En lien avec l’exposition « La France sous leurs yeux. 200 regards de photographes sur les années 2020 », la BnF invite l’écrivain Jean-Christophe Bailly à questionner la notion d’identité inscrite dans nos territoires à la lumière des visions offertes par les photojournalistes lauréats.

    Près de quinze ans après la parution de son ouvrage Le Dépaysement. Voyages en France, et à l’heure où l’on évoque les termes de « polarisation » et de « fracture » pour caractériser la société française actuelle, Jean-Christophe Bailly reviendra sur la possibilité de nourrir un sentiment d’appartenance à la France, riche d’une identité plurielle, à l’image du kaléidoscope de visions que les photographes de la Grande commande ont su donner de notre pays.

    Rencontre avec Jean-Christophe Bailly, animée par Héloïse Conésa et Laurence Le Bras, BnF
    En savoir plus sur l’exposition « La France sous leurs yeux. 200 regards de photographes sur les années 2020 » : https://www.bnf.fr/fr/agenda/la-france-sous-leurs-yeux

    Dạ alors bonsoir à tous Merci de d’être présent pour pour cette rencontre avec jean-christop bi que nous avons le le plaisir d’animer Laurence lebrra et et moi-même donc nous sommes tous deux conservatrice à la Bibliothèque nationale de France Laurence au département des manuscrits chargé de collection pour les manuscrits modernes

    Et contemporains et moi-même donc conservatrice pour la la photographie contemporaine donc nous nous accueillons Jean-Christophe baahli euh grand écrivain de notre pensée française et internationale mais je laisserai à à Laurence le le soin de de vous présenter pour ma part je je souhaitais poser euh

    Un peu les les contours de de cette de cette rencontre notamment puisqu’elle s’inscrit dans dans un cycle de conférence que nous organisons autour de l’exposition la France sous leurs yeux qui est une exposition de restitution des travaux réalisés par les photographes d’une grande commande initiée par le ministère de la Culture

    En 2021 et que la BNF a piloté euh depuis cette date donc ces trois dernières années euh l’intitulé de de cette commande était radioscopie de la France un pays traversé par la crise sanitaire et cette commande dont voilà les les photographes on a eu plus de 1500 dossiers à instruire en deux juris

    Successifs en 2021 et en 2022 et nous avons donc sélectionné avec un jury d’experts composés de professionnels de la presse puisque les les photographes sollicités étaient des photographes collaborateurs réguliers de la presse euh c’est une commande qui s’inscrit dans un plan de soutien à la filière presse de plus de

    30 millions d’euros et auquel le gouvernement a consacré donc 5 million et demi d’euros pour les photos journalistes et donc les les les 200 lauréa ont proposé une note d’intention euh donc qui a été euh lu avec attention par par par ses experts professionnels du monde de la photographie de la presse

    Mais aussi écrivain historien philosophe euh et au terme de de 7 mois de de production pour leur reportage les photographes ont eu 2 mois pour réaliser une sélection d’images qu’on appelle l’éditing dans le cadre de la presse un ensemble de fichiers numériques qui ont donc ça représente plus de plusieurs dizaines de milliers

    De fichiers qui ont intégré les collections de la biblothèque nationale de France et au sein de ces fichiers numériques nous avons demandé aux photographes de nous livrer euh 10 tirages papiers euh qui sont rentrés dans les collections du département des Estampes et de la photographie ce qui a

    Permis un accroissement de de nos collections patrimonial assez important près de 2000 tirages donc euh sont entrés entre eu de 2022 et 2023 donc j’ai été accompagné dans dans dans la tâche de de ce de ce pilotage la grande commande par Emmanuel asquet chargé de mission pour pour la grande

    Commande mais aussi de l’ensemble des équipes de la BNF services financiers juridique exposition et autres donc l’exposition de de restitution réalisée à la BNF et le point d’or d’un ensemble d’opérations de valorisation qui s’égraineent depuis maintenant l’année passée sur le territoire français c’est donc une exposition non exhaustive dans le nombre de

    Photographies par photographe mais exhaustive néanmoins puisqu’elle réunit les 200 lauréat la la le parcours que nous avons construit avec Emmanuel asquet est un parcours euh qui euh est s’articule autour de de la devise républicaine liberté égalité fraternité conjuguer au pluriel avec le soit de montrer aussi la diversité des

    Acceptions de de ces notions et augmenter d’une 4e partie sur les champs des possibles donc les potentialités euh notamment au vu euh des sujets nombreux que nous avons reçu sur la question de de l’écologie ou des nouvelles technologies h voilà donc j’aurais peut-être le loisir de de repréciser certaines choses

    Au gré de de cette conversation mais je cède la parole à Laurence qui va nous présenter notre invité Jean-Christophe bailli comme Éloïse l’a dit tout à l’heure vous êtes écrivain mais vous avez aussi été enseignant pendant 18 ans à l’École Nationale Supérieure de la nature et du paysage de Blois vous avez beaucoup

    Travailler et beaucoup écrit à la fois sur la photographie et le paysage et en introduction de votre livre le dépaysement vous écrivez le sujet de ce livre est la France le but est de comprendre ce que ce mot désigne aujourd’hui et s’il est juste qu’il désigne quelque chose qui par définition

    N’existerait pas ailleurs du moins pas ainsi pas de cette façon-là vous rappelez que l’un des des points de départ de votre réflexion sur le sujet fut ce moment où après avoir vu le film que vous qualifiez vous-même dans le dépaysement de trèit français la règle du jeu de

    Renoir alors que vous étiez à New York vous avez eu écrivez-vous la révélation d’une appartenance et d’une familiarité alors la grande commande de photojournalisme elle a été intitulée radioscopie de la France regard sur un pays traversé par la crise sanitaire comme votre livre son sujet

    Est donc la France et son but est de donner à voir ce qui constituerait les spécificités de notre pays considéré à partir de ce moment historique de la crise sanitaire liée à la covid c’est cette similitude des approches l’une écrite et l’autre photographiée ainsi que rappelons-le votre travail donc sur l’objet de la

    Photographie et les particularités de cette pratique dans le domaine des arts vous avez publié au Seuil l’imagement en 2020 et en 2022 une éclosion continue temps et photographie deux essais dans lesquels vous revenez sur ce statut et les spécificités de la photographie donc cette similitude des

    Approche en tout cas ce qui nous est apparu à nous comme une similitude des approches nous ont donné envie de nous entretenir avec vous sur ce qu’évoque pour vous ces photographies de la grande commande alors ce qui soutend cette envie pour nous c’est d’abord une première question les paysages et les

    Situations vécu que représentent les photographies leur grande diversité sociale et culturelle la variété des façons d’habiter le monde et en particulier ici un pays la France dont elle témoigne sont-elles de nature à éveiller en vous ces traces ces strates d’histoire avec un grand hache et de vie

    Que vous mettez au jour dans le dépaysement au fil de votre voyage sur les routes de France pardon bonsoir merci de cette invitation m’a me surprend m’a un peu surpris parce que le livre il est même paru il y a 13 ans mais avant de répondre à votre question

    Sur le ma réaction par rapport à ce que j’ai vu à l’exposition je vais préciser quand même que ce livre euh c’est vrai que le déclic qu’il a déclenché c’est plus que la vision de la règle du jeu c’est la bande son j’étais à New York depuis un certain

    Temps et j’entends j’entends la la langue comme ça que je parlais évidemment plus depuis des mois des semaines et a et j’ai eu une émotion et je raconte ça dans le livre c’est j’étais je fais partie de ce qu’on appelle les 68arts même les 68 arts àardés et et

    Donc à l’époque comme beaucoup d’entre eux je je je naviguais un peu on était un peu perdu devant le fait que ce qu’on avait ce dans quoi on avait espéré navait pas n’avait pas abouti donc on se promenait on essayait de de vivre plus ou moins bien plus ou moins mal ça dépendait

    Et la première réaction devant mon émotion ça été de dire mais ça y est je deviens un vieux schnok qui a le mal du pays au bout de quelques semaines seulement c’est c’est pas possible ça et cetera puis je me suis mis à réfléchir et cette réflexion elle a duré elle a

    Duré et je raconte juste après c’est tout le début du livre donc il y a deux enclenchements principaux après il y en a d’autres mais le deuxième enclenchement c’est que j’ai je je tiens à le raconter aussi j’étais allé voir mon mon beau-père enfin celui qui est

    Devenu mon beau-père qui était un un chinois il était parce qu’il est mort aujourd’hui un chinois il était il avait un il était en maison de de de convalescence dans les Monts du Lyonnais j’étais allé le voir pour bah comme ça par gentillesse par solidarité et c’était assez c’est une

    Très belle journée d’hiver et image de ce de ce vieil homme chinois il ressemblait un peu à cheinl l’image de ce vieil homme chinois comme ça sur la terrasse de cette maison en pleine France avec il y avait quelque chose comme un rayonnement de de quelque chose de

    Chinois là et donc j’ai essayé de de comprendre aux États-Unis loin moi étant non pas exilé mais en voyage disons j’ai un un retour de quelque chose qui serait la France et en plein milieu de la France j’ai j’ai un envoi vers la Chine c’est ces deux choses là m’ont semblé

    Justement pouvoir qualifier de façon plus juste qu’on essaie de de de calibrer avec la notion d’identité et justement derrière ça il y a l’idée que l’identité elle existe il faut qu’elle existe mais il faut justement qu’elle soit jamais calibrée et certainement pas par des des normes et cetera donc elle

    Doit être toujours une espèce de de voyage vers -même et ce voyage vers elle-même il doit il est assuré par qui il est assuré par ceux qui se trouvent sur un territoire d’une certaine étendue à un moment donné al une fois qu’on a dit ça on navance pas beaucoup parce

    Qu’on constate aujourd’hui comme je l’avais constaté à l’époque mais je dirais davantage encore aujourd’hui qu’à l’époque et c’est pas si loin 13 ans 15 ans 20 ans disons quand je commençais à à écrire le livre et bien cette ce ce voyage du identité vers elle-même il il il se il se produit avec

    Quelque chose quand même d’extrêmement fracturé alors aujourd’hui les mots qui caractérisent ça c’est archipèle archipelllisation et cetera et c’est vrai que c’est ce qu’on constate dans un premier temps on le constate après il faut faire tout un travail de politique et un travail de réflexion sur soi sur

    Sur ce qu’on connaît sur ce qu’on éprouve et cetera pour ne pas s’emballer pas dire trop de bêtises et essayer de comprendre comment justement une forme composite peut devenir une composition au sens presque musical et là on voit apparaître toute une série de de problèmes que je ne que je ne

    Développerai pas mais qui sont de plus en plus criant et je le dis et je n’insisterai pas là-dessus mais à mon avis sont très très mal interprét ou peu interprété au niveau de des décideurs de ce qu’on appelle les décides et que donc il y a une espèce de avolo

    Comme ça qui fait que ces identités en partance qui demanderaiit peut-être à être réunis à être assemblé pas rassemblé mais assemblé ou à jouer les unes avec les autres en fait on s’aperçoit qu’en haut lieu souvent on jouerait plutôt sur la division que sur la Réunion alors l’exposition telle

    Qu’elle est elle montre ça elle montre ça très très bien je crois avec les les les grandes différences après euh il y a évidemment chacun d’entre nous voyant cette exposition aura il trouvera des choses qui correspondre à l’expérience qu’il a avec ses yeux de de en se

    Promenant dans dans dans le pays et cetera puis il trouvera aussi qu’il y a un certain nombre de choses qui sont peut-être un peu un peu absentes et en tout cas pour moi c’est un petit peu difficile d’évaluer ça correctement parce que disons que mon livre était beaucoup plus géographique que

    Sociologique c’est-à-dire que j’avais pas du tout décidé de faire une enquête sur les Français je faisais une je faisais une une enquête où je dis des incursions c’estd je partais 3 jours je louais une voiture tel gare Charleville euh ou ou avillon et hop je je je zonais

    Avec la voiture et puis mais jamais trop longtemps comme ça pour comme c’est-à-dire comme un un carrotage on peut dire et je rentrais puis j’essayais d’écrire ce que j’avais perçu et c’était important pour moi mais c’est des choses personnelles des techniques de d’écriture si on peut dire c’était

    Important pour moi de pas justement m’imerger dans tel ou tel milieu dans tel ou telle ville dans tel ou tel village et cetera al je ne sais pas comment on travaillait les photographes ils ont travaillé tous très différemment les uns des autres mais disons que c’était euh c’était comme ça que que

    J’essayais de faire comme il y a cette image là je vois il se trouve que j’ai demandé à nos amis là de si elle pouvait elle pouvait la sélectionner euh parce que justement celle-là elle elle elle m’a beaucoup plu elle tout de suite et elle correspond assez bien à ce

    Que j’essayais de voir à l’époque sauf que c’est aujourd’hui je crois que le viaduc n’existait pas encore au moment où j’ai écrit le livre et donc pour être précis on est euh dans la région de de Thionville c’est ça euh euh euh à Yange àyange voilà on est à à ayange donc dans

    L’ancienne la laorine anciennement sidérurgique avec une petite maison ouvrière comme ça isolé qui a presque l’air d’un jouet d’une maquette ou d’une maison Disney et cetera puis elle est sous ce truc et ce truc c’est un viaduc qui permet d’aller très vite en voiture au Luxembourg et donc on donc c’est un

    Monde le monde d’avant si on peut dire c’est-à-dire le monde d’une certaine forme de travail d’une certaine forme de relation au territoire il est euh surplombé par quelque chose de nouveau qui l’ignore qui l’ignore et l’ faet de bon en plus l’oblique comme ça l’impression d’une quelque chose qui

    Rayille le paysage ou qui rayille le monde et cette photo je la trouve assez exemplaire de de de de ce qui est en train d’arriver au au au pays c’est-à-dire de deux dimensions qui s’écartent l’une de l’autre une qui est soutenu par des infrastructures qui elles-mêmes sont soutenu par une politique

    Euh extrêmement libéral pour dire les mots et puis en bas on sait pas peut-être que c’est des gens euh on sait pas qui habite là mais disons on a la sensation de quelque chose qui est laissé pour compte juste pour préciser le sujet rebondir aussi sur ce que vous dites

    C’estàd que ce sont deux mondes qui s’ignorent mais en même temps le le sujet de de Samuel bolendorf c’est donc ces travailleurs pendulaires qui font le qui font le voyage de la France France au Luxembourg pour travailler dans des grandes banques et donc qu’ appelle les

    Comptables de fond et qui sont en fait les descendeurs des descendants de ces mineurs de fond donc il y a aussi une un nouvel à servicement aussi qui qui est pointé dans dans dans le travail de Samuel bolendorf par rapport à et que le paysage et cette photographie enfin

    Pour pour revenir aussi à la question des des traces qu’évoquait en préambule Laurence finalement le le paysage est engrange aussi ces stigmates bien sûr oui et il me semble que enfin en lisant votre en pardon en confrontant les photographies de la grande commande à ce que vous avez écrit dans dans votre

    Livre euh moi j’ai eu le sentiment alors peut-être par l’effet d’une projection toute personnelle euh d’arrêt sur image par rapport au voyage que vous vous faites où effectivement on voit défiler des paysages très vaste où vous ne vous arrêtez pas sur une histoire d’une personne en particulier mais ce livre

    Est traversé de 1000 vies en permanence et donc ces photographies m’ont donné le sentiment de pouvoir faire écho à votre livre dans le sens d’arrêt sur image de moment de vie et de moment de paysage aussi comme celui qu’on voit qu’on vient de voir et où subsiste je trouve je voudrais revenir

    Sur ce terme que lorsque vous parlez de ce film La Règle du jeud de Renoir vous dites que vous avez eu la révélation d’une appartenance et d’une familiarité et le mot familiarité me semble pouvoir traverser aussi toutes ces images dans le sens où il y a régulièrement un élément qui peut

    Nous être familier de façon commune et peut-être est-ce que ce n’est pas dans ce cette familiarité là que peut se jouer quelque chose du socle commun dans le fractionnement de l’ensemble c’est très compliqué parce que dès lors qu’on qu’on qu’on qu’on a des expériences ailleurs on est aussi

    Confronté à quelque chose de qui peut être familier ça peut être très lointain ou pas lointain cet été par exemple j’ai travaillé dans la roue c’était assez marrant d’ailleurs tout le monde crevait de chaleur il faisait jamais plus de 17°grés il pleuvait tous les jours et c’était pour un travail avec un ami

    Musicien on répétait et on jouait une œuvre qui était d’ailleurs liée à s’appelait des fabrique la fabrique de la terre céit une composition musicale où j’avais j’avais participé évidemment comme auteur d’un livret et on répétait ça dans le dans le site industriel même parce que les Allemands sont ont

    Beaucoup moins démoli leur site industriel il les réutilise d’une manière et on habitait cette banlieu c’était la banlieue de la ville de Duisbourg et par moment je me demandis où j’étais ce que je faisais là dans ces rues extraordinairement tristes pour le dire et euh je traînnais le le matin

    J’allais pas forcément en répétition je traînais un peu et assez vite quand même je peux pas dire que je me sentais chez moi ça aurait été complètement prétentieux d’une certaine manière mais je me sentais oui dans une familiarité avec ce paysage pourtant extraordinairement triste avec les

    Petits cafés avec des parti de café il y avait des dames avec des permanentes qui buvaient plutôt du chocolat et puis des autres avec des des hommes qui parlaient entre eux de politique avec une bière et cetera mais on voyait comme ça tout un petit monde avec énormément de aussi de

    Présence de de travailleurs immigrés turc dans une banlieue industrielle qui est une banlieue d’où l’industrie est globalement partie c’estàd un territoire de chômage et cetera et ça m’a rappelé évidemment des choses que j’ai vu ailleurs euh notamment dans le nord de la France et aussi un endroit où j’ai

    Traîné comme écrivain qui est le l’endroit où il y avait les les grandes mines de charbon au pays de Gall donc dans un en Angleterre enfin au pays de Gall et c’est ça et si je dis ça c’est parce que ça devient extrêmement intéressant de se poser la question de

    Ce que c’est que l’identité nationale si on veut en essayant de de tester de de goûter presque les différences pourquoi quand on est dans la banlieue de Cardif c’est pas tout à fait comme dans la Roure et pourquoi quand on est dans la Roure c’est pas

    Tout à fait comme là avec ces corons là comme celui magnifique qui qui est qui est derrière nous et c’est c’est très très c’est très compliqué très difficile de à évaluer et on voit des des équivalences des solidarités euh du type celle du du grande Histoire des solidarités prolétariennes

    D’autrefois et partout aussi quelque chose d’effondré quelque chose de très très désemparé avec peut-être le plus violent pour moi c’était au pays de Gall mais euh en même temps la façon dont dont don dont les les les formes de vie euh qui qui subsiste qui se qui qui

    Continue d’exister dans ces lieux là la façon dont elle se dont elle se détermine dont elle se elle elle elle s’invente c’est ça qui est le le plus intéressant et et donc je j’ai toujours pensé ça c’est que quand on est devant un paysage urbain disons plutôt triste

    Et désemparé tout tout change selon qu’on y ressent que il y a encore des gens qui rêvent où il y en a plus et et et et et ça je l’ai ressenti euh je sais plus si je le raconte dans le dans le livre je crois c’est au creusau par

    Exemple au creusau j’ai que je connais bien j’ai eu j’ai eu la sensation que plus personne rêvait quoi plus personne c’est fini alors que c’était un lieu de rêve ouvrier d’unité et cetera de socialiste tout ce qu’on veut mais aussi un lieu de rêve industriel avec des des ingénieurs qui projetaient des trucs

    Extraordinaire plus rien plus rien et à d’autres endroits on voit comme ça des vestiges de rêve ou des qui repartent et c’est peut-être avec ces vestiges avec ces ces traces de traces que peut se reconstituer quelque chose comme une identité mais qui serait une identité plutôt à venir il s’agit pas d’un d’e

    D’une vision optimiste il s quelque chose qui est donné envoyé proposé par le par par le paysage lui-même quoi et il y a une image là qui qu’on va voir c’est celle de qui est avec ce jeune garçon et sa famille derrière qui est dans une une rue dans d’unun d’un

    Village de la Somme voilà elle est passée là voilà cette photo là elle raconte extrêmement bien cela c’est-à-dire cette cette vie qui est là quand même encore quoi et c’est dans le quand même encore et dans les différence du quand même encore selon tel ou tel endroit que on peut évaluer peut-être

    Des des possibles ou il y a cette photographie aussi de de la femme qui est d’s à sa voiture on en parlait tout à tout à l’heure et on se demandait ce qu’il y avait vous vous posiez la question pourquoi elle nous touche autant pourquoi cette photographie vous parle autant et je

    Regardais son regard et je pensais le qualifier d’attente enfin voir une attente dans son regard mais vous avez utilisé ce terme de rêve c’està-dire le paysage est encore habité quand il y a en autour de lui dans lui des personnes qui rêve encore et il semble que cette

    Femme oui dans l’attente que traduit son regard peut-être rêve encore d’autrees chos d’une autre vie ou d’une autre vie sur place même c’est une bonne très bonne photo parce que justement quand on la voit à la seconde on voit que c’est un un travail une travailleuse on voit

    Que c’est quelqu’un qui travaille on peut pas imaginer autre chose et puis il y a l’uniforme et cetera mais même la pause et cetera le fait de la pose cigarette et cetera et puis après il y a son regard alors il est très compliqué ce regard parce qu’ il il est il est

    Comme tout regard d’ailleurs mais ce qui est en lui et ce qui est exprime à la fois un retrait et une demande les deux simultanément d’une certaine manière et quand je dis c’est un travailleur une travailleuse c’est ça aujourd’hui c’est ça aujourd’hui un travailleur ou une travailleuse et par rapport à toutes les

    Images héroïques hein il y a eu les images héroïques et elles sont nombreuses couler dans le bronze aujourd’hui des gars plutôt des gars d’ailleurs souvent avec des gros biscotau euh ils souffrent mais quand même c’est et cetera et c’est c’est c’est mondial et en fait la réalité du

    Travail c’est comme ça je me souviens d’ailleurs dans les les dans les les les pays communistes ou qui prétendu tel en tout cas ou alors cette imagerie du travailleur héroïque elle était elle était régante et rayonnante j’ai toujours été frappé quand j’ai été là-bas autrefois en Russie et et et en

    Chine euh par justement le le fait que en fait énormément de gens euh ne pas ne pas se planquer ou ne ne s’opposait pas comme ça violemment au système mais trouv des des des voix de sortie et parem Chine c’est incroyable l’art de dormir en pleine rue quoi et et

    L’art de faire la sieste et cetera j’ai une ami photographe qui a resté longtemps en Chine elle a fait toute une série de sur la les les les fauteuils bricolés par les ouvriers chinois sur les chantiers parce que et et et c’est pour dire et donc je je

    M’évade un petit peu mais là cette cette attitude là et et et et peut-être ce qui vous touche aussi dans ce regard vous qui avez écrit notamment sur les portraits du fayou il y a c’est cette apostrophe aussi qui qu’ a dans le regard moi oui les portraits du fillum

    C’est c’est pour ceux qui le savent pas c’est des plus anciens portraits qu’on a c’est des portraits peints qui ont été peints il y a plus de il y a 2000 ans à peu près et qui ont dormi dans les dans les tombeaux et et puis ils sont revenus

    Comme ça et c’est vrai que par exemple j’ai j’ai écrit pour comparer un jour ces ces portraits à au magnifique reportage Walker Evans dans le métro à New York où il photographiait en se cachant à travers les boutonnières de son imperméable il photographier les gens qui étaient en face de lui dans le

    Métro et il y a une similitude comme ça là on est peut-être plus dans la vie qu’avec ça mais c’est vrai que dans tout portrait il y a toujours ce que j’avais appelé comme ça une apostrophe muette la personne qui est là ne parle pas ne nous dit rien ne souhaite pas et

    C’est le contraire d’un portrait comme les en effigie hein les les les rois ou même les présidents de la République quand ils posent ils posent quoi puis c’est moi avec un M gigantesque là il y a rien comme ça il y a pas de pause il y

    A il y a une pause Pau mais il y a aucune pause Po et et euh et c’est et c’est ça qui que je trouve très très intéressant c’est ce que ce que fait la photo et moi comme écrivain là je suis toujours jaloux des photographes

    Oui euh il y a il y a aussi peut-être dans ce ce portrait quelque chose qu’on retrouve et que vous évoqueiez tout à l’heure aussi qui est la question du proche et du lointain par rapport à l’image de Jean-Michel André sur les teries du Nord euh vous avez dit que

    Vous aviez été euh voilà très très impressionné par cette image du du du terrir recouvert de de neige est-ce que vous pouvez nous redire pourquoi en fait qu’est-ce qu’elle évoque pour vous cette image oh ben là c’est côté mon côté crétin un peu espèce de d’quinig de

    Toute façon sauve sa beauo alors c’est pas ça que vous nous avez dit vous avez non mais peut-être que c’est ce qui m’a séduit immédiatement mais non mais c’est c’est-à-dire que euh il s’agit de de Terri qui sont très très imposant c’est par je crois que d’ailleurs c’est

    Expliqué c’est les parmi les plus grands d’Europe voilà et c’est vrai que quand on va par là quand on se promène par là c’est c’est saisissant c’est-à-dire le fameux plat pays comme ça que brusquement il a c’est quasi montagn comme ça avec tout ce que tout ce que

    Tout ce qu’elles induisent et et même dans d’autres région à Saint-Étienne où on dit pas teril d’ailleurs j’ai oublié mais on dit pas teril c’est une expression du Nord et et il y a ils ont un ils ont un comportement géologique si on peut dire particulier c’est ça reste

    Assez chaud dessous hein on dit les cassers bravo à Saint-Étienne et ça reste assez chaud et c’est marrant à Saint-Étienne où il neige assez souvent en haut des crassers il y a jamais de neige parce que à cause de la chaleur interne comme ça donc c’est c’est ces

    Montagnes sont aussi des présences et ces présences sont forcément des souvenirs des souvenirs de quoi de l’extraordinairement violent travail auquel les hommes se sont livrés en extrraayant du sous-sol euh notamment dans dans dans ce cas de figure le le charbon et donc a la mémoire d’un d’un allez on parlait pas à l’époque

    D’anthropousè mais à la mémoire des des premiers gestes comme ça de violence humaine des grands gestes de violence humaine envers envers la envers les strate et géologique du monde et puis aussi la violence que cela comportte dans les dans les rapports dans les rapports dans les rapports humains avec

    Toute l’arrière histoire et tous les drames les coups de grisou et cetera et là il y a une évolution considérable pour pour moi saisissante donc pu que quand j’étais petit à l’école le charbon c’était présent j’allais le d’une part j’allais le chercher à la cave d’autre part coup de

    Grisou c’était pas tout les ans mais c’était assez souvent on nous annonçait 200 morts et cetera par-ci par là il y avait une présence du monde de la mine qui a totalement disparu et aujourd’hui on est devant ces vestiges et que peut raconter ce vestige et c’est vrai que

    Cette photo elle est magnifique et qui a un côté presque que cette forme euh elle a une une dignité presque fujiama comme ça et c’est c’est et donc ça veut dire aussi que là dans un paysage en un sens dévasté en même temps quelque chose

    Bon grâce à la neige donne un coup de main mais peut peut peut peut venir se placer qui envoie complètement ailleurs et cette cette dimension là elle est pour moi très importante que où qu’on soit tant qu’il y a une porte ouverte par le lieu lui-même sur un ailleur

    Possible ça va là là où il y a plus de portes ouverte sur un ailleur quand un lieu n’a plus la possibilité de de d’inventer ses propres fenêtres sur autre chose que lui là c’est très très mauvais d’ailleurs les les lieux qui sont comme ça c’est les prisons une

    Prison c’est un lieu d’où on ne regarde pas dehors je voudrais revenir si vous le permettez sur cette question du gros plan de l’arrêt sur image dont je parlais tout à l’heure euh quand vous écrivez le dépaysement le le temps de l’écriture permet euh des développements suffisamment longs pour à

    Partir d’un paysage raconter toutes ces spécificités toutes ses ambiguïés toute son histoire dans sa complexité euh à l’inverse la FAO phographie du fait qu’elle est un arrêt sur image laisse des choses hors cadre hors plan et ne par nature ne restitue pas toute cette histoire que vous vous écrivez dans le

    Dépaysement est-ce alors tout à l’heure vous disiez que vous envz beaucoup les photographes et pourtant là il y a comme un manque de la photographie par rapport à l’écrit est-ce que vous pouvez à ce sujet évoquer ce que vous en pensez dans V votre pratique vous-même je sais pas

    Si vous vous prenez des photographies aussi votre question est extraordinairement complexe donc je peux répondre oui oui comme tout le monde aujourd’hui j’ai un portable ça m’arrive de m’en servir c’est comme un adjonction blocne quoi le le j’ai toujours un petit carnet pour noter des des choses qui me passent par

    La tête ou que je vois je l’utilise surtout dans dans les trains et le la l’appareil photographique relativement peu juste en soutien disons aussi parce que j’ai j’ai beaucoup de respect pour le regard photographique et bon je jamais par exemple je voudrais publier mes propres images et cetera et et parce que c’est

    Une c’est une c’est une attitude entière c’est-à-dire c’est une photo évidemment on a l’image d’unun photographe c’est l’image de quelqu’un qui prend une photo c’est tac très rapide comme ça mais les photographe il se distinguent des gens qui prennent des photographies par le fait que c’est une préoccupation

    Constante chez eux en j’ai eu le plaisir de travailler avec des photographes c’estàdire de partager du temps de photographie avec eux en sur leur reportage notamment de photographe un qui s’appelle Bernard Plossu et l’autre qui est malheureusement mort qui s’appelle thbaau cuset est un des plus grands photographes de paysage qui a eu

    En France et de les voir travailler céit l’un complètement différemment de l’autre mais si disons si un investissement complet complet et cetera et quand moi je dis que je suis jaloux c’est pas par rapport à ça et surtout pas par rapport à des manipulations ou à des des des préoccupations techniques

    Mais comme mais ce qui ce que la photographie rend manifeste que la peinture déjà avait incarné d’une certaine manière c’est le caractère extravagant de l’immobile c’est-à-dire que en ce moment par exemple ça n’en a pas l’air mais on est dans un film ma main elle bouge ma voix se déroule et ce

    Film chacun d’entre vous est en train de le produire de le produire vous êtes tous les producteurs par les figurant et c’est un film mais si d’un seul coup l’un d’entre vous prend une image ou moi si je m’arrête et que je prends une image de vous qu’est-ce que qu’est-ce

    Qu’elle de qu’est-ce qu’elle est cette image dans son être et c’est son être d’image d’être arrêt sur image cette image arrêtée c’est qu’ elle interrompt elle interrompt le film mais c’est pas une une allégorique c’est pour de vrai c’est-à-dire qu’elle nous montre quelque chose qu’on ne peut ni voir ni vivre on

    Ne voit jamais l’immobile comme tel évidemment si on regarde un mur ou ou le désert ça bouge pas énormément mais quand même si on est attentif ça bouge tout le temps la lumière varie et cetera or une photographie ayant été prise plus rien n’y bouge et qu’est-ce que ça veut

    Dire ça veut dire qu’on est confronté à quelque chose d’extraordinaire au sens le plus strict c’est quelque chose qui ne ne fait pas partie normalement de notre expérience et la photographie nous a offert d’avoir l’expérience de ce qu’on ne vit pas l’expérience de quelque chose qui est pas hors de la vie mais

    Qui se met à côté de la vie j’ai toujours comparé ça à l’action d’un rabot quand on rabotte une planche hein on rabotte une planche il y a ce qui saute de de la planche ou du bout de bois qu’on rabotte on appelle ça des copos et la photographie c’est extra

    Ordinaire ça rabotte ça obtient des coposs mais la planche reste inentamée c’est le monde on peut le prendre en photo 200 fois ça ça ne touche à rien d’une certaine manière mais qu’est-ce que vient faire l’image qu’est-ce que fait la photo à ce moment-là ce qui est assez extraordinaire aussi c’est que si

    Vous prenez 200 photographes là ils ont tous photographié ce qu’ils ont choisi mais si on leur avait dit maintenant vous allez tous photographier le pont avec la centrale aucune des photos ne serait pareille ça c’est quand même extravagant ça veut dire aussi que quand on coupe le temps quand on coupe le

    Temps comme la photographie le fait on coupe jamais la même quantité de temps et que il y a dans l’image toujours ce qu’on a cadré et bien d’autres choses qu’on n pas vu et dès les premiers temps de la photographie les premiers théoriciens de la photographie praticiens théoriciens c’était les mêmes

    Il sont rend c’est incroyable ce truc j’ai V photog le fox Talbot l’inventeur de du calotype anglais qui est l’auteur du premier livre livre de photographie qui a été jamais publié et il s il s’extasie devant il est épaté disons par le fait que merde il y a une ombre il a

    Photographié une ombre il y a très beau texte où il dit le plus évanescent et cetera voilà c’est là pour toujours pour un espèce de pour toujours et c’est vrai que c’est extraordinaire et c’est par rapport à ça par rapport à ça que que cette capacité de saisie au sens le plus

    Strict énorme qui celle photographique d’accord donc on regarde une image comme ça il y a ce qui qui se passe dans son champ et puis il y a tout le horschamp mais déjà la quantité de sens induite dans dans dans le champ est considérable pas toute image si on fait un selfie

    C’est pas extraordinaire mais là par exemple il y a quand même une quantité de de c’est énorme tout ce qu’on peut raconter à partir de ça et puis on peut ça dépend si on a une mentalité de narrateur de romancier pof on va prendre le la le couple qui c’est un couple hein

    Ouais je vois pas bien là un couple qui est dans l’eau et cetera toute une histoire et puis avec la centrale et puis avec le pont et puis avec l’eau la Loire c’est la Loire c’est pas n’importe quel eau bon et cetera c’est donc la par rapport à ça comme comme écrivain

    Euh ça m’a toujours fait ça ça m’a fait ça aussi avant quand je m’intéressais pas tant que ça à la photographie davantage à la peinture j’étais bluffé fait par la quantité de sens induite par quelque chose qui ne parle pas et j’étais dans ce sens un peu

    Un peu jaloux de cette puissance de de d’expression du monde mué voilà il m’a toujours semblé que pour moi le travail de l’écrivain ça a pas été de venir remplir de mots ce ce ce ce monde meet mais d’essayer de trouver justement dans le langage un répondant au sens induit par les images

    Voilà sur la question du du temps que vous évoquiez à l’instant euh tout à l’heure on évoquait une autre commande qui a marqué l’histoire de la photographie en France qui était la commande de la mission photographique de la data donc la délégation à l’aménagement du territoire et à

    L’action régionale qui avait réuni 29 photographes euh sous la houlette donc de de Bernard latarger et de François her et vous aviez participé aussi euh à l’aventure aussi et euh vous disiez ce qui est intéressant dans cette commande qui était uniquement centré sur le sur le paysage vous disiez c’est ce qui

    M’intéresse aussi dans la photographie c’est quand elle est datée euh vous avez parlé aussi d’une certaine forme d’intemporalité tout à l’heure de ce qui reste alors est-ce que vous pourriez revenir sur cette notion qu’est-ce qui vous intéresse d’une image daté dans une image datée elles sont toutes daté c’est

    Ça j’explique parce que souvent le souvent c’est quand on dit oh là là c’est daté ça veut dire que c’est un terme péjoratif ETI quelque chose qui est pas daté c’est quelque chose qui existe pas par la façon dont vous êtes habillé là c’est complètement daté mais

    Heureusement et et pas tout à fait les mêmes dates d’ailleurs je suis sûr si en garder de près mais chacun véhicule avec soi son époque qu’il le veuille ou non l’air du temps il est il est et il est là il est là dans le temps le temps est

    Porteur de l’airre du temps et et et et quoi qu’on fasse comme image quoi qu’on fasse comme texte quoi qu’on raconte vocalement l’ire du temps vient frapper on en parlait tout à l’heure mais par exemple c’est très très c’est très très très étonnant même on entend une

    Émission de radio enregistrée il y a 50 ans on reconnaît à la seconde que les c’est pas des voix qui parlent maintenant en ce moment pourtant la la physiologiquement ou ou ou même sur le plan acoustique comme ça là les choses ont pas bougé tant c’est c’est extraordinaire alors évidemment pour le

    Pour les images et pour la et pour la photographie c’est encore encore plus frappant et je disais justement tout à l’heure donc la la la mission d’adatar le le le gros enfin moi j’ai pas du tout travaillé à ça j’ai juste accompagné la sortie du gros livre qu’on avait fait

    Chez Azan en le livre est sorti en 89 et disons la mission de la DATAR c’était les années 8 la France des années 80 avec un point de vue complètement différent un nombre de photographes réduits plutôt des photographes éventuellement déjà un peu connus et puis euh euh euh plutôt le paysage

    Plutôt le la respiration gé pas uniquement parce qu’il y avait aussi des portraits mais bon un photographe un un duo de photograp des patins etell des patins et Gobelli et d’ailleurs euh Gobelli a participé à la commande de radioscopie de la France donc c’est un

    Clin ils ont ils ont des patins é Goel ils ont eu énormément d’imitateurs mais ils avaient pris c’est formidable ce qu’ils avaient fait quoi ils prenaient justement je sais pas un maçon avec ses outils après une secrétaire et il leur demandait de poser debout toujours c’était à la fin il y avait il

    Y avait vraiment un un paysage humain incroyable quoi et à chaque fois individué quand même donc oui voilà mais mais ce livre là euh il est principalement pas pas exclusivement il est principalement en noir et blanc c’est assez intéressant d’ailleurs parce que une des seules interventions couleur

    Qu’il y a dedans c’est celle d’un maître du noir et blanc qui est Robert douanau Robert douanau il a profité de ce truc de la data pour se lancer dans la couleur et elles sont pas du tout connues ces photos de Robert douanau en couleur et elles sont assez épatantes et

    Elles ressemblent pas mal à certaines photos qu’il y a là mais donc il s’était il s’était disons lui il avait il avait choisi de se dater dans un lointain dans un dans un futur d’une certaine manière mais globalement si on regarde le livre c’est un livre énorme qu’on

    Peut absolument pas lire au lit c’est sûr sans se casser le sternum mais un très beau livre et et il y a il y a une il y a quand même quelque chose de du grand âge du noir et blanc de ce qu’on a appelé un terme que

    J’aime pas la photo humaniste enfin et cetera et cetera et c’est quand même lié à l’histoire de de de l’art photographique euh une histoire qui continue encore aujourd’hui sous cette forme mais qui quand même largement secoué bouleversé par ce qui lui arrive d’autres avec le numérique avec les portables avec des nouvelles

    Technique et cetera et là on est quand même disons pour ceux qui dans dans dans dans l’âge de du leik il y a il y a il y a une espèce de velouté de de de de l’image qui est qui qui est très très impressionnant et après on peut et

    On voit tout de suite disons on voit tout de suite le la date de de justement la date de la de la photographie de même qu’on verra là c’est difficile de de constater le daté de l’aujourd’hui donc devant une photo comme celle-là oui d’accord mais dans 20 ans elle elle sera

    Elle sera exactement la même et complètement différente aussi parce que le regard aura changé notre regard enfin moi je seraai plus là mais et c’està dire qu’on on percevra aussi selon vous ce dater de des photographie de cette grande commande à travers les choix des sujets les types de prise de

    Vue la façon de parler de représenter des intérieurs on en parlait tout à l’heure est-ce que à travers ces éléments aussi on percevra et pas seulement à travers la granularité de la photographie l’aspect technique on percevra le daté oh Mo je pense oui à partir du moment aussi le la la ce que

    Ce qui fonde le projet là de votre ce que vous appelez la grande commande c’est c’est quand même de d’essayer de de faire une coupe comme ça euh euh transversal et et et et et multimodal enfin euh ou polyphonique disons dans C’est pas polyphonique dans dans la la France d’aujourd’hui et parmi

    Les Français d’aujourd’hui c’est pas tout à fait la même chose et évidemment que que en tant que tel chaque image elle a elle produit sa coupe dans le temps et toutes ces images elle ell elles ont coupé le temps au même moment d’une certaine manière hein et et et ce moment

    C’est les années post post covid voilà et et et évidemment que que que ça sera porteur de ça sera porteur de de ce moment une manière de cadrer je sais pas parce que d’une certaine façon la la ça se voit dans la aussi bien avec les portraits qu’avec les photos de

    Paysage il y a pas une infinie il y a pas une possibilité infinie de varier un portrait finalement portrait c’est ça qui épatant d’ailleurs vous vous vous vous dites vous nous disiez quand même tout à l’heure vous étiez moins sensible au portrait oui que au paysage et que et

    Que justement dans l’exposition vous constatez qu’il y avait beaucoup de portraits h euh ça enfin vous en avez choisi quand même deux mais parce que c’est des portraits qui finalement touchent à une forme de d’universalité là où quand même les autres portraits relèvent plus de questionnement en prise avec l’intime

    L’individu tout à l’heure vous évoquiez la fin des grands récits collectifs est-ce que les choix photographique notamment les choix du portrait dit quelque chose aujourd’hui de notre rapport à la société bah forcément mais mais euh donc j’ai j’ai cette expérience chaque année d’aller à l’école de photographie d’Arles et j’y vais pour

    Des fois faire une conférence mais la plupart du temps en en pour regarder les travaux des des des des étudiants et donc il me montre ce qu’il fabriquent et je leur dis ce que j’en pense voilà ça s’arrête là et c’est très passionnant et je suis toujours un petit peu j’ai

    Toujours un petit mouvement de ah mince dès que c’est des portraits pourquoi parce que c’est extrêmement difficile c’est le plus difficile c’est le plus difficile de de non pas de réussir un portrait ils sont il y a très peu de portraits ratés dans le fond on s’en

    Fiche de ça mais c’est c’est que ce portrait il doit être à la fois totalement individuel ça doit être le portrait d’une personne et de personne d’autre et en même temps il doit avoir à mon avis il n’a de force que s’il n’a aucune portée allégorique symbolique et cetera s’il est purement et

    Simplement cette forme d’existence humaine qui est là à ce moment-là avec ce regard là pour moi s’il y a pas regard il y a pas portrait hein voilà et quand quand je dis que quand vous dites que je préfère les paysages au portrait non bien entendu et si je lis que je qui

    A dit ça que le plus beau paysage qu’on puisse voir c’est un visage à la limite je suis d’accord mais euh l’image qu’on en donne c’est extraordinairement euh difficile et si on regarde les milliers de milliers les dizaines de milliers de portraits qui qui raconte l’histoire de la peinture

    Hein d’abord on voit que ça apparaît pas tout de suite le portrait il il y a comme ça cette cet étrange épisode très lointain du fayou puis après pour revoir des portraits il faut attendre drôlement longtemps et on voit il commence à arriver vers la fin du Moyen-Âge au quat

    Trou chento et cetera mais portrait comme tel pas tant que ça et puis si on regarde le nombre de mauvais portraits qu’il y a dans les musées et c’est très bien peint il y a tout il y a les plis de la bille il y a la mouche qui se

    Promène tout est bien mais en même temps il y a rien il se passe rien et puis d’un seul coup il y en a un dans un coin comme ça de loin d’ailleurs souvent mais qu’est-ce qu’il a à me regarder celui-là et et justement il me regarde et et mais

    C’est très très difficile à à attraper et et et voilà après et mais sur la la façon de de de faire un portrait il y a pas de différence notable entre un portrait fait aujourd’hui et un portrait du faillou bon c’est c’est quelqu’un qui est là devant euh bon qui va mourir un

    Jour ou l’autre et qui tant qu’il est encore en vie représente la vie mais comme il est comme tel pas voilà en ayant une une intention allégorique ce qui est très très beau dans le portrait c’est quand il y a aucune intention pour moi he peut-être que le le paysage aussi

    Dont dont vous parlez beaucoup donc dans le dépaysement laisse plus de place plus facilement pour toutes sortes de projections c’est une hypothèse que je formule dans le dans le portrait ce qu’il n’y a pas une forme d’agacement au sens de quelque chose qui viendrait nous irriter parce que on narrive jamais à saisir

    Finalement ce qui ce ce qui est dans la tête de la personne ce qui se cache réellement derrière un regard donc l’interprétation est beaucoup plus contrainte que pour un paysage peut-être mais là je suis désolé de je peux je peux répondre que comme ça ça c’est

    C’est c’est très lié à ma façon de faire à ma façon de voir à moi c’est par exemple je ne suis pas romancier je n’écris pas de roman j’en lis parfois plutôt des romans policiers ou des des des des œuvres dont je peux penser que c’est des grands des grands des grands

    Trucs mais le roman par le roman français type la rentrée littéraire et cetera avec les histoires de famille et cetera ça me barbe mais à un point inimaginable et c’est vrai que dans certains portraits photographi je retrouve la même chose et et c’est et et dans certains portraits qui sont pas des

    Portraits des personnes mais les portraits de la chambre les portraits de de l’appartement les portraits et cetera tout la même chose et là c’est lié à moi et à à à ce qui m’intéresse dans la littérature et je suis entièrement d’accord avec ce très grand écrivain qui

    Était Francis Ponge qui comme vous le savez a écrit quantité de textes sur le le cageot la crevette tout un livre carnet d’un bois de pain il s’énerve pendant des années pour essayer de caractériser ce que c’est qu’une Pinè le bruit que ça fait puis après il va écrire sur la

    Sauterelle et cetera et à force d’insister sur ce regard sur autre chose que l’homme il a fini par créer une œuvre absolument sidérante mais il était pas un petit artisan naïf et dans et à un moment il a théorisé ça aussi et il a il a dit cette phrase qui pour moi est

    Très formidable dit j’essaie quand même de sortir les hommes de leur rainure c’est la RU et c’est vrai que bon après c’est moi il y a des je comprends très bien qu’on puisse être enthousiasmé par la 50e façon de raconter tel tel épisode dramatique dans une famille et cetera

    Mais moi ça ne m’intéresse pas c’estàd c’est c’est depuis l’enfance au fond quand il y avait des des salades de famille et cetera je je sais pas je me planquais j’allais jouer c’est il y a et ça ne m’intéresse pas et le paysage m’a toujours semblé être enfin le paysage ce

    Qu’on voit par la fenêtre pas la peine de dire que ça va pas être ni le Fujiyama ni ni les chutes du Niagara ce qu’on voit par la fenêtre m’a toujours semblé comme une respiration et c’est ça et donc et et et le le le monde commence

    Dès qu’on franchit la porte quoi et ça veut pas dire qu’il s’arrête à l’intérieur mais c’est quand même un micromonde et il y a quand même dans la littérature française une espèce de fascination pour le giron et moi ça mile voilà donc je peux pas me changer et

    Quand je vois que dans la photographie il y a une même fascination pour je sais pas l’intime que ce soit avec les meilleures intentions du monde ça va être aussi de filmer la maladie de filmer la dépendance filmer je ne sais quoi mais moi je je prends la porte je peux pas me

    Changer désolé et parmi les photographies que vous avez pu voir dans l’exposition dans le catalogue justement il y a-t-il eu une photographie de de paysage en particulier qui vous aurait plus marqué parce que elle correspondrait à ce que vous venez d’écrire j’ouvre la fenêtre et là ah je me trouve par exemple

    Celle-là j’ai la chance de ne pas donner sur ça que ma fenêtre ne donne pas sur ça mais ça se pourrait et et et et et ça chacun d’entre vous d’entre nous a vu ça ou l’équivalent de ça c’est-à-dire un là c’est le parking d’un supermarché abandonné et donc ça aussi ça raconte

    Toute une histoire qui n’a pas même la la la strate héroïque de de de ce qui se passait avec le théril c’est juste l’abandon d’un lieu qui au fond a a essayé d’exister a quand même incarné des bribes de vie et cetera puis ça n’a

    Pas pris et puis ça se casse la figure et il reste un espace un espace neutre probablement pollué aussi et cetera mais qu’est-ce qu’on peut faire avec ça mais en même temps si on regarde attentivement il y a dans cette image et ça c’est caractéristique du paysage il y

    A ce que disait le grand paysagiste non non le le le grand paysagiste Michel corajou c’est le titre de son il est mort maintenant c’est pour ceux qui s’intéresse à ces questions c’est lui qui a refait complètement le le rapport de la ville de Bordeaux à la

    Garonne qui a rouvert la ville de Bordeaux à à qui tournait le dos à son fleuve et c’est un travail absolument magnifique le plus fameux de ceux qui est fait il est mort maintenant mais il a écrit un un un livre dont le titre est euh le paysage c’est l’endroit où le

    Ciel et la terre se touche c’est une phrase absolument magnifique et même là même devant ce ce ce ce paysage qui est dévasté on peut dire à l’abandon il y a quand même encore ça l’endroit où le ciel et la terre se touche et pour moi

    Dès qu’il y a ça il y a il y a une sorte de de oui de respiration et même en ville d’ailleurs parce que souvent je me suis disputé avec des il y a longtemps d’ailleurs des amis ah la ville on voit pas le ciel tuas qu’à regarder quand

    Même si on le voit on la voit cadré on la voit cadré par des des rues parfois étroites des enemphilades mais il y a même un un travail de découpe du par rapport au ciel qui est assez extraordinaire puis il suffit de monter un peu de bouger un peu mais c’est c’est

    C’est extraordinaire cette histoire de d’horizon puis ce sont des territoires de de possible aussi là je crois j’entendais ce matin à la radio ils évoquaient que justement tout ce qui est zonees périphérique aujourd’hui les zones d’activité commercial en périphérie en bordure des villesontont toutes ces zoneslà vont faire l’objet de rqualification qui a

    Jamais autant de dossiers déposés pour proposer des requalific de ces lieux or ce sont aussi ces lieux qui ont été beaucoup photographiés au moment de la DATAR ces lieux qui justement étai des lieux où voilà allait enfin la question du consumérisme voilà c’est des choses aussi qui aujourd’hui disparaissent mais

    Qui redeviennent finalement des territoires de de possible et par rapport à à justement ce territoire en marge méchant des possible je voulais vous faire réagir sur une autre image que vous aviez sélectionné qui est une image de frontière euh qui est celle de à la lisière des Pyrénées entre la France et

    L’Espagne qui est cette image de Bruno fert vous qui qui dites que la photographie est un seuil là on est face à une photographie qui montre une frontière des des soldats à une frontière qu’est-ce que la fr frontière nous dit de de notre rapport au paysage

    Ben quand quand j’ai écrit le le le livre donc qui interrogait c c histoire qu’est-ce que ça serait qu’un pays forcément je me suis intéressé tout de suite à la question de la frontière c’est ve dire dans ce cas là de très artificiel la plupart du temps pas

    Forcément ENF c’est compliqué déjà c’est pas la même chose de réfléchir sur la frontière des Pyrénées parce qu’elle existe les Pyrénées c’est une barre de montagne qui sépare les Espagne de la France le RIN c’est quand même un gros fleuve hein qui se traverse pas à la

    Nage facilement et et qui sépare quand même la France de l’Allemagne mais euh il y a il y a des endroits où la la frontière est une pure décision administrative euh et et j’avais travaillé dans le livre par exemple sur une petite rivière qui s’appelle la Seille qui existe toujours c’est la

    Petite Seille parceil y a une grande Seille qui est plutôt en Bourgogne là c’est la Seille Lorine et pendant des années c’est-à-dire de 1871 à 1918 elle a séparé la France de l’Allemagne puisque c’était les territoires conquis par les Prussiens et de l’autre côté et

    La Seille elle fait 10 m de large et donc devant l’absurdité de ce qui est une frontière c’est exactement la même chose en face mais il y a une décision qui fait que on peut payer de sa vie le fait de d’y aller de l’autre côté et

    Vous savez bien que ce dont je parle c’est d’une actualité malheureusement redoutable plus redoutable aujourd’hui qu’à aucun moment de l’histoire peut-être c’est-à-dire avec on voit ce qui se passe au Moyen-Orient où les les murs qu’on construit pour empêcher empêcher de passer et en même temps la la frontière en tant que telle c’estàd

    L’idée que de l’autre côté ça va être justement un peu différent il reste indépendamment de de d’une appréciation fondée sur l’actualité politique il reste ça reste intéressant ça reste intéressant tiens de l’autre côté c’est pas pareil tiens de l’autre côté parle d’un fleuve tiens de l’autre

    Côté alors il parle pas la même langue mais ça c’est culturel mais même le paysage il est varié et cetera il change et cetera et c’est vrai quand on est petit par exemple moi je me souviens la première fois que j’ai franchi une frontière je devais être en 1956 j’avais

    7 ans et c’était mes mon éta en vacances au Pays-Basque et mes parents avaient décidé d’aller à Saint-Sébastien et excitation que ça produisait chez moi et ma sœur voilà et c’était l’Espagne franquiste on savait pas on pouvait pas comprendre ça étant petit mais il y avait l’idée que ça va être autrement et

    Cetera et c’était d’ailleurs un pays très très pauvre avec des poules partout sur la route et cetera je me souviens mais il y avait une excitation de l’étranger ça veut dire une excitation devant l’identité d’autre chose et ça c cette identité là je suis à fond pour qu’elle continue d’exister et c’est

    Mêmeelle qu’il faut préserver mais cetteid entité elle est pas fabriquée par des normes elle est fabriquée par une histoire par des comportements et par des des inventions et c’est une invention continue d’une certaine manière moi c’est ça que je voulais dire et la frontière elle est géniale tant qu’elle est traversable

    Et mais là on est devant une image qui montre l’intraversable c’est pas intraversable pour tous mais ces soldats sont là pour empêcher des gens de passer de France en Espagne ou plutôt d’Espagne en France et ça ne peut que rappeler à ceux qui ont connu ça ou à ceux qui étudient

    L’histoire de très très de très très mauvais souvenirs et malheureusement c’est le monde dans lequel on vit il est il est comme ça et si on pense les identités réelles dans un monde où on peut pénétrable traversable et généreux c’est pas du tout la même chose que de

    Penser les identités dans un monde perermet on dit d’une fenêtre qu’elle donne sûr et donner sûr c’est donner tout court et ben dans un monde où plus rien ne donne sur rien voilà et là on est devant une image qui a qui a une très bonne qualité de de de

    Photojournalisme peut-être on peut faire mieux sur les frontières mais elle est bien quand même la question de l’identité elle est aussi prignante dans la photo précédente du parking parce que dans ce type de photographie enfin plutôt de paysage avant même la photographie que reste-t-il de l’identité et ça pourrait

    Être tout à fait la même photographie dans un tout autre pays des parkings à l’abandon il y en a partout avec des bâtiments en tondulé qui est préfabriqué il y en a partout et donc je trouve que cette photographie là elle pose cette question de l’identité par laquelle

    Aussi on a commencé l’entretien est-ce que quelque chose d’une identité française peut se percevoir à travers une commande photographique et là peut-être que il y a une sorte de d’élitement de l’identité mais si vous voulez c’est c’est c’est très compliqué parce que si on prend une photo de de

    Des portraits par exemple si on prend le portraitil y en a pas beaucoup mais un portrait de de quelqu’un de trans il y en a et c’est exactement comme ce hangar c’est la photo peut être prise à Londres à la personne en tant que telle elle exprime sa différence d’une manière je

    Dirais pas clonée mais quand même une manière c’est c’est c’est c’est le vent de l’époque qui qui raconte ça c’est pas quelque chose qui va être spécifiquement français ou ceci cela et ce qui est très compliqué c’est que à chaque fois que à chaque fois que moi il y a une

    Expérience j’ai faire une petit tout petit détour mais pas long une expérience qui qui est très très intéressante il a longtemps je veux écrire un truc là-dessus c’est l’expérience du wagon quand c’est alors c’est pas la même chose si on est dans le métro ou si on est dans un TGV et

    Cetera vaut mieux mais restons dans le dans le métro souvent je monondte dans pas plus tard que tout à l’heure on est dans le métro et alors le mieux c’est pas l’heure de pointe parce qu’on on le paysage est raccourci par on voit rien on voit mais quand même c’est une

    Expérience étonnante d’être à 20 cm de quelqu’un qu’on connaît pas pendant quart d’heure c’est très très une espèce de de violence c’est d’ailleurs assez mag bon dans l’ensemble ça se passe quand même plutôt pas mal mais heureusement mais la violence de cette expérience est très grande mais

    Disons une heure de demi-pointe comme ça il y a quand même du monde et cetera et à ce moment-là je m’amuse à regarder les gens c’est beaucoup plus facile parce que la plupart des gens ils sont comme ça mais et et si vous remarquez il y a une phrase qu’on entend plus qu’on

    Entendait très couramment avant les portables c’est quand on regarde a quelqu’un tu veux ma photo on entend plus ça parce que les gens il se voient pas en train d’être regardés maintenant et mais moi j’adore aussi portraitiste Laan regardeer regardeer les gens et souvent je me dis

    Ouais là il y a lui il y a lui il y a lui après bon il y a des d’autres choses qui peuvent relever de la libido cette personne je la trouve très jolie enfin tout ça c’est comme tout le monde mais j’essaie de me représenter quelle est la

    Population de ce wagon à ce moment-là et pourquoi c’est une population de Parisiens et dans à certaines heures et cetera il y a énormément de de de de noir il y a énormément de maghrébains il y a des Chinois et cetera je suis à Paris quand même alors qu’est-ce qui me

    Le raconte et c’est marrant que statistiquement si on additionne 10 10 wagons on obtient une image statistiquement à peu près parisienne et on voit la différence par exemple à un pays aussi cosmopol une ville aussi cosmopolite que Paris que New York mais au bout d’un moment il y a quelque chose

    Qui raconte autre chose mais ça va pas être tel ou tel visage la personne qui est en face de moi la plupart du temps elle pourrait aussi bien être à New York à Milan et pas toujours mais souvent mais c’est la la masse qui de de de de la façon dont ces individualités

    S’additionnent forment quelque chose qui raconte un récit un récit qui va avoir justement une tonalité particulière et cette tonalité particulière j’y tiens ce n’est pas la tonalité de quelque chose de Coral c’est pas quel c’est pas quelque chose comme un cœur qui serait entonné par tous les passagers du wagon

    Chacun est dans sa chanson chacun écoute sa petite chansonnette chacun est dans son truc et à un point d’ailleurs encore augmenté par les les appareils qu’on utilise aujourd’hui mais en même temps le wagon récite quelque chose le problème c’est que la plupart du personne s’intéresse à ce récit surtout en haut lieu j’y

    Tiens on va peut-être maintenant passer la la parole au au public si vous avez des des réactions des remarques des questions à poser à Jean-Christophe bailli ne soyez pas timide ou des réactions à l’exposition si vous avez pu la voir aussi avant de venir ou un autre

    Jour certains d’entre vous ont-ils lu le dépaysement qu’est-ce que ce boulot ou alors ben voilà vous savez ce qu’ vous reste à faire en sortant non si si c’est je c’est un un moi c’est un livre que je trouve que c’est un très beau livre c’est une très

    Belle traversée de la France sans chauvinisme on est amené à revisiter soi-même des paysages qu’on a pu traverser pas tous mais ça m’a donné envie d’aller revoir ces paysages de refaire de les revoir avec votre le parcours que vous vous avez suivi euh pour voir ces détails auquels moi j’ai

    Pas prêté attention parce que mon regard s’est focalisé sur autre chose et là je trouve que ça rejoint la photographie vraiment on perçoit tous une chose différente pour une même situation vécue et là donc refaire le trajet en votre compagnie à travers ce que vous avez vu et à travers toutes ces strates

    D’histoire que vous faites ressurgir dans le paysage je trouve que votre livre en donne vraiment envie moi j’ai j’ai peut-être une une question sur parce qu’on a parlé des des polarisations des archpalisations possibles il y en a une qu’on retrouve un peu en filigrane dans le dépaysement quand même et dans

    L’exposition qui est l’opposition entre la France des villes et la France des champs est-ce que c’est quelque chose un schéma qui vous semble aujourd’hui opérant sachant aussi la trait que on pe avoir pour justement tout ce qui relève maintenant ce qu’on a appelé réuni sous le vocable

    Du péri urbain h euh comment ça se s’articule selon vous aujourd’hui ce cette dicotomie c’est il y a toute une histoire de ça évidemment avec les l’époque lointaine où la ville était un monde constitué fermé sur lui-même allant jusqu’ incarn cette fermeture par les murailles et puis la campagne c’était un autre monde

    Et et puis peu à peu la révolution industrielle et puis encore plus les 50 70 dernières années euh on fait que cette limite entre la ville et la campagne s’est étendue dilatée et qu’elle est devenue un monde énorme où d’ailleurs le le plus grand nombre de gens vivent dans ces

    Espaces intermédiaires qui ne sont ni la ville ni la campagne qui sont même plus exactement ce qu’on entendait par banlieu il y a il y a il y a un demi-siècle c’est autre chose et euh et et et tout en est affecté même les centr-villees évidemment il continuent

    Souvent d’être joli et cetera mais ils sont affectés aussi par l’espèce de de nouvel isolement dans lequel ils se retrouvent et puis les le le fin fond des campagnes est affecté aussi par le fait que il est globalement oublié dans les schémas directeurs et cetera et cetera on commence à se rendre compte

    Qu’en fait ces campagnes elles sont en péril mais vraiment en péril c’est-à-dire que elles sont nourriissières pour l’essentiel bien la France est un pays où les surfaces agricoles sont énorme par rapport à d’autres pays européens mais en même temps elles sont de plus en plus menacées tout simplement parce que

    Ceux qui les travaillent vont disparaître sont en train de plus ou moins disparaître et c’est un énorme les enjeux sont là énorme avec des gens qui essayeraient ou auraient la volonté de réagir à ça ça de mil et une manière c’est-à-dire en développement des des des investissements néorureau

    C’est-à-dire y compris des des envois de population et cetera au comptegoutte hein c’est-à-dire ce sont des décisions individuel c’est quelque chose qui ne doit pas être sous-estimé moi les jeunes gens que j’ai pu connaître dans les écoles que j’ai fréquenté bousard diverse et cetera euh je dirais qu’il y

    A quand même une frange pas colossale mais une frange réelle de gens qui partent il dis non non j’en veux pas de votre modèle et cetera et ils essayent de fabriquer autre chose à la campagne dans l’ensemble mais c’est pas c’est pas accompagné c’est pas soutenu c’est pas

    Aidé et cetera ça c’est cela dit extrêmement extrêmement intéressant et puis il y a tous les problèmes énormes de l’élevage qui sont pas ce de de de l’agriculture au sens où où on travaille la terre il y a toutes les histoire qu’on a qu’on a entendu là euh avec la

    La les grandes manifestations paysanes où le le la question du paysage est présente mais elle est présente et en même temps évité euh et et là les les les les enjeux sont sont absolument considérables et moi je peux citer l’exemple par exemple d’un au lieu de faire des généralités d’un

    Ancien étudiant de de Blois donc l’école de de paysage qui était fils d’éleveur et il a fait ses études de paysagiste c’est des grosses études hein c’est 5 ans d’études pour pour devenir pas pour devenir ingénieur paysagiste qu’il est devenu mais pour retourner à la ferme en

    Ayant un nouveau euh savoir euh de de ce que c’est qu’un sol de ce que c’est que comment on peut lutter contre les des des formes d’érosion comment et cetera et il continue maintenant il exploite la ferme et cetera avec des manières de faire complètement à la fois nouvell et

    Très anciennes c’est-à-dire que par exemple sur cette ferme qui est une ferme principalement consacrée à l’élevage il y a plus de stabulation il y a plus d’étables les étables ne servent que pour les animaux malades ou les vaches au moment où elles vellent le reste du temps ils sont libres sur

    L’espace de la ferme et l’hiver s’ils ont froid ils vont dans dans dans un bois où ils sont très très bien et on leur apporte à manger et cetera et je me suis baladé avec lui sur cette ferme il une chose qui est absolument incroyable d’habitude les animaux ils se barrent

    Quand ils nous voient là ils viennent vous voir et et ce qui est assez intéressant c’est que cette expérience il est comme c’est quelqu’un qui milite comme ça mais pas militant au sens comme ça de brandir des trucs mais de travailler constamment à améliorer les choses puis a 2000 gamins des des écoles

    Dans le département de la Loire du côté de Rohane qui viennent sur la ferme ils apprennent ce que c’est comment comment on peut faire comment on doit faire et cetera pour moi l’essentiel de de de de de ce qui est porteur d’avenir c’est des choses c’est des choses comme ça et euh

    Et la la la mais la la campagne c’est c’est terrible d’imaginer une campagne qui deviendrait uniquement un monde de résidence secondairire et et séparé par des zones d’agriculture intensive industrielle c’est c’est absolument terrifiant d’une certain certaine manière c’est ce que les Anglais ont réussi au 19e siècle he les les les les

    Capitalistes anglais ont décidé de on abandonne on laisse tomber la campagne résultat ils ont une campagne qui est resté très belle par endroit avec des prairies et cetera mais il y a pas de production agricole comme telle ils ont décidé c’est pas grave avec tout le fric

    Qu’on va se faire en produisant des machines on pourra acheter notre nourriture ailleurs ils ont fait ça çaon maintenant il y a des problèmes qui n’avait pas prévu mais c’était le truc mais aujourd’hui il y a des gens en France qui spéculent sur quelque chose équivalent hein c’est-à-dire on on va

    Faire des trucs tellement bien on est le deuxième producteur d’armes au monde donc pourquoi pas devenir le premier et grâce à tout cet argent qu’on gagne de cette manière en continuant de recommander aux gens à qui on vend les armes de ne pas s’en servir ce qui est quand même assez paradoxal excusez-moi

    Pour cette déviation mais et puis on pourra acheter la nourriture puis au fond et et ceux qui ont ça en tête ils s’en fichent il vous raconte des histoires sur les OGM et cetera mais il s’en tape complètement mais moi ce qui m’intéresse c’est à la source c’est-à-dire que devient que

    Devient le paysage c’est tout bête par exemple le réchauffement climatique il y a pas besoin de lire des articles de journaux à la campagne où je vais ça fait 3 ans qu’on narrive pas à faire des confitures de mur pourquoi parce qu’elles sont desséchées elles sont desséchées au moment où on pourrait les

    Cueillir et tout est comme ça si vous voulez et et donc là il y a un énorme un énorme travail de réflexion cette photo de de de Bertrand stofl qui est un photographe que je connais elle est assez assez révélatrice aussi de ces problèmes là puisque il

    S’agit d’un d’un golf hein d’un golf qui est fait sur une une zone qui est c’est une zone qui est desséchée et vous voyez que là où on joue au golf c’est bien arrosé quoi et et donc c’est c’est c’est tous ces problèmes là mais là on entre

    Dans le vif du et politique bien entendu et de de de ce point de vue bon puisque on en a pas parler mais je trouve dommage moi que sur le Grand Panorama de de de que montre le c’est pas un panorama d’ailleurs le la radioscopie oui la radioscopie de l’exposition on voit

    Jamais on voit jamais les les lieux et les têtes des gens les les lieux où travaillent les gens qui fabriquent cette mort lente voilà je trouve dommage qu’ est pas je sais pas un reportage sur les bureau de la défense ou à tel ou tel

    Endroit ou une réunion du du ou un rally dans les dans les milieux de la haute bourgeoisie et cetera c’est dommage ça existe aussi même si on les croise pas tous les jours justement une population qui est peu photograph voilà c’est ça voilà bon est-ce que je vous provoque

    Exprès il y a peut-être des super riches dans la salle qui ont pas été photographiés qui accepterai d’être photographié à l’occasion montrez-vous montrez-vous voilà bon est-ce qu’il y a des questions non toujours pas bon ben merci infiniment Jean-Christophe B pour pour votre regard beaucoup ou

    Leave A Reply