aurait pas par exemple avec avec un appareil photo ou une caméra qui est beaucoup plus banalisée ça dépend des contexte bien sûr en général alors que quelqu’un qui s’installe au coin de la rue avec un carnet qui dessine c’est intrigant ça suscite la communication d’ailleurs il le représente lui-même quand il était à en Ukraine à ternoby le fait il s’autoprésente en train de dessiner dans son carnet et le le le déclenchement communicationnel que le carnet appelle si vous voulez une forme de de lubrifiant social si si je peux me permettre alors on pourrait faire là je fais rapidement mais c’est toujours intéressant de voir quelques précurseurs là-dessus et je trouve que revenir sur le travail de gantelé du temps de à suivre intéressant par exemple j’ai pris au hasard he parmi ce qu’il a fait travaille sur la sur rimbau quand il est retourné à Charleville Maisière avec un exemple de d’une de ces planches vous voyez quiessemble qui ressemble un carnet où il travaille à la fois la matière photographique retraavailler et puis du dessin puis du reportage il était quand même un un des précurseurs dans ce dans cette dans ce genre disons de de reportage par la bande dessinée ou la bande dessinée de direct ou de présentification de même qu’on pourrait évidemment faire il sera là tout à l’heure mais le travail de Gibert à partir dans le photographe à partir des photographies de le fre et de son ami décédé où il mélange radicalement et de manière très habile d’ailleurs par empathie comme il le dit lui-même gbert des éléments de photogramme de photographie et des éléments redessinés et même carrément quelque fois des planches contact qui deviennent des séquence deande décidé hein donc ça c’est un je vous parlais tout à l’heure de substrat référentiel ce substrat référentiel peut-être aussi bien sûr un autre média qui est retravaillé remédié et donc regraphieré pour en faire une dimension d’interprétation subjective voilà alors ça c’était pour les ma première idée enfin ma première approche sur la la bande dessinée performante voyons maintenant quelques quelques indications sur la l’image graphique performée cette fois donc le passage à la per de la performativité à la performance c’est-à-dire un acte graphique pratiqué et communiqué on pourrait bien sûr voir là peut-être que Laurent va sûrement ajouter des choses sur le le myth du raconté par plin he le myth du pobade vous l’avez tous en tête plus ou moins oui donc oui non donc c’est c’est dans le PL raconte l’histoire de dibutat qui avait son fils qui devait partir je crois que c’est c’est bien ça qui devait partir à la guerre en tout cas il y avait une histoire de fiancé et pour conserver l’image du fiancé il en a fait le profil au charbon projeté sur une une parois et il en a fait une sculpture et donc ce qui est intéressant c’est que l’idée de conserver de conservation par la trace et et par la performance de tracer aussi le fait d’entourer au charbon bon le profil du du fiancé est une certaine manière d’essayer de de le maîtriser de le capturer mais dans l’acte lui-même de le saisir he c’est ça le laabthologie de des butan alors on pourrait faire le lien ici avec tout ce qui est designateur public painting performance euh donc qui est une vaste série culturelle qui est est très abondante si j’ai le temps tout à l’heure je vous montrerai des exemples mais on voit par exemple euh j’ai des exemples qui sont assez saisissant d’Urs qui sont presque mystiques où on voit un peintre qui jette de la peinture un peu un peu n’importe comment avec une musique très très renflante et qui finit par faire apparaître un visage souvent un visage de type chistique d’ailleurs donc c’est toute là la magie du dévoilement de l’épiphanie qui est permise par l’acte graphique en cours et qui qui marche depuis la nuit des temps c’est une vaste série culturelle de peinture en direct des dessins en direct ok ah oui alors je vais peut-être donc je voulais vous dire à Moot là je travaille beaucoup aussi sur la lanterne magique et d’Ur ce qu’a dit Anne tout à l’heure sur les les miniatures ça m’a fait penser qu’il faut vraiment faire le lien entre certaines images panoramiques de lanterne magique et c’est et c’est ces images là alors pour vous dire que justement ce qui m’intéresse dans la lanterne magique par rapport à l’image performée c’est que l’opérateur de l’anterne magique est un performateur c’estàdire qu’il est devant un public et il fait coulisser des images dans son sur son chevalet sur son sur son passe sur son passeevue et il a une propre rythmie qui peut la faire défiler à sa à sa vitesse c’est-à-dire qu’il est un performateur de révélateur d’image aussi ce qui m’intéresse on le voit ici en acte dans une composition ancienne je vais vous montrer quelques exemples de ceci euh i tu peux très directement voyez donc ici voilà un exemple de plaque panoramique de lanterne magique qui est une scène de danse qui qui plutôt qui n’est pas narrative qui est plutôt descriptive et le lanterniste pouvait la faire défiler de telle manière à insister sur telle ou telle donc chaque fois que l’image arrivait devant la le projecteur se révélait une partie ceci ou ça ou ça ou ça et donc permettait de faire un effet de mouvement de défilement dans une image de ce qui donnait une idée de mouvement évidemment mais surtout de de prestation en direct souvent liur commenté bonimenté oui et d’ailleurs ce n’est pas sans lien non plus pour les ce que ça intéresse mais on parlait tout à l’heure de l’abbé moau mais aussi un auteur qui est tout à fait intéressant qui s’appelle Yassin Fourtier qui parlait lui de de tableau de projection mouvementé projection mouvementée donc c’est c’est la série culturelle de l’image projetée mais avec la série culturelle du mouvement qui se combine ici les imagesées voyez les défilés répétitifs qui peuvent d’ailleurs donner lieu à des à des boucles circulaires ici les mouvements de de paradein comme on voit ici ou de de musiciens pouvait être réversible on pouvait les faire coulisser dans un sens ou dans un autre tout en les commentant en crant en effet de boucles ce qu’on a appelit parfois les Anglais appelle Mary go round qui qui est d’ailleurs en lien en terme de série culturelle avec les GIF avec les les images circulaires d’aujourd’hui hein qui sont d’une certaine manière les en corrélation avec celle-là alors on peut penser aussi à éile Renault par exemple euh avec son praxinoscope vous voyez par exemple une scène de de jeu qui peut être projeté en boucle ici avec le praxyoscope vous voyez ça un praxinnoscope qui passe par une lanterne magique et et qui crée un effet de de mouvement projeté ce qu’on appelle le praxinoscope à projection qui est un peu oublié mais qui très intéressant voyez avec ces scèes d’image où le la barre et le fait que le cheval dépasse la barre crée un effet de dépassement qui est presque du protonarratif quand on commence à dépasser les frontières Dieu sait où ça peut nous mener si je peux dire même si ça reste circulaire alors ce qui m’intéresse aussi dans le dans l’idée de l’anterne magique et là je sais que on en a parlé assez souvent avec Laurent c’est que pour le le le lanterniste il a un portefeuille d’image à sa disposition un thésaurus on parlait même de de de de coffre au trésor ce qui ce qui est d’ailleurs une des une des vertus de la bande dessinée la bande dessinée c’est d’abord un un ensemble d’images qui qui sont qui nous apparaissent tout à coup et qui sont découvertes comme si on entrait dans une caverne d’Alibaba iconique il y a toujours cette magie là dans dans dans la bandne dessinée livresque en tout cas et c’était déjà le cas avec cet effet storyboard de la de la lanterne magique donc présentation inventaire des images prêtes à être projeté et cetera regardez voilà par exemple un exemple d’image prête à projeter ou encore ici même dans la boîte du lanterniste vous savez ça réserve d’image son coffre fort d’image prêt à être projeté mais alors ce qui m’intéresse aussi dans la lanterne c’est bien sûr cette idée de de performance dans le sens propre du terme puisque il y a un passage à la projection et un montage qui est actualisé donc c’est un montage performatif et une performance de défilement en direct qui peut être voyez qui peut être articulié d’ailleurs avec des allers-retours des tyau de défilement euh avec différents types de de montage animés disons regardez ce que ça donne dans le pratiquement vous voyez comme ceci vous pouvez avoir des vieilles lanternes avec les circulaires donc on faisit coulisser comme ceci ou bien alors des des des des plaques panoramiques qu’on pouvait euh faire circuler à la à sa façon selon le récit al alors là il faut que je le fasse moi-même parce que euh regardez par exemple ici j’ai pris une scène de de c’est comme ça que tu fais comment tu fais les ah ou c’est là oui pardon euh donc une scène de voilà assez édifiante donc qui parle d’ meffet de l’alcoolisme voyez c’est le le l’ivrogne qui rentre chez luoui et le lanterniste pouvait faire des séquences un peu plus agité comme ceci voyez la la la colère de l’alcoolisme de l’alcoolique he donc par les effets de que je reproduis ici mais qui étaient facilement fait qui pouvent être faite avec le défilement de la lanterne donc défilement réversible ici par exemple vous voyez cette scène est intéressante parce que elle elle a cette fois-ci unmension narrative si vous commencez par la projection comme ça on se demande ce qui se passe par rapport à ceci l’apparition fantomatique qui est plutôt vu d’une certaine façon à droite et ici à gauche avec une forme de erreur et d’étonnement donc vous pouvez jouer sur deux types de récit différents selon la manière dont vous faites coulisser la plaque panoramique donc on est vraiment dans dans la gestion du comme dirait bar du code herméneutique c’est une histoire de dévoilement de progression de dévoilement et d’art narratif de dévoiler la vérité entre guillemets narrative ou le point de vue encore ici voyez toujours possible autre séquence toujours c’est des séquences don ça disons c’est la fin c’est pas daté précisément mais c’est la fin du 19e siècle ce et alors ceci n’a pas été sans incidence sur la bande dessinée hein cette idée de grande plaque panoramique on retrouve de manière concomitante un peu après dans par exemple si che au Galot des grandes plaques qui étaient en chromolithographie qui pouvait être aussi passé sur une lanterne mais qui pouvait être utilisé comme bande dessiné certaine manière donc on voit ici cet effet de la de la plaque panoramique et de son potentiel narratif qui peut être utilisé regardez ici chez chez Rabier dont dont RG s’est inspiré sans trop le dire d’illeur ou encore che même chez chez Fran regardz l’idée de la la grande plaque panoramique qui qui révéle rice du récit qui fait qui fait qui permet de révéler le le récit ah oui d’accord oui oui oui d’accord parce que il paraî que donc un petit un piano oui donc j’aurai apparemment un petit rabio tout à l’heure et je voulais vous parler de montage performatif mais que je ferai en direct ce moment de l’après-midi avec cette deè partie du voà voilà d’accord et peutêtre je vous propose aussi de SAF s’il y a vraiment des questions très nécessaires tout de suite de les garder pour après et et de le ou peut-être de le poser devant un café au moins on on peut faire la pause et ensuite on peut fait une pause jusqu’à midi du coup 20 minutes au lieu de 30 et les deux autres interventions de la matinée du coup auront lieu de midi à 13h et la pause midi sera de 13h à 14h on R de cette façon là le retard de la du début ça te oui ça je sais pas si le public est d’accord le public est d’accord merci public et merci phppe bon une deè merci vous une deè c’est pas la fin [Musique] [Musique]

    Leave A Reply