C’est guidés par Marc Bayard, responsable de la mission de la valorisation des métiers d’art et de l’innovation au Mobilier National, que nous évoquons au micro cette grande institution unique en Europe et son rôle dans la préservation des métiers d’art. Cet historien de l’art à la pensée profondément raffinée nous invite à réfléchir sur le rôle des arts décoratifs au fil des siècles, jusqu’à notre époque contemporaine.La Maison de mes Rêves est une émission des Ondes de l’Immo. Pour découvrir toutes les publications chaque semaine, vous pouvez vous inscrire ici. (https://lesondesdelimmo.kessel.media/posts)La Maison de mes Rêves est présentée par Anne-Sandrine Di Girolamo.  Lui envoyer un mail ? contact@ondesdelimmo.com©️Musique composée par SHAM©️Anne-Sandrine DI GIROLAMO et SAS VADE©️Vignette : Gautier Dorgère

    [Musique] c’est guidé par Marc Bayard responsable de la mission de la valorisation des métiers d’art et de l’innovation au Mobilier national que nous évoquons au micro cette grande institution unique en Europe et son rôle dans la préservation des métiers d’art cet historien de l’art a la pensée profondément affiné nous invite à réfléchir sur le rôle des Arts Décoratifs au fil des siècles jusqu’à notre époque contemporaine Marc Bayard bonjour bonjour le Mobilier national c’est plus de 130000 objets meubles et textiles le chiffre est donné par le site internet du Mobilier national 130000 objets c’est au fond un chiffre qui a de quoi donner le tourni à tout historien qui est en charge de la gestion de ce patrimoine oui c’est en fait le symbole de qu qure siècles d’histoire jque le mobil national est fondé au 17e siècle ça s’appelle à l’époque le g de meuble de la Couronne et même c’est beaucoup plus intérieur puisque la la la fonction de garde meuble remonte au Moyen-Âge donc en fait c’est 130000 c’est j’allis dire presque 130000 ans à l’échelle des arts décoratifs en fait c’est qu siècles d’histoire depuis Louis XIV jusqu’à nos jours donc c’est pour ça que cette collection est aussi importante en taille et aussi en valeur et puis aussi 600 lieux de dépôt à à travers le monde et cela ça dit aussi la France dans le monde tout à fait c’est 600 dépositaires de droit plus ceux qui peuvent nous le demander et qui peuvent recevoir des meubles après un passage en commission mais c’est ce que vous soulignez ça signifier aussi le côté totalement unique du Mobilier national c’est pas simplement un effet de Cocorico mais c’est bien réel c’est le seul garde meuble de cette configuration et de cette espèce et de cette nature et de cette temporalité au monde il y a pas d’équivalent euh en fait on est un lieu qui créé il y a 4 4 siècles et qui depuis exerce avec un certain nombre de de personnels plus de 400 personnes dont 50 apprentis et des des techniciens d’art beaucoup de techniciens d’art à peu près 250 personnes et ça ce modèle là où on est dans la collection et dans la création il y en a pas d’autres et vous avez il me semble écrit un livre sur les gardes meubles en Europe tout à fait je tendais la perche en effet c’était en fait on se connaît mieux qu’en se définissant par rapport aux autres euh donc la question c’est mais alors sommes-nous uniques ou pas et en fait oui ou alors il y a d’autres gardes meubles il y en a un en Autriche il y en a évidemment en Angleterre il y en a dans les cours il y en a en Espagne mais toutes ont des modèles totalement différents et surtout ell elles sont toutes tournées en fait vers le passé et pas du tout quasiment pas vers la création contemporaine alors que nous nous faisons que de la création contemporaine depuis 4 siècles et ça c’est unique vous nous rappelez bien l’unicité du Mobilier national que disent tous ces objets en fait de l’institution ils disent beaucoup de choses et beaucoup de choses en fait très profondes alors je vais faire un petit peu d’histoire de l’art parce que je suis historien de l’art j’aime bien comparer j’aime bien parfois des approches un peu schématiques un peu simplificatrices mais qui permettent de bien comprendre en fait pour bien comprendre l’histoire de l’Art en Europe on peut dire qu’il y a deux foyers il y a un foyer italien qui invente la perspective au quent avec Alberti qui en fait crée la bidimensionnalité dans la trè dimension crée la trisème dimension par une surface et ça c’est la l’invention miraculeuse presque italienne il y a un autre modèle qui est un peu plus ancien qui est en fait le décoratif en trois dimensions et c’est l’art de la cathédrale c’est l’art gothique et c’est l’art français en fait et depuis le Moyen-âge nous sommes en fait un des somom de l’art décoratif avec des moments plus ou moins forts évidemment le 18e siècle évidemment les années 30 et on peut dire qu’aujourd’hui il y a un renouveau des arts décoratifs français dans cette après ension de la tridimensionnalité de l’art et ce renouveau dit aussi un attachement si je me trompe pas viscéral intrinsc à la création alors un trin à la création mais aussi à un autre rapport à l’art en fait quand je vous exposéis tout à l’heure la l’art italien en fait nous sommes devant une œuvre en perspective nous ne sommes si je peux dire que acteurs que pardon que spectateur nous sommes devant nous sommes rarement dedans alors que l’art décoratif nous sommes complètement à plein et nous sommes nous vivons de du du de la création quand on s’assoit dans une chaise avec un textile en broderie en textile en tapisserie en textile en soie nous vivons le dans l’œuvre en fait on se rend pas compte et on est tellement imprégé dans notre culture française qu’on se rend plus compte que finalement c’est de l’art et c’est de l’art qui accueille du corps qui accueille des des des personnalités et des vies et tout en même temps je dirais au travers de ce meuble c’est toujours l’époque qui est en constant questionnement aussi alors aussi la grande euh la grande force du design deser décoratif c’estê toujours à la à la question de de l’usage alors vous allez me dire aussi l’art en général c’est évidemment une peinture au 17e siècle n’a plus le même usage que qu’aujourd’hui mais en en fait l’art décoratif est complètement impraigné de cette notion du rapport avec le l’usager et l’objet et euh on cite souvent le l’invention du design au 19e siècle en fait non encore une fois c’est les Français qui inventent la alors non pas le concept non pas le le le mot mais le le le la détermination c’est en fait le 18e siècle c’est une magnifique exposition au château de versaill l’avait montré il y a 4 5 ans c’est en fait l’interaction entre la forme et l’usage entre la forme et et et la fonctionnalité et ça c’est une des forces alors on n’est pas les seuls mais c’est une des forces de l’art décoratif français peut-être peut-on prendre un exemple justement de de la force de ces arts décoratifs qui continuent de produire de questionner leur époque et d’avancer et puis aussi de peaufiner leur leurs gestes cette exposition qui s’est terminée en janvier mais qui reviendra peut-être parce que elle n’était pas une première déjà je je parle des aliénés du Mobilier national et là la démarche était réellement propre au Mobilier national en fait alors d’abord première nouvelle bonne nouvelle c’est qu’il va y avoir une trè édition l’été prochain mais alors à Toulon pour aller voir les alienés TR on va peut-être pas l’appeler les retours mais je sais pas voilà donc ça sera le 3è donc ça la 3è aventure à partir de fin juin et tout l’été euh à Toulon on pourra découvrir la la trème campagne des des aliénés et là c’est il faut rendre hommage à Yv Badet qui était le commissaire et l’inventeur de de cette cette idée c’est qu’en fait le terme aliené parle d’une concept juridique en fait toute œuvre qui rendre dans nos collections est inaliénable et un aliéné c’est quelque chose qui sort et euh la plupart des collections publiques ne sont ont des œuvres qui sont inaliénables nous nous avons la possibilité d’aliéner des œuvres alors les aliéner pourquoi c’est que généralement n’ont aucune valeur pécunière aucune valeur de de signature aucune valeur historique et que généralement elles ont eu un un usage qui n’a pas reçu des grandes semondes si je peux dire dans l’histoire donc des œuvres qui finalement vraiment pas de valeur en tous les sens du terme et au lieu de les laisser dans nos dans nos dépôts ou au pire les détruire parce quet en mauvais état ou les vendre on les a confié à des artistes des artisans à des designers pour qu’ils qu’ils en fassent ce qu’ils voulaient ils en ont fait ce qu’ils voulaient et du coup c’est en fait une pensée de l cycling du recyclage la de la du retour par un détour créatif et là où en fait c’est c’est le symbole même de notre institution puisque on existe depuis 4 siècles et en fait on est le mobil national c’est ce que j’aime bien dire c’est un corps à deux jambes une jambe tournée vers le passé collection restauration a une jambe tournée vers le présent et l’avenir la création et en fait nous sommes nos ateliers de restauration peuvent restaurer toutes nos uvres historiques oui et et même aujourd’hui l’atelier recherche et création quand ils font des quand ils créent des œuvres ils pensent à leurs successeurs dans 50 ans dans 200 ans dans 300 ans en disant ça on va utiliser des matériaux qui pourront être réutilisables qui pourront être changer et donc on ne fait pas des œuvres qui qui qui sont qui doivent être jeté en fait c’est vraiment dans une pensée du cycle et ça depuis 4 siècles on peut justement parler de de vocabulaire puisqu’on a parlé des œuvres inaliénables est-ce qu’il y a un langage propre au Mobilier national un vocabulaire mide immobilier national forcément avec une histoire aussi longue on a on a des des des vocabulaires moi je sais la la la première fois que je suis arrivé en des on nous avons à l’intérieur du du M national un service le SMT service magasin et transport des gens formidables qui pas simplement qui pent t œuvres mais qui savent les installer et la première fois on me dit ben on va en ville on est quand même on est dans les gobelins quand on ils vont en ville ils vont où ils vont dans Paris parce que en fait les gobelins étaient dans les faub Bours et on en quatre siècles d’histoire on a gardé cette cette cette expression on va en ville simplement plutôt dans les quartiers centraux ça c’est un des premiers thèmes assez amusant évidemment il y a aussi le thème on va au palais h palaisélysée ou alors des termes plus plus charmants j’allais dire de quand quand un meuble passe avant d’être installé il a pas besoin d’une grosse restauration il a besoin d’être juste nettoyé on appelle ça un bichonnage voilà ce sont des petits des des terminologies puis après il y a tous les les terminologies plus techniques plus évidemment qui sont peut-être pas propres à nos ateliers mais évidemment on a comme ça des des termes d’usage vous qui êtes chef de la mission valorisation métier d’art et innovation comment est-ce que vous concevez votre mission alors ça c’est une question presque philosophique je dirais que j’ai la chance et et le bonheur depuis que je je suis dans la vie active d’être dans des institutions fondées par Colbert donc ça ça oblige puisque j’étais avant la ville la Médicis créé par Colbert en 1666 et le MOB national qui est aussi à peu près de la même période donc du coup euh justement la lapréhension du temps n’est pas la même c’est-àdire qu’on s’inscrit dans une temporalité ça veut pas dire être imobile loin de là c’est être toujours en mouvement mais toujours s’inspirer alors pour un historien l’art de formation c’est plutôt agréable toujours se dire dans quelle euh ligne je me situe dans quelle perspective et surtout être du coup à l’écoute au maximum ce qu’on peut le faire de son temps présent pour que se dire ben dans qure sièclle les institutions pour lesquelles je travaille seront toujours là c’est pas simplement à faire du contemporain pour faire du contemporain c’est se dire qu’est-ce qui quels sont les signaux faibles d’aujourd’hui qui peuvent devenir des signaux forts quels sont les les les les les actions sur lequel je peux m’inscrire et j’avais cette image quand j’étais en6 mais qui est un peu aussi la l’image que je qu’on peut avoir pour le M naational c’est une montre une montre avec trois aiguilles une aiguille des heures le temps long l’aiguille des minutes moyen plus court et lauille l’aiguille des secondes qui est l’actualité immédiate et en fait la bonne direction c’est quand t s tous les engrenages arrivent à fonctionner ensemble et que on on a une direction horaire si je peux dire est-ce que vous expérimentez quand même quelquefois des des tensions est-ce que on peut concilier quand on est à votre place le le monde extérieur sa dévotion de l’éphémère de la facilité reproduite à l’infini ou presque et puis l’esprit du Mobilier national qui au contraire préserve la la précision la beauté du geste l’objet de l’art euh question pas évidente parce que elle elle vous me demandez si on s’est orchestré l’instantané et l’imprévu avec la longue durée forcément en tout cas moi personnellement je déteste les habitudes je déteste être dans mon confort absolu donc même si comme tout le monde j’aime bien être rythmé par des quotidienetés mais euh je me lasse vite en fait euh je j’ai besoin de toujours être en éveil et en fait dans la il y a 10 ans quand je suis arrivé au National un peu plus j’ai j’ai voulu orchestrer aussi ces C des temporalités différentes et c’est pour ça que je j’ai créé les le les activités pédagogiques aujourd’hui de petit mob pour les jeunes publics les attentes d’aujourd’hui ne sont pas celle d’il y a 10 ans loin de là j’ai créé aussi les conférencesant les rencontres des savoir-fire qui me permet d’être en veille constante j’essaie de de faire venir des gens euh sur différentes thématiques et là aussi très transversales c’est le premier lieux français quand même de 18 séances par 11 dédié au métier du savoir-faire je connais pas d’autres lieux et aussi le troisème aspect c’est les cartes blanches à des artistes beaucoup plus expérimentales on a fait euh j’aiété le commissaire d’exposition harine nouryev qui est assez disruptif dans sa manière et très intéressante dans ce rapport au temps justement et donc c’est à chaque fois par différentes orchestration j’essaie de faire entrer de l’imprévu et de l’introduire ou pas dans la longue durée j’ai une dernière question un peu plus personnelle et peut-être tenter de d’un tout petit peu d’humour quand on est comme vous au contact permanent d’objets de caractère d’objets parfois unique en bien des points est-ce qu’on développe un sens particulier par exemple je pense à à l’envie de collectionn ou bien au désamours profond de tout objet qui serait trop commun non je dirais d’abord que ce sont des ce sont des objets du quotidien un peu le bég alors non je pense voilà donc la réserve Pée on a des du mobilier exceptionnel qui ont apportenu à tous les rois Rennes empereur et Président c’est sûr que ça ça donne une notre chose moi c’est pas tellement dans la la pétence pour les objets parce qu’en fait je me suis désengagé de de l’accumulation voilà pour des raisons personnelles mais je donc je ne suis pas collectionneur euh j’admire ceux qui le sont moi je ne suis absolument pas mais en revanche j’ai j’ai j’ai découvert d’abord une culture de la matérialité ça très très important j’étais historien de l’art j’ai travaillé sur le décor de théâtre plus théorique et sur le historique là j’ai appris et notamment au contact des artisans d’art de nos techniciens d’art à à saisir leur langage à faire comment ils font j’allais presque dire faire chanter un meuble euh quand il vous explique tel trou la telle inclination d’un trou dans une semence c’estàdire dans un un coup tapissier telle coignure signifie telle restauration à telle époque telle hachure sur un bois veut dire que ça remonte à avant 1800 parce que c’était pas laass électrique mais la S c’est des manières de voir le savoir-faire et derrière les hommes et les femmes surtout les hommes pour les époques les plus anciennes sur ses savoir-faire là oui ça c’est c’est c’est plus de la manière de goûter un récit que l’objet qui est évidemment exceptionnel et puis l’autre aspect évidemment c’est j’ai un regard un peu plus plus perçant aujourd’hui sur le sur la la beauté des des objets et et leur finesse que avant de rentrer au mational quelle belle expression goûter un récit merci merci beaucoup Marc Bayard d’avoir bien voulu répondre à mes questions merci à [Musique] vous

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