« C’est désert ! Y’a pas de cinéma, y’a rien ! »
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    Vingt quatre heures sur la deux | ORTF | 18/03/1970

    Ce reportage tente d’expliquer la vie sociale des banlieusards, comment la vie collective s’organise et du rôle des centres culturels en banlieue. Qui y vient, comment les jeunes vivent leur vie dans ces grands ensembles; quelles activités permettent de rassembler ?

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    vous êtes content d’habiter ici non c’est pas bien quo pourquoi c’est pas bien les appartements sont trop petits et on n pas à l’aise quoi il y a pas de cinéma il y a rien quoi jouer rou le béton à oublier de pousser recréer la vie dans un grand ensemble réinventer les rapports entre les hommes c’est l’aventure de la banlieu avec ses réussites parfois ses échecs souvent madame pay d’où vient cette difficulté d’animer labas en lieu je pense qu’il y a une grosse difficulté qui vient des transports qui sont tout de même assez pénibles pour les gens pour les adultes qui sont longs et qui sont pas toujours très commodes et au fond le soir les gens rentrent chez eux et restent plus volontiers devant leur télévision d’ailleurs et viennent quand même assez difficilement dans ces centres ils viennent en petit auditoire si vous voulez pas en très on aurait ni pas un très très grand public mais un petit auditoire de jeunes d’adultes d’enfants mais il faut reconnaître que tout de même le soir les gens dorment tôt partent tôt le matin et je crois que c’est là une des plus grandes difficultés dans ces grands ensembles de la banlieu bien souvent les femmes sont seules toute la journée et c’est peut-être à leur loisir qu’on pense le moins ça s’organise il y a même beaucoup de femmes qui travaillent on retrouve à peu près uney de 40 % de femmes qui travaillent les autres bien sûr sont chez elles avec tout même souvent de nombreux enfants et actuellement depuis 3 4 5 ans il se créent des clubs féminins où un certain nombre de jeunes femmes se retrouvent l’après-midi pour où sortir aller à Paris visiter une exposition ou aller aux arménagers ou alors simplement parler de leurs enfants faire venir des conférenciers pour est-ce que les femmes s’informment dans les grands ensembles oui oui les femmes s’informment et cher cher à venir essayer si vous voulez de perfectionner un petit peu leur leur métier de mère de famille donc pour ça des des sessions d’économie familiale dans ces grand dans ces centres sociaux et dans lesquels les femmes viennent apprendre à coudre à couper mais aussi bien à essayer d’apprendre à organiser leur budget avec les moyens qu’elles ont et je crois que tout de même il y a un gros effort qui a été fait de ce côté-là bien sûr le pourcentage est peut-être encore minime par rapport au aux besoins de la population mais il y a tout même un effort dans ce sens quels sont les loisirs que vous avez ici pour le moment à cette saison je n’ai pas eu encore à vrai dire de l’occasion de les explorer mais je compte bien jouer beaucoup au tennis euh le soir vos loisirs c’est la télévision euh moi personnellement pas tellement la télévision je préfère lire mais les enfants il consacre plus de temps à la télévision que que je ne le souhaite vous allez au cinéma parfois non oui oui ù ça à Paris ou on va parfois à Paris comme ce soir on va partir avec des amis à Paris mais plus fréquemment on va le le samedi soir ou le vendredi soir ici après une journée de travail vous avez quand même le courage de redescendre à Paris pour voir un film ah non non non le le le le les spectacles c’est réservé strictement en weekend quel âge avavez-vous monsieur 33 ans madame 27 ans et la petite 4 ans quel est votre M électricien vous êtes électricien dans le dans la région ou à Paris Paris à Paris vous êtes à Paris et Madame travaille non travaille pas vous ne travaillez pas vous n’avez jamais travaillé si j’ai travaillé avant d’avoir ma fille bien les jours de le weekend qu’est-ce que qu’est-ce que vous faites en général ici comment se passe vos weekend les jours de weekend sont passés principalement à la maison oui principalement à la maison fait du ménage avec ma femme vous faites du ménage oui vraiment et vous ne quittez jamais si pour aller à la campagne pour aller passer un weekend à la campagne mais à la belle saison quels sont les les équipements culturels qui vous paraissent indispensabl dans un lieu comme celui-ci oui je pense que si si la ville pouvait organiser des des cycles de conférences des des projection de de films des concerts ce qui fait des ce qui fait des se fait déjà il y a quelques concerts qui se font c’est encore un peu timide euh peut-être que les gens n’ont pas encore pris suffisamment conscience de l’intérêt que ça représente pour eux mais c’est le genre de de choses que je souhaiterais qu’il se développe dans dans la région il y a une maison de jeûne et de la culture à quelques oui quelques centaines ma oui je suis allé voir je suis allé voir c’est une j’ai vu la pancarte alors je suis allé voir c’est vraiment très très modeste comme comme équipement mais les les garçons qui s’en occupent sont pleins de bonne volonté et je pense que j’y enverrai mes enfants je sais pas si ça leur plaira mais j’essayerai de de les y envoyer d’établir le contact avec les les gens les autres enfants de de la ville Nancy le Haut du Lièvre 400 m de façade d’un seul tenant ici des équipements socio-culturels ont été prévu une maison de jeûne un centre culturel et social un centre évangélique vous parlez sans arrête contact vous parlez de foyer pour se retrouver et cetera est-ce que vous avez l’impression que si ce centre n’existait pas enfin à votre avis qu’est-ce qui se passerait si ça n’existait pas des grosuscules qui se formeraient j’ai l’impression comment on les retrouve au niveau de bande qui sont sauvages sur le quartier qui n’ont pas de point de réunion un peu ce qu’on pourrait faire si cette maison existait pas enfin je sais pas moi j’y viens à peu près tous les soirs de la semaine après le travail enfin je sais pas c’est une nécessité de contacter quelqu’un discuter sur ce qu’on a fait l’après-midi enfin c’est vraiment nécessaire le soir et ben on se délasse je viens faire de la photographie je viens faire autre chose je viens me construire un meuble atelier bois enfin il faut quelque chose extrapressionnel il y a pas de problme ou mais pour bricoler et cetera tu tu serais pas aussi bien chez toi absolument pas non les d’abord ne le sont pas favorables culturel ben moi pour moi personnellement ça sera disons un travail communautaire de duquel on retirera quelque choseintéressant au niveau du quartier il y a quelque chose qui serait très important qui est très important c’est déjà le le besoin de d’apprendre à vivre dans cette communauté à justement avoir ses contacts à apprendre à vivre en arrivant ici une une impression d’écrasement d’abord très loin de la ville où on avait ses petites habitudes vraiment c’est l’écratement total on est conditionné dans une petite maison là enfin ça fait quand même un eff c’est vraiment très curieux au début on s’y trouve bien parce que on a pas eu on a les commodités qu’on avait pas auparavant mais enfin après c’est c’est quand même pénible les contingenté t des des lapins en dehors de son travail de sa profession on rentre le soir qu’est-ce qu’on fait ben la majorité les Français s’ils ont la télévision la regardent bon ben c’est pas mal d’accord mais enfin c’est c’est personnel on peut pas en discuter c’est c’est tout il y a pas d’échange alors qu’ici il y a pas de problème y enfin on discute de choses il y a quand même un échange d’idées ça ça évolue on évolue énormément quand même c’est quand même important Bruno pourquoi est-ce que tu es venu ici je suis venu parce que j’ai été attiré par des copains qu’est-ce que tu faisais avant de venir ici je je traînais la rue tu sortais avec une bande pour ainsi dire oui qu’est-ce qu’ils sont devenus la plupart sont placé et puis on a un ou deux qui sont en prison et pourquoi ils sont en prison parce qu’ils ont fait des bêtis ils ont fait des bêtises toi-même tuas tu as eu des ennuis avec la police non tu as été surveillé quand Mme parce que tu les fréquentais ouais et toi Yve moi euh j’ai été surveillé aussi par que Bruno et je trouve que j’ai été bête d’aller avec eux vous êtes content d’habiter ici oh non c’est pas bien qu pourquoi c’est pas bien Bruno les appartements sont trop petits et on n’est pas à l’aise quoi et toi Thierry moi c’est pareil quelle imprpression ça te fait d’habiter ici oh B c’est trop grand grand quti le dimanche à personne il y a pas il y a pas de cinéma il a il y a rien quoi vous allez au Bistro euh juste le dimanche matin quoi pour voir les copains pour se réunir pour le pour voir qu’est-ce qu’on fait l’après-midi ou avant on y allait souvent au au café ou bistro jouer parce qu’on on connaissait pas la clairrière encore on mettait on dépensait toute notre tout tout l’argent là-dedans c’était nécessaire ce centre un peu oui ça vous apporte quoi déjà nous ça nous attire et puis après on attirera les copains [Musique] quoi plus tard est-ce que tu veux habiter un ensemble de gens immeuble oui non et toi th non plus-ce que tu vas habiter comme genre de maison plutôt dans un petit quartier ou une maison individuelle ça dépend c’est ton rêve ah oui c’est un sonorisé où on entend les voisins les ENT les so des scènes de mén et tout ça surtout que nous c’est des jeunes qui sont qui habitent audessus de chez nous alors des fois ils se battent quoi il se et puis il y a les les gosses qui qui pleurent tout ça on entend tout on peut pas dormir des fois vous êtes heureux ici ou pas vous vous sentez libre ici ah ou plus libre que dans la ruene [Musique] [Musique] sortir de l’isolement pour en sortir on multiplie les occasions de rencontre la messe par exemple où croyants et incroyants se retrouvent pour chanter ensemble le supermarché le bistro la rue remplace tant bien que mal la place publique du village le centre animé des villes d’avant la [Musique] banlieu monde entier VI dans l’espérance [Musique] n tout au long de cette séquence vous avez vu la difficulté de recréer la vie la difficulté aussi pour ces jeunes de se créer de nouveaux amis oui bien quel est le rôle et les limites alors d’une action comme la vôtre dans ces grands ensembles le rôle que l’on peut avoir est un rôle d’accueil un rôle de mise en commun et un rôle de recherche si vous voulez avec ces jeunes et avec les adultes avec tous les gens qui composent ces grands ensembles rechercher si vous voulez les besoins et les désirs des gens et essayer de faire en sorte que par eux-mêmes ils y répondent moi je suis très optimiste parce que je trouve qu’il y a dedans c’est toutes ces banlieux et ces grands ensembles un grand potentiel humain qui est très très riche d’hommes de femmes de jeunes d’enfants et qui vraiment feront je crois la cité de demain [Musique]

    45 Comments

    1. "BIack-bIanc-beur" : ce genre de sIogans faciles à retenir, de phrases toutes faites répétées à l'envi par des gens qui veulent paraître "cool" et progressistes a fait que la France a pu péricliter comme jamais à une vitesse record, au point d'être presque irrécupérabIe

    2. à une époque où il n'y avait ni internet, ni téléphone portable, ni console de jeux, ni réseaux sociaux, les transports en commun n'était pas développer comme maintenant l'isolement de c'est quartier devait être très pénible.

    3. A l'époque ces ensembles avaient deux buts, reloger les Français qui étaient dans des bidonvilles, et accueillir les habitants des campagnes, et en les rapprochant des zones industrielles qui avaient besoin de main d’œuvre. Ces gens ont bénéficié de l'ascenseur social et sont souvent partis pour devenir propriétaire. Ceux qui ont été tentés de rester, ont fini par être chassé au début des années 90 par les individus qu'on ne connait que trop bien maintenant.

    4. La seule différence qu'il y avait avant et maintenant… L'espace avant était pleinement accessible aux publiques. Aujourd'hui l'espace public est devenu une zone de non-droit pratiquement.
      Bref, le temps c'est de l'argent maintenant.

    5. C'est là où on voit que les classes populaires savaient être élégantes, s'exprimaient très bien, s'intéressaient à plein de choses au niveau culturel. Même si le malaise, le sentiment de relégation était déjà là. Le rap, la culture hip-hop a fait énormément de dégâts en banlieue depuis. Et d'autres choses aussi.

    6. Ya rien à dire en terme d'activité, de sorties en terme d habitation c'est largement mieux aujourd'hui. Maintenant c'est sûr le français était vraiment doux dans les oreilles. Ils savaient très bien parler.

    7. Très émouvant petit reportage qui va souvent de pair avec ce phénomène d'exode rural que racontait de manière si mélancolique et belle Jean Ferrat "La Montagne".

    8. aménagement du territoire sous de Gaulle à travers la DATAR. il ne supportait pas que les petites gens aient une petite maison avec un potager, il fallait cloitrer l'ouvrier dans des grands ensembles en béton, qu'ils s'endettent en achetant une voiture et qu'ils fassent leurs courses dans les grandes surfaces, et l'été venu, qu'ils aillent passer un mois dans le sud réaménagé en grands ensembles balnéaires comme à la Grande-Motte et à Argelès.

    9. Des immeubles de 400 mètres de long avec des milliers d'habitants dedans, des murs et des planchers en carton, aucun cinéma, aucun stade, aucun espace vert hormis du gazon, des détritus partout. Tu parles d'une belle époque ! 😮

      La différence avec aujourd'hui c'est qu'à l'époque ces quartiers étaient neufs et qu'il y avait du travail pour les ouvriers et les employés. La déchéance de ces barres et de ces tours (saleté, délinquance), c'est pas l'arrivée de populations exotiques qui l'explique, c'est l'apparition du chômage.

    10. Reportage d'extrême droite inventé par intelligence artificielle : Tout le monde sait que ces quartiers ont tous été construits par des esclaves venant d'Afrique, et que les méchants occidentaux les y ont enfermés pendant des décennies, entourés de miradors et d'usines, les forçant à construire toutes les infrastructures du pays, pendant que eux vivaient dans des villas et des manoirs. Toute personne tenant un autre discours se fera enfermer en camps de travail et rééducation du bien !

    11. la classe dirigeante c'est sentie menacée dans son hégémonie , par l'intelligence des français moyens , BHL et les "nouveaux philosophes "n'allaient pas tarder à écrire sur la "France rance" et le concept de beauf aller faire un tabac grâce aux bidochons, l'éducation nationale avait déjà entamé son travail d'embrigadement / abêtissement .

    12. dans ma zup dans la banlieue lyonnaise il y avait un terrain vague où nous allions jouer ,nous étions tjrs dehors ,toute nationalité confondue,on s entendait bien parfois quelques bagarres mais rien de méchant ,les parents nous recadrais direct ,même si c était pas les nôtres 😂,
      J avais même reçu une claque par ma maîtresse parce que je parlais trop .
      Un jour elle m’avait mis un bout de scotch sur la bouche .
      Puis à mes 6 ans j ai faillis mourir d une péritonite ,elle était quand même venue me
      Voir à l hôpital et m’avait offert un livre 😂😂.
      Maintenant tu verrais pas ça 😂

    13. le reportage souligne le mal être des gens et le problème déjà criant des banlieue et les gens ne commentent que l'élocution des intervenants.. "quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt"

    14. Reportage de l'ORTF. A cette époque, les interviews n'avaient rien de spontané. Et aussi, les populations immigrées n'avaient même pas droit à ça. Eux, ils vivaient dans le bidonville de Nanterre, qui n'a été démantelé qu'en 72. 10.000 personnes, principalement venues d'algérie et du maroc, entassées dans un bidonville. Les commentateurs bas du front oublient bien vite comment la France a traité des gens qu'elle méprisait et qu'elle méprise encore.

    15. Les gens étaient pauvre déjà a l'époque, mais bizarrement pas autant de tension que maintenant dans les banlieues… Tiens tiens tiens!

    16. Il m'arrive maintes et maintes fois de me lamenter sur mon année de naissance, cette fatidique année 1999. Hélas, le destin est ainsi fait et je ne peux y changer quoi que ce soit. Dans mes rêveries les plus folles, je m'imagine une rencontre avec une entité divine qui, dans sa grande mansuétude, m'accorderait un unique vœu. Sans l'ombre d'une hésitation, je choisirais de renaître dans les glorieuses années 80.

      Chaque époque, certes, a ses propres épreuves et tribulations, mais il y a dans ces années d'âge d'or une qualité singulière qui me séduit profondément. Tout semble si enchanteur lorsqu'on prend le loisir de vivre, de savourer chaque instant, d'acheter ses paquets de cigarettes à un prix dérisoire avant de se laisser bercer par les douces caresses du vent au volant de sa voiture, en route vers son lieu de travail.

      Ce qui me fascine le plus, c'est cette atmosphère de respect, de politesse et de classe qui imprègne les individus de cette époque. Que ce soit dans leur élégance vestimentaire ou dans leur personnalité, il y a une grâce, une dignité qui me captive.

      En ces temps modernes, je ne peux que m'émerveiller devant les trésors cachés de cette ère révolue, en espérant, peut-être, que certains de ses joyaux puissent être préservés et transmis aux générations futures.

    17. Avant on appelait ça "des grands ensembles", on vivait à la française, on parlait français, on était éduqué, on connaissait le respect, on aimait la France. Aujourd'hui on n'ose plus mettre un drapeau de la France à sa fenêtre. On se fait 🔪 pour un oui pour un non. On est remplacé.

    18. Avec très peu, voir même sans rien pour certains, ces français étaient tout de même très dignes et respectueux. Et ce phrasé, posé et construit, quel plaisir pour les oreilles.

    19. Le constat est clair : sur 2 générations, changement de population et dégringolade sociétale. Et bonne chance à celui qui nie tout lien entre les deux. Quant à la troisième génération, elle abaissera encore le niveau général, portant pas bien haut aujourd'hui.

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