RESOUDRE POUR APPRENDRE – APPROCHES INNOVANTES ET REGARDS CROISES SUR LES APPRENTISSAGES ARITHMETIQUES

    Catherine Rivier, Emmanuel Sander, Ingrid Claracq, Bruno Vilette, Michel Fayol , Katarina Gvozdic, Stéphane Favier, Sylvie Coppé, & Cécile Allard

    Résoudre des problèmes est une activité essentielle à l’espèce humaine pour s’adapter aux changements de son environnement et pour apprendre. Les modèles théoriques de la résolution de problèmes sont nombreux et font l’objet de multiples débats dans la littérature scientifique. C’est une activité complexe et multiple qui exige de nombreuses capacités cognitives générales (langage, lecture, mémoire, attention, fonctions exécutives), mais aussi spécifiques au domaine concerné (cf. Richard, 2004 ; Fayol, Thevenot & Devidal 2005 ; Houdement, 2011 ; Sander & Richard, 2017).
    Travailler la résolution de problèmes chez les élèves est crucial non seulement pour leur compréhension du monde et donc pour leur participation pleine et entière à la société des humains, mais aussi pour leur réussite scolaire. En effet, dans son analyse de plus 900 méta- analyses portant sur plus de 50 000 articles scientifiques publiés en langue anglaise, Hattie (2017) classe les 150 facteurs qui influencent les progrès des élèves. Il situe le facteur « enseignement de la résolution de problèmes » à la 24ième place avec une taille d’effet, élevée, des progrès réalisés de 0,61. Pour tous les pays participant aux évaluations internationales (PISA, TIMMS), la résolution de problèmes verbaux (story problems) apparaît comme l’épreuve la plus difficile donnant lieu au plus grand nombre d’erreurs.
    Les communications de ce symposium abordent la résolution de problèmes arithmétiques sous l’angle des processus cognitifs ainsi que selon des approches didactiques. Elles ont en commun de mettre au premier plan les aspects d’interprétation. La première communication s’intéresse à l’effet d’un dispositif d’apprentissage fondé sur la résolution de problèmes visant à soutenir la compréhension des énoncés chez des élèves du CE2 au CM2 en France, dans et hors réseaux d’éducation prioritaire. La deuxième présente les résultats d’une recherche interventionnelle selon une progression d’apprentissage nommée « Analogies Intuitives, Recodage Sémantique et Résolution de Problèmes » (AIR2), conduite auprès d’enseignant-es et d’élèves d’école primaire en France (du CP au CM2) et dans le Canton de Genève (de la 3PH à la 8PH). Cette étude comprend un module de formation continue et une séquence d’apprentissage de 15 séances.
    Les deux communications suivantes traitent la résolution de problèmes avec une approche didactique. La première présente les résultats d’une étude conduite dans le Canton de Genève auprès d’élèves d’école primaire et de cycle d’orientation. À partir de données recueillies sous la forme de vidéos, l’activité de l’élève est analysée sous le prisme des démarches d’essais et d’ajustements engagées lors des tâches de résolutions. Poursuivant l’objectif d’identifier les logiques d’action des élèves, la quatrième communication propose de montrer comment un environnement spécifique permet aux élèves de mobiliser l’écrit pour soutenir leur raisonnement, et ce dans le but de favoriser les processus représentationnels et de mémorisation.

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