L’IRMC a invité l’anthropologue Carolina Kobelinsky (Université Paris Nanterre/CNRS), le 31 mai 2022, qui a présenté une conférence intitulée “Vie, Disparition et Mort Gestion des corps migrants, pratiques d’accueil et race dans les paysages frontaliers de la Méditerranée”, dans le cadre du cycle de conférences “Penser par les marges”.

    Cette conférence a été coordonnée par Edgar Cordova Morales, anthropologue. Doctorant au CIESAS-Mexico et doctorant associé à l’IRMC

    Discussion: Valentina Zagaria, anthropologue, post-doctorante à l’Université d’Europe centrale et chercheure associée à l’IRMC.

    bienvenue tout le monde à à ce séminaire qui est le premier d’un cycle qui s’appelle français parge Edgar va nous parler un peu plus de qu’est-ce que c’est ce cycle de séminaire qu’on inaugure aujourd’hui donc aujourd’hui on va parler de vie disparition et mort gestion des corps migrants pratique d’accueil et race dans les paysages frontalier de la Méditerranée et nous avons avec nous Carolina kelinski et on est très content de l’accueillir àc donc Carolina est chercheuse et en anthropologie au laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative de l’université parimentaire et au CNRS après avoir travaillé sur le traitement des demandeurs d’asile en France à partir d’une ethnographie de l’attente au sein des centres d’accueil et d’une étude des pratiques de jugement à la Cour nationale du droit d’asile la recherche actuelle de Carolina dont elle va nous parler aujourd’hui porte sur les morts aux frontières de l’Europe elle interroge le dévenir de ces morts étrangers bien souvent inconnu de même que les imaginaires de la mort de celles et ceux qui traversent les frontières à partir d’une démarche enographique carolinainski étudie la gestion des corps retrouvé aux frontières sud de l’Europe en Espagne et Italie et elle explore les récits autour de la mort aux frontières auprès de migrants et migrantes préparant ou ayant réussi la traversée ce faisant il s’agit de proposer une réflexion sur la violence du régime contemporain des frontières et de repenser le sens de la migration lorsqu’elle se fait au risque de la mort euh donc Carolina va nous présenter son travail différent des différents parties de de ces ces travaux ethnographiques et nous avons aussi Edgar Cordova morales qui n’a pas vraiment besoin d’introduction car on le connaît tous après son son son affiliation ici à l’IRMC qui malheureusement se termine dans quelques jours car il va repartir terminer sa thèse à Mexico mais pour ceux qui ne le connaissent pas Edgar qui a aussi organisé bien sûr le séminaire d’aujourd’hui et doctorant en anthropologie au CSAS Mexico centre de recherche d’études supérieur en anthropologie social et actuellement au ACC scientifique à RMC il est en train de terminer de rédiger sa thèse intitulé euh les résistances migrantes les subjectivités politiques et la production de régimes frontalièr à la frontière sud du Mexique et au Méditerranée centrale ces principaux domaines de recherche portent sur les mobilités les études critiques des frontières l’anthropologie juridique et la race il a été bénéficiaire de la bourse de recherche de moyen durée de l’IRMC sur l’Algérie et en octobre 2021 il a fait partie du comité d’organisation du cycle projection débat violence en migration reg regarde croisé Tunisie Mexique à Tunis et a réalisé plusieurs ateliers doctoraux à théorique et méthodologieque à Tunis à sous sur ses travaux en Tunisie et en Grèce aussi et pour terminer moi je suis Valentina Zagaria et je suis chercheuse anthropologue aussi en postdoctorat à la Central European University et chercheur associé ici à l’IRMC et je travaille aussi sur les questions des morts aux frontières depuis 2011 avant en Italie et depuis 2015 en Tunisie dans le sud-est tunisien à côté de la frontière libienne et aujourd’hui du coup je vais un peu modérer les les discussions donc nous allons écouter Carolina pendant environ 40 minutes suivie par petite réflexion menée par Ed sur sur euh la la la comment dire la l’importance de ces questions au-delà de la Méditerranée et de l’espace africain européen euh donc il va nous parler aussi du Mexique euh et nous allons après ouvrir la discussion pendant trentaine de minutes et nous allons terminer en vous invitant tous à un pe de départ g vers 19h30 au Paradis donc merci beaucoup d’être là merci à toi merci bonjour à toutes et tous donc tout d’abord bien sûr remercierirmc de m’avoir invité je suis vraiment contente d’être là je rester plus longtemps en fait mais c’est déjà ça donc je suis vraiment contente et et jeis remercier aussi elle euh d’avoir organisé la rencontre euh et avec Valentine tous les deux de m’avoir suggéré un dialogue euh à partir de nos différents travaux et réflexions euh donc il m’ont envoyé un un un mail avec des propositions de discussion et de d’axe croisé euh vraiment super ambitieux euh comme la proposition de de la conférence qui a dans ce titre il a énormément de choses que je ne pourrais sans doute pas traiter euh mais je je vais essayer d’évoquer ouons d’engager un dialogue autour de de quelquesunes des de ces de ces questions vie disparition mort gestion des corps pratique d’accueil race dans le paysage frontané de la Méditerranée et ailleurs euh donc je vais essayer évoquer quelques-unes de ces questions euh en posant la focale euh sur les façons dont la mort traverse les vie à la frontière comment elle organise comment elle accompagne plutôt euh c’est c’est ceux qui souhaitent aller en Europe sans avoir pu obtenir les autorisations que les différents états leur demande euh comment la mort elle est à la fois un horizon possible une réalité matérielle très concrète euh une présence spectral et comment la mort traverse aussi euh autrement ément la vie des habitants et des habitantes des lieux frontières et donc je vais je vais proposer je vous propose d’initier une sorte d’exploration à travers quatre entrées etnographiques de sortte de de de petites pastilles pour vous faire vous introduire un petit peu dans mon terrain donc c R sont toutes fondées sur les enquêtes que je conduis auprès des jeunes hommes originaires d’Afrique du d’Afrique de l’Ouest qui se trouve dans la Provence marocaine de Nador et ou dans l’enclave espagnole de Mia et auprès d’hommes et des femmes engagé dans le traitement des morts à katane en Sicile donc sans tarder je vais commencer par par une première entrée s de de vignette ass à l’AB du soleil quiet aprèsm à quelqu pas de la route au pied de la montagne marocaine guinéen 22 ans racontees multipl tentativ de franchir les clôtures à chaque fois tente la vie est en jeu des frères sont à la barrière et personne rien sur il disparaissent c’est comme si la Bou les av son ami dont le nom m’échappe silencieux depuis notre rencontre 1h30 ou quelques plutôt ajoute les morts disparaissent tout simplement la barrière dont parle Faudé est cette triple Clure de plus de 10 km de long qui couvre la totalité de la frontière terrestre euh m euh dont la construction est à marqué est plutôt un événement marquant dans dans le processus de de bordering de transformation de Mia en frontière européen et à ces clôtures comme vous le savez des clôtures qui ne cessent d’être réhaussé sajoute des barnelet des systèmes de surveillance des patrouilles et cetera et ceeta des nombreuses histoires comme cell raconté par Faudé sur des morts qui surviennent à chaque tentative de traverser les clotures et dans les corps disparaissent circulent depuis des années autour de l’enclave les récits coïcident sur les causes du décès ces personnes décèdent dans la confrontation à la barrière avec la gendarmerie marocaine et Laia civile mais lorsqu’il s’agit d’expliquer la disparition des corps que personne ne retrouve de part et d’autre de la barrière le rcit c sa place à toute une série d’hypothèses il serait avalé par la terre ou par Laour euh il seraient mangé par des chiens ou bien enterré dans des fausses communes ignoré de tous et en parlant d’ailleurs avec des personnes que j’ai rencontré autour de cette frontière mais une fois qu’elle n’était plus à la frontière étonnemment une fois qu’elles étaient sur le continent européen une autre explication m’a été rapportée qui était celle du trafic d’organ mais quel que soit le sort du corps des corps les hypothèses formuler sur la disparition des morts à la barrière n’en rien d’apaisant évidemment ces histoires qui circulent aux alentours de Mia contribue à façonner un univers quotidien incertain incertitude associé aux possibilités de mourir aux probabilités de réussir le franchissement des frontières et comme toutes rumeur celle-ci révèle les inquiétudes d’un espace particulier où il y a une très forte présence des forces de l’ordre et ces histoires s’appuie sur l’existence avérée d’une gestion brutale des personnes migrantes à la frontière des abus des mauvais traitement de la part des forces marocaines et espagnoles en quelque sorte ces histoires mett enment la violence à la frontière dans ces rumeur ce qui me semble intéressant c’est que la mort en soi est moins importante que la crainte de disparition la disparition viendrait les personnes migrantes définitivement dans une sorte d’invisibilité dont ils font déjà en partie l’expérience et dont elles cherchent à tout prix à s’extraire par la migration ces histoires en quelque sorte font de la de l’obsession individuelle une affaire collective voire même une question politique car c’est bien la frontièreagent de disparition je m’arrête là pour la première petite partie et je passe à la deè qui cette fois-ci est de l’autre côté des barrières cette fois sous le pont proche du centre de séjour temporaire où il était berger à Mia assis sur une pierre Naba TIGR burkinabé 23 ans montj tiep préparé par une dame nigérienne à quelques mètres d’autres personnes discutent un peu plus loin fument écoutent de la musique nabatigré reçoit alors un message sur son portable c’est un ami qui est toujours de l’autre côté des barrières au Maroc qui l’informe d’une embarcation qui qui a chavirit en tentant d’arriver sur les côtes andalouses deux corps ont été récupérés il rapproche on me raconte tout ce qu’il vient d’apprendre Nabaa parcourt les contacts sur son téléphone il a il appelle un ami qui a tongé c’est probablement de tongé que le bateau est parti me dit-il oui cet ami est déjà au courant non il ne sait pas qui faisait partie de cette tentative de franchir la frontière un peu plus tard alors qu’on se baladait dans le centrreeville Nava TIGR croisent des connaissances ils ont également appris la nouvelle mais non plus non pas d’autres informations pour le [Musique] moment l’érruption des morts dans la vie quotidienne à travers les portables n’est pas un événement extraordinaire bien évidemment au contraire les les messages indiquant que les des corps ont été retrouvés que l’on n plus de nouvell de telle ou telle personne qu’un bateau semble avoir disparu sont assez fréquents il pousse tout d’abord celles ceux qui reçoivent et qui participent à la circulation de ces informations à à s’assurer que des amis ne se trouve pas parmi les morts ou les disparus il conduisent ensuite à faire un geste pour réprendre une expression de Nava ce geste consiste à tenter de découvrir qui sont les personnes décédées afin de pouvoir retrouver les famille et leur annoncer le décès du cette annonce est le geste essentiel pour toutes les personnes migrantes que j’ai rencontré c’est lui qui permet d’éviter ce que beaucoup appellent la disparition totale donc contacter la famille pour que le mort ne dis ne disparaisse pas parmi les siens pour que la famille puisse s’en occuper souvent d’ailleurs plus symboliquement que matériellement puisque les corps comme vous savez disparaissent beaucoup en mer et et les ravatriment sont quand même très très rares mais même lorsque le corps n’est pas rapatrié euh qui n’est enterré dans un cimetière à la frontière sans présence des membres de son entourage mettant ou qu’il reste quelque part au fond de la mer le mort peut ainsi être réintégré au sein des siens et éviter l’incertitude et l’anonymat lié au disparu au cours de la traversée navatigré comme beaucoup avaient pris des messieurs de mesure pardon afin d’éviter ce risque de disparition c’est-à-dire d’être absent parmi les siens à la la fois physiquement et socialement il avait demandé à un jeune bissa du Burkina Faso comme lui originaire d’un village proche du sien compagnant de route depuis plus d’un an d’apprendre le numéro de téléphone de sa mère par cœur et il avait pris pour sa part avait appris pardon le numéro de téléphone de la grande sœur de son am geste simple je vais passer à la trè petite pass je ne le vois pas mais il est là je le sens et il m’apaise c’est ainsi que mamadouwara 27 ans originaire de Malie me parle pour la première fois de ce jeune qu’ l’a vu mourir au mer il ignore son nom il sait seulement qu’il était PE et qu’ils ont partagé la même embarcation sa présence me dit-il l’escorte partout où il va améia je le rencontre pour la première fois Mamadou me raconte que le bateau était à la dérive que le petit comme il l’appelle désormais était faible qu’il est tombé à l’eau qu’il s’est noyé sous ses yeux et Mamadou lui fait partie des rescapés qui ont été secourus et reconduit au Maroc après ce naufrage Mamadou Diawara décide d’éviter la mer et de tenter sa chance à la barrière pour cela il rejoint les campements du grouou cette montagne qui se trouve du côté marocain à quelques kilomètres seulement de Mia et où s’organise la vie des personnes migrantes dans l’attente de réussir le franchissement des des clôtures la vie dans des conditions de grande précarité je vais pas revenir sur ça donc une vie à la marche et marqué aussi par l’expérience du racisme Mamadou en arrivant suit les conseils de ceux qui sont là depuis plus longtemps et ça sera un un non traitement strict euh pour avoir des chances de réussir le saut des barrières il s’agit la plupart du temps d’une affaire collective on pourra en parler tout à l’heure si vous voulez donc des centaines de personnes qui courent qui doivent franchir les fossées les barbeléscalader une première barrière de 6 m après une 2è une 3è et éviter les agents de la gendarmerie de la civile et pour mamadouwara les tentatives s’enchaînent sans succès un après-midi lorsqu monté avec deux compagnons vers le campement après une expédition pour récupérer euh de la nourriture dans les poubelles de la ville le petit apparaît plusieurs mois après sa mort il était là mamardou se souvient de ce moment dans C terme je le cite au marché j’étais dans mes pensées et puis j’ai su qu’il était là je me suis arrêté un instant et après j’ai continué le chemin il était là je n’ai pas parlé au frère sur le coup j’étais comme étourdi j’ai senti sa présence ça m’a un peu étonné peut-être oui ça m’a étonné mais j’ai tout de suite compris que c’était bien depuis ce jour le petit apparaît de façon inopinée mais fréquente dans son quotidien Mamadou sent sa présence il ne se parle pas mais il sait que le petit le regarde dans nos conversations Mamadou dit souvent l’apaisement de ce compagnant invisible et mué lui procure ce n’est pas le cas de tous mes interlocuteurs ayant à faaire à des réunion euh l’apparition d’un compagnant décédé en mer ou dans le désert à l’état de veille comme c’est le cas pour Mamadou ou dans les rêves pour d’autres euh ne laissent bien évidemment pas indifférent et ces fantômes affectent celles et ceux qui sont pris en quelque sorte dans ses apparitions euh Mamadou se sont accompagnés il v en quelque sorte sous le regard protecteur de de C qui l’appelle le petit mais pour d’autres personnes rencontré ces présences sont plutôt source d’inquiétude d’angoisse certains le vivent comme une sorte d’invasion après plus d’un an de l’avoir sans l’avoir vu je retrouve Mamadou dans une ville de la banlieue parisienne quelques jours après son arrivée en France et je lui demande si son compagnon continue d’apparaître et il acquèe d’ léger sourire et il me dit le petit fait partie de moi à travers sa capacité à sentir la présence du petit à lui accorder une place dans sa vie dans son être Mamadou prolonge ou permet plutôt au fantôme de prolonger le petit d’accomplir d’une certaine manière le rêve de ce jeune au moins en fantôme il a traversé de nombreuses frontières et il accompagne aujourd’hui MAM iawara dans sa vie qui désormais se déroule dans l’est de de la France je m’arrête là pour la 3è et je vais passer à la 4e et dernièreessayer de dire quelque chose tout ça faire quelque chose pour ces morts disons c’est la moindre des choses un acte minimal d’hospitalité c’est ainsi que Ricardo reano sicilien la salle pontaine résume l’initiative dont il est l’un des moteurs et qui vise à identifier les corps des personnes décédées dans la Méditerranée et enterré dans le cimetière municipal de Katan entre 2015 et 2018 Katan devient l’un des premiers corps d’arrivé des personnes migrantes sur le territoire italien et en mars 2016 le quai du port où se déroul les débarquements euh est formellement considéré un un Hot Spot un hot spot se met désormais en place un dispositif national qui vise à identifier et enregistrer toutes les personnes migrantes vivantes qui pénètrent sur les territoires et ensuite à les trier les Dacher connaissez son vers différent donc structur un peu partout dans le pays donc plusieurs milliers de personnes dont la vie é en péril en M sont conduite à katane le comité local de la Croix-Rouge et sur le port avec plein d’autres institutions pour assurer les premiers secours médicaux la distribution d’eau et des biscuits d’un kit d’hygiène et d’amis au cours de cette actionardo avec d’autres membres de la Croix Rouge qui sont tous engagés dans le programme RFL pour restoring family links distribu également des cartes de visite afin de faire savoir aux nouveaux arrivants et arrivantes que ce programme peut venir en aide en cas de séparation familiale né vous connaissez peut-être mais né il y a plusieurs décennies afin d’aider les les familles en quête de proch disparu à cause des conflits armés ou des catastrophes naturelles family RFL est aujourd’hui déployé en bonne partie pour contribuer au rétablissement du contact familial perdu à cause des conditions du franchissement des frontières pendant cette période 2015 autour de 26 por des personnes décédées au cours de la traversée sont conduit à Catan sont conduit pardon à Cat le désarroi devant les morts inconnus et la colère face à l’absence d’enquête officielle d’identification vont pousser à l’action un petit groupe de bénévoles engager initialement auensin de cette de ce programme ils vont démarrer un un travail auprès du cimetière où sont érés donc les corps et à partir de là ils vont entrer en contact avec diff diffentes institutions susceptible d’avoir des informations sur ces morts le comité local de la Croix-Rouge va alors signer des accords d’abord avec la mairie ensuite avec les autorités judiciaires permettant d’avoir la coopération des institutions tell que l’état civil les pomes fun municipal bien sûr toutes les forces de l’ordre police scientifique et ce et surtout d’avoir leur donné en faisant le pari que la mise en lien de toutes les données concernant un même corps peut apporter des pistes sur son identité l’objectif devient alors de travailler à la construction d’une base de données permettant de rassembler toutes ces informations et donc qui permettrait donc en suivant les fils des pistes arriver ou contribuer à l’identification des corps euh qui sont entés à Patan et donc dans un 2ème temps à retrouver leur famille donc donc dans la base de données pour vous ayez une idée après on pourra en parler s’articulle des informations contenues dans des document triv des certificats de desss des formulaires d’inspection médico légal des procès verbaux des survivants et des survivantes qui sont obtenu avant même le débarquement des déclarations de recherche d’ proche des objets trouvés avec le corps et cetera depuis les premières visites avec les différentes institutions avec Philippe auour et avec qui je je condu cette enquête Catane nous avons constaté l’enthousiasme euh et l’engagement des personnes qui travaillent dans les différentes institutions et qui se mobilisent pour ce projet leur implication d’ailleurs dans le projet s’accompagne toujours d’un discours empathique pour parler des ses morts autres et cette empathie s’articule à des formes d’humanisation de ses morts de souligner l’humanité partagé avec ses défuns et puis elle se décline souvent dans des rapprochements entre les morts et les vivants notamment entre ces jeunes ces jeunes décédés la jeunesse la jeunesse des morts est toujours quelque chose qui qui revient qui qui est pointé dans les dans les discours donc un rapprochement entre ces jeunes et non jeune qu’il s’agisse d’un nous catané sicilien italien italienne européen européenne selon le contexte de locution bien sûr et qui rend compte me semble-t-il d’une forme de proximité mais au côté des pour des nombreuses pratiques rendre compte des modes d’attachement de nos interlocuteurs et interlocutrices à ces mortsl visiter le monument en hommage au morts en Méditerranée et le carré migrant qui cet espace au sein du cimetière consacré exclusivement au Morts débarqués à Catan au cours des dernières années il laissait des fleurs s’y recueillir aussi voir apparaître ces morts là en rêve de façon récurrente parler deux à ses enfants au cours de Rê pas de famille imaginer collectivement leur vie leurs histoires leurs parcours il s’agit là en fait de d’actes assez minime mais d’où émerge une sorte de nouvelle inscription sociale de ces MS une façon de les accueillir dans la famille et peut-être se faisant dans la société locale lorsque le cadre résumé par acte minimal d’hospitalité l’objectif du projet à déb il n’avait probablement pas en tête la place qu’elle est mort allait prendre dans sa vie ni dans celle de ses camarades il s’agissait avant tout de respecter c’est un terme qui revenait beaucoup respecter les morts en leur offrant l’hospitalité à notre terme qu’ils auraient dû avoir en vie autrement dit euh l’hospitalité à l’égard des morts était mis en avant comme l’antithèse de l’hostilité des pratiques du traitement des personnes migrante vivante elle impliqué donc cette hospitalité là impliqué euh à la fois un ensemble de pratiques qui vis à prendre soin des corps des corps anonymes et en même temps la dénonciation publique du caractère inhospitalier et meurtrier du régime contemporain des frontières en Europe mais la place attribuée à ces morts la connexion affective qui les le cette proximité voire même parfois pour certains une sorte de parentée par substitution ou parenté fictive d’Es la notion d’hospitalité employée par les CAD et par d’autres d’une dimension supplémentaire beaucoup plus intime et ensemble ces différentes composantes de l’hospitalité ass signon les morts à la place donado et d’autres nos autres interlocuteurs pensent que ces jeunes avaient peut-être un jour réveil donc ça y est les quatre petites énographiqu ont été ont [Musique] été pendant longtemps je me suis dit que la frontière européenne pouvait penser comme un espace de mort espace de mort une notion euh que j’emprinte à l’anthropologue Michael taus euh qui l’emploie dans son travail sur les exploitations exploitation pardon de caoutu euh sur le put maillot au début du 20e siècle tout ce qui est aujourd’hui donc putou maillot où se déploie une culture de la terreur et où la torture constitue une pratique systématique Tausig d’après ce que j’ai pu lire et chercher ne définit pas très clairement cette notion mais il montre comment il est question d’un environnement construit à la croisée des politiques des techniques des discours des entités de statut divers et qui d’où émerge certaines caractéristiques la banalisation de la mort la circulation des récits autour de la potentialité de la mort des morts qui surviennent ainsi que la création des nouvelle forme de donner sens à la vie et à la mort et donc tout ça sont des traits saillants de cet espace de mond des traits qui raésonnent fort il me semble avec les bouts de terrain que je vous ai présenté bien sûr je veux pas dire par là que la frontière européenne est comparable au P maillot du du début du du du 20e siècle mais en fait le le le traitement migratoire tel qu’il se déploie aujourd’hui crée un espace qui normalise la mort des personnes au cours de la traversée et cet espace de mort est construit à l’intersection aussi de beaucoup de choses il est construit à l’intersection des politiques restrictive en matière de migration qui instaure une forme de séparation raciale des techniques sophistiquées de contrôle des discours criminalisant les étrangers les étrangères de l’invisibilité statistique des morts de la migration et aussi de l’absence de protocole commun d’identification et de prise en charge des lorsqu’on envisage la frontière comme espace de mort on s’intéresse donc aussi bien à la mort qu’à la vie à la façon ou plutôt au façon pluriel dont la mort sisse dans la vie de ceux celles qui tentent la traverser ceux qui habitent les lieux frontières depuis long date mais j’ai l’impression donc en essayant de de réfléchir avec vos vos propositions j’ai l’impression que pour mieux pour mieux entrer dans dans l’épaisseur des vies à la frontière ou dans ce aussi dans ce dans ce que ta appelle ce trouble épistémique qui la caractérise il faut la considérer un peu aussi peut-être surtout j’en sais rien comme un territoire de disparition et disparition vous l’aurez compris non pas comme un euphénisme de mort mais comme une réalité singulière donc pour Naba dans la première vignette pour fauder non c la deuxème pour fatara dans dans la première pour la plupart des personnes que j’ai que j’ai rencontré mort et disparition sont distingué donc la mort apparaît comme la fin normale de la vie qu’elle soit soit une mort accidentelle qu’il s’agisse d’une bonne mort ou d’une m mort le mort est pris en charge par la communauté s’inscrit dans des rituels déjà connus il occupe une place définie dans la société et en cela il continue d’exister la disparitiontion cont à elle elle est énigmatique elle est je l’ai déjà dit à la fois absence physique et sociale et constitue un effacement qui suspend la personne qui est disparue dans un espace-temp particulier dans un espace-temps spectral et les vigettes il me semble montre j’ai essayé de montrer à travers elle à quel point la possibilité d’un tel effacement est vécu comme une HTI faisons l’histoire de de la disparition en tant que catégorie dans un livre qui vient de paraître le sociologue euh Gabriel GTI raconte comment les maires de la place ach au début de la dictature argentine en 1976 ont forgé un nouveau terme en provoquant un petit glissement du disparu comme participe passé au disparu comme substantif ce qui implique en espagnol euh un changement de verbe estar devient s desappariss là c’est le problème du verbe être donc est disparu lorsque que le verbe être implique un état est desappard est c’est s desapparcid lorsque le verbe être désigne la nature de quelque chose donc les disparus comme substantif sont plor à la frontière ces personnes don ces personnes don personne ne sait ce qu’elles sont devenues dont on n’arrive plus à retrouver les trace que l’on peut soupçonner décéd mais Don les corps sont introuvables les disparu côtoi aussi les fantômes les fantô des morts et toi aussi les corps son trouvé ici ou là toutes ces entités et encore d’autres dont on n pas parlé mais qu’on pourrait on pourrait en discuter tout à l’heure sont sont engendrés par les politiques à l’UR et ces entités ensemble peuplent la frontière et poursuivent les parcours de celles et ceux qui la traversent ces entités que j’appelle fa de mieux être de frontière ou être à la frontière ou en anglais c’est plus simple borders rappelle pour certains les les réfugiés ontologiques dont parle l’anthropologue dans son travail sur les morts de guerre au Vietnam il s’agit des des des h qui n’ont pas n pas eu de sépulture et qui ne peuvent pas être fixé ni dans le monde des morts ni dans celui des viv et cette porosité là est très présente à la frontière il suffit de s’attarder sur les fantômes dout à des modalités de présence et d’existence que les personnes à qui ils apparaissent connaissent déjà et qui justement ne sont pas forcément clairement ni dans le monde des morts ni dans le monde des vivants mais il y a aussi les disparus qui portent cette C ind qui portte en eux cette indistinction et C impossibilité à les fixer quelque part donc les les quatre entrées ethnographiques que je vous ai proposé rendre compte euh il me semble de quelquesunes des façons euh dont cette violence du régime contemporain des frontières euh euh qui est l’exposition à la mort ce filtre s’introduit chez celles et ceux qui essayent de les francher chez celles c’est ceux qui les habent les les modes d’existence que les vivant accordent au morts au disparus au fantômes à toutes ces entités de frontières les soins que des hommes et des femmes euh migrant ou non prêtent aux morts dont ils et elles ne sont pas directement affiliés toutes ces pratiques toutes ces tout ce dont je vous ai parlé se déploie dans la vie de tous les jours et parfois même dans l’intimité des personnes je vais finir bientôt les dimensions politiques et intimes de la violence au de frontières s brique euh dans dans une sorte de de de jeu d’échîn qui met constamment intention la visibilité et l’invisibilité des morts l’inisibilité l’exprimabilité si on peut dire ça comme ça des vies qui côtoi la disparition et donc dans cet esprit je voudrais euh finir avec les termes des deux interlocuteurs de NAB TIGR don je vous parlais tout à l’heure qui me disait j’essaie de garder au moins un petit peu de chaque frère mort sur la route à la frontière même aujourd’hui cette frontière elle est là il touche sa poitrine la main droite elle me traverse de la tête au pied et les termes de Ricardo reitan qui écrivait à propos d’un débarquement auquel il avait participé neuf corps ont été débarqués de loin je vois un bénévole visiblement en difficulté qui parle à une jeune fille et je l’approche il pleurait tous les deux la jeune fille racontait comment elle avait perdu sa sœur au mère mais me dit la fille elle n’est pas parmi les neuf corp àord elle l’a vu descendre dans les vagues elle ne voulait pas le signaler de peur qu’on lui montre des corps dont elle savait qu’il nétait pas ceux de sa sœur elle en était sûre et comme ça pour nous du côté chance de la Méditerranée cette fille n’est même pas morte n’a jamais existé mais ce n’est pas comme ça sa sœur le sait et je le sais aussi il y avait une fille sur ce radeau qui n’a pas réussi la traverser je connais son nom il est écrit le mon carnet de la main de sa sœur elle avait 20 ans elle venait du Nigéria et elle s’appelait Juliette les les trajectoires et les expériences de NAA et de et de sont certainement très très différentes mais il me semble que ces deux passages disent une même chose que les morts des frontières les ont transformé qu’ils vivent désormais avec les morts le Caro a partagé avec moi cette cet extrait de son journal intime quelques années après le débarquement donc il parle et qu à lui il m’a il m’a dit cette phrase au cours d’une conversation qui a eu lieu 3 ans après avoir quitté la frontière sud de l’Europe donc frontière et se poursuit mais tous les deux comme comme beaucoup d’autres personnes rencontraient gardent vraiment précieusement les traces des morts auquelles ils ont eu affaire ils deviennent une sorte de de mémoire où sont imprimés conservés parfois restitués des bouts d’histoire des frontières des fragments de vie perdu et qui contiennent je crois surtout l’espoir de contrer la disparition je vais m’arrêter [Musique] merci cétait absolument dans le ben merci à à Carolina pour pour son exposition et justement moi bah son son exposition me touche parce que justement il nous parle des personnes histoires intime des person des histoires des des migrants sur la route et cela contraste très fortement justement avec les données statistiques que produ des organisations l’OIM qui dépolitisent justement les disparitions comme des chiffres et ne font pas voir justement comment ces disparitions en fait sont complètement eninqué avec les géographies racialisé du régime frontalier EUR européen euroméditerranéen plutôt donc je voulais aussi essayer d’établir un pont empirique épistémique aussi autour justement de la disparition et de la mort mais de l’autre côté du monde de l’autre côtéatlantique Amérique latine aussi Carolina est originaire justement aujourd’hui ce jourci j’écoute beaucoup Charlie Garcia qui est un peu comme un patrimoine latino-américain de la musique latino-américaine et il a une chanson que j’aime beaucoup qui s’appelle los dinosaurios euh où justement il parle sur les disparitions euh pendant la dictature et et et justement il commence par dire euh les personnes que tu aimes peuvent disparaître euh et à la fin il donne quand même aussi une sorte de il nous laisse aussi euh la possibilité de pouvoir atteindre la possibilité euh de que la disparition est aussi en champ social de la contestation parce que les dinosaures c’est-à-dire les militaires la dictature ils vontussi disparaître euh donc aussi je pense qu’il est important de dire et de souligner que la disparition aussi est un est est un est un champ aussi et une catégorie aussi qui invite à la contestation et à la solidarité à partir justement de ces violences là et justement je voulais parler aussi à partir justement des du texte des travaux de Carolina sur les traitements de corps à la frontière italienne en Sicile euh comment le le sort des des cadavres des disparus aussi fait fait l’objet d’hypothèses et des recherches dans des nombreus espaces frontaliers par exemple au Mexique on parle beaucoup des fausses communes euh comme peut-être beaucoup certains d’entre vous le savent le Mexique est un pays où il y a autour de 100000 disparus donc depuis des depuis quelques années la disparition des non seulement des migrants mais aussi des gens qui sont victimes de la guerre contre le trafic des drogues justement on déclinche justement ces ces violen déclinch une tragédie humanitaire une catastrophe dans les paroles de de Gabriel GTI qui définit la disparition comme une catastrophe non comme un non comme un événement non comme un trauma mais plutôt un une catastrophe parce que c’est là parce que parce que cette catastrophe ou cette cette violence cette violence sociale déclenche une sorte de de instabilité à long terme dans les subjectifs et dans les émotions des personnes c’est-à-dire les personnes qui cherchent leur disparu alors qu’il s’agisse des forces communes des cimetières la mer ou la jungle au Mexique cel aussi nous fait voir comment la disparition en tant que catégorie commence dans la vie inv VIIe déjà lorsque les personnes essayent de migrer justement où la précarité la vulnérabilité et l’illégalisation des personnes racissées contribue à à ces formes de violence ça veut dire cette indisibilité est liée au processus d’identification de corps pourquoi parce que justement les personnes qui migrent d’une façon illégalisée n’ont pas la possibilité d’être enregistré dans aucune base de données donc déjà ils sont pas de possibilités d’avoir des visas un Raon de la nécessaire clindestinité de la mobilité et donc du coup cela aussi fait que lorsqu’on retrouve des cadavres des corps la veine ne ser ne sert pas à grandchose puisque les les les les familles de ces personnes qui disparaissent n’ont pas aussi la possibilité de voyager jusqu’au Mexique ou aussi jusqu’à Méditerranée éventuellement pour pouvoir faire un match d’avè aussi vu parce qu’il y a ces conditions là qui les mènent à disparaître au ils doivent affronter c’est-à-dire un visa de l’argent et cetera donc je pense que il est important de prendre considération comment la disp i commence en viit et justement ce n’est pas non plus souvent on a tendance à croire que la disparition ou C violen là sont isolé ou sont résultat de quelque chose exceptionnel alors que ce sont des processus de long dates aussi et justement ce sont de sortes d’accumulation des vulnérabilités sociales et justement où culmine avec la mort ou la disparition aussi je voulais faire une petite rélation entre justement entre la science et la mort et le pouvoir aussi euh justement une chose qui m’a beaucoup surpris du travail des des calonin c’était justement apprendre que par exemple en Europe il n’existe pas encore un système commun d’identification pour les cadavres et des migrants alors que c’est la mer on parle de la mer la plus surveillux du monde justement avec des technologie très sophistiquée de surveillance identification des vivants mais justement quand il s’agit des traiter les morts alors là il y a aucun aucune sorte de de de protocole pour identifier et aussi pour mettre pour sauver les corps euh pour sauver les corps et leur donner une mordigne ou les intérêts alors là justement il y a plusieurs aspect qui entre en jeu et je voulais aussi me pincher aussi sur comment il existe aussi une sorte de colonialité colonialité du pouvoir dans des termes dans les termes scientifiques comme il y a une sorte de domination scientifique dans les processus d’identification et de gestion de la mort c’està c’està-dire qu’il y a une sorte de virage euh épistémique qui modifie l’expérience et la compréhension de la mort à partir de la science ça veut dire quoi on va dire que à partir de la justement de la constitution de la civilisation il y a eu la sécularisation de la théologie non c’est-à-dire la pensée cartésienne et médicolégal qui est qui qui est on va dire un peu comme la l’aboutissement de la civilisation ça veut dire d’abord je pense et après j’existe non donc du coup ces méthodologie eurocentrique basé sur le pragmatisme sur le SCI sur la science et la santé sur l’administration sur la bureaucratie même si d’un côté peut être des des très grande utilité pour identifier des corps pour générer une des des activismes légaux aussi ça peut-être aussi une sorte d’obstacle pour beaucoup de personnes euh par exemple euh on on on peut avoir l’exemple de loen justement qui les Politi euh les les disparus à partir des chiffres ils sont été pionniers dans le comptage des morts mais en même temps ces chiffres ont é justement décontextualisés dépolitisés et sont souvent utilisés justement pour militariser encore encore plus les frontières indissant que justement ces morts et ces disparitions sont résultat non des des passeurs des ou des dangers auquels les migrants font face justement par par les mafias des passeurs comme comme comme il s’appellent alors justement lorsque ce domaine scientifique rentre en jeu euh au cas en Amérique latine mais surtout au Mexique récemment et en Amérique centrale les victimes ou les les familles ont commencé à avoir une sorte de relation technique avec les laboratoires forensiqu c’est-à-dire que ils sont il beaucoup de gens commence à être exclus des langages euh de la des des langages spécialisés de l’imposition du génétique ce une conception euh individualiste de la corp de la mort et de la vie alors justement là il y a une question question que j’aimerais poser justement comment on peut arriver à décoloniser les connaissances qui justement des fois aussi servent pour aider à identifier le corps et quelle nouvelles représentation et fores de guérison peuvent-elles ouvrir lorsqu’on fait justement face ou lorsqu’on ouvre à des nouvelles voix c’est-à-dire au savoir des des gens des gens des familles qui se basent à partir justement comme lescé les intuitions les rêves euh euh d’autres façons de d’aborder la mort d’autres façons de d’aborder la matérialité du corps du cadavre justement et et moi je pense que au moins théoriquement je pense qu’on devrait un peu plus servir justement des des théories qui sont anticoloniales pas des coloniales mais aussi théories féministe situé justement parce que justement la mort n’est pas la même euh au Niger en Italie ou au Mexique ni ni ni le la signification de la mort mais ni la signification d’un cadavre ou du deuil et après pour pour commencer à finir et peut-être commencer la discussion euh je voulais aussi euh euh souligner aussi euh com il existe aussi une sorte de nécropouvoir une nécropolitique publique qui qui est exécuté aussi pour gérer et réguler les effets adjcant de la mort c’est comme la souffrance sociale c’est-à-dire comme il y a des entités euh qui justement euh sont humanitaires ou sécuritaires et dont leur objectif est justement de mener les victimes à travers les bureaucrati à travers des espaces à travers l’attente pour ne pas avoir un accès total euh dans beaucoup de cas à à la vérité à une sorte de justice ou pour trouver les corps par exemple ici en Tunisie euh depuis 10 10 ans que il y a la lutte des familles pour chercher l’IST il a il y a presque jamais eu un cas des répatriation dansun corps justement parce qu’il y a eu un blocage administratif énorme aussi parce que certains corps ne sont pas considérés comme importants et et cela ne constitue pas une priorité et aussi c’est vrai qu’il y a imp possibilité on va dire technique et scientifique de pouvoir retrouver mais il y a une sorte aussi de manque de volonté qui est justement aussi raciste qui empêché aussi de pouvoir euh euh qui qui qui justement s’impose avec l’objectif de faire attendre les gens et justement instrumentaliser l’administration la bureaucratie et l’attente comme des armes sociales et politiques euh donc bon je pense qu’on peut commencer la discussion et je voulais seulement aussi dire que ce cycle s’encadre euh dans dans ce séminaire c’estencadre dans un cycle qui s’appelle penser par les marches et justement euh on a voulu commencer par les sujets des disparitions et des des migrants euh mort justement parce que souvent on a tendance à considérer les marges comme des espaces et comme des dynamiques qui sont complètement euh marginalisés alors que souvent ce sont ces espacesl frontaliers qui sont au cœur de l’État et des nouvelles formes de régulation euh justement où on peut voir comment euh euh le pouvoir de la disparition de la forme de la face des techniques de disparition réside aussi dans la capacité de de l’État à nier les responsabilités de ces crimes euh tout en prenant soin de faire fin de conscience à la société euh qu’elle peut tuer en toute impunité ou laisser mourir en toute impunité comme comme les comme les populations mrantes donc je vais passer avec Valentina si tu veux dire quelque chose et puis on va faire la discussion merci je vais rester très bref mais merci beaucoup Carolina et Edgar pour pour ces ces idées si bien présenté ça m’a beaucoup fait penser cette idée de border beings Carolina et d’une anthropologie de la disparition au lieu de se focaliser ou s’appuyer sur une anthropologie de la mort ou de la vie ou de la migration comme point de départ et ça m’a surtout fait penser à à qu’est-ce qui s’est passé à zersis du coup cette ville du sud-est tunisienba où j’ai fait mon terrain pour mon doctorat et où j’ai pu un peu voir l’évolution de la relation des différents acteurs et habitants avec la question de comment est-ce qu’on devrait enterrer des personnes inconnues qui ont aucun lien avec jgis donc on sait absolument rien qui des fois sont même pas des des corps entiers qui sont retrouvés donc cette question de comment enterrer les vraiment les Inconnus était pendant que j’étaisgiste transformé dans une question de plus en plus médiatisée et de plus en plus reprise par différents projets différents initiative certains citoyens certains activistes certains Tunisiens de gegis certains transnational et et ça a rroupé énormément d’initiatives différentes mais à la base de tous ces initiatives il y avait cette volonté quand tu disais des des activistes et des et des bénévoles de la Croix Rouge à catagne cette volonté de faire quelque chose pour ses morts de de ne pas les laisser s’ffondre dans le sable et dans le désert de les enterrer de manière plus digne de laisser une trace de les rendre visies et et de cette sorte de leur trouver une place et une manière d’être attaché à ce territoire de Gergis de la Tunisie comme les bénévoles dont tu parles l’ont fait pour Catania et comme aussi enfin depuis 10 ans c’est incroyable que c’est ces petits gestes à continuent à se reproduire et ça ça serait une autre question à je suppose comment ça change l’attachement des personnes qui après 15 ans 20 ans 10 ans s’implique dans ce petit geste ah mais ça c’est un peu une question à part de ce que je voulais dire qui est de l’ordre de d’inverser un peu cette idée du coup à àis comme à Catania comme au Mexique aussi quand il y a le déc retrouvé on cherche à faire quelque chose pour ces morts pour les visibiliser pour les humaniser et justement au contraire de des border beings qui peuvent pas être fixés qui sont troublanc qui sont pas identifiables et qui et qui restent comme des f fantôes autour de nous qui sont des présences et on va faire face à ces présences qui sont pas des présences comment dire avec des affects positifs peut-être il y a un lourdeur il y a un trouble pour employer le mot dans la qu’est-ce que ça ça pourrait donner de de les laisser troublant et beaucoup de pas faire de petits gestes de donner de la dignité au mort ou de ou de fixer un cimetière àis maintenant il est un cimetière incroyable signé par un artiste dédicacé à ses filles tout un projet absolument autre dont on peut discuter si on veut mais qu’est-ce qui qu’est-ce qui ça serait passé si au lieu deune politique du fixing et donc d’ancrer les morts et de leur donner une appartenance un lieu une visibilité on pour on poursuivrait une politique du trouble et du borders et du fait queting je sais pas comment le dire en français ça trouble c’est spectral et ça reste spectral et c’est ça le départ à la fois d’une connaissance anthropologique et à la fois peut-être d’un mouvement à politique aussi je dis ça après comme toi dis an de se dire waouh savoir qu’il y a des morts et les enterrt et essayer de faire de petits gestes au final eu est-ce qu’on est arrivé à au bout d’une politique est-ce que une autre politique peut être entamée au ciel et quelle pourrait-elle être voilà mais bon c’est un peu dépensé euh voilà euh donc peut-être on laisse Caroline répondre si elle veut répondir et puis moi je vais commentair oui certains oui oui je après peut-être qu’on peut étendre la caméra pour parler plus oui est-ce qu’on pourrait faire ça pour la discussion e on é la caméra comme ça on est plus libre de échanger des politiques spectrales [Musique]

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