Les sportives de haut niveau, comme toutes les femmes qui pratiquent du sport au quotidien, doivent composer avec les variations hormonales de leur cycle menstruel. Inconfort, douleurs, taches de sang sur le short… Comment gérer au mieux quand on a ses règles le jour d’une compétition préparée de longue date? La pilule contraceptive est-elle forcément «la» solution?

    Longtemps taboues, ces questions ne sont plus réservées aux discussions dans les vestiaires des filles. Les spécificités hormonales des athlètes féminines et leurs impacts sur les performances font enfin l’objet de travaux dans des laboratoires de recherche.

    Dans ce troisième épisode de La science mouille le maillot, Benoît Tonson, journaliste à The Conversation, reçoit Carina Enea, chercheuse au sein du laboratoire «mobilité vieillissement et exercice» à l’université de Poitiers, et Coralie Arc-Chagnaud, triathlète et chercheuse dans le même laboratoire.

    La Science mouille le maillot est un podcast The Conversation / Slate produit et réalisé par Slate Podcasts.

    Direction éditoriale: Christophe Carron
    Production éditoriale et présentation: Benoît Tonson
    Montage et réalisation: Aurélie Rodrigues
    Prise de son: Marius Sort
    Musique: «2 hearts» – Patrick Patrikios
    Illustration: Aurélie Rodrigues

    Références:
    – «Quand le manque d’énergie nuit aux sportifs: qu’est-ce que le syndrome RED-S ?» – The Conversation
    – «L’égalité femmes-hommes dans le sport français: une chimère?» – The Conversation

    [Musique] bienvenue dans la science mouille le maillot le podcast de conversation Slate qui vous explique comment les scientifiques peuvent faire gagner des médailles aux sportifs et vous donne les clés pour une meilleure pratique au quotidien je suis Benoît ton journaliste scientifique pour the conversation [Musique] [Applaudissements] France ou pour ré qui va arriver devant Casillas vas-y B PE in J doit faire son effort elle le fait a France victorodou est une extraterrestre Nadal semble éternel l’équipe de France et championne du monde en battant le [Musique] Brésil alors on entend souvent parler des préparations physiques complètes et personnalisées dont bénéficient les sportifs mais qu’en est-il des sportives depuis peu on commence à évoquer leur spécificités physiologiqu comme par exemple la grossesse il faut dire que l’exploit de la judocade Claris agbenenou redevenue championne du monde de retour de grossesse qui s’est présenté lors de la compétition avec son bébé ont marqué les esprits dans cet épisode Victor nond chef de rubrique santé pour de conversation France va se demander plus globalement comment sont pris en compte les spécificités hormonales des sportifes VI bonjour bonjour Benoît bonjour à tous mais oui il y a la grossesse bien sûr mais surtout tous les mois les jeunes filles et les femmes qui pratiquent une activité physique ou du sport doivent composer avec les règles les douleurs et parfois les inconforts qui vont avec alors ça concerne des collégiennes et des lycéennes lors des cours de PS à l’école he les cours d’éducation physique et sportive ça touche aussi des femmes qui pratiquent en amatrice ça affecte enfin des sportifs de haut niveau et désormais la recherche scientifique s’y intéresse pour les accompagner au mieux alors pour aborder ce sujet nous recevons deux invités dont l’activité se situe au cœur de cette problématique karena ena et Coralie archagau bonjour à toutes les deux bonjour bonjour Alors Karen ena vous êtes chercheuse au sein du laboratoire mobilité vieillissement et exercice à l’université de Poitier vous menez des travaux qui s’intéressent à la prise en charge des spécificités hormonales de la sportive de haut niveau pour optimiser ses performance vous Coralie archagot vous avez une double casquette vous êtes ingénieur de recherche dans le même laboratoire vous êtes également triathlète alors pour commencer Coral archagot est-ce que vous pouvez brièvement nous présenter les trois épreuves qui caractérisent votre sport c’est plutôt un sport d’endurance je crois nous présentez votre rythme d’entraînement et vos objectifs sportifs pour cette année donc le triathlon en fait c’est un enchaînement de trois disciplines qui sont la natation le cyclisme et la course à pied c’est effectivement un sport plutôt d’endurance il faut savoir qu’il y a différents types de compétition avec des distances qui vont varier donc moi je pratique plutôt le triathlon longue distance qui est caractérisé par un effort de 1,9 km de natation ensuite 90 km à vélo et ensuite 21 km en course à pied donc ça représente un effort d’environ 5h pour mon rythme d’entraînement donc je m’entraîne entre 10 12 Hees par semaine jusqu’à 14 16h selon les les périodes pour rentrer plus dans le détail du coup je fais en moyenne trois séances de natation quatre séances de course à pied et le vélo ça va varier surtout en fonction de de la saison et de la météo donc ça va être entre de et 4 sorties à vélo et en plus de ça je fais un peu de préparation physique à côté du coup musculation renforcement musculaire donc ça ça va prendre une à 2 heures dans la semaine et ensuite pour répondre à la dernière question en terme d’objectif donc cette année j’ai pour objectif un un ALP Iron Man au sable de lonne donc c’est-à-dire un un triathlon de longue distance avec les les distances que j’ai présenté tout à l’heure Coralie et vous Karina en fait vous travaillez ensemble vous publiez des études sur les spécificités hormonales des sportives alors est-ce que c’est un domaine de recherche récent Karina et les études sont tell nombreuses sur ce sujet en France et ailleurs à l’étranger alors oui en effet c’est quelque chose d’assez récent je dirais que ça fait environ 10 ans que l’on s’intéresse plus spécifiquement à la population féminine avant on avait tendance à réaliser des études chez les hommes et à extrapoler les résultats aux femmes alors que finalement la physiologie féminine est bien plus complexe que celle des hommes il y a d’ailleurs en 2014 des chercheurs qui ont publié un article au titre un petit peu provocateur où il disait justement mais où sont les femmes en sciences du sport he dans la recherche en science du sport parce que il y avait à peine 15 % des études qui s’intéressaient spécifiquement aux femmes donc heureusement les choses changent et il y a de plus en plus d’équipes à la fois en France et à l’étranger qui s’intéressent à à la sportive et qui ont pour objectif bah d’améliorer les les connaissances chez la femme de façon générale mais plus spécifiquement chez la sportive et vous-même Kina quels sont précisément vos axes de d’étude alors dans notre laboratoire nous avons un axe de recherche qui concerne spécifiquement la femme c’est un axe qui s’appelle woman in motion on s’intéresse aux effets positifs de l’exercice sur la santé de la femme He à des périodes clés de sa vie par exemple au moment de la grossesse au moment de la ménopause et on s’intéresse aussi évidemment à la sportive on cherche à à déterminer si le cycle menstruel peut impacter la qualité du sommeil on ESS trouver des solutions pour les sportifs qui ont des des troubles du sommeil liés au cycle menstruel bah pour justement améliorer le la qualité de leur sommeil et donc améliorer leur capacité de récupération Coralie vous travaillez sur les mêmes sujets que Karina oui effectivement donc là on a une étude en cours actuellement au laboratoire qui est porté sur des sportives et où on essaie de d’évaluer l’influence de différentes phases du cycle hormonal étant donné que le cycle m naturel menstruel chez une femme va être influencé par des variations en terme de concentration hormonale et on essaie d’évaluer l’impact de ces différentes phases sur le sommeil et de voir les effets de certaines techniques de de récupération comme la criryostimulation et de voir quels sont les effets sur le sommeil les paramètres de bien-être de fatigue perçue et cetera et voir s’il y a des différences justement euh au niveau des différentes phases du cycle qu’est-ce que c’est la criostimulation la criryostimulation c’est une technique de récupération qui vise à exposer le corps à un air très froid pendant une courte durée donc généralement c’est 3 4 minutes dans un air qui va avoir un on va avoir un ressenti de – 110° à peu près donc c’est utilisé dans le domaine clinique mais aussi chez les sportifs pour accélérer les processus de récupération Karina ena et Coralie archago a vous souigné l’intérêt récent de la recherche pour ces questions mais finalement c’est la place même des femmes dans le sport qui est récent il est important de se rappeler que cette présence au j n’a pas toujours été de soi et on la doit à une athlète française qui est tombée dans l’oubli c’est Alice Mila on écoute un extrait d’une émission de France Culture né en 1884 Milia est une passionnée de sport et c’est à Londres où elle a suivi son mari qu’elle s’inicie au hockey au football et surtout à l’aviron dont elle sera championne veuve à 24 ans elle rejoint Paris et intègre le club féina sport qui propose surtout de la gymnastique rythmique et danser elle est élue à la présidence du club en 1915 et ouvre son club à d’autres sports réputés plus viril athlétisme basketball football rugby hockey des hommes s’opposent à cette féminisation de leur sport et la polémique enfle ils nous refusent le droit au muscles parce qu’ils veulent rester les plus plus fort mais ils auront beau faire notre sexe aura du biceps et du jaré et ce sera tant pis pour vous messieurs les tyrans le muscle de la femme est en route et rien ne l’arrêtera Alice Milia estime que pour changer les choses les clubs féminins doivent être dirigés par des femmes elle est l’une des fondatrices de la Fédération des Sociétés féminines sportives et en prend la tête en 1919 devenant ainsi la seule femme au monde à la tête d’une fédération nationale sportive féminine alors elle est étonnante cette alicema Carena vous en avez déjà entendu parler oui bien sûr adce Mila c’est une c’est une grande femme du sport féminin elle a elle a permis de démocratiser la pratique sportive féminine on lui doit beaucoup il y a beaucoup de femmes comme ça au niveau international aussi qui bah ont joué un rôle clé en fait dans la dans le développement de la pratique sportive féminine on a aussi Catherine swiedzer qui a été la première femme à à courir le marathon à Boston et en fait elle s’était inscrite sur cette course alors qu’elle n’était pas autorisée à s’inscrire puisque c’était une femme et on a une image très forte d’elle en train de se faire arracher son dossard par un official qui se rencontre 6e km que c’est une femme et qu’elle n’a pas le droit d’être là donc effectivement c’est des femmes qui ont beaucoup compté dans l’histoire du sport et il faut évidemment en parler c’est important je propose maintenant de revenir à vos travaux de recherche à vous Cara la question des règles semble centrale pourquoi est-ce que c’est à cause des douleurs essentiellement c’est vrai que l’on parle souvent des règles parce que beaucoup de sportifs ressentent des douleurs durant durant cette phase d’ailleurs beaucoup de femmes de façon générale ces douleurs elles peuvent être handicapantes au quotidien et parfois les amener à ne pas aller s’entraîner ou ne pas aller au travail d’ailleurs on parle maintenant du congé du congé menstruel pour cette raison alors c’est ce qu’on appelle la disysménorée primaire les douleurs menstruelles elles sont principalement liées à des contractions de de l’utérus qui sont liées à la sécrétion d’hormones les prostaglandines et ces contractions elles sont douloureuses elles elles sont ressenties au niveau du basventre mais elles peuvent aussi irradier au niveau lombaire au niveau du haut des cuisses et effectivement bah il y a il y a plusieurs situations qui majeurent la douleur par exemple le stress he peut majorer cette douleur donc vous parliez tout à l’heure de de clarer sa bgénou c’est une femme qui euh bah aussi a beaucoup libéré la parole parce que elle a témoigné alors on l’a vu au cours de sa maternité mais aussi elle a témoigné sur ce sujet-là elle disait qu’elle avait beaucoup souffert en fait de ses douleurs lorsqu’elle s’entraînait et que bah elle avait été amenée à changer enfin prendre une contraception hormonale pour cette raison c’est important d’avoir ce ce genre de témoignage qui libère un peu la parole des femmes et qui permet aussi de changer un peu les les mentalités et aujourd’hui pour les sportifs de haut niveau face à ces douleurs c’est quoi les solutions qu’on peut leur proposer B alors actuellement les sportifs de niveau sont pas encore très bien accompagnés à ce niveau-là quand on les interroge la plupart d’entre elles prennent bah des antidouleurs ou des anti-inflammatoires en automédication certaines utilisentah par exemple des des méthodes un peu maison comme l’application d’une bouillotte hein pour bah soulager ses douleurs c’est des méthodes qui restent efficaces il y a d’autres solution qui semblent intéressante pour les sportifs comme la créostimulation ou encore les massages de l’abdomen bah par un professionnel du massage donc un kinésithérapeute il y a des preuves scientifiques qui montrent que ça peut avoir un intérêt alors évidemment c’est pas à la portée de de tout le monde hein c’est plutôt pour les sportifs qui bénéficient d’un d’un accompagnement paramédical important et qui ont des des équipements aussi à disposition pour cela pour les amatrices on peut plutôt euh recommander de faire du sport à intensité modérée il y a là aussi des études qui montrent l’efficacité de l’exercice pour réduire à la fois la durée et l’intensité des des douleurs liées aux règles il faut savoir que bah l’exercice permet la sécrétion d’hormones qui ont un effet anentalgique c’est plutôt quelque chose qu’on peut recommander donc aux amatrices de de sport vous-même Coralie comment vous gérez cette situation cette question des règles avec un sport où il y a trois épreuves différentes et quelle solution vous avez pu mettre en place pour ma part je souffre pas de douleur de règle donc j’ai pas spécialement de problèmem par rapport à ça mais en terme de protection hygiénique par rapport au flux en fait le sport le plus problématique ça va être la natation parce que Ben même avec une protection comme le tampon ou la Cup on peut avoir des des fuites mais par exemple il m’est déjà arrivé de devoir sortir au milieu d’un entraînement pour aller changer de de tampon et on a toujours l’inconfort lié bah au fait de sentir parfois le le sang couler ben même à l’entraînement ça m’est arrivé aussi de pas pouvoir aller nager à cause de ça alors que les deux autres sports donc la course à pied le vélo je trouve que c’est moins compliqué à gérer donc pour la course à pied souvent donc selon le l’abondance du flux je vais doubler la protection avec Cup ou tampon plus une serviette hygiénique comme ça on a pas de souci s’il y a des fuites et en terme de tenue je sais que je vais prendre un short en particulier quand j’ai mes règles parce que je sais qu’il est doublé et que va pas y avoir de risque de voir la la serviette hygiénique en fait quand on va courir surtout si on court en groupe à plusieurs et après pour le vélo donc c’est problématique quand on fait des sorties longues entre guillemets donc des sorties à vélo qui vont durer plus de 3 He et là où juste le port d’un tampon peut ne pas suffire pour absorber le flux et si on met une serviette hygiénique ben dans le cuissard ça peut causer des problèmes d’irritation parce qu’on va rester longtemps sur la selle donc je sais qu’il y a des cuissardes menstruelles qui existent maintenant donc j’en ai pas tester personnellement mais je sais que ça existe et ça pourrait être bah une solution pour pratiquer de manière plus confortable quand on a ses règles donc voilà pour ce qui est de l’entraînement et après une autre problématique c’est en course donc dans mon cas sur du longue distance il faut savoir que la course va durer environ 5 he voire plus parce que on peut enfin en fait on doit se changer avant le temps de de s’équiper de mettre la combinaison et cetera donc faut prévoir 6h et selon le jour du cycle et l’abondance des règles à ce moment-là et ben 6h ça peut être trop important pour pour le le changement de tampon et cetera donc ça peut être compliqué et moi ce qui m’est arrivé l’an dernier c’est que je ne prenais plus la pilule à ce moment-là et en fait j’ai repris la pilule uniquement pour éviter d’avoir mes règles le jour de de ma compétition parce que je savais que le fait de prendre la pilule et de la prendre en continu va empêcher l’arrivée des règles et du coup c’est ce que j’ai fait à un moment parce que sinon je je voyais pas trop la solution enfin quelle solution je pouvais avoir si j’avais ma compétition de 6h ce jour-là le jour de mes règles donc voilà ça c’est une stratégie que j’ai fait que je recommande pas forcément mais voilà j’ai j’ai eu affaire à ça mais ça peut être compliqué vraiment le la protection hygiénique à avoir le jour de ces règ surtout quand c’est des distances qui sont longues avec des durées d’effort qui sont longues et qui permettent pas bah un changement de protection hygiénique estce que ça ça sera pas pris en compte dans dans votre chrono ces changements de c’est-à-dire que si je m’arrête dans la course pour changer de protection Enfin le chrono continue quoi en fait c’est vraiment quelque chose qui se fait pas enfin remarque sur du très très longue distance donc c’est-à-dire les Iron Man où ça va être des courses de entre 10 et 15h j’imagine que si ça se fait là oui mais en en tout cas moi dans ma pratique c’est même pas concevable de faire une compétition et de me dire je vais devoir m’arrêter pour changer ma [Musique] protection je vous propose d’écouter cet extrait de l’émission cébdo la suite sur France 5 qui justement est consacrée à des sportives qui osent elles aussi aborder publiquement la question des règles le sujet commence en évoquant une photo qui a défrayé la chronique en cause cette page de sang au niveau de son entrejambe mais très à l’aise la jeune femme poste elle-même la photo sur son compte Instagram et commente je n’ai pas honte parce que c’est la réalité des femmes dans le sport elle parle ensuite de ce que ça implique physiquement pendant ses courses comme elle de plus en plus de femmes abordent sans détour leurs règles et les conséquences sur leur performance en 2016 la nageuse chinoise aux Jeux olympiques de de Rio fou one wi se loupe complètement en zone mixte elle pleure mais assume j’ai mes règles et aujourd’hui je suis particulièrement fatiguée depuis enfin les variations hormonales du cycle d’une sportif sont étudiées scientifiquement je voulais vous demander à vous Coralie parce que vous témoignez aujourd’hui on vous remercie sur des choses finalement très intimes comme le font ces athlètes dans ce sujet c’est pas difficile de raconter des choses de sa vie si intime comme ça de témoigner en fait c’est pas trop compliqué pour moi personnellement c’est pas difficile parce que je pense aussi que le fait de travailler dans ce domaine là ça reste une thématique de recherche donc j’ai l’habitude bah de ce sujet et d’en par parler c’est vraiment pas après je comprends que ça puisse être difficile pour certaines femmes d’en parler mais justement plus on sensibilisera à ce sujet et plus on en parlera ben moins ça sera un sujet considéré comme intime parce qu’au final c’est juste un un phénomène physiologique naturel qui touche toutes les femmes et toutes les les sportifes donc je pense qu’il faut vraiment en parler librement et que le cycle menstruel soit vraiment un facteur pris en considération dans l’entraînement des sportives au même titre que on prend en compte tous les autres facteurs de performance pour les sportifs masculins donc voilà c’est juste un sujet de plus à savoir et que bah les sportifs puissent en parler librement que les staffs autour de l’entraînement donc les prépas physiques les entraîneurs soient aussi au courant de du sujet donc voilà pour moi c’est pas difficile et je pense que il faut encourager à à en parler le plus possible Karina vous qu’est-ce que ça vous inspire d’entendre des athlètes comme Coralie des athlète comme celle du sujet parler aussi aussi facilement et sans tabout des règles mais moi je trouve ça très positif hein c’est vrai que jusqu’à il y a pas très longtemps bah les femmes avaient du mal à s’exprimer sur ces sujets maintenant on voit bien que bah le fait que certaines sportives de niveau en est parlé ça libère aussi la parole des des autres femmes enfin des sportives qui sont pas forcément de de haut niveau et ça permet aussi à nous chercheurs bah d’avoir bah des financements pour réaliser des recherches qui sont coûteuses il faut se dire aussi que les recherches sur la femme elles sont plus coûteuses bah parce qu’elles nécessitent quand on évalue par exemple les effets du cycle menstruel on évalue à plusieurs reprises la femme alors que chez l’homme bah on se contenterait de d’une seule évaluation donc ça nous permet nous aussi bah de d’avoir des financements pour pouvoir réaliser ces recherches qui sont évidemment importantes pour la sportive on parle des règles on a parlé de la grossesse alors vous avez évoqué tout à l’heure brièvement la contraception la ple en particulier elle joue un rôle important dans l’accompagnement des athlètes Carena aujourd’hui c’est l’une des solutions pour gérer ce les modifications hormonales chez les sportives oui ça peut être une des solutions mais bon je pense qu’il est quand même important de rappeler que bah les sportifes doit rester libre d’utiliser ou non une une contraception hormonale dans certains milieux sportifs on sait bien qu’il y a un petit peu d’ingérence par rapport à cela ensuite bah chaque cas est particulier hein il est important de déterminer si la sportive a vraiment un intérêt à prendre une contraception hormonale alors qu’elle a pas besoin de d’une contraception il y a certaines sportifes qui ont des troubles du cycle ou des symptômes et au cycles qui peuvent les gêner dans leur pratique sportive par exemple le syndrome prémenstruel le syndrome prémenstruel c’est un ensemble de symptômes qui survient dans les les jours qui précèdent les règles donc ça peut être par exemple des troubles digestifs des mauxs de tête une tension Mamère une grande fatigue bah pour ces sportifs là effectivement on peut se poser la question de leur prescrire une une pilule contraceptive donc bah ça ça doit être discuter avec un gynécologue avec un médecin qui connaît bien la situation de la sportive et qui bah juge de la balance bénéfice risque pour la sportive et de l’intérêt de lui prescrire cette forme de contraception et vous Coralie vous expliquez tout à l’heure qu’il y a eu des moments un moment vous vous êtes mis sous pilule pour des sciences sportives globalement quelle relation vous entretenez avec ce mode de contrraception et où cette solution pour accompagner les sportives j’ai pris la pilule pendant longtemps depuis très jeune j’ai commencé à 16 ans et je l’ai prise une dizaine d’années ensuite j’ai décidé de la stopper donc j’ai fait fait quelques mois sans contraception hormonale ou non et ensuite il y a environ 1 an je l’ai reprise pour raison contraceptive et sauf qu’en fait je je me suis aperçu que je la supportais beaucoup moins bien qu’avant c’està-dire que au niveau au niveau des symptômes j’avais vraiment une une prise de poids ben au niveau des seins et que c’était gênant pour ma pratique sportive c’est-à-dire que en course à pied je le ressentais vraiment comme une gêne et ça m’est même arrivé de d’arrêter du coup momentanément la pilule parce que j’avais une échéance qui était un marathon avec un objectif de performance et du coup ça devenait vraiment gênant à l’entraînement en fait tous les jours cette prise de poids au niveau de la poitrine donc étant donné que je la supporté moins bien qu’avant je me suis tournée vers une autre solution à savoir le stérilé hormonal ça reste une contraception hormonale mais le type d’hormone et la dose d’hormone n’est pas la même que dans la pilule enfin que dans la plupart des pilules donc voilà à l’heure actuelle je m’entraîne avec le stérilé hormonal j’ai pas ces symptômes gênants que j’avais avec la pilule merci Coralie on comprend que vous vous avez trouvé la solution qui vous convient c’est le stérlosormone mais finalement est-ce que c’est pas à chaque femme de trouver à chaque athlète à chaque femme en général de trouver sa solution et vers qui faut se tourner quand on est sportif vers un gynécologue une gynécologue vers un médecin du sport alors oui le le mieux c’est évidemment de de se tourner vers un un médecin du sport ou un gynécologue qui connaît un peu le le milieu sportif actuellement bah il y a il y a quand même beaucoup de sportifs qui prennent la pilule enfin une contraception orale pour justement pouvoir contrôler entre guillemets leur cycle il y a à peu près 50 % des sportifs au niveau qui utilisent la pilule et quand on les interroge en fait il y en a beaucoup qui utilisent la pilule justement bah pour éviter d’avoir comme disait Coralie tout à l’heure bah leurs règles pendant des compétitions importantes ou pour régulariser leur cycle quand elles ont voilà des un cycle plutôt irrégulier qu’elles savent pas toujours quand est-ce qu’elles vont avoir leur règles par exemple ou alors bah lorsqu’elles ont un syndrome prémenstruel des douleurs de règles importantes des règles qui peuvent être abondantes et qui peuvent bah terme entraîner une annémie hein ce qui peut être contre-productif pour la performance en tout cas chaque femme doit être accompagnée bah par un professionnel évidemment de la médecine he que ce soit un médecin généraliste ou un médecin du sport ou un gynécologue mais qui soit bien au courant de sa situation sportive je vous donne un un exemple un peu concret par exemple il y a des il y a des sportives à qui on on place un implant au niveau du bras donc un implant contraceptif et bah ce sont des sportifs qui se retrouvent à avoir bah pas mal de contact dans le cadre de leur pratique sportive par exemple elles sont judo 4at ou handballeuse ou basketteuse et l’implant c’est clairement pas la la bonne solution mais encore faut-il que le médecin ou le gynécologue il soit au courant de bah du fait qu’elle pratique ce type de sport et que bah l’implant dans ce cadre là n’est pas la meilleure solution le conseil que je donnerai en fait aux sportifs c’est de bien bien dire à leurs médecins quelles sont des sportive de haut niveau ou de bon niveau et que bah ça doit générer une prise en charge particulière de leur cas merci beaucoup à toutes les deux pour ces éclairages donc je le rappelle Karina ena vous êtes chercheuse au sein du laboratoire mobilité vieillissement et exercice de l’Université de Poitier et Coralie archagot merci vous êtes ingénieur de recherche dans le même laboratoire et triathlète et enfin victoire n merci beaucoup chef de rubrique santé à the conversation France pour la qualité de cet entretien et pour celles et ceux qui le souhaitent on vous met en lien les travaux de Karina et Coralie sous cet épisode moi je vous dis à bientôt pour un nouveau épisode de la science mouille le maillot merci à vous [Musique]

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