Mardi 14 Mai 2024
    En 2024, nos prises en charge sont à l’honneur.
    La Professeure Pauline Saint-Martin nous présente l’activité de l’IML au CHRU DE TOURS.

    merci à tous bienvenue à toutes et tous pour cette nouvelle édition des des mardis du CHU nous recevons donc aujourd’hui la professeur Pauline Saint-Martin merci à vous de vous prêter aujourd’hui à exercice le thème s’intitule donc médecine légale médecine des morts point d’interrogation euh donc ça va être l’occasion pendant 30 à 40 minutes à peu près d’explorer effectivement les aspects de de fonctionnement de votre discipline l’actualité euh attachée à à à cette discipline et puis euh également bah les perspectives la réflexion et sa place au au au CHU de tour euh je voulais aussi préciser et vous êtes de plus en plus nombreux à les visionner que ces mardi du CHU sont enregistrés et donc peuvent être visionné à nouveau sur la chaîne Youtube du CHU la dernière vidéo des mardi du CHU qui avait été présenté par le professeur Laurel crief comptabilise mat à peu près autour de 300 vues donc n’hésitez pas à diffuser ces ces vidéos ils ont pour objectif évidemment bah de mieux connaître ce qui se passe dans notre établissement et d’être au fait des différentes disciplines et de leurs actualités voilà donc ben merci à tous nous procéderons ensuite à une un temps de questions-réponsse l’essentiel étant que nous puissions respecter l’heure des Mardis qui nous est impartie voilà donc sans beaucoup plus d’introduction je vais laisser la parole au professeur Pauline Saint-Martin que je remercie à nouveau merci beaucoup monsieur l’oubriux j’espère que vous entendez bien et je vais tenter la grande difficulté de partager l’écran c’est toujours un moment un peu difficile si si les diapositifes ne défilent pas merci de me le dire assez rapidement euh merci beaucoup de m’avoir proposé d’intervenir dans le cadre des Mardis du CHU je m’appelle Pauline Saint-Martin je suis médecin légiste au CHU de tour je suis chef de service de l’IML depuis 2011 et je suis également enseignante à la Faculté de médecine depuis 2000 le l’institut médico-légal je dirais IML c’est un service du CHU qui est situé pour une partie à trousseau la partie historique hein l’institut médico-légal à proprement parler qui fait les autopsies et un service de consultation que j’appellerai les UMJ les unités médicau-judiciaires où on reçoit et où on examine des victimes à la demande de la justice et ces deux structures sont présentes au CHU depuis 1998 et pour une partie à Bretonneau c’est la maison des femmes qui a ouvert en 2021 euh je salue l’équipe d’une vingtaine de personnes qui travaillent dans ce service euh et ceci est notre métier est-ce que vous voyez cette première diapositive voilà alors euh j’ai proposé ce titre car depuis un moment déjà en fait le médecin légiste fait partie de l’imaginaire collectif il entre dans les salons euh certains soirs hein par le biais de de séries télé à succès euh il est un personnage de fiction dont le rôle dépasse souvent les attributions qu’on a nous hein dans la vie réelle malheureusement et même certains d’entre nous légistes on prend la plume pour raconter ce métier à travers les situations que l’on vit c’est le cas de mon collègue le docteur boxo qui a un succès phénoménal puisque il fait des podcasts avec plusieurs millions de d’écoutes et dans ces mise en scène et ben c’est en fait toujours le travail auprès des morts qui intéresse les gens pourquoi alors il y a plusieurs raisons mais c’est pas vraiment le sujet de mon intervention aujourd’hui mais ce qu’on peut dire c’est qu’il y a quand même une fascination des gens pour le fait d’hiver voilà euh pour le monde des fait divers ils sont partout sur les chaînes d’info en continu dans des documentaires sur Netflix mais aussi très près de chez nous voilà quelques affaires récentes plus ou moins quand je dis récentes c’est ces 30 dernières années parce que j’ai mis que des affaires jugées dans notre région voir dans notre département peut-être vous en avez entendu parler d’autres non quand je pr près de chez nous c’est vraiment très près puisque certains d’entre vous se souviennent peut-être que qu’en 1988 on avait trouvé des fragments humains dans un sac à Bretonneau c’est la fameuse affaire de la dépeessseuse de tour hein qui était euh agent u de tour donc je vous laisserai faire vos recherches sur cette affaire retentissante et voilà ça sera terminé pour la présentation c’està-dire il y aura pas de photo choquante pas vraiment d’histoire de chasse qui pourrait heurter des des sensibilités mais on va quand même parler de mort on va quand même parler de violence mais je suppose que vous le savez euh en vous connectant ce midi alors est-ce que le médecin légist c’est le médecin des morts bah oui euh bien sûr en parti euh si c’est montré à la télé c’est sûrement que c’est vrai et une des missions principales du médecin légiste c’est d’intervenir à la demande de la justice ou des enquêteurs policiers gendarmes dans le cadre d’enquête pénale quand on découvre un cadavre et alors quand on découvre un cadavre il y a des questions qui vont se poser l’acte médico-légal le plus connu pour répondre à ces questions c’est une autopsie l’autopsie médico-légale ou judiciaire c’est-à-dire que le médecin légiste va examiner le corps il va décrire ce qu’il voit de normal ou d’anormal et après il va ouvrir le corps il va examiner l’intérieur du corps étage par étage organe par organe de manière systématique alors à quoi ça sert de faire une autopsie quand on y a une enquête de police ou de gendarmerie bah la première raison c’est peut-être pas celle à laquelle vous pensez euh c’est d’identifier le corps c’est-à-dire que on doit être sûr de à qui on a affaire euh on ne sait pas forcément alors dans la plupart des cas ça pose pas de difficulté parce que le corps est tout de suite identifiable mais parfois les conditions fond que c’est pas le cas et c’est surtout lorsque la décomposition cadavérique est avancée au maximum comme c’est le cas ici on trouve un squelette et donc évidemment on doit faire une analyse des os euh ou de ce qui reste du corps pour essayer d’en déduire la taille le sexe et puis on dispose aussi hein de techniques euh scientifiques sont l’ADN et également la comparaison des dents pour essayer d’établir une identité de certitude euh la 2uxième raison de faire une autopsie c’est celle qui vient la première à l’esprit c’est la connaître la cause du décès euh de la personne il peut s’agir une mort naturelle une mort accidentelle d’une mort violente par suicide ou par homicide alors en France il y a pas de volonté de santé publique euh de savoir de quoi les gens meurent c’est-à-dire que pour qu’on cherche la cause du décès il faut qu’il y ait euh sauf dans quelques exceptions il faut qu’il y ait une suspission d’intervention d’un/ers dans l’origine du décès connaître la cause du décès en fait c’est un moyen indirect de donner une indication sur l’implication éventuel d’un tiers ou pas par exemple si on découvre une embolie pulmonaire à l’autopsie bah c’est sûrement une mort naturelle mais si la personne sortait de l’hôpital après une chirurgie des membrans fer ur et qu’on se rend compte que pendant l’hospitalisation pour une raison ou une autre on a oublié de lui donner un traitement anticoagulant bah tout à coup on n’est plus vraiment dans une mort naturelle il peut y avoir l’implication d’un tiers c’est pas une mort criminelle mais il y a quand même l’implication d’un tiers donc ça va intéresser la justice alors à une cause de décès l’embolie pulmonaire peut correspondre plusieurs modes différents et ça ça va dépendre du contexte alors bien sûr parfois la cause du décès elle est évidente dès le départ comme sur la photo que je vous ai montré là mais pour autant on va faire l’autopsie complète de du corps ça c’est une radio de chez nous en France on fait jamais d’autopsie partielle donc le corps là on l’a quand même autopsié même si la cause du décès vous paraît évidente et puis autre chose qu’on sait peut-être moins c’est que la l’autopsie ça permet de connaître l’état de santé de la personne au moment de son décès et c’est ce qu’on appelle son état antérieur car cet état peut avoir participé la survenue du décès parfois en être responsable mais parfois aussi l’avoir accéléré avoir influencé la rapidité de survenue même en cas d’homicide les situations les plus fréquentes en France d’État antérieur c’est l’alcool et le tabac d’accord euh on le voit immédiatement l’autopsie sur le cœur le foie les axes artériels parfois même dès l’examen de corps euh ça peut être aussi la consommation de toxiqu de stupéfiants qui peuvent jouer un rôle ça peut être la cause du décès en soi mais des fois ça va induire une une diminution de la résistance une somnolence qui peut avoir joué un rôle la prise de médicament peut indiquer que la personne souffrait d’une maladie chronique et un cas très classique en médecine légale c’est les gens qui prennent des anticoagulants parce que ça va majorer une hémorragie par exemple dû à des cûts et notre rôle ça va être d’expliquer au magistrat quelle est la part de l’hémorragie intracrânienne par exemple qui est due au coup et quelle est la part de l’hémorragie de la gravité de l’hémorragie qui est dû au traitement anticoagulant parce que il faut que l’auteur du coup soit jugé au plus juste de ce qu’il a commis le jour de son procès et puis l’état antérieur c’est aussi les personnes en situation de de handicap parce que le handicap c’est une vulnérabilité de la victime et que cette vulnérabilité ça joue un rôle comme facteur aggravant dans les procédures criminelles parce que là encore l’auteur doit être jugé au plus juste des actes commis en tenant compte aussi des particularités de la victime alors évidemment les morts criminelles c’est particulier c’est les plus connus c’est celles qui attirent l’attention et dans ce cas les aspects dont je viens de parler jouent jouent encore un rôle hein l’identification l’état antérieur la cause de décès mais en fait la cause de décès c’est rarement un enjeu dans les affaires criminelles parce que souvent elle est assez évidente dans les crimes l’enquête elle dure longtemps plusieurs années et les questions qu’on se pose au final c’est pas vraiment de quoi est morte la personne c’est plutôt combien de temps elle a survécu avant de mourir après les violences est-ce qu’elle a beaucoup souffert est-ce que si la personne responsable de sa mort avait tout de suite appelé les secours elle aurait pu être sauvée ça c’est des éléments qui vont jouer un rôle important pour les jurés d’une cours d’assise plus que la description de la cause du décès qui pose rarement de soucis en pratique quand on a une mort criminelle l’autopsie elle est plus compliquée parce que vraiment on va s’attacher à tous les détails elle est plus longue qu’une autopsie non criminelle par exemple dans une affaire de coup de couteau on va décrire les les les PLA là comme vous le voyez à l’écran les les coups de couteau en soi mais on va aussi décrire les vêtements les coupures qu’il y a sur les vêtements le nombre est-ce que ça correspond exactement aux lésion sur la peau donc vraiment on va s’attacher non seulement au corps mais à l’environnement du corps notamment aux vêtements alors à l’IML on fait pas que des autopsies on fait parfois des examens de corps ça c’est le magistrat qui va décider s’il préfère qu’on regarde à l’intérieur du corps ou qu’on s’arrête à l’extérieur à l’IML de tour on a la chance d’avoir un scanner ça permet d’avoir un examen bah scanner postmortem de tous les corps qu’on examine et parfois et bien on va s’arrêter à l’examen de corps après avoir fait le scanner on a surtout la chance plus qu’un scanner d’avoir une équipe du service d’imagerie qui tout de suite nous a soutenu dans le l’aventure d’avoir le premier scanner IML en France en 2018 et donc parfois l’examen de corps peut être suffisant sans autopsie surtout quand il y a beaucoup de lésions externes et qu’on se dit que c’est pas la peine de faire l’autopsie c’est le cas dans les chutes de grande hauteur les défenestrations les accidents de la voie publique sentiè cliquer euh au final en France c’est toujours le magistrat qui décide des fois nous on a l’impression qu’il faudrait faire une autopsie si le magistrat dit on s’arrête là on respecte ce qu’il dit et puis il y a le cas particulier des squelettes dont j’ai déjà parlé c’est vraiment spécial on dispose de peu d’éléments pour l’identité surtout on dispose de peu d’éléments pour la cause du décès la peau c’est vraiment le plus important quand on examine un corps la peau c’est comme un livre on y lit l’histoire de la personne et quand elle est plus là on est vraiment embêté on est limité dans dans notre analyse euh les squelettes on peut en trouver dans deux grands cadres on en trouve à peu près 10 à 15 par an qu’on nous ramène à l’ml le premier cadre c’est dans les travaux de voirie hein quand il y a une des travaux sur un site dans en ville par exemple comme on a des des villes qui ont des histoires médiévales ou ou anciennes on trouve toujours des corps inhumés très anciens euh avec des des des os secs euh parfois plusieurs os donc on comprend qu’on a affaire à des desossement archéologiqu on n’est pas trop embêté par ça mais parfois on est plus embêté quand on trouve un squelette dans un endroit isolé souvent en forêt plus ou moins inhumé où là on va se poser la question de l’ancienneté de ce squelette euh est-ce qu’il est au-delà du délai de prescription ou pas c’est ça qui va intéresser les enquêteurs si c’est le cas quelle est l’identité et puis est-ce qu’on a la cause du décès alors des fois c’est difficile mais parfois c’est évident regardez sur la photo de droite on a constituer le trajet balistique quand dans dans d’un crâne retrouvé dans la forêt et c’est bien le trajet d’un projectile d’arme à feu là que vous voyez de part en part du crâne euh que vous voyez matérialiser avec la ligne verte à la tige verte pardon et puis une autre activité c’est évidemment d’aller sur les scènes de CRIM et là ça ne se passe pas à l’IML mais un peu partout sur un territoire qu’on couvre qui est de quatre départements euh qui est indréloire Loire et Cher Loiré et cher ça survient surtout la nuit dans des endroits isolés c’est un travail passionnant de collaboration avec les enquêteurs de la police technique et scientifique et là on peut dire quêtre médecin légiste c’est comme dans les films vous le voyez on doit s’habiller en tenue blanche pas comme les personnages dans les films qui sont beaucoup plus glamour mais nous notre première priorité c’est de ne pas laisser notre ADN et de ne pas prendre de preuve ADN en repartant donc on doit vraiment avoir un protocole pour être sûr de ne pas polluer la scène de crime les gendarme s’installe confortablement de avec des tables des chaises des tentes parce que ça peut durer plusieurs jours une scène de crime et parfois on est dans des des situations particulières là vous voyez mon collègue d’astrin qui descend en rappel le pont d’Amboise donc on peut il faut vraiment tout savoir faire quand on est médecin légiste sur place on va donner les premières indications aux enquêteurs sur ce qu’on voit les lésions traumatiques on fait des prélèvements sur le corps de fibres de preuve ADN et on prend la température Corp corporel comme vous le voyez dans les séries pour évaluer la date et l’heure du décès mais c’est toujours moins précis que ce qu’on voit dans les séries et puis parmi les autres missions en lien avec les morts je citerai la présence aux reconstitution criminelle ou un juge d’instruction va demander aux mises en examen de montrer les gestes effectués lors des faits et le médecin va dire si c’est le médecin légiste va dire si c’est compatible ou pas avec ce qu’il a constaté à l’autopsie on va bien sûr déposé en cours d’assise en cours criminelle départemental vous savez c’est maintenant les les les cours d’assise mais sans juré partout en France pour expliquer à la cour les constatations qu’on a fait pendant la scène de crime l’autopsie la reconstitution donc on peut déposer plusieurs actes que l’on a fait et on va répondre à toutes les questions que se posent les magistrats les avocats les partis civiles et les jurés c’est un exercice qui est difficile parce que c’est des questions qui ne sont pas scientifiques en fait c’est évidemment des gens qui n’ont pas de connaissance scientifique et il nous posent des questions de vulgarit qui nous force et bien à sortir un peu de notre zone de confort et enfin le légiste a aussi un rôle de santé public c’est le légistre qui fait les autopsies non judiciaires de plus en plus à l’hôpital et notamment dans les morts inattendues des nourrissons qui ne sont pas forcément des autopsies médico-légales et les autopsies médicales quand un médecin veut savoir de quoi un patient est décédé avant d’avoir eu le temps de faire le diagnostic euh quand lors d’une autopsie judiciaire on découvre une anomalie cardiaque susceptible d’être transmise à la famille on va aussi faire le lien avec le médecin traitant et avec la famille pour euh avoir un rôle de prévention on a donc on a donc aussi à la marge un rôle de santé publique hors cadre judiciaire alors la deuxième partie de mon propos c’est de dire que non le médecin légist n’est pas que le médecin des morts moi quand j’ai débuté ce métier c’était il y a une quinzaine d’années on faisait des autopsies déjà beaucoup moins que maintenant mais les enquêteurs nous demandaient également déjà d’aller examiner des victimes bien vivantes de violence au début de ma carrière ces victimes avaient souvent des lésions traumatiques très importantes elles étaient à l’hôpital dans des services de réa d’orthopédie d’urgence parfois ell venaient directement aux unités médicojudiciaire et moi j’avais un rôle de constat je constatais les blessures le retentissement des blessures physiques sur la vie de la victime elle pouvait boîter avoir des problèmes cognitifs elle pouvait avoir un problème de préhension de cité on devait décrire ça aux enquêteurs ça permettait au magistrat après de se faire une idée de la gravité des faits il y a 15 ans on ne nous demandait jamais s’il y avait des répercussions psychologiques sur les victimes c’est-à-dire que moi j’ai pas le souvenir d’avoir évalué la répercussion psychologique de violence sur une victime on ne voyait pas de victime de violence non physique ces victimes là qui ont des lésions essentiellement physiques on les voit encore aux UMJ le service de consultation on examine sur réquisition des victimes adressées par les gendarmes et les policiers donc c’est des gens qui ont déposé plainte c’est des personnes qui ont subi tout type de violence c’est un champ très important de notre activité on voit des gens qui ont subi des des violences dans le cadre intrafamilial qui ont été agressés dans la rue qui ont qui sont impliqués dans des trafics de stupéfiants qui ont un conflit de voisinage qui se sont fait agresser dans le tramois tous les cadres sont possibles les violences peuvent être très récentes daté euh de la veille de l’avant-veille elles peuvent être anciennes c’est-à-dire daté d’il y a 5 10 ou 15 ans on peut voir euh des violences euh physiques qui se traduisent par une hospitalisation ou qui n’ont même des victimes qui n’ont même pas reçu euh de soins médicaux parfois les blessures sont involontaires c’est le cas des accidents de la voie publique c’est le cas euh des accidents du travail il y a quand même des lésions il y a une procédure mais c’est pas des violences volontaires alors en fait c’est presque cynique de le dire presque désinvolte mais ce sont les situations les plus simples parce que dans les violences physiques la plupart du temps à un coup correspond une lésion et cette lésion on va la photographier on va la décrire et chaque type de coup qu’on appelle en médecine légale un mécanisme vulnérant va donner un type de lésion donc nous on va fonctionner à l’envers on va examiner la lésion et on va en déduire le type de mécanisme vulnérant subi c’est pas toujours possible mais parfois ça l’IT alors vous voyez sur ces photos il y a des lésions de prise manuelle hein les lésions de prise c’est des lésions très classiques en médecine légale c’est les gens qui sont saisis par les bras et on voit la l’empreinte du doigt sur le bras de la victime vous voyez des coups portés avec un objet cylindrique donc il y a un centre clair et autour de cette lésion il y a des bandes échimotiques parallèles entre elles euh vous voyez un coup porté avec une boucle de ceinture on a un certain nombre de lésions qui sont vraiment l’empreinte sur la peau de l’objet utilisé pour frapper donc là-dessus l’imputabilité à un type de coup est immédiat vous voyez un coup de pomau de douche sur la main et c’est assez intéressant cette photo parce que spontanément les gens quand il voit la photo je la présente parfois en court il pense que c’est une morsure ça c’est une manière de dire que quand on voit une lésion il faut pas euh partir euh tout de suite dans la première hypothèse que l’on a en voyant la lésion parfois les choses sont plus compliquées qu’on ne le pense et ça c’est quelque chose de vrai pour tout toute la médecine euh il y a aussi là en bas à gauche une blessure causée par un tournevis cruciforme un hématome autour de l’œil dû à un coup de point sur le poignet une marque de lien et la dernière photo en bas à droite c’est une gifle le porter au visage vous voyez on a une photothèque évidemment très importante j’ai essayé de prendre des photos qui ne sont pas trop choquantes mais il fallait quand même montrer que le constat de ces blessures est important on prend des photos très précises avec des tests centimétriques on décrit on décrit la coloration et en fait en décrivant ces lésions on remarque la taille la forme la couleur la localisation anatomique on va pouvoir déduire à peu près une datation des lésions euh à quoi elles sont D et aussi et ça c’est important quelqu’un qui a des lésions de couleur différentes on peut supposer qu’elle a subi des violences de manière répétée vous le voyez dans votre vie courante si vous vous faites ce qu’on appelle un bleu mais qu’on appelle nous une échyose dû à un coup contre la peau vous savez que ce bleu va changer de couleur avec le temps c’est ça en fait la coloration des lésions traumatiques dont la la modification va nous donner une indication sur la datation c’est assez imprécis mais disons ça nous donne une idée de la répétition des épisodes de violence et puis on peut essayer d’en déduire si les faits sont compatibles avec ce que rapporte la personne et avec ce que rapporte parfois l’auteur désigné ça c’est quelque chose que nous demandent beaucoup les gendarmes et les policiers dans un temps très rapide parce que quand il y a quelqu’un en garde- à vue il faut une réponse très rapide et il arrive qu’après avoir vu la victime dans les heures qui suivent on nous demande de dire si ce qu’a dit la personne en garde à vue désigné comme étant l’auteur des violences est compatible avec euh les lésions qu’on a constaté donc en fait on a l’impression que la médecine légale on me dit souvent bah toi au moins tu n’as pas d’urgence mais en fait si on travaille toujours euh avec une notion d’urgence non pas médicale mais procédurale puisqu’il faut apporter aux enquêteurs des réponses extrêmement rapide de plus en plus d’affaires étant jugé à la fin de la garde- à vue en ce qu’on appelle en comparution immédiate voilà donc il faut apporter des réponses assez rapides alors euh ça c’est presque la situation je l’ai dit la plus facile mais avec le temps le regard que que la société a porté sur les victimes euh a changé et ce qu’on nous demande a également changé ce que les enquêteurs nous nous nous demandent les situations où on est sollicité euh sont se sont élargis et ce qu’on cherche nous médecins légiste va être modifié également et en médecine on trouve que ce qu’on cherche alors il y a plusieurs situations cette première situation dont j’ai parlé le corps était très parlant très bruyant mais il y a des situations où où il y a des violences subies mais le corps parle beaucoup moins il parle mais un peu en sourdine pourtant on a affaire à des violence très grave alors c’est le cas par exemple très classiquement en médecine légale des tentatives d’étranglement j’appelle ça les tentatives de strangulation euh il y a une discordance dans les tentatives de strangulation auxquels survit la victime parce qu’évidemment s’il y a un décès bah les traces restent mais si la victime survit souvent la le fait de serrer le coup coup avec un lien ou avec la main va s’interrompre très rapidement et les lésions vont qui sont très superficielles vont disparaître très vite on a affaire à des violences très graves puisque c’est une tentative d’homicide he d’essayer d’étrangler quelqu’un mais avec une discordance entre la gravité des violences et les traces qui vont être vues sur le corps et donc ça c’est un problème pour nous un problème entre guillemets parce que on va avoir du mal à retranscrire la gravité des faits en restant objectif dans notre description ce qui nous est demandé nous on nous demande de pas donner notre avis sur la gravité des faits c’est la description objective des lésions qui va permettre après au magistrat de se faire une opinion sur les faits si on voit la victime de 2 jours après une tentative de strangulation souvent il y a plus rien de manière générale c’est les violences physiques répétées avec des agresseurs qui savent très bien que si ces violences sont très visibles sur leurs victimes quand elles sortent dans la rue et ben forcément on va les suspecter donc il il il provoque des violences mais peu visiblebles euh et donc on peut avoir des personnes qui nous rapportent des violences depuis des années ce qui induit quand même une gravité de la violence et qui ont très peu de traces une un bleu sur la joue un bleu une lésion de prise sur le bras pour autant ces lésions sont pas graves mais les violences ont des conséquences importantes et puis surtout ce corps qui parle en sourdine c’est les violences sexuelles dans le cas des violences sexuelles dont on parle beaucoup ce que l’on sait peu que c’est que les lésions génitales sont très rares aussi bien chez les hommes que chez les femmes chez les garçons chez les filles 80 % des adultes et 95 à 98 % des enfants qui subissent des violences sexuelles avérées n’ont aucune lésion alors il y a plusieurs raisons à ça ça justifierait une intervention propre c’est pas mon sujet il y a le fait que un adulte qui a des déjà l’habitude d’avoir des rapports sexuels même un rapport non consenti va pas forcément laisser de trace il y a le fait que les agresseurs auteur de violence sexuelle sur enfant ne va pas forcément produire avec les violences sexuelles des traces génitales en tout cas le fait est que pour les enquêteurs même pour les victimes c’est très difficile à intégrer et à comprendre que un viol qui est quand même un crime ça va en cours d’assise aussi un viol peut ne laisser aucune trace sur le corps voilà et on a affaire à des faits très graves criminels qui ne laissent pas de trac sur le corps or dans l’imaginaire collectif on a l’impression que s’il y a un viol il y a forcément beaucoup de traces parce que ça a forcément été très violent je rappelle que la plupart des agresseurs sexuels des auteurs sont des connus des victimes et donc cela implique qu’il y a moins de violence physique associée au fait donc donc nous notre message c’est bien évidemment d’examiner la personne mais de de faire de dire aux enquêteurs de dire au magistrats attention l’absence de lésion génitale ne veut pas dire qu’il ne s’est rien passé une troisième situation c’est quand le corps parle mais que la victime elle ne peut pas parler elle peut pas expliquer ce qui s’est passé et ça c’est vraiment le cas très classique des maltraitances à enfants les maltraitances à enfants qui concernent les mineurs mais surtout les enfants de moins de 6 ans c’est extrêmement fréquent on en voit de plus en plus on a nous aux UMJ de tour vu une très grande augmentation de ces situations après le confinement on s’attendait à ce que ça soit les plutôt les violences conjugales ou au sein du couple et en fait c’est une explosion pardonnez-moi l’expression de d’enfant maltraité et en fait évidemment que ces enfants de moins de 6 ans souvent ne racontent pas ce qui s’est passé et je pense notamment à deux cas de maltraitance extrêmement graves les traumatismes crâniens nonaccidentels des enfants de moins de 1 an ce que vous connaissez peut-être sous l’appellation de bébé secoué qui sont parmi les formes de maltraitance les plus graves bien évidemment que l’enfant ne parle pas et c’est en fait à la fois l’imagerie là c’est le scanner que vous voyez sur la droite hein bon il y a un petit extr durural mais il y a aussi un sousdural c’est le scanner c’est l’IRM c’est le travail avec les pédiatres qui va nous permettre de déterminer qu’il y a une hémorr intracrâenne sans explication rapportée sans qu’il y ait de coup sur la tête sans explication accidentelle et donc on va se diriger plutôt vers des violence non dite et puis le deuxième cas c’est la photo de gauche c’est une radiographie ce sont ces enfants qui ont des fractures d’âge différents à des localisations différentes du squelette qu’on appelle le syndrome de Silverman qui est une autre forme de maltraitance très grave et qui concerne les enfants avant l’âge de la marche souvent l’enfant est amené pour une impotence fonctionnelle d’un membre et quand on fait des à l’âge avant l’âge de la marche on lui fait des radiographies du squelette complet c’est systématique et on découvre 10 15 fractures d’âge différents et ça et bien ça nécessite qu’il y ait un bilan de maltraitance complet une élimination d’une maladie parce que vous connaissez la maladie des oses de verre qui peut aussi provoquer des fractures sans qu’il ait de violence et donc le travail du légist ça va être de dire aux magistrats aux enquêteurs attention cet enf enfant subit des violences répéter dans le temps voilà le type de mécanisme voilà ce qu’on peut dire on ne peut pas dater exactement les violence mais on peut dire que ça on est elles ont été répétées et on peut éliminer qu’il est une maladie et ça ça va être très important évidemment pour ces dossiers qui quand il concernent les enfants sont toujours des dossiers extrêmement sensibles et extrêmement contesté ça va permettre au magistrat éventuellement d’ouvrir une information judiciaire de qualifier les effit pour les affaires de bébé secoué qui sont des formes de maltraitance très graves il peut y avoir des conséquences à long terme on estime qu’environ 50 % de ces enfants ont des conséquences neurologiques à long terme avec souvent un développement psychomolteur très altéré sachant que on pense qu’il y en a également 25 % qui décèdent ça fait 75 à 80 % d’enfants qui ont des conséquen évidemment dramatique à à long terme donc on travaille là en collaboration avec les enquêteurs sur ses affaires euh de maltraitance euh à enfants euh mais de manière générale toutes les personnes qui ont un handicap une vulnérabilité vont avoir du mal à s’exprimer à rapporter les violences je pense aux personnes qui ont un handicap physique psychique aux personnes dans le coma qu’on voit par exemple en réanimation euh une personne qui a qui est vulnérable par son âge par son une déficience quelconque elle est plus susceptible de de subir des violences c’est également le cas des gens qui ont des trouble psychiatrique on se dit que c’est impossible de s’en prendre à des gens vulnérables mais au contraire c’est des gens qui sont plus facilement sous emprise et sous domination et donc là on va devoir se substituer à la parole de ces victimes et essayer de de de d’objectiver leur violence et puis il arrive que la victime ne parle pas directement mais que son corps envoie des signaux indirect et c’est le propre ça des violences psychologiques alors je vous disais au début que de ma carrière je ne voyais que des victimes de violences physiquees et en fait ces violences psychologiques ont aujourd’hui sont aujourd’hui très reconnues très identifié très prise en compte et c’est quasiment la majorité des victimes que l’on voit aux UMJ il y a pas de trace physique forcément parfois si parfois les types plusieurs types de violenceces sont associés mais pas forcément et on reconnaît la situation d’emprise et de domination c’est un des ressorts des violences au sein du couple je remets ici le cycle de la violence que vous connaissez peut-être à avec un passage à l’acte une crise puis un transfert des responsabilités entre l’auteur des coups et la victime de violence avec un auteur qui dit la victime l’a bien cherché et la victime qui va dire bah non c’est de ma faute si j’ai été agressé puis une période de rémission où tout a l’air d’aller mieux et une augmentation de la tenstion à nouveau qui va aboutir à nouveau au passage à l’acte ça c’est vraiment le schéma très classique des violence conjugal et des violences au sein du couple qu’il faut savoir identifier parce que c’est une violence psychologique que de subir ce cycle euh les répercussions de ces violences psychologiques aujourd’hui elles sont bien identifiées sur les personnes victimes surtout sur les femmes mais on a aussi des hommes victimes de violence conjugale et aussi sur les enfants les enfants témoins de violence au sein du couple dans leur domicile sont des enfants covictimes reconnus par la loi dont l’évaluation sur le plan médico-légal est très difficile ces conséquences pour les enfants pour les adultes ça peut aussi bien à être des troubles des conduites alimentaires des troubles émotionnels des troubles du sommeil des troubles du stress post-traumatique tout à l’heure je vous parlais des victimes qui étaient hospitalisé avec leurs blessures physiques et qui étaient pris en charge mais ces victimes de violence psychologique il faut bien évidemment aussi les prendre en charge il y a des endroits pour ça à la fois le Centre Régional du psychotrauma don je salue l’équipe les apè en pédiatrie donc je salue également l’équipe il y a également donc ce trouble du stress post-traumatique qui est très complexe à prendre en charge et qui nécessite vraiment un niveau de de de spécialisation important mais on voit également chez ces victimes des répercussions somatiques des violences psychologiques c’est-à-dire il y a pas d’atteinte organique mais on a des gens qui ont des douleurs chronique céphalé lombalgie douleurs pelviennes qui ont des problèmes gynécologiques avec des saignements avec des fausses couches avec des morphétalinutéraux des problèmes euh cardioovasculaire aussi en lien à la fois avec la mauvaise hygiène de vie duû au stress euh en lien enfin avec les violence et aux conséquences sur la santé mentale ça c’est très dur pour nous également à identifier à objectiver parce que on peut avoir des céphalé ou des douleurs chroniques tout en étant pas victime de violence mon propos aujourd’hui n’est pas de dire toutes les douleurs chroniques inexpliquées sont dues à des violences mon propos est de dire surtout tout au soignants faites attention aux patients et aux patientes qui ont des douleurs chroniques ou des problèmes inexpliqués ou une décompensation des pathologies chroniques inexpliqué parce que cela peut être dû en partie ou en totalité à un problème de violence encore en cours ou ancienne on sait que plus ces violences interviennent tôt dans la vie notamment dès l’enfance plus les risques que ces complications et notamment cardiovasculair surviennent augmentent donc attention les soignants doivent être sensibilisés à ces complications et doivent les détecter pour nous très difficile en tant que légis d’établir par biais de certificats aux unj une imputabilité directe et certaine entre ses conséquences et les violences mais c’est aussi notre rôle de le discuter alors en conclusion euh bah en conclusion je dirais que le médecin légiste le médecin qui s’occupe par par fois des morts mais c’est surtout le médecin de la violence avant tout et c’est le point commun en fait entre les situations que je vous ai présenté je voudrais terminer en vous présentant l’activité de l’IML de tour en 2023 on a fait 413 autopsies bon on a on en faisait à peu près 180 il y a 10 ans alors c’est pas que les gens meurent plus c’est que il y a une plus forte sensibilisation je vous l’ai dit tout à l’heure c’est les magistrats qui décident des indications d’autopsie judiciaire et et en fait il il demande plus systématiquement des autopsies alors qu’avant c’était moins demandé c’est une évolution des mentalités et la peur aussi parfois de répercussion d’affaires qui pourrai comment dire rebondir alors qu’au début on on on ne se méfie pas beaucoup bon en tout cas il y a une modification des mentalités des indications d’autopsie et vous le voyez aux UMJ on a vu en 2023 4000 victimes sur réquisition ça représente 90 % de l’activité euh et ça permet de répondre à la question euh initiale puisque médecin des morts oui mais en très faible euh minorité euh je voudrais quand même noter que euh un cas plus d’un/4 des victimes que l’on examine sont des mineurs puisqu’on en a vu plus de 1000 l’année dernière et euh 530 victimes de violence sexuelle alors qu’il y a 15 ans on en examiné à peu près 60 par an là également je ne suis pas sûr qu’il y ait plus de victimes de violence sexuelle mais il est évident qu’elles sont mieux écoutées euh mieux repérées et mieux euh mieux pris en compte euh l’ouverture de la Maison des Femmes a permis d’élargir nos missions initiales celle dont je vous ai parlé et de proposer une prise en charge plus complète aux victimes de violence au-delà de l’aspect purement médico-légal et c’est effectivement un élargissement de nos missions qui est venu avec la modification de la prise en compte de la parole des victimes voilà je vous remercie merci beaucoup professeur pour cette présentation très complète qui va susciter j’imagine beaucoup de questions au travers des différents sujets qu’elle a qu’elle a abordé est-ce que vous avez des questions dans l’assemblée par rapport à ce qui vient de vous être présenté bonjour oui bonjour je vous en prie je suis alors je suis pas Vigerie des sougères je suis Alexandra Pitaval je suis infirmière Auchu et je suis bénévole sur une association d’aide aux victimes SSM SSM battu France et du coup j’ai tenu une permanence téléphonique d’écoute et d’orientation et j’ai eu beaucoup de questionnements sur parce que du coup bon il y a bien évidemment les violences physiques mais beaucoup de violences morales et psychologiqu et euh du coup voilà comme disait professeur Saint-Martin c’est pas ça le corps ne parle pas mais est-ce qu’on peut du coup quand même les orienter sur l’UMJ alors ce n’est pas la vocation de l’UMJ d’assurer une prise en charge complète les UMJ c’est vraiment un service j’ai pas eu le temps évid évidemment de tout détailler mais qui est financé par le ministère de la Justice et cela signifie que c’est un outil de la justice et des enquêteurs pour aider aux enquêtes là où je dis que nos missions se sont élargies c’est que en en objectivant en constatant les répercussions psychologiques on ne peut pas ne rien faire c’est-à-dire que quand il y a une fracture elle est dépistée en amont des UMJ donc c’est pas à nous d’orienter vers tel service mais parfois ce qu’on ce qu’on voit aux UMJ n’a jamais été détecté et donc notre rôle c’est aussi d’orienter vers le réseau existant et également une prise en charge par la maison des femmes qui qui est un une unité qui permet une prise en charge plus complète mais les UMJ n’ont pas pour vocation à assurer une prise en charge globale sur je précise quand même qu’on a au sein des UMJ deux psychologues qui travaillent aux UMJ et dont le rôle n’est pas de faire une évaluation des blessures ou des répercussions mais de faire un suivi des victimes d’accord et donc elles peuvent voir et suivre des victimes de violence d’accord donc du coup quand je les orienté plutôt sur les réseaux d’aide France victime tout ça ça avait plus de sens que absolument voilà il y a un réseau d’intervenants auprès des victimes de violence aux femmes associatifologu le CRP qui qui sont des des des des intervenants adaptés ouais voilà par parce que du coup les personnes disaient bah voilà est-ce que je dois aller voir je dis enfin moi du coup je disais que je pensais que non donc je profitais de l’intervention pour être sûr que j’avais bien compris que mon orientation était la bonne merci beaucoup madame merci merci y a-t-il d’autres questions n’hésitez pas à lever la main à travers le les boutons qui vous sont donnés par le [Musique] zoom alors un moi j’aurais une question madame Saint-Martin du coup en l’ attendant que d’autres participants puissent se signaler et poser leur question vous l’avez dit tout à l’heure médecin légiste finalement c’est médecin de la loi vous disiez que vous étiez plutôt médecin des violences ou moi j’allais dire médecin de la justice au final enfin au service de la justice vous l’avez bien expliqué qu’est-ce que ça change en terme de pratique médicale de conditions dans la pratique médicale que d’intervenir sur de demande de la justice dans le cadre justement bah d’autorité judiciaire qui dépasse le cadre strictement médical en fait de votre pratique par rapport c’est une des conditions enfin je me trompe peut-être mais ça me semble être un des aspects assez différents des autres spécialités qu’on peut rencontrer à l’hôpital à travers bah les conditions d’indépend d’indépendance de de diagnostic réalisé par l’initiative du médecin qu’est-ce que ça change vous dans votre pratique médicale et dans votre approche des choses en fait sur le plan médical bah quand on est médecin légiste faut faire le deuil du soin c’est-à-dire que bon on peut discuter après si la prise en charge des victimes et l’orientation c’est du soin mais dans l’absolu quand je fais une autopsie c’est pas du soin la médecine légale c’est utiliser des connaissances médicales notamment la physiologie l’anatomie mais aussi le les processus mortels mais comme un chaînon d’autre chose on est un chaînon d’une enquête en fait pénale donc on est un maillon de la chaîne et ça on intervient à un moment mais on n’est jamais l’élément déterminant d’une affaire criminelle c’est un peu frustrant ça arrive qu’on découvre un crime à l’autopsie on est en général très content on le raconte d’ailleurs il y en a qui on font des livres mais c’est quand même pas notre quotidien c’est-à-dire que ça arrive quand quand on est très bon une fois par an et sinon une fois par carrière mais disons que on n’est pas dans le soin et donc les connaissances que l’on a on va pas les utiliser dans un dans une démarche de soins les jeunes qui viennent me voir externe interne enfin externe en disant je veux faire ça c’est la première chose que je leur dis je leur dis pas attention ça va être dur de travailler avec des cadavres je leur dis tu ne fra pas de soin voilà et parfois ça c’est un peu difficile c’est quand même pas pour ça qu’on s’oriente vers médecine au départ donc il faut le savoir et ça change jamais on peut des fois détecter aux UMJ une fracture qu’aura pas été vue avant mais c’est quand même exceptionnel voilà je sais pas si j’ai répondu à votre question compl conement si si je vous remercie il y a-t-il d’autres questions vous aviez une question sur l’indépendance moi je me considère complètement indépendante par rapport à la justice on est auxiliaire de justice effectivement on alors c’est on est un peu financé par la justice quand même donc ça va être paradoxal mais on est auxiliaire de justice et donc on est indépendant en tant qu’expert et en tant qu’intervenant et parfois c’est vrai que dans 99 % des cas ça pose aucun souci très honnêtement le magistrat ou l’enquêteur command dit n’a pas de pression concernant la conclusion d’une autopsie euh on a on subit jamais de pression par rapport à ça on subit des pressions par rapport à la rapidité du rendu des conclusions vraiment la pression quotidienne c’est cette espèce de de de comment dire de de flux à à respecter de des affaires qui sont très très nombreuses et de l’augmentation de l’activité judiciaire et et et des forces de l’ordre c’est ça qui est difficile à vivre au quotidien c’est pas on on m’a jamais demandé de changer des conclusions d’un rapport hein oui c’est la maîtrise du rythme ouais c’est la maîtrise du rythme oui h d’accord et et alors justement puisque vous indiquiez dans dans votre présentation en disant bah voilà le médecin légist c’est le médecin des morts mais mais pas seulement euh si c’est pas le médecin des morts il y a une idée derrière effectivement de de de constatation vous l’avez bien exprimé mais il y a aussi l’idée de relais un peu de la prise en charge c’est c’est je pense le sens de la question qui était la première question qui vous a été posée euh euh et du coup par rapport à à à la proportion très très forte en fait des des personnes vivantes que vous accueillez euh en quoi justement bah tout cela pose des défis en terme de parcours à organiser de relais à donné et puis peut-être de prise en charge plus multidisciplinaire que vous auriez sur les vivants que que sur les morts vous aviez cité tout à l’heure l’uaped le son du psychotrauma je pense évidemment à la psychiatrie en général quel défi ça pose pour votre discipline en terme d’organisation euh de la pluridisciplinarité à l’ à l’échelle d’un CHU où il y a énormément de disciplines mais aussi de manière générale avec d’autres acteurs territoriaux alors en fait bon la question est très compliquée moi je dirais que la le la première difficulté c’est le mode de révélation des violences c’est-à-dire qu’on a pas un mode de une modalité dans si je faisait un schéma du du parcours d’une victime c’est pas possible parce qu’il y a trop de modes d’entrée la révélation peut être faite par une association enfin on le voit pour les victimes qui sont orientées à la maison des femmes ou qui viennent déposer plainte ça peut venir d’une association ça peut venir du médecin généraliste ça peut venir de la meilleure amie ça peut venir de l’infirmière scolaire et avant d’arriver au aux UMJ il y a soit eu un parcours très très long euh avec plusieurs interlocuteurs le dépôt de plainte l’association de victimes donc on a des victimes qui sont extrêmement préparées à leors venu n UMJ qui savent pourquoi elles sont là qui ont leurs papi rangés dans un classeur qui savent ce qu’elles doivent dire et puis il y en a qui parfois ne enfin je dis j’ai dit qu’on voyait que les gens sur réquisition mais ça arrive que quand un urgentiste à trousseau là nous appelle parce qu’il y a une victime manifestement de violence avec beaucoup de lésion qui veut pas déposer plainte on aille pour essayer de d’améliorer enfin de faciliter la prise en charge pour nos collègues ces victimes là tout est à faire et en fait il faut cibler ce qui est difficile c’est de de cibler le besoin de la victime qui souvent est dans l’ambivalence du fait de la situation d’emprise les les victimes les plus simples c’est quand c’est les gens qui se baladent dans la rue et qui prennent un coup et qu’ ont une fracture de la mandibule par un inconnu ces victimes-l vont aller déposer plaines vont venir aux urgences vont demander leurs certificat vont être entourés par leurs proches qui vont dire c’est injuste oh là là la société devient horrible c’est victimes là vont avoir un parcours facile les victimes qui vont avoir un parcours très complexe c’est les victimes de violence chronique par un proche par un parent qui remonte à l’enfance qui vont pas oser parler qui vont pas être cru donct on va dire ah bah oui mais elle l’a peut-être un peu cherché qui vont pas être soutenu ces victimes là quand on les voit on a beaucoup de mal à cibler les besoins la dernière difficulté enfin une autre difficulté c’est qu’après quand on a ciblé les besoins bah on a parfois un manque d’accessibilité aux besoins c’est-à-dire que le le CRP qui est un service formidable le Centre Régional du psychotroma a un délai d’attente extrêmement important qui correspond pas aux besoins de la personne pareil pour la pédopsychiatrie et pareil pour un premier rendez-vous chez un psychologue donc ce ce cette difficulté d’accès qui est un peu commune à tous les tous les professionnels de santé va évidemment jouer un rôle aussi nous dans notre prise en charge et et le rôle pivot du médecin enfin est-ce qu’on peut dire qu’il y a un rôle pivot dans ces cas-là que vous venez de un peu de de décrire du médecin légiste par rapport à toutes ces ressources qui sont pas parfois difficilement accessibles mais une fois que vous avez estimé le besoin de de la personne oui on peut avoir un rôle pivot pour intégrer les gens dans un parcours mais attention moi je pense qu’on a un rôle très important de coordonnateur et de mais les médecins généralistes aussi ont des un rôle très important c’est évidemment pas le même métier mais les victimes révèlent les fait en premier à des gens en qui elles ont confiance et on sait qu’elle le révèle aux professionnels de santé et souvent le pivot dans ce parcours de prise en charge c’est souvent le médecin généraliste le médecin traitant voilà le légiste aussi mais à un stade un peu différent c’est vrai qu’on a plus facilement accès aux ressources notamment celles au sein du CHU voilà donc on on a un rôle de facilitateur et puis on a quand même une bonne idée bon moi moi je suis pas psychiatre mais je sais reconnaître une répercussion psychologique je sais reconnaître quand quelqu’un a besoin d’une prise en charge quand elle a plutôt besoin d’aller voir une association d’aide aux victimes ou ou donc ça j’arrive à le voir c’est peut-être un rôle de facilitateur voilà mais vraiment le médecin de généraliste le médecin traitant il est au centre de cette prise en charge et j’ je je soulligne aussi les que le fait que on a des difficultés avec les victimes qui sont qui habitent dans dans les zones rurales bien sûr hein c’est-à-dire que c’est c’est pas forcément parce qu’elles sont loin du CHU mais les personnes qui ont des problèmes d’accès de déplacement de moyens de locomotion vont bien évidemment avoir des difficultés pour joindre ces ces services de de prise en charge des victimes qui sont quand même très spécialisés hein et qui donc sont plutôt concentrés dans les villes principales d’un département bonjour bonjour Encore j’avais une question oui oui allez-y je vous en prie moi je suis infirmière à l’équipe de coordination de Don d’organ et donc régulièrement on peut être confronté dans notre travail quand on a une prise en charge d’un patient d’honneur d’organ de travailler avec l’IML et avec le procureur quand il y a une autopsie qui est demandée et nous je me posais comme question quand il y a un prélèvement d’organes multiples et qu’une autopsie était demandée à la suite en fait en quoi ça pouvait vous gêner ou ou qu’est-ce que vous regardez encore à la suite de l’autopsie alors ça nous gêne pas on a un protocole hein il y a des protocoles qui sont faits pour le parcours en fait de ces déessès qui sont à la fois qui qui sont à la fois donc hospital les personnes sont hospitalisées en RA il y a une mort encéphali il y a un PMO puis une autopsie euh donc bon on fait on fait une autopsie comme d’habitude il manque des organes on récupère le compte-rendu des prélèvements et puis après ça ça dépend du contexte en fait ce que évidemment j’ai pas dit parce que j’ai pas eu le temps mais c’est qu’ il y a un certain nombre d’autopsies qui se font de manière systématique dans certains cadres c’est-à-dire que quand il y a un accident de la voie publique mortelle avec un tiers impliqué c’est-à-dire en gros deux véhicules l’un contre l’autre hein et ben si une personne décède elle va être autopsiée et donc même si on connait la cause du décès après une hospitalisation longue il y aura une autopsie parce que dans la procédure va se poser des questions d’État antérieur comme je l’ai dit est-ce que il y a pas eu un malaise qui a entraîné l’accident est-ce que bon et donc il va quand même y avoir une autopsie donc c’est pas parce que on fait désolé de rentrer un peu dans les détails une autopsie avec un corps où il y a moins d’organes que elle sera moins intéressante pour autant voilà et en fait parfois le magistrat va prendre la décision de faire une autopsie pour des raisons que nous on na pas toujours et que vous vous n’avez pas c’est-à-dire ça peut être des un contexte une situation ça peut tenir à l’ID à la la personnalité de la victime ou de l’auteur c’est des éléments ça qu’on a pas toujours et donc des fois on comprend pas que le magistrat veuille pas d’autopsie ou au contraire en veuille une alors que nous on a l’impression que la cause du décès est évidente mais lui dans son enquête il a d’autres éléments vous voyez je sais pas si je répond à votre question si excusez-moi j’arrivais pas à remettre le micro oui merci ça répond bien en question parce que c’est vrai que souvent on se demand on voit pas l’intérêt des fois de l’autopsie on comprend pas alors que les choses sont claires mais oui oui en fait c’est qu’il y a des choses et puis en fait avec le recul quand on ces procédures du enfin les enquêtes durent un an un an et demi 2 ans et les questions qui vont se poser c’est un peu toujours les mêmes quand même he mais qui surgissent et c’est pas celle du début en fait et donc il faut les anticiper des fois l’autopsie est demandé en se disant tiens on pourra après se poser telle question donc on va faire l’autopsie quand même d’accord ben merci on a le temps pour encore une toute dernière question je sais pas si il y a des il y a des questions [Musique] encore non bon ben écoutez je vous propose qu’on s’arrête là du coup merci beaucoup professeur pour cette présentation intéressante qui a suscité l’intérêt je vous rappelle que du coup vous pourrez visionner cette euh conférence sur la page Youtube la chaîne Youtube du CHU qui sera également diffusé sur l’intranet euh accessible donc n’hésitez pas à diffuser aussi le lien pour que les personnes qui n qui n’ont pas pu se se connecter puisse également profiter de cette explication simple et claire pour reprendre les termes euh d’une des participantes voilà merci beaucoup encore et on vous donne rendez-vous pour un prochain mardi du fu avant l’été dont nous garderons enfin pour lequel nous garderons le le suspense sur le thème il vous sera dévoilé prochainement merci à tous et bonne journée

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