Aliocha WALD LASOWSKI
Essayiste
Faculté des Lettres & Sciences Humaines, Université Catholique de Lille
« La rencontre inédite entre la déconstruction et la créolisation.
Jacques DERRIDA et Édouard GLISSANT en dialogues »
A trois occasions dans leur vie, Jacques Derrida et Édouard Glissant ont dialogué ensemble : aux Etats-Unis, en France et en Italie. Le penseur de la déconstruction et le philosophe de la créolisation ont débattu sur des sujets politiques et artistiques. Quel fut le contenu de cette confrontation ? Aliocha Wald Lasowski nous plonge dans ce passionnant moment intellectuel, à l’occasion des 20 ans de la mort de Jacques Derrida cette année, en 2024.
Aliocha Wald Lasowski a écrit plusieurs ouvrages sur Sartre, Glissant, Althusser, la pensée contemporaine, James Bond ou le rythme.
merci beaucoup Jean-Marie monsieur le Président des estivals je suis très heureux très honoré d’être parmi vous ce soir merci beaucoup de votre présence et euh merci à ce à ce magnifique festival et à tous les organisateurs de de de de le rendre possible c’est vrai que ce sont des des très belles rencontres et peut-être que ce soir euh avec vous euh on va faire un petit pas de côté parce que effectivement le le programme est plutôt scientifique avec vous avez vu tourner un peu les les les les affiches et les et les thèmes des conférences sur l’intelligence artificielle sur un nombre de sujets importants et aussi sur la responsabilité scientifique sur la question écologique enfin d’autres voilà beaucoup de sujets donc aujourd’hui on va faire un sujet un peu une sorte de pas de côté même si des questions d’actualité des questions de sciences et cetera reste peuvent rester présentes hein mais effectivement et comme l’a présenté Jean-Marie ce qu’on va réfléchir ensemble ce soir euh est plutôt autour de la philosophie de la littérature des arts et aussi beaucoup de politique euh rien à voir avec les échéances électorales qui arrivent mais euh les questions de société les questions euh du vivre ensemble sont extrêmement importantes fondamentales et si la philosophie les lettres les sciences humaine servent à quelque chose c’est aussi et même surtout fondamentalement pour essayer de penser et s’il y a pas de pensé il y a pas d’action il y a pas de changement il y a pas d’agir politique il y a rien donc il faut être sensible plus que jamais à ce que les idées c’est quand même ça qui compte aussi parce qu’en fait des idées ça circule tout le temps il y a des débats en permanence il y a des échanges et cetera mais trouver des idées pouvoir s’en s’en inspirer comprendre leur sens se les approprier et ensuite changer son quotidien c’est très important pour moi la philos la littérature les arts sont des vecteurs de changement de la société sont des des portent en fait des possibilités de de vivre autrement j’ai toujours fonctionné comme ça dans mes travaux je suis pas un philosophe du monde abstrait des idées pures c’est ça m’intéresse pas je prends toujours dans dans je vais essayer de le faire avec vous ce soir il y a des finalités concrètes il faut des exemples précis concrets utiles qui permettent justement de de de dire voilà c’est très beau ce que vous dites mais au fond est-ce que ça marche est-ce que ça fonctionne vous vous posez pas vraiment la question bah de A à Z pour reprendre de le le tout le tout le schéma les les les idées philosophique ou littéraire on ont vraiment comme finalité de de d’avoir des effets concrets et donc si je pense que si on on n pas ça en tête je vois pas trop à quoi ça sert quoi donc j’ai comme parmi mes auteurs je vais pas en parler ce soir mais et puis après peut-être que voilà ça ça vous intéresse ou pas mais parmi mes références il y a un philosophe qui compte beaucoup pour moi qui s’appelle Jean-Paul Sartre et Simon de Beauvoir et ce sont des penseurs et des intellectuels eux qui ont toujours voilà voulu que la philosophie les idées soient au service de la société pour échanger pour changer pour transformer le monde et c’est c’est je pense aussi des voilà parmi les auteurs dont on va parler ce soir Édouard Glissant Jacques derida ou d’autres ce sont des As qui ont toujours cette conscience de la responsabilité des idées dans dans l’agir et donc moi j’ai été très marqué voilà par on peut très bien après critiquer ou échanger ou s’opposer mais mais mais Sart beauoir et tous les gens de ces générations là avaient envie de de changer les choses et et les textes de de voilà de de ces penseurs là sont vraiment pour pour la société pour pour penser ensemble le monde et c’est quand même une des vertus de de voilà des idées qu’il faut qu’il faut avoir en tête ensuite un autre élément préparatoire si j’allais dire donc ça c’est le premier hein voilà les idées ça sert sinon voilà on y va c’est c’est pour ça qu’on y va le deuxième aspect qui me semble très important dans tout le travail que je fais depuis depuis tous mes premiers livres c’est qu’en fait pour moi et comme d’autres hein voilà c’est pas original mais il y a quand même un débat là-dessus c’est que avant on disait moi quand j’étais étudiant on m’avait dit c’était une formule qui qui qu’on entendait dans les cours et cetera à l’université à la fac voilleur c’est que un philosophe ça ça ça ça pait sur Aristote en fait ce qu’il faut savoir d’Aristote ça n’a pas d’importance un philosophe la définition c’est il est né il a pensé il est mort sa vie ne compte pas hein c’est c’est les idées qu’il a produit qui sont importantes ben moi je suis pas du tout d’accord avec ça je suis pas du tout d’accord avec l’idée que voilà il n’y a que la production intellectuelle ou les livres ou ou les les ça peut être un artiste ça peut être quelqu’un la vie de la personne elle nous dit beaucoup de euh sa manière dont justement être en cohérence avec ce qu’elle peut penser donc il faut s’intéresser à l’existence des penseurs c’est toujours pour moi des clés d’entrée dans leur voilà dans leur rapport au monde parce qu’au fond si ils ne mettent pas en cohérence ce qu’ils ont pensé et la manière dont ils ont vécu avec leurs amis avec leur famille avec les voix voyage qu’ils ont pu faire et cetera je trouve ça en tout cas dommage de déconnecter et moi je remets toujours la vie l’existence des personnes parce que c’est dans leur cheminement de pensée et ça peut apporter énormément de choses c’est pas du tout il y a des grands philosophes très sérieux qui on dire mais tout ça c’est anecdotique les idées elles marchent au 18e 19e 20e siècle et cetera je suis d’accord mais la manière dont les les les les gens ont vécu ça indique aussi quand même pourquoi ils ont été vers tel telle idée et ça peut aussi nous nous montrer que c’est une autre manière de dire que c’est incarné voilà les idées elles sont incarné elle se balade pas comme ça dans l’air donc que ce soit parce qu’il y a une finalité politique c’est le premier point que je voulais vous dire et que il y ait une cohérence avec la vie menée par les gens ça me semble tout à fait important et je reviens à cet exemple initial que je vais que je vais laisser de côté mais il faut quand même comprendre comment quelqu’un comme Sartre par exemple est passé d’un anarch me libertaire où il s’en fichait totalement de l’engagement de la société et cetera parce que pour lui la société c’était une hypocrisie une façade et cetera et il est devenu le représentant de l’engagement pour le monde entier après la guerre il est il s’est tourné vers plein de militantisme et cetera il a il a tendu la main à plein de monde donc il y a il y a des évolutions la la vie c’est un c’est une évolution permanente et les les les les les cohérences entre l’existence donc vous voyez moi je sépare pas l’œuvre de la vie de de de celui qui qui l’ppte et c’est c’est important d’avoir en tout cas pour ma position d’avoir ça en tête et c’est c’est je pense une manière aussi d’illustrer finalement ce qui a été produit par un un échange un aller-retour entre la vie tel qu’elle a été vécu et les idées qui on qui en sont quelque part le produit de cette de cette existence donc ça c’est simplement des des points de départ donc c’est pour ça que je vais essayer aussi de vous parler de la vie des glissant de son existence et de la vie ou l’existence de Jacques derida qui sont effectivement des figures fondamentale très très importante dans dans le paysage dans le paysage intellectuel dans l’histoire des idées françaises mais aussi dans le monde aujourd’hui parce que ce qui est intéressant avec ces penseurs c’est pas un hasard com prend Édouard Glissant et Jacques derida je j’avais pas spécialement fait le rapprochement avant de travailler à les rapprocher mais c’est c’est bien ça qui qui m’a amené à à vous parler aussi ce soir c’est que effectivement ce sont ce sont des auteurs qui portent des des idées des messages et ils ont tous les deux un mot très important qui est rattaché à leur parcours à leur production pour Édouard Glissant c’est le mot créolisation pour Jacques derida c’est le mot déconstruction alors ces deux mots ont une actualité je veux dire les penseurs ne sont plus là ils sont morts le et leurs idées continuent à avoir des effets donc ces deux mots déconstruction et créolisation si on ne comprend pas ce que ce qu’ils ont signifié pour les auteurs qui les ont proposé je pense pas qu’on puisse comme ça les jeter à la volée dans un débat médiaticopitique dans une dans une arène culturel social et cetera ils ont vraiment un sens important alors bien sûr les ID n’appartiennent pas uniquement à ceux qui les ont produits ensuite ça devient autre chose on en fait autre chose et si ça circule et si ça transforme c’est bien ça évolue d’accord en fonction du monde qui est les plus celui de des auteurs au moment où ils ont eu ses idées mais pour pas être dans le prête à penser ou d’avoir des idées toutes faites après vous faites votre avis et évidemment vous pouvez dire oui ben moi je ça m’intéresse ou la déconstruction je trouve ça totalement hors de propos ou la créolisation ça me parle pas mais c’est important de comprendre quand même pourquoi c’est là et qu’est-ce que ça veut dire en fait avant de prendre position parce qu’on est quand même dans une dans une société où on prend très très vite position sans forcément aller quand même s’apesantir un tout petit peu c’est quand même des idées qui sont assez complexes assez importantes elles ont mis du temps à être à être porté développé et donc c’est c’est quand même des choses sur lesquelles il faut s’arrêter juste un instant et si ma conférence peut vous permettre de ensuite de vous dire c’est vrai que ça ça change quand même un peu le regard qu’on a sur le monde ça change sur le monde ou sur notre environnement immédiat ça ça nous permet de regarder peut-être un peu différemment c’est quand même ça l’objectif justement pour ensuite peut-être c’est déjà ça le vivre ensemble c’est déjà soi et et les autres de de dans dans dans un rapport très quotidien très direct alors on je vais essayer donc de vous présenter ce que veut dire le mot créolisation je vais ensuite essayer de vous présenter j’essaie hein c’est une tentative bien sûr euh de vous présenter ce que veut dire le mot déconstruction et ensuite ce qui est peut-être le plus intéressant même si on n’ pas bien compris et l’un et l’autre peut-être que d’ailleurs il faut pas forcément avoir tout de suite tout compris c’est que quand on les rapproche quand on voit le parcours de l’un et de l’autre il y a quand même quelque chose qui se passe et on se dit ces mots-là sont pas là par hasard et le parcours de ces personnalités d’exception quoi c’est vraiment des gens qui ont vraiment un parcours unique exceptionnel ça c’est quand même vraiment très important à un moment donné d’avoir échangé un petit peu ensemble sur ces thèml donc je vais présenter créolisation déconstruction et ensuite les rapprocher et je pense que c’est là où les choses vont commencer à se à se mettre un tout petit peu en place alors d’abord c’est c’est c’est c’est c’est des mots savants enfin complexes parce que ils ont une certaine armature créolisation déconstruction mais il y a quand même déjà un point commun évident ne serait-ce que dans la sonorité des termes c’est qu’il se termine de la même façon créolisation et déconstruction et que il désigne justement et c’est très important d’avoir ça en tête quelque chose qui n’est pas fini hein c’est un processus en cours c’est-à-dire c’est pas un un achèvement et ça c’est très important parce qu’en fait le point commun alors normalement je vais pas parler de point commun je vais faire ça plus tard mais au moins juste pour introduire c’est que en fait il y a deux types de de rapport à l’écriture je pense il y a des gens qui écr pour figer les choses pour fixer les choses parfois on écrit vous pouvez faire ça si vous avez un journal intime si vous on écrit pour pas oublier d’accord c’est c’est une vertu de l’écriture c’est au moins ça ça met noir sur blanc des choses donc l’écriture a comme finalité de de fixer les choses et avec le mot créolisation et déconstruction c’est pas du tout le cas c’est pas pour fixer les choses et dire c’est comme ça c’est pour accompagner un changement donc c’est très important c’est pas quelque chose qui va définitivement enfermer ou statuer répondre à des questions mais la créolisation et la déconstruction c’est d’abord accompagner des changements et essayer d’accompagner le changement c’est l’inverse c’est pas écrire pour figer c’est écrire pour mettre en mouvement et ça alors qu’est-ce qu’ raconte qu’est-ce que ça veut dire au fond on écrit ça quand même prendre un stylo et noter des choses mais ça veut quand même dire que ce qu’on essaie de mettre en place la manière dont on rentre dans une écriture elle a quand même pas du tout la même finalité si on écrit pour figer ou si on écrit pour accompagner un changement et dans le cas effectivement de ces penseurs qui sont des penseurs ou des des des gens qui réfléchissent bah ça ça implique un un en fait un un une rupture finalement avec tout ce qui s’est fait avant avec toute une vision aussi du système de la pensée et cetera qui essaie de tout maîtriser qui essaie de tout connaître de tout savoir bah là c’est des penseurs d’abord qui se posent des questions qui interrogent qui ne savent pas qui hésitent et qui vont faire en fait une œuvre qui n’est jamais terminée qui n’est jamais achevée qui est une œuvre de question donc c’est important quand même de se dire que euh on peut pas avoir la même attente vous ouvrez un livre de Derrida de glissant au hasard de toute façon c’est comme ça qu’on fait de la philo aussi c’est un peu y aller au tâonnement bah vous serez peut-être frustré de pas avoir dans les 10 lignes 15 lignes 10 pages 20 pages 10 15 livres que vous allez lire des réponses finales finalisé vous allez surtout avoir des gens qui questionnent qui réfléchissent à qu’est-ce que c’est que bien questionner parce que c’est quand même c’est pour ça que ces auteurs sont si importants aujourd’hui parce qu’aujourd’hui on vous donne vous allumez la télé vous aurez aucun questionnement mais vous aurez des réponses tout de suite vous ouvrez un média vous ouvrez on a les réponses en trois lignes en trois mots on veut pas aller plus loin on veut des réponses ça ça met quand même dans une drôle de situation d’avoir des réponses avant même de réfléchir à la manière de questionner de trouver la bonne façon d’interroger vous allez me dire ça va du coup c’est quand même un peu laborieux comme comme démarche mais c’est une démarche en tout cas qui essaie de sortir justement des réponses toutes faites pour essayer de revoir en fait la manière dont on peut comprendre le monde l’autre l’humain l’écologie la politique la technique tous les sujets peuvent être abordés par la créolisation et la déconstruction mais ce qui est important c’est d’abord de se dire que c’est des cheminements de questions et que c’est pas des des réponses toutes faites en trois lignes sinon ces penseurs voilà faut faut faut pas s’y intéresser parce qu’ils vont vous aider à penser à réfléchir à questionner mais pas avoir voilà encore une fois des réponses immédiates aux choses et c’est un peu le contrepied effectivement avec une une société où on est quand même très très vite dans l’immédiat voilà il faut la réponse automatique mécanique tout de suite et ça c’est en tout cas la grande force de de ces auteurs alors commençons par créolisation qui effectivement est un mot aussi assz donc qui qui va vers une ouverture qui va vers un vers un un accompagnement des changements de de du regard et du et du monde autour de nous avec cette idée encore une fois que c’est un mot qui se termine par non pas un point mais des points de des points de suspension d’accord c’est à venir c’est en cours c’est pas fini l’idée de créolisation c’est l’idée qu’en fait à l’échelle du monde he parlons à une échelle qui qui qui est très très large mais qui est aussi à la fois très locale très très direct c’est l’idée Queen fait les les cultures les langues les histoires les mémoires qu’elles soi individuelles personnel ou collective d’un groupe d’une communauté vont dans la société se croiser se rencontrer se échanger partager parfois avec des violences avec des heur avec des chocs et on le voit le monde n’est pas fait que effectivement de de rencontrre pacifique et amical mais l’idée de créolisation c’est qu’en fait le la société évolue change par de cette manière là parce que les cultures les langues et cetera ne sont pas figé c’est c’est des c’est vivant nos corps sont vivants mais nos histoires sont sont aussi vivantes histoires personnell ou histoire collective nos mémoires nos languess nos souvenirs et cetera et donc la créolisation c’est l’idée qu’il y a effectivement un une évolution complexe multiple à la fois sur le plan local et aussi global où tous ces éléments vont se vont se rencontrer se partager et se mettre en effectivement en en échange en confrontation ça vient évidemment de l’idée que Édouard glissan ça c’est le premier point et je je comparais derid tout à l’heure mais il y a quand même déjà un parallèle dans les deux c’est que éedouard glissan vient de Martinique il vient donc de de des Antilles hein des des Caraïbes et que pour lui ce qui s’est passé à travers les violences les traumatismes de l’esclavage le fait que des populations ont été déportées ont tout perdu ont perdu leurs coutumes leurs histoires leurs langues et cetera et ont rencontré d’autres populations venues d’autres endroits du monde et que les Antill est devenu à un moment donné sous le jou de l’esclavage donc évidemment de la soumission de la contrainte de la dépossession et de la déshumanisation les cultures qui avaient été déposs CD ce sont comme une sorte de laboratoire d’expérimentation se sont reconstruites reforgées parce que telle langue a survécu tel mot a pu être retransmis et que ce ce ce monde entier c’est enfin finalement ce petit monde des Caraïbes ça a été un échange de toutes les cultures du monde à la fois les cultures dominantes l’espagnol le portugais le français l’anglais et cetera toutes les langues venues d’Afrique les langues des Amérindiens euh les langues aussi venues euh des différents colons ça peut être par exemple le Poitou voilà toutes les langues local qui ont été transportés en fait dans dans les bateaux esclavagistes ben aux Antilles ont été une sorte de laboratoire de croisement des cultures sur un espace très réduit pendant 4 siècles d’esclavage et ça a donné une sorte de culture hybride mélangé euh incomplète là aussi parce qu’il y avait des trous des manques on a pas toutes les histoires et tout le monde ne sait pas d’où il vient quelle langue il parlait mais ça a créé finalement quelque chose que Édouard vissant et d’autres d’autres auteurs des des Caraïbes et cetera appelle la créolisation qui fait qu’en fait à partir d’un traumatisme et d’une violence est né quelque chose de nouveau d’imprévisible une sorte de langue nouvelle le créole étant un mélange de plusieurs dialectes d’une langue mineure par rapport à une langue dominante ou majeur et cetera et que tout ça crée en fait finalement de nouvelles histoires de nouvell des histoires nouvell cultur de nouvelles personnes et que c’est en fait le monde qui fonctionne comme ça alors c’est c’est intéressant de se dire au fond qu’est-ce que ça peut nous dire à nous qu’est-ce que ça peut nous parler comment on peut comprendre ça ce qui est intéressant c’est qu’en fait dard glissan considère que ce qui se passe dans les petites îles dans ce qu’il appelle les archipels dans les presquil tous ces lieux qui sont un peu en marge au bord des grands continents des grands espaces des grands États nations en fait disent beaucoup de ce que le monde est en train de devenir est en train de se transformer alors on peut ne pas être d’accord on peut débattre et dire voilà non il y a des il y a des cultures comme c comme ça elles viennent de là c’est pas forcément un rencontre un terrro et cetera mais l’idée de de glissant c’est que ce qui se passe dans les Caraïbes dans les Antilles c’est une indication une manière de voir le monde autrement que les grands semble assez figé assez fixé des grandes cultures dominantes assez intemporelles qui disent voilà la francité les grands continents eux ont une sorte de stabilité d’intemporabilité alors que les Caraïbes c’est très mouvant très flexible très éphémère et cetera alors là où ça devient très intéressant c’est que ça permet d’avoir effectivement un autre rapport au monde et une nouvelle façon de regarder les chose je vous donne un exemple qui est très concret et vous verrez après qu’effectivement Edward glissant connaît aussi bien la culture des Caraïbes les comptes africains les comptes créoles que la culture évidemment occidentale ou internationale c’est qu’en fait il se dit ça serait intéressant de voir comment s’organise par exemple les les les îles entre elles hein un archipel et de voir si ça indique pas finalement un rapport au monde nouveau je m’explique par un exemple très simple ce que dit edard et d’autres c’est qu’en fait nous on fonctionne avec un modèle qui s’appelle la centralité et que tout est constituer toujours entre que ce soit dans une région dans un lieu que ce soit de manière plus symbolique dans dans une organisation on fonctionne toujours sur un schéma qui s’appelle il y a le centre et ensuite il y a la périphérie autour c’est comme ça que ça fonctionne les lieux de pouvoir les lieux de savoir les lieux de de voilà le monde est constitué de grands centres et de périphérie extérieure autour on appelle ça comme on veut ça peut être des banlieux ça peut être des faubourgs et cetera mais Edouard lissand dit vous vous trompez sur ce cette façon de comprendre le du coup l’histoire notre société et cetera et très limité parce que dans un archipel il y a pas de centre vous prenez une constellation d’î un ensemble d’î le centre c’est ça n’existe pas c’est toutes les îles sont connectées entre elles elles ont des relations elles bougent c’est mouvant donc votre votre en tout cas le schéma classique de dire il y a un centre et des périphéries il y a des lieux importants et des lieux secondaires il y a des des des lieux majeurs et mineurs tout cette tout ce rapport au monde et finalement pas si naturel que ça si permanent que ça parce que il explique que ce qui est intéressant avec justement les relations entre les îles c’est que quand vous quand vous allez dans les Caraïbes il y a par exemple il y a il y a la Jamaïque il y a Cuba il y a la Martinique la Guadeloupe saintte-lcie et cetera toutes ces îles sont en connexion direct les unes avec les autres ou entre elles mais ne sont pas fixés par une centralité qui définirait justement un centre et des alentours donc il propose cette idée de regarder nos relations et effectivement quand on pense à la France enfin il y a d’autres pays hein mais nous on prendre l’exemple de la France avec un centralisme quand même extrêmement ancré c’est le moins qu’on puisse dire et donc de réfléchir et de de de de regarder autrement le les relations qu’on peut avoir les uns avec les autres les relations qu’on peut avoir entre les lieux les relations qu’on peut avoir entre nos histoires nos nos langages et cetera en en en déplaçant en sortant du schéma centre périphérie et ben il faut il y a autre chose il faut inventer autre chose faut faire autrement les relations et c’est ce que c’est ce qu’exlique Édouard lissant en disant ayez une pensée archipélique plutôt qu’une penchée centraliste parce que la centralisation alors après ça peut prendre des formes différentes et on peut on peut débattre il peut y avoir des centres temporaires qui changent et cetera mais avoir un une pensée archipélique c’est justement sortir d’une certaine vision assez schématique archaïque traditionnel et essayer de voir autrement les relations humaines autrement les les et donc ce qui est intéressant c’est que et vous verrez avec la déconstruction c’est un petit peu la même chose c’est que le fait que Édouard Glissant Vienne c’est pour ça que je dis que la vie des personnes est quand même importante parce que sinon on se dit c’est quoi cette idée de pensée archipélique c’est quand même assez conceptuel au final mais c’est quelque chose qu’il a vécu lui en étant justement en relation avec d’autres îles ou avec d’autres espaces géographiques d’autes région du monde et en disant il faut multiplier les connexions et en se déplaçant toujours parce que ça permet justement de voir les lieux autrement de de de voir les mouvements entre les lieux et pas les fixités entre les lieux ça permet d’avoir une dynamique de vie une dynamique de projet beaucoup plus intéressante que une fixité extrêmement parce que c’est sûr que ce schéma traditionnel est aussi excluant centralité périphérie centre banlieu et cetera ça exclut puisque ça centralise et ça limite évidemment le le les connexions les inter donc l’identité relation c’est ce que c’est ce qu’ explique edard Lissan la pensée archipélique et cetera tout ça c’est des mots qui vont avec créolisation et qui montre que derrière le mot créolisation il y a en fait toute une série de de choses très concrètes très simples très directes qui permett d’essayer de de de changer un tout petit peu c’est pas de penser autrement ça c’est très c’est très massif mais au moins de se dire qu’on peut essayer de voir sur les choses qu’on vit un un avoir un axe une prise un peu différente et donc donc le fait qu’eddouard glissant vienne lui de Martinique des Antilles et donc de la mer des Caraïbes qui donne un environnement différent à son rapport au monde à son enfance à à sa façon de de voir la la poésie la littérature et cetera ça change beaucoup les choses Jacques derida dont on va parler dans un instant lui aussi vient d’un bord extérieur disons de la pensée traditionnelle puisque lui vient d’Algérie et donc c’est une autre mère c’est pas la mer des Caraïbes c’est la mer Méditerranée c’est donc un autre bord des choses on voit aussi que le paysage le paysage autour de nous la spatialité la géographie c’est pour ces penseurs là le premier ancrage des idées donc c’est des penseurs qui privilégient ils sont pas tous comme ça c’est des penseurs qui privilégient la géographie sur l’histoire qui privilégie l’environnement d’une pensée un paysage nous AD la pensée une géographie nous dit beaucoup sur notre manière de de circuler de voyager de changer de de de de lieu et cetera donc la géographie est première alors que dans la tradition philosophieque classique je pas je pas mais Kant ETG enfin tous les philosophes qu’on connaît les classiques c’est quand même plutôt pour eux le schéma c’est l’histoire c’est l’histoire qui fait les mouvements de société et Cera mais eux avec avec derida et et glissant leur origine personnelle familiale intime la Martinique d’un côté l’Algérie de l’autre sont des paysages qui sont les premiers euh éléments de pensée on pense avec un paysage on pense à partir d’un paysage que ce paysage soit éphémère on pense pas le le matin de la même manière que le soir selon les lumières et cetera donc il y a quelque chose effectivement d’éphémère la géographie est très friable et on va le voir aussi avec leurs propres expériences tout à l’heure donc euh la créolisation c’est euh une manière de pour pour Édouard glissan de penser la différence ce qui est très important c’est de sortir aussi en allant un peu plus loin de de de cette idée que on pense à partir du même on pense à partir de l’identique de la fixité la différence met en mouvement la différence suscite justement la la pensée l’interrogation et CETA c’est comme un paysage plus vous avez de dénivelé plus vous avez une différence et c’est cette différence qui crée justement un espace pour penser pour réfléchir et cetera donc c’est c’est des c’est des penseurs qui sont sensibles à au divers à la différence à l’altérité à l’autre tout ce que vous voulez parce que c’est pour eux c’est des déclencheurs de se dire tiens ah c’est pas la même personne que moi c’est pas la même façon de de penser c’est pas la même langue et tout ça c’est c’est pas des vecteurs d’éloignement ou de séparation ah bah oui pourquoi aujourd’hui tout ça devrait être des vecteurs d’éloignement et de séparation c’est des c’est c’est parce queil y a de la différence c’est parce queil y a de la distance encore une fois un paysage qu’on a envie d’aller voir qu’on a envie de s’intéresser c’est parce que on on on on ressent toujours une un un c’est une façon de vivre aussi on ressent toujours un intérêt pour le différent pour pour l’autre pour l’altérité et on se dit ça peut susciter effectivement quelque chose ça peut intéresser donc la la la créolisation c’est cette idée que puisque j’ai dit tout à l’heure que c’était finalement une manière de voir que les langues les histoires les mémoires se rencontrent il faut bien qu’il ait d’autres d’autres histoires que la mienne il faut bien qu’il y ait ou dans la propre histoire de la différence pour que justement un une forme de créolisation existe donc edard glissan dit c’est il faut essayer de de de penser euh que justement nos nos vies ne sont pas uniquement fermées sur le même l’identique le semblable et cetera parce que du même plus du même ça donnera du même et la créolisation c’est justement que que que c’est parce que il y a alors ça peut faire peur ça peut être un un risque ça peut être un effort mais que dans l’altérité il y a quelque chose de nouveau donc quelque chose d’intéressant de de stimulant qui peut arriver et donc la créolisation va être quand même quelque chose qui fait que de toute façon il explique Édouard Glissant que un mot qui est très très important très à la mode aujourd’hui je ne sais pas s’il est important ou à la mode mais le mot identité on en parle tout le temps et cetera c’est dans tous les discours et cetera mais que il y a plein de façons très différentes de voir l’identité et que parfois on peut voir l’identité voilà fermé sur elle-même fixe immobile on peut l’avir comme quelque chose qui qui est en mouvement qui qui porte une histoire où il y a de la différence mais c’est à nous de de voir qu’est-ce qu’on a envie d’en faire voyez c’est à nous de se dire qu’est-ce qu’on a envie de mettre dans cette différence dans cette altérité ça peut être son voisin son ami ça peut être dans sa famille des des choses qu’on n pas forcément connu ou vu et qui peuvent nous amener vers d’autres d’autres éléments en fait ce que dit glissant c’est que nos identités sont de toute façon au carrefour de toutes ces de toutes ces rencontres et de toutes ces histoires moi je vais même plus loin je pense qu’on peut avoir justement au-delà de sa propre identité c’est ce qui manque aussi parfois aujourd’hui dans notre société par exemple on peut avoir une mémoire affective un affect mémoriel pour d’autres histoires qui sont pas les nôtres ça nous concerne peut-être pas mais on peut avoir un affect on peut être mobilisé on peut être euh attiré par des histoires qui sont pas les nôtres pourquoi je sais pas ça ça relève aussi de d’une introspection personnelle mais on peut avoir un affect mémoriel pour des histoires et des et des cultures qui sont a priori pas les nôtres donc ça veut dire que cette question d’identité si on la voit comme des choses qui sont forcément fermées et on va se heurter est rentrer en en choc bah au bout d’un moment voilà c’est c’est c’est pas forcément toujours très opérant donc il faut effectivement essayer de voir un peu autrement voyez donc tout toutes ces ces grandes idées qui font partie de notre vie de notre culture centre et périphérie qu’est-ce que c’est qu’une identité qu’est-ce que c’est qu’un affect une mémoire et cetera tout ça ça peut effectivement être un peu déplacé si on s’intéresse à la créolisation ou à ce type de de démarche voyez ça permet effectivement de Deah de voir les choses un petit peu autrement alors donc la créolisation veut essayer donc de se dire que le monde n’est pas figé les les les choses bougent se transforme et qu’il faut essayer d’accompagner ces mouvements et d’être au plus près justement des variations du divers des échanges qui qui ont lieu et que ça montre que l’idée de crisation c’est qu’en fait évidemment on peut penser par exemple si on pense à une culture on peut on peut dire ah bah tiens c’est très proche du métissage le métissage c’est effectivement l’idée que et ben dans ça peut être dans nos arrière arrière grands-parents dans nos histoires et cetera il y a eu des moments de effectivement de quelqu’un est parti vivre dans un autre pays où a dû être déplacé pour tel ou telle raison donc on a rencontré d’autres d’autres histoires ça fait des ça fait des croisements et cetera alors l’idée de créolisation c’est l’idée que si le métissage nous permet de de voir nos histoires antérieures et de se dire que bah on a toujours cru qu’on était là depuis 150 ans bah finalement il y a quand même quelqu’un qui est parti d’ailleurs et qui nous a ramené telle ou telle langue ou qui a donc il y a des parfois des pas de côté avec une lignée qui qui semble absolument fixe glissant ne croit pas au lignée fixe il se dit allez-y montrez-moi votre lignée dites-moi vraiment si vous êtes à 100 % uniquement de telle région de tel coin qu’une lignée est forcément fixe et glissant dit en fait non au bout d’un moment c’est votre imaginaire qui veut que cette lignée soit pure soit unique soit exclusive soit soit fixe mais dans la vie en tout cas c’est ce que dit glissant il y a plus de créolisation qu’on le croit alors si le métissage permet de revenir à ses ancêtres ou à son histoire la créolisation c’est le futur c’est l’idée que justement on ne sait pas quelle rencontre on va faire on ne sait pas quel bouleversement de nos vies ça va nous amener à à à vivre les choses on ne sait pas si on va être voilà donc si vous le métissage c’est plutôt on pourrait dire vers le passé la crisation c’est plutôt vers vers le présent ou l’avenir le métissage c’est quelque chose dont on peut décrire les différentes composantes on se dit ah bah oui moi dans ma famille il y a 30 % de telle famille 40 % de C je peux faire le compte à peu près globalement bah la créolisation on ne sait pas on ne sait pas parce que euh qu qu’est-ce que ça va donner les rencontres qu’est-ce que ça va donner il y il y a l’idée d’imprévu il y a l’idée de de de non maîtrisable donc la différence entre créolisation et métissage c’est que voilà le métissage est un est un élément qu’on peut calculer ou ou en tout cas essayer de de mettre en en pourcentage si on veut mais la créolisation c’est l’idée qu’on sait pas ce que ça va devenir et N et nos peut-être no nos futurs petits enfants et cetera vont peut-être vivre voilà des des des rencontres et vont rester eux-mêmes et ça prouve que ça ça voilà c’est c’est intéressant comme rapport aussi à ce que c’est que notre histoire notre famille ils vont rester eux-mêmes mais ils vont aussi être différents et c’était pas prévu et c’est des choses qui arrivent dans la vie et qui font que on va vers des choses inédites et cetera et que de de toute façon euh un exemple que prend glissant c’est que les langues elles-mêmes sont vivantes on sait pas dans combien comment on va parler le français dans dans 150 ans la la langue n’est pas quelque chose qui est figé et que la langue c’est quelque chose qui se créolise euh dans des alors en Afrique subsaharienne par exemple il y a 1200 langues qui sont parlées et il en disparaî très souvent donc les langues vivent elles meurent aussi elles disparaissent elles en rencontrent d’autres et le langage la communication change donc c’est quelque chose la créolisation n’est ni bien ni mal comme la déconstruction d’ailleurs c’est pas l’idée que c’est positif ou négatif c’est simplement essayer de comprendre comment fonctionnent les vies humaines que ce soit à la fois encore une fois très local très très précis ou que ce soit à une échelle qui est plus grande par exemple en en lisant glissant je me suis dit tiens c’est très intéressant parce que l’idée des langues qui se créolis moi ça me fait penser à deux choses c’estd je pense que le premier slamur de la langue française est né en 1494 et est mort en 1543 il s’appelle François raabet Rabet c’est le premier slamur de la langue française il a inventé 800 mots nouveaux et il a mixé il a mélangé l’hébraïque l’arabe le le latin le grec l’italien et cetera le mot automate c’est lui qui l’a inventé donc la langue française si on invente des mot ça veut dire que c’est c’est vivant c’est nouveau c’était pas prévu on n pas dit tiens il y a avant Rabé et après Rabet on va avoir une évolution donc la langue la langue c’est quelque chose qui est fait de évidemment de vous pouvez avoir des scientifiques des linguistes qui vont vous donner les règles grammatical qui vont vous dire on parle le français comme ça si on parle comme ça c’est pas bon c’est pas les règles de grammaire donc ça n’a rien à voir avec l’idée de créolisation ça ça c’est effectivement l’idée qu’il y a un squelette et une structure grammaticale linguistique et cetera dans le vocabulaire mais la créolisation c’est comment on parlera demain et comment les mots qu’on s’échange nous vont être appropriés transformés et si on mélangeait un dialecte euh local si on mélangeait aujourd’hui le Corse le le l’Alsacien et qu’ qu’on crée une nouvelle langue et si on mélangeait l’occitan et si on mélangeait avec le Breton et si on on faisait en sorte que que que les langues soient pas comme ça dans des dans des cases hein bien bien bien discipliné bien bien rangé euh et si on faisait en sorte que on invente des mots qu’est-ce qu’il a fait RBL il a demandé la permission à personne et ah oui il a quand même pris un pseudonyme pour publier ses livres parce que sinon ça allait mal se passer pour lui ça c’est sûr inventer toucher à la langue française mais c’est c’est ce qui se passe aujourd’hui d’ailleurs on le voit si on touche à la langue française c’est c’est un sacrilège c’est quelque chose qui est qui est mal vu et alors mais moi je suis convaincu parce que qu’est-ce qu’il a fait Rabet il a pris du populaire il a pris du de la langue vulgaire il a pris la langue de la rue il a pris la langue c’est exactement c’est ça il a fait du slam il a pris la langue de la de la rue il l’a mis dans les mots il a il a écrit et il lui qui était médecin il il en a fait un nouveau vocabulaire donc il a pris du burlesque il a pris du provocateur il a pris des mots du corps qu’on utilisait pas donc voilà la la la langue elle elle se créolise parce que elle elle elle vit de de rencontrre avec des choses qui étaient pas prévu qui étaient extérieur et euh aujourd’hui vous écoutez Edie de Preto vous écoutez eel vous écoutez Aya nakamoura et cetera c’est des artistes qui créolisent la langue en fait c’est exactement ça après on aime ou on aime pas peu importe et puis les poètes ont fait ça tout le temps en tout cas la langue c’est un un espace magnifique pour voir que ce que glissant nous disait jusqu’à présent sur nos vies nos histoires nos identités nos familles ça marche aussi avec les mots et avec les mots vivants qui sont justement qui demandent qu’une chose c’est à être créolisé à être transformé donc la créolisation ça marche dans les arts ça marche dans les dans les cultures ça marche dans les langues ça marche dans les existences donc il y a cette idée de de traverser de voyage de d’altérité et justement de de montrer que tout ça c’est vivant voilà tout ça c’est c’est vivant et c’est comme ça qu’il faut accompagner encore une fois c’est pas glissant n’a aucun système il a aucune c’est systématique il a simplement comme souci d’accompagner comment le divers la diversité du monde est en mouvement hein dans toutes ces singularités dans toutes ces ces complexités dans toutes ces violences aussi et cetera et c’est c’est effectivement une forme aussi de d’optimisme et de singularité et de et de regard sur le monde qui est à mon avis un peu à contrecourant évidemment à contetemps de ce que de ce qu’on entend nous en permanence puisqueon a l’impression que si on en reste à à ce queon entend de manière extrêmement encore une fois puisque je vous ai dit que c’est pas un prête à penser que c’est pas en trois lignes que vous allez mais c’est ça qui est intéressant faut quand même faire un effort aussi de enfin en tout cas un effort un désir de d’essayer de dire oui effectivement c’est pas quelque chose qui qui nous enferme dans une réponse toute faite c’est sûr que ça montre que effectivement les choses sont plus mouvante que que la fixité qu’on essaie de nous de nous imposer en permanence alors un exemple que prend cette fois-ci euh glissant lui-même c’est qu’en fait il montre que parce que là ce que je vous dis on a l’impression que surtout avec l’exemple de la langue en disant que et François rabelet et Aya nakamoura font de la créolisation donc ça veut dire qu’entre les deux on peut mettre quand même un un paquet de monde donc que la créolisation il y en a tout le temps et ben non la créolisation n’est pas quelque chose qui est permanent et qui est opérant partout et Édouard Glissant si j’ai le temps je raconterai un petit peu de sa vie tout à l’heure mais ce que je dis est quand même je pense le le fond de l’affaire glissant a vécu bon encore une fois il vient de Martinique des antiers et cetera il a passé beaucoup de temps dans deux pays en tout cas la Martinique la Guadeloupe c’est la France mais en tout cas dans dans l’Hexagone en France il a passé beaucoup de temps et aux États-Unis et il dit qu’en fait la crisation ça marche pas partout en tout cas c’est pas partout présent alors premier exemple où ça marche pas du tout c’est les États-Unis les États-Unis 350 millions d’habitants et cetera un pays continent où vous avez quand même vous allez dire bon c’est bizarre pourtant tous les pays du monde toutes les cultures du monde sont aux États-Unis vous avez des Polonais des Italiens vous avez des Chinois vous avez toutes les cultures du monde mais et et et vous avez eu avant les Amérindiens vous avez toutes les cultures qui existent et le problème des États-Unis c’est ce que dit glissant c’est que le modèle du multiculturalisme c’est tout sauf de la créolisation chacun est dans sa communauté et on ne se croise pas et il y a pas et chacun vit dans sa communauté en reproduisant le plus possible ses racines ses identités racines et cetera donc il y a pas d’identité relation de manière en tout cas plus fluide qu’on pourrait l’imaginer et il y a pas même de choc entre les cultures alors oui si vous avez un match de baseball ou ceci cela vous avez forcément des des des chocs mais il explique que le multiculturalisme c’est une grande limite à ce qui de ce qui existe par ailleurs en tout cas ou en tout cas à cette idée de rencontre des histoires des mémoires puisque chacun est plutôt dans ses racines et que les les mariages interculturels sont quand même pas si fréquents que ça bien sûr ça arrive bien sûr qu’il y a tous les contreexemple qu’on veut mais dans la mentalité c’est intéressant parce que toute communauté états-unienne je parle pas de l’Amérique qui est qui est plus large évidemment que les États-Unis mais chaque communauté états-unienne elle est à la fois très américaine elle a adore le Pay enfin elle adore les États-Unis ils sont tous fans du drapeau ils sont très patriotiques et ils sont en même temps ancrés dans leur culture d’origine dans leur histoire singulière en tout cas c’est ce qui explique glissant qui montre que euh finalement lui il préfère penser pas il dit on on on fait souvent l’erreur d’ailleurs on réduit l’Amérique aux États-Unis mais en fait c’est les Amériques les Amérique c’est beaucoup plus large il y a toute l’histoire du Québec des Amérindiens et le Québec au nord il y a toute l’histoire justement avec l’esclavage la colonisation du Brésil du Mexique et cetera et donc que les États-Unis c’est une sorte de cas très particulier d’un pays où il y a un hyper patriotisme collectif tout le monde adore le dollar tout le monde adore le la la culture américaine mais avec une singularité communautaire donc le multiculturalisme c’est pas de la cralisation ça marche pas et il prend un autre exemple qui est à l’opposé de ça et là j’aurais pu vous passer des extraits mais vous pourrez tous aller voir il y a plein de vidéos de d’dard glissant ou Jacques des des des extraits des conférences tout ça vous pouvez prendre tout ça donc les États-Unis ça marche pas il y a un autre pays qui marche pas du tout c’est la France parce que le problème de la France c’est pas du tout celui des États-Unis bien sûr c’est même le contraire mais c’est pas non plus la créolisation c’est l’assimilation Gliss considère que c’est quand même un problème qui renvoie peut-être moi je pense à ce qu’on disait tout à l’heure sur l’opposition entre centralité et périphérie c’estàd que si on se conforme pas à un certain oule à une certaine norme un certain schéma central et ben il y a pas de diversité culturelle si présente que ça et glissant dit très bien je suis contre l’assimilation parce qu’il considère comment comment ça se fait queon est obligé de se dépouiller d’une culture pour pouvoir partager une autre donc il dit c’est quand même il faut réfléchir à ces questions d’identité parce que ça pose des enfin je veux dire toute la politique permanente va vous donner des réponses toute faites à ces problèmes qui sont fondamentaux qui qui qui touchent des histoires personnelles des histoires familiales mais comment on peut être c’est toute la question elle est incarnée de façon différente comment on peut être à la fois locale et global c’està-dire comment être on peut être à la fois soi-même dans sa singularité et en même temps être dans un vivre ensemble un partage commun comment est-ce que la connexion se fait l’interaction se fait c’est c’est un sujet politique majeur enfin c’est quand même fondamental puisque puisque euh on peut avoir tout types de réponses et des pires au plus au pire quoi donc donc c’est c’est quand même cette idée que le problème de la France c’est qu’à force de vouloir justement être dans l’intégration l’assimilation et cetera l’uniformisation la standardisation voyez qu’est-ce qu’on fait de cultures qui sont quand même des langues qu’on a envie de parler des des des des des histoires qu’on a envie de partager et cetera donc glissant considère que c’est euh pas non plus un un processus de créolisation c’est un processus plutôt de de fermeture donc ça ses limite on peut dire ça a ses vertuus aussi par ailleurs donc je veux pas mais glissant considère qu’effectivement ni les États-Unis ni la France l’un par le multiculturalisme donc chaque chaque culture est un peu dans son dans sa ligne droite de course et la France où on veut pas qu’il ait justement de de représentation de toutes les cultures les religions les langues et cetera on on a une tension qui qui se manifeste alors voilà c’est c’est des c’est des intéressant de alors on dit à glissant alors où ça marche où est-ce que ça marche la créolisation B alors ce qui est intéressant c’est que glissant par exemple considère d’une certaine façon que voilà forcément les les les lorsque les la crolisation a lieu c’est pas sur des choses qui sont forcément sur le même plan il peut y avoir une langue majoritaire une langue dominante et une langue mineure et il dit que par exemple la la Louisiane francophone est un espace où il y a eu de la créolisation parce que il y a eu finalement une sorte de brassage de mixité entre les Indiens ouas les Acadiens venus du Poitou les les les cultures africaines les cultures et cetera il y a eu des espaces qui sont des villes où chaque culture était là et dans ce brassage d’autres cultures sont apparues par l’entrecroisement et l’hybridation de ces cultures donc ça a donné autre chose ça a donné alors effectivement peut-être c’est un exemple qui limite et qui montre que voilà lorsqu’il y a le carnaval lorsqu’il y a les tous les artistes les musiciens que l’art évidemment exprime aussi ces changements ces rencontres culturelles mais comme on parlait de la langue tout à l’heure qui évolue aussi parce qu’on en fait rencontrer d’autres et ben la cralisation marche que s’il y a des espace justement de bah de de de frottement et et d’échange mais il faut que ça soit ça soit possible donc il disait que la Louisiane avec cette tradition française d’une langue mineure par rapport à l’anglophone et la langue anglaise avec alors là vous allez me dire oui il y a pas que du Gé phique a quand même de l’historique bien sûr mais avec tous ces tous ces tous ces éléments là montre qu’effectivement il peut y avoir des moments de là on est aux États-Unis justement de de dépassement un peu des schémas les plus les plus fermés les plus classiques glissant disait aussi que il y a un exemple qui est intéressant aux États-Unis de créolisation c’est il avait pris ce ce il avait écrit un tout petit texte qui s’appelle lettre à Barack Obama en 2008 en expliquant que Obama était peut-être peut-être quelqu’un qui pouvait incarner le dépassement justement des cultures blanc contre noir et cetera Nord contre Sud banlieu contre périphérie et surtout que Obama pouvait incarneré parce que Obama est d’un père keenon en fait il s’appelle Barack Hussein Obama de religion musulmane la mère d’Obama donc c’est des histoires familiales à ce moment-là qui incarne une créolisation possible donc le père d’Obama et Kenan musulman la mère d’Obama venir du Kansas euh elle a divorcé ensuite elle s’est remise elle a éduqué le petit Barack Obama en Indonésie puisque la mère d’Obama s’est remarié avec un un étudiant indonésien ils sont partis vivre à Jakarta il a été éduqué dans une école euh euh euh chrétienne euh il a été élevé ensuite par ses grands-parents à hawaïi qui n’est pas non plus un lieu central aux États-Unis mais plutôt en en périphérie donc Obama euh incarner peut-être ce dépassement justement des identités opposées en tout cas tel qu’elles sont fermées très fortement aux États-Unis à tel point en tout cas ça c’est vrai que lors de la première campagne présidentielle on demandait sur les plateaux de télévision alors qu’il avait été sénateur et cetera on demandait à Obama sa carte d’identité en fait on dit mais mais vous êtes qui vous vous venez d’où exactement oui ben moi je suis j’étais à Jo Omer à Chicago j’ai fait mes études à Harvard et cetera mais est-ce que vous pouvez nous le prouver donc on demandait quand même à Obama qui il était parce que ce ce ce déplacement des repères identitaires extrêmement normés et normalisé inquiétaé alors après il y a tout voilà les deux mandats d’Obama 12 et cetera il a tout après c’est une autre histoire après on étudie l’histoire des États-Unis et pourquoi on est arrivé à Trump après et cetera mais c’est intéressant de voir qu’il a des moments où il se passe des déverrouillage et la cralisation c’est quelque chose qui change en fait les les classique de regard sur le monde et c’est ça c’est intéressant justement parce que c’est c’est pas on peut pas rabattre ça sur ses composantes classiques et Obama et Obama quoi c’est tout et il est il est le résultat d’une histoire personnelle autant qu’un qu’un dépassement peut-être des des des rapports normés ou normaux donc c’est ça qui est important alors une autre idée aussi et il faut que j’ai mon minuteur tu me dis si je suis trop long puisque je suis toujours trop long mais juste un exemple et je je vais arrêter là évidemment sur sur sur sur glissant un exemple qui qui est important aussi puisque ce que nous dit Édouard Glissant encore sur ces questions moi je pense quand même extrêmement politique et importante sur finalement qui nous sommes et sur ces questions d’identité il nous dit en fait lorsqu’on dit qui on est encore une fois que ce soit local global et cetera il y a toujours une part d’imaginaire qui Inter revient aussi dans la définition la plus rationnelle la plus logique la plus concrète qu’on qu’on veut donner de nous et de qui on est je m’explique c’est en fait il y a toujours dans nos propres représentation nos histoires familiales nos origines notre passé et cetera il y a toujours une part de reconstruction et en tout cas de de de représentation c’est c’est intéressant euh je vais vous prendre un exemple pour vous montrer que l’idée glissant a un philosophe par exemple qui s’appelle Nietsche qui s’est inventé comme il était allemand lui il détestait être allemand il s’est inventé des ancêtres polonais pour justement avoir une autre généalogie qui est totalement fausse mais dit mais pourquoi moi je peux pas pourquoi on peut pas se créer sa propre identité après tout après tout on peut se voilà donc on peut très bien déplacer alors là c’est un cas évidment tout à fait irréel mais prenons un cas très concret glissant nous dit que toute origine est toujours nécessairement mêlée bon a priori là aussi c’est pas quelque chose auquel on peut adhérer tout de suite une origine n’est pas forcément mêlée on peut avoir des parents une histoire qui est extrêmement locale ciblée identifié et cetera mais glissant nous dit que dans toute histoire il y a forcément du mélange dès le début alors moi je me suis intéressé je dis bon c’est pas évident parce que on peut on peut on peut on peut aussi trouver le contraire donc mais je vais vous prendre un exemple qui nous sort un petit peu de de glissant mais je vais prendre un exemple de foot parce que il y a pas plus intéressant dans les dans le soutien aux équipes de foot une équipe de foot incarne justement une région une localité un drapeau un fagion une langue une histoire et cetera le foot c’est c’est politique évidemment le foot ou le sport en général c’est quand même lié aussi à cette à cette identité et et glissant nous dit non toute identité est mêlée alors je vais vous prendre un exemple pas très loin d’ici l’exemple catalan parce que et là on peut aussi continuer à réfléchir là-dessus mais je vous prenez l’exemple du FC Barcelone le le Football Club de Barcelona euh m et club c’est le slogan c’est évidemment la représentation du du catalan contre le castillan c’est l’identité barcelonaise qui est incarnée par le club de foot le staff technique tous les joueurs et les l’entraîneur ne font les conférences de presse qu’en catalan le fagon du club reprend prend la couleur bleue et rouge grenat du du de la marmite de Saint Jordi le Saint- patron des Catalans donc tout tout le tout l’imaginaire toute la symbolique de la catalanité est incarnée par le FC Barça par les joueurs de foot par la voilà on peut développer beaucoup il y a un lien fort quoi il y a a quand même un sentiment d’appartenance il y a quand même un sentiment dans les supporters et cetera il y a le sentiment d’appartenance il est il est fort chez les humains et il est sans doute naturel ou nécessaire peut-être mais en tout cas le FC Barça a cette cette évidemment cette cette symbolique là lorsque ça s’oppose au Real Madrid ou entre le le catalan et le castillan ça vous avez bien compris je je mais si on suit glissant il y a forcément une hybridité quelque part il y a forcément un mélange quelque part ça peut pas être du 100 % catalan mais pourquoi après tout pourquoi ben puisque il y a cette symbolique très forte mais alors je j’ai pris cet exemple juste par parce que moi j’étais justement en je me promenais dans le pays catalan et cetera je me disa tiens c’est intéressant de prendre cet exemple et j’ai vérifié le FC Barça a été fondé en 1899 par des Suisses et un anglais et Hans gromper le fondateur du FC Barça a repris les couleurs d’un club hvétique le FC bal le bleu et rouge grena pour l’associer aux couleurs catalan donc si les supporters savaient ça si c’était mis en avant bien sûr que ça ça ça ça introduirait une forme de de rupture et de et de différenciation avec cet esprit fort de mais c’est intéressant de voir que il y a effectivement dans beaucoup d’éléments je peux pas tout vérifier on peut pas tout faire mais il est intéressant de voir que les origines peuvent être mêlé et que il peut y avoir des déplacements qui qui n’enlèvent pas la symbolique et l’imaginaire et la puissance ensuite de la de la représentation catalane et s quand on sait qu’en 2017 il y a aussi eu le le référendum avec 2,2 million personnes qui ont voilà et donc et la langue catalone est aussi une langue de résistance par rapport à Franco et cetera donc c’est intéressant de voir comment le divers ce ce et la centralité madrilenne par rapport à à Barcelone donc il y a toujours une complexité entre le local et le global mais c’est intéressant de voir que c’est pas aussi strictement opposé que ça et que la créolisation fait circuler un peu autrement justement les les imaginaires et les histoires j’en ai terminé avec avec glissant je passe à desidar très rapidementon il y en a que deux donc donc c’est suite et fin mais je vais aller très vite aussi parce que ce qui m’intéresse c’est aussi cette histoire entre entre Martinique et Algérie qui est très intéressante la déconstruction c’est exactement pareil en tout cas je vais pas être aussi long que que la créolisation parce que la déconstruction c’est tout sauf un système une méthode de lecture et cetera la déconstruction explique explique desidas c’est essayer justement de euh déplacer son regard sur sur le monde sur les situations sur les textes sur les histoires donc c’est un peu un étonnement ce que dit derida c’est que la déconstruction encore une fois c’est ni bien ni mal ni positif ni négatif c’est un étonnement devant les choses qui ont l’air naturel qui ont l’air d’aller d’aller de soi qui ont l’air évidentes ça c’est intéressant parce que forcément toujours tout ce qui est évident alors l’objectif n’est pas de tout questionner de tout déconstruire mais c’est d’avoir quand même une certaine distance par rapport aux évidences parce que c’est comme même ça qui peut à un moment donné nous limiter et s’ouvrir c’est toujours intéressant donc il dit derid qu’il a il se situe un peu comme le personnage de de rentin dans la nausée c’estàdire quelqu’un qui par rapport à la société est très distant et essaie d’interroger les les choses alors on dit souvent que la déconstruction ça peut être dangereux parce que ça remet en cause toutes les toutes les toutes les évidences et cetera en tout cas derida assume et dit oui souvent ce qui paraît naturel ne l’est pas voyez le lien avec la crisation dont on parlait tout à l’heure et donc les essences les définitions les les les savoirs définitifs c’est important de les ouvrir un petit peu pour pouvoir les les secouer et essayer de de de voir les choses un peu autrement donc c’est toujours enfin en tout cas il y a un parallèle je pense entre les deux moi j’avais pas avant de travailler je pensais pas que qu’il y avait des liens aussi forts entre ces deux penseurs mais oui la déconstruction c’est ça c’est essayer de pas avoir une technique systématique sur sur ce questionnement mais d’essayer de mettre un peu en perspective ce qu’il appelle lui la la disémination c’est-à-dire essayer de voir en fait ce qui n’est pas dit dans les discours ce qui n’est pas affiché en premier plan mais ce qui est sous-entendu en fait la déconstruction c’est lire entre les lignes la déconstruction c’est essayer de alors vous allez dire c’est quoi c’est comme une sorte de médecine un peu d’interrogation de d’aller voir plus loin que les apparences c’est essayer de pas en rester justement aux affirmation toute faite et d’essayer d’aller comprendre en fait c’est ce que je disais tout à l’heure qu’est-ce qui a bougé quel est le mouvement en fait dans ce qui a l’air fixe dans ce qui a l’air stable et cetera par exemple derida s’oppose à l’idée de langue maternelle ou de langue naturelle il dit toujours que voyz on retrouve les les mêmes problématiques que crolisation au fond c’était important que ces deux ces deux personnalités soient aujourd’hui à mon avis réunies parce que ils apportent quand même les les les mêmes en tout cas déplacement c’est que derida dit j’ai une langue maternelle mais c’est pas la mienne parce que on sait pas d’où vient la langue on sait pas qui l’a imposé qui et pourquoi langue paternelle maternelle et cetera donc les repères en fait euh traditionnel sont à interroger et à déplacer pour voir en fait qu’il y a derrière donc lire entre les lignes je pense que ça peut être une bonne façon de de de comprendre il il appelle ça lui alors derida c’est quelqu’un qui s’intéresse beaucoup au mots au langage il s’intéresse à la polyphonie des mots donc tout à l’heure on parlait aussi un peu dans la créolisation ces mots nouveaux derida considère que un mot n’a jamais un seul sens donc il y a un côté un peu alors il avait beaucoup de copains psychanalystes par exemple donc vous voyez ce que je veux dire donc c’estàd qu’effectivement lorsqu’on affirme une phrase lorsqu’on dit je suis ceci et cetera toute toute identité la de de phrase ou d’affirmation est aussi une sorte de euh bah recè en fait plusieurs voix il y a plusieurs voix il y a plusieurs voca il y a plusieurs oralités qui s’expriment dans une même affirmation et donc c’est un philosophe de l’oreille je sais qu’il y a des musiciens parmi nous dans la salle et vous serez sensible à à cette idée que que que que derida c’est un c’est il a écrit un texte très très beau qui s’appelle ce qu’il reste de de la musique et qui explique qu’il faut avoir un pan un peu ouvert et et essayer de de de décoder les rythmes dans les phrases les les les les variations les les les modalités de var dans dans dans les phrases et il il s’oppose justement à une sorte de de de de mélodie occidentale très très rationnel très très unilatéral il dit on manque de musicalité donc c’est vraiment un philosophe de l’oreille un philosophe de la musique parce que il dit qu’on manque dans cette polyphonie à essayer de de percevoir en fait l’expression euh française ou autre hein c’est un peu asséchée elle s’est un peu cristallisée et on dit des choses comme ça très vite pour avoir un message je sais pas après ce qu’il dit c’est quand même moi je trouve ça génial parce Queen fait avant l’heure il explique comment les communiquants aujourd’hui disent un geste un sens un mot une signification voyez en fait on est dans une dans un appauvrissement de la communication au sens fort du terme qui s’est justement asséché et on a plus aucune approche de cette polyphonie qui demande justement une certaine écoute une certaine distance une certaine variabilité dans dans l’approche des choses et cetera et que l’assèchement est terriblement dangereux je veux dire c’est autant contemporain que historique parce que c’est quand même comme ça qu’on peut manipuler les gens qu’on peut aussi avoir des discours qui n qui n’ont qu’une seule lisibilité donc une une une violence de la une violence de la signification vous voyez donc cette cette ouverture et c’est c’est très beau parce que quand quand quand derida commence un texte et qui commence à dire com comment il entend en fait un mot comment on peut l’entendre de différentes manières on se dit c’est fou cette phrase par exemple le mot autre peut avoir plein de sens et et c’est c’est c’est c’est un il montre qu’en fait il y a tellement de richesses dans alors ça ça veut pas dire qu’il donne une solution mais qui montre qu’en fait il y a cette variabilité cette sensibilité dans Entre les lignes justement ou entre les mots qu’il faut essayer de de créer en fait il fait un peu ce que je disais sur le paysage ou la géographie il met des modulations il met de la variété il met du paysage dans des phrases qui sont parfois très linéaires très unilatérales et cetera et c’est c’est très important d’avoir cette je pense cette au moins que cette approche de la déconstruction permett ça parce qu’aujourd’hui on est parfois un peu enfermé dans un discours voilà d’un sens très très très très sec donc alors un autre exemple aussi par exemple euh on parlait de l’oreille il il donne un exemple aussi déconstruire le regard là je parle de la vue il dit les yeux c’est très important il dit d’abord les yeux c’est la seule partie du corps qui ne vieillit pas on a les mêmes yeux en tout cas plus que d’autres parties du corps qui extérieurement sont plus c’est c’est peut-être c’est poétique mais il dit on a les yeux de son enfance les yeux reste quelque chose au-delà oui peut y avoir des effets mais ce qui veut dire par là c’est que il y a il y a quelque chose qui fait que le que le regard que que la que la vue c’est c’est aussi une manière de de rentrer en communication avec l’autre et d’être en en en lien en relation justement avec avec autrui par le regard et il dit aussi que il y a euh que que il il fait des très beaux textes sur les larmes et en fait il dit justement on n’est pas assez attentif à ce que disent les yeux qui évidemment ne s’expriment pas par des mots mais il y a des yeux d’admiration il y a des yeux de haine il y a des yeux d’amour il y a des yeux de concentration il y a des yeux d’effort donc il il voyez il fait aussi une forme de bah de de de de variation en disant qu’on voilà que les yeux peuvent nous dire beaucoup de choses et que en même temps voilà c’est ce qui c’est ce qui est identique entre guillemets à ce qu’on avait quand on était enfant quelque chose qui n’est pas de la même évolution que les cheveux par exemple ou que ou que ou que les poils ou d’autres choses comme ça mais et en même temps queil y a toute cette richesse d’une autre communication par le regard et il a fait un texte très très beau sur les peintes qui font des autoportraits sur les larmes des yeux sur le sur les aveugles et cetera donc toute toute une sorte de de déconstruction du regard en essayant de lui donner une panoplie une variété beaucoup plus riche que que que ce qu’on pourrait croire au point de départ donc ça c’est quand même des choses qui sont qui sont très importantes alors je termine en quelques mots si je si je suis dans les temps mais il est déjà tard sur justement ce qui me semble euh le plus important le plus intéressant c’est quelque chose qui montre qu’en fait entre ces deux pensées la construction et la créolisation ça dit vraiment beaucoup de choses du monde d’aujourd’hui ça dit vraiment quelque chose d’important sur sur l’existence et la manière de vivre d’abord c’est vraiment des choses que j’ai découvert très récemment donc moi c’est des stupéfaction parce que j’avais jamais rapproché avant glissan et derida qui qui sont jamais rapprochés d’ailleurs ils sont exactement de la même génération Édouard glissan est né en 1928 il est mort en 2011 à l’âge de 82 ans Jacques derida en 19 30 2 ans après il est mort en 2004 à à 74 ans et donc ils sont nés à 2 ans d’écart d’abord il porte pas ça c’est sur la question de l’identité c’est quand même extrêmement marquant parce que encore une fois je vous ai dit mon point de départ c’est que je pense profondément qu’on peut pas séparer on peut pas séparer la vie de l’œuvre on peut pas séparer l’existance on peut faire des débats si vous voulez là-dessus mais à leur naissance ils ne portent pas leur leur prénom Jacques derid ne s’appelle pas Jacques il s’appelle Jacky Édouard glissan il s’appelle pas Édouard il s’appelle Mathieu pour des gens qui ont pensé une identité relation et multiple en disant il faut pas s’arrêter à une identité fixe le fait d’avoir été porteur d’un autre prénom vous allez me dire c’est pas pour ça qu’on a on a tous plusieurs prénom c’est pas pour ça qu’on devient philosophe bref donc j’aime les anecdotes parce que pour moi elles disent beaucoup de choses mais voilà quelqu’un qui s’appelle jacie qui va devenir Jacques et quelqu’un qui s’appelle Matthieu qui va devenir Édouard et donc il y a quand même déjà une forme de de nomadisme d’Ance de amorphose symbolique certes mais par leur histoire personnelle ils n’ont pas le prénom qu’il portent ensuite ils vivent tout les deux c’est très très important je moi je me permet de dire ça parce que c’est rare quand même et moi je trouve ça génial quand les philosophes racontent leur vie lorsqu’ils font partager aussi leur histoire l’un et l’autre ont raconté ça ils ont tous les deux vécu à peu près au même âge l’un en 1946 c’est éedouard glissant qui avait donc 18 ans l’autre en 1940 39 des ridas qui en avait donc 19 ils ont vécu l’expérience de l’exil ils ont vécu l’expérience d’une traversée très très douloureuse pour eux ils étaient des jeunes hommes l’un effectivement à 18 l’autre à 19 mais Édouard glissan est parti de Martinique donc en 1946 lorsqu’il avait donc 18 ans il est parti parce que il il voulait il avait vu tellement de gens en exil lui-même tellement de gens en déplacement à cause des guerres mondiales et cetera que lui-même a fait cette expérience du voyage et ça a été terrible pour lui il a fait trois ou quatre semaines de traversée de la Martinique pour arriver jusqu’au Havre au port du Havre et ce déplacement à fond de cale il était en 4e classe euh il avait une bourse d’étudiants pour partir étudier à Paris mais c’était quand même très très difficile les conditions de voyage ça a été un traumatisme que que je raconte aussi parce que c’est une expérience dans le bateau le Colombie un PACBO de 150 m de de long où il était effectivement en 4e classe ça a été une expérience très très dure pour lui et c’est quand même aussi une rupture avec l’identité avec l’appartenance c’est quand même une expérience d’arrachement alors on peut tous vivre voilà des des voyages tout dépend la nature de ce voyage mais pour desidas pour glissant ça a été effectivement très très impressionnant et et très marquant derid a vécu la même chose là là c’est pas pareil c’est c’est pas 4 semaines de voyage c’est 20h de bateau mais derida en 1949 9 à l’âge de 19 ans a quitté Alger la banlieu d’Alger albillard où où il vivait pour aller étudier à Paris et il a il raconte ça dans un dans un livre il a passé 20h à vomir il a passé 20h à avoir le tourni le mal de mer c’est la première fois qu’il prenait le bateau et c’est des c’est des c’est des traversés pour eux peut-être aussi à l’époque dans les conditions de vie qu’ils étaient pouvait pas envoyer un message ou téléphoner pour dire je suis bien arrivé quoi il y a pas les textos ou les portables donc c’était évidemment des expériences pour eux de de traumatisme et de déplacement mais qui était aussi fondateur en fait c’estd ils se sont mis à se dire finalement est-ce que mon identité c’est pas ce que je suis en train de vivre dans le bateau maintenant est-ce que mon identité c’est pas ni mon point de départ ni mon point d’arrivée mais mon identité c’est pas ce que je vis là c’est horrible je suis en train de vomir je déteste ça je sais mais mais il se passe quelque chose la traversée c’est l’identité le mouvement c’est ça c’est c’est ça l’identité je suis sûr que ça a dû vivre pour plein d’autres gens aussi dans des conditions terribles pour beaucoup de de de peuples de culture mais c’est que l’identité n’est pas ni le point de départ ni le point d’arrivée c’est c’est le mouvement moi ça me fait penser à une phrase terrible de d’Albert Camu mais que je trouve très belle en même temps qu’il dit dans ses carnets en 1940 c’est la période il y a trois périodes chez Camu comme vous savez l’absurde la révolte et la réconciliation l’amour là c’est dans la priode de l’absurde mais il dit cette phrase que je trouve incroyable je ne suis pas d’ici je ne suis pas d’ailleurs non plus et pour moi c’est une phrase qui est pleine pleine d’humanité pleine de violence mais qui dit tellement sur le monde d’aujourd’hui quoi qui dit tellement je ne suis pas d’ici je ne suis pas d’ailleurs non plus mais point voilà c’est c’est c’est c’est ça quoi c’est c’est quelque chose qui fait que la la fixité n’est pas la seule réponse possible en tout cas ça beaucoup pour moi et je pense que c’est un sentiment sans doute que que que que que glissant et derida à leur dans d’autres circonstances bien sûr mais avec ces histoire de traverser donc ils se sont retrouvés à Paris l’un qui arrive au Havre c’est glissant l’autre qui arrive à Marseille c’est des ridas ce qui est incroyable c’est qu’ils écrivent tous les deux une autre expérience qu’ils font c’est le train du Havre à Paris et de Marseille à Paris pour l’autre en expliquant que ils ne comprennent pas les campagnes françaises donc ça c’est très simple c’est encore une histoire de paysage il regarde tous les de par la le wagon par la fenêtre du train et glissant qui lui a comme repère entre guillemets c’est la jungle caribéenne c’est c’est le foisonnement de la lézarde du fleuve où il a vécu et cetera et derid c’est Alger c’est c’est un autre rapport à la mer c’est un autre rapport au au au lieu et ils ne comprennent pas le le la manière dont les paysages français sont conditionnés sont construits les vaches normandes pour l’un le la remontée près deses pour l’autre et CEA il dit c’est c’est une autre construction c’est une un autre rapport au au au au lieu qui s’est qui s’est imposé à eux à ce moment-là donc pour terminer il y a ces histoires de nom il y a ces histoires de voyage et de traverser il y a cette idée de de de déracinement effectivement qui est qui est très très importante pour l’un et pour l’autre il y a aussi cette idée de de dissidence parce qu’en fait desidas qui vient algérie et glissant qui vient de Martinique ne vont pas être acceptés dans euh dans l’académisme français ça c’est sûr mais ça c’est quand même un problème je pense alors vous allez me dire c’est un problème qui est pas aussi central que ce qu’on a évoqué par ailleurs mais le fait que des personnalités comme ça ne soient pas accepté dans les grandes universités dans les grandes écoles dans les grandes dans la dans la culture française qu’ qu’ils font qu’ils incarnent à leur manière ils ont des ridas à partir de 66 va faire toute sa carrière aux États-Unis et va avant même d’inventer la déconstruction va être le premier en 66 dans un grand cololloque à inventer le poststructuralisme c’est-à-dire à s’opposer à ces grands références de l’époque qui sont les vistros Bart Lacan et cetera en disant liser entre les lignes donc la méthode de de derida elle s’oppose à des grandes figures évidemment intellectuelles mais elle est très originale et elle est pas accepté dans l’académisme universitaire français pareil pour pour glissant qui a fait aussi toute une carrière je l’ai dit tout à l’heure en tout cas en Louisiane puisquil a été professeur à Bâton Rouge et alors je termine parce que beaucoup de points communs évidemment entre ces entre ces deux personnalités mais il y a trois rencontres ils se sont rencontrés trois fois et ça c’est des moments intéressants parce que ça montre aussi comment l’échange a eu lieu entre eux le premier moment où ils se sont rencontrés c’est en 1992 parce que Édouard glissan est le directeur du Centre d’études francophones à l’université donc de de Bâton Rouge en Louisiane et il organise un colloque sur qui s’appelle le à peu près c’est sur toutes les voies venues d’ailleurs les voix qui ont un rapport à la langue française mais qui sont venus d’ailleurs donc il invite Nicole Brossard une grande écrivaine québécoise il invite donc c’est Édouard Glissant qui invite ces gens-là Valentin y moudimbe un grand écrivain et philosophe congolais il invite gayatrich Pivac une indienne de langue anglaise donc c’est pour il il fait un cood une rencontre glissant avec des écrivains qui ont des voix multiples donc c’est intéressant de voir comment il veut il veut dialoguer avec tous ces gens-là et il invite derida qui justement se définit dans ce colloque comme Franco maghrébin avec le tirer entre les deux Franco magrebin c’est dans un texte s’appelle le monolinguisme de l’autre et il y a un débat alors c’est moi qui le fait un peu à postérior mais il y a un débat sur le tirer parce que l’identité de de de derid c’est Franco maghrébin de de culture juive aussi évidemment et euh et il dit est-ce que le tiret n’est pas un le trait d’union est-ce que c’est pas quelque chose qui qui écrase l’Union qu’est-ce que qu’est-ce que représente en fait un tiré lorsqu’on associe plusieurs mots vous allez me dire c’est c’est une question purement linguistique ou purement de de de de symbolique du du petit tiret parce que Édouard Lissan va construire tout son son univers philosophique après sur la relation sur le le mot tout monde avec un aussi entre tout et monde mais moi je pense que le mot le tiret c’est très très important en fait dans les mots parce que c’est justement l’idée que ça le tiret c’est comme un pont en fait entre deux mots entre deux rives parce que quand on met un tiret je sais pas si vous avez des tiret dans vos prénoms si vous avez des tiret dans vos nom si si ça intervient dans vos histoires mais le tirer c’est à la fois ce qui relie et ce qui sépare ce qui unit des choses qui sont pas unifié donc c’est c’est porter aussi quelque chose qui qui n’est pas qui est quand même quel qui est en déséquilibre en fait qui est bancal et le tirer est vraiment intéressant dans la manière dont chacun des deux philosophes va réfléchir sur sur le tirer l’un par sa définition de Franco magrébin l’autre par le la notion de tout monde et justement à ce moment-là il y a quelque chose qui est très intéressant c’est que Jacques des Rida en fait se définit comme quelqu’un qui incarne le Maran le maranisme c’est-à-dire le maranisme c’est le Juif au 16e siècle pendant l’Inquisition espagnole qui peut pas dire qu’il est juif et qui doit se convertir au au catholicisme mais qui garde sa religion secrète et donc il se demande si les identités sont pas quelque chose qui au fond secret et qui sont euh quelque chose qu’on qu’on qu’on qu’on qu’on ne révèle pas forcément à l’inverse il y a le Marane d’un côté et il y a le marron de l’autre parce que Édouard Glissant lui c’est le marronnage qui est sa référence puisque le marronnage c’est la révolte des esclaves qui fuit les plantation pour aller dans justement être marron c’està-dire aller dans euh dans les dans les alentours de de de la plantation pour être en résistance donc ces deux formes de résistance en fait finalement a une identité qui qui qui serait enfermante vous voyez par exemple derida déteste le mot communauté il trouve que c’est un mot qui est très très piégeant euh glissant n’aime pas le mot identité racine donc là on va faire du maranisme en essayant de sortir d’une identité prisonnière et l’autre va faire du maronnage parce que ils ont des références qui sont quand même différentes mais qui au fond ont veulent pas être pris dans une sorte de de fixité directe un autre je je je termine je pense que ça a lieu à ce moment-là en 92 à Bâton Rouge en tout cas ils sont tous les deux deux opposants de la mondialisation ils s’opposent totalement à cette idée qui est très contemporaine c’estàd le monde aujourd’hui se mondialise qu’est-ce que ça veut dire c’est qu’il y a des formes de standardisation d’uniformisation des cultures de disparition des cultures et qu’on a une sorte de la mondialisation ça recouvre finalement tous les espaces sans leur permettre d’ex exist individuellement authentiquement et donc voyez c’est tout ça c’est ça montre quand même la richesse des mots et du vocabulaire parce que contre la mondialisation éedouward glissan invente l’idée de mondialité il dit que la mondialité c’est être à la fois un et plusieurs c’est être donc c’est un peu contradictoire mais c’est-à-dire être à la fois dans son lieu et en échange avec d’autres lieux pour pas être pris dans la mondialisation qui est qui qui quelque part va nous dire bah finalement tous les lieux vont se vont s’uniformiser mais comment on réagit à la mondialisation mais en fait glissant il avait tout compris parce que la bonne réponse à la mondialisation c’est pas le repli sur soi non mais on pourrait croire on pour la mondialisation on parle tous pareil on s’habille tous pareil on pense tous pareil bah non vive mon identité ici et maintenant mais c’est pas le repli sur soi qui est la qui est la bonne réponse à la mondialité à la mondialisation c’est la mondialité explique glissant qui est une manière de dire on est à la fois soi et on est aussi en même temps dans une ouverture dans un espace de de de de frottement avec les autres parce que sinon le repli sur soi il y aura jamais de créolisation possible il y aura jamais de rencontre possible voyez de l’autre côté derida s’oppose à la mondialisation parce que lui il dit en fait la mondialisation c’est la mondialatinisation et donc lui il dit que la mondialisation ça s’appelle ça ça devrait être voyez c’est lire entre les lignes la M la mondialatinisation c’est l’idée qu’en fait il y a une normalisation occidentale qui s’est répandu partout et qui s’est donné comme et qui peut être après peu importe que ce soit la Chine que ce soit c’est pas la question c’est pas la question du pays c’est la question de la norme occidentale comme le latin de ou la latinisation d’un certain berceau culturel se se considérrait comme le centre du monde comme la norme du monde comme le le le et donc ces deux penseurs qui aussi essaient d’apporter des réponses à aujourd’hui à puisque moi ce qui m’intéresse c’est comme je vousi dit tout à l’heure est-ce que la pensée est opérante et comment elle peut agir dans nos sociétés contemporaine c’est qu’est-ce que c’est que la mondialisation comment on réagit face à ça et finalement ils ont ils ont des réponses qui sont certes différences avec leur propre vocabulaire mais qui sont qui vont aussi dans cette dans cette cette idée que la mondialisation est forcément une limite mais que il faut il faut faire attention à la réponse qu’on va apporter donc ça c’est quelque chose qui à mon avis est utile aujourd’hui deuxème rencontre entre entre derid et glissant c’est en 1993 à Strasbourg alors ça c’est intéressant pour un autre auteur d’actualité en fait derid et glissant se retrouvent à Strasbourg en 1993 parce que l’année 1993 est une année horrible au premier semestre 1993 plus d’un millier d’écrivains de journalistes ou d’artistes sont assassinés enfermés tués dans le monde euh tar Jaoud par exemple un écrivain algérien est assassiné il y a des meurtres d’artistes et vous allez voir pour à qui je pense dans un instant et que c’est c’est tout à fait très très actuel c’est pour ça que que là aussi c’est c’est en lien avec ce qui se passe aujourd’hui donc derida et glissant se retrouvent à Strasbourg parce qu’il y a un grand projet euh au début très très euh très improvisé hein de réunir des des artistes des écrivains pour créer à Strasbourg un parlement international des artistees des écrivains pour essayer de parce qu’il y a beaucoup de gens assassinés hein à cette époque bon l’Algérie c’est les années noires c’est terrible et cetera et vous avez à donc en novembre 1993 à Strasbourg vous avez desidas glissant vous avez Tony Morrison l’écrivaine africaineaméricaine qui vient juste de recevoir le prix Nobel première fois qu’une femme africaine américaine reçoit le Prix vous avez Suzanne zontag vous avez Asia jebar d’Algérie également vous avez plusieurs personnalités internationales qui se réunissent pour dire est-ce que les écrivains sont une une espèce menacé est-ce que les artistes qui s’expriment est-ce que la liberté d’expression la liberté de création en 93 c’est c’est vraiment faut essayer de se remettre dans le contexte voir un peu les reportages de l’époque la liberté de création et d’expression est en est en est vraiment en première ligne et et par cette menace et euh ça se passe sur la chaîne en direct il crée ce Parlement international des écrivains en faisant venir celui qui va devenir pendant quelques temps le premier président du Parlement international des écrivains c’est Salman RDI c’est Salman RDI qui est justement dont on sait qu’ vient de sortir le texte le couteau traduit évidemment dans dans plusieurs dans une vingtaine de langues sur ce qui s’est passé évidemment à itaka lors de sa dernière conférence vous savez très bien en 2022 donc donc euh Salman rugi c’est le symbole de la liberté d’expression qui est menacé et euh il y a aussi Pierre Bourdieu voilà il y a toute une série d’intellectuels qui se disent autour de de ruged faisons quelque chose et là euh c’est très important parce que c’est dans le parcours de derida par exemple 93 il meurt 10 ans plus tard malheureusement 2000 enfin en tout cas en 2004 mais c’est les dernières la dernière décennie de derid je parle de derida va être politique tous ces textes vont être politiques ça va être un grand tournant euh c’est aussi la fin de la chute du mur de Berlin et cetera donc on sort de la de la hier froid 93 c’est aussi quand même et donc dera va faire un texte qui est formidable qui s’appelle les spectres de Marx il a jamais été marxiste alors qu’ baignait forcément dans un milieu intellectuel hyper marxiste son collègue à à à l’école c’est c’est altuser et tout ça donc c’est et derida écrit un la première fois qu’il parle de Marx c’est au moment où Marx est mort enfin où le marxisme c’est c’est c’est mort et enterré et il va il va faire un nouveau travail qui est passionnant sur la responsabilité sur ce qui se passe en Afrique du sud sur la loi la justice donc la déconstruction des institutions des valeurs qui semblent absolument éternelle définitive il va faire une déconstruction de l’Europe il va faire une déconstruction de l’éducation de l’identité politique donc tous les concepts politiques des Rida va montrer qu’est-ce qu’il y a de flottant dedans par exemple il dit la démocratie n’existe pas il y a la démocratie c’est un une sorte de rapport de force entre les espérances individuel singulière et les institutions qui sont souvent peu démocratiques même dans les pays qui se disent démocratiques par rapport aux médias et cetera donc il fait quelque chose qui est très actuel aussi c’est justement de de frotter les notions les notions politiques majeures en fait de des grandes idées contemporaines et c’est à partir de 93 notamment que ça se met en place avec Salman rug qui a cette glissant fait pareil il est aussi dans sa période où il défend le tout monde la créolisation et cetera et ensemble der rid et glissant etalman r Tony Morrison vont créer les villes refuges ils veulent que dans le monde la première ville refuge c’est comme un peu les cités italiennes dans à la Renaissance c’estàd ou les cités néerlandaises des villes d’accueil des villes d’ouverture c’est quand même là où elle se réfugi les philosophes des Lumières qui étaient pour cher pour chasser et cetera pourquoi il y a pas des des villes refuges des villes accueil des villes qui affirme une une hospitalité mais encore faut-il savoir ce que c’est que l’hospitalité et c’est un des grands concept de derid de justement se dire accueillir l’autre qu’est-ce que ça veut dire échanger avec l’autre qu’est-ce que ça veut dire quelles sont les conditions de l’accueil et donc les villes refuges vont commencer à se mettre en place il y en a effectivement au Pays-Bas Mexico enfin Mexico va être une ville refuge donc ils vont essayer de mettre en place des des des c’est pas purement humaniste c’est c’est essayer de de voir les mè et messes des grandes villes enfin les grands responsables des villes et essayer de comprendre comment localement il peut y avoir des actions pour accueillir par exemple des artistes kosovares qui viennent du Kosovo ou d’exyugoslavie ou de du du kowit et cetera de toutes de toutes ces de tous ces pays qui vont être effectivement et et plein d’autres où il y a quand même des dictatures et cetera donc ça ça n’a pas changé je veux dire c’est la situation du monde est quand même aussi très très violente et donc c ces gens-là essayent de mettre en place avec avec les moyens qu’ils peuvent avoir des des espaces de rencont contre où ils savent très bien que ce sont les écrivains les artistes qui vont pouvoir essayer de de de penser mais je dis j’écris penser p n s et cetera de de penser les PL justement des des des violences contemporaines donc c’est tout ce travail de ville refuge qui va se mettre en place et donc c’est un long travail de 6 7 ans et cetera des ridas glissants vont être tous les deux vice-présidents du Parlement international des écrivains autour de Salman R pour moi c’est très fort c’est très symbolique il y a aussi des femmes Tony Morrison Susan zag Asia jebard c’est autant hommes et femmes et c’est une communauté d’esprit qui pense l’hospitalité dont on a tant aussi besoin aujourd’hui de comprendre ce que ça veut dire et ils ont beaucoup beaucoup travaillé là-dessus et la dernière et après je m’arrête là et si vous avez des questions et que vous êtes resté jusqu’au bout bah vous me direz ce que si ce que je vous ai dit vous a intéressé mais la dernière rencontre est assez bouleversante c’est à l’été 2004 c’est quelqu’un qui qui qui est né en 1938 je pense oui c’est 1938 qui qui est né à Bologne c’est Valerio Adami un peintre qui a une période de gloire très connue Pop Art et cetera aussi qui réunit dans la ça s’appelle le centre européen du dessin il a fondé ça Adami à ma au lac Majeur un lieu d’artiste une résidence d’artiste en fait il réunit derid et glissant qui connait très bien parce que c’est un ami d’enfance de de glissant ils ont été en vacances ensemble avec parce que glissant était très proche des artistes sud-américains comme comme mat lâ et cetera des Cubains des des Argentins des des des et cetera et Adam était aussi avec ses lui est italien mais il était aussi avec avec des arties sud-américain surréaliste beaucoup et donc il connaî très bien Glisson depuis très longtemps d’ID et Adami sont très proches ils se sont rencontrés en 1974 Adami c’est un peintre qui intrigue beaucoup derida parce qu’il écrit des mots dans ses tableaux il y a des mots il y a des y a des poèmes qui sont un peu en en en contrepoint des des des dessins Adami c’est surtout un dessinateur c’est aussi un peintre qui fait des grandes fresques mais c’est un dessinateur et derida s’est toujours demandé comment ça se fait que Adami avait besoin des mots dans ses dessins et donc le rapport texte imag et cetera a fasciné derida donc en 2004 on est à l’été en juillet précisément avant que derida fasse son dernier grand voyage au Brésil il va il y a un grand coloque sur lui au Brésil et il va mourir quelques semaines plus tard en début début octobre donc ce séminaire autour de l’art et de la création et de la peinture réunit quelques amis euh il y a une soirée où on écoute de la musique indienne parce que Adami aime beaucoup ça donc derida et glissant sont là et ils vont discuter de ce que c’est que le le thème de leur rencontre c’est le tremblement c’est le tremblement comment euh le tremblement du monde c’est c’est glissant qui qui choisit ce ce mot euh il considère que le tremblement du monde c’est comme lorsque des oiseaux sur un lac d’Afrique commencent à tous partir d’un seul coup et et à et à voler dans les airs il y a une sorte de de tout est tout est en mouvement tout est en vibration le mot trembler derida va se l’approprier et va faire comme il fait cette polyphonie c’est c’est sublime ce qu’il dit il dit d’abord que derida quand il était enfant donc voyez ça c’est la méthode de déconstruction qui est en fait tellement belle que que on oublie en fait ce que c’est aujourd’hui lorsque on dit à à derida parlez-nous du tremblement c’est quoi pour vous d’abord derida dit ben moi quand j’étais enfant dans les années 40 je tremblais parce que il y avait en Algérie il y avait les bombardements il y avait la guerre le tremblement c’est d’abord un enfant qui tremblent et comme tout le monde d’ailleurs lorsque les murs tremblent et lorsque les les les bruits sont assourdissants et le tremblement c’est aussi le tremblement du peintre et de l’écrivain qui sans trembler en fait le tremblement c’est le mouvement c’est l’agitation c’est aussi quelque chose qui fait que que la pensée s’articule à la main et le tremblement en fait c’est le prolongement de en fait de de de la pensée et il termine aussi en disant que lui il a aussi un tremblement parce que il a atteint d’une maladie et que le tremblement c’est aussi les derniers signes de son existence donc il fait une sorte de traversée de tous les sens il y en a beaucoup d’autres encore du mot trembler évidemment il va chercher aussi le le le le tremblamento et cetera il va trouver toute une résonance de mots dans dans l’art ecclésiastique dans dans dans dans les dans dans dans les épytres dans différentes cultures c’est c’est lui-même en fait il il fait trembler le mot c’est-à-dire on se rend compte que la déconstruction c’est faire trembler les mots justement montrer qu’en les secouant on trouve des choses diverses et différentes et c’est et c’était le le dernier mot sur lequel il se il s’interrogeait euh derida meurt d’un cancer donc à 74 ans début début octobre euh glissant donc l’avait vu quelques semaines avant et comme t tous les T tous les amis et toute la puisque c’est des des ridas comme glissant ont des sortes d’amitié incroyabl à travers tout le monde entier quoi le monde entier connaît des ridas et glissant et la France les oublie parfois ces grands penseurs mais donc il a il y a une émotion immense dans des lieux du monde très très diverses et effectivement c’est sur cette dernière rencontre que finalement la déconstruction et la créolisation se sont se sont rencontrés se sont frottés l’une à l’autre voilà je vous remercie [Applaudissements] [Musique] beaucoup merci alocha merci pour ces trois mots parce que le dernier on est était pas prévu enfin il était pas dans le titre P crisation la déconstruction et puis ce tremblement voilà donc ce que je voulais dire c’est que ENF je j’ai pas de question en fait à vous poser ou alors j’en ai trop parce que y a il y a énormément de choses justement tout le long pendant tout le long de de de cet exposé il y a à chaque presque à chaque instant il y avit de quoi rebondir et repartir sur quelque chose et j’avoue j’ai bon c’est pas le moment la seule dernière petite chose si je peux compléter ce tremblement des oiseaux ça s’appelle la murur et je crois que c’est un joli mot également c’est V des tourau c’est V des tourau qu’on peut voir qui sont magique on se demande comment les voil mê phénomène chez les ban de poisson mais chez les étourneau et il y a des modèles il y a des mathématiciens italiens surtout qui se pensent sur ce problème là et qui veulent modéliser et comprendre comment les oiseaux peuvent arriver en si grand nombre sans jamais monieur oré et c’est ça qui est extraordinaire et faire des un spectacle parce que c’est quelque chose de magique enfin on est loin des Loire glissant et de Ja rid voilà je passer la parole pour les questions effectivement pour moi aussi votre propos m’a fait réfléchir énormément et alors je je vais vous quand même vous poser une question mais je ah quelque chose qui qui a changé en moi dernièrement je déteste l’anglais la langue anglaise je trouve que c’est une langue horrible parce que c’est la langue de la mondialisation mais c’est surtout la langue de la colonisation en ce moment j’ai cette impression là je vais choquer beaucoup de personnes mais pour moi c’est depuis longtemps je n’ai jamais apprisanglais et je ne veux j’en ai marre que on écoute des musiques anglaises sans arrêt à la radio qu’on écoute des des des mots anglais qui sont intégrés dans not dans le langage notre président de la République éant un fameux pour ça et dernièrement j’ai eu à lire un livre on m’a conseillé de lire un livre qui disait que j’avais finalement raison de pas aimer l’anglais puisque ce livre disait l’anglais n’existe pas c’est une un un patoi du du français je c’est un italien qui a écrit ce livre je me souviens plus le nom exactement de ce livre est extraordinaire parce que euh euh ce ce ce ce cet auteur dit qu’il y a plus de 8000 mots anglais qui viennent directement de du français ou du Normand donc je me dit finalement si je parlais anglais maintenant et ben je parlerai français donc je suis plus anti-anglais mais par contre là où je vais vous poser une question et c’est ça m’a Troté je suis comme je pense à certaines choses euh à la fin de la 2ème guerre mondiale euh il y a des gens qui ont dit on en a marre de tout se sur la gueule et ils ont dit on va essayer de changer les choses et de devenir citoyens du monde et ça ça a commencé vers 1946 et aujourd’hui on n’entend plus du tout parler parce que avoir un passeport du monde c’est quand on va aux États-Unis d’où venez-vous je souviens de la terre je je suis citoyen du monde retournez chez vous ça s’est passé comme ça et finalement est-ce que ces gens-là qui ont essayé de de changer la façon de voir les choses pour les êtres humains est-ce que c’est pas un changement de paradigme qui permettrait justement toute la créalisation dont vous avez parlé parce que à partir du moment et on le voit aujourd’hui avec le réchauffement que où ce que tu fais dépend de ce que je fais et et tu m’ennuies moi je t’ennuie et cetera on est s làdedans donc on est obligé de plus en plus de faire attention à ce que font les autres comment font les autres et cetera pour agir nous-même est-ce que vous pensez que devenir citoyen du monde c’est l’avenir en tout cas merci beaucoup pour votre double intervention sur la langue anglais c’est très intéressant ce ce que vous dites mais moi j’allis vous er de lire par exemple justement un livre de de Salman rugdi ou de de gens qui écrivent dans une langue qui n’est pas la l’heure mais dont ils se sont appropriés voilà et donc c’est magnifique parce qu’en fait ça fait autre chose et du coup on on sort du rapport justement de de PR d’être prisonnier dans une langue on arrive à s’en extraire mais mais en tout cas vous avez trouvé une voie d’accès donc ça c’est très très bien avec cette cette confrontation finalement avec le le français et ce ce rapport entre l’anglais et le français et ça de l’ 1000 à 1400 oui oui Guillaume Le conquurrent qui a conquis Guillaume Le conquuron qui a conquis l’Angleterre et comme ils ils avaient le pouvoir ils ont obligé les gens à parler français non mais oui mais c’est c’est exactement mais ça c’est tout à fait de la créolisation du coup des langues alors sur le deuxème point non c’est intéressant de dire euh oui alors il y a deux choses c’estàd que effectivement vous avez tout à fait raison de dire que ce qui se passe dans un lieu a des répercussions dans un autre et qu’aujourd’hui il y a une sorte d’Inter pénétration des espaces et que il est plus possible de dire qu’on est protégé par une frontière ou par par un cloisonnement ça ça ça n’a plus de sens ça na plus de sens on est tous concernés par les mêmes problèmes alors après qu’est-ce qu’on en tire comme conséquence et comment politiquement ça c’est compliqué on en est pas encore à être alors et après citoyen du monde c’est c’est une c’est une idée qui est très très belle et très forte en tout cas moi ça me fait penser justement à par rapport à la Seconde Guerre mondiale Alber Camu qui écrivait tout de suite lettre à un ami allemand c’est-à-dire il faut tout de suite essayer de dépasser justement ces ces violences parce que ça peut durer ensuite des des siècles justement entre périodes de T l’istoire où les guerres ont duré quand même très très longtemps et donc la la citoyenneté commune elle est effectivement à inventer la citoyenneté de partage de d’identité relation elle est effectivement à mettre en place on n’est pas encore du tout dans une dans une société qui est euh sur certains plans peut-être parce que par exemple si vous voulez partir à l’autre bout du monde vous pouvez faire ça très vite et ça va aller beaucoup plus vite qu’avant donc les les relations entre les espaces sont sont différents évoluent encore beaucoup mais est-ce qu’on en est déjà à une sorte de comment dire de de de relation partagé on en est loin encore je pense qu’on en est loin est-ce que c’est l’avenir je ne sais pas mais c’est vrai que glissant a parlé du tout monde a dit toujours agis dans ton lieu pense avec le monde c’estàdire essayer toujours de faire des des connexions et c’est très très important donc c’est sûr que peu ou prou qu’on le veille ou non on est de toute façon embarqué sur la même planète et ça la prise de conscience elle est difficile non mais elle est vraiment difficile parce que c’est souvent lorsque il y a ces moments là que il y a aussi des énormes sentiment de de dépossession de désappartenance du du mal d’appartenance quoi du mal de du mal d’identité y en a qui en souffrent donc voyez il y a on est dans une tension aujourd’hui qui qui est assez palpable en tout cas c’est sûr mais merci beaucoup bonsoir et merci beaucoup tout à l’heure vous avez cité Albert Camu je le cité très approximativement c’est je ne suis pas d’ici je ne suis pas d’ailleurs il y a un slogan des autour des S papiers et de la régularisation des 100 papiers qui s’appelle d’ailleurs nous sommes d’ici l’autre chose l’autre chose c’est tout à l’heure vous avez parlé aussi des beaucoup des langues bien entendu il il y a un livre d’un Italien qui s’appelle Antonio pr qui s’appelle à l’ombre de l’autre langue éloge de la traduction et dans ce livre il est je faire citation très approximative qu’il est toute langue est hospitalité et malheureusement pour certains pays ce n’est que dans la langue qui a l’hospitalité ma citation est très mal à droite mais c’est le sens c’est celui-ci voilà merci beaucoup merci y a-t-il d’autres oui moi j’ai quelque chose à dire chose dire chose Mar oui c’est bien toujours ch parce que c’est un prén de garçon ça coupe et Mar c’est un prén de fille non ils sont tu sais pourquoi ils sont ensemble non parce que éai les deux derniers à être à côté du Christ voilà c’est pour ça et Marie sont àollés voilà mais ça n’a rien à voir je suis agnostique ce que je voulais je voulais nempêche pas non je voulais compléter quand même ce que ce que tu disais tout à l’heure c’est que ces échanges de mots en Europe entre l’Allemagne le le l’Angleterre la France et même l’Italie elle est venue des élites en fait elle venait de la noblesse elle venait de la ro elle venait pas du peuple et je préfère les mots comme bar baragouiné qui vient du breton et Bara ça veut dire pain et guouine ça veut dire vin et les Bretons qui étaient pauvres à Paris il demandait du pain et du vin donc il part les Bretons et il part àuner et donc c’est un mot français c’est un mot breton qui est venu en France et raabel dont as parlé dans Gargantua la gargante ici si vous parlez ocitant c’est la Gor et Gargant tuas donc c’est un mot occiitant vient d’un mot occiitant il y a plein d’autres choses il y a des mots arabes bien sûr en grande quantité en France voilà donc ce sont ces mots qui sont bien plus créoles de participe pour moi beaucoup plus à la créolisation parce qu’ils viennent du peuple ils viennent du de la base ils ont ils ont intégré la langue française comme comme comme le rap comme le spam ou d’autres choses ou ou même les SMS donc ça je trouve queil y a une richesse une des inventions dans l’expression à travers les SMS qui font que pour un linguiste c’est important de de les examiner les prendre en compte le mot Jaz vient du jasmin du mot jasmin à cause de la cosmétique industrielle française en en en louisian et le mot blues vient de bluette donc typ a avec un R et qui dans la classe du bas et é devenu àage c’est un anglais euh je je voudrais euh intervenir sur quelque chose euh j’ai énorm aimé la description que vous avez fait de la noncéolisation en France du fait qu’on on devait assimiler euh j’apprends l’italien en ce moment pour des raisons mon grand-père était Saar il parlait bon peu importe j’aime l’italien j’apprends l’italien et au cours d’italien j’ai des gens qui sont du coin et qui sont fils ou fille d’Italiens qui sont venus en France et quand ils sont arrivés à France en France parents leur ont dit jamais un mot en Italie l’assimilation c’est tout à fait ce que vous avez dit exactement et pour toutes les langues locales et les patois les dialectes et cetera ça a toujours été aussi mis s le tapis pendant très très longtemps c’est sûr donc oui oui c’est des problématiques importantes hein qui qui qui touchent toutes les enfin en tout cas beaucoup de vie et d’existence sur plusieurs générations c’est sûr c’est sûr