Explosion du port de Beyrouth en 2020 : ce que les Libanaises ont perdu • FRANCE 24

Le 4 août 2020, le port de Beyrouth explosait. La journaliste et autrice Dalal Mawad vivait alors encore au Liban et elle a ressenti, à 17 km de la capitale, la violence de l’explosion. Elle raconte cet énième traumatisme pour le pays dans “All she lost”, un ouvrage qui revient sur les multiples plaies du Liban par les yeux et les témoignages des femmes.

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[Musique] bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans cette nouvelle édition d’actuel en août 2020 le port de beyouth explosait la journaliste et autrice Dalal mawad y était elle nous raconte cette 1è traumatisme pour le Liban à travers des témoignage de femmes dans hchilost et puis nous irons aux Philippines dernière état avec le Vatican où le divorce est interdit c’était une promesse électorale pourtant du président Marcos aujourd’hui les institutions avancent mais bien lentement le Liban est un de ces pays où les traumatismes s’accumulent génération après génération des guerres des crises politiques et économiques et c’est sur ce Terrero de violence mal digérée qu’ a eu lieu l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth plus de 220 morts plus de 6000 blessés des cicatrices qui ne guér on sans doute jamais Dalal mawad bonjour merci d’être avec nous vous êtes journaliste vous êtes l’autrice donc de ce livre h chilost où vous donnez la parole aux femmes vous parlez donc de cette explosion du port de Berouth le Liban a pourtant connu bien pire dans son histoire plusieurs guerres notamment pourquoi vous êtes intéressé à cet événement là en particulier au fait beaucoup de témoignages beaucoup de Libanais disent que l’explosion de Beyrouth était inédite même par rapport à la guerre civile et que ce qu’ils ont vu ce jour-là était encore pire que ce qu’ils avaient vécu ou survécu pendant pendant la guerre mais je dirais que c’est un jour qui a changé la vie de tous les Libanais et c’est surtout ce sentiment d’injustice pourquoi ce qui s’est passé c’est passé pourquoi on est on a été tué dans nos maisons pourquoi le port d’une ville a explosé pourquoi il y avait de l’ammonium qui était dans le port d’une ville pendant plus que 7 ans c’est ce sentiment d’injustice de criminalité qui vient de la classe politique libanaise qui est derrière cette explosion peut-être pas seul mais vraiment qui est responsable et qui vit aujourd’hui dans une impunité totale malheureusement et vraiment l’explosion c’est un peu l’histoire qui se répète parce que comme vous avez dit les Libanais ont survécu à beaucoup de crises beaucoup de conflits et la guerre civile et ça revient cette violence revient à chaque fois et c’est là impunité encore une fois à propos de violence de guerre comment vous vivez la situation actuelle avec Israël bon euh malheureusement le Liban aujourd’hui est en train de vivre encore une autre guerre Israël a utilisé le phosphore blanc il y a une destruction de l’agriculture le Liban est un pays effondré c’est il est en train de vivre une des plus graves crises économique depuis le 19e siècle on ne peut pas se permettre d’être en guerre quoi que ce soit parce que on est on n’ pas cette capacité on a un problème d’infrastructure on n’ pas d’électricité on n’ pas d’eau euh aujourd’hui les Libanais n’arrivent pas à acheter les médicaments donc vous vous imaginez dans quel état ils sont et avec cette guerre qui qui euh qui est au sud du Liban aujourd’hui le vrai risque d’une conflagration d’une d’une guerre répandue est très très inquiétant avec hchilost vous avez donné la parole aux femmes pourquoi vous êtes intéressé aux femmes en particulier est-ce qu’elles ont des témoignages différents de ceux des hommes vous savez je suis journaliste je suis une femme et j’ai beaucoup travaillé avec les femmes pendant ma carrière au Moyen-Orient et je trouve que vraiment elles ont des récits très très puissant à chaque fois et c’est parce qu’elles ont pas toujours l’opportunité et la chance de raconter leurs histoires ils ont pas c cette cette espace euh de sécurité sécurisé pour pour raconter leurs histoires il est temps de donner la parole à à ces femmes et de leur permettre d’écrire leur leur histoire et j’étais vraiment aussi euh très touché inspirée par ma ma grand-mère ma grand-mère elle a perdu son mari en 1958 et l’homme qui a tué son mari c’était après un massacre politique et familial des des clans dans mon village alors que mon grand-père n’avait rien à voir avec ce massacre elle l’a elle a vu elle a vécu dans cette injustice aussi comme ces femmes qui ont survécu à l’explosion parce que l’homme qui a tué son mari n’a pas été en prison parce qu’il y avait un homme politique qui l’a qui l’a protéger et donc j’ai vraiment vu ma grand-mère dans ces femmes et j’ai j’ai voulu leur donner une une voix comme quoi je donnais une voix un peu à à ma grand-mère qui n’avait pas aussi cet espace et l’opportunité de parler de de sa peine et de cette injustice dans laquelle elle a vécu toute sa vie vous donnez la parole en fait aux survivantes à celles qui tiennent debout malgré tout vous parlez d’ailleurs dans votre livre du mythe de la résilience la résilience ça n’existe pas au Liban non je pense pas que c’est de la résilience il faut pas confondre la résilience avec la force ou peut-être l’endurance ça les femmes et les Libanais l’ont bien mais pour moi les résilience c’est la capacité des êtres humains à surmonter une difficulté une crise et aller vers quelque chose qui est mieux et non non pas se conformer et s’adapter au mal aujourd’hui les Libanais ils normalisent la crise économique ils normalisent l’impunité et le mal dans lequel ils sont en train de de vivre je pense que c’est la classe politique qui est résiliente c’est pas les Libanais vous dites vous-même d’ailleurs que vous avez quitté le Liban après l’explosion du port de Beyrouth oui c’est ça euh j’ai vu la terreur dans les yeux de ma fille qui avait ans et j’ai voulu vraiment arrêter ce cycle de violence euh moi-même j’ai j’ai vécu à la guerre civile j’ai survécu à la à la fin de la guerre civile je suis je fais partie de la Génération d’après-gerre mes parents mes grands-parents on a vécu ces cycles de violence et quand j’ai vu les vraiment la terreur dans les yeux de de ma fille je me suis dit ça y est la seule façon de la protéger c’est de quitter le Liban et de venir en France là où je pourrais la protéger où elle pourra avoir ses droits en tant que femme en tant qu’être humain et et où il y a au moins de la justice si jamais on lui fait du mal je sais que je pourrais trouver la justice alors que col Liban on meurt et rien ne se passe merci beaucoup Dalal mawad d’être venu sur le plateau d’actuel on peut retrouver tous ces témoignages poignants parfois difficile dans votre livre all sheost donc sur l’explosion du du port de Berouth en 2020 en 2022 l’élection de Ferdinand Marcos représentter un espoir pour les milliers de personnes qui cherchent à divorcer mais aux Philippines seul pays avec le c’est interdit et bien le mariage peut finalement se transformer en enfer conjugal sans échappatoire un projet de loi est bien en discussion il pourrait être adopté d’ici 2025 ce serait une révolution pour ce pays ultra conservateur où l’Église catholique pèse encore lourd sur le monde politique reportage salut Cécile entre comment vas-tu ça va ces deux femme partage la même souffrance celle d’avoir épousé un homme violent si le mari de Cécile est mort en 2017 avelina est toujours officiellement marié à son bourreau car au Philippines le divorce est interdit il m’a frappé et j’ai eu de yeux au beurre noir il m’a con la tête contre le mur jusqu’au S et il a étranglé mon fils en le menaçant avec un couteau notre père merci pour le repas de ce soir les Philippines pays ultra catholiques sont avec le Vatican les seuls États au monde à ne pas autoriser le divorce c’est écrit sur ce certificat médical j’avais un bleu de 3 cm sur mon front un véritable hématome des preuves de violence insuffisantes pour la justice avelina a donc été forcé de vivre avec son mari jusqu’en 2010 il l’ ensuite abandonné pour a d élever se ses deux enfants sans aucune aide de son mari depuis qu’il est parti mes enfants sont soulagés parce que personne ne leur fait du mal tant que je ne serais pas divorcée je ne pourrais pas être heureuse ni me sentir libre une liberté pour laquelle se battent de nombreux Philippins ce jour-là cette dizaine de militants prodivorce se rendent au Parlement ils se sont retrouvés pour fêter l’anniversaire de ce député icône de la lutte pour le divorce à 82 ans il a fait de la question du divorce son dernier combat politique je suis très confiant je vais prendre ma retraite l’année prochaine j’espère que d’ici là cette réforme sera inscrite dans la loi philippine ce sera une victoire pour la démocratie et pour la République légaliser le divorce une promesse électorale du nouveau président Ferdinand Marcos 2 ans après son élection une proposition de loi est toujours en examen un retard li à l’influence politique de l’église la conduite de l’État ne doit pas être dicté par la doctrine conservatrice de l’Église que le mariage est sanctif au paradis mais beaucoup de couples vivent un enfer cette loi devrait être votée en 2025 mais d’ici là ces militantes sont toujours légalement marié alors impossible d’épouser un nouveau conjoint ou de demander une pension alimentaire je voudrais dissoudre un mariage qui est mort depuis longtemps quand j’ai voulu vendre ma maison ils m’ont demandé la signature de mon ex ce que j’aimerais le plus c’est récupérer mon nom mon vrai nom de jeune fille avec ses h lettres aujourd’hui ceux qui souhaitent se séparer n’ont qu’une option l’annulation de leur mariage une procédure cavcenne où il faut prouver que son conjoint souffre de troubles mentaux cela peut prendre des années écouter entre 2000 et 100000 € on m’a forcé à me marier car j’étais déjà enceinte je pensais que ça aurait été facile de demander l’annulation de mon mariage mais mon dieu c’est l’enfer ça depuis des années c’est une procédure interminable qui coûte cher ces Philippines sont des prois idéales pour des escroits en tout genre sans possibilité légale de divorcer elle se tourne parfois vers des moyens illégaux en pleine rue ces faux avocats vendent des certificats de divorce sans valeur en abusant de la crédulité de certaines femmes nous les filmons en caméra caché combien pour un certificat de divorce un certificat de divorce oui c’est ça 55 € il me faut le contrat de mariage et à quelle date vous voulez divorcer dans ce pays à 80 % catholique plus de la moitié de la population est opposée au divorce l’église est encore très influente moralement aux philippine elle n’est et ne sera jamais en harmonie avec l’idée du divorce parce que c’est une loi absolue une loi de notre Seigneur Jésus-Christ donc cette loi divine personne ne peut la changer bien que l’Église a condamné le projet de loi sur le divorce la majorité du Congrès philippin devrait bien voter pour selon une enquête de 2022 aux Philippines près d’une femme mariée sur 5 a été victime de violence conjugale c’est déjà la fin de cette édition merci à vous de nous avoir suivi à très bientôt sur France 24