Colloque : Lumières médiatiques
    Conférence du 18 juin 2024 : Les indépendances hispano-américaines comme révolutions médiatiques
    Session 3 – Actualité et politisation

    Intervenant : Clément Thibaud, EHESS

    Retrouvez les enregistrements audios et vidéos du cycle et son texte de présentation :
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    Chaire Histoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècle
    Professeur : Antoine Lilti

    Retrouvez tous les enseignements du Pr Antoine Lilti :
    https://www.college-de-france.fr/chaire/antoine-lilti-histoire-des-lumieres-xviiie-xxie-siecle-chaire-statutaire

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    [Musique] on va écouter pour finir Clément thba qui est directeur d’études à le hesss avec une ch intitulée politique et société de l’Amérique latine entiè moment républicain entre empire et nation 1750 1900 donc maintenant après avoir voyagé à l’intérieur de l’Europe on va aller en Amérique latine dans une perspective Atlantique euh Clément s’intéresse particulièrement aux indépendances hispano-américaines au républicanisme et aux circulations d’idées et de personnes qui lui sont liées entre Europe et Amérique hispanique tout au long du 19e siècle dans une perspective d’histoire sociale et culturelle du politique à l’échelle océanique et globale il s’attache à décrire l’inscription du monde libéro-américain dans un âge de révolution Atlantique débordant les cadre impériau espagnol ou portugais euh comme on peut l’apprécier dans le dernier livre qu’il a dirigé paru l’an dernier intitulé l’Amérique latine embrasée de siècles de révolution et de contre-révolution merci merci beaucoup Gabriella et merci beaucoup aux organisateurs aux organisatrices de m’avoir invité sachant que j’allais pas parler du 18e siècle j’allais pas beaucoup parler de lumière je vais m’efforcer de parler des des médias mais jeen suis pas un spécialiste en plus je parle l’an dernier et puis j’ai perdu mes lunettes à foyer progressif et donc ça va être très compliqué pour pour moi alors quand les les les organisateurs du colloc m’ont proposé ce ce sujet évidemment ça m’a fait penser à une thématique ou un fait de fait qui qui qui est très présente dans l’historiographie latino-américaniste du 19e siècle et notamment de la période des indépendances 1810 1830 c’est le fait que en 1810 il y a véritablement une sorte de rupture très très profonde totale dans dans le le champ médiatique c’est-à-dire qu’on voit apparaître des dizaines de journaux on voit apparaître paraître et circuler des milliers de feuilles de TR Act d’affiches qui sont collés il y a véritablement une sorte d’ouverture d’un espoace public politique et imprimé torrentiel pour utiliser le mot d’un d’un ouvrage très connu modernité et indépendance écrit en 1992 sur ce sujet et donc la la question précisément c’est de d’interroger la dimension médiatique de cette révolution de de l’imprimé qui accompagne une autre révolution qui est celle des des indépendances latino-américaines euh révolution d’autant plus forte qu’elle va qu’elle qu’elle contraste avec ce que vient de de de de présenter euh euh mon prédécesseur qui est que dans le cadre euh hispanique et notamment dans le cadre colonial hispanique de l’Amérique hispanique il y a des contraintes très fortte dans la publication la présence de l’Inquisition de l’index euh une censure des livres avec un juge de l’imprimerie ou des juges de l’imprimerie qui sont présents aussi dans les espaces coloniaux et qui veillent précisément on va dire à une certaine clôture d’une publicité catholique et royale d’autant plus que les étrangers sont interdit sur ces territoires et donc que la l’expression publique avant 1810 avant les révolutions et avant la liberté de la presse est extrêmement contrainte alors à part partir de là évidemment trois cavates vont s’imposer le premier c’est de rappeler on va dire le contexte social et politique de ces espaces alors moi je vais plutôt développer l’espace du nord de l’Amérique latine qui correspond aujourd’hui à la Colombie au Venezuela à l’équateur et au Panama que j’ai étudié dans un un ouvrage qui s’appelle libérer le le nouveau monde mais je vais essayer d’élargir un petit peu la focade à la à l’Amérique du Sud et peut-être parfois au Mexique si je si je le peux euh il s’agit euh cette révolution médiatique va effectivement construire de nouveaux collectifs modernes des publics composés d’individus qui vont lire qui vont réfléchir euh et cette cette création évidemment elle va raisonner elle va entrer en dialogue avec la grande nouveauté de l’époque qui est précisément l’établissement de constitution libéral qui sont fondés sur la souveraineté populaire et donc sur l’idée de la citoyenneté une citoyenneté justement qui postule l’idée d’individu et ça c’était une des entrées de l’historographie latino-américaniste finalement comment l’individu à la fois comme figure abstraite mais aussi comme une figure qui est présente peut-être dans ces pratiques de lecture et de sociabilité va s’imisser au sein d’une société ou deux sociétés qui lui sont particulièrement hostiles puisque alors là j’utilise des catégories extrêmement massives et je m’en excuse ce sont à la fois des des sociétés d’Ancien Régime qu’on pourrait décrire comme des sociétés corporatives où la dimension des corporations territoriales des cités à partir desquelles c’est organisé la colonisation espagnole est extrêmement présente et tout au long aussi du 19e siècle à l’époque républicaine ces cités ces municipalités qui sont tenues souvent par des aristocraties locales sont une émotion communautaire du social qui sont extrêmement fortes et puis la société se décline en différents corps et corporations et ces corps et corporations incluent également la dimension on va dire plus proprement coloniale puisque les Indiens constituent une corporation la République des Indiens les blancs constituent une autre Corporation la République des des Espagnols mais c’est aussi une société coloniale qui est complexe euh dans la mesure où elle ne correspond pas au modèle des îles à sucre on va dire français et et britanniques il y a trois siècles de colonisation un métissage qui est souvent très très important et et de fait la description corporative traditionnelle ne suffit pas à décrire ces ces sociétés qui sont aussi segmentées selon un concept qui apparaît dans les années 1780 et qui est beaucoup utilisé dans l’espace que j’étudie le vézuela et la Colombie qui est le concept de classe qui est sans doute emprunté de à la physiocraassie et qui rapporta dans ce contexte- làà à des classes de couleurs les classes de couleurs les classes des blancs les classes des pardos c’est-à-dire des afrodescendants de de peau relativement claire morenos un peu plus foncé negros un peu plus sombre de peau un peu plus noir de peau et aussi les les indos qui constituent une classe dans une vision qui est plus conflictuelle du social et ça cette description émerge et apparaît dans dans l’espace à ce moment-là et cette cette révolution médiatique évidemment si elle a lieu elle se déroule dans une chronologie aussi qui voit se transformer cette société on va dire de corps et de classe de couleur ou cette société coloniale avec des par particularité que que que que traduit qui essaie de représenter en 1858 un peintre péruvien qui s’appelle Rodrigo lasso dans un un tableau qui est intitulé intitulé l’égalité devant la loi com prend assez bien 1858 c’est l’époque de réforme qu’on appelle réforme du milieu du 19e siècle qui sont des des réformes libérales laabition de l’esclavage l’abollition des statuts particuliers des Indiens qui étaient encore distingués dans du point de vue fiscal et là on voit quelques années après ces ces réformes euh deux servantes une servante noire une servante amerindienne qui joue avec le seorito c’est comme ça qu’il est souvent décrit dans l’exégèse de ce tableau le petit monsieur petit maître de cette maison aristocratique liménienne il joue un jeu un jeu de cartes et on voit ici les les ambivalences précisément de la transformation de ces constitutions de de ces républiques euh vis-à-vis de leur héritage colonial et impérial avec ce principe effectivement qui ne sera plus jamais renégocié d’égalité devant la loi l’idée d’une citoyenneté de tous les libres de tous les libres quel que soit leur couleur et puis évidemment les héritages sociaux et culturels de de l’époque coloniale qui constitue qui continue pardon à structurer la la société et ses différentes pratiques c’est pourquoi enfin ce qui est intéressant je pense dans ce cadrel de cette transformation républicaine du société coloniale le critère qui a été adopté pour on va dire distinguer la citoyenneté politique n’est pas tellement le le le la aspect sensitaire qui existe dans certains pays mais en général le sens est très bas ou il n’existe pas du tout comme dans ou très très très bas ou ou n’existe pas comme dans le Rio de la Plata c’est un suffrage qui est capacitaire c’est le le le fait de savoir lire et écrire qui est déterminant donc si vous voulez la question de la révolution médiatique elle est directement engagé dans la question évidemment de la définition de la citoyenneté une définition de la citoyenneté évidemment qui est aussi problématique parce que ce critère capacitaire il est dérogé souvent tout au long du 19e siècle au Pérou le fait de savoir lire et écrire est exigé pour les électeurs mais il est dérogé pendant 10 ans 20 ans le temps que les Amérindiens ou que les affranchis aprè àire jusqu’en 1896 et après il il s’appliquent il y a des pays qui laissent voter les minorités comme on disait au début du 19e siècle de classe et de couleur jusqu’à la fin du 19e siècle et qui ne les font plus voté par la suite en appliquant ce cette clause capacitaire c’est le cas du Brésil le deuxième point c’est une très grande précarité matérielle donc là on a des coordonnées qui ressemblent à l’Espagne c’est-à-dire il y a très peu d’imprimeries ces imprimeries existent dans les plus grandes capitales comme Mexico comme Bogota comme buenoser mais il y a des espaces antiers qui sont souvent très riches on va dire très pospèr comme le oputérou avec les mines du potussi qui n’ont pas du tout d’imprime jusqu’à la Révolution le Chili n’a pas d’imprimerie la Colombie n’a pas d’imprimerie le Venezuela n’a pas d’imprimerie ça fait beaucoup beaucoup d’habitants des millions d’habitants qui sont concernés par cette absence là à quoi s’ajoute le rôle de la distance des chemin il y a 500 lieux entre buenosire et le pot ai c’est extrêmement éloigné donc comment constituer un publicque quand il n’y a pas la capacité matérielle justement où c’est extrêmement difficile ça prend beaucoup de temps d’acheminer euh les journaux les ouvrages les imprimés donc il y a une dimension temporelle qui est extrêmement importante et que les historiens latinaméricaniste euh ils en tiennent compte énormément et vous avez euh aussi la question de la langue qui est importante dans la question des publics puisque vous avez beaucoup de populations non seulement elles ne savent pas lire mais elles ne parlent pas non plus espagnol donc ça pose une question qui s’est posé au révolutionnaire comme vous allez voir si j’ai le temps de terminer parce que je vois que je prends beaucoup de temps et puis il y a il y a il y a aussi d’autres points un petit peu plus anecdotiques par exemple quand Camilo Torres alors je vais citer des noms que vous ne connaissez pas un révolutionnaire néogranadin bien connu en Colombie reçoit l’encyclopédie de didroid d’Ambert il se plaint beaucoup parce qu’il lui en manque un volume déjà c’est très difficile d’acheter les livres ils sont très chers ils sont très difficiles à obtenir parce qu’il y a la censure il arrive à les obtenir quand même et puis ils sont rongés par des veres tropicaux el comeren donc la question de la chaleur de l’environnement joue beaucoup aussi dans cette matérialité euh on va dire de de de l’espace euh de de médiation imprimé et puis le le 3oisème point qui est important est sans doute euh un héritage de du monde hispanique euh qui qui est la tension entre les opinions pluriel et l’opinion au singulier alors les opinions au pluriel c’est celles qui sont exprimées dans les journaux qui qui sont publiés dans les pasquins dans les feuilles à la main qui vont proliférer effectivement donc vous avez des expressions individuelles qui sont très très fortes mais il y a une autre définition d’opinion euh qui désigne non pas on va dire la fin d’un processus de délibération mais son origine parce que c’est un monde qui reste référé à une sorte de vérité politique qui est le reflet de quelque chose de de divin il a il y a dans toute situation politique une seule opinion bonne et c’est pourquoi on doit fixer l’opinion collectivement et cette fixation de l’opinion c’est plus la reconnaissance collective de la bonne décision de la bonne opinion aux singulier et tous ceux qui ne la reconnaissent pas dans les moments révolutionnaires les plus durs sont exilés en général de la communauté politique c’est pour ça pourquoi je dis que l’opinion est à l’origine de la délibération et pas à la fin ce que ce que les les les citoyens assemblés sur les places ou même les publics lisant doivent reconnaître c’est une sorte de vérité politique qui rend si vous voulez euh difficile on va dire l’acceptation de la pluralité des mondes de sensés de valeur qui est propre au libéralisme et pourtant on appelle ça des révolutions libérales alors je vais essayer d’aller un petit peu plus vite en revenant en faisant quelques remarques sur alors je les ai pas mise dans le dans le bon sens quelques remarques sur euh on va dire euh le le le le la la structure de la sphère publique avant la Révolution alors cette structure elle est fortement contrainte comme je l’ai dit elle est fortement contrainte parce que il y a une vigilance très forte des autorités avec évidemment des passes droit avec des accommodements avec des négociation le fait que les responsables de la censure sont aussi un peu des bibliothécaires qui ont des collections de livres interdits et que il donent des licences aux uns et aux autres pour pouvoir lire tel ou tel ouvrage ça je pense que c’est quelqu quelque chose qui qui est bien connu il y a eu néanmoins des enquêtes de l’Inquisition à Caracas des travaux là-dessus en 1778 et une seconde en 1806 à l’occasion d’un premier soulèvement de Francisco de Miranda qui a essayé de soulever la la terre ferme Caracas et la pêche aux livres interdits est assez intéressante parce que on voit que la plupart de ces ouvrages sont des ouvrages français le plus souvent traduit en espagnol mais pas toujours et on a la bibliothèque un peu classique quand on pense aux lumières Voltaire renal montesquieux Fleury il y a aussi Flon qui apparaît en 1778 la saisie de ces ouvrages relève d’une accusation qui est assez grave qui est appelée l’hérésie formelle c’est-à-dire intentionnelle externe qu’elle ne concerne pas le fort intérieur et public et en 1806 euh une nouvelle enquête est donc diligentée à à Caracas et là on se rend compte d’un fait qui est assez intéressant c’est que l’ouvrage qu’on va retrouver le plus souvent au sein de particuliers qui sont de différents groupes sociaux vous avez évidemment des gens qui sont des procureurs de la Cour des comptes des régie d’or c’est-à-dire des conseillers municipaux différentes autorités vous avez aussi des domestiques qui qui font partie de la liste le livre qui est le plus lu c’est la nouvelle Éloïse de de Rousseau et puis à côté de ça évidemment Rousseau kiaac Robertson Voltaire philangerry et l’encyclopédie qui sont saisies à cette occasion alors bon tout ça relève disons on va dire de faits qui sont qui sont bien connus je voudrais juste insister sur le fait que la décennie 1790 euh et là ça ça ça rejoint ce que disait Roberto va un petit peu changer la donne dans la mesure où on peut considérer que l’espace que je connais le mieux donc le le le nord de l’Amérique du Sud est une frontière de la Révolution française au même titre que le Pays-Basque la Catalogne euh pourquoi parce que vous avez en grand grande partie de l’arcantiller qui est révolutionné à la suite ben de la révolte des esclaves de la Révolution française de ses échos dans la région de la révolte de 1781 11 à Saint-Domingue et d’un ensemble de faits qui sont corrélés justement à ce moment révolutionnaire ça peut être des révoltes d’esclaves ça peut être des conspirations ça peut être des révoltes fiscales mais qui font référence aux événements en cours dans les anti françaises ça peut être des complots ça peut être des révoltes anti-anglaises parce qu’il y a la dimension de la guerre aussi qui est extrêmement importante et donc un certain nombre de minorité se soulèv en un plan en français contre les Britanniques euh notamment à la à la grenade par par exemple et dans ce cadre là il y a une sorte de peur obsidionale des autorités espagnoles qui relève de deux catégories principales le premier c’est les papeles siciosos les papiers sédiicieux et d’origine française ou franco-caribéenne on va dire et le deuxème c’est les negros franaises qui ont été par ailleurs étudiés qui sont considérés comme des AG des agents d’une contagion révolutionnaire extrêmement extrêmement grave donc une des thèses que je défendrai volontiers c’est que dans les années 1790 ce construisent des contrepus qui évidemment sont secrets ou discret et ces contrepus vont relier des groupes assez différents les les uns des autres mais qui sont intéressés par les événements de la Révolution française et les textes de la Révolution française qui a le qui qui ont euh qui a qui est en cours à à ce moment-là non pas qu’il soit forcément révolutionnaire mais qu’il y trouent aussi des éléments idéologique culturel qui leur permet justement de pousser vers une réforme de la monarchie qu’il qu’il estime euh nécessaire et pour évidemment les les esclaves et les libres de couleurs les libres de couleur aller vers l’égalité avec les blancs et les esclaves la libération la libération de leurs conditions donc ici vous avez par exemple un un texte qui a été traduit par un apothicaaire Pardo c’est-à-dire on va dire noir mais de couleur de peau basanée c’est souvent la traduction qui qui est donnée en avril 1794 et c’est un texte de Robespierre euh le nouveau manifeste de la République française à tous les peuples du monde le 18 novembre 1797 donc là on est un peu dans des pratiques on va dire de circulation de manuscrits qui relèv vraiment de typique de de des sociétés anciennes de l’ancien de l’ancien régime mais néanmoins on qui est intéressant c’est de voir la rapidité de la circulation et sans sans doute par le truchement de saint-doming des antifrançaises révolutionnées et ce texte va intéresser un apothicaaire Pardo mais aussi des marchands basques qui luttent contre l’exclusive coloniale qui veulent faire de la contrebande de cacao plus facilement donc il y a différents intérêts qui sont en jeu et ce texte qui est extrêmement républicain antimonarchique et est traduit on relâche à cette époque là facilement Thomas cardosso qui est inquiété parce que c’est un Pardo et donc il ne comprend pas ce qu’il est en train de recopier et et de fait là il y a il y a pas vraiment de problème le problème commence à se poser et là on est dans une chronologie inversée avec celle de celle de de de Roberto c’est que le cordon sanitaire de Florida Blanca il n’a pas été appliqué en fait dans les espaces coloniaux que j’étudie que je connais pas du tout on parle de les meutres réveill on parle de la prise de la Bastille on parle de tout ce qui arrive des assemblées révolutionnaires de la violence populaire ensuite on va parler de la guillotine de Marie-Antoinette évidemment de la décapitation de Louis XV et de fait la fermeture de cette discussion sur la Révolution française elle se produit lorsque ce personnage Antonio narinho un bogotan receveur d’dî de bogoa membres du conseil municipal faisant partie des élites pas particulièrement révolutionnaires ose pour la première fois à traduire et imprimer la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 donc là vous avez toutes sortes de thématiqu sur la modernité du Colonial c’est-à-dire que ce la première impression des droits de l’homme et des citoyens ne se fait pas en Espagne elle se fait à Bogota dans une ville qui fait 20 à 30000 habitants évidemment ça va déclencher une réaction très très féroce de la part de de l’audience de de Bogota et ça ça va complètement fermer cet espace de discussion qui passait par l’intermédiaire notamment des deux ou trois du Journal des deux ou trois journaux qui étaient publiés dénamment on va plus parler que du quinina des sciences des serpents la géographie et plus on va plus parler de de politique du tout dans dans dans cet espace là alors pour pour résumer cette question des des contrepuicités que je ne peux pas que je ne peux pas développer mais qui concerne des publics divers ça peut concerner les élites on va dire locales comme Antonio narinho qui s’intéresse à ces idéeslà et disons vous pouvez me croire peut-être sur parole mais ce qui les intéresse précisément c’est l’égalité de droit entre les différents territoires de la monarchie espagnole c’est plutôt ça qui qui qui va les intéresser dans ce qui se passe au cours de la Révolution française et puis vous avez aussi des contre publicqus on va dire que d’esclav alors ça passe par la recirculation peut-être de texte mais aussi d’objets vous avez des prisonniers saint-domain qui arrivent sur les côtes du Venezuela qui arrivent sur les côtes de la Colombie actuelle qui vont faire transmettre des monnaies des montres des qui sont considérés un texte bien connu de de la l’audience de de Caracas comme des hiéroglyphes incompréhensibles voilà c’est un petit peu le ce qui est dit de de la Révolution et puis vous avez aussi d’autres circulations qui sont peut-être plus amusante alors c’est très long et je vais vous épargner cette lecture mais on voit que vous avez un jeu des puissances dans l’île de la Trinité qui se trouve à l’est du Venezuela qui depu 1797 est aux mains des Anglais les Anglais vont publier des déclarations des droits de l’homme des exemplaires du contrat social des bulles du pape Pissis qui excommunie la la nation française et pour essayer et puis les lettres d’un Espagnol américain de Juan Pablo biscardo et Gusman un jésuite expulsé en 1767 qui prône l’indépendance pour les pour les pour les disséminer sur le continent et ce qui est intéressant c’est la réaction alors je sais pas si l’histoire est vraie je sais qu’elle est vraie parce que il y a d’autres sources qui recoupent le fait que les Britanniques vont essayer de faire circuler des papier sédiicieux au Venezuela justement pour fragiliser le gouvernement local mais ce qui est intéressant c’est c’est la réaction du euh de l’épicier hein qui est ici mis en scène par un naturaliste français d’oction laaves euh il faut avouer ajoutter à ce créol homme d’un sens exqui que les ministres anglais sont aussi perfides qu’inconséquent il nous envoie des égrit démocratiques pour nous inspirer cet esprit tandis que N guerre il faisait la guerre la France sous prétexte de s’imposer à ce qu’elle établit chez elle cette forme de gouvernement qu’ils veulent en quelque sorte nous forcer d’adopter ils sont protestants ils nous envoient des bulles du PAP contre les Français pour nous inspirer de l’horreur de pour cette nation il faut en vérité qu’il nous prennent pour une race d’homme bien stupide pour croire que nous pouvons laisser nous laisser prendre à de tels pièges voilà donc toujours évidemment euh la la circulation d’idée ne vaut pas forcément réception à critique parmi les gens du peuple alors j’en passe à ma deuxè partie sur la révolution autonomiste de 1810 et cette révolution autonomiste de 1810 en fait elle est double c’est une révolution qui a lieu en Espagne d’abord une révolution libérale contre l’occupation française mais qui va s’acheminer qui va constituer former une constituante qui va adopter une constitution libérale la constitution de cadx qui sera promilié en 1812 d’une part donc vous avez une révolution libérale en Espagne pu du côté de l’Amérique hispanique vous avez des gouvernements autonomes qui deviennent ensuite indépendants dans l’espace du nord de l’Amérique du Sud qui commence à se constituer également en 1810 et le le le fait important qui va beaucoup raisonner c’est les deux d’abord le décret d’une d’une d’une de la de la de laagin enfin de de l’Assemblée constituante qui abolit les le juge des des imprimeries mais avec un certain nombre de limites évidemment et l’article 371 de la constitution de Cadix de 1812 qui établit la liberté de la presse avec un certain nombre évidemment de limites comme toute loi de liberté de la presse et à partir de là vous allez avoir une véritable explosion explosion je vois que j’ai trop ouais j’ai pas du tout calibré euh mon euh mon truc une explosion du nombre de d’imprimés alors que vous aviez 40 titres périodiques dans toute l’Amérique ibérique pour 13 millions d’habitants et ces 40 titres périodes avant 1810 et la plupart de ces titres avaient entre 100 et 200 abonnés donc c’était vraiment euh un public extrêmement restreint sauf en Nouvelle-Espagne vous avez parfois quelques milliers euh aux États-Unis à la même époque en 1810 vous aviez 366 journaux pour 7 millions d’habitants et chaque journal avait 500 abonnés payants en moyenne donc ça fait un contraste quand même qui est très très important euh vous avez une véritable explosion donc on a pu compter de 1810 à 1830 vous avez 360 journaux au Mexique 230 au Chili 180 au Rio de la Plata au Brésil 180 et vous avez ici moi j’en ai fait le compte en Nouvelle-Grenade vous en avez 33 entre Santa Fe carartagena acas qui vont être publiés et là c’est un véritable choc alors ici vous avez un des acteurs des des indépend qui s’appelle bisente pasos Kani qui est un un amerindien un curé ou qui est polyglote qui fait partie de la noblesse indigène de de la pass il parle français anglais espagnol portugais aimara quechu et qui écrit très bien le latin également qui Ava tre un traducteur important et il bon il traduit le choc qui est cette ouverture de 1810 parce que il va publier un journal à buenosire ceux qui sont nés ont été éduqués dans les pays où l’imprimerie est un art mécanique comme un autre ne peuvent avoir aucune idée des sensations qu’un colon espagnol ressent pour la première vue à la première vue d’une presse imprimé pour ma part bien qu’ayant fait mes études dans le principal collège du Pérou je n’ai jamais vu de presse imprimé jusqu’à mon arrivée de abuenoser il y a environ 9 ans donc ça fait en 1810 animé par la vision de cette admirable invention j’ai cru voir dans ces les caractères muet les types la source de cette lumière qui avant longtemps éclaterait et dissiperit les nuages du despotisme qui assombrissent l’horizon de mon pays Bienaimé ici vous avez un discours républicain pédagogique typique qu’il va tenir et qui va le vraiment structurer ses ses positions politiques alors je comme j’ai pas beaucoup de temps j’ai 3 minutes je vais aller très vite je suis désolé j’ai j’ai fait beaucoup de temps pour la la contextualisation euh mais vous avez une multiplication de de petits journaux souvent de de quatre pages certains sont des traductions vous avez une presse d’opinion qui va se diffuser très vite la bagatella de de narinho qui avait traduit les droits de l’homme et du cityens dans un une tonalité extrêmement voltaienne euh vous avez la multiplication des des imprimeries qui sont acheté le plus souvent dans les caraïes et c’est les premiers imprimeurs sont toujours des étrangers c’est souvent des des nordaméricains des Britanniques ou des Allemands ils ont des noms Andr Rodrig par exemple qui publie le Coro de Orinoco et vous avez évidemment tous les les actes officiels qui sont désormais imprimés et communiqués largement alors on a peu d’idées sur le tirage mais un des points qui qui reste quand même très structurant tout au long du 19e siècle de cette révolution médiatique tronquée on va dire c’est que eu égard aux faibles capacités techniques ben des imprimeurs et des imprimeries qui ont des des grandes limites beaucoup on va dire de publicistes puisque les publicistes naissent à cette époque-là vont publier aux États-Unis ou en Europe et notamment en France vous avez beaucoup beaucoup d’ouvrages en espagnol une librairie en espagnol qui est publié qui est publié en France et ça commence à l’époque des indépendances ici le triomphe de la liberté sur les despotisme en premier écrit républicain de de ROSO et l’histoire de la révolution de Colombie je vais pas déborder alors ce que je voulais dire c’est que dans la segmentation justement de cette et les limites de cette révolution médiatique il faut parler des des des taux d’alphabétisation euh qui qui qui a un gros problème historiographique parce que on lit beaucoup de choses et finalement on est sûr de rien donc sur la Nouvelle Grenade j’ai lu que le pourcentage des lisants écrivants était de 1 % j’ai entendu que à buenoser où j’ai lu en 1830 c’est 40 % de la population qui pouvait déchiffrer euh des des des ouvrages évidemment il y a une communication par l’oral qui qui existe il faut rappeler que au Mexique à la fin du 19e siècle il y a 11 % de la population qui sait de lire et écrire donc on est on est vraiment euh on a des des taux d’alphabétisation qui sont extrêmement extrêmement faibles mais euh néanmoins ce qui qui plaide en faveur justement de l’importance de cette révolution médiatique et notamment par l’imprimé c’est le fait que un certain nombre de révolutionnaires vont prendre la peine de traduire ben des proclamations des constitutions des déclarations d’indépendance dans ce que les gésuit appelaient les langues générales qui ont qu’ils ont contribué à diffuser en Amérique du Sud laimara le quechchua le guarani et pasus Kani qui par ailleurs a raisonné sur la liberté de la presse et sur l’opinion publique et un des des grands traducteurs notamment il a traduit l’acte d’indépendance de 1816 qui est adopté au congrès de tguman en Argentine il a publié en aara et en quetchoa pour qu’il puisse être communiqué etlu aux communautés des haut plateaux zandin alors euh je voulais juste euh dire que vous avez ensuite une on va dire que cette révolution médiatique il faut l’envisager sur tout le 19e siècle peut-être même s’il y a une sorte de Big Bang en 1810 et c’est c’est beaucoup plus beaucoup beaucoup plus lent et l’apparition de nouveau collectifs modern en fait prend du temps notamment par exemple une presse qui est une presse plus populaire de tonalité socialiste qui est alors c’est le mot espagnol qui me vient mais qui qui qui est dirigé qui est destiné pardon aux artisans des villes ça commence en 1838 à Bogota pas avec ce ce titre elle ano et c’est surtout les révolutions de 48 qui vont faire que cette presse démocratique qui met au cœur de ces préoccupations l’idée démocratique va se diffuser vous avez une presse aussi afro Argentine destiné et écrite par des descendants d’africain notamment buenoser c’est pas le cas partout mais qui commence seulement dans les années 1850 et qui va prospérer jusqu’au début du 20e siècle et puis vous avez aussi d’une presse féminine mais qui apparaît seulement dans les années 1870 alors je voulais terminer sur un un des usage important parce que avec cette révolution on va dire de de l’imprimer apparaissent de nouvelles pratiques politique qui pose la question justement de du lien entre révolution médiatique et violence et politisation et et notamment politisation une politisation qui est pas forcément référée à des publ qui serait l’addition arithmétique des différents lecteurs mais qui seraient des révolutions d’un type plus communautaire plus corporatif qui engagerait justement le la prise de position de collectivité de communauté et c’est typiquement le cas du PRCI miento pr miento c’est pas un coup d’état c’est pas un PCH c’est le fait qu’une communauté territorialisée un poblot en espagnol va prendre position dans une circonstance donnée derrière ses autorités en général mais pas toujours et c’est prononci de poelo c’est un phénomène de communication aussi politique puisque on les imprime pour qu’ils soient diffusés aux autres villages aux autres communiqués pour qu’ils prennent à leur tour position et pour qu’il y ait des formes d’agrégation fédérative dans le cadre de soulèvement et de révolution alors je m’arrête là mais c’est aussi un phénomène de nouvelle visibilité je voulais terminer là-dessus nouvelle phénomè politique un nouveau régime de visibilité des positions politiques à travers justement l’imprimerie puisqu’on voit que en général dans tous les PR miento on a la liste de tous les signataires ici ce PRCI miento est relativement de marakaibo et et un peu aristocratique puisque ce sont les différentes autorités qui signent et vous avez des miento très populaires ou des gens de petits villages de petites communautés merindiennne vont signer souvent avec une croix mais alors là il y a pas de visibilité quand il signent avec une croix mais mais on met leur nom et on met ils ont signé avec une croix donc il y a voilà un un nouvel une nouvelle pratique qui découle justement de de de de de l’existence d’imprimerie et du fait que d’orénavant la question de de l’imprimerie en en politique et est fondamental euh et ici vous avez une petite discussion à propos de l’abolition de l’esclavage dans la petite ville de Kali en Colombie euh avec un un un tract on va dire abolitionniste en 1843 47 pardon qui s’appelle contrebande de chair humaine et une une réponse des propriétaires du du lieu donc je pense que j’ai terminé sur mon temps je ne conclus pas je sais que vous êtes fatigué vous avez évidemment passé une longue journée je vous remercie de votre attention [Applaudissements] [Musique]

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