Le grand historien Benjamin Stora était en conférence à la MJA le 18 avril dernier ! Entouré de lycéens de Marc Bloch,à travers des archives de l’agglomération, il a répondu aux questions des jeunes sur ses mémoires d’Algérie à l’occasion de la sortie de son livre « L’arrivée – De Constantine à Paris »! Bravo au groupe de comédiens du lycée pour leur magnifique interprétation et adaptation théâtrale (par Bernard Chambré) du roman de Maurice Pons, intitulé « Le Passager de la nuit » !
Enregistrement : Pôle archives Seine-Eure
Montage : Coline Lefèvre, Olivier Bonnet
[Musique] bonsoir à toutes et à tous je vous remercie d’être aussi nombreux nombreus et nombreux ce soir pour commencer cette soirée exceptionnelle nous avons l’honneur et le plaisir d’accueillirent je vaer monsieur marantoine jel deil qui va introduire cette soirée [Applaudissements] je suis très heureux d’être ici d’abord parce que j’ai pas de voix ce qui va faire qui va changer par rapport à d’habitude et permet d’être beaucoup plus court mais très heureux d’être ici parce que il faut saluer un travail celui des lycéenss celui des professeurs des enseignants celui d’ proviseur celui du tout entier qui ont commencé un cycle de réflexion sur l’Algérie sur l’histoire contemporaine pour une conférence historique je pense qu’on peut pas ne pas saluer monieur chambr Jean monieuran CHR benirier du lycée Mar bloc ils sont inséparables ils font un travail absolument extraordinaire voilà la deuxème chose que je trouve remarquable également c’est qu’à cette invitation des lcéens de Mar bloc sont arrivés des gens sans être desag avec eux qui ne sont pas tout à fait LC en tout cas dans l’âge un peu dépassé ce baccalauréat et donc dev à la fois des lycéens des jeunes mais également des moins jeunes et des pas jeunes du tout et puis enfin dire tout l’intérêt qu’on peut avoir dans une ville qui est parfois pas tout à fait récompensé sur sa brève histoire sur les 50 ans qu’elle a vécu d’analyser sur un territoire un événement beaucoup plus ancien et doit s’inscrire dans la profondeur et dans le temp je voudrais dire deux trois choses simplement sur l’algérique le deuxième pays dans lequel j’ai le plus vécu puisque j’ai pas vécu énormément mais j’ai vécu 1 an un an et quelques semaines Mme qui est le plus beau pays du monde est un pays qui n’avait pas vocation bien évidemment à rester une colonie où l’injustice et l’inégalité profonde qui pouvait exister entre le colon et l’indigène était une injustice épouvantable où la France ne pouvait pas rester où l’Algérie ne pouvait pas rester française où une nation un peuple une culture devait s’émanciper pour devenir ce qu’elle n’est pas aujourd’hui pas obligatoirement libre et pas obligatoirement toujours démocratique mais rester nation néanmoins et c’est pour ça que je trouve que cette conférence est intéressante animée par des jeunes c’est probablement comme la guerre du Vietnam pour les États-Unis un grand traumatisme à la différence de c’est un grand traumatisme qui a été tu pendant de très nombreuses années et qui pourtant marque un certain nombre de ruptures fondamentales la première rupture et c’est pour ça aussi que a un débat et c’est pour ça que je suis heureux que St soit ici parce que évidment maîtrise dém beaucoup mieux que moi et beaucoup mieux que ceux qui sont ici le premier grand traumatisste c’est bien évidemment que c’est un sentiment c’est une amertume c’est une déception qui est probaement égale à celle de la grande sa 1418 ou à celle de la séquence collaboration occupation libération de la guerre de 40 sauf qu’ n’a jamais été dit dans cette chosl la deuxième chose c’est que c’est la fin d’unè colonial c’est la deuxième fois que la France se retrouve en situation de guerre avec un pays dont elle prétend être une des composantes ou une composante de ce pays après l’Indochine c’est une de gu chose c’est que c’est la fin de la France qui est une grande puissance c’est la fin de la France puissance atomique d’une certaine façon noublions pas que la puissance atomique de la France se fait au Sahara c’est la fin de la France puissance pétrolière c’est la fin de la France puissance pétrolière 3e traumatisme 4e traumatisme c’est une colonie de peuplement ce n’est pas l’Inde ce n’est pas l’Indochine c’est un endroit où 8 millions de personnes et il va y avoir un échange tout à fait étonnant entre unereigré qui va partir de ce pays devenu indépendant pour travailler ici qui est parti il y a fort longtemps et un million de rapatriés qui vont venir ici et là aussi créer des situations d’erture enfin c’est quelque chose qui probablement marque ici la descente de certains grands sentiments triste noirs et condamnable probablement dans la guerre d’Algérie et l’indépendan de l’Algérie s forgé deux choses de sentiments d’une part la création d’un mouvement d’extrême droite qui a recueilli l’ nostagie de Vichi nostagie detion française et retrouver pour sa les noation française on peut dire que ce traumatisme est fondateur d’un mouvement qu’on combat ici d’extrême droite extrême droite basé sur l’exclusion basé sur un certain nombre de thèses fausses et notamment celle de l’Algérie française et c’est historiquement probablement une des trois composantes avec l’Action française et la la monarchie avec le vichisme et les nostagi de Pétin les nostagique de l’Algérie française don je probablement le meilleur des exemples quelques autour de lui la deuxième chose c’est à partir de ce moment-là où une culture qui a pu être même si il était très biaisé par unesèce d’orientalisme de pacotille une culture qui était respectée qui la culture arabomusulmane il faut avoir vu la grande exposition qui a eu à Marseille du Musem sur la perception qu’ avait même après sa défaite par mal Abdel Cader plutôt vénéré plutôt respecté plutôt admiré pour sa culture son intelligence sa force d’h d’État cette espèce non pas d’admiration mais de compréhension de respect pour le monde arabe musulman peut mourir avec la guerre d’Algérie et la troisème chose c’est probablement que dans ce pays dans notre pays la guerre d’Algérie est une des explications du racisme quotidien que subissent un certain nombre de Français d’origine musulmane qui face à une extrême droite qui na rien oublié rien appris rien compris se conduit comme si rien devait être une leçon de l’histoire et donc la conférence que vous allez faire aujourd’hui a évidemment des répercussions ultra fortes il y avait un article hier dans le monde qui disait que la force de la France qui est évidemment saette diversité une partie de ces enfants qui sont essentiels tous ceux qui sont culture arabo mususulmanes à partir d’un moment où ils peuvent émigrer au Maroc aux États-Unis dans les Émirats arabes unis ou dans d’autres pays préfè aujourd’hui alors son français depuis trois générations s’en aller et trouver un respect une é doute et une compréhension qui ne trouve plus dans ce pays qui pourant le je pense que le débat qui est aujourd’hui celui qui vaer benjast avec la force des lcé de Mar blog est une des explications de cette fracture d’une France qui ne reconnaît pas suffisamment ses enfants de la naissance du racisme de la naissance deextrême droite de l’incompréhension et d’une certaine façon mais c’est pour ça Benjamin si je voulais dire un mot au début du contraire absolu que nous tentons de faire ici qui est un vivre ensemble respectue de chacun tous ceux qui sont ici sont citoyens deun communes citoyens pays dans le respect absolu de leur histoire une histoire fracassée une histoire fracturée une histoire fissurée une histoire qui doit amener au rassemblement à la compréhension la compréhension pe le faire par l’intelligence et par l’histoire je pense qu’ Benjamin stor et avec leses de Mar blog vous avez fait le meilleur des choix pour avoir la foi l’intelligence l’histoire et nous tournerons vers eux bien évidemment l’amitié et la compréhension merci d’être là pour ce débat qui est très important [Applaudissements] [Rires] [Applaudissements] merci Monsieur le Maire alors on en plaisantait avant de commencer cette soirée qui ne connaît pas Benjamin stor au cas où certains ne le connaîtraient pas je vais me permettre de faire quelques quelques rappels vous êtes né en Algérie en décembre 1950 à Constantine et en vous y passez votre enfant jusqu’à ce qu’une guerre sans nom comme on l’appelle souvent vous oblige à quitter votre TER terre natal en juin 62 vous arrivez à monreuil puis le 16e arrondissement mais pas les beaux appartements osmaniens si j’ai bien votre livre euh et puis enfin sartouville où vous passez votre adolescence entre lycée combat lycéen puis combat étudiant et puis vous rencontrez Rener Raymond je crois qui un jour vous dit mais puisque vous vous intéressez à la Révolution pourquoi pas la révolution algérienne et de là des travaux sur MGE et bien d’autres travaux sur la guerre d’Algérie et le Magreb contemporain alors vous êtes docteur en sociologie en histoire et l’archiviste que je suis ne peut que saluer le fait que vous avez ouvert l’histoire à de nouvelles sources comme le recueil de témoignages l’usage de la photographie et du film alors durant votre carrière vous avez publié ou codiriger plus d’une trentaine d’ouvrages je ne vais vous les éparer je ne vais pas tous vous les énumérer participer à des documentaires des films tous ces travaux portent sur la guerre d’Algérie la colonisation le le travail d’historien face à une histoire souvent difficile à aborder d’autres de vos ouvrages traitent de votre parcours personnel comme l’arrivée qui qui est comme une mise en illustration de cette grande histoire que vous évoquez dans vos travaux alors ce soir vous avez accepté d’être parmi nous ici à valaldeuil pour nous parler de votre parcours et de votre travail d’historien nous vous remercions d’autant plus d’avoir accepté un format un pe différent de vos interventions habituelles puisque vous allez vous prêter à un jeu de questionsréponses qui a été préparé par les élèves du lycée Marl qui sont à côté de moi et qui depuis plusieurs semaines travaillent sur les mémoires de la guerre d’Algérie alors avant de commencer je voudrais déjà les remercier parce qu’ils sont un petit peu stressés donc je vous [Musique] [Applaudissements] demande d’interroger Benjamin Stora et d’animer cette soirée et bien je laisse tout de suite la parole à maxoé qui va introduire cette première lecture sur la Guer texte extrait de la VAC grinene et l pour la France il s’agit d’entrer dans cette guerre d’assumer franchement cette page peu glorieuse de regarder sans complaisance le passé colonial en face pour les Algériens qui ont gagné cette guerre il faudra au contraire en sortir appréhender l’avenir on ne se réfugiant pas sans cesse dans un passé héroïque la guerre d’Algérie moment des fantasmes enflu mélange infernal de souvenirs cruels de regrets de remords et surtout de revanche époque des illusions et de la guerre sale peut-être inutile comment une telle période surchauffée par la passion pourrait-elle être approchée froidement par les historiens alors première question de cette soirée euh qui de paraître là aussi banal mais pouvez-vous en quelques mots nous rappeler euh les spécificités de ce conflit qui na pris ce nom de G bon tout d’abord merci de m’avoir invité ce soir merci aussi à Monsieur le Maire que je connaissais depuis longtemps et que je n’avais pas revu depuis très longtemps je suis très heureux de le revoir ici ce soir avec nous euh que vous dire en quelques minutes raconter l’histoire de la guerre d’Algérie c’est quand même assez compliqué parce que c’est quand même une période qui a duré 7 années 7 années environ et qui a quand même provoqué un paysage assez dévasté parce que quand même un million d’Européens ont quitté l’Algérie il y a eu 1 million et demi de soldats français qui sont partis en Algérie 1 million et demi entre 55 et 62 c’est beaucoup il y a eu aussi bien sûr les immigrés algériens en France dont le nombre a été multiplié par de pendant la guerre d’Algérie puisqu’on est passé de 200000 immigré algérien en 54 à près de 400000 en 62 et puis surtout surtout il y a eu beaucoup de morts bien sûr 30000 morts du côté français des centaines de milliers de morts du côté algérien et puis un chiffre peu connu que les Français connaissent pas connaissent mal connaissent peu et qui pourtant avait été révélé par un jeune éarque qui s’appelait Michel Rocard et qui av fait un rapport en 1959 60 et ce chiffre est le suivant c’est que l’armée française entre 1955 56 et 1960 a déplacé 2 millions de paysans algériens 2 millions de paysans déplacés quelquefois de quelques dizaines de kilomètres mais aussi de centaines de kilomètres avec la construction de près de 3000 centres de regroupement c’est un cataclysme bien sûr dans le paysage agricole algérien que Michel Rocard à l’époque n’avait pas manqué de relever de souligner il était très jeune c’est vrai mais il avait été très peu écouté par sa famille politique de l’époque c’est pour ça qu’il l’avait quitté d’ailleurs c’est sa famille politique de l’époque c’estàd là s f pour créer un autre parti politique mais qu’importe on va pas rentrer dans tous les détail disons que c’est un paysage quand même social dévasté parce que 2 millions de paysans déplacés c’est ça qui explique aussi bien sûr en grande partie l’immigration vers la France en qui a été multiplié par deux c’est quand même colossal et puis bon bien sûr du côté français 1 mil00ion et demi de jeunes entre 18 et 23 ans c’est-à-dire que pratiquement tous les hommes euh qui sont nés entre 1932 et 1943 sont allés en Algérie tous à part quelques surcire bien heureux et cetera mais plus d’un million et demi d’homes ont été arrachés à leur famille à leur travail à leur fiancé comme on disait à l’époque et leur femmes leur père leur mère donc c’est ça a été aussi disons cette peur de la guerre et de l’Algérie qui a d’ailleurs provoqué cette décision hein du général de GA d’en finir parce que trop de familles françaises étaient extraordinaire inquiète du départ possible vers l’Algérie c’est c’est ce qu’on voit par exemple dans des films à l’époque qui ont d’ailleurs été interdit et censurés à l’époque sont sortis après je pense à un film comme Cléo de 5 à7 qui est l’histoire d’un jeune soldat qui doit partir vers l’Algérie qui a très peur qui rencontre une femme qui attend les résultats de son de son analyse parce qu’elle est atteinte d’un cancer et donc cet appelé qui s’en va et cette femme qui est malade c’est un peu la métaphore de toute l’histoire disons d’une souffrance et d’une peur face à l’avenir qui est quand même très important donc l’Algérie c’est tout ça c’est tout ce paysage quand même difficile et puis un paysage politique paysage politique très très important parce que dans le fond aujourd’hui en 2024 nous vivons dans les institutions qui ont été créées sous la Guer de la 5 République nous avons toujours vécu dans les institutions qui ont été forgées par la guerre d’Algérie et pour la guerre d’Algérie donc on n est jamais sorti c’est quelque chose qu’on oublie c’est le fait que le général de Gaulle a institué une constitution en particulier qui donne plein pouvoir au Président de la République ce qu’on appelle l’article 16 qui n’a jamais été abrogé par aucun président qui se sont succédés tout au long de la 5e République donc ça veut dire que les institutions la 5e République bah ce sont des institutions dont on t l’origine qu’on refoule disons l’origine de naissance de ces institutions qui sont celles d’une guerre en fait c’est des institutions né d’une guerre et puis le paysage politique ça le maire marantoin vient de le rappeler ça a été un bouleversement politique considérable parce que les partis politiques français se sont fracassés sur l’Algérie bien sûr la gauche s fracassée sur la Guer d’Algérie puisque c’est au moment où la gauche était au pouvoir en 1956 avec lafot de guimolet que le contingent sur les appelés ont été envoyés en Algérie que cette c’est C envoi des appelés en Algérie a été faite par des députés et voté par les députés socialistes et communistes unanimité de du groupe parlementaire qui donc envoie les appelés en Algérie alors évidemment évidemment ça a provoqué des cassures ça a provoqué des différences ça a provoqué des affrontements à l’intérieur de la gauche française j’ai parlé tout à l’heure de Michel Rocard mais il y a d’autres personnages qui n’étaient pas d’accord avec cette position comme mades France comme savaril qui n’était pas d’accord avec la position de guimolé et donc le le parti socialiste coupé en plusieurs morceaux mais le Parti communiste français aussi a connu une vraie crise et qui s’est traduite notamment par le fait qu’il y a eu des militants communistes qui sont devenus ce qu’on appelle on parlait dans la pièce d’avant des porteurs de valise c’est qui ont rompu avec le Parti communiste français parce qu’il éétaient pour l’indépendance de l’Algérie et donc ça a provoqué là aussi une cassure mais la cassure dans le fond la plus vivace peut-être celle qui est devant nos yeux toujours aujourd’hui paradoxalement c’est celle de la droite française parce que le général de Gaulle lorsqu’il prend le pouvoir il est porté au pouvoir comme comme un vieux général qu’il est par l’armée il est porté au pouvoir par ceux qui sont pour l’Algérie française il est porté au pouvoir par ceux qui croient dans une solution d’intégration de l’Algérie à la France vous connaissez la suite évidemment le général de Gaul s’aperçoit que cette solution n’est pas possible et donc il va engager à partir de 59 septembre 59 60 il va commencer à engager les négociations politiques avec les nationalistes algériens qui aboutiront à l’indépendance de l’Algérie mais cette position de De Gaulle porté au pouvoir par la drite va provoquer une grande fracture et et donner naissance effectivement ça a été dit dans l’introduction avant moi et c’est très important a donné naissance à une sorte d’extrême droite antigouiste bien sûr en héritage de Vichi classiquement puisque Vichi c’est seulement 10 15 ans avant c’est c’est rien en terme historique mais une nouvelle extrême droite qui va se mettre en place s’organiser y compris autour d’anciens résistants c’est ça qui est compliqué la France est très compliqué y compris d’hommes comme JAC soustel qui avait été un résistant de la première heure en 1940 et qui va et qui vont disons s’affronter au général de Gaulle jusqu’à vouloir l’assassiner parce que l’extrême droite lorsqu’elle se dispose politiquement contre la décision du général de Gaul bien elle a décidé de passer à l’assassinat politique pas simplement manifestation distribution de trac meting protestation non non non là c’est beaucoup plus sérieux c’est l’assassinat et de GA va échapper à plusieurs assassinats plus célèbr celle du petit clamard évidemment que tout le monde connaît j’espère les lycéens ici présent connaissent bien sûr l’attendat du petit clamard mais il en a échapper à beaucoup d’autres c’est-à-dire que effectivement la vie politique française d’aujourd’hui quelque part et de manière décalée comme une sorte de réplique à distance comme un tremblement de terre et bien effectivement c’est la fin de l’Empire la fracture d’une droite nationale qui se pensa et qui pensait le pays comme un grand pays colonial et impérial et qui va se retracir et à partir de là l’extrême droite et la droite française va disons se fracturer et acquérir disons une sorte de puissance politique arquebouté sur la grandeur de l’empire perdu de la nation de la grande France comme on disait à l’époque avant 39 on parlerit de la grande France c’est-à-dire de cette France qui allait jusqu’à Taman Rasset les frontières de la France était celle qui était du Mali de la Mauritanie du nigerre de la Tunisie et de la Libye c’était ça la France on rentrait en France à la frontière libyenne mauréanienne marocaine bien sûr tunisienne et cetera c’était grand c’était quand même considérable c’était colossal et puis tout un coup c’est l’Hexagone donc évidemment pour ceux qui n’acceptent pas ce retrécissement et bien ils vont progressivement progressivement combattre effectivement dans un esprit peut-être de revanche sur cette politique suivie par le général de gaau et donc poursuivre une tradition qui est celle de l’antigonisme en fait l’antigonisme de Vichi va s’enrichir de la composante disons coloniale c’est-à-dire de la question de l’Algérie française voilà déjà un aperçu très bref de cette situation en essayant d’être le plus synthétique possible 43 ans d’étude pour arriver à minutes mais vous ajoutez quand même pourquoi je terminerai là-dessus pourquoi ça a été si difficile pour la France de quitter l’algée de partir pourquoi dans le fond il y a eu cette guerre ça a été si long pourquoi la gauche s’est fracturée pourquoi guimolet a cru qu’il pouvait garder l’Algérie française et cetera et cetera pourquoi bah parce que en fait et ça c’est un point qu’on connaît très mal en France c’est que l’Algérie a été intégrée à la France cétait des départements en franceçais c’était c’était disons au même titre que la Bretagne que la Savoie que la Corse c’était l’Algérie c’était théoriquement théoriquement c’était ça la Savoie a étaé rattachée à la France en 1860 B l’Algérie en 1845 donc c’était l’Algérie française donc c’était des départements français trois départements français mais ce qu’on ne sait pas c’est que cette ce rattachement administratif et cette fabrication de trois départements français donc la conquête de cet espace ce territoire gigantesque a duré un demi siècle la guerre de conquête de l’Algérie a duré 50 ans ce que les Français ignorent toujours et c’est pour ça qu’on parle beaucoup de la guerre de Algérie mais on parle très peu de la pénétration coloniale c’est l’origine or la guerre de conquête qui commence en 1830 1832 ne s’achève véritablement qu’avec la pacification du Sahara en 1904 pendant tout ce temps-là il va y avoir des résistances des massacres des déplacements de population des confiscations de terres et bon l’histoire de l’éir Abdelkader est maintenant bien conu he 1843 la prise de l’asmala 47 la réition de l’émir mais c’est pas fini avec l’mir Abd parce qu’il a une résistance notamment Sud algérien à la roite qui est très importante il y aura un massacre épouvantable en 1850 il va y avoir aussi des massacres en 1853 épouvantable le soulèvement de la cabilie en 1871 un énorme soulèvement de la cabilie en 1871 avec les Mrani jusqu’à la révolte disons dans le du côté de la région d’Alger et C c’estd la guerre de conquête a été très long c’està-dire que pour arriver entre guillemets à occuper ce territoire gigantesque Sara l’Algérie c’est fois la France pour arriver à occuper ce territoire extraordinairement vaste il a fallu un corps expéditionnaire qui pratique la politique dite des colonnes infernales telles qu’elles avaient été expérimentées en vandé et ce qui a fait la réputation sinistre de bujour c’està-dire les colonnes infernales c’est pouraser c’est qu’on rentre dans une ville on la détruit et on confisque la terre et on déplace les population et ça ça a duré 10 20 30 40 ans et puis est arrivé la colonisation de peuplement européen italien espagnol français de France de métropole alsacien Laurin bien sûr après les défait de 1870 et qui vont construire donc cette colonie de peuplement qui va s’enraciner sur la terre algérienne pendant environ un siècle un siècle et demi et donc ça fait par conséquent une histoire incroyable une histoire de rattachement administrative de dépossession identitaire foncière énorme de résistance silencieuse non visible de tentativ d’assimilation républicaine aussi échoué puisque les Algériens musulmans n’ont pas la citoyenneté française pratiquement jusqu’en 1944 par le général de d’ailleurs la première ordonnance qui donne un début de citoyenneté en 44 1944 donc ça veut dire c’est une histoire d’une d’une complexité extraordinaire l’Algérie est française elle ne l’ pas elle est à la fois des départements français elle ne l’ pas c’est un faux modèle de République c’est une fiction c’est ce qui r fou tout le monde tout le mond estou la formule célèbre je TER làdess je vous ai compris donc tout le mondeouverne pourise je pas deous de son point dealgérien de ce que vous venezerette gu de conqute qui bien plus con en France et qui avait évoqué ces spoliations et ces combats en viabili en particulier alors on va passer à on la lecture d’Enzo maintenant qui va nous parler des des mémoires plurielles et comment elles peuvent nous amener quand même à faire une histoire singulière texte de l’arrivée extrait de de l’arrivée transmettre tous les récits souligner la singularité de chacun éviter les anachronismes dangereux affronter les nouvelle problématique historique qui se pose dans la société d’aujourd’hui s’engager sur le territoire de l’histoire pour provoquer la curiosité répondre au désirs d’origine par le récit ou le questionnement susciter des commémorations nouvelles à partir des séquences problématiques comme cell de la colonisation nous av nous avons bel et bien besoin de plus d’histoire mais non de guerre des histoires les conséquences douureureuses viennent s’opposer les unes aux autres tout cela doit s’additionner pour fabriquer une identité ul merci Enzo pour cette lecture donc comme tu l’as rappelé c’est un texte d’extrait de l’arrivée donc votre dernier livre alors justement vous avezqué cette complexité dans dans dans les mémoireson peut dire euh multiples concernant cette guerre d’Algérie euh justement même dans cet extrait vous évoquez la la pluralité de de de ces mévoires cette communautarisation si je peux dire euh justement dans un tel contexte euh comment on peut aspirer à écrire une seule histoire de la Guu oui d’abord effectivement il faut savoir qu’il y a plusieurs groupes des groupes que j’ai qualifié de groupes principaux porteurs de la mémoire le plus important bien sûr j’en ai parlé rapidement ce sont des des anciens appelés les soldats 1 million et demi de jeunes Français qui sont partis en Algérie donc c’est un groupe très important il y a bien sûr les Européens d’Algérie bon qui sont sont venus à à peu près un million de personnes il y a aussi les troupes supplétives musulmanes qui ont combattu au côté de l’armée française sous un vocable générique mais plus compliqué que ça qui sont les archis qui constittu aussi bien sûr un groupe de mémoire et puis enfin les immigrés algériens en France qui eux majoritairement étaient des partisans de l’indépendance algérien voilà ça ce sont des des grands groupes déjà sans leurs enfants ça fait 2 millions 2 millions à 2 million et demi de personnes après il y a les enfants pu après il y a les petits enfants donc si vous multipliez tout ça par la descendance sur uniquement ces groupes principaux sur ces quatre groupes principaux ça fait entre 5 et 6 millions de personnes dans la société française alors évidemment comme les choses sont toujours compliquées il faut rajouter à ces gens-là bien sûr et bien ceux qui sont rentrés en politique par l’Algérie c’est-à-dire les porteurs de Valis qui n’ont pas été été en ils ont été en Algérie j’allais presque dire après 62 pour certains ils sont partis construire le socialisme euh mais il y a un groupe disons qui est porteur de cette mémoire particulière anticoloniale mémoire donc de la guerre d’Algérie qui est importante et puis en face d’eux il y a les partisans de l’Algérie française qui sont pas forcément des piedsnoirs mais qui sont des Européens de France des métropolitains et qui eux aussi sont entrés en politique en défense de l’Empire en défense du système colonial et de l’Algérie française donc ça c’est encore ce C deux groupes de sous-groupes disons qui cultive disons cette mémoire embellie reconstruite fantasmée et cetera ça fait ça fait encore encore il faut rajouter disons ça et puis pour finir bien sûr il y a le le personnel politique au sens large enfin les des Français qui se sont sentis concernés par cette histoire algérienne et qui ont voulu absolument l’oublier parce que disons-le franchement c’était pas glorieux puisque c’est c’est très difficile de commémorer ce que certains ont considéré comme une défaite de la France c’estàd le fait de quitter un territoire considéré comme français donc c’est très compliqué de commémorer quand même hein c’est quand même compliqué je dis souvent ça j’ai dit souvent ça longtemps à mes étudiants quand j’étais encore enseignant je suis plus maintenant je leur disais c’est quand vous arrivez à Londres vous arrivez à la gare de Waterloo mais quand vous arrivez à Paris vous arrivez gare de sterlitz c’est pas tout à fait la même gare c’est pas tout à fait les mêmes commémorations hein donc on a par conséquent des difficultés à concevoir à accepter quelque part un vivre ensemble sur la base d’un retrait c’est c’est ça c’est ça qui est très compliqué à à construire disons comme mémoire c’est-à-dire à la fois là je réponds à votre question à la fois faire en sorte que toutes ces mémoires se reconnaissent et se connaissent les unes dans les autres parce que chacune chemine avec sa propre et ses propres points de repère sans forcément connaître les points de repère des autres sans forcément comprendre la souffrance des autres et donc toute la difficulté c’est pas simplement d’un côté les Français de l’autre côté les Algériens mais la fracturation elle concerne d’abord la fracturation franco-française c’est une guerre civile entre guillemets franco-française il y a aussi une guerre civile Franco algéroalgér mais ça s’il y a des questions j’y répondrai aussi parce qu’il a aussi une fracturation de la société algérienne hein sur sur cette histoire là mais dans la fracturation franco-française qui est très très importante elle se voit par exemple je prends un exemple par le cinéma lorsque beaucoup de films sont sortis ben il y a eu des des films qui qui traitaai des appelés des soldats par exemple ras avir un les os et cetera et puis en face vous aviez des films qui parlaient de de la souffrance la douleur des pieds noirs avec un film par exemple comme le couiroco par exemplealexandre Arcadi qui raconte précisément l’arrivée en France et cetera donc vous avez à chaque fois naturellement les immigrés algériens en France sont très sensible à toutes les productions audiovisuelles qui concent le 17 octobre 1961 c’est-à-dire le le massacre des Algériens à Paris dans une manifestation donc chaque groupe construit ses propres repères chaque groupe construit son imaginaire autour disons d’une souffrance et d’un vécu particulier que l’autre n’arrive pas ou ne peut pas comprendre n’arrive pas à sa alors évidemment il s’agit de ceux qui ont été confrontter directement ça pas forcément leurs descendants parce que c’est ça le problème a après c’est la transmission mais ceux qui ont été directement confrontés à cette situation là les acteurs directs en fait ceux qui ont vécu directement ont bien du mal à croiser leur mémoire le croisement des mémoires est très très complexe parce que chacun a le a le sentiment d’être incompris de l’autre complètement incompris je je vous dis ça parce que quand je travaillais depuis longtemps sur cette histoire que je rencontrais par exemple je sais pas je dis un groupe par particulier les arquy par exemple les imigrés à chaque fois ou les pieds noirs à chaque fois la question c’était on parle pas de nous alors qu’il y avait par exemple 342 livres qui étaient sortis sur les pieds noirs 644 sur les soldats euh dont des témoignages comme ça et à l’époque même j’avais identifié par pas moins de 3000 ouvrages en langue française qui étaient sortis sur cette période au moins moin c’était en 1995 o j’ai sorti un dictionnaire un dictionnaire des livres de la G d’Algérie 3000 ouvrages donc à chaque fois que je rencontrais quelqu’un appartenant à un de ces groupes à chaque fois il disait bah j’ai l’impression d’être dans une grande solitude personne n’arrive à me comprendre c’est ceux qui sont dans les groupes d’en face he n’arrivent pas à me comprendre et moi je leur disais mais non il existe plein de livres qui vous expliquent tout ça la question c’est comme le cinéma il y a plein de films qui existent mais on va pas les voir c’est qu’on les connaît pas c’est on veut pas rentrer quelque part dans l’histoire du monde donc ça c’est très compliqué à dépasser et ça ça ne peut se dépasser effectivement que par l’histoire l’histoire vise à rassembler les mémoires l’histoire c’est pas c’est d’essayer de prendre à la fois de la distance par rapport à ses mémoires et d’essayer de les faire se croiser de faire se croiser les points de vues faire se croiser les histoires et moi ce que j’ai essayé de faire tout au long de ma de ma démarche d’historien c’est d’avoir épouser chacun des points de vue tout en observant une distance critique par rapport à chacun de ses points de vue c’est compliqué c’est-à-dire qu’il faut être à la fois dans l’empathie de chacun des points de vue par exemple quand je rencontré des gens des har dis ah vous parlez pas de nous je leur sortais le chapitre entier que j’avais écrit sur les har dans la conr des 50 pages laisszle voilà c’est marqué ah bah oui mais j’ai pas lu je saais je B disz ou inversement les piednoirs alors les piir c’est très compliqué parce que j’ai écrit par exemple des ouvrages sur les Juifs d’Algérie don je suis iessu comme communauté et donc j’ai écrit par Liv qui s’appelle les trois exils qui raconte l’histoire des Juifs d’Algérie et souvent il y avait des pieds noirs un peu Algérie français soyons honnête qui disaent oui mais vous parlez pas des Français d’Algérie ce à quoi je répondais mais je comprends pas parce que les Juifs d’Algérie cétaient français donc si je fais un livre sur les Juifs d’Algérie pourquoi vous dites que je parle pas de vous ils sont français donc là il y avait un petit racisme implicite qui était caché à l’arrière hein euh l’ antisémitisme évidemment euh qui était caché derrière tout ça c’estàdire que chacun des groupes disons n’est pas explicite dans ses formulations dans sa revendication de de sa connaissance de l’autre et la tâche précisément de l’historien du chercheur et cetera c’est d’essayer de faire se connaître la position des les uns sur les autres c’est ça qui est compliqué c’est c’est très et là on rentre dans le problème de l’enseignement c’est-à-dire de euh la transmission or on a pris beaucoup de retard c’est que l’histoire de la guerre d’Algérie elle a commencé à être prise en charge par l’Éducation nationale à partir de 2001 le premier colloque sur organisé par l’inspection générale de l’éducation nationale j’ai fini ma carrière comme inspecteur général c’est pour ça que je dis ça euh l’Inspection Générale s’est occupée de la guerre d’Algérie en 2001 c’est Jean-Pierre rillou qui a donc il y a un peu plus de 20 ans donc c’est pas beaucoup ça veut dire que par conséquent pratiquement tous les gens qui sont rentrés au lycée entre grosso modo 1963 et et 2000 2010 par exemple ben non jamais ne connaissait pas l’histoire de la guerre d’Algérie si ce n’est qu’il la connaissait par transmission familiale mais il ne la connaissait pas sur le plan académique sur le plan scolaire sur le plan disons scientifique et cetera et cetera donc on a un retard qui a été pris et qu’on essaie disons de rattraper maintenant seulement hein à travers les programmes scolaires à travers disons toute une série de production audiovisuelle aussi de documentairirees et cetera et cetera mais c’est très difficile de rattraper un tel retard merci et je suppose que c’est cette capacité justement que vous avez eu à a a croisé ses mémoires qui a fait que le Président de la République vous a demandé de de lui rendre enfin de travailler sur un rapport que vous avez rendu en janvier 2021 et euh don je vais demander à Enzo à mom pardon déciisément je savais qu’il aura heure de bien vouloir nous lire un extrait pour que nous puissions en parler juste après texte extrait donc du rapport sur les questions mémoriel portant sur la colonisation et la guerre d’ l’objectif n’est donc pas l’écriture histoire commune et de chercher à expliquer ensemble l’événement colonial et ne pas croire que tout pourra se trancher en un verdict définitif ce travail en commun doit maintenir ouverte la porte des controverses citoyennes car il prête attention aux condition de son époque pour sortir de la rumination du passé et des blessures mémorielles ce faisant il recrée sans cesse des outils d’un travail de mémoire jamais clos cette longue route entre prise de position politique témoignage recherche historique et controverses s’ouvre encore devant les sociétés françaises et algérienne pour construire l’avenir et sortir de la rumination du passé ce mouvement vers la réconciliation ouvre sur la possibilité du passage d’une mémoire communautaré à une mémoire commune en France et entre historiens algérien et historiens français l’histoire n’a pas de nationalité elle est l’œuvre des historiens qui disposent d’til de référence pouvant être des archives écrites témoignag à l’issue de votre rapport vous avez donc formé un certain nombre de préconisation qui aider à cetteéconciliation lesqu ont déjà été suiv parmi les préconisations que vous avez donné dans le rapport lesquelles ont déjà été suiviescord oui donc j’ai effectivement fait ce rapport mais j’avais déjà rencontré les autres présidents de la République don François V quand quand je faisais mes étude universitaire c’est lui qui m’avait demandé travailler avec lui il est décédé après donc malheureusement voilà j’ai qume écr un livre sur lui Françis la GU d’Algérie je vous recommande jacquesirac a essayé de faire quelqu chose avec l’Année de l’Algérie en France en 2003 et ça échoué parce que il y a une loi qui a été votée à l’Assemblée nationale en France qui reconnaissait le rôle positif de la colonisation et donc à partir de là l’opération à capoté bien sûr ça n’a pas très bien fonctionné avec Sarkozi soyons objectif hein c’était un moment un peu compliqué un moment de passage à vide disons et un peu mieux quand même avec avec François Hollande qui a quand même fait un discours très important en décembre 2012 à l’Assemblée nationale algérien derrière où il avait dénoncé le système colonial le discours de François Holland en décembre 2012 alors j’ai reproduit dans le rapport que j’ai fait à Emmanuel Macron l’ensemble de ces positions là de ces prises de position qui sont en annexe hein de tous ces discours et cetera au j’ai participé alors sur les préconisations qui ont été réalisées puis celles qui n’ont pas abouti puisquà celles qui sont réalisaes réalisé et celles qui n’ont pas abouti ici celles qui ont été réalisées euh d’abord il y a la reconnaissance par la France une vieille revendication qui elle venait de la gauche française la reconnaissance disons de l’enlèvement de l’assassinat de Maurice Odin qui était un mathématicien communiste qui avait été enlevé en 1957 et qui avait disparu et qui avait suscité une très grande émotion en France à l’époque il y avait toute une campagne pour autour de du cas de maourissudin et puis il y a eu aussi j’avais choisi volontairement un cas emblématique du côté algérien qui est le le cas d’un avocat algérien qui s’appelait alibou menchel qui lui aussi a été enlevé torturé et assassiné et revendiqué comme tel d’ailleurs cet assassinat par osares il l’a revendiqué dans un livre j’ai j’ai tué albouel c’est très clair par qu’il a pas empêché de mourir dans son livre enfin bref donc la France a reconnu également donc le président de la République a reçu les petits enfants de alibouangel et l’Élysée et donc a reconnu officiellement donc tout cela il y a eu l’ouverture beaucoup plus grande des archives concernant l’histoire de l’Algérie c’est qu’on peut quand même davantage s’avancer qu’auparavant je peux pas rentrer dans les détails technique sur mais enfit il y a beaucoup plus d’archives qu’avant qui ont été ouvertes en particulier les archives de sûreté etera pas toutes les archives en particulier le problème des archives touchant la question du nucléaire ça c’est des choses un petit peu plus compliquées il y a eu la reconnaissance par la France de ce qui s’est passé le 17 octobre 1961 à Paris puisque le président de la République est allé se recueillir au pont de beson qui était là où des Algériens avaient été jetés dans la scène dans cette nuit du 17 octobre 61 et puis ensuite du côté des archis donc il y a eu le pardon archi qui a été fait dans un discours qu’ a prononcé Emmanuel Macron et également la reconnaissance du massacre de la rue d’El du 26 mars 1962 où l’armée française avait tiré sur une manifestation d’Européens à Alger euh ça ce sont des choses qui ont été faites voilà sur des recommandations que j’avais mentionné dans mon rapport à quoi il faut ajouter aussi le fait que j’avais demandé qu’on mette en place institue une sorte de monument à la mémoire de l’émir Abdelkader à Amboise donc ça ça a été fait aussi alors çaétait très compliqué parce que la statue a été détruite plusieurs fois reconstruite enfin bref ça plaisait pas à tout le monde enfin elle existe encore elle existe toujours la statue de qui a été qui a été construite enfin comme suite de cette préconisation mais j’avais demandé aussi autre chose c’est-à-dire entré au panthéon de l’avocate Giselle Alimi qui s’était illustré dans la défense des militantes algériennes notamment pendant la guerre d’Algérie malheureusement cette revendication elle s’est heurtée à des pétitionnaires qui étaient contre l’entrée de Jisel Alimi au Panthéon parce que elle était avocate du FLN donc c’était pas possible qu’elle rentre au pantéon donc ça ça ça n’a pas ça n’a pas été fait c’est Joséphine Baker qui est rentré plus consensuel est rentré au Panthéon mais pas Jiselle donc ça a été bon regret pour moi quand même qui était important autre chose qui n’a qui est en voie disons de de d’accomplissement mais qui est très difficile c’est le problème des cimetières Européens d’Algérie c’est-à-dire le fait de les cartographier parce que ça aussi c’est une vieille revendication c’est que pour faire le travail de deuil d’une histoire encore faut-il que les gens puissent connaître exactement tous les endroits où sont enterrés leur morts or tous les cimetières Européens d’Algérie n ne sont pas connus du point de vue disons de l’emplacement de chacune des tombes et cetera donc il a j’avais demandé qu’il y ait un établissement une cartographie qui soit précise hein sur disons sur sur cette sur cette sur cette chose là qui est très importante hein pour notamment pour les européensalgéri c’est des choses très importants donc voilà quelquesunes j’ avais 22 préconisations je pas va pas passer la soirée passer la nuit enfin voilà les principales préconisations alors s’il y en a d’autres si j’oublie d’autres fa me les rappeler bien sûr pas la scienceuse donc mais à peu près voilà grosso modo les choses et ça ça débouché je terminerai là-dessus sur la mise en place donc officielle d’une commission mixte des historiens français et algériens qui s’est réunit quatre fois cette année donc c’est quand même important la tâche de cette commission c’est d’abord de dresser l’inventaire des archives qui existe en France et en Algérie en vue d’une possible restitution des archives euh bon c’est une question très très importante là on a a déjà numérisé euh un peu plus de 2 million d’archives de l’Algérie C fait donc c’est un travail de numérisation énorme qui a été faite notamment par la BnF par les services a en Provence et cetera et qui sont prêtes à la restitution sous la forme numérique pour ensuite qu’on puisse discuter des restitutions d’acte authentique donc c’est c’est quelque chose aussi qui est en débat qui est en discussion voilà Mo personnellement ma question elle porte un peu sur ce que vous venez déjà d’évoquer mais sur ces préconisation est-ce que selon vous il y en a des plus importantes et quels sont-elles les préconisations les plus importantes c’est d’abord les archives pour écrire l’histoire il faut d’abord pénétrer le monde le monde compliqué des archives encore que il faut préciser une chose sur les archives c’est que les archives ne disent pas tout il y a beaucoup de fantasmes aussi autour des archives notamment les archives d’État parce que dans les archives d’État il faut pas s’imaginer que les gens qui ont exécuté des des personnes se sont amusés à noter tout sur des coups de papier et lorsqu’il y avait des ordres d’exécution du type Corbé de bois c’était pas marqué il y a pascoup d’Ar à ce Nive donc il y a un énorme problème et une énorme revendication qui est contenue dans les préconisation et qui concerne les disparus de la guerre d’Algérie c’està-dire les Algériens qui ont disparu qui ont été enlevés et qui ont disparu sur la bataille d’Alger on peut estimer à environ 3000 le nombre d’Algériens qui ont disparu donc on na pas retrouvé le cor tout simplement et il y a eu des enlèvements aussi d’Européens à l’été 62 notamment dans la région d’or donc la question des disparus c’est pas forcément dans les archives pour va les trouver parce que les enlèvements les séquestration la pratique de la torture c’est pas des choses que qu’on écrit quoi hein c’est tout est oral donc c’est pas évident de croire qu’on va tout trouver disons mais enfin avoir quand même accès aux archives d’État c’est quand même important mais rien ne remplacera quand même aussi la valeur du témoignage direct c’est du vécu de ceux qui ont vécu cette histoire qui sont capables de témoigner de cette histoire don c’est donc voilà à peu près ce qui me paraît moi le plus important à creuser à continuer de creuser il y a les archives d’État nous aussi dans No petit service on a aussi des des témoignages et entre autres quelques lettres de soldat qui parfois pas très directement mais évoque justement ce qu’il ce qu’il quand il parle de désobusage de nettoyage il faut lire entre les lignes c’est vrai que quand on a la chance de tomber sur ses courriers au détour C d’un grenier on peut imaginer tout ce qu’il y a derrière alors pass à la partie suivante C je laisseo lire son extrait etuoral de SCI mais il sentraîn il s’entraînig répondre à chaque fois mais vous vous sentez très très bien jusqu’à présent je sais pas je sais pas l’admission est en bonne voie je r extrait d’une intervention donnée au Musem en 201 en essayant de conjuguer toutes ces sources dans mon travail sur l’histoire de l’Algérie contemporaine j’ai aussi essayé de comprendre les motivations des algé des musulmans mais aussi des juifs et des Européens c’està-dire de toutes les communautés pas simplement de donner de restituer des visions à partir d’un seul aspect ou d’une seule dimension mais de croiser les points de vue pour dégager un paysage historique dans ce j’ai entrepris ce va et bien sans cesse recommencer entre ce qui qui est arrivé dans l’histoire algérienne et ma propre expérience en éclairant sans cesse l’une par l’utre car l’irution de l’expérience subjective comme facteur de vérité et non plus comme vecteur d’illusion fait partie de ma façon de créer l’histoire merci pour cette n lecture donc à la lecture de cet extrait il y a une phrase qui nous a assez intéressé c’est cette dernière phrase donc je la relis pour tout le monde tion de l’expérience subjective comme facteur de vérité et non plus comme vecteur d’illusion fait partie de ma façon d’écrire l’histoire est-ce que vous pourriez expliquer un petit peu plus cette phrase c’est c’est oui c’est important parce qu’en fait les historiens ou les chercheurs euh sont pas forcément des personnages neutres dénuer de toute subjectivité mettre une blouse blanche un microscope l’adistance et cetera euh l’histoire l’école historique française récente he contemporaine depuis un siècle c’est c’est c’est une école historique d’historiens extrêmement citoyen extrêmement engagé Michel était un républicain quand il écrit son histoire de la Révolution française il disait pas je suis un objectif neutre pas vraiment il était vraiment pour la Révolution française et donc il affronter aux historiens de l’époque comme ten comme guiso comme tier qui eux étaient contre et qui étaient historien pourant donc si on regarde aussi de manière plus contemporaine et vous avez des historiens comme Pierre Vidal nacket qui est très engagé c’est le problème c’est pas tellement la question la question de l’engagement qui peut être rébitoire le problème c’est l’honnêteté intellectuelle et la distance critique et le croisement des sources mais le le fait d’être engagé pourquoi pas je veux dire un un des grands historiens de l’Algérie que moi je reconnais comme tel comme un grand historien c’est RAL girardé RAL girardé a été à l’ et ensuite il du professeur à Scien il a écrit une histoire de l’idéologie coloniale qui est un modèle ok c’est Raoul Girard sous un pseudonyme il a écrit une histoire de l’ mais si vous lisez son histoire de l’idée en France qui est sorti en 1971 ça révolutionne complètement la conception qu’on pouvait avoir dans l’histoire colon c’est incroyable et pourtant RA Girard est du bord opposé du MI totalementosé ça veut dire qu’il faut savoir deux choses la première c’est à partir d’où on parle du moment qu’on dévoile le rivage d’ùon parle moi j’ai pas de problème ça c’est pas c’est pas c’est pas c’est pas un problème pour moi problème c’est problème pour moi c’est de cacher la chose c’est de la dissimuler c’estd de de se mettre sous l’habit de la fausse neutralité scientifique pour en fait faire passer un message politique dissimulé c’est ça c’est ça qui est répréhensible c’est pas le fait de dire bah dans le fond bah voilà moi je suis et je parle et j’écris à partir d’un lieu qui est celle des historiens qui considèrent que la colonisation devait s’achever dire que la colonisation n’était pas un bien fait pour l’histoire de l’humanité c’est mon point de vue je parle à partir de ce point de vue là voilà c’est très clair bon par contre vous avez d’autres gens qui pensent l’inverse mais qui disent pas qu’il partent de l’inverse il disent qu’ils font de l’histoire scientifique objective tout en apparaissant comme dissimulé c’est ça le vrai problème vous voyez ce que je veux dire moi dans mes écrits j’ai expliqué qui j’étais j’ai même écrit une autobiographie plusieurs autobiographie dans la dernière dans l’arrivée où j’explique effectivement que je suis un enfant un enfant un jeune homme de 68 et donc que je ne Renis pas du tout moi contrairement à beaucoup d’autres moi pas du tout j’ai me suis engagé dans dans 68 et donc dans je me suis engagé dans ce que représentait l’espoir l’espérance le change grande société donc je parle à partir de ça maintenant une fois que je dis ça et ben il faut être capable d’écouter la parole de ceux qui étaient en face de ceux qu’il faut avoir la force politique intellectuelle et humaine d’écouter la parole des autres c’est-à-dire de savoir eux aussi ce qu’ils ont à raconter c’est ça tout le travail c’est ça tout le problème or si vous partez d’un rivage et que vous refusez de traverser là est le problème or moi je suis un homme passerelle pourquoi parce que je viens d’une ville qui s’appelle Constantine qui est une ville qui éit sur un rocher il y avait que des ponts c’est pas moi qui dit ça c’est C donc il y avait que des ponts donc moi je suis un héritage d’une ville qui fabrique que des ponts et des passerelles je suis resté fidèle à ça voilà une très belle image en tout cas c’est vrai beaucoup d’hist pourrait s’ inspirer de de cette ouverture euh je propose de passer à la à la partie suivante euh justement euh on va aborder le fait d’avoir une question qui euh va rejoindre ce que vous venez dire euh savoir qu on a travaillé pour préparer cette soirée une question qui a assez vite arrivé était peut-on être l’historien de sa propre histoire al je vais laisser euh max Zoé euh n lire un un extrait de d’un de ouvrage et puis euh euh je laisserai Maxence vous poser sa question texte extrait de la guerre d’Algérie expliquer à tous Je me souviens particulièrement du moment où nous avons quitté l’Algérie avec mes parents et ma sœur en Jin 1962 moi j’étais un enfant et je savais que c’était un exil sans retour que je laissais derrière moi le pays qui m’avait vu naître mais aujourd’hui mon travail d’historien c’est de prendre de la distance par rapport à mes souvenir personnel en cas individuel pour raconter une histoire beaucoup plus large une histoire qui concerne les peuples de France et d’Algérie et qui a encore de fortes répercussions aujourd’hui j’essaie de comprendre et de de faire partager mes connaissance sur cette guerre qui a arraché des gens à leur terre natal et qui a permis aux Algériens d’arracher leur indépendance je pense que ce mot arrachement est l’un de ceux qui permettent de définir la guerre dun commentaire si vous souhaitez commenter allez je vous en prie j’ai écrit ce genre de texte que très récemment parce que j’ai commencé à travailler sur l’histoire d’Algérie en 1974 j’ai sout mémoire de maîtrise avec qui était pas franchement de monord politique à l’époque en 1974 ça fait 50 ans et 24 donc euh j’ai commencé effectivement à travailler sur moi-même en fonction de tout ce que j’avais accumulé comme savoir historique que très récemment en fait c’estàdire que le le passage à l’autobiographie est beaucoup plus récent euh c’est aussi le passage d’une génération c’est le problème de la transmission euh qui qui qui s’est opéré en moi ENF progressivement ou à la fin disons des années de 2010 j’ai commencé un travail autobiographique sur mon enfance euh et donc dans les derniers livres dont l’arrivée qui est qui qui est un livre qui raconte mon arrivée en France et le choc de l’assimilation culturelle et de ce que ça a représenté pour moi euh c’est vrai que c’est pas le point de départ de de de mon travail historique le le point de départ de mon travail historique soyons franc c’était pas la subjectivité d’une appartenance communautaire pas du tout mon point de départ travail historique c’était mon engagement politique c’était mon côté universaliste c’est dire c’est l’universalisme républicain de la révolution mais c’était pas la subjectivité personnelle pas du tout j’ai pas commencé à travailler sur l’Algérie parce que je suis vené en Algérie c’est pas vrai j’ai commencé à travailler sur l’Algérie parce que dans mon organisation politique de l’époque des années 70 il y avait beaucoup de vieux militants algériens politiques que je connaissais que je croisais et qui me raconaient leur histoire révolutionnaire et ça ça m’a intéressé et à partir de là ils m’ont fait j’ai rencontré aussi à cette époque là des gens qui étaient des militants politiques de la révolution espagnole qui étaient des pomistes des trotskises des anarchistes anarcosyndicaliste donc il croisaient leur regard avec ses militants algériens eux-mêm issus d’un syndicalisme révolutionnaire parce que c’était assez complexe dans les années 70 donc il y avait par conséquent une ébullition une effervescence intellectuelle à l’époque qui partait de l’universel pour aller au singulier c’est c’était pas le singulier qui tranchait c’était le collectif ce qui ce qui ce qui primait c’était l’engagement collectif et donc moi mon travail pendant au moins 20 ans ou même 30 ans ça a été d’essayer ensuite de passer du collectif du nous au jeu c’est très difficile très très compliqué parce que c’est plus confortable d’être dans le N quelque part que d’arriver au jeu c’est parce que là on est obligé de fouiller dans sa propre mémoire et donc de réveiller par conséquent des des choses qu’on a essayé soi-même de refouler d’ailleurs alors qu’on a essayé de les analyser chez les autres en évitant de l’analyser pour soi-même donc donc voilà le cheminement en fait le cheminement il est il part du collectif il part de la société il part de l’universel pour progressivement peut-être parce que c’est aussi un signe des temps un signe d’aujourd’hui et pour arriver à davantage cerner la question de l’individu c’est peut-être aussi malheureusement un signe des temps d’aujourd’hui quitit le le combat collectif pour aller vers l’individualisme ça c’est une autre discussion encore plus vaste voilà je crois que msens avait préparer une question qui va poursuivre le c’est pas fini non c’est pas fini il y en a encore on finit à quelle heure ah bon vous on vous garde allez non vous l’avez déjà évoqué mais je pense à votre dernier livre l’aré même à cet extrait où vous parlez de votre parcours euh un parcours d’ailleurs comment justement après euh un tel parcours on peut réussir à concilier justement ce passé un passé personnel peut-être ses idéologies évidement sa religion avec un travail d’histori c’est ce que je viens d’expliquer c’est que bon quand on est un militant politique dans les années 70 on s’intéresse à plein de choses qui qui concernent le monde entier on connaît le nom du premier ministre du Pérou on sait ce qui se passe au Vietnam on sait ce qui se passe en Afrique on sait ce qui et cetera et et cetera parce que c’est on a on a il y a une un appétit je veux dire de la connaissance et de savoir de tout ce qui se passe dans le monde entier parce que c’est la dimension internationale du savoir qui est fondamentale donc on accumule de des c’est une sorte d’université qui est pas université à caractère académique hein je veux dire que tout toute l’cumulation de de de livres l est pas forcément reçu en héritage de université même si bien sûr heureusement d’ailleurs que je suis tombé ensuite sur des professeurs d’université comme Charles roberteron Jacques Berg qui eux m’ont appris heureusement à prendre de la distance par rapport à mon bagage de savoir révolutionnariste entre guillemets ils m’ont appris à douter ils m’ont appris à prendre de la distance critique vis-à-vis de ma de ma propre de mon propre savoir on me disait il faut faire attention c’est pas tout à fait comme ça que ça s’est passé ça s’est passé comme ça donc heureusement qu’il y a quand même le savoir académique à moment donné qui vient croiser avec cette espèce de savoir militant politique et qui vient redresser l’optique du savoir militant par un regard distancier scientifique et critique c’est par ce croisement de ces deux regards qu’on arrive qu’on essaie qu’on tente d’approcher du métier d’historien et donc de par au plus grand nombre et d’être connu du plus grand nombre sinon si on on n pas disons cette perspective là on parle à des cercles extrêmement étroit de l’académisme des cercl tout petit al il y en a comme ça des histori qui parent des CER très très petit et inversement vous pouvez avoir des cercles qui partent des grands publics mais qui ont pas de savoir académique donc il faut essayer de combiner les deux c’est pour ça on va passer à la dernière partie de cette soirée alors depuis le début de la soirée on parle on aura un échange après avec la salle après mon je vousi bienu on parle depuis le début de la soirée de cette de votre dernier ouvrage l’arrivée nous pouvions pas conclure notre notre échange sans en parler plus avant donc traditionnellement nous allons voir une lecture d’un extrait de de cette ouvrage et puis Sarah vous posera la dernière question l’ultime question pour notre partie et en effet après bien entendu il y aura un échange avec la salle et je vous invite à être nombreux à poser vos questions et à profiter de la présence de Monsieur Enzo texte texte extrait de l’arrivée mon adonesence a d’aboord été marqué par la volonté d’une dissimulation entretenue affirm après le départ de juin 1962 j’ai caché mon histoire algérienne parce qu’il m’était très vite apparu et nous étions du mauvais côté de l’histoire française tout n’était pas encore très clair dans mon esprit d’enfant mais je sentais confusément que nous étions étictés dans le camp des colons et des exploiteurs malgré le fait que nous habittion un petit appartement d’ peine 50 m Carr et que mon père travaillait tous les jours dans sa petite boutique pour vendre de la semoule longtemps j’ai été contraint de vivre dans la dissimulation VO dans l’absence dehistoire d’ algérienne quelques années plus tard j’ai découvert les grands appartements et des maisons particulières de mes camarades militant révolutionnaires français qui regardaient tous les pi noir comme des colons et qui se lançai dans l’interminable Tiran contre le colonialisme en Algérie et l’ l’impérialisme américain donc pour cette dernière question est-ce que vous pourriez nous expliquer comment on peut se construire en tant que juif jeune aléen réfug en France dans cette France des années 60 bon d’abord l’extrait qui est Lust dans le fond c’est assez classique de euh de quelqu’un qui arrive dans une société qu’il connaît pas et donc il faut qu’il en possède les codes et ne pas se faire repérer surtout par l’accent donc ne pas se faire repérer par l’accent c’est le silence c’est qu’il a le plus simple c’est ce qu’on appelle la stratégie de la cilation culturelle assez classique qui est propre à n’importe quel réfugié exiler ou immigré le problème c’est que nous on était français c’estàd qu’on était à la fois des Français et des réfugiés on était à la fois des Français et des immigrés donc c’est compliqué c’est que pour un jeune juif arrivant dans la société française dans les années 70 ce qui domine c’est l’antifascisme c’estd la question de Vichy la Seconde Guerre mondiale or on était en train à cette époque-là dans les années 70 de déconstruire complètement tout le récit résistentialiste officiel qui consistait à dire que tous les Français avaient été résistants et qu’une toute petite poignée avait été collaborateur or on sait aujourd’hui quand on dit ça maintenant tout le monde dit c’est pas possible c’est pas vrai mais à l’époque c’était pas le cas il fallait déconstruire ça et c’était pas simple et donc il y avait effectivement une volonté de recherche de la vérité historique de ce qu’avait été la collaboration et la Seconde Guerre mondiale qui était très très fort à l’époque notamment marqué par la sortie d’un livre très important de Robert Paxton qui s’app la France deie qui est sorti en 1973 et qui a été à un coup de évidemment extrêmement important et qui a disons permis de d’être en politique très à gauche sous le signe de l’antifascisme en fait c’était ça la la grande la grande réflexion mais là je renvois je term l’extr qui VI d’être lu c’est que l’illusion qui était la mienne à l’époque c’est qu’on partageit tous disons le même combat la même chose contre le capitalisme et cetera mais que ce dont je me suis aperçu après c’est qu’en fait les origines sociales étaient pas les mêmes parce que lorsque nous nous sommes arrivés en France mes parents étaient totalement ruinés ma mère est devenue ouvrière d’usine à pe jour à la ger beson et mes camarades de combat révolutionnaire beaucoup étaient des enfants de militaire replacés et ça je l’ai su qu’près dans dans les biographie un tel un tel un tel un tel mais à l’époque non à l’époque on était tous sous couverts de d’un même idéal et euh c’est plus tard que j’ai appris qu’il y avait quand même une force du déterminisme social qui qui a joué et qui fait que je m’en suis sorti je sais pas comment voilà je crois que vous avez passé avec Briot votre grande orale merci [Applaudissements] beaucoup je pense BL madame la profiseur vous accueiller avec plaisir parmi ces ces rang merci merci infiniment monsieur SP donc pour ce que vous venez donc d’apporter donc au public en particulier donc à nos jeunes et effectivement vous avez fait allusion à plusieurs reprise dans concours de sciences politiques dans la salle nous avons trois professeurs qui sont pilotes d’un atelier donc science lycé Mar et c’est pour ça que en fait donc il faut bien comprendre ce soir c’est à la fois des apports scientifiques historiques mais aussi en fait pour nos connaissances notre culture générale parce que je suis professeur du lycée marlor je suis pour les savoirs je suis pour la culture des jeunes nous restons vraiment sur les savoirs académiques c’est le lieu c’est le chemin de cette conférence de cette rencontre donc voilà vive les jeunes parce que les jeunes sont là pour apprendre je vous remercier le public parce que vous apportez aussi beaucoup à