Par Laurence Montel, maîtresse de conférence en histoire contemporaine, Université de Poitiers, chercheure associée à l’UMR Telemme, Aix Marseille Université.

    Les relations entre milieu et politique constituent l’un des traits marquants aujourd’hui de ce que l’on pourrait appeler la « légende noire » de Marseille. Elles sont associées à plusieurs registres de l’action et de la vie politique : le clientélisme et la corruption, l’emploi d’agents électoraux dans les campagnes politiques.

    De cette situation, faut-il en déduire que Marseille est une ville où crime et politique locale sont entremêlées ? Si c’est ce qui en est resté dans l’imaginaire collectif, un retour sur l’histoire du milieu et sur l’histoire des pratiques et des cultures politiques dans la dernière décennie de la Troisième République visera à faire, autant que possible dans ce domaine où bien des faits demeurent occultes et sujets à fantasme, la part des choses.

    Dans le cadre des Mardis de l’Histoire et en lien avec l’exposition Marseille 1900-1943 : la mauvaise réputation

    3 et effectivement la on va dire la présence de Laurence Montel qui déjà par ce titre là politique et gangstérisme à Marseille dans les années 30 donne déjà une indication du sujet qui va être traité et en même temps je pense Laurence que vous allez aborder cette question des termes qui ont transité depuis la fin du 19e siècle on va dire la Venance de la 3e république où on va entendre des mots comme l’émergence du milieu la question de la pègre à un moment donné qui va être évoqué mais comment elle s’est construit comment ce milieu marseillais de quoi il s’est nourri de quoi il s’est construit de quoi a-t-il été composé pour en arriver effectivement à ce que en 1939 une décision soit prise de mettre la vie sous tutelle et c’est une décision qui est pas rien surtout quand elle était accompagnée d’ tout un discours qui disait voilà il y en a marre de cette ville qui est corrompu où règne le clientélisme où règne LAAC cointance entre le politique et le milieu des gangsters ce qui était pas forcément l’apanage de Marseille mais peut-être d’autres villes mais Marseille effectivement était au centre de toutes les déclarations publique de toute l’opinion publique et aussi de l’état et de Paris voilà donc je remercie Laurence qui Montel donc qui est maître de conférence en histoire contemporaine à rouan à Poitier alors je n’arrive jamais à retenir Poitier je ne sais pas pourquoi je crois que la géographie c’est pas quelque chose à Poitier et qui a effectivement qui va sortir un livre qui va être publié et mis en diffusion en août en août là maintenant et qui va s’appeler Marseille La Capitale du Crime point d’interrogation les les racines de l’imaginaire donc on a effectivement des termes qui sont bien choisis pour évoquer cette question de l’imaginaire du fantasme et peut-être aussi d’un brin de réalité [Applaudissements] merci bien merci beaucoup Laurence garçon pour votre invitation et les musées de Marseille participer à ce cycle de conférence et merci à vous d’être venu pour m’écouter parler des rapports entre politique et gangstérisme donc dans dans les années 30 j’espère que je répondrai en partie aux questions à l’ensemble de l’introduction qui qui vient qui vient d’être faite et puis de toute façon on aura un temps de discussion ensuite pour échanger alors je vais pas vous emmener tout de suite dans les dans les années 30 enfin sauf pour ces photos que vous voyez hein qui qui sont assez connus en fait surtout celles de gauche qui montre Simon Sabiani qui est l’homme politique donc qui est complètement sur la gauche de la photo de gauche à côté de lui Paul Carbone et puis le personnage qui est debout qui tient une main sur qui a une main sur lesépaule de pôul carbone c’est Spirito voilà donc c’est ce duo de trafiquant qui symbolise encore tempant cette Marseille des des années 30 mais je vous emmène vous voyez en 1994 donc lorsque Marseille va enfin lorsque plutôt aux assises à ex va s’ouvrir le procès hein lié à l’affaair des cliniques marseillaises alors c’est cette affaire où des un chef de un propriétaire de clinique Léon smou et puis un un médecin Jean-Jacques Péchard qui était aussi maire du 7e secteur de Marseille avait été assassiné et on soupçonnaé des que des établissements de soins et servi à blanchir des narcodolar pour employer un terme un peu anachronique hein et qui a eu des collusions entre des notables locaux et des caïdes et donc quelques jours avant Jean-Michel Dumay se promène dans la ville et puis il écrit dans son article en croire la rue le sabianisme des années 30 renaissait de ses cendres et ce qui est intéressant c’est qu’il y a quand même une petite note hein parce qu’on est au milieu des années 90 alors les années 30 ça commence un peu à dater et on peut lire Simon Sabiani adjoint au maire de Marseille dans les années 30 à l’époque des gangsters Spirito et carbon demeure le symbole de la collusion de la classe politique et du milieu donc là on a quelque chose qui était finalement encore assez présent et je pense qu’il y a une une partie dans d’entre nous qui a encore cette représentation de Carbon et Spirito égal gangster alors qui sont-ils hein je vous donne quand même quelques éléments avant dans d’entrer dans le vif du sujet donc Simon Sabiani un personnage très complexe hein dont on retient quand on a entendu un peu parler de lui qu’il a été en fait un fervant collaborateur et c’est un homme qu’on situe plutôt de ce fait euh à l’extrême droite hein qui en tout cas faisait partie à la fin des années 30 du PPF le Parti Populaire Français qui était donc un parti qui était qui représentait un peu la mouvance fasciste en en France c’était un Corse qui était venu à Marseille après son baccalauréat qui s’était un peu engagé en politique d’ailleurs dans le camp plutôt modéré à la veille de la première guerre il avait été réformé mais comme il était un fervant on va dire quand même nationaliste lorsque la guerre est déclarée il s’engage et là il revient au bout bah de de lorsque la paix revient il revient en héros parce qu’il est décoré il est borne il a été blessé he au front et il a même perdu trois de ses frères c’était une grande famille il avait voilà il a quand même perdu trois de ses frères mais alors surtout il en revient pacifiste et il adhère à la SFIO et il fait même partie des plus on va dire il vraiment à l’extrême gauche hein puisque lorsque se fait la sission he dans la SFIO vous savez qu’il fait net le Parti communiste mais il part avec les communistes mais en 1922 il h il est contre les purges qui sont imposés par Moscou et il quitte le parti communiste et là il commence une sorte de trajectoire un peu autonome entre la SFIO et le PC dans un petit parti qui est le Parti socialiste communiste et euh et c’est comme ça qu’il entame une carrière politique alors je je peux pas entrer trop dans les détails parce que la vie politique de l’entre de guerre est extrêmement compliqué mais ce que je peux vous dire c’est que il est dès 1919 élu comme conseiller municipal mais sur des listes qui sont des listes d’union ou bien des listes indépendantes socialistes derrière Siméon flessière qui était un grand représentant de la SFIO à Marseille et puis à la mort de Siméon fléière en fait en 1931 il est premier à radjoint au maire et là il commence à opérer une sorte de tournant parce qu’il s’allie avec la droite il s’allie avec un médecin qui est le docteur ribau qui de devient le nouveau maire et sans le dire vraiment il entretient le flou entre 1931 et 34 mais il va de plus en plus vers la droite nationaliste et surtout la rupture avec la gauche est consommée lorsque vous savez il y a l’Union des gauches qui se fait à Marseille après la crise de 1934 donc entre le Parti communiste et le Parti socialiste en 35 ce qui amène en fait au au aux élections municipales de 1935 ensuite à l’arrivée au pouvoir d’une municipalité qui est une municipalité socialiste alors Sabiani il était en plus député et ça c’est important quand même parce que c’était pas seulement un disons un homme politique local et du fait aussi de bah du qui n’a pas voulu en fait rentrer dans le dans le Front populaire et bien on lui oppose aux élections législative un communiste qui est François Billou et François Billou qui était venu à Marseille pour reprendre prendre en main le Parti communiste qui n’était pas très on va dire vaillant là réussi vraiment sa campagne remporte donc l’élection et à partir de là c’est à partir de là que siabani va chercher à rentrer dans un parti plus gros et donc il rejoint le PPF le Parti Populaire Français de Jacques d’orot qui lui-même avait été exclu du parti communiste bon je vous précise un peu tout ça parce que justement on a aujourd’hui vraiment cette idée ah ben Sabiani ég extrême droite é=ale collaboration bon en réalité c’est quand même beaucoup plus beaucoup plus complexe alors il faut savoir que Simon Sabiani il est mort de mort naturelle mais en exil hein dans une clinique de Barcelone en 1956 alors Paul Carbone quant à lui il est originaire aussi de cors hein de Propriano il était né en 1894 donc çabiani en 88 il a passé son enfiance dans les vieux quartiers de Marseille et euh il est aussi allé combattre pendant la Première Guerre mondiale il est revenu décorer hein il a aussi été blessé et il se dit que c’est pendant la guerre au front hein qu’il a disons il s’est rapproché de Simon Sabiani et c’est de là que leur viennent ces liens il était déjà proxenet mais son ascension elle se fait plutôt dans Laprès guerre dans les années 20 300 et évidemment c’est quand Simon Sabiani est vraiment puissant à Marseille entre 1931 et 34 que lui-même hein et on va dire au fait de sa puissance locale à Marseille mais il a aussi des intérêts à l’étranger il a des intérêts à Paris et pas seulement dans la prostitution aussi dans le secteur de la drogue il est il est considéré un peu comme un de ceux qui introduisent ce trafic de drogue un peu international en fait en en France alors lui il est mort en 1943 dans le déraillement d’un train qui est provoqué par la résistance non pas pour le tuer lui mais pour s’en prendre à des euh Allemands des soldats allemands qui étaient aussi dans dans ce train il a lui-même été vraiment très engagé dans la collaboration très proche de la en cheville avec la guestapo en fait hein évidemment le fait qu’il soit mort en 1943 et bien ça favorise hein le fait que on laisse aussi vraiment il symbolise ses années 30 puisque il n’a pas continué sa carrière de gangster ensuite euh quant à François Spirito il était plus jeune il a pas fait la guerrein il est né en 1900 il a fait son service militaire en en 1920 on le présente plutôt comme un aussi comme un souteneur un trafiquant de de prostitution il était patron de barre également et on dit beaucoup qu’il a eu des activités de rqueteur mais ça on a pas moi j’ai pas de preuve en tout cas dans dans les Archiv et alors lui il a aussi collaboré ensuite il est aussi parti en exil mais il est mort on va dire de mort naturelle en 1967 à Toulon et il avait la réputation d’être devenu une sorte de juge de paix mais de s’être quand même un ranger des voitures comme on dit alors euh vous voyez on disait de de tous les deux que c’était des gangsters et mon but en fait c’est d’abord de B de voir un peu d’où ça vient cette expression gangster pourquoi on parle de gangstérisme au fond en France et à Marseille euh dans les années 30 mais euh deuxièmement un peu revenir sur vraiment tout ce qui s’est passé c’est-à-dire qu’est-ce qui s’est passé concrètement euh puisqu’on voit bien on va vite voir que le gangstérisme a des lien avec la politique mais de quelle manière ça a des liens avec la politique qu’est-ce que quand on est historien on a comme source pour travailler là-dessus et puis euh finalement est-ce que l’identification du gangstérisme à carbone Spirito et Sabiani c’est vraiment correct sur le plan historique évidemment ma réponse d’emblé c’est c’est non enfin certes oui ils font partie de tous ces toutes ces relations là he entre miléieux et politique mais ils sont loin d’être les seuls et puis dans un dernier temps qui sera à mon avis plutôt une conclusion hein on essaiera de voir puis on pourra en rediscuter bien sûr quelle est la place finalement du gangstérisme et de ses accointances dans la construction de la mauvaise réputation de la ville peut-être essayer de discuter de réfléchir aussi au au à la place que ça avait dans évidemment ce qui fait le le l’aboutissement de cette exposition cette exposition étant sur voilà cette destruction des des vieux quartier donc je commence par vous parler du gangsterisme à Marseille mais aussi dans la France he des années 1920 1930 d’où vient ce mot alors vous savez que la France au lendemain de la Première Guerre mondiale et bien comme bah les autres pays qui retrouvent la paix hein connaît une période difficile de retour à la paix hein puisqu’il faut réorganiser l’économie il faut que le Fran retrouve sa stabilité enfin il y a une période qui est vraiment difficile jusqu’au milieu des années 1920 mais c’est aussi cette période qui est la période qu’on dit les années folles et qui symbolise finalement hein le moment où enfin l’économie connaé un boom he on est plutôt entre 1925 et 192829 donc connaé un boom où on espère grâce à la paix de lcarne qu’on va aller vers ça y est le retour de la paix en Europe de la prospérité et où on observe également différents phénomènes nouveaux qui tiennent à l’apparition bah une certaine libéré libération hein des meœurs vous savez le le on connaît bien la figure de la garçonne par exemple et puis aussi l’arrivée de toute une nouvelle culture une globalisation en fait de la culture de masse hein beaucoup plus que avant la guerre qui profite beaucoup aux États-Unis parce que c’est un grand pays bah qui a quand même é arrivé en libérateur et qui a un peu le vent en poupe et euh parmi les manifestations du succès hein de la culture américaine et bien il y a bien sûr le jazzin mais il y a aussi bon la culture afro-américaine et il y a aussi le succès du cinéma et dans ce succès du cinéma et ben on trouve les films de gangster alors les gangster des États-Unis euh ils ils sont populaires pas seulement par la fiction ils sont populaires aussi dans les faits divhivers il y a énormément de récit CRIM et ça c’est plutôt vers la fin des années 1920 euh des récites crimes qui tournent autour de la guerre des gangs qui tourn autour de la prohibition c’est-à-dire il y a beaucoup de médiatisation de la prohibition en France une des raisons c’est que pour les Français cette prohibition c’est vraiment quelque chose de très bizarre parce que ben on consomme évidemment beaucoup d’alcool en France et il y a quand même une fascination qui est ambigue en fait en France pour les États-Unis c’est-à-dire c’est un peu le pays de la démesure c’est un peu le pays de la modernité mais aussi du mauvais goût hein et c’est aussi un pays où le puritanisme paraît excessif et en France on fait beaucoup ce cette comment dire cette interprétation que c’est s’il y a des gangsters aux États-Unis bah c’est tout simplement à cause de la prohibition qui est vraiment vraiment ni faite ni à faire si si l’on peut dire et le résultat c’est l’enrichissement de ces trafiquants qui sont donc les bootleer les les trafiants d’alcool et vous voyez le numéro 1 du de l’ebdomadaire détective qu’on connaît encore aujourd’hui hein qui qui existe en Kios qui qui à l’époque était un un hebdomanaire très innovant qui avait été racheté par galimar qui avait mis toute une plétor de de journalistes et d’écrivains dans dans la dans la rédaction hein fait son premier titre en fait son premier numéro sur Chicago Capitale du crime il y a encore un troisième élément c’est que euh le journalisme à l’américaine le fait de de de en fait de médiatiser les gangsters d’aller les interviewer et bien ça fascine un certain nombre de journalistes français qui vont eux-mêmes aux États-Unis vous voyez là geoondon pour le journal qui euh en septembre 1930 est allé interviewer Al Capone donc évidemment il y a cette fascination pour le gangsterisme américain mais beaucoup en fait à ce moment-là avec la conviction que ça ne viendra jamais chez nous qu’en fait ça c’est vraiment quelque chose qui est propre à la culture américaine et malheureusement et bien en fait très rapidement au début des années 30 vous voyez là par exemple un journaliste du Petit Parisien he Maurice pr qui écrit il est hél bien vrai que nous avons aussi nos gangsters c’est-à-dire la France est devenue poreuse à ce danger du crime qui est ce crime moderne ce crime dangereux qui vient des États-Unis hein c’est pas nouveau de penser que la modernité dangereuse qui annonce la décadence et qui nous fait courir à notre perte vient des États-Unis à ce moment-là c’était donc le gangsterisme alors là je vous présente donc quatre visages qui appelle ton gangster vous voyez ça c’est un extrait de police magazine c’est le concurrent de de détective 28 janvier 1934 et bien le gangster notoire hein que l’on voit ici avec sa barbe le trisème c’est Camille macuer c’est celui qui est considéré comme le chef d’une bande qui a braqué en 193 de un bureau de poste à Marseille le bureau de poste de Saint-Barnabé alors c’est une affaire vraiment très tragique parce que un indicateur avait fait fuiter le fait qu’il y aurait cette attaque qu’elle était en train de se préparer et la police judiciaire qui voulait en fait se faire bien voir et bien avait posté des agents dans ce bureau de poste pour ESS surprendre les les braqueurs sur le fait et ainsi faire un bon coup évidemment apparaître comme garante de l’ordre et de la sécurité et cetera sauf que ça tourne mal c’est-à-dire les braqueurs arrivent lorsque les les inspecteur de police euh dévoileent leur identité et bien il tirent et euh trois inspecteurs tombent sur le carreau et meurt donc évidemment c’est une affaire bon très très très dure euh qui est euh qui fait que Camille mocer apparaît comme l’ennemi public numéro 1 et euh et que donc on va se mettre re à le qualifier de gangster alors notoire pourquoi parce que évidemment et ben il était déjà recherché il vivait dans la clandestinité c’était un cambrioleur de train he ce qui était une spécialité à l’époque de voler sur les trains et euh il était en plus déserteur donc il a vraiment tout contre lui hein dans cette France qui évidemment célèbre les les anciens combattants mais vous voyez qu’il a pas vraiment la la tête on pourrait dire d’une certaine façon d’un d’un gangster ni on pourrait dire non plus l’activité alors d’abord parce que vous voyez ce qu’on appelle gangsterisme quand on pense à Al Capone ben on pense au crime organisé en fait on pense à des gens qui sont des trafiquants qui gagnent des euh potentiellement potentiellement des des centaines de milliers voir plus de de dollars qui organisent des marchés parallèles en arrosant la police en empêchant la justice de faire son travail éventuellement avec des rapports des liens avec le le politique avec les politiques locaux et mocer c’est tout sauf ça c’est c’est c’est tellement tout sauf ça qu’en fait c’est un anarchiste c’est-à-dire que il a sa notice dans le dictionnaire des militants anarchistes il est réputé faire partie du membre du groupe Action libertaire de la Fédération anarchiste de province donc c’est tout sauf un capitaliste en fait bien au contraire s’il Fall aller chercher une filiation on dirait plutôt bah c’est la reprise individuelle vous savez ces anarchistes des années 1890 qui ont dit bah puisqu’on peut pas faire tomber le capital en faisant des attentats on va plutôt commettre des cambriolages s’en prendre à la propriété puis cet argent s’en servir pour faire de l’agitation politique imprimer des tracs des brochures et cetera donc bah il y a là quelque chose qui est qui est un peu paradoxal et que je m’explique de la manière suivante je pense d’abord que les Français ils ont pris connaissance du gangsterisme à l’américaine par la violence par la guerre des gangs par les affrontements par la nuit de la Saint Valentin tous ces événements qui font que c’est la violence qui est arrivée jusqu’à eux et je pense que c’est pas sans raison c’est lié aussi au fait que c’éit extrêmement compliqué de faire des articles qui se vendaient sur les arcanes à mon avis de la corruption d’autant plus que comme l’a montré comme l’a bien dit l’historien Alan lessof en fait en réalité sur le continent européen on comprenait pas trop les institutions américaine et alors plus encore au niveau infra voyez fédéral hein comment ça fonctionnait dans la justice dans les dans les dans les villes donc en fait je pense que c’est une des raisons pour lesquelles bah on a pas beaucoup parler parler de cela néanmoins ce qu’on retrouve comme point commun c’est cette modernité alors cette modernité du vol hein c’est-à-dire là vous voyez des armes à feu des véhicules à moteur et surtout un gros un gros btin qui est qui est visé et le fait de tuer donc là on est quand même dans cette cet emploi du gangstérisme lié au braquage alors on a une archive qui est très intéressante qui est une archive de 1937 l’enquête du contrôleur général blanc sur les gangsters des Alpes Maritimes du Var et des bouches du rô et qui dit que bah les BOUCHES DU rô c’est le vrai réceptacle des bandits he de tout envergure qui vivent dans une quasi impunité et Marseille évidemment dès ce moment-là paraît comme leur centre et leur repère privilégié alors vous voyez que là je vous parle JEI parlé de vol mais attention ils ne sont pas loin ces trafics parce que ce qu’il dit ce contrôleur c’est qu’en fait il repère un certain nombre de bandes et il dit qu’ils ont des voitures puissantes qu’il rayonnent ils sont ils circulent en fait sur la côte et qui vivent habituellement des subsides qui leur leur sont fournis par des filles soumises qui vivent dans des maisons de tolérance à Avignon Nice Toulon Marseille même à Tanger et à Casablanca que leurs accointances dans le milieu sont excessivement étendus et là on est déjà un petit peu plus dans le rapport déjà avec les trafics ça ressemble plus à disons al Capon et ses comparses et puis enfin le euh bah trèmement comme on va le voir et bien on euh on a aussi des liens avec la politique VO dans un 3è temps euh alors attendez que je reprenne euh le lien avec ma mon papier voilàà on a le lien avec la politique excusez-moi HM que j’ai beaucoup de choses à vous dire c’est pour ça en fait c’est pour ça alors ce que je voulais vous dire avant d’en venir au vif du sujet bon je sais que je je fais durer euh en fait pourquoi est-ce qu’on emploie ça y est j’ai retrouvé le lien il est le suivant en fait il nous dit ce contrôleur général en fait ils vivent des maisons closuses de la prostitution mais ils ont un intérêt pour la politique local là je le cite hein soit qu’il payent de leur propre personne dans les campagnes électorales ou les réunions de partis soit vat-on jusqu’à dire qu’il fournissent à l’occasion de larges subventions là on voit bien que voilà il y a vraiment quelque chose qui est en rapport avec le politique et avec ce à quoi vous vous attendez donc comment on peut expliquer finalement qu’on emploie ce terme gangsterisme et qu’on l’applique au Meur politique en fait bon et bien là il faut revenir je pense à ce contexte politique national et au contexte géopolitique et économique internationale d’abord le fait que on est entré dans une période de trouble économique important puisqu’il y a eu le crash de 29 et si la France entre lentement dans la crise en fait elle va s’y enfoncer profondément les difficultés économiques déstabilisent en fait les démocraties qui ont eu de la peine déjà à rétablir leur équilibre et elles accélèent un déclassement qui était engagé en fait dans les années 20 déclasse moyenne ces classes moyennes qui faisaient le support hein de la stabilité de la 3e république et de cette démocratie libérale on s’engage dans les années 30 dans une crise morale et culturelle qui est profonde et cette crise morale elle était sous-jacente dans les années 20 dans les milieux conservateurs qui appréciaient pas en fait toutes les évolutions des meœurs et tout mais dans les années 30 cette évolution va prendre le dessus en gros on a peur de la décadence dans beaucoup de milieux en France et le gangsterisme c’est une caisse de résonance pour ses difficultés alors pour pourquoi d’abord parce qu’il désigne des trafiquants enrichis des trafiquants vraiment beaucoup enrichis pour certains et surtout font plus partie des pauvres des bafant et ça c’est la différence entre la pègre et le milieu c’est que les gens du milieu ils s’habillent en costume presque on ne sait plus comment les distinguer parce qu’autant avant on se disait oui les appaches des des bafond ben voilà on les voyait comment ils s’habillaient ils avait un style bien à eux mais enfin on les identifi alors que là c’est comme s’il voulait devenir complètement honnête visible se se fondre dans la masse et ressembler finalement peut-être à des nouveaux riches à des bourgeois et ça ça inquiète et quand même énormément deuxièmement ce qu’on voit derrière c’est une critique de l’immoralité de l’argent là aussi c’est pas nouveau hein puisque cette critique on l’a trouvé par exemple beaucoup dans les milieux de gauche du 1er 19e siècle c’est ce qui expliquait que il y avait beaucoup d’antisémitisme à gauche hein c’est le pouvoir de l’argent qu’on critiquait mais cette critique elle s’est beaucoup transformer disons sous la République puisque ce qu’on se met à critiquer à partir des années 1880 vous savez c’est le scandale des décorations qu’on achète c’est le scandale de Panama on critique l’argent qui corrom finalement les élus les parlementaires la classe politique comment est-ce qu’on peut continuer à être un responsable politique honnête et dès qu’on entre dans cette 3e république se pose cette question de la moralité des élus et donc évidemment le gangsteris mais surtout le gangster s’il a des liens avec les hommes politiques en fait il est là beaucoup pour dire bah le soupçon que ces hommes politiques ils sont pas honnêtes ils sont pas honnêtes on dénonce pas tellement finalement ce qu’on trouve dans le rapport de de ce ce de de ce contrôleur c’est-à-dire l’argent l’argent qui sert à financer finalement ça on le trouve pas trop ce qu’on trouve plutôt c’est les proximités les fréquentations les accointances et beaucoup ce qu’on appelle les échanges de service on critique aussi beaucoup au travers des euh des gangsters et des gens du milieu ce qu’on appelle les agents électoraux on va y revenir ces critiques on les trouve dans différentes sources on les trouve dans des protestations pas publiques mais dans des plaintes qui sont déposées qui sont envoyées par des riverins qui se plaignent du trafic de prostitution et qui dénonce le fait que si ce trafic de prostitution il perdure à côté de chez eux malgré toutes les plaintes qu’ils envoient c’est que forcément les trafiants sont protégés et qu’ils sont protégés par la police ou bien protégés par la mairie en tout cas que personne ne fait rien et on trouve aussi cette dénonciation dans des partis politiques hein dans des partis ou des groupements politique qui vont se positionner comme des chevaliers blancs en se saisissant de ce terme et en disant ben nous on veut lutter contre la corruption politique on veut lutter contre le gangsterisme et je voudrais dire que c’est vrai qu’il y a un bon exemple exemple en fait qu’on connaît en France en ce moment-là c’est Mussolini quand Mussolini il est arrivé au pouvoir il a dit qu’il allait mener une grande croisade Antim mafia et il en a beaucoup parlé il l’a fait il en a parlé dans les journaux ça a été disons connu en France ça a été couvert par les journaux ça a été salué et donc en France on se dit bah oui un État fort il peut normalement lutter contre le crime et ce type de crime organisé alors ce qui est remarquable c’est que le premier à se présenter comme un chevalier blanc c’est Sabian dans les années 20 parce qu’il se présente comme un candidat antiystème et il dit bah voilà moi je ne suis pas à la SFIO moi je vais rétablir l’honnêteté parce que le la SFIO qui a été depuis trop longtemps au pouvoir c’est un parti qui est corrompu ensuite euh dans le contexte du Front populaire comme il est profondément antiommuniste et contre ce front il déclare en juin 1936 qu’on me donne 10000 hommes armé n’ayant peur d’être ni tué ni de tuer et j’aurais vite fait de nettoyer ma Marseille alors évidemment il veut nettoyer Marseille des agitateurs politiques et de son côté le Parti communiste et bien il sent en fait il s’empare de ce thème il s’en empare plutôt contre les socialistes au début des années 30 et il s’en empare ensuite dans sa campagne marseilleprpre beaucoup contre Simon Sabiani et c’est d’ailleurs juste après ces déclarations de Simon Sabiani qu’ils vont reprendre ce thème lors d’élection cantonale partielle en part en 1900 137 et qu’ils vont dire oui pour une Marseille propre oui mais débarrasser des gangsters de la politique et des gangsters tout courts ceux au ceci au service de cela alors voilà où on en est donc et là vous voyez en 1937 ce rapport du du du contrôleur général blanc alors évidemment ce contrôleur est pas très content qu’on lui demande de de de de faire un rapport sur les gangster parce que pour un homme de police le gangstérisme bah ça a pas de sens judiciaire vous voyez c’est un terme qui vient de la presse qui vient des médias mais en fait il s plie quand même mais ce qui est très intéressant c’est qu’il est forcé de faire ce ce ce rapport parce que Bou justement qui est devenu député qui prend de plus en plus d’importance et bien il dit à l’Assemblée il faut nettoyer Marseille il faut lutter contre les gangsters et donc c’est ça qui force en fait il force à faire ce Rapp ce rapport qui lui est demandé par le ministère de l’Intérieur et ce qui est très intéressant c’est que le contrôleur général écrit contrairement à ce que dénonce l’élu malheureusement enfin il dit pas malheureusement il dit contrairement à ce que dénonce l’élu en fait ça ne concerne pas seulement Sabiani c’està dire c’est pas seulement Sabiani qui est concerné par ce type de relation avec les gangsters donc c’est ce qui m’amène à vous parler dans un deuxème temps de bah de ces scandales politicojudiciaires marseillais ce qu’on peut en savoir et un peu de leur dessous alors je revient d’abord sur Sabiani carbon et Spirito parce que effectivement quand même ils sont sont au cœur de l’actualité entre 1929 et 1934 et ils sont au cœur de l’actualité je veux dire une actualité qui touche à des scandales d’État c’est-à-dire pas seulement des affaires locales et c’est pour ça à mon avis qui sont vraiment restés dans les mémoires et qui sont si significatif donc il y a une affaire qui est celle qui ouvre le bal c’est l’affaire des bandit de la Bourse alors c’est aussi un holdup hein un holdup qui se produit dans ce qu’on appelle les terrains vagues de derrière la bourse et à mon avis un peu là où nous sommes aujourd’hui c’est-à-dire des espaces qui avaient été disons il y avait à ce moment-là le quartier Saint-Martin à la fin des années 1880 qui avait été détruit pour faire de la rénovation urbaine mais on l’avait pas fait et on avait laissé des terrains vagues qui n’était pas aménagé et ces terrain vagu et bien avait un peu des allures de coupe-gorge et de fêtes en 1928 des transporteurs de fond du Crédit Foncier d’Algérie et de Tunisie avait été agressé par une bande alors il faut dire qu’à l’époque on transporte por là eux ils avaient 385000 francs ils marchaient à pied ils avaient l’argent dans une sacoche et ils étaient avec un un garde qui les accompagné mais qui était un monsieur un peu âgé et qui lorsqu’il a sorti son arme malheureusement il a été tué par un des voleurs qui était guffo alors on n pas le dossier de procédure et je le regrette par c’est une affaire incroyable dans le sens où euh la presse montre que d’abord il y a eu des tensions policières on a accusé la police d’avoir subtilisé une partie de l’argent on a envoyé des lettres anonymes pour dire ça serait bien de voir si le chauffeur qui a disparu il serait pas caché par un des commissaires parce qu’ils sont en Corse tous les deux et si ça se trouve ils sont cousins euh bon ça déjà ça c’était dur ce pauvre commissaire il s’est mis en retrait hein il s’est mis en congé tellement il est il était sous pression euh ensuite il apparaît au procès que les différents accusés dissimulent l’existence d’un personnage haut placacé qui les a reçus chez eux et euh il y a des rumeurs qui disent en fait ce ne serait autre qu’un frère de Simon Sabiani ça c’est Paul yankowski qui qui le dit un des biographes de de Sabiani d’autre part qu’est-ce qui se passe et bien le verdict des jurés qui quand même condamne à mort guffo hein acquit des tenancier de bar alors parmi ces tenanciers de bar il y en a un qui s’appelle essautier et c’est le frère d’Alexandre essautier qui est en fait un proche de Simon Sabiani qui est un élu local donc en fait ça ça suscite une énorme explosion de discours dans la presse et des grands reportages sur les patrons de barre qui seraient en fait en gros les lieux où on mettrait les cartes électoral les lieux qui feraient l’interface entre la politique et le milieu d’autant qu’on c’est beaucoup c’est vrai de réunions politiques dans les bars et donc il y a tout un ensemble de soupçons qui qui naissent là sur bah le fait que finalement la police et la justice sont entravés par la main invisible de la politique politicienne il faut savoir que guffo euh le le le le principal enfin le le chef hein de cette bande il avait été condamné en Corse à un vol pour un vol qualifié mais libéré selon certains journaux par l’intermédiaire de l’intervention de deux parlementaires compatriotes qui avaient été sollicités par sa mère au nom de son état de santé parce que il était quand même manifestement en mauvaise santé mais bon évidemment ça l’empêchait pas de faire des holdop donc bah tout cela évidemment c’est euh ça fait un peu euh alors on perd dans mes pages voilà tout cela évidemment ça fait très mauvais effet et on titre la mafia de Marseille on parle de mafia on dit on se demande par exemple si Marseille c’est une république anarchique du centre Amérique ou si on en Sicile avant l’intervention de Mussolini quand la Camora faisait la loi et on se dit à ce moment-là aussi que partant de compromission de la politique locale tant de désorganisation de la police Marseille est devenue une sorte de Chicago de la Méditerranée c’est de là que vient cette comparaison de Marseille à Chicago alors fait très intéressant en fait on a retrouvé gifo dans l’appartement de la famille carbone ça c’est quand même assez mais c’est parce que la mère de carbone dira je connaissais sa mère enfin je pouvais pas lui faire ça de pas l’aider et cetera et cetera mais on le retrouve dans l’appartement de la famille carbone ce qui est intéressant c’est qu’à l’époque Paul carbon le on en parle pas dans les journaux mais par contre on fait le lien avec son frère parce qu’il a à ce momentlà un de ses frères qui est en détention provisoire pour le meurtre d’un souteneur d’origine guinéenne et l’année suivante quand s’ouvre le procès alors là c’est un coup de tonner encore un peu plus fort parce que les juris refusent de siéger ils refusent de siéger parce qu’en fait ils disent bah on peut pas parce qu’en fait on nous a on a subi plein d’intervention on est venu nous voir pour nous demander de la quitter on a été menacé donc ça fait un peu évidemment toute une affaire et il y a une enquête he qui est menée donc là il y a vraiment des archives de police et le commissaire d’X qui mène l’enquête dit que bah oui effectivement les il n’os pas parler c’est juré mais il refuse de siéger il y en a quand même un qui dit bah c’est Simon Sabiani qui nous a bah qui est venu nous voir quoi et puis il faut savoir aussi que suite à ça il y a Gustave chiponi alors Gustave chiponi c’est un un élu hein à la mairie c’est un proche de Sabiani et pour vous dire est tellement proche qu’il est responsable des listes électorales donc ça à mon avis c’est quand même un signe mais ils étaient surtout proches parce que ce sont des amis d’enfin hein c’est-à-dire ils ont été ensemble au lycée et il se trouve que Gustave chiponi il est poursuivi ensuite parce que il a molesté un juré dans l’enceinte du du Palais de Justice et il y est allé un peu trop fort donc quand même il s’est vraiment passé quelque chose et là le Petit Parisien smeux à nouveau donc voyez c’est la presse parisienne he qui parle de Marseille la la puissance la puissante influence qui protège la mafia à Marseille s’est encore faite sentir au cours de l’affaire carbone mais alors le pic he c’est 1934 vous voyez et ça ça c’est vraiment resté dans les mémoires au moment de l’affaire prince alors c’est un contexte un peu compliqué cette affaire prince c’est c’est une affaire qui est enchassé dans l’affaire Staviski alors vous savez qu’on a retrouvé mort Staviski dans son chalet de chamonie on est dans un moment de crise maximal il y a le 6 février 34 là toute la gauche pense que le fascisme est un aus portes donc il y a la contre manifestation du 12 février là toute la droite dit ça y est le bolchevisme arrive chez nous enfin on est vraiment dans des tensions politiques extrêmement fortes et vient de se former un gouvernement d’merg dans un but d’apaisement la tenstion retombe quand on découvre sur la voie ferrée non loin de Dijon à la combofé le corps sans vie et mutilé d’Albert prince qui est un conseiller à la cour d’appel de Paris alors cet Albert prince c’est surtout un ex-membre de la section financière du parquet et qui dans son temps avait contribuer à l’impunité de Staviski en fait pas tellement parce qu’il le protégeait semble-t-il mais plutôt parce qu’il s’était pas rendu compte de l’ampleur du problème parce que ces affaires en fait comment dire de de l’élinquence financière elles sont extrêmement complexes et à l’époque elles sont aussi extrêmement nouvelles j’ai envie de dire par leur ampleur et je je bon tous les tous les historiens pensent que vraiment il était pas coupable mais c’était un homme qui se remettait pas d’être considéré comme coupable et d’être soupçonné et euh bon aujourd’hui la thèse qui prévaut et la thèse à laquelle sont arrivés les enquêteurs au bout du compte c’est celle d’un suicide maquillé parce que ce qui est très bizarre c’est qu’on le retrouve la tête et la main écrasé par un train mais avec une sorte de mise en scène il y a une ficelle il y a une mallette ouverte sans documents à l’intérieur bref tout cela sur le moment ça donne l’impression qu’il a été assassiné et vous savez qu’on a longtemps pensé que staviskii aussi avait été suicidé he même si aujourd’hui on anné revenu je vous invite à lire alors il y a deux ouvrages super sur ces questions l’ouvrage un scandale d’état de Pierre Cornu gentil qui est sur l’affire prince et sinon de Paul yankovski cette vilaine à faire saavkii ça se lit les deux comme comme un roman hein quasiment voilà et donc on pense que c’est un meurtre maquillé d’où une enquête ouverte pour assassinat et comme à ce moment-là la le climat politique est particulièrement inflammable le ministre de l’Intérieur déclare si elle existe cette mafia elle sera dévoilée et réduite à l’impuissance c’est pour dire qu’il a entendu l’opinion en fait mais évidemment ça ça si si c’est dit par le ministre bah évidemment c’est encore plus vrai semblable en réalité hein et à ce moment-là donc en pleine fébrilité le ministère de la Justice confie alors qu’il devrait pas le faire c’est pas son rôle l’enquête à l’inspecteur Boni qui est un personnage sulfureux qui avait été enfin suspendu de la police hein mais réintégré parce que c’est celui qui a retrouvé par des moyens obscurs les talons de chèque de Staviski et Bonnie se lance dans l’aventure dans l’enquête parce que celui qui se lance dans l’aventure c’est George Simenon parce que la presse a engagé des anciens de scotlandyard pour essayer de concurrencer de trouver plus vite en fait lescoutable ainsi que George Simenon alors ceux de scotlandiard ils vont sur place à Dijan très vite en fait eux même ils pensent que c’est un suicide et il rentre en Angleterre parce que France enfin le journal leur dit non non non il faut pas en parler parce que sinon ça fait tout tout tombé et s menons en quête dans les bars de la pèigre à Paris et il les tombe sur des personnes qui manifestement hein d’après Pierre Cornu gentil lui raconte un peu des bobars en fait essaie de lui raconter des histoires mais une piste qui l’amène tellement près des informateurs de l’inspecteur Boni que l’inspecteur Boni décide de le prendre de vitesse et d’arrêter de faire arrêter carbon Spirito et un aristocrate monégasque qui est un peu un aventurier qui s’appelle le baron de lusat alors là évidemment vous imaginez la presse à scandale hein qui trouvait plus trop évidemment de jus dans l’affaire Staviski se régale parce que là on est on tient quelque chose de neuf on a des hommes dont on va pouvoir faire le P enfin vous voyez raconter toute la vie la romancer parler de tout leur trafic et cetera et puis d’autre part ce qui est encore plus incroyable c’est que Simon Sabiani fait rapidement de grandes déclarations publiques en faveur de Paul carbon en disant c’est mon ami vous n’avez pas le droit de l’attaquer en tout cas je vais le défendre alors là vous imaginez un député qui fait des déclarations publiques en faveur de quelqu’un dont la réputation est sulfureuse qui a des activités qui sont de l’ordre de la de du trafic de prostitution on pense queil trafique la drogue et cetera bah évidemment ça a de quoi braquer les projecteurs alors d’une part sur l’assemblée et confirmer la décadence du régime je veux dire si on est dans un régime où les élus pour réaliser leurs basses œuvres c’est-à-dire assassiner un magistrat qui en saurait trop font intervenir des Truant où eston enfin qu’est-ce que c’est que cette république ça confirme l’idée queon est en pleine décadence et d’autre part ben évidemment ça braque les les les les projecteur sur Marseille puisque cet élu c’est aussi le premier adjoint à la mairie et c’est l’homme fort en réalité de la mairie alors pour comprendre he l’importance de cette séquence euh et bien il faut aller voir des travaux comme d’historien travaux de Frédéric Monier d’Olivier dart travail aussi travaux du sociologue Luc Boltanski hein qui qui se sont intéressés sur les théories du complot et sur la place qu’elles avaient dans la France des années 30 c’est-à-dire on est là dans de tels bouleversements économique tel déclassement des des classes moyennes le fait qu’on peut plus faire confiance à l’élite politique on sait pas en plus résoudre la crise on a pas les moyens toutes les mesures qu’on essaie de mettre en place March pas AG grave la situation et cetera des des du du du des petits petit gens en fait il a beaucoup de chômage on ne fait plus confiance à la classe politique et on se dit que les grands de ce monde ma fois il tirent des ficelles obscure secrète et bien dangereuse et on est à ce moment-là dans une pleine remontée de l’obsession du complot juif franc maçon si ajoute le complot bolchevique et pourquoi pas le complot politico-criminel c’est-à-dire le lien entre les hommes politiques et ce qui serait une sorte de mafia et on représente tout cela par des figures animales qu’on voit qu’on voit ARER euh que je vous montre avant de revenir sur cette diapo là vous voyez ici par exemple dans Mariane qui est un hebdomadaire classé à à gauche voyez la toile d’araignée de staviskii pourquoi c’est si compliqué de résoudre cette affaire pourquoi cette affaire est si complexe et ce que j’ai entouré en jaune c’est le milieu d’ailleurs Staviski on le décrit comme un gangster on dit dans certains journaux on lit ça Paris soir dans Paris soir si non le compare à Al capapone hein par exemple et puis autre exemple bah ici vous voyez regard alors ça c’est nomadaire communiste qui titre voilà de la mafia au gang alors on voit carbone ensuite c’est George ho he qui est un des acteurs de Saffire Staviski un peu un peu louche vous avez tout au bout vous avez luusat ensuite et puis vous avez Spirito en dernier derrière le cucuxlan encore voilà des gens qui agissent dans l’ombre et cetera puis au fond les rails qui rappellent donc la mort la mort de Prince alors il faut savoir qu’ils sont très rapidement mis h de cause carbone Spirito et luat il y a ils ont des tas de d’alibi même si certains disent mais c’est parce qu’ils sont puissant c’est des faux Albi en fait c’est pas vrai manifestement il n était pour rien puisque c’est un suicide et du coup il y a énormément de photos dans tous les journaux de leur sortie de prison et notamment celle-ci qui est assez assez célèbre où on les voit triomfant sur le quai et on est bien dans une forme de star système du gangster comme on a aux États-Unis hein vous les voyez tous les deux à gauche ils sont sur le qui de 10ens ils rentrent à Marseille et puis à droite ce sont leurs avocats et je pense que ces photos qui sont connues hein qui sont là ben c’est le soir parce que je pense qu’ils sont habillés pareil en regardant le leur Cravat la la réception que Sabiani organise pour eux et qui restait dans les mémoires hein moi c’est mon grand-père me raconé ça oui CIT des gangsters et d’ailleurs Sabian était allé les chercher en grande pompe ils avaient descendu la Cannebière en grande pompe et cetera donc euh vous avez tout ça pour carbon et Spirito et le fait qu’ils vont rester d’abord célèbres et que d’autre part à ce moment-là on voit bien être ce thème de euh bah de de des rapports entre même ça va même au l’état secret vous voyez ce qu’on va retrouver après dans la france-arique et tout euh dans les rapports les les liens occultes entre milieu et service secret moi je pense que ça nét à partir de de ce moment là et on voit aussi apparaître le fait qu’on parle d’une d’une mafia et on parle aussi de la pieuvre hein on voit aussi arrivver cet imaginaire de la pieuvre parce que même si eux ils sont euh blanchis j’ai envie de dire en fait ce ce soupçon des liens il va rester et par exemple dans Paris Soir en juin 34 vous avez un grand reportage sur le trafic de drogue qui nous dit bah voilà c’est une immense pieuvre et c’est une immense pieuvre ce trafic de drogue international qui a des liens avec la politique et la preuve c’est qu’en fait sont nommés parmi les trafiquants carbon et Spirito donc voilà ça c’est installé donc dans l’imaginaire collectif mais alors évidemment ça ne se limite pas à carbon et Spirito et Sabiani alors j’ai mis une photo de Henry Tasso je veux pas le mettre sur le même plan Henry Tasso c’était un maire donc socialiste hein qui a été maire socialiste de Marseille mais c’est pas le seul au parti de la SFIO qui a été concerné par ces problèmes et d’abord c’est pas lui en premier lieu euh je dirais d’abord qu’il a un personnage sulfureux j’ai pas trouvé de photographie pour pour vous je m’en excuse c’est Ernest Rouvier hein qui était un un élu socialiste local qui a étéit assez important qui a qui a monté en importance dans les années 20 et qui était important au début des années 30 mais qui a été un peu mis sur la touche parce que les communistes le haï tellement que pour faire l’union avec la SFIO il a fallu le mettre de côté et ça la SFIO a a bien voulu le faire on pourra revenir sur son profil c’est c’est quelqu’un Ernest Rouvier qui est quand même assez important parce qu’il est très proche de Fernand buisson et Fernand buisson il a été président de la Chambre des députés de 1927 à 1936 donc il a un appui important quand même au sommet de l’État mais euh pardon de pas de l’État mais en tout cas voilà dans dans les institutions parisiennes il connaît une évolution d’ailleurs un peu pareille vers un néosocialiste nationaliste et c’est un personnage qui est impliqué dans ce qu’on a appelé en 1931 le meeting sanglant qui est un meeting contradictoire alors nous aujourd’hui on a vous savez les débats télés où euh les opposants politiques euh peuvent se disputer mais en fait ça reste quand même finalement assez civilisé hein sur ces plateaux là on organisait des meetings contradictoires et euh en urrence là et bien Jacques Ducla pour le parti communiste était venu porter la contradiction à Vincent Oriol pour le Parti socialiste il faut dire c’était les deux frères ennemis ils étaient vraiment à couteau tiré et la situation dans ce meeting dégénère lorsque des morceaux de pain sont jetés sur Vincent auiol par des chômeurs en fait hein parce que voilà vous voz le pain c’est symbolique quand même mais euh ça commence à des coups de feu sont tirés en fait hein depuis le service d’ordre de de la SFIO et un jeune militant communiste est tué Rodolphe Carini hein qui va rester dans la mémoire communiste de manière importante comme un martyre hein de de la cause et la police amène au poste de la Castellane un certain Noël Renucci et ce Noël Renucci il est désigné comme l’auteur des coups de feu mais bientôt arrive alors d’abord il y a un coup de fil qui est passé par les policiers qui étaient quand même là pour surveiller qui disent ne le libérer sous aucun prétexte même si on vient vous demander de le faire donc là les les policiers sont sont prévenus arrivrive Ernest Rouvier et Ernest Rouvier commence à discuter avec les policiers euh de manière assez familière en fait il plaisante il va voir rinuci rinuci là il est pas en cellule il le sermonne un peu quand même et puis il le présente auprès des policiers de manière assez claire comme le colonel de ses troupe et euh d’après un policier un policier dit oui bien sûr je pensais qu’il voulait le faire libérer mais il ne peut pas le faire libérer alors il faut voir hein toutes les interventions qui seront tentées pour le faire libérer enfin le dossier judiciaire est très intéressant il y a sans arrêt des recours il y a des grands avocats parisiens qui écrivent enfin bon pour essayer d’obtenir libération et l’honneur d’Ernest trouvier est aussi éclaboussé par une deuxième affaire en août 1933 où renoutier est aussi un peu inqu enfin inquiété c’est l’affaire EDM dijou qui est une militante une infirmière communiste qui trouve la mort dans une bagarre à la sortie d’une euh d’une réunion politique euh disons bon voilà en août 1933 euh on peut continuer un petit peu dans dans ces années 30 et dire que lorsque euh Henri Tasso devient important c’est-à-dire lorsqu’il gagne les élections en 1935 bah on dit que c’est à l’issue d’une campagne politique qui a été particulièrement musclé campagne électorale et euh dans cette campagne se sont euh distingués les frères Guerini alors les frères Guerini ils sont quand même plus jeunes que carbon et Spirito euh ils ont ils ont choisi plutôt le camp de la SFIO et lorsqu’en 1937 le préfet accuse un hervie notoire de Marseille tenancier de Maison Close d’avoir donné l’assaut au bureau des listes électorales de la mairie pour empêcher un candidat battu par un socialiste d’étayer son recours et ben il semble bien que ce soit lui Antoine Guerini d’autre part d’après l’historien David Lévi Antoine Guerini il aurait fait pression sur des employés municipaux pour qu’il s’enregistre sur les listes du canton de Tasso et vote pour lui et puis il faisait aussi partie du bureau de bienfaisance municipale donc ils étaient aussi membres des Jeunesses socialistes donc ils étaient quand même bien engagé on pourrait dire aussi que euh et bien à partir du moment où en 1931 Sabiani entame une disons une un tournant politique vers la droite et bien il va mettre carbone au service de ses alliés politiques de droite et par exemple carbon il est connu pour avoir soutenu Eugène pierre du groupe des indépendants lorsqu’il y a des élections municipales partielles en 1931 et il a aussi soutenu il s’est mis au service de l’armateur jean-fessinet qui était très nationaliste et antiommuniste qui avait même financé un journal de Sabiani là pour le coup en Corse donc en fait on voit bien qu’il y avait toute cette problématique et le dernier élément dont j’ai pas parlé mais là j’ai pas le temps c’est euh c’est le fait que la police locale pouvait être bah gêné aux aux entournures on pourra y revenir par les interven ch politique par des des relations de de clientèle voilà alors quel sens on peut donner quand même assez pratique et ça c’est un peu la la le dernier point de cette intervention avant une conclusion que je ferai sur la question de la de la réputation parce qu’au fond qu’est-ce qu’on en fait quand on est historien de ça qu’est-ce qu’on peut dire est-ce qu’on doit être seulement dans la dénonciation de la collusion de de la corruption et cetera et cetera d’abord on a tendance on voit bien que dans la presse c’est très c’est toujours interprété en des termes utilitaristes ou des rapports d’intérêt bon en fait il y avait quand même pas que ça c’est-à-dire il y avait des liens de d’interconnaissance à titre privé c’est-à-dire parmi ces trafiquants et ces hommes politiques bah il y en avait qui avaient grandi dans les mêmes quartiers qui était allé ensemble au lycée il quand même des des liens comme ça on peut pas on peut pas les nier il y avait aussi des fidélités communautaires hein voilà Sabian Corse carbone et Corse on dit aussi que carbon il connaissait assez bien le préfet de police chap à Paris qui lui-même était lié à la Corse donc voilà alors je veux pas j’entre pas dans une polémique sur les les Corses sont des gangster et cetera si on allait voir dans d’autres communautés on trouverait aussi des choses mais c’est vrai que dans dans les les dans les plaintes des gens de l’époque dans les rapports de préfets B il y a quand même une tendance à insister là-dessus et puis il y a quand même un préfet qui dit mais en fait par exemple les les fonctionnaires cors si on les met ailleurs qu’à Marseille dans la police ils sont super per il va aussi per bien et tout mais par contre à Marseille c’est compliqué c’est-à-dire que s’il faut aller arrêter et ben un nervi Corse qui fait du grabuge dans un bureau de vote bah c’est plus difficile quand on le connaît bien et cetera donc donc le le sujet il est quand même pris pris au sérieux par par l’administration par les par les haut fonctionnaires alors un autre sens qu’on peut donner assez pratique qu’on peut y voir c’est que les les luttes politiques sont très violentes alors cette violencein il y a encore beaucoup en apprendre et pour faire ce travail bien faudrait vraiment faire de la comparaison entre le cas marseillais et d’autres cas hein mais ça commence un peu à être fait et Marseille a pas l’exclusivité des violences politiques dans les années 30 il y en a beaucoup mais pour vous donner un exemple Rouvier quand il va chercher Renucci au commissariat il y a un policier qui lui dit mais enfin quand même qu l’idée de venir armé dans un meeting et rouier lui dit bah on il vient toujours armé en fait enfin c’est c’est comme ça enfin on vient armé on est tous armé donc évidemment bah oui enfin si tout le monde vient armé en pensant que les autres le sont et que éventuellement on sort les armes il peut ça peut mal finir mais il y a beaucoup de bagarres beaucoup de démonstrations de force ça fait partie en fait des des pratiques politiques et en fait ces gangster ils appartiennent au service d’ordre et une des choses qu’on peut dire c’est que une des raisons pour lesquelles ils sont embauchés c’est parce qu’on est là dans des partis qui ont une base militante qui est très limitée on n’est pas dans un parti comme va l’être le Parti communiste dans les années 30 qui va engranger beaucoup d’ d’adhérents et d’adhérents qui s’engagent qui militent qui vont participer au service d’ordre et cetera non là c’est plutôt il faut un service d’ordre professionnel et finalement bah les gangsters ils ont pas peur d’aller au coup de points et d’impressionner mais c’est pas seulement ça hein que vont faire ces ces personnes vont aller jusqu’à employer des moyens illégaux en fait hein pour empêcher les recours comme on a vu bourrer les urnes et cetera euh autre autre élément que je voulais vous dire le financement des campagnes je vous donne un exemple qui montre que ça devait exister quand même euh il y a un dossier de justice j’ai eu la chance de consulter très récemment grâce à l’aide des personnels des Archives départementales qui est la faire matateouti paino qui se produit en février 1939 en fait matateoui c’est un agent fontainier du canal de Marseille qui tue de plusieurs coups de revolver Antoine paino alors ce qui fait mauvais effet c’est qu’il le fait dans le hall de la mairie en fait dans la mairie quoi ça c’est vraiment en plus un moment qui est assez dur pour Marseille donc évidemment dans les journaux ça fait mauvais genre d’après la police matateuci fréquentait un milieu peu recommandable d’agents électoraux dont certains étaient des repris de justice et le prévenu explique qui s’est rendu à un congrès de la safioot à Istre où se trouvaient deux groupes de partisans le groupe païo qui patronnait la candidature du docteur franchi et d’autres qui patronnent celle de Monsieur Touren et la dispute entre les deux provient de ce que paino qui a engagé des frais pour la campagne du docteur franquy ou franchi pardonnez-moi pour pour pour la façon de le dire en fait paino soupçonne matateucci de vouloir le remplacer et alors pris de peur mathieoui en tout cas c’est sa version des fait dit qu’il a pris les devants et qu’il l’a exécuté et il déclare à la police c’était un type du milieu qui voulait par n’importe quel moyen imposer sa volonté alors sur matateucci l’enquête bah de police ne révèle rien de particulier plutôt quelqu’un sans histoire mais qui était quand même à la mairie parce que il venait voir Tasso parce qu’il voulait que Tasso trouve un emploi pour son frère parce que son frère voulait se marier donc vous voyez dans des logiques de clientèle malheureusement Tasso se l’ conduit parce qu’à ce moment-là il y a tellement plus d’argent dans les caisses que c’est totalement impossible de continuer ce type de pratique mais paino par contre il est bien connu dans le monde de la prostitution parce qu’on le trouve en particulier mêlé en 1923 et une célèbre Vendetta qui a donné lieu à un film sur Antoine laroca incarné par Belmondo hein un gros en fait une fusillade dans un bar avec beaucoup de morts mais après il avait plus fait trop parler de lui il exerçait d’ailleurs d’autres métiers restaurateur organisateur de tout cour de taureau mais de toute évidence il était toujours un peu impliqué dans le secteur des maisons clauses alors bon il y avait cet engagement de ces personnes pour les en parlera un peu après des de ce que c’est voulait dire agent électoral mais que pouvaient faire les élus alors les élus ils pouvaient en échange hein agir sur un mode clientélaire par exemple Simon Sabiani on dit qu’il a trouvé à la mer carbone un appartement rueau de Mar dans sa circonscription et lorsque Rouvier intervient en faveur de Renucci c’est aussi ce genre de de relation parce que ça se faisait beaucoup en fait d’intervenir auprès de la police ou auprès de l’administration préfectorale pour obtenir des exceptions par exemple pour des gens qui étaient interdits de séjour qu’il devient qu’il soit autorisé ou des gens qui avaient des problèmes avec leur carte de séjour ça pouvait se faire en réalité simplement on peut pas dire que les rapports entre carbon Spirito et Sabian c’était seulement ça parce que souvent il y a un rapport inégalitaire en fait entre le patron et les clients en fait ça sa bien l’argent l’intéressait pas tellement d’après ce qu’on pense il aimait plutôt le pouvoir et puis c’était vraiment quelqu’un en fait qui avait le l’envie de d’améliorer les conditions de ses partisansf surtout alors que carbon lui il avait un Yach vous voyez c’est n rien à voir donc c’était pas vraiment son client et je pense que un autre type d’échange qui existait entre ces politiques et ces trafiquants relever du lobbying en fait un peu comme il peut y avoir des relations entre B des groupes professionnels tout simplement en fait les buralistes qui ont des intérêts les chauffeurs de taxi qui ont des intérêts et puis des vous voyez il y avait des règlements qui étaient des règlements municipaux et c’est en particulier le cas pour la prostitution parce qu’il faut bien se se souvenir qu’on est dans une période où la prostitution est toléré on n’est pas dans un système où c’est interdit il y avait des maisons closuses tolérées mais dans un un cadre particulier et d’autre part normalement il devait pas y avoir de prostitution en dehors du quartier réservé ce fameux quartier qui a été détruit et dans des cette prostitution elle devait avoir lieu dans des espaces bien précis or en réalité il y en avait partout dans le quartier belzenss dans les hôtels hein ce qui engrangeait pas mal d’argent c’était les hôtels de passe et ces hôtels de passe bah ils étaient tenus par des hôteliers ils étaient poursuivis mollement j’ai envie de dire et la préfecture a essayé de demander à la municipalité de durcir en fait la réglementation mais la municipalité traînit quand même pas mal des pieds hein c’estàdire il a fallu vraiment un gros coup de balai à la fin de la décennie à la demande du ministère de l’Intérieur et avec un changement de préfet avec pas mal de réactions un changement dans la police pour que bah il a une grosse action qui soit entreprise contre mais sinon c’est vrai que ça perdurit et on comprend bien que pour pour les concitoyens il y avait cette impression que bon évidemment il y avait beaucoup de complicité là-dedans et c’était pas faux mais voilà je pense qu’on peut l’in traiter de cette façon-là une forme de lobbying alors on peut encore prendre un peu plus de hauteur quand on travaille sur ce que c’était que ces agents électoraux parce que vous voyez quand il il patronnait comme on l’a vu hein qu’est-ce que ça voulait dire faire la campagne d’un tel alors oui ça pouvait être engagé des frais des frais de bouche par exemple hein mais là si on s’interroge sur l’histoire de ces agents électoraux ben on peut dire qu’on est là dans une période particulière où ce type de fonction est particulièrement critique ça ne devrait plus exister pinceon or en fait ces agents électoraux ils existaient plusieurs décennies plus tôt de manière à peu près normal parce que il faut rapporter ça au au début de la politisation à l’apprentissage de la vie démocratique et au fait comment est-ce qu’on finalement comment on fait campagne qu’est-ce que c’est faire campagne quand il y a cette troisème République qui se met en place comment est-ce qu’on va aller chercher des voies et si ce qui prévalait finalement avant c’était vous savez le pouvoir des notables et c’est notable ils avaient des des des c’était normal ils avaient un peu des clients finalement dans leur dans les dans le petit peuple hein quis aidaient surtout dans les campagnes euh en fait avec les progrès de la démocratie on est allé progressivement vers cette idée il doit plus y avoir un lien d’affiliation patron client qu’on vote pas pour quelqu’un parce que ce quelqu’un il vous rend un service personnel mais en fait on doit voter pour des idées on doit voter pour un programme et ce rapport personnalisé en fait il est allé en se distendant et pour certains politiste on peut dire que les agents électoraux ils sont venus bah faire l’intermédiaire finalement c’est-à-dire l’élu ou plutôt le candidat il n’allait pas voir tous les électeurs de toute façon c’était bien compliqué dans une ville comme Marseille mais par contre il pouvait engager des gens qui étaient un peu ceux qui allaient faire la campagne pour lui mais l’agent électoral c’est celui qui fait campagne un peu de façon professionnelle pas parce qu’il est militant un peu parce que on pourrait dire soit c’est un peu je sais pas je veux pas dire de bêtises mais voyez un communiquant pourrait dire aujourd’hui quelqu’un qui le fait pas part euh conviction politique il le fait pour l’argent peut-être ou pour ses propres intérêts voilà et c’est beaucoup critiqué parce que on considère que ça ne devrait plus exister l’autre chose d’ailleurs souvent on dit que ces agents électoraux ce sont des maquignons hein ils vont aller acheter les voies et ils vont les acheter comment par du clientélisme euh il y a il y a une deuxième remarque intéressante qu’on peut faire je pense c’est que ce clientélisme bon il devient vraiment euh il apparaît comme très scandaleux dans les années 30 mais quand on fait l’histoire de ce clientélisme on peut dire que ce qui paraît scandaleux c’est que on est là dans des élus qui n’ont pas la richesse on peut dire finalement souvent hein des d’élus qui sont issus des classes vraiment dominantes donc qu’est-ce qu’ils ont à offrir à leurs électeur et ben ils ont offrir des ressources qui proviennent de l’argent public hein à cette époque c’est beaucoup l’emploi par exemple qui peut servir et ça ça a été un gros problème dans les années 30 et ça c’est évidemment très mal vu parce que bah si finalement ce que vous mettez dans la balance c’est votre fortune personnelle ça ça vous regarde à la limite mais si ce que vous mettez dans la balance c’est de l’argent public c’est quelque chose qui devrait être distribué en fonction de critères objectifs là c’est beaucoup moins acceptable et par ailleurs dans ces années 30 ce qui se produit aussi c’est qu’il y a une transformation de la façon de faire de la politique c’est-à-dire que la SFIO c’est un parti traditionnel qui existe depuis les années bah enfin qui de toute façon les socialistes marseillais ils sont déjà là depuis les années 80 90 l’arrivée de fléiè premier maire d’une très grande ville socialiste c’est le début des années 1890 donc la safio est créé bien sûr après hein mais ils ils ont je pense dans leur ADN cette façon de faire et dans les années 30 ça apparaît comme quelque chose de poussiéreux alors vous vous vous qui êtes marseillais aussi vous savez que on met pas un terme au clientélisme à Marseille à la fin des années 30 hein mais voilà c’était quand même une façon de faire des des euh des socialistes et lorsque les communistes arrivent eux ils essaient d’arriver avec d’autres meurs c’est-à-dire avec l’idée d’adhérer à un programme d’adhérer au marxisme de de d’engager les gens pour la conquête du pouvoir avec d’autres types de d’affiliation j’ai envie de dire et qui déclasse un petit peu en fait ça fait souffler une sorte de ventfé alors c’est pas les seuls hein parce qu’il y a aussi le PPF qui pour le coup est beaucoup plus à droite hein et qui là aussi va attirer beaucoup autour de de 37 ite même si ça se dégonfle un petit peu et et donc voilà vous avez tout ça qui peut donner un peu de sens à à ces façons de faire qui qui me paraissent assez importantes euh est-ce que j’ai encore un peu de temps parce que j’ai encore quelques petites choses ouais d’accord parce que je vois que je me dépêche mais j’ai encore des choses à dire euh alors ce qui facilite tout ça quand même c’est que vous voyez les euh comment comment on pourrait dire les euh au fond on a vu qui qu’ avait des doutes autour des rapports entre carbone Spirito saani et des braqueurs ça ça disparaît après c’est que je pense que ce moment-là c’est un moment où il y a une prise de conscience que les braqueurs ça suscite tellement de réactions sociales il y a à peu près personne à part une minuscule frange d’anarchiste qui dit que le vol c’est bien en fait donc ça on peut pas se mettre en avant mais par contre on peut se mettre en avant avec potentiellement des trafiquants ça c’est quelque chose qui qui est quand même assez étonnant bon dans dans le livre de Paul lankowski sur Sabi alors yankovski est allé interroger des anciens qui ont milité avec lui et il y en a un qui lui a dit ma foi à ce moment-là on trouvait ça banal et et moi c’est vrai que ce qui ce qui me frappe c’est alors qu’est-ce qu’ pouvait faire la banalité de ces li liens le fait que ça pouvait être être normal alors je dirais que ce qui pourrait quand même l’expliquer c’est le fait que bah ces trafic de drogue trafic de prostitution certes c’était immoral on va pas dire que c’était bien hein mais simplement ça n’avait pas le même stat qu’aujourd’hui parce qu’en fait la vraiment la la diabolisation du du dealer elle est bien postérieure elle date de la fin des années 1960 donc à ce moment-là il y avait pas trop de consommation en France cette drogue elle partait aux États-Unis ça ça restait quelque chose d’un peu exotique lié à la représentation coloniale et cetera donc il y avait quand même pas la la la la la criminalisation qu’on connaît aujourd’hui le secteur de la prostitution comme je vous l’ai dit il est il est autorisé alors c’est un système qui est très hy hypocrite en réalité hein parce que le milieu a clairement pris le contrôle de ses maisons hein mais on préserve une façade avec des tenancières qui sont proche de la police on fait des grosses enquêtes sur elles pour voir si elles ont la moralité qu’il faut pour tenir ses maisons et cetera donc ma fois il y a quand même ça brouille un peu la le le le le réel et puis sinon leurs ressources sont les maisons de jeu et les paris sur les courses il y a plein de gens en fait qui sont contents d’Er dans des maisons de jeu tant qu’il y a pas de plasticquage ou de meurtre en fin de compte c’est relativement bien toléré et ces trafiquants en plus on n arrive pas tellement à les à les arrêter pour ces trafics précisément euh par exemple en 1931 Paul carbon il est convoqué par le commissaire gbal commissaire de la police mobile parce qu’il a voyagé sans ticket euh il a fait un voyage en train sans ticket le contrôleur a fait un rapport l’a envoyé à la police et le policier N a saisi l’occasion pour le faire venir évidemment on ne sait pas ce qu’ils se sont dit parce que nous ce qu’on a c’est uniquement le rapport écrit rapport écrit qui est d’ailleurs classé dans un dossier des de de ces archives de police qui n’est pas le bon donc qui montre que ça devait être même compliqué d’avoir un rapport sur pole carbone à mon avis hein et alors qu’est-ce qu’il a dit au contrôleur de la compagnie de chemin de fer il a dit qu’il était commerçant et au commissaire il dit qu’il est voyageurs de commerce il dit oui mes affaires m’amènent souvent à voyager à Paris donc ce sont des gens qui se présentent comme des commerçant et et ça en dilance sur ces marges un peu troubles finalement du monde économique et dans ce que que la sociologue claire Duport appelle un capitalisme de parien en fait c’est un capitalisme qui est entre l’illégalité la tolérance une zone un peu un peu grise j’ai envie de dire donc tout ça c’est assez troublant et donc vous avez des gens comme par exemple ce militant donc là j’ai pas noté le nom excusez-moi qui dit bah on trouvait ça plutôt banal mais en fait c’est pas vrai tout le monde trouvait pas ça banal et par exemple un un membre du Syndicat des secrétaires de police qui était franc maçon et très proche de Tasso aurait fait des reproches à ce sujet à Pierre Ferri Pisani donc c’était Xavier cuyoli lui-même secrétaire de la fédération nationale des syndicats maritimes CGT et ferry Pisani aurait dit Xavier tu m’embêtes avec tes principes moraux Marseille c’est un port et si nous n’avons pas l’appui chez les truants nous nous ferons voir donc il y avait un peu cette sorte de fatalité un autre exemple que bah c’était toléré mais pas toujours apprécié c’est qu’en 1931 au moment du meeting sanglant euh d’après duzabou qui était le enfin qui à ce moment-là était un peu le représentant du PC puis qui après va être un peu mis à l’écart quand arrivera quand arrivera Bou euh il en veut beaucoup à Rouvier il déteste Rouvier et il dit à la police il dit que canavelli qui est à ce moment-là le Secrétaire Fédéral de la SFIO aurait déclairé à un de ses collègues socialistes mais vous voyez c’est l’opposant communiste qui le dit donc voilà il aurait dit c’est encore ce compte de Noël qui a fait le coup donc signe si c’est vrai que ça devait pas être une sinécure d’avoir Noël Renucci comme chef chef de de du service d’ordre parce qu’il était assez on va dire turbulent voilà donc euh je vous ai pas parlé de de ce qui est là mais voilà c’était pour vous c’était des des citations de journaux hein qui vous montrent comment on on dénonce les comment on considère les euh les les courtiers électoraux ou euh ou agents électorauuxx alors une conclusion maintenant sur la place du gangstérisme et de ses histoires d’acquintance politico-criminel dans la mauvaise réputation de Marseille alors aujourd’hui pour nous c’est une évidence hein que que ça fait partie j’allais dire de la génétique marseillaise il suffit de voir le moindre téléfilm ou film sur Marseille et la drogue il y a toujours des policiers ambivalents des euh des fonctionnaires corrompus la politique est toujours présente ça fait vraiment vraiment parti cette image assez euh euh c’est c’est c’est un lieu commun et quand on pense aux années 30 ça s’incarne dans le trio carbone Spirito et Sabiani alors non pas que les Guerini on les connaisse pas en fait mais on les associe pas à ça on les associe plutôt après à de fer et moi je sais pas vous mais moi j’ai toujours entendu dire ah oui mais de fer il faisaient très attention il les avaent fréquentés dans la résistance mais enfin ils étaient pas alliés de façon étroite il bon en faisant assez attention finalement à la réputation de de de fer euh carbon Spirito et saviani c’est quand même une sorte des sortes d’OVNI en fin de compte dans le paysage marseillais et en plus carbon il est mort en 1942 donc c’est facile hein de l’associer à cette période et c’est facile de dire oui effectivement c une période vraiment dure pour Marseille à cause de carbone de Spirito et de Sabiani vous voyez comment ils ont fini dans la collaboration et cetera donc bon bref voilà donc en fait on a quand même un peu cette image qui à mon avis est très est très très présente et je pense que cette image elle a quand même été elle a quand même largement arrangé à Marseille dans toute cette période où de faire et le socialisme était quand même fortement représenté c’est-à-dire c’était facile bah de reporter la faute sur les autres et en plus sur des autres qui n’étaient plus là au fond euh pour un peu se garder de ce type de mauvaise fréquentation et d’ailleurs Gaston de fer lui-même il aura le souci de pas de de de bien mettre en avant qu’il est un maire intègre alors même en matière budgétaire d’ailleurs hein de rétablir les finances de la ville lors de l’affaire de l’urbaine immobilière aussi quand il est pris dans un scandale politico financier bon il il a le souci comme ça de défendre cette réputation même s’il est quand même lui-même l’héritier de ce socialisme et il va devoir sa stabilité à impact qu’il fait avec les classes moyennes he celé par des relation de type clientélaire comme l’a montré en particulier Césaré Matina euh voilà le clientélisme était donc puissant or en oublie que ce Sabiani bah au départ c’était un homme de gauche et selon lesvi hein historien et ben euh ma fois il a probablement fait ses armes à la SFIO en fait c’est peut-être de là que ça lui vient même s’il y a pas que ça certes il a adhéré en 1919 mais il y a aussi tout un toute une forme de clanisme Corse c’est-à-dire moi je me demande quand quand par exemple Sabiani crie au effort carbone est mon ami et je veux pas qu’on si on touche à un de ses cheveux on aura affaire à moi il y a aussi un message adressé à son propre électorat dans le fait que cette amitié elle est vraiment mise en avant dans ses relations de clientèle Corse et c’est une ça ça part par je pense à à son à son électorat alors si on se replace par contre dans les années 30 on a une impression assez différente donc surtout à la fin de la décennie parce que les plus fortes critiques ell visent la SFIO en réalité et au moment où il y a la chute du Front populaire ou en tout cas le Front populaire est vraiment vacillant hein parce que les radicaux prennent la tangente ils veulent plus être avec les communistes et cetera au moment de munique en particulier donc à l’automne 38 et où se produit ce terrible incendie des nouvelles galeries et bien là ça libère tout un on va dire toute une logoré de d’insulte en fait à l’adresse de la municipalité socialiste donc toute une offensive contre la municipalité Tasso de la part d’une presse nationaliste d’extrême droite jusqu’à l’extrême droite mais même la droite du parti radical s’engouffre là-dedans et d’autre part évidemment c’est du pain béni pour Sabiani qui est en minorité la municipalité et qui veut récupérer la municipalité avec ribau et qui engage toute une offensive locale très dur pour essayer de faire démissionner Tasso Tasso qui ne démissionne pas c’estàd même lorsque Sabiani et ses et ses partisans vont démissionner pour essayer de forcer Tassou à démissionner il ne démissionnera pas et qu’est-ce qu’on lit dans Candide qui est quand même une revue moracienne donc plutôt proche de l’Action française mais qui une revue de bonne tenue intellectuelle et bien Alain lobreau affirme que vterassaut c’est voter pour la corruption pour la pègre il le présente comme un démagogue qui Tru les élections à l’aide d’un inspecteur de police verreux et des frères Guerini faut dire qu’à ce moment-là il y a une affaire en cours sur les cantonnales de 37 qui va montrer que c’est pas tout à fait faux qu’il a eu de la truc et que cette conivance va jusqu’au criminel à l’état pur alors là c’est quand même un peu excessif hein mais il va jusqu’à faire le lien avec les bandits du train de l’or qui est une autre affaire qui a fait beaucoup parler d’elle à ce moment-là le le lien est vraiment limité c’est parce qu’en fait chez un des inculpés on a trouvé un tampon de la mairie en fait donc ça semble indiquer que bon c’est quand même un peu louche et puis il est employé municipal voilà et il fait du trafic de prostitution le point de suture hein je cite où se rejoignent la la pèigre et la police et benah c’est pas complètement faux on pourra éventuellement revenir il y a aussi un scandale policier alors ça vise donc la SFIO plus que carbone et Spirito de toute façon carbone et Spirito ils vont s’engager dans la collaboration donc quand Vichy va détruire les vieux quartiers c’est pas en mettant en avant le fait que carbon et Spirito il fallait lutter contre non du tout hein c’est pas ça c’est plutôt Marseille comme ville sociale mais il y a pas que ça alors ce que je veux dire par là d’abord c’est que les critiques contre le socialisme à Marseille et contre Marseille qui se font très fortes elles se font parce que on considère et ça ça vient de loin que les socialistes c’est la gabugie une mauvaise gestion un idéalisme vraiment terrible qui fait queon n pas capable d’entretenir les pompes des sapeurs pompiers et que donc il y a la catastrophe des des nouvelles galeries et puis ça bah finalement ce sont des éléments qui vont peser fort dans les décisions ultérieures les autres types de critiques qui sont faites elles sont de type essentialiste parce que quand la presse voit la presse conservatrice voit qu’ a rien qu’on peut faire pour faire démissionner Tasso et bien elle change son fusil d’épaule elle dit je vais plus critiquer les socialistes je vais critiquer Marseille comme ville ingérée ingérable et je vais le faire en en appelant non plus aux opposants politiques genre à la droite mais en appelant à l’état le rapport entre l’État et la ville ce qui est pas la même chose et donc on va commencer à voir dans les journaux que Marseille c’est une ville alors pleine de méridionaux parisseux immoraux incompétent et une ville métissée cosmopolite latine à ce moment-là il y a vraiment ce thème des races latines qui seraient des races inférieures hein aux races du Nord B on voit un peu ce qu’il y a derrière que c’est peuplé d’étrangers qui viennent de tout le portour de la Méditerranée et que à Marseille la nation est menacée la nation est est menacé on lit même dans un journal si l’épidémie marseillaise se répand en France où va-t-on enfin on pense vraiment que Marseille c’est un lieu de l’entrthopie un lieu de l’entrthopie et on va vraiment on court à notre perte et on y court euh parce que dans à cause de ce qu’on trouve aussi on voit ça dans détective à cause des petits hommes olivâtres eff frisés voilà qui serait l’incarnation de ces méridionaux très orientaux d’ailleurs hein avec une une pointe à mon sens d’antisémitisme caché donc il y a un peu tout ça et on sent bien cette montée de l’extrême droite et qu’on va trouver aussi donc chez sous Vichi bien sûr et donc la destruction de ces vieux quartiers on voit bien que elle est portée déjà par toutes ces représentations qui viennent ou bien sûr il y a aussi même sien ai pas reparlé B ce trafic de prostitution et ce et ce banditisme dans les vieux quartiers mais je voudrais dire que je pense quand même que la mise sous tutelle de la ville c’est quand même un moment qui est complexe et qui a pas encore révélé tous ses secrets parce que on a eu tendance à l’amalgamer à postériori avec la question de la corruption politique donc pourquoi pas des rapports entre les gangsters et les élus or bon si on se place du point de vue de l’État déjà il faut voir cette mise sous tutelle elle intervient en mars alors que l’incendie c’est plus fin octobre 1938 entre les deux il y a eu déjà euh le la réforme du corps des sapeurs mais il y a des discussions à l’Assemblée on discute de changer le statut de la ville ça c’est en cours mais en fait on pense plutôt qu’on va changer le statut de la ville pour le faire évoluer comme celui de Paris et les députés on il y a eu plusieurs projets qui ont été déposés un projet du ministère de l’Intérieur et un projet qui est porté par les communistes en fait parce que les communistes ils ont le V en poupe donc en fait ils y vont et au moment où on doit discuter de ces projets arrive un alors unè rapport du ministère des Finances qui dit mais cette ville ça va pas il y a eu en fait des experts enfin des experts qui sont venus hein qui ont qui ont étudié qui ont épluché les comptes qui ont regarder comment été recrutés les agents et cetera et qui disent bah ça ne va pas ça fait longtemps que la gestion de la ville ne va pas et il y a pas de d’autres solution que cette ville pour un temps la mettre sous tutelle pour changer les pratiques administratives et on pourra pas faire autrement que le faire faire par un haut fonctionnaire on peut pas le faire faire par quelqu’un qui va être un local ou un local parce qu’à l’époque on disait pas ça pouvait pas être une femme il pouvait pas être un local parce que il va avoir trop d’influence il va avoir trop de pression il faut faire venir un haut-fonctionnaire et c’est pour ça qu’on place la ville sous tutelle et qu’on la met sous la tutelle d’un haut-fonctionnaire qui vient d’ailleurs euh non j’ai plus en tête euh on bon ça me reviendra voilà mais on met un haut fonctionnaire à la tête de de de la municipalité alors c’est un camouflé bien sûr c’est très dur pour Henri Tasso c’est aussi un camouflé pour les parlements parce qu’en fait c’est un décret c’est un décret qui décide de cela ça prend de cours le ministère de l’Intérieur qui est pas content du tout qui avait fait un projet qui avait fait travailler ses équipes ça prend évidemment de cours les parlementaires mais prendre de cours les communistes à mon avis bah daladi était plutôt content en fait enfin le gouvernement était VO ça plutôt d’un bon œil et puis euh ça ça prend de cours ça prend de cours donc les les communistes et puis euh alors qu’est-ce que je voulais dire et puis surtout ça vient du ministère des Finances et ça vient des inspecteurs des finances et qui on met aux finances de Marseille et ben on met un inspecteur des finances qui est venu faire l’audit en fait qui a vu comment ça fonctionnait et qui doit venir normalement pour rationaliser tout ça en fait et il y a des enjeux là-dedans qui ne sont pas des enjeux locaux je veux dire cette mauvaise réputation on peut chercher évidemment plein de causes locales et aller dire bah voilà c’est parce que Marseille est commeci c’est parce que Marseille est comme ça bon il faut le remettre dans le contexte le contexte c’est qu quand même la montée des périls c’està dire là en 38 il y a eu le il a eu Munich enfin on sait très bien que bon on a signé munichque en sachant que c’était juste pour reculer que la guerre était pour essayer de gagner du temps il faut essayer de gagner la confiance des milieux d’affaires pour gagner la confiance des milieux d’affaires mettre sous tutelle une ville qui a une dette incominurable c’est un bon signal je pense hein donc voilà ça fait partie à mon avis des enjeu il y a autre chose aussi qu’il faut voir c’est que on est je vous ai parlé tout à l’heure donc vous voyez cette montée du complottisme parce que les gens sont un peu déboussolés bah ça ça ça s’arrange pas dans la deuxème moitié des années 30 en fait hein au contraire hein puisqueen plus il y a il y a plein là il faut il faudrait si ça vous intéresse faut aller voir les travaux de Pierre Labori hein qui a travaillé là-dessus l’opinion française sous Vichi en réalité ça c’est un livre qui porte beaucoup sur l’opinion française dans les années 30 pourquoi les Français ont accepté finalement he c’est un peu ça sa question les Français sont déboussolés et quand on est déboussolé on cherche des bous émissaires les étrangers les Juifs on voit a vraiment monté l’antisémiti sémitisme à la fin des des années 30 mais à mon avis aussi Marseille et je pense que ça il y a ça qui compte c’est-à-dire on a beaucoup vu cette cette montée de recherche des bouques émissaires évidemment par les personnes he qui étaient les plus les les les plus frappé hein parce que vous savez toutes ces lois sur les indésirables et tout c’est terrible mais en fait je pense que Marseille fait partie des bouques émissaires on se dit il faut reprendre en main Marseille pour l’opinion pour l’opinion de droite et ça sera une façon de reprendre prendre en main la nation pour se préparer la grande épreuve qui potentiellement s’annonce hein il y a eu la guerre d’Espagne il y a toutes ces avancées d’Hitler et cetera et donc il y a il y a un peu tout ça qui entre en ligne de compte et et euh et donc dans finalement dans la destruction des des vieux quartiers après moi j’ai pas regardé l’ensemble l’ensemble des sources mais finalement c’est cette cette corruption politico criminelle elle est à mon sens un peu en ratrée par rapport à à d’autres à d’autres sujets alors je terminerai juste pour vous dire que bah carbon et Spirito leur légende comment ce tô en fait voyez dans le monde des mai 46 on en parle lorsqu’il y a des nouvelles élections pour la Constituante on vient voir à Marseille on se dit mais est-ce que Sabiani va revenir hein et mais on voilà ce que on lit l’époque où les hommes de Sabiani dont en chuchotte qu’il se cache à Marseille B c’est faux en fait hein enlever les urnes revolver au point cependant que carbon et Spirito jouent les alcapon par révolu donc je vous ai mis un de groupe autour d’alcapone hein parce que ça devient ça la référence et vous voyez Roger Colombani le reprend hein dans son livre en 85 carbon et Spirito de alcapone pour une seule ville les castors épolux du crime et des vedettes voilà et puis leur leur histoire sera également raconté vous savez par Jacques deay dans Borsellino en 69 et on la retrouve aussi dans bandit à Marseille de J sucomano qui lui quand même a plus été motivé par écrire ce livre euh et bien du fait de de l’affaire Guerini voilà et je terminerai sur euh voyez ce cette affiche de propagande de Wifi qui est très très connu hein enfin que je dis très connu parce que on l’étudie en classe de 3e donc je sais qu’elle est étudier et on voit bien euh ce qui vous le voyez peut-être pas mais vous voyez parmi ce qui fait chuter la maison de la 3e république avant que ça soit évidemment la France de Vichi il y a la paresse hein qu’on associe au M ou et il y a aussi le pastis donc c’est pareil la France du pastis voilà donc merci euh voilà j’en ai fini donc et si vous avez des questions je peux y répondre

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