Livre audio gratuit d’Anatole France : Le Pouvoir de la vierge.

    “La virginité est une cuirasse contre laquelle les traits de l’enfer se brisent comme paille.”

    Cette notice sur la virginité de Jeanne La Pucelle vue dans la perspective historique de la vierge à travers les âges a été publiée dans la Revue hebdomadaire en 1893.

    Texte d’Anatole France, aimablement lu par Daniel Luttringer pour Littérature Audio.

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    Donneur de voix : Daniel Luttringer
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    Je Seigneur tonre splend cur de le pouvoir de la [Musique] Vierge [Musique] France il en était de Jean comme de tous les visionnaires dans le retrait dans l’oratoire en chambre close les hôtes du Paradis la visitaent en foule Angé sainte descendu du ciel se pressait autour d’elle mais l’avenue des docteurs

    L’échelle de Jacob se retirait soudain elle demeurait seule et dépité cela n’avait pas peu contribué à la rendre craintive et défiante avec les gens d’église et à lui inspirer cette mauvaise humeur empreinte dans plus d’une de ses réponses elle n’osait pas trop le leur compait les secrets de ses voix et se vengeait

    Derrière leur dos en confiant au beau duc d’Alençon et sans doute à plusieurs autres gendarmes de ses amis qu’elle savait et qu’elle pouvait beaucoup plus qu’elle n’avait dit à tous sesclairs ces miracles comme ceux de Madame Sainte-Catherine de fierrebois étaient des miracles de garnisons et de corp de

    Garde ils étaient pour les soldats et non pour les prêtres pas plus que le curé de Don Rémi pas plus que le curé de Vau couleurs les docteurs de Poitier n’en connurent rien à ceci elle ne donna point de signe prudemment il déclarèrent que rien en cette jeune fille n’induisait à croire

    Qu’elle fut envoyée de Dieu mais que toutefois le roi la pouvait employer avec prudence car connaît-on jamais les voix de la sagesse divine ils prescrivirent de nouveaux examens et de nouvelles enquêtes il y avait un point dont il convenait de s’assurer avant tout parce que le reste en dépendait il fallait

    Savoir si comme elle le disait Jeane était vierge à la vérité des matrones l’avaient déjà examiné lors de sa venue à Chinon quand on ne savait pas seulement si elle était fille ou garçon mais il était nécessaire de procéder à une visite exacte tant la chose était de conséquence on croyait communément alors

    Que le diable prenait la virginité des filles qui se donnaient à lui et que c’était le premier acte par lequel il exerçait sa pu sur ces malheureuses créatures cette façon d’agir était conforme à ce qu’on savait de son tempérament libidineux il y goûtait un plaisir accommodé à sa condition

    Souffrante il y trouvait de plus un avantage considérable celui de désarmer sa victime car la virginité est une cuirasse contre laquelle les traits de l’enfer se brisent comme paille de la sorte on était presque assuré de ne point trouver dans un corps intact et pur une âme dévouée au dém

    Il y avait donc un moyen autant dire infaillible de constater que la paysanne de vos couleurs n’était pas à donner à la magie à la sorcellerie qu’elle n’avait point fait de pacte avec le malin on résolut de recourir à ce moyen sans tarder davantage il importait encore que

    L’examen fut solennel et notoire car une croyance commune au doctes et aux ignorant attachaient des vertus singulières à l’état de virginité ces idées montait jusqu’à une antiquité baste et profonde l’origine s’en perdait dans un passé qui n’était point chrétien c’était un leg immémorial dont une part venait des Gaulois une

    Autre part des Romains et des Grecs sur cette terre de la gaaule chrétienne où Merlin et Viviane dormaient encore leur sommeil enchanté dans l’obépine fleur les blanches prêtresses des forêts avent laissé quelques souvenir de leur beauté sacrée on voyz parfois encore flotter dans l’île de Sains sur les bords

    Brumeux de l’océan l’ombre pâle des neuf sœurs qui au jour passés endormaient à leur volonté où éveillaient la tempête les images divines s’effacent lentement des âmes simples et les paysans sont toujours païens de nature ces saintes vierges qui n’avaient pas connu la croix du Calvaire n’étaient pas mortes caché

    Au village elles étaient devenues des paysanes et l’en faisait d’elles tous ces récits on le voit des jeunes filles recevoir des dons merveilleux les compes de fé abondent en exemple charmant du pouvoir des vierges ce pouvoir était manifeste aussi dans les romans religieux et galants du cycle d’Arthur

    On l’ voit qu’il suffit à une pucelle de promener le saingral et la lance de la passion autour d’une salle pour qu’aussitôt se dresse une table couverte de met délicat et l’on entrevoi par quelle suite d’images plus de 20 fois séculaires les Bones gens purent former le rêve d’une vierge privilégiée portant

    Bonheur à tout un peuple selon ces croyances écloses dans la jeunesse de l’humanité et toute empreinte d’un naturalisme ingénu le don de prophétie est réservé aux vierges le partage d’une Cassandre et d’une vééda la voix par laquelle les sibies rendaient leurs oracles montre à quel point le privilège était attaché à

    La condition physique or dans les siècles chrétiens les sibiis passaient pour avoir prophétisé l’avenue de Jésus-Christ on les tenait dans l’église pour les gardiennes de la révélation première au milieu des gentilles et on les vénérait comme les sœurs augustes des prophètes d’Israël la prose des morts atteste

    L’une d’elles en même temps que le roi David quelle fraude pieuse établirent leur gloire prophétique c’est ce que nous devons ignorer ici autant que l’ignorit un Jean Gerson ou un Gérard Machet il il ne faut voir au contraire avec les docteurs du 15e siècle ces vierges annonçant la vérité aux nations

    Qui les vénéraient sans les comprendre telle était l’antique tradition de l’Église chrétienne les pères les plus anciens Justin origè Clément d’Alexandrie faisait grand usage des oracles sibilins et les païens ne savaient trop que répondre quand l’actance leur opposait le témoignage de ses prophétesses des nations Saint-Jérôme

    Sur la foi de Varon croyez fermement à leur existence Saint-Augustin met dans la Cité de Dieu la cbie hitriie qui dit-il annonça sans mélange d’erreur la vie du Sauveur dès le 13e siècle ces vierges antiques avaient pris place dans les cathédrales au côté des patriarches et des prophètes mais c’est au 15e que

    Leurs images se montrent en foule sculpté au portail des églises taillé dans les stalles du cœur peintes sur les murs des chapelles ou sur les derrières lumineuses chacune a son attribut distinctif la Persique tient cette lanterne et la libique cette torche qui percerre les ténèbres de la gentilité la

    Grippe l’européenne et l’héritré sont armé du glave la frigienne porte la croix Pascale l’ilespontine présente un rosier fleuri les autres montrent les signes visible du mystère qu’elles ont annoncé la cumane une crèche la delphique la samienne la Tiburtine la simérienne une couronne d’épines un sptre de roseaux des berges une

    Croix l’économie même de la religion chrétienne l’ordre de ces mystères où l’envoie l’humanité perdu par une femme et sauvée par une vierge devait contribuer à l’exaltation de la virginité avec d’autant plus de force qu’on tenait la chair pour corrompue par le crime d’Ève aussi les pères ne cessent-ils de louer ce bienheureux

    État la virginité dit Saint-Augustin c’est dans la chair quelque chose qui n’est pas charnel c’est la virginité dit saintgriégoire de Nice qui fait que Dieu ne refuse pas de vivre avec les hommes c’est elle qui donne aux hommes des ailes pour prendre leur vol vers le ciel la virginité élève l’apôtre Jean

    Au-dessus même du prince des apôtres lors des funérailles de Marie Pierre remit à Jean la branche de et dit il convient à celui qui est vierge de porter la palme de la Vierge c’est la mère de Dieu qui réalise le type accompli de la Vierge négligé dans le monde oriental

    Marie fut au contraire dans l’Occident chevalresque à partir du 12e siècle l’objet d’un culte ardent et tendre les grandes cathédrales du Nord de la France furent placées sous le vocable de NotreDame elles célébraent leur fête patronale le jour de la omption sur le pilier symbolique du grand portail était

    Placée l’image de la Vierge avec son divine enfant et le lit virginal parfois ve était figurée au-dessous afin qu’on vit en même temps la faute et la rédemption la secondeve rachetant la première la Vierge exaltée et la femme humiliée au mpant des portails se déroul de scènes merveilleuses la Vierge est agenouillée

    Près d’elle un lis fleurit dans sa base l’ange un Liss à la main lui dit avveé changeant ainsi le nom d’Ève mutans evomen ou bien encore les pieds posés sur le croissant de la lune elle s’élève au plus haut des cieux exaltata superp coros angelorum plus loin elle reçoit de

    Jésus-Christ la couronne précieuse u in capité eus corps en âme des lapidés précioso les vitrux représentaient en joyau de lumière les figures de la virginité de Marie c’était la pierre vue par Daniel détachée de la montagne sans la main d’aucun homme la toison de Gédéon le buisson ardent de Moïse et la berge

    Fleurie d’Aaron Marie était la fleur de l’arbre de gessé et ne voyait-on pas dans la rose éclatante des cathédrales l’épanouissement de cette fleur céleste elle avait au fond révéré de l’abside sa chapelle son hôtel privilégié jusqu’à la fin du 13e siècle ses statues étaient d’un style sévère et

    Dur elles s’offrait à la vénération des fidèles le front saint d’une imbe assise rigidement dans sa chair les plus antiques parmi ces images passaient pour miraculeuses elles étaient informes et noires on en conservait de tel à chartre à Dijon à et à mière une des plus vénérées était la

    Belle-dame de liance qui fut dite plus tard notre- dame de liè de l’ardaine de la Champagne de la Lorine de l’île-defance les fidèles se rendaient en foule à son sanctuaire et l’on se rappelait le temps où pour aller trouver la belle-dame noire au fond des basses terres humides les pèlerins

    N’étaient guidés que par les marques que des mains pieuses avaient faites aux maigres arbrissau des marécages au 14e siècle les imagiers s’ansardirent à représenter Marie debout avec son enfant dans l’attitude plus familière et plus humainees des jeunes mères qu’on rencontre dans les villages au seuil des portes en ce temps-là les fêtes de

    L’église étaient les fêtes de tous ceux qui n’avaient que cellees-là les pauvres les chômaient avec joie ces fêtes unissaient à la pompe religieuse la gîeté populaire à ses fêtes à Noël au roi la Vierge était présente elle avait ses propres la Nativité l’Annonciation la Visitation la purification et l’Assomption en mémoire

    Du jour où le Seigneur avait dit à sa mère lève-toi ma colombe tabernacle de gloire vase de vie temple céleste à ce cycle s’ajouta tardivement en France la fête de la Conception qui procédait d’une théologie subtile car pour célébrer la Conception de Marie emprunta à l’apocalypse l’idée

    D’une femme enveloppée de rayons et la tête sainte d’étoiles alors la Vierge était célébré dans les champs liturgiques avec une inépuisable richesse d’image elle était la rose mystique la tour d’ivoire l’Arche d’Alliance la porte du ciel l’étoile du matin elle était le puit des EAU vives la

    Fontaine du jardin le verger clos la gemme lumineuse la fleur des vertus la palme de douceur le Myrt de tempérance le Nar odorant c’est en son honneur que l’Angélus était sonné trois fois le jour par la cloche de l’église paroissiale ceux qu’ l’aimait lui demandaient de pleurer avec elle facm tekum

    Plangeré le samedi lui était consacré les fidèles trouvaient dans leur livre d’heur des enluminures à la gloire de Notre-Dame au plus riche feuillet de vélin il la voyait assise sur le trône de Salomon au pied duquel veillent quatre lions autour de sa tête nimbé voltige SEP colombes qui sont les sept

    Dons du Saint-Esprit don de crainte de piété de science de force de conseil d’intelligence et de sagesse elle a pour compagne les six vertus l’humilité la prudence la retraite le respect la virginité l’obéissance à ses pieds deux petites figures nues se tiennent dans une attitude suppliante ce sont des âmes que

    Sauvera sa toute-puissante intercession ces beaux livres d’heur contiennent l’Office de la Sainte Vierge la messe de la béata avec l’introï Salvé santcta parens et la préface composé par le pape Urbain i l’Office des sept plai de la vierge composé par le pape Innocent 6 le Salvé Regina les Hynes et

    Les proses en l’honneur de Marie l’ raison en l’honneur de la reine du Paradis les 15 joies de Notre-Dame en verre latin rimé et souvent en petit ver français tous les docteurs avaient traité selon les règles de la scolastique des vertus de la Mère de Dieu Saint-Bernard dans la vallée

    D’absinthte glorifiait en un livre spécial cette claire étoile qui luie sur la mer tourmentée du monde les poètes s’emparèrent de la légende de Notre-Dame et la répandirent fort enrichie dans les âmes au 11e siècle was mit en verre d’après un évangile apocryphe l’enfance et le mariage de la Vierge Hermann de

    Valencienne composa un poème de la vie de Notre-Dame et un poème de sa mort au siècle suivant plusieurs recueil latin des miracles de la Vierge s’étaient formé Gautier de Coincy moine un saintmédard de Soisson puis prieur de vixurè mis ses recueils en langue vulgaire et rimé et son œuvre ne compte

    Pas moins de 30000 vers un autre recueil des miracles de Notre-Dame spécialement relatif à ceux de Notre-Dame de chartre fut composé par un prêtre de cette ville vers 1240 on connaît deux autres recueils de ce genre en corinéit sans compter un grand nombre de récits isolés dans leurs

    Ailes à glorifier la Sainte Vierge ces poètes ne se faisaient pas scrupule d’enlever au besoins à quelques sein les miracles qui lui appartenait et de les attribuer à Notre Dame l’un d’eux substitua même dans certains récits la Vierge à Vénus ces poèmes plurent beaucoup et devarent populair ils firent entrer les

    Faits de la Dame des cieux dans le cercle de la vie familière et plus d’un villageois pu voir à l’exemple des moines de Cau le nom de Marie écrit en poussière d’or dans les LCE de son jardin la Sainte Vierge aimait la France C elle disait-on qui a envoyé l’élice au

    Roi de France parce qu’elle les aime la France était après le ciel son séjour préféré on avait vu une nappe brodée de sa main et cette nappe était couverte de fleurs de lis comme elle et pour elle les rois de France portaient le manteau bleu il lui était particulièrement dévot

    Il lui faisait des pèlerinages et lui offrait leurs armes après la victoire elle était bonne non seulement pour les princes mais aussi pour les pauvres gens elle faisait volontiers des miracles au village elle s’intéressait aux épouses calomniées aux enfants perdus et aux fils séduites sa charité mêlée à toutes

    Sortes d’affaires domestiques la rendait extrêmement populaire l’idée qu’and la virginité résidait la grâce et la puissance prenait dans la légende doré les formes les plus riches et les plus charmantes la légende dorée n’a pas de parole assez doucement sonnante pour exalter les épouses de Jésus-Christ celle-là surtout qui mire sur la robe

    Blanche de la virginité les roses rouges du martyre C pendant la passion des vierges que s’accomplissaient les miracles de la grâce la plus abondante les anges apportent à doroté les roses célestes qu’elle répand sur ses bourreaux les vierges martyres commandent aux animaux les Lions de l’amphithéâtre lèchent les pieds de

    Sainte tcle les bêtefues du cirque s’assemblent et nou leur queue entre ell pour préparer un trône à sainteuphémie des aspiques dans une fosse profonde forment autour du col de Sainte Christine d’innocent collier le divine époux pour lequel elle souffre ne permet pas du moins qu’elle souffre dans leur

    Pudeur quand le bourreau arrache les vêtements d’agès les cheveux de la sainte s’épaississent et lui font une robe miraculeuse avant qu’on promène Sainte Barbe nu par les rues un ange lui apporte une tunique blanche ses agèses et ses doroées ses Catherines et ses marguerites cette légion d’innocente victorieuse disposait

    Les âmes à croire au miracles d’une vierge plus forte que les archers saintjeuneviève n’avait-elle pas détourné de Paris Attila et ses soldats il importait donc à ceux qui essayaient Jeanne de s’assurer et surtout d’assurer le peuple qu’elle était en cet état auquel des grâces singulières et parfois une force

    Invincible étaient attaché il importait de faire savoir à tout gens que Jeanne était de celle qui dompent la licorne la licorne qu’on voyait dans le 11e siècle sculpté à côté du basilique sur les murs des églises était disaient les bestières un cheval chèvre d’une blancheur immaculée elle portait au

    Front une merveilleuse épée les veneurs la voyaiit passer dans lesé clairières il n’avait jamais pu l’atteindre tant elle était rapide on savait toutefois que si une vierge dans la forêt appelit la licorne la bête obéissait inclinait sa tête sur le giron de l’enfant se laissait prendre enchaîné par d’aussi faibles

    Mains la licorne tuait la fille corrompue et non pucelle après examen la belle-mère du roi Yoland d’Aragon reine de Sicile et les dames qui l’avaient assisté unanimement sans hésitation attestèrent la virginité de Jeanne Jean c’est toi notre uniqueque espérance du haut des cieux VI entendre nos voix son ver nous die convertir la

    France VI la sauver une secondee fois Sare jeun de France notre espérance repose vous sainte Jeane de France priez priez pour [Musique] nous

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