Répétitions de création
    CO2 – Cycle de Lieder, spectacle-opéra musical intermédia, interactif et musicalement pluriesthétique, met en contraste de multiples relations actoriales entre un acteur, une vocaliste et un avatar numérique projeté sur l’écran translucide placé entre l’espace musicien et le public. Les spectateurs peuvent interagir au cours du spectacle grâce aux iPads circulants parmi le public au cours de la représentation, les textes et dessins sont alors projetés sur cet écran. Directement perçus par les musiciens, s’imposent à eux de nouvelles strates d’inspiration et routes improvisationnelles.Le cheminement musical s’en trouve modifié et déambule ainsi de-ci de-là sans jamais être identique d’un spectacle à l’autre.

    CO2 – Cycle de Lieder is a contemporary multimedia chamber opera with acoustic, digital, and visual elements. This trans-disciplinary, collaborative work is an ongoing international music project featuring some of the best classical new music artists today.The performance explores the merging of flesh and data as sounds created by traditional instruments and the human voice meet digital media. 

    Argument :
    Voyage solitaire d’un être face à sa mue numérique, dans la double contrainte de deux forces intériorisées : le réel et son double électronique.
    Le personnage central passera-t-il du mammifère qu’il est encore, au numérifère qu’on lui impose de devenir ? Faut-il en rire ou en pleurer ? Ne faut-il pas préserver l’équivoque, glisser sans cesse de la comédie à la tragédie et de la tragédie à la comédie, où l’enchanté et le déjanté musical cohabitent dans une égale volubilité ? Pour le livret, Jean-Bernard Pouy, en inventant ce polar original, alliant prose et haïkus, interroge la complexité kafkaïenne des dérives technologiques de notre société, dans laquelle nous citoyens somnambulés erront dans l’incompréhension de nos déshérences.
    Rien n’est vrai, tout est possible (Aventures dans la Russie d’aujourd’hui) proclame l’auteur Peter Pomerantsev, alors CO2 – Cycle de Lieder : spectacle interactif ou nouveau Jeu de société ?

    • Compositeurs et concepteurs: Patrick-Astrid Defossez /Anne-Gabriel Debaecker
    • Concepteur multimédia Mathieu Chamagne
    • Texte Jean-Bernard Pouy (l’auteur invente un polar original qui interroge la complexité kafkaïenne des dérives technologiques de notre société, dans laquelle nous, citoyens, errons …
    • Mise en scène : le collectif musical et actorial
    • Acteur Jean-Charles Dumay (France)
    • Vocaliste Janice Jackson (Canada New Scotia – Halifax)
    • Violoncelle et viole de gambe Silvia Lenzi (Italie) / Yves Bouillier
    • Flûtes basse et octobasse Anne-Cécile Cuniot (France)
    • Clarinettes basse et contrebasse, clarinettes lituaniennes Etienne Lamaison (France) / Xavier Salaberry (France)
    • Piano acoustique, percussion (peaux, métaux) Patrick Defossez (France-Belgique)
    • Électroacoustique live, piano électrique, bols chantants, tams Anne-Gabriel Debaecker (France)
    • Dispositif visuel Mathieu Chamagne (France)
    • Projet porté par l’Association 2d’Lyres
    • Coproduction Orchestre du Pays Basque / Association 2d’Lyres
    • Reportage réalisé lors de la création au Théâtre/Scène Nationale Sud Aquitain Michel Portal – Bayonne – 2019
    • Réalisatrice : Pauline Laplace / Prise de son Thomas Hatcher

    Moi non plus – texte pour l’opéra CO2 – Cycle de Lieder Jean-Bernard Pouy publié aux Éditions Propos2 – http://www.propos2editions.com/Extrait :
    • Tout est sombre et glauque. La ville, la nuit.
    • Mes muscles, mes nerfs.
    • Une onde intérieure, en sourdine. Notes répétitives.
    • Seul, un petit vent glacial blanchit l’obscurité.
    • J’arrive chez moi.
    • Enfin. • Chez moi, dans mon monde… Là où personne d’autre ne peut m’atteindre.
    • C’est tout au fond de l’avenue, dans le bloc 42.
    • Quinze étages, j’habite au dixième.
    • J’avance, prudent, attentionné. Largo, larghissimo. Je pense à mon lit.
    • Et puis je vois la lumière. Anormale. Scintillante, bleue et orange. Les stridences intermittentes des pompiers. Les hurlements encore muets des flics et des Gardiens Civils. Mauvais signe. Ça doit être grave. Coups de cymbale.
    • Plus j’avance, et plus je suis sûr que c’est dans mon immeuble que le malheur s’est installé. Je fouille mes poches et je jette, dans une poubelle, tout ce qui pousserait les autorités à m’emmerder, pour le simple plaisir d’avoir à poser des questions gênantes. Un canif, un livre de Cioran, des cachets de Protagon. Ce n’est pas le moment d’avoir à faire aux Gardiens qui n’ont, en général, aucun désir d’être logiques. Ou conciliants. Qui n’auront jamais la possibilité de me réconforter ou de me comprendre.
    • Je m’approche, pianissimo, sans paraître trop perturbé. Le moindre froncement de sourcils peut faire de vous une diva dédaigneuse. Du moins un possible suspect. Je ne vois ni feu ni fumée. Si les pompiers sont là, ce sont ceux de la Sécurité Civile et c’est qu’il y a donc un ou plusieurs cadavres.
    • Solo sinistre de guimbarde.
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