Qu’est-ce la métacognition ? Quel est le rapport entre la métacognition et la capacité d’apprentissage ? Quel est le rôle du formateur ?
    Raphaël Grasset, entrepreneur, chercheur et enseignant en sciences cognitives présente dans cet épisode les différentes phases et manières d’aborder la métacognition avec les apprenants et de l’inscrire concrètement dans leurs pratiques quotidiennes.

    🎤 Invité  
    Raphaël Grasset
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    [Musique] Bienvenue sur le C2podcast, le podcast du C2RP – Carif-Oref des Hauts-de-France. Le C2podcast qui vous permet de passer un moment en compagnie d’un expert ou bien d’acteurs du terrain, pour partager avec eux leur vision, leur pratique professionnelle ou encore leurs projets.

    Son principal objectif consiste à rapprocher les acteurs du monde de l’orientation, de la formation et de l’emploi. [Musique] [Présentateur] Bienvenue dans le C2podcast, le podcast du C2RP – Carif-Oref Hauts-de-France. Nous vous retrouvons aujourd’hui pour un nouvel épisode, accrochez-vous bien, consacré à la métacognition en formation.

    Et pour cela, nous avons le plaisir de recevoir Monsieur Raphaël Grasset. Merci d’être parmi nous aujourd’hui, et si vous le voulez bien, je vous invite à vous présenter pour commencer. [Invité] Raphaël Grasset, j’ai plusieurs casquettes aujourd’hui. La première, c’est que je suis entrepreneur, j’ai fondé Traindy qui est une société

    D’innovation pédagogique basée sur les sciences cognitives. J’ai aussi une casquette de chercheur associé à l’université de Nanterre en formation pour adultes, et j’enseigne également au Learning Place Institute qui est rattaché à l’université de Paris dans les Masters de learning science et je m’occupe plus particulièrement

    Du boot camp de science cognitive dans ces Masters. [Présentateur] Pour aborder le sujet de la métacognition, je crois que vous vouliez dans un premier temps distinguer deux situations : celle des entreprises et celle des organismes de formation. [Invité] Du côté des entreprises, ce qui s’est fait depuis de nombreuses années, ça

    A été une démultiplication de l’offre. On proposait des MOOC, des LMS, des e-Learning, des Rapid learning. On a essayé de donner tout ce qu’on pouvait aux collaborateurs et finalement, aujourd’hui, ils sont un peu débordés par le choix.

    C’est un peu le même problème que quand on allait choisir un jean il y a 30 ans, il y avait un jean, c’était facile, on savait lequel prendre. Et puis aujourd’hui, on arrive dans un magasin, il y a 5 coupes différentes, 3 tailles, c’est

    Hyper compliqué et on ne sait pas trop comment réagir parfois. Aujourd’hui c’est un peu contre-intuitif mais j’ai des clients qui rendent l’accès à des formations plus difficiles en demandant des lettres de motivation ou autre à leurs collaborateurs pour qu’une fois que les collaborateurs sont dedans, ils soient engagés sur le long terme.

    Et de l’autre côté pour les organismes de formation, c’est presque un peu l’inverse. On l’a vu récemment dans une recherche sur les facteurs d’engagement en formation qu’on a réalisée avec Katalyo, à quel point c’est difficile, pour plein de raisons différentes,

    Que ce soit le cadre légal, les différents types de financement, la mobilité physique et psychologique des apprenants. Finalement, c’est très difficile pour les apprenants de se motiver et de s’engager dans leur formation. Et donc là pour les OF, ça va plutôt être le cadre inverse, ça va être d’essayer de

    Continuer à simplifier l’accès. Donc il y a plein de problématiques différentes sur l’engagement parce qu’on aimerait tous voir nos apprenants arriver au bout de leur formation, de leurs efforts, de les voir récompensés avec des certifications et autre. Mais en fonction des différents écosystèmes, il y a des problématiques différentes.

    Et on pourrait se dire : « OK, mais comment on fait dans ce cas-là pour répondre à cette problématique ? Il n’y a pas de recette miracle ». Et en fait en tant que chercheur, moi j’en vois une qui fonctionne pas mal, qui est la métacognition.

    Elle fonctionne assez bien en amont, pendant et en aval de la formation. On pourrait définir cette métacognition comme la capacité à réfléchir sur ses connaissances et ses processus d’apprentissage. Cela a vraiment un impact très positif, quel que soit en fait le contexte dans lequel on intervient.

    [Présentateur] Et la métacognition en formation, c’est quoi ? Comment peut-on l’appréhender dans le cadre de ce podcast ? [Invité] La métacognition est un processus, une capacité qui va réussir à influencer différentes phases de l’apprentissage et donc aussi de l’engagement.

    En amont : ce qu’on appelle la phase de motivation, pour se décider à s’engager dans la formation, à agir, à rentrer dans l’action. Cela dépend principalement de deux facteurs : des facteurs psychologiques, des motifs psychologiques, et un facteur de prédiction, c’est à dire la capacité à se voir réussir

    L’action, de se sentir capable d’y arriver, c’est ce qu’on appelle en général le sentiment d’efficacité personnelle ou la confiance en soi. Et ça, c’est très important. C’est un premier point qui est assez intéressant à travailler en métacognition parce que ça a vraiment un impact.

    La recherche nous montre depuis 40 ans que ça a un impact sur la réussite dans plein de domaines différents. Après la prédiction, il y a aussi des motifs psychologiques qui peuvent être liés soit à l’acte, soit à l’action. L’acte, c’est l’acte d’apprendre, et donc avoir des dispositions favorables envers l’acte

    D’apprendre : c’est ce qu’on appelle l’apprenance. C’est une attitude en psychologie, c’est à la fois le plaisir d’apprendre, la pensée que c’est bien d’apprendre tout au long de la vie. Le dernier facteur de l’apprenance, c’est l’engagement, c’est à dire saisir les opportunités d’apprentissage qui s’offrent à nous.

    Il y a des gens qui ont une apprenance plus développée que d’autres et cela va les aider à s’engager dans des motifs de formation. Donc ça c’est plutôt l’acte et en même temps il y a aussi des motifs psychologiques par rapport à l’activité, par rapport au métier.

    Est-ce que s’engager dans une formation textile, ça nous intéresse sur le plan épistémologique ? Est-ce que j’ai du plaisir à travailler dans ce domaine parce que ce sujet m’intéresse ? Ou est-ce que ça va être aussi des motifs plutôt socio-affectifs ? « Je connais le

    Formateur, il est sympa, je vais y aller », ou « j’ai envie de me former dans ce cadre, parce que c’est assez chouette », et cetera. Ce sont déjà des dispositions sur lesquelles on peut jouer pour, réfléchir au rapport à l’acte d’apprendre, au rapport à l’objet de l’apprentissage, et aussi comment on perçoit

    Sa capacité à y arriver. Et si on renforce tout ça en termes de motivation, ça va nous permettre de rentrer dans l’action beaucoup plus facilement, donc ça c’est la phase amont. [Présentateur] Vous venez de nous présenter une phase dite « amont ». Et s’il y en a

    Bel et bien une, il doit y avoir une phase « pendant » ! [Invité] Une fois qu’on est engagé dans l’action, il y a ce qu’on appelle la phase volitionnelle qui est l’engagement sur le long terme.

    C’est un peu le problème de la salle de sport, on se dit tous : « je vais me mettre au sport après Noël », on se voit avec des abdos, des muscles… et puis au bout de 3 semaines, on n’y va plus parce que on n’est plus motivé.

    C’est ce qu’on appelle la phase volitionnelle : c’est l’engagement sur la durée, les efforts. Et là, la métacognition a aussi son rôle à jouer puisque l’idée c’est de travailler sur ces stratégies, de savoir gérer ses objectifs, les ressources qui sont à disposition,

    Les ressources peuvent être à la fois des personnes, des livres, des ressources numériques, ça peut être plein de choses. Donc c’est à l’apprenant de penser son environnement personnel d’apprentissage et de voir ce qu’il y met dedans. Et l’aider à prendre conscience de tout ça, ça va lui permettre d’enchaîner ses efforts,

    De les maintenir dans le temps, parce qu’il va être auto régulé, c’est ce qu’on appelle l’autorégulation. Donc cette capacité volitionnelle, c’est la capacité de maintenir l’engagement dans le temps au travers de la gestion de ces stratégies.

    [Présentateur] Et s’il y a eu un « amont » et un « pendant », nécessairement, il doit y avoir un après. [Invité] Et une fois qu’on a fini l’apprentissage entre guillemets, si jamais on peut un jour finir l’apprentissage, on peut voir que ce nouvel état de la personne va avoir des effets

    Rétroactifs positifs ou négatifs – si l’apprentissage a été raté par exemple – sur les motifs initiaux d’engagement en formation dont j’ai parlé, l’apprenance, les motifs liés à l’activité ou le sentiment d’efficacité personnelle. Et on peut voir que si tout cela a été travaillé en amont, s’il y a eu de la métacognition

    Qui a été mise en place, le résultat final c’est qu’on fait plus que doubler les connaissances qui sont apprises. Et on augmente aussi le transfert des apprentissages de la situation de formation à la situation de travail et c’est hyper intéressant parce que en fait sans la métacognition on perd

    Quasiment 25% de l’effet d’apprentissage entre les deux. Un formateur qui va tout donner pour former ses apprenants, les accompagner, perd un quart de son travail s’il ne met pas ses apprenants en métacognition donc c’est un peu dommage. Et en plus cela va avoir des effets positifs sur les prochains cycles d’apprentissage de

    L’individu, le fait de se voir réussir va aussi augmenter le sentiment d’efficacité de la personne et donc l’aider à plus s’engager par la suite. [Présentateur] Lors d’un précédent podcast enregistré ensemble, nous avons évoqué les questions de l’engagement, de la motivation. Aujourd’hui, nous parlons de métacognition.

    Je vais prendre un exemple, celui d’une formation à la création de podcast pédagogique. Pour compléter ma question, que signifie métacognition dans ce contexte ? Quelles sont les implications pour mes stagiaires ? [Invité] Pour accompagner quelqu’un, par exemple, qui voudrait se former à la création

    De de podcasts, qu’est-ce qu’on peut faire ? Dans un premier temps, avant le début de la formation, ça peut être bien de comprendre quels sont ces motifs, pourquoi il le fait ? Cela va être à la fois son intérêt personnel, son plaisir à éditer des podcasts…

    Il faut explorer un peu les motifs, pour savoir ce qu’on peut lui rappeler par la suite si la formation dure 3, 4, 5 mois et qu’il lâche un peu. Lui rappeler : « au fait, mais tu m’avais dit que tu en avais besoin pour ton travail,

    Ça va t’apporter ça et en même temps tu aimes bien faire de l’ingénierie du son ». Donc ça peut être un moyen aussi de rappeler à la personne pourquoi elle le fait, parce que parfois on l’oublie un petit peu. Ça, c’est une première chose.

    Après, par exemple, ça peut être aussi de lever des lièvres sur le podcast. Tout à l’heure, on parlait par exemple du rapport à la voix. Il se peut très bien que cette personne n’est pas forcément conscientisée qu’elle a

    Un rapport à sa voix un peu particulier, je le vois dans le champ par exemple. Et donc en début de formation, on peut prendre le temps de conscientiser s’il n’y a pas des freins qui vont se mettre par la suite. Ça va jouer sur la capacité de prédiction à réussir.

    En amont de la formation, ça va être vraiment un travail de conscientisation. Et pendant la formation, l’idéal est que cela vienne de l’apprenant, mais quelqu’un qui ne sait pas être en métacognition ça arrive assez souvent, donc il faut l’accompagner.

    On peut lui demander quels sont ses objectifs concrets finaux, où est ce qu’il en, est-ce qu’il pense les avoir atteints, où est-ce qu’il a des difficultés, quelles sont les stratégies qu’il peut mettre en place pour y arriver plus facilement et atteindre ses objectifs.

    Cela peut être du questionnement de la part des formateurs, des accompagnateurs, des tuteurs, de toutes les personnes de son environnement de formation, de lui donner du « feedback », des choses comme ça qui peuvent l’aider en fait à maintenir son engagement. [Présentateur] Je me pose la question du tutorat.

    Celui-ci a une dimension, une portée métacognitive. [Invité] Le tutorat est de la métacognition externalisée. C’est une première étape pour des apprenants qui sont assez peu autonomes et qui ont besoin d’accompagnement. L’idéal de la métacognition et de l’autorégulation finale, c’est que ce soit l’apprenant qui arrive à le faire par lui-même.

    Disons que le tutorat peut être une première étape vers ça. Au final, ce qui nous intéresse, c’est d’avoir un apprenant autonome. C’est assez difficile parce que le problème est que tout le monde ne connait pas l’existence de la métacognition.

    Et là tu me parles de tuteur de formation, mais on peut imaginer des tuteurs AFEST par exemple, qui sont des gens de métier et en général on leur demande d’avoir des pratiques réflexives avec les apprenants qu’ils suivent mais eux-mêmes ne savent pas ce que c’est.

    Dans un premier temps, ça peut être bien de former ces tuteurs à la métacognition pour qu’eux-mêmes puissent accompagner les apprenants après. La première étape, c’est d’en parler pour faire connaître le concept. La deuxième étape, c’est de montrer l’intérêt aux personnes.

    Mais parfois ça ne suffit pas parce qu’aujourd’hui, il y a une perception de la formation comme une perte de temps en entreprise principalement : « on n’a pas le temps, on a des mails à traiter et quand on est en formation, on traite des mails ». Il faut montrer l’intérêt

    Pour le long terme. Toute cette métacognition, cet « apprendre à apprendre », c’est un peu comme des intérêts composés : c’est un effort initial qui par la suite va se démultiplier. Je peux prendre l’exemple de taper au clavier : tu tapes à l’ordinateur, je ne sais pas

    Avec combien de doigts, mais il y a des méthodes qui permettent de taper plus vite. Est-ce que tu as pris le temps d’apprendre à taper plus vite pour être plus efficient dans ta vie de tous les jours avec les outils informatiques que tu utilises ? C’est un peu cette idée-là.

    C’est vrai que parfois on est un petit peu flemmard, on procrastine, on se dit « je le ferai plus tard », et finalement on passe à côté d’un outil qui nous aiderait énormément pour être plus productif, plus à l’aise dans l’utilisation d’un outil. Et la métacognition, c’est pareil.

    Pour donner accès à la métacognition aux apprenants, ce qui fonctionne bien, c’est de leur parler d’eux, de qui ils sont. C’est pour cela que j’ai créé Learning Coach qui est un test psychométrique qui permet d’évaluer le profil de l’apprenant : c’est l’idée de lui dire qui il est, de lui dire

    Quels sont ses points forts, sur quoi il peut s’appuyer, qu’est-ce qu’il doit améliorer. Les gens adorent qu’on leur parle d’eux. J’ai trouvé que c’était une super fenêtre pour mettre les gens à la métacognition, et les aider à apprendre à apprendre, et à devenir plus autonomes.

    [Présentateur] Au regard de ce que vous venez de dire, je me pose la question des formateurs. Quelle est la place de ceux-ci dans un contexte métacognitif ? [Invité] C’est une question primordiale. On parle de la métacognition pour l’apprenant mais est-ce qu’il ne faudrait pas commencer

    Par les formateurs ? Aujourd’hui, je vais voir la plupart de mes clients avec les outils que j’ai développés pour les apprenants, comme Learning Coach. Leur première réaction est : « Ah non, d’abord nos formateurs ». Et on met en place des ateliers avec les formateurs pour faire évoluer leur posture, leur pratique.

    Cela a un réel intérêt parce des études montrent qu’un travail sur la métacognition a encore des effets 5 ans plus tard. Même quand quelqu’un rentre dans un OF pour une formation de 3, 4 mois, c’est un cadeau qu’on lui fait pour la vie, et qui va continuer à l’accompagner pendant longtemps, que

    Ce soit les formateurs ou les apprenants. [Présentateur] À plusieurs reprises, vous avez utilisé l’expression Learning Coach. De quoi s’agit-il ? [Invité] Learning Coach est presque un nouveau métier. Dans mon entreprise Traindy, c’est un produit que j’ai développé qui accompagne l’apprenant à développer son autonomie.

    Mais Learning Coach, dans les pays anglo-saxons, c’est presque un nouveau métier. Chez les Canadiens, il y a aussi les orthopédagogues, comme les orthophonistes, qui accompagnent des apprenants qui ont des difficultés. Par exemple, en France, il y a l’Union des Orthopédagogues de France (l’UOF), avec laquelle j’ai échangé récemment.

    Ils travaillent pour accompagner les individus à développer leur stratégie d’apprentissage, leur confiance en eux, avec toutes les personnes qui ont des troubles des dys (les dyslexiques, dyscalculiques et autres). Ils travaillents principalement avec des personnes qui ont des pathologies d’apprentissage, mais ils accompagnent aussi des personnes à être plus performantes dans leurs apprentissages.

    Donc c’est vraiment un métier qui est en train petit à petit de grandir. Ils sont une centaine en France, pas dans cette association. Mais il y a d’autres personnes qui se forment au fur et à mesure et c’est un métier qui

    Est presque en émergence : le compagnon d’apprentissage, le tuteur d’apprentissage dans le sens devenir un meilleur apprenant. [Présentateur] L’importance de la métacognition devient essentielle alors que, pour reprendre une expression courante, nous devons et nous allons apprendre tout au long de la vie.

    [Invité] J’ai deux réactions par rapport à ce que tu viens de dire. La première, tu as dit : « on doit apprendre tout au long de la vie, et cetera ». Toi-même, tu es déjà dans une apprenance forte.

    Mais, quand on utilise des outils de mesure, il y a des personnes qui sont dans une apprenance faible, qui se disent : « j’ai fini mes études, c’est bon, je n’ai plus besoin d’apprendre ». Des personnes m’ont dit cela directement en entretien. Ce n’est pas le cas de tout le monde effectivement.

    Ensuite on peut avoir des apprenants un petit peu thématiques. Par exemple, tu es fan de jardinage et tu as une connaissance encyclopédique sur comment planter des tulipes dans ton jardin le weekend, mais tu ne vas pas forcément transférer tous les mécanismes que tu as développés pour apprendre, être passionné par ce sujet,

    Dans ton travail la semaine qui peux t’embêter, ou dans d’autres thématiques, dans d’autres modèles de connaissances. La métacognition s’applique théoriquement à tout apprentissage, mais parfois les individus cloisonnent un peu sans s’en rendre compte, inconsciemment, ces différentes approches en fonction des sujets qui les intéressent ou pas.

    [Présentateur] C’est un autre souvenir qui me revient : celui d’un formateur pourtant du monde industriel, qui me disait « je veux mettre des émotions dans mes formations ». Est-ce que cela a un rapport avec la métacognition ? [Invité] C’est super intéressant ce que tu dis parce que, depuis tout à l’heure,

    L’objectif de ce podcast est la métacognition. Mais on pourrait parler de méta-affection aussi. Dans les stratégies métacognitives qui rentrent dans la phase volitionnelle pour l’engagement sur le long terme, tu as tout un pan de stratégie affective : comment tu vas réguler tes émotions.

    Réguler les émotions, ça peut être à la fois quand ça se passe mal : « je rate quelque chose, je ne suis pas bien, comment je fais ? ». Mais ça peut être aussi en amont pour orienter vers des émotions positives, soit le faire soi-même, soit que le formateur

    – je ne dirais pas manipule – mais engage dans un ensemble de dispositions affectives positives pour la suite. Donc, pour moi, ça fait complètement partie de la métacognition. [Présentateur] Et le formateur, il se pose également ce type de questions ? [Invité] Un formateur peut être émotionnellement ouvert et partager aussi ses doutes.

    On peut dire : « C’est bon, je vais y arriver, ça va bien se passer, c’est génial ». C’est bien mais ce n’est pas ce qui est le plus intéressant. Le plus intéressant, c’est de dire : « j’ai un doute, je ne suis pas sûr de réussir

    À faire ça ». C’est bien qu’on ait parlé de ce doute et qu’on puisse voir ce qu’on peut mettre en place pour l’atténuer ou t’aider sur quelque chose. Et ça peut être bien d’avoir un formateur qui lui aussi peut partager ses craintes,

    Ses peurs, ses doutes mais aussi son envie parce que l’envie, ça se transmet. On peut aussi dire : « j’adore mon métier, j’ai envie de vous amener à devenir des supers professionnels sur ce sujet, et je suis là pour vous ». Ça peut être très plaisant à entendre.

    En entrée de formation, c’est déjà bien. Il y a d’autres choses à mettre en place sur le long terme, mais pour commencer, c’est déjà pas mal. [Présentateur] Nous arrivons au terme de cet épisode, il ne nous reste plus qu’à vous remercier. Raphaël Grasset pour votre précieuse participation.

    Nous vous remercions, chers auditeurs, pour votre fidélité en vous rappelant que vous retrouverez cet épisode comme tous ceux qui l’ont précédé sur le site internet du C2RP et sur l’ensemble des plateformes d’écoute de podcasts. Nous vous donnons rendez-vous au prochain épisode. A très bientôt. [Musique] Merci de votre écoute.

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