Le 13 juin 2024, Mathieu Chassignet (Agence française de la transition écologique) a présenté dans le cadre du cycle de conférences « Unpacking car-centric culture » de l’OUVEMA ses recherches sur les pratiques de mobilités des clients de commerces aux centres-villes et de leurs souhaits d’évolution pour le centre-ville. Plus d’informations : https://agenda.unil.ch/display/1707490416224

    euh donc voilà maintenant vous devez avoir le le graphique que que je commentais qui qui s’affiche avec l’augmentation du du taux de vacances commercial dans les villes françaises en fonction de la taille des villes donc concurrence je disais des zones commerciales périphériques concurrence un peu plus récente vis-à-vis du e-commerce qui font que nos nos centresville finalement sont sont souffrent et sont et sont en difficulté alors le constat il est partagé par par tout le monde he euh maintenant là où c’est moins partagé c’est ce qui concerne les réponses à apporter à ça et en fait on a un petit peu deux écoles euh et le dilemme suivant en fait on a toute une série de personnes qui pensent que pour redynamiser les centres villes il faut faciliter la circulation et le stationnement automobile pour finalement en espérant faire venir faireou faire revenir des clients qui sont éloignés qui habitent loin du centre-ville puis on a une autre école qui est finalement qui veut dire il faut non il faut proposer des espaces publics à paiser avec plus de place pour les piétons surtout les piétons euh pour leur donner envie de consommer et on voit que les c’est deux choses sont un peu enfin sont quasiment incompatibles l’une avec l’autre on peut pas redonner de la place à la voiture et rendre l’expérience piéton plus intéressante c’est plutôt le contraire si on veut rendre l’expérience piéton plus agréable il faut au contraire retirer de la place à la voiture pour piétoniser ou en tout cas rendre les trottoirs plus larges et plus pratica pour diminuer le bruit et cetera et cetera on est vraiment dans dans quelque chose qui c’est soit l’un soit l’autre on peut pas on peut pas faire les deux euh le débat est très tendu alors dans dans Ça c’est c’est le cas dans dans toutes les villes petites grandes en France à l’étranger euh ici même dans des villes comme Paris par exemple c’est particulièrement frappant puisqu’on sait qu’à Paris il y a entre 3 et 5 % des des clients des commerces qui qui se rendent en voiture dans les commerces et malgré ça il y a des médias qui vous expliquent à longueur de journée que le moindre la moindre diminution de quelques places de stationnement ou la moindre piste cyclable finalement va acter le commerce donc c’est c’est particulièrement euh on sait bien que c’est que c’est c’est faux euh cependant ça montre que c’est une idée très ancré et le discours médiatique finalement relate ça et et accentue cette idée reçue qui est très présente parmi la population alors du coup pour sortir un petit peu de bah de ces débats qui sont un petit peu stériles puisque chacun raisonne un petit peu par rapport à ses propres perceptions ou par rapport à ses idées préconçues en fait ce qu’il faut c’est c’est revenir sur des chiffres concrets revenir sur les études qui existent sur la mobilité des clients des commerces malheureusement en existe assez peu mais il en existe quelques-unes donc il en existe assez peu il y a assez peu de de de villes qui ont qui se sont lancé dans ce type d’étude c’est un peu paradoxal parce qu’on voit que c’est un sujet qui est très clivant qui qui qui qui est très bloquant pour plein de projets et pour autant on cherche rarement en amont des projet à euh à mener ce genre d’enquête pour pour voir quel est le vrai du faux et puis pour avoir une base de discussion c’est important entre le politique le les riverins et et et d’autre part les les commerçants donc heureusement il y en a quelques-unes et alors c’est très simple les les études toutes les études que moi j’ai pu consulter aboutissent systématiquement au quatre mêmes résultats donc le premier c’est que la plupart des clients vivent à proximité des des centres ville à proximité immédiate des lieux de consommation de qu’il fréquent euh je détaillerai tout ça juste juste après avec des chiffres issus d’études le deuxième constat c’est que la plupart des clients viennent à pied et finalement peu viennent en voiture y compris dans des euh dans des villes moyennes le troisième constat c’est que quand on demande aux personnes qu’est-ce qui vous donnerait envie vous de venir davantage consommer dans le centre-ville dans les centres-villes en fait les clients réclament de manière très clair des espaces apaisés et euh seulle une minorité réclame finalement plus de place pour la voiture et puis enfin le 4ème point alors je dis toujours que c’est sans doute le le plus important par qui permet de comprendre plein de choses c’est que les commerçants surestiment systématiquement le poids de la voiture parmi les clients donc ils imaginent qu’ils ont un très grand nombre de clients qui viennent dans voiture alors qu’ la réalité est beaucoup plus modérée en tout cas les enquêtes montrent les enquêtes comparatives montrent que les que les commerçants surestiment énormément la voiture parmi leur clients donc maintenant si on détaille un petit peu tout ça avec des exemples très concrets donc ici c’est une étude alors du serema qui est qui est un stuit en France qui produit de la connaissance sur la façon les personnes se déplacent donc ici c’est sur le motif achat en en haut ce sont les les grandes agglomérations donc plus de 100000 habitants et en bas ce sont les les villes moyennes entre 10000 et et 100000 habitants on voit que globalement pour le motif achat les gens consomment près de chez eux les résidents de la la ville centre consomme très majoritairement dans la ville centre les résidents de la périphérie consomment très majoritairement en périphérie c’est vrai dans les grandes agglomérations ça reste vrai dans les villes moyennes en fait l’idée selon laquelle ce sont des des personnes qui viennent de la périphérie qui viendrait massivement consommer le samedi ou en semaine dans les dans les centr-villees est assez fausse en tout cas c’est ce que démontre C ces chiffres maintenant si on regarde pour des villes particulières donc à gauche Lille vous avez 63 % des clients des commerces des quartiers centraux de de Lille qui vivent dans la ville de Lille euh à NANC c’est pareil donc NANC est un peu plus petite mais vous avez à peu près la même même proportion quasiment 60 % des des des clients du centreville de Nancy habit la ville de Nancy et parmi les restants finalement une grande majorité viennent pas de de pas très loin finalement de des communes de la métropole la métropole du grandci en plus n’est pas n’est pas spécialement étendu donc on va dire viennent de la première couran on retrouve exactement la même chose pour Nant par exemple et puis on retrouve exactement la même chose pour une étude que je recommande qui a été menée il y a a y a quelques mois qui a été publiée a quelques mois sur six villes suisses qui comportent entre 20 et 40000 habitants et on voit de la même manière que vous avez entre la moitié et 2/ers des clients euh des commerces de ces communes qui vivent dans la commune le deuxième constat que que j’évoque c’est que donc la plupart des clients viennent à pied et peu nombreux sont ceux qui viennent en voiture donc ici si on reprend les chiffres du serema en moyenne dans les dans les grandes agglomération on voit que donc ce que j’ai entouré ici en rouge dans les petits et moyens commerces vous avez 64 % des clients qui viennent à pied quasiment 2 Ti des clients Vinent à pied euh vous en avez aussi 10 % qui viennent en transport collectif et puis seulement un un petit carart euh qui viennent en voiture donc c’est vrai dans les grandes villes ça reste à peu près vrai également dans les villes moyennes donc ici entre 10000 et 100000 habitants donc c’est une catégorie qui est assez disparate c’est parfois des des villes qui sont assez petites de 10 à 15000 habitants on voit finalement que finalement c’est que la moitié des clients qui viennent en voiture l’autre moitié vient soit à pied soit à vélo soit en transport collectif donc le constat est évidemment moins moins moins net mais euh le le piéton reste très très présent y compris dans dans ce niveau de commune maintenant si à nouveau on regarde des chiffres plus précis sur certaines villes en particulier donc à gauche dans la ville de Lille vous avez donc seulement 21 % des clients donc en bleu foncé des commerce du des des quartiers commerçants qui qui viennent en voiture au contraire vous en avez 42 % qui viennent à pied vous en avez 21 % en transport collectif urbain 7 % qui viennent en train euh donc c’est à nouveau la marche qui en tête devant les transports collectifs au sens large et la voiture arrive en 3e position à Nancy on trouve des chiffres qui sont un peu similaire donc le piéton est à nouveau numéro 1 avec 39 % euh et la voiture arrive cette fois-ci en en 2è position mais avec seulement 35 % euh et puis et puis les le vélo est ici un peu plus présent avec avec 13 %. alors ici c’est une autre enquête que que j’ai eu l’occasion de mener moi-même donc l’idée c’était de tester une petite commune donc Saint-Omer qui est une ville du Nord de la France qui comporte 13000 habitants l’idée c’était de voir vraiment quels sont les les résultats pour ce type de commune alors on se rend compte que la majorité cette fois-ci des clients vient en voiture mais entre guillemets ça reste que 60 % et euh et la marche représente quasiment 40 %. donc alors que la plupart des gens en dans ces territoires ont une idée reçue très ancrée comme quoi tout le monde viendrait en voiture b benah certes une majorité vient en voiture mais vous en avez quand même 40 % qui fait autrement donc euh il faut pas non plus négliger euh ce ce public à nouveau une autre une autre ville moyenne avec laquelle j’ai j’ai travaillé donc cor euh à peu près la même taille un tout petit peu plus grosse 19000 habitants mais cette fois-ci la voiture et la et la marche sont à égalité avec 44 % chacun donc là la la voiture est moins de moins de la moitié finalement des clients euh vient en voiture et donc ce qui est assez frappant c’est qu’en fait c’est c’est très très lié à la population il y a une colrélation très nette qu’on voit ici entre la population de la ville concernée et la part modale de la voiture parmi les clients du centreville euh on se rend compte également de que dès lors qu’on passe au-dessus de 20 30000 habitants et ben la part de la voiture tombe en dessous de 50 %. et ensuite alors à l’autre bout on a Paris on est à peu près 5 5 % des clients qui viennent en voiture et puis dans les villes on va dire les grandes villes françaises que peuvent être l’île Nant donc autour de 200 300000 habitants on est à peine à à 20 25 % de la clientèle qui se déplace en voiture pour consomme à nouveau euh on retrouve les mêmes le même type de chiffr dans d’autres pays donc ici j’ai repris l’enquête suisse euh qui montre que en verre clair vous avez à peu près selon les villes à peu près la moitié en moyenne des clients qui viennent à pied donc c’est c’est encore globalement un peu plus qu’en France et puis la voiture représente en bleu grand maximum la moitié mais souvent plutôt autour de d’un/4 ou d’un tiers de la clientèle donc à nouveau la voiture est minoritaire parmi les les clients des commerces alors au-delà de ces questions on va dire objectifes sur la façon dont les gens se déplacent est intéressant c’est qu’il y a certaines enquêtes qui ont demander aux personnes des éléments plus qualitatifs sur ce qu’il souhaiteraiit par rapport à l’évolution de l’espace public et de l’aménagement de l’espace public donc ici par exemple à Lille donc on demande tout un tas de de de propose tout un tas de modalités de réponse aux personnes donc sel vous selon selon vous quelle serait la mesure prioritaire pour améliorer l’attractivité du centreville des commerces du centreville et donc on propose plein de modalités de réponse différentes certaines plutôt sur autour de la voiture d’autres autour des trans collectif ou de la marche et cetera donc ce qu’on se rend compte ici c’est que vous avez seulement 23 % des personnes qui vous disent la mesure prioritaire c’est de faciliter la circulation et le stationnement automobile en gris 23 % ça veut dire vous avez 3/4 des personnes qui réclament autre chose et plutôt moins de voiture puisque les les autres modalités de réponse finalement sousentendent qu’il faut récupérer de la place quelque part donc donc plutôt la voiture on voit qu’ la végéalisation qui est qui est fort qui est fortement demandé avec 18 % on voit qu’il y a des choses autour du vélo qui sont pas mal demandées euh des trottoirs plus larges et moins encombrés également euh des choses autour des transports collectifs donc voilà donc c’est plutôt lesou voir même réduire les les nuisances et du trafic motorisé 9 % donc on voit que c’est vraiment pas le le tout voiture là ici qui est qui est plébicité on retrouve exactement la même chose sur une enquête qui a été menée à Lyon ici c’est 20 % qui des gens qui répondent stationnement ou circulation automobile on voit que la végétation ici encore est très importante et même un peu plus c’est même la la modalité de réponse numéro 1 avec 31 à 31 % et puis 24 % qui réclame des trottoirs plus larges et moins encomrés donc même à SaintOmer là vous souvenez j’ en ai parlé juste avant 13000 habitants 60 % des clients qui viennent en voiture malgré ça vous en avez que 39 % qui réclament finalement de faciliter l’accès le stationnement automobile vous avez donc 61% qui réclame plutôt autre chose et et encore on retrouve un petit peu les mêmes les mêmes les mêmes types de réponses avec euh notamment ici beaucoup de choses autour des transports collectifs plus efficaces voire gratuit euh et puis également trottoirs des trottoirs plus largement encondrés comme comme partout donc même dans des villes finalement où les gens se déplacent en voiture en fait ils se rendent compte que bah c’est pas inéluctable et finalement il pourrai ils pourrai se satisfaire en tout cas ils aimeraient bien que des mesures finalement de réduction de la place de la voiture soit soi mise en vre et enfin ici cor donc en bleu on va dire ce sont les réponses des commerçants et en mauve ce sont les réponses des usagers on voit qu’ a un décalage important entre ce que réclam les commerçants et ce que réclament les clients les clients réclament majoritairement plus de RU et de place piéton les commerçants réclament d’avoir davantage de stationnement disponible et d’avoir des places de stationnement gratuit inversement les clients réclament assez peu ce type de mesure donc là là on commence à voir aussi audelà du fait que les clients réclament finalement plutôt des espaces apaisés que des espaces tout routiers on commence à se rendre compte qu’il a un décalage entre la perception des commerçants et et les souhaits des clients j reviendrai un tout petit peu plus tard donc on se rend compte également quand on pose des questions sur des mesures très C qui ont été mis en place donc ici par exemple sur l’enquête de l’île et SaintOmer et Saint-Omer le 30 kmh venait d’être mis en place dans chacune de ces deux villes et quand on demande aux personnes êtes-vous pour ou contre 30 km/h ben vous en avez 70 % dans les deux cas qui sont favorables donc il y a même pas de de clivage entre grandes villes ou petites villes les résultats sont sont les mêmes et et si on zoome sur les automobilistes puisque ici ce sont les réponses de tout le monde si on regarde uniquement ceux qui nous disent aujourd’hui je suis venu en voiture les chiffres sont les mêmes vous avez 75 % de ceux qui sont venus en voiture qui vous répondent qui sont favorables au 30 kmh donc même les automobilistes peuvent être favorables à ce type de mesure puisqueun automobiliste n’est pas 100 % automobiliste il y a bien un moment où il sort de sa voiture et là bah comme tout le monde il va avoir envie de d’avoir des espaces calmes apaisés et qui donne envie de de se balader ou ou de consommer l’autre mesure qui venait d’être mise en place à Lille c’était une piétonisation d’une d’une grande partie du centreeville tous les samedis et et là les réponses sont encore plus favorables avec 84 % des personnes qui qui vous disent être favoraable à cette mesure et 85 % des automobilistes qui vous disent être favorable à cette mesure donc on va dire que ces mesures de finalement de contrainte à la voiture sont totalement accepté par tout le monde et y compris par les automobilistes donc maintenant le point que je décrivais comme étant le plus important pour comprendre les réticences c’est que les commerçants surestiment le poids de la voiture parmi alors le cas le plus emblématique c’est celui-ci c’est c’est NCI donc à gauche on a demandé au commerçants selon vous comment se déplacent vos clients et puis à droite ce sont les résultats réels issus de d’une enquête de terrain donc les commerçants imaginent que 77 % de leurs clients viennent en voiture la réalité c’est 35 euh les commerçants et imagine que 11 % seulement de leurs clients viennent à pied la réalité c’est 39 et les commerçants imaginent que leurs clients viennent à 1 % à vélo la réalité c’est 13 donc ils sont ils se plantent complètement euh bon du coup ça permet de comprendre aussi hein si si sil imaginent que 3/4 de leurs clients viennent en voiture bon ben c’est normal qu’il s’oppos à la moindre à la moindre suppression de de d’une place de stationnement euh donc ça permet de comprendre ses réticences mais aussi de faire le constat que ces réticences sont basées sur des croyances qui sont complètement érodées et qui ne correspondent pas du tout à la réalité quand on voit notamment que il pens que seulement 12 % au total viennent à pied ou à vélo quand la la réalité c’est plus de 50 % bah évidemment ils ne prennent pas la défense des piétons ni des cyclistes puis ils imaginent que ce ne sont pas leur leurs clients alors que c’est le cas donc voilà donc une un décalage qui est quand même très important on retrouve les mêmes choses à Bruxelles par exemple ici dans un quartier de Bruxell où les les commerçants pensaient que 52,6 % de leurs clients venaient en voiture alors que la réalité c’est c’est 11 euh ici à Berlin on retrouve les mêmes résultats donc en orange c’est ce que pense le le commerçant et en le foncé c’est ce que c’est la réalité donc euh sur estimation de 15 points de la de la part de la voiture donc voilà ici en moyenne euh le seul le seul cas où j’ai trouvé que les commerçants estimaient bien part de la voiture c’est rouant dans tous les autres cas il y a une différence en moyenneord de la vingtaine de points qui est quand même assez important alors ici c’est un résultat sur Berl je va prendre quelques secondes pour commenter ça semble vraimentre résult important c’est que finalement commerçants surestim le poid du mode de transport que même utilise donc en ligne ce sont donc d’abord les commerçants qui qui se déplacent en transport public ensuite qui se déplacent en voiture ensuite ceux qui se déplacent à vélo et en 4è ceux qui se déplacent à pied bien ceux qui se déplacent en transport public surestime le poids de des transports publics parmi leurs clients ceux qui se déplacent en voiture surestiment le poids de la voiture parmi leurs clients ils imaginent très concrètement ici que 28,6 % de leurs clients viennent en voiture la réalité c’est 5 et et en moyenne les commerçants pensent que c’est 21,6 donc ceux qui se déplacent en voiture surestiment encore plus que les autres commerçants le poids de la voiture et puis de la même manière c’est des commerçants qui se déplacent à vélo surestiment le poids du vélo parmi le clients leurs clients et ceux qui se déplacent à pied surestime la part de la marche parmi leur clients donc voyez une sorte de projection de son cas personnel on a on a l’impression que tout le monde fait comme soi-même et et ce qui amène finalement bah les commerçants qui se déplacent beaucoup en voiture à surestimer euh le le poids de la voiture donc euh par rapport à ce décalage entre la perception des clients et des des commerçants et la réalité du terrain on peut se demander pourquoi une telle tel décalage et une telle perception alors il a il y a plusieurs plusieurs pistes possibles le premier c’est que donc en France quand on regarde comment se déplacent les différentes les différentes personnes en fonction de leur catégorie socio-professionnelle et ben on se rend compte que la catégorie qui est mix c’est un artisan commerçant et celle qui utilise le moins les transports alternatifs à la voiture il se déplace très peu à pied il se déplace très peu en transport collectif très peu à vélo donc autrement dit il se déplace énormément en voiture et donc projetant c’est très humain de faire ça on projette son cas personnel sur les autres euh du coup se déplaçant eux même très en très très en beaucoup en voiture ils ont l’impression que tout le monde fait pareil la la deuxième piste d’explication c’est que les les automobiles sont globalement assez à l’heure euh je pense que vous avez tous entendu dans un magasin ou dans un dans un restaurant euh un automobiliste qui annonce à peine à peine il vient de pousser la porte il annonce il dit une phrase du genre ah bah dis donc que c’est difficile de se garer dans le quartier et et ça les commerçants vous le disent ils entendent ça cinq fois par jour et donc à force de l’entendre et ben finalement ils ont l’impression que c’est vrai euh alors qu’inversement le piéton lui a une certaine modestie et il commence pas à raller par parce que il a dû se laallomer entre des poubelles pour accéder au magasin le trottoir éta encombré par un scooter ou une voiture mal stationnée ou je ne sais quoi puon lui se satisfait d’une certaine manière des conditions qui sont pas toujours très bonnes loin de là euh alors que l’automobiliste a tendance à à voilà raller et à se plaindre et et et le commerçant qui entend ça à longueur de journée il finit par se dire enfin ça lui donne l’impression que un tout le monde se déplace en voiture et deux que c’est c’est un vrai problème et que c’est ça qui le pénalise et puis le troisème la troisème explication possible c’est que les commerçants ont parfois tendance à être dans un rapport de force et donc à exagérer les difficultés auxquelles ils peuvent faire face alors ici c’est un c’est un cas qui me semble assez emblématique à Madrid où ils ont mis en place tout un nouveau plan de circulation et des interdictions de de circuler dans le centre euh donc les données réelles montrent qu’il y a une augmentation de chiffre d’affaires des commerçants de cette zone de 8 6 % par rapport à l’année précédente ça ce sont les données réelles qui sont basées sur les données de transaction bancaires donc c’est des données qui sont vérifiables sont correctes dans le même temps vous aviez les l’association des commerçants de de de ce de ce de ce secteur qui annonçait avoir subi une baisse des ventes de 15 % et il criait ça sur tous les dans tous les médias qui ont repris l’information donc clairement c’était un un coup de bluff euh euh qui ne correspondait pas à la réalité mais donc ça ça contribue aussi à à biaiser la la vision qu’on peut avoir de de de du sujet et en fait il faut aussi comprendre que quand il y a des travaux quand on fait un tram quand on fait des gros travaux de piétonisation ou autrees euh très souvent il y a des compensations financières qui sont proposées par la commune aux commerçants et donc ils peuvent avoir tendance à à à exagérer finalement les les les difficultés ou la ou la diminution du chiffre d’affaires tout simplement pour récupérer des compensations financières ou des compensations non financières voilà déclamant des mesures politiques de soutien à leur activité ce sont les TR principales explications donc maintenant qu’on a fait le constat que finalement beaucoup de très peu de de clients des commmerces viennent en voiture que la plupart habit à proximité on pourrait quand même objecter cette question certes ils sont minoritaires mais si on s’en prive pr de 20% de clients ça reste énorme et ça pourrait mettre en difficulté les commerces alors la réponse à ça déjà c’est que il faut sortir premièrement il faut sortir de la il faut faut arrêter de dire il y a des automobilistes il y a des piétons il y a des cyclistes il y a des utilisateurs de transport collectif en fait on est tous un petit peu tout ça à la fois il y a il y a assez peu finalement de gens de d’automobilistes exclusifs qui ne se déplacent que que en voiture donc ici par exemple sur le cas lilois on a demandé aux gens qui nous ont dit je suis venu en voiture est-ce que ça vous arrive de de venir autrement deevenir en centrille autrementen voiture et bien vous avez que 13% qui ne vient que en voiture% qui vous dis je ne viens jamais autrement qu’en voiture vous avez 87% qui vous disent oui ça m’arrive de venir autrement parfois je viens en transport collectif 47% Paris parfois je un vélo parfois je un pied vous avez 20% d’automobilist parmi eu vous AZ 13 % qui vient en voiture ça veut dire vous avez en gros entre 2 dem et 3 % de l’ensemble des clients qui ne vient que en voiture donc même si on fermait totalement le centreeville en voiture la voiture ce qui est ce qui est le je me semble le cas dans aucune ville même quand on piétonnise on ninterdit pas de venir en voiture faut simplement se stationner un tout petit peu plus loin donc même si on avait une approche très radicale qui empêchait de venir en voiture complètement vous NZ vous n’auriez que 2 et demi à 3 % de clients de client en Mo à côté de ça euh faut aussi voir ce sont des v communiquants quand on supprime quand on fait moins de place à la voiture ben il y a des gens aussi qui trouvent ça plus agréable et qui se mettent à revenir ou à venir plus souvent euh par exemple j’ai évoqué tout à l’heure le cas de Lille qui a piétonisé son centre-ville tous les tous les samedis vous avez aujourd’hui 15 % de fréquentation en plus par rapport à avant la piétonisation du samedi donc ça ce sont les les compteurs ils ont des capteurs qui permettent de de mesurer la fréquentation qui qui qui donne ses chiffres vous avez beau avoir finalement contraint l’utilisation de la voiture vous avez davantage de personnes qui viennent pour toutes ces raisons parce que les gens trouvent que c’est plus agréable don qui viennent et même les automobilistes continuent à venir simplement il se ils se stationnent un peu plus loin dans des dans des parkings de rabattement ce genre de chos donc ça fait venir des gens en plus l’autre chose c’est aussi que bah finalement toute la politique de ces dernières années qui rend qui rend plus compliqué la la la possession et l’utilisation de la voiture en centrre-eville fait que vous avez une clientèle qui est démotorisée et qui est fidèle d’une certaine manière euh des commerces n’ayant pas de voiture ils vont pas faire leur course à l’extérieur donc ça fait une clientèle une clientèle captive mais dans au bon sens du terme et qui est qui est qui est très fidèle finalement à ses commerces de de proximité si demain on se met à réavoir une politique pro voiture bah ces gens une partie de ces gens vont aussi se se remotoriser donc à partir du moment où ils ont la voiture ils vont se mettre à aller consommer ailleurs et cetera donc c’est pas dit que les quelques personnes qu’on aura fait revenir de l’extérieur soit plus nombreux que ceux qui vont finalement fuir le centre-ville ou en tout cas consommer une fois de temps en temps à l’extérieur du fait qu’ils se sont remotorisés donc finalement tout ça m’amène plutôt à dire que moins de voiture c’est pas finalement le laadage c’est pas no parking de business mais plutôt moins de voiture plus de business alors il y a deux études que je vais citer là qui me semblent les les plus les plus intéressantes les plus complètes donc ici c’est une étude qui a été menée en Espagne dans 14 villes petite moyennes ou grande qui ont qui ont regardé l’évolution du chiffre d’affaires des commerces après des projets de piétonisation ils se sont rendus compte que finalement la piétonisation permet systématiquement dans les 14 cas de d’augmenter le chiffre d’affaires et de manière un peu contreintuitive ils ont vu que l’effet était plus fort dans les petites villes villes petites à moyenne que dans les gros que dans les grandes villes donc ils ont fait ça très bien avec un groupe contrôle et en fait ce qui montre c’est que là où on piétonise finalement l’augmentation du chiffre d’affaires est plus forte que la tendance générale qui est le group contrôle ici euh donc il peut y avoir une tendance générale du au fait que les gens consomment plus et que et que que voilà mais mais le la piétonisation a induit vraiment une suraugmentation du chiffre d’affaires et encore plus importante dans les petites villes donc sur une ville c’est une étude qui été mené dans 14 villes espagnoles donc avec des cas d’usage quand même assez assez complets assez différents et pour ça ils ont utilisé les données de transaction bancairirees donc quand vous payez en carte bleue en carte bancaire dans un dans un magasin bah tout ça en fait c’est c’est tracé et euh et des chercheurs ont peuvent avoir accès à ce type de de données et donc c’est à partir de ça donc ce sont des données qui sont pas déclaratives qui sont objective et euh et très très précise et et voilà qui peuvent pas être qui peuvent pas être remis en cause un autre exemple ici ce donc c’est dans le c’est dans le contexte nord-américain c’est 14 14 45 pardon euh cas d’usage qui ont été regardé euh soit des projets d’aménagement cyclable soit des projets d’aménagement piéton soit des projet d’aménagement cyclable et piéton et en fait ce qu’on voit c’est que dans la très grande majorité des cas l’impact pour l’activité des des commerces est positive il y a juste quelques cas dans le cas d’aménagement cyclable à les 14 % où l’impact a été négatif faiblement négatif mais en tout cas dans 80 à 90 % des cas en moyenne l’effet est est soit positif soit neutre donc là encore il y a pas il y a pas tellement de crainte à avoir quand on fait ce type de projet on rend la ville plus agréable et on donne envie aux gens de consommer et finalement on augmente les chiffres d’affaires des commerçants aussi voir que voilà c’est c’est une tendance qui est pas nouvelle on en parle beaucoup depuis quelques années mais voilà voilà à quoi ressemblent nos villes il y a quelques années on p on pouvait stationner sur le parvis de NotreDame on pouvait stationner même en sous de la Tourel si on voulez à chaque fois qu’on a retiré qu’on a repiétonisationon a piétoniser pardon ces espaces vous avez eu des commerçants qui ont crié à la mort du centre-ville on l’a fait le centreville est pas mort et personne ne voudrait revenir à ce genre de situation donc c’est aussi un petit peu le sens de l’histoire à un moment donné il faut aussi arrêter d’avoir peur de voilà de de mener ce type de de de mesure ambitieuse alors pour terminer juste en quelques minutes je voulais citer cet exemple qui me semble très très bon en fait fait c’est dans la ville de caor euh ils ont voulu piétoniser une place qu’on voit ici en bas à gauche qui qui a un parking aujourd’hui qui sert de place du marché de jours par semaine et le reste du temps c’est un parking de 70 places alors en plus il y a une église là qui est qui est assez jolie mais qui est très peu mise en valeur par le fait que c’est un parking donc la ville a voulu faire autre chose de ce parking euh et surtout elle elle a voulu concerter elle a voulu faire les choses de la bonne manière et et mettre en place une concertation assez assez solide ils ont voulu donc disposer de donné objectives avant de prendre leur décision donc est-ce qu’on piétonise complètement est-ce qu’on laisse en l’état est-ce qu’on pétonise de manière partielle donc ce qu’ils ont décidé de faire c’est de lancer trois enquêtes une enquête stationnement pour comprendre comment é utilisé le parking et puis ensuite deux enquêtes plutôt sur le centré sur les commerces une une auprès des clients des commerces et une auprès des commerçants c’est l’enquête que dont j’ai parlé tout à l’heure et donc ils se sont rendus compte à alors sur le stationnement qu’en fait le le le le parking était très peu utilisé en rotatif il était très utilisé au contraire pour des durées assez longue soit de la part des résidents soit de la part d’actifs du secteur mais donc qui qui qui qui mettent leur voiture là toute la journée sans sans consommer dans les dans les commerces quoi soit des commerçants eux-mêmes donc en gros ce parking servait assez peu à la vitalité des commerces du centreeville ensuite concernant la l’étude auprès des clients 70 % d’entre eux vivent dans la ville de cor 64 % viennent autrement qu’en voiture donc là ça confirme tous les constats que que je vous ai expliqué depuis tout à l’heure euh les les les clients automobilistes acceptent accepteraient très volontiers de stationner à 5 minutes à pied donc ça c’est aussi quelque chose qu’on retrouve à chaque fois les automobilistes ne tiennent pas spécialement à se garer devant la vitrine du magasin ce qu’ils veulent c’est simplement qu’on leur garantisse d’avoir une place et un temps de marche raisonnable mais ils acceptent tout à fait de marcher 5 voir 10 minutes et puis quand on demandait au clients ce qu’il voulait pour le centrreville ils se sont rendus compte qu’il y avait une très forte demande euh pour les projets d’apaisement finalement fort de tout ça euh la la la municipalité a décidé de de de retenir le scénario le plus ambitieux à savoir la piétonisation totale de la place donc les les travaux vont être menés cette année et l’année prochaine euh et et comme ils ont mené ces études en amont finalement ça se passe bien ça s’est bien passé vis-à-vis des commerçants il y a pas eu de Lev de bouclier euh les commerçants on av appris plein de choses finalement sur leur clientèle sur ce qui ce qui était possible de faire et finalement les choses se passent très bien parce que la municipalité a anticipé a lancé des enquêtes préalable a fait de la concertation donc pour moi c’est vraiment l’exemple à suivre euh et à reproduire dans dans toutes les villes petites moyennes ou grandes donc j’en ai terminé euh donc simplement pour rappeler un peu les grands points donc les commerçants je le disais sont souvent les premiers opposants au projet de transformation de l’espace public pour autant les les les les enquêtes convergent vers les les quatre points que que j’aiévoqué donc les clients vivent à proximité ils viennent ils viennent àed peu en voiture et ils veulent des espace àiser euh les commerçants eux surestiment systématiquement le poids de la voiture parmi leurs clients un moyen de sortir de tout ça finalement c’est pas forcément de croire mes chiffres sur parole mais ça peut être de refaire des enquêtes c’est assez simple de faire ce genre d’enquête il y a des méthodologies qui existent moi j’en propose une qui est qui est qui est totalement réutilisable mais en tout cas c’est toujours mieux de faire ce type d’enquête en amont pour pour ne pas cliver et puis pour embarquer les les commerçants avec nous dans les projets de réaménagement urbain et de toute façon si vous le faites pas si on le fait pas il y aura toujours un moment où il y aura des levés de bouclier et et après le coup est parti c’est ça devient trop tard il y a beaucoup de collectivités qui de communes qui qui finalement voyant qu’il y a des qu’il y a des débats voyant queil y a des hostilités décide de faire une enquête l’enquête arrive trop tard c’estàd qu’elle est vue par les commerçants comme l’enquête de la qui vise juste à justifier le projet et qui n’est pas une enquête objective donc il faut vraiment faire l’enquête au bon moment et puis inclure les les commerçants dans la méthodologie sur la formulation des questions par pe avir leur mot à dire sur où est-ce qu’on enquête dans quelle rue très concrètement à quel moment est-ce qu’on fait le que le weekend est-ce qu’on fait aussi les jours en semaine et cetera les commerçants aussi beaucoup apportter là-dessus sur la méthodo et puis les inclure ça permet bah d’avoir des résultats qui sont acceptés par tout le monde et euh et voilà qui sont pris en compte par tout le monde et qui sont pas combatus dans dans les médias par par par médias interposés comme étant l’enquête de laaméie à laquelle les commerçants n’auraient pas été euh associés euh et cetera et cetera en tout cas tout ça ça permet d’avoir euh bah de pacifier les choses et puis de de travailler de manière beaucoup plus constructive et et beaucoup plus apaisé pour que les projets puissent réellement aboutir et ne pas être euh finalement pas revenir sur les projets ou ne pas revoir leur niveau d’ambition parce que il y aurait des des levées de bouclier qui qui deviendraient euh trop important voilà ben je vous remercie et puis euh je suis disponible pour vos questions

    Leave A Reply