Introduction générale Claire Barbillon, directrice de l’École du Louvre. Charles Personnaz, directeur de l’Institut national du patrimoine puis conférence inaugurale de Annette Becker, professeure émérite, université Paris-Nanterre et Henry Rousso, historien, président du GIP mission de préfiguration du Musée-Mémorial du terrorisme sur le thème de “La responsabilité des musées et institutions culturelles vis-à-vis de la société” .

    Cette conférence propose une réflexion sur la manière dont les musées se saisissent des questions du passé et du présent. Il y sera notamment question du traitement de l’histoire et de la mémoire dans les musées aujourd’hui et des évolutions de leurs missions.

    Le colloque “Exposer les objets sensibles” était organisé par l’École du Louvre, l’Institut national du patrimoine, la Maison du dessin de presse et le Musée-mémorial du terrorisme les 22 et 23 avril 2024 à Paris.

    Ce colloque présentait au public un échange sous forme de tables rondes entre professionnels des musées et institutions culturelles français et européens sur la question de l’exposition des objets sensibles aujourd’hui.

    bonjour bienvenue dans cette amphithéâtre que l’Institut national du patrimoine partage avec l’Institut National d’Histoire de l’Art l’amphithéâtre Jacqueline lichchenstein pour un rendez-vous à la fois familier et original familier parce que avec l’École du Louvre avec Claire barbillon avec toute son équipe Anaï chatin euh chaque année est organisé euh une une ou deux journées bonjour une ou deux journées qui s’appelle ce qu’exposé veut dire et qui interroge la question de l’exposition euh sous différents aspect à partir de d’études de cas principalement et souvent des cas assez récents pour que les professionnels puissent réfléchir à leur à leur métier leur positionnement vis-à-vis de de ce média particulier que exposition et original parce que cette année cet épisode de ce qu’exosé veut dire prend un un tour un peu un peu particulier particulier parce que Philippe Barba ancien directeur de l’Institut national du patrimoine euh est venu est venu nous voir et et avec et très vite avec Henri Rousseau pour nous dire mais nous qui travaillons à ces ces projets importants de de de maison du du dessin de presse de musée mémorial du terrorisme il faut que nous réfléchissions à cette question commune euh qu’est l’exposition de l’objet sensible euh qui se pose à nous et et sur laquelle il faut que nous nous nous réfléchissions et que nous convoquions un certain nombre de d’expérience ou de réflexion qui ont été posées posé sur cette question et nousous sommes dit fin que cette réflexion d’actualité posée par ces deux institutions en en construction et bien mérité je crois d’être reprise dans notre dans notre cycle ce qu’exosé veut dire qui est un cycle à la fois ouvert mais qui est aussi destiné aux élèves conservateurs de l’INP et aux élèves de l’École du Louvre et c’est ainsi que le le programme c’est c’est s bâti euh avec euh avec euh l’équipe donc de de de de de la maison du du dessin de presse avec euh le le musée mémorial de du terrorisme avec nos nos deux maisons pour euh vous proposer ce ce matin ce ce programme autour euh euh de de l’objet sensible de son exposition et à partir de différentes tables rondes cinq tables rondes qui rejoignent un peu la méthodologie nous avons d’habitude pour euh ces ces journées euh vraiment partir de d’études d’études de cas d’études très très concrètes parce que nous sommes évidemment dans une posture professionnelle de ce qui expos et qui sont confrontés à un certain nombre de questionnements de la société d’interrogation voire de de manifestation plus plus tonitruante et évidemment cela nous nous interroge alors ce sont ces questions que doit-on exposer que ne doit-on pas exposer comment expose-t-on et surtout tout je crois pourquoi expose-t-on euh ce sont toutes ces questions auxquelles nous allons euh essayer de répondre à travers ces ces deux journées évidemment euh lorsque l’on pense à à aux deux maisons maison de dessin de la presse et Musée Mémorial du terrorisme l’interrogation qui vient c’est tout de suite est-ce qu’il faut exposer la caricature du prophète en fait c’est c’est c’est la la question alors c’est évidemment c’est très réducteur mais c’est la question qui qui peut nous qui peut nous nous agiter mais ce qui conviendra de voir aussi je crois à travers ces deux journées c’est que cette question qu’on pourrait penser quantonné au musées d’histoire au musées de société touche aussi tous les musées les musées de beauard nous le verrons les musées d’arts contemporains et évidemment ceux qui conservent des collections réunies pendant l’époque coloniale nous aurons quelques quelques quelques exemples et puis dépasse le monde des musées et les services d’archives le savent bien qui sont confrontés à cette question en en permanence beaucoup beaucoup d’agitation beaucoup d’emportements parfois devant lesquels le conservateur peut se trouver démuni parfois remis en cause mais il a deux je crois deux instruments sur lequel il il peut s’appuyer d’abord le droit et nous reviendrons sur cette cette question et F Barba l’État ne me voilà ne mempêchera pas de penser que le le droit est est fondamental dans dans cette question et et puis son savoir sa méthode scientifique hein qui sont qui sont à mon avis les deux piliers sur lesquels il doit il doit pouvoir s’appuyer et puis j’ajouterai cette vertu cardinale qui est la qui est la prudence la prudence qui n’est pas simplement une précaution comme vous le savez qui n’est pas une reculade mais cette faculté de de discernement de prendre du recul de la réflexion pour discerner précisément ce qu’il convient de faire sans céder à l’aut l’automaticité pardon à la à la facilité aux sensibilités d’un instant ou aux effroids du moment c’est bien c’est bien cette prudence qui doit accompagner le le cheminement cette fronésis des anciens et qui permet aussi de trouver des des accommandements parfois pratiques tout simplement moi je me souviens d’ d’un d’un exemple j’ai repensé en en préparant cette introduction j’ai eu le le le l’occasion de travailler sur la muséographie du du centre européen du résistant déportés du camp de nadweiler strutof et se poser la question dans un musée dont le la fonction est d’être visité par de très nombreux scolaires de présenter un certain nombre de documents terrible violent monstrueux comment fait-on et est-ce qu’on ne les expose pas mais à ce moment-là est-ce qu’on ne prive pas le public d’un certain nombre de témoignages irréfutaes mais si on les expose de de manière euh simple est-ce qu’on ne choque pas euh les enfants ou les jeunes qui qui viennent là produisant parfois des effets que l’on ne souhaiterait pas et finalement sont des dans des accommandements pratiques dans des avertissements dans un mur qui sépare dans une pi un peu accommodé que l’on a trouvé cette cette modalité de de de de présentation autre exemple qui me revient et et d’un autre ordre mais qui me revient en mémoire aujourd’hui je me souviens de la présentation la préparation d’une exposition sur les communautés chrétiennes orientales à l’Institut du monde arabe et se poser la question de savoir comment l’ont présenta la guerre du Liban alors que son histoire n’a même pas été écrite par les Libanais eux-mêmes euh et que et que tout ça aujourd’hui est un et est encore une histoire en en construction et en tout cas pas assumé par euh par les les les les propres protagonistes de cette histoire et bien certains disaient ben voilà on a un film sur Sabra Chatila on va montrer ce ce film et et et et et ça sera la et ça sera la manière dont on parle de la guerre du Liban évidemment ce ce film était intéressant et cetera mais il fallait quand même pas écrire l’histoire de la guerre du Liban à partir de ce simple de ce simple film et donc une autre option plus artistique a été choisi je dis pas que c’était la bonne option mais je dis que le un moment il a été décidé de ne pas présenter quelque chose parce que trop partiel trop partial peut-être et et et de choisir peut-être une voie une voie détournée mais qui pour le moment paraissait la seule la seule possible bref rien d’immédiat rien de simple dans les cas qui vous seront proposés durant ces deux jours mais c’est vraiment le ce ce ce ce ce chemin ce ce ce voilà ce ce fil que qu’il faut qu’il faut essayer de de de de suivre avec avec le je crois la la prudence comme comme comme ligne de conduite et nous envoyons de de beaux fruits d’ailleurs nous avons en ce moment une exposition aux Archives nationales qui s’appelle sacrilège euh sur les rapports entre les religions le sacrilège le pouvoir et bien qui montre que cette voix euh de de de de la prudence n’empêche pas d’avoir un certain culot et de montrer et de montrer des choses tout à fait tout à fait audacieuses et de manière toujours argumenté solide scientifique et je pense et je pense juridiquement impeccable je remercie vraiment tous ceux qui ont participé à l’élaboration de cette cette journée ils sont nombreux je ne les citerai pas à tous mais il relève de notre quatuor d’institution l’École du Louvre l’INP le musée mémorial du terrorisme et la maison du du dessin de presse merci Claire d’être là pour ouvrir ce ce matin avec la fidélité qui est la vôtre vis-à-vis de de l’Institut national du patrimoine merci à Philippe Barba merci à Henri Rousseau merci à tous les intervenants qui ont fait le le déplacement euh depuis des horizons plus ou moins lointains euh mais merci d’être d’être là vous savez que c’est une une question qui nous concerne tous je le disais à travers la variété des établissements que nous représentons mais à travers les géographies aussi que nous représentons qu’ell soit française ou ou plus plus lointaine je vous souhaite d’excellents travaux et de fructueuses réflexion bonne journée au [Applaudissements] pluriel comment ne serions-nous pas fidèles ch Charles à ce rendez-vous qui est précieux précieux pour nous précieux pour les étudiants les jeunes professionnels et les professionnels qui se retrouvent donc depuis quelques années avec beaucoup de fruits parce que les les problèmes que que posent ces journées sont des problèmes d’envergure je crois que nous n’avons jamais cédé à la facilité et particulièrement particulièrement aujourd’hui et demain ce qui m’a frappé en pour ne pas répéter le le le les ouvertures passionnantes que vous avez faites ces deux choses peut-être outre les perspectives donc que vous avez exposé à l’instant cher Charles d’abord la polycémie du mot sensible c’est-à-dire que parler d’objets sensiblees c’était ouvrir extrêmement large les portes et ce qui le prouve c’est non seulement nos deux établissements fondamentaux aujourd’hui que sont le musée mémorial du terrorisme et la la maison du dessin de presse mais c’est aussi face à moi des conservateurs des conservateurs parfois de musée de beauard qui sont eux aussi soumis à la réflexion de ce qu’on peut appeler des objets sensibles des objets qui le deviennent de manière un peu hasardeuse qui ne l’était pas forcément il y a 10 ou 15 ans et et et bien entendu bien entendu nous nous savons à quel point l’opinion est est fluctuante des portes s’ouvrent vers de nouvelles sensibilité des portes se fermeront sans doute à d’autres types de sensibilité et voici que des tableaux des sculptures des œuvres consacrées le pensaiton par une notoriété universelle comme celle de Picasso pose de nouveaux problèmes et merci vraiment chère Cécile d’être présente dans ces débats parce que c’est une porte qui me semble tout à tout à fait passionnante et et tout à fait stimulante que celle qui s’ouvre quand se pose à vous des questions justement liées aux objets sensibles c’est c’est donc je crois une une problématique extrêmement large qui nous montre aussi que exposer ça n’est pas seulement exposé de l’art c’est aussi exposé avec des enjeux sociétaux nouveaux et toujours mouvants et je crois que ce qu’on appelle en en en mauvais français le soft power des musées et là tout à fait sensible c’est le cas de le dire c’est-à-dire prignant pour donner une réponse qui n’est pas la réponse de l’histoire écrite et qui n’est pas non plus la réponse de l’histoire audiovisuelle qui est un autre type de réponse parce que finalement après sensible il y a aussi objet et objet ça n’est pas la réponse qu’offrent les médias c’est-à-dire que bien entendu c’est on pourrait imaginer que le filtre si sensible de de du média audiovisuel soit la seule réponse pour mettre à distance justement les les les choses et là ce que vous proposez avec vos futur musées et maisons c’est de montrer les choses en vrai c’est-à-dire de susciter avec le visiteur un contact aussi direct que il est dans les musées c’est-à-dire de de donner une expérience sensible justement alors que toutes sortes de couches dans notre société des couches audiovisuelles des couches médiatiques se se multiplient entre la nouvelle d’une guerre la nouvelle d’un combat la nouvelle d’un d’un attentat et la personne qui reçoit cette nouvelle et là tout à coup et bien il y a la question du rapport à l’objet et je voudrais remercier très sincèrement Coralie d’ sousavernet de m’avoir un jour montré en tant que membre du comité scientifique du musée mémorial du terrorisme des objets sensibles euh c’est c’est-à-dire des scellé de justice qui sont les futurs objets sur lesquels vous allez chers Henry mesdames et messieurs statuer et vous allez les montrer au public parce que c’est en les voyant qu’on comprend comment peut-être un public peut osciller entre l’horreur et la fascination et cette question cruciale de la du pouvoir de l’objet du pouvoir de du pouvoir de discours de l’objet seul se pose avec une une acité incroyable de même que s’ouvre devant vous conservateur l’abîme de la médiation souvent on a le sentiment que derrière ce mot de médiation il y a un mot sympathique qui est de l’ordre du relationnel du relationnel direct et et et presque séducteur entre finalement l’intermédiaire qui se pose entre l’objet et le visiteur et là on comprend la gravité et l’enjeu fondamental de la médiation qu’elle soit textuelle ou qu’elle soit d’une autre nature qui va permettre d’entretenir un juste regard avec l’objet qui est montré et cet objet sensible qui soit de cette sorte ou qu’il soit d’une autre qu’il concerne les débats sur les restes humains ou qui concerne les débats sur les artistes dont la vie pose questions et pose de nouvelles questions à de nouvelles générations bien finalement c’est ce qui rend indispensable à côté bien sûr de tout ce que vous avez pu dire sur le le juridique le droit et toutes les tous les tous les éléments évidemment sur lesquels il faut que se fonde la monstration de l’objet sensible et bien il y a cette question qui redevient cruciale et qui se met au premier rang de la médiation c’est pour ça que je je je remercie à mon tour les organisateurs et les chevilles ouvrière de de ces journées en particulier Séverine blenner Michel et Anaï chatin pour ce qui concerne nos deux maisons mais également tous ceux qui ont euh construit ce programme et moi aussi j’étais euh je tous mes remerciements vont à Philippe Barba qui m’a exposé le projet qui est le sien avec un mélange d’enthousiasme et aussi de crainte peut-être de de ce projet si si risqué je je ne parle plus bien sûr de de l’honneur que vous m’avez fait de m’associer à vos réflexions Henry sur à propos de de ce de ce musée si problématique mais au bon sens du terme qui pose toutes sortes de problématiques qui surgira dans ces beaux bâtiments de l’ancienne école de plein air de Suren très bientôt quoi qu’il en soit je crois que vous allez vivre deux journées absolument passionnantes crucial qui ouvriront euh des chemins qui ne qui ne seront pas fermés d’ailleurs au terme de ces deux journaux de ces deux journées pardon mais qui auront un euh comment dirais-je qui marqueront peut-être plus que d’habitude encore l’impact sociétal de l’exposition euh aujourd’hui euh dans cette dans ce moment si si fondamental de de la vie du monde euh en en en 2024 alors je finiraiis par remercier tout particulièrement au sein de ce qui se passe à l’École du Louvre ceux des enseignants qui ont bien voulu démarrer cette année notre master qui porte ce nom notre filière de master qui s’appelle justement bien sensible provenance et enjeux internationaux je suis très heureuse d’avoir pu euh démarrer cette nouvelle aventure en formant je l’espère une génération de jeunes professionnels de musée avant tout des conservateurs qui passeront dans cette belle maison mais d’autres acteurs des mondes de l’art qui seront formés sur les mêmes bancs au mêmes principes déontologiqu et évidemment aux mêmes interrogations je vous souhaite de très belles journées et je vous remercie bien ben écoutez bonjour à bonjour à tous comme il n’y a pas de petit de petit panneau je suis Henri Rousseau donc histoien je préside la mission de préfiguration du musée mémorial du terrorisme je vais juste dire à mot en tant que responsable de cette opération oui à mon tour je vais remercier Philippe Barb de de nous avoir associé à cette entreprise qui est pour nous non seulement un exercice intellectuel mais un exercice qui relève de l’urgence je veux dire la plus la plus urgente la plus immédiate puisque nous sommes en train de finaliser la scénographie de la future exposition permanente et cette question des objets sensibles on expose on exppose pas qu’est-ce qu’on va faire qu’est-ce qu’on va pas faire c’est une question qu’on se pose à peu près trois ou quatre fois par jour mais on n’est pas les seul bien sûr simplement nous nous ne sommes pas encore un musé nous sommes une mission de préfiguration qu’ donc on préfigure on a encore le temps de faire des erreurs mais voilà bientôt ce ne sera plus le cas bon j’arrête là pour cette cette toute petite introduction et alors on m’ on m’a demandé il y a a 5 minutes de présenter je me dis mais qu’est-ce que j’allais dire alors je vais je vais commencer par une anecdote voilà c’est Annette et moi nous nous sommes rencontrés on va dire vers le milieu des années 90 j’étais à l’époque directeur de l’Institut d’histoire étant présent donc travaillant surtout sur la seconder mondiale et Annette Annette Becker venait de participer à enfin avait contribué à à la création qui était toute récente de de l’Historial de Peron donc sur la Première Guerre mondiale deux guerres qui n’avaient à ce moment-là aucun rapport l’une avec l’autre et nous nous sommes un jour rencontrés puisque nous avion décidé d’aller visiter en bloc hisorial de Peron et Annette m’a accueilli en me disant ben écoutez vous allez voir on se connaissait pas ou quasiment pas vous allez voir ce que nous avons fait à listoral de Peron c’est tout le contraire de ce que vous avez fait au Mémorial de camp puisque vous avz participé à l’élaboration du mémorial de camp donc notre rencontre c’est c’était dit encore moins gentiment que ça c’est vrai bon mais en gros pourquoi je raconte cette anecdote parce que c’est aussi pour dire une chose c’est que dès le départ de nos carrières enfin en tous les cas plutôt en début de carrière respective nous avons été l’un et l’autre confrontés à la question de musées la question de la médiation la question du musée d’histoire en France est un vieux problème c’est pas un problème récent et et voilà et donc Annette particulièrement alors Annette donc qui est aujourd’hui professeur émérite d’histoire contemporaine à parinentire qui a qui est non seulement une historienne de la Première Guerre mondiale ça c’était le point de départ mais qui est devenue au fil des ans aussi une historienne de la Seconde Guerre mondiale une historienne des génocides elle a écrit notamment un ouvrage absolument essentielle sur raphaë Lemkin l’inventeur du concept de la notion de génocide et peu à peu elle a élargi comme beaucoup d’autres historiens de cette génération sa réflexion non seulement au au deux guerre mondiales mais à d’autres à d’autres génocides en particulier celui du Rwanda et par ailleurs c’est je pense évidemment la raison pour laquelle nous sommes très heureux de de l’avoir invité à inaugurer cette cette journée c’est elle est également historienne de l’art elle a beaucoup écrit sur la question des représentations elle a participé à de nombreux musées elle préside le conseil scientifique du musée national des des Invalides et voilà je pense pour le dire d’un mot je veux pas m’étendre sur cette présentation je vais pas vous énoncer la liste de tous ces ouvrages mais elle était l’une des mieux placées pour introduire cette question à la fois avec le regard d’une d’une historienne donc praticienne des sources comme on dit dans notre enfin dans notre métier mais en même temps de quelqu’un qui a une véritable habitude et un véritable point de vue si je puis dire sur la question de la médiation sur la question de la place de l’art dans l’explication historique voilà donc Annette bienvenue et merci je vais rester pour t’accompagner si tu veux avec plaisir euh excusez-moi le il n’y a plus le le le retour depuis mon ordinateur qui avait tout à l’heure voilà merci beaucoup merci beaucoup cher cher Henry pour cette présentation je je me rappelle au combien de cette de cette anecdote ça a commencé très mal entre nous et c’est pour ça que nous sommes devenus de de de grands amis et euh je suis très heureuse en particulier de de de participer comme comme comme claire euh à la réflexion du du musée mémorial du du du terrorisme depuis quelques années parce que il il me semble que tous les les les les problèmes qui dont vous avez parlé dans dans l’introduction t tous les deux euh ils sont là en permanence on ne bute pas dessus parce qu’on y réfléchit en en permanence et je crois que c’est vraiment un un un cas d’école de ce que j’appelle montrer l’immontrable et donc merci d’avoir pensé pensé à moi puisque c immontrable euh est un peu au cœur de mon de mon travaal depuis une vingtaine d’années euh maintenant et donc je je je partirai euh de d’une citation de vienstein que vous avez sous les yeux et euh on a parlé de de droit on a parlé de d’exposition d’objets sensibles euh on n’ pas encore parlé beaucoup de de trauma euh de de psychologie et donc je je passerai de du célèbre montrra je dirais de winkenstein de ce qu’on ne peut dire il faut le taire rappelons que wienstein était un traumatisé de guerre et qu’ a arrêté toute forme de vie intellectuelle pendant très longtemps et passage à ce que le le psychanalyste jean-ma Godier dans un article très passionnant à traduit par à ce qu’on ne peut pas dire on ne peut que montrer et donc aujourd’hui je vais essayer de réfléchir autour de de cela et je pense que pour essayer de comprendre ce que voulait dire sensible et ben je me s je m’en suis remise au au au dictionnaire et très nettement il y a deux sens de sensible euh Pr première idée bien sûr qui peut éprouver certaines sensations à un haut degré qui réagit au moindre contact et donc c’est la la blessure qui demeure sensible le le point sensible et donc c’est l’idée première qui est l’idée de vulnérabilité et j’ai donc choisi j’ai essayé dans mon PowerPoint qui est le cœur de mon de ma réflexion d’ailleurs j’ai essayer systématiquement de présenter des des des images qui se trouvent à l’heure actuelle exposé quelque part dans le monde c’est ce que vous c’est ce que vous allez voir et donc voilà le le musée de l’Armée euh des images donc qui peuvent heurter la sensibilité et il y a en face des images naz don auxquelles vous faisz vous faisiez allusion pour le le le strutof par exemple tout à l’heure et puis de quel sensible parle-ton euh ça peut être aussi les les espace naturel parce que ce qui est sensible ce qui est vulnérable ce qui peut être blessé hein vulnéraré cela veut dire euh blessé comme trauma veut dire blessure en grec donc vous voyez on tourne autour des des mêmes choses et bien ça peut être aussi les les les paysages euh ça il faut penser aussi bien sûr et donc j’ai pris un exemple espace naturel sensible je dois dire que quand je suis tombée à cet endroit j’ai commencé par rire en me disant vraiment d’abord c’est de l’acier corttaine et tous les conservateurs de musée parmi vous savent que sans acier cororttaine désormais il n’y a pas de musée en particulier pas de musée d’histoire ça va avec l’acier cort c’est absolument obligatoire et bon je le mettrai en en en en en face d’image exposable pour donner aussi une une temporalité très ancienne à la vulnérabilité à la sensibilité dans ce sens-là et donc j’ai pris deux exemples un exemple de la Première Guerre mondiale avec des des artistes et en particulier un evinson qui dit that cur wood donc ce ce bois qui est est-ce qu’il est maudit parce que les combats ont été horribles pour les hommes ou est-ce qu’il est maudit parce que le paysage a été tué et un autre exemple celui d’une artiste très contemporaine une artiste italienne qui s’appelle Paola des piéterie qui photographie de près les les les traces les traces de de la guerre dans les montagnes italiennes il s’agit de la Première Guerre mondiale euh ici donc on voit euh dès le début dès la première définition euh de euh de de sensible on voit toutes sortes de euh possibilités et puis la deuxième possibilité c’est la compassion c’est de l’autre côté euh c’est euh les les les sentiments de compassion d’horreur d’effroid de pitié euh d’affection euh euh et cetera face à ce que l’on veut voir et la première fois que j’ai été attiré par ce ce ce ce genre de de de chos c’était pas dans un musée c’était dans un dépôt d’archiv dans les archives nationales britanniques où il y avait écrit sur le dossier que j’allais ouvrir attention donc certaines des images peuvent peuvent causer de de de de l’effroid ou peuvent euh atteindre votre sensibilité en tant que en tant que chercheur c’était la première fois que je voyais ça c’est j’ai j’ai vu ce carton d’archive il y a une quinzaine d’années euh maintenant alors qu’est-ce qu’il y avait dedans mais il y avait ça les images horribles euh dont vous parliez à l’instant monsieur euh c’était des images sur le ghetto de de de Varsovie je je travaillais euh en en effet à l’époque sur mon livre sur Lamkin et Karski et c’était ce genre image que Karski et d’autres courriers de la résistance avaient apporté avec eux à à Londres ces images étaient tellement horribles que dans le dossier qui qui qui qui suivait le le secrétaire de Churchill parce que ça été directement à Churchill disait on ne veut plus jamais qu’on nous montre des images comme ça vous voyez en en 41 c’est assez c’est assez intéressant et donc j’étais très très heureuse d’avoir trouvé ces ces ces FA photo que je trouvais vraiment unique mais manque de chance elles avaient été publiées en temps réel au même moment dans des petites brochures qui paraissaient dans le Londres le Londres en guerre dans le Londres où un certain nombre d’activistes essayit de faire passer les massacres inouï qui se passaient déjà dans l’est de de l’Europe et donc ça me servira cet ensemble d’ d’introduction et j’y rajouterai wter Benyamine non pas Benyamin Benyamin lui-même mais Benyamine devenu monument devenu site je dirais que quelque part il est un palimpsest voilà d’une part ça ça sa tombe et sur sa tombe il est il est écrit même les morts ne seront pas sauf si le Nemi est victorieux donc c’est une de ses thèses et voici son monument et euh c’est une chose que je veux dire dès le début ça me paraît très important de voir que les monuments mémoriaux sont comme le monument mémorial du comme le musée mémorial du terrorisme bien sûr euh et c’est aujourd’hui euh clar des effort justement que ça change d’un d’un moment un autre et qu’on n’a pas les mêmes façons de de voir ce qu’on expose mais aussi de préparer les les endrois où l’on va exposer ou ne pas exposer et aujourd’hui pratiquement tous les mémoriaux comme ce qui étit autrefois les monuments aux morts deviennent aussi des lieux d’exposition et c’est intéressant de voir comment les les les deux choses se mettent face à face et là le monument dû à l’artiste Danny Caravan pour euh pour benjamine à à porbou à l’endroit de son de son de son suicide euh et bien est exactement cela parce que il y a ici il a choisi dans la Méditerranée un endroit où il y a tout le temps un remous donc évidemment les remous de l’histoire on peut évidemment aller très loin là-dessus et il y a une porte en une porte en verre que l’on que l’on voit mal ici et cette porte en verre euh porte aussi d’autres thèses de la philosophie de l’histoire et donc on ne peut pas passer mais c’est pourtant transparent et donc on peut réfléchir à à tout ce que tout ce qu’il y a euh derrière donc cela donne en fait deux sortes de de de de sites d’exposition ceux qui sont sur place là où se sont déroulés les les les événements et c’est ce qu’on appelle très souvent aujourd’hui le le le Dark tourism moi j’aime mieux dire comme Camu la douleur de l’histoire toute fraîche et bien sûr ça pose immédiatement le le problème dont Henry est l’un des meilleurs spécialistes mondiaux je dirais du rapport de l’histoire à la mémoire et quand je suis tombée à Gurs sur cette sur ce parcours de visite ça m’a évidemment interrogé il y avait le sentier de la mémoire qui me au cimetière dans le camp de de Gurs et le sendier historique qui qui menait à une baraque témoin cette baraque témoin étant le camp ayant étant totalement détruit à la fin de la guerre la baraque témoin est une baraque totalement neuve qui a été faite selon très bien faite d’ailleurs par les élèves d’un lycée technique qui ont travaillé sur les archives donc c’est un très beau travail d’exposition mais c’est certainement pas historique et là c’est le sentier euh historique la mémoire va avec le cimetière donc va avec la mort le cimetière est tout aussi historique il est même plus historique puisque c’est le vrai cimetière d’origine euh donc il faut il faut bien voir la la la complication de ces musées de ces musées de site euh à gauche c’est Riv salt et bien sûr en catalan cela va de choix parce que les musées sont aussi euh militants et encore plus quand les musées sont graffités et tu ne dois oublier ni l’histoire ni nos ennemis et dans la sensibilité ça me paraît quelque chose de très important l’idée qu’il y a nous et les autres et alors évidemment c’est pas vrai pour tous les lieux d’exposition mais c’est particulièrement vrai pour les musées de de de site guerriers militair génocidaire dont je m’occupe je vais parler de ce que je connais parce que bien évidemment l’idée de d’ennemi l’idée de l’eau l’idée de l’altérité est toujours au cœur de ces musées alors sur les les musées de site euh je pense qu’il est intéressant de de réfléchir avec quelques quelques écrivains j’ai pris l’exemple de de de de carz qui dans liquidation euh c’est une une personne qui retourne sur les lieux d’Auschwitz où son où elle a été beaucoup plus beaucoup plus jeune et voilà ce qu’elle dit j’étais obsédée par l’idée saugrenu de marcher dans un musée en plein air je m’attendais avoir des figurants en tenue rayé et en même temps la la volonté d’être là et l’incompréhension quelqu’un d’autre a demandé qu’est-ce que c’est birkenao et je pense que dans le cthz dans son génie pose exactement les problèmes du du musée de du du musée de de de site à la limite je pourrais m’arrêter là je crois qu’il a posé toutes les questions mais c’est des questions qui se posent depuis très très longtemps un ami spécialiste de Babel m’a m’a donné ce cette chose c’est des chroniques de l’an 18 que Babel écrit au fur à mesure de la Révolution il est à pétrograde et il se rend compte que à pétrograde il y a quelque chose qui n’existe pas c’est un musée et il se demande pourquoi alors qu’on change tout pourquoi on a pas de musée et il dit que ça serait intéressant parce que ça rend le passé témoignage silencieux et éloquent des tourment humain et l’idée que quelque part pour lui mais c’est ce que disait aussi carthche et vous l’avez dit tout à l’heure il y a aussi toujours le niveau de voyurisme le niveau d’intérêt il parle d’instrument de torture il parle de d’instrument de suicide de dernièrees lettres de suicid toute chose passionnante et sensible mais toute chose aussi qui a tire en repoussant et on l’a évidemment au carré au cube dans les musées de de guerre c’est aussi bien sûr ce qu’avait vu extrêmement tôt euh à Alain René ce qui est passionnant c’est ses notes pour le film Hiroshima mon amour alors évidemment avec toutes les strates entre la 2uxème la guerre mondiale et en France et à Hiroshima on peut évidemment faire beaucoup de choses mais il commence bien sûr le film commence comme vous le savez et il a commencé à réfléchir à ça par cette scène onirrique des deux personnages faisant l’amour en en même temps qu’il lui dit qu’elle a rien vu et qu’elle dit qu’elle est allée au musée qu’elle a vu les gens dans les rues et il continue à lui dire qu’elle a rien vu et ces textes de de de de de René qui date de 57 donc avant qu’il se mette à filmer le à filmer euh le le le film alors qu’il connaît bien sûr très bien déjà le le le le scénario de de de Marguerite Duras en pour nos objets aujourd’hui je trouve particulièrement euh passionnant mais ça ça existe depuis très longtemps on le voit aussi euh pour la la Première Guerre mondiale donc voilà l’exemple de la cathédrale de reins que j’ai j’ai prise à travers cet horrible tableau de de roche grosse avec Sarah Bernard ça la qualité artistique n’a aucun intérêt mais bon c’est une une une une réflexion sur comment utiliser la ruine de guerre la ruine de guerre est atroce mais la ruine de guerre peut permettre à se venger de se venger des ennemis dès la première guerre mondiale on se demandait si on allait euh reconstruire les les cathédrale ou si on allait les laisser dans l’état pour qu’ell soit ils soi fiché dans la terre de France que les ennemis avaient euh euh détruit et on a donc cette cette idée que les guerres finalement euh deviennent euh la la guerre continuée euh par sa représentation et euh vous avez ici des touristes britanniques croqués à à hypre en 1919 qu’il viennent bien bien habillés en touristes bourgeois euh dès la fin de la première guerre mondiale pour admirer les ruines d’une part ils admirent les ruines le côté romantique des ruines évidemment et ça ça fonctionne bien sûr et en même temps c’est une façon d’accuser les barbares allemands qui ne savent faire eux que que des des ruines et ça continue à travers le siècle pensez au dô d’Hiroshima par exemple qui a été dès le départ le lieu de l’accusation des Américains pas par les japonais c’est comme ça qu’il a été conçu et puis j’y reviendrai plus tard à Hiroshima on a fait tout le on a fait tout le toute la la tout le tout le temps jusqu’à arriver euh à l’idée que ce qu’il faut faire ce qu’il faut exposer c’est l’identité le visage le nom de chaque euh individu et le le musée d’Hiroshima euh avec le dô comme premier lieu et toute la toute la suite et un quai d’école parce qu’ils ont tout garder au fur et à mesure ils ne détruisent jamais euh les choses sauf dans l’exposition permanente qu’ils ont euh qu’ils ont euh euh changé euh le passage du site au musée euh et et quelque chose qui qui est assez frappant aussi pour la première guerre mondiale évidemment c’est ce qui est le plus euh plus fait j’ai mis à gauche ici un un site qui est le site de du cimetière militaire de Laurette vous voyez mal j’avais pas une bonne photo sur moi euh vous voyez mal l’anneau de la mémoire derrière je vais pas en en parler maintenant c’est pas c’est pas l’objet mais on voit les les les les deux façons à travers le temps d’exposer la mort de masse de façon extrêmement différente et à côté dans le musée militaire de de de Budapeste où ils ont une immense photo d’un d’un cimetière de d’austro-hongrois et puis une une une tombe qui a été apportée donc on on passe du site à l’intérieur du musée euh sans sans solution de euh de continuité alors pourquoi est-ce que les gens viennent en quoi ils sont regardeurs et en quoi on essaie de se réapproprier réapproprier quelque chose les les sites en gros ne bouge pas mais c’est la façon dont on on les remplit qui est intéressant alors je vais un peu offensé mais mes Chers Amis du Musée de l’Armée euh vous voyez l’année dernière l’été dernier il y avait ces grandes figures aux Invalides entré dans l’histoire vous voyez quelles figures ont été choisies pendant le le le même temps il y avait des des cérémonies j’ai choisi celle-là de soldats tués en Afghanistan mais il en a eu bien sûr pour les les victimes des des des attentats en en France par exemple et la la discussion de de nous c’était de en train de transformer le musée comment est-il possible que le musée s’arrête en gros à la deuxème guerre mondiale alors que l’histoire continue et que le musée comme lieu est un lieu où se passent sans arrêt ces cérémonies commémoratives et donc les les Opex mais aussi les les guerres de décolonisation vont maintenant apparten vir au musée non sans mal mais c’est maintenant c’est maintenant acquis euh mais ça n’empêche pas que on on continue à se à se à se battre et une conservatrice avait eu l’idée je trouve formidable de faire rentrer l’art contemporain l’art le plus grandemporin au musée de l’armée avec cette œuvre en particulier Dani Turner qui s’appelle pour Simon anaille vous voyez en plus le le le CLIN d’œil vert et blanc à l’envers est-ce qu’on peut avoir une place sans avoir de statut et vis vers ça moi quand j’ai vu ça dans le musée j’étais absolument enthousiaste mais pas du tout le représentant de la famille Napoléon très important au musée de l’Armée et dès que cette conservatrice a quitté les lieux malheureusement pour moi et bien on a remis Napoléon à la même place sauf que c’est Napoléon pour eux c’était ça l’objet sensible à gauche terur pour moi l’objet sensible c’est celui-là c’est quand même incroyable que c’est Napoléon de de Dreux ce soit Napoléon 3 donc c’est-à-dire Napoléon le Petit vous voyez l’intérêt historique artistique de ce genre de de représentation mais ça c’était beaucoup trop sensible donc il fallait passer il fallait passer à à à à l’autre je vais peut-être passer un peu parce que je suis trop euh longue euh dans ces musées de de sites euh très nettement il y a aussi euh très souvent une forme de militantisme euh une forme de militantisme et alors là forcément euh la la la la la sensibilité euh est offerte je veux dire aux visiteurs locaux ou aux visiteurs qui viennent aussi en militants et ça c’est un aspect qui m’a qui m’a beaucoup frappé en particulier en en Catalogne ce ce musée de mémorial de de de l’exil je sais pas si vous vous l’avez visiter dans dans tous vos vos musées il est il est vraiment passionnant mais il est totalement catalan alors c’est un musée sur la guerre la guerre civile espagnole sur l’exil sur la retirradin et tout est écr en catalan à l’intérieur donc le choix des cartels le choix des cartels le choix de la langue des cartels fait partie de ce qu’on attend de la sensibilité des visiteurs alors c’est écrit en anglais tout petit pour ceux qui savent pas le le catalan mais certainement pas en espagnol donc vous voyez que c’est ce genre de chose et ça ça existe depuis depuis très longtemps j’aime beaucoup ce ce texte qui coupé là de Canellis Canellis euh qui est un grand écrivain grec qui a passé son sa jeunesse comme résistant arrêté à à à matthausen et dans ses dans ses Mémoires qu’il écrit euh juste après la la la guerre euh il raconte combien ça va venir un musée mais un musée à à la gloire de la euh de l’ASSS et il est il a un humour absolument incroyable quand on pense qu’il a passé 2 ans dans ce euh dans ce camp euh Mata n’est pas le plus grand ni les plus élèbre des camps mais grâce à son architecture très caractéristique il est considéré comme l’un des meilleurs exemples de ce style et hélas le nom de l’architecte nous est inconnu je vous je vous conseille vraiment ce ce ce texte pour réfléchir au 4e degré et avec beaucoup d’humour euh à ce qu’est euh un musée euh sensible dans un lieu sensible qui montre euh qui montre euh des choses sensibles j’ai mis à côté une une photo de prise par DSS de la la fameuse carrière de de de de de mataosen qui se trouve aujourd’hui dans le musée de site bien sûr de de de mataosen cette cette idée donc des des endroits qui sont à la fois sit et qui sont en en même temps devenus lieu lieu d’exposition et donc cette espèce de mise en abîme euh de la la sensibilité à tous les niveaux depuis le moment où euh le le le conflit ou le génocide s’est déroulé euh jusqu’au moment où euh quelqu’un vient euh visiter ce ce ce musée on peut le décliner dans dans tous les sens donc je vous ai pris quelques exemples celui-là j’ai trouvé vraiment intéressant parce que c’est de nouveau le le mélange de de l’art contemporain et d’une vieille structure de mémoire euh et personnellement c’est ce que je trouve le plus intéressant euh que des que des artistes les les les plus contemporains qui savent ce qu’ils font viennent s’installer dans des endroits particulièrement sensible pour reprendre ce ce ce ce ce mot et donc là vous avez mic oagon qui était l’année dernière dans la crypte du Mémorial de la Choa et donc il a mêlé son génocide celui des Arméniens à celui des des Juifs mais ils n’ont pas hésité et je sais pas s’il y a quelqu’un du Mémorial ici dans la salle mais c’est je trouve que c’est particulièrement courageux de leur part de mettre des œuvres très contemporaines au cœur du Mémorial c’est-à-dire autour de la de la de la flamme du déporté inconnu et euh on on retrouve cette même idée dans beaucoup de de de de cand internement alors je suis désolée c’est un peu ma spécialité du moment donc vous allez peut-être en voir un peu trop euh mais je trouve intéressant chaque fois ce ce ce ce mélange au au 1000 ils ont fait le choix de garder entièrement la la la la tuilerie qui servait de de camp alors que à à à Drancy c’est un bâtiment entièrement moderne mais ce bâtiment entièrement moderne va refléter euh vous le voyez en bas va va va refléter le le camp de Drancy c’est-à-dire les bâtiments de la cité de la de la Muette et et donc de façon intéressante parce que quand c’est sensible et bien ça touche des sensibilités adverses et récemment ce n’est pas le camp de la Muette qui a été attaqué c’est le musée moderne c’est-à-dire le reflet et euh on a jeté des des pierres dans les glaces qui reflétaient le musée et donc euh c’est c’est lui qui a été attaqué et donc on on voit bien le comme comme tu le disais clairire le le déplacement de sensibilité euh il y a quelques années c’est la cité qui aurait été attaquée bien sûr mais plus maintenant c’est le musée parce que pourquoi parce que d’une part ça reflète bon évidemment mais aussi parce que c’est là que sont les documents montrés c’est là que qui est l’explicite citation de ce qui s’est passé dans la dans la cité de la Muette devenu le le le camp de de Drancy on le voit au cœur de de de varseville aussi Qui est qui a un très bon exemple et si je parle des des des des bâtiments je n’oublie pas mon mon objet de départ qui sont les objets mais ça me paraît très important parce que le choix du bâtiment pour exposer est déjà entrer dans la sensibilité voyez à gauche vous avez la prison paviaque qui est la grande prison de de torture principalement pour des résistants polonais non juifs mais il y a aussi des résistants juifs qui qui ont été torturés là-dedans et donc c’est un musée un peu classique je je dirais et à côté le musée ultra moderne Pauline le musée des Juifs de Pologne qui est un musée placé sur un espace qui est totalement qui est é totalement vide puisque le ghetto a été totalement rasé c’était le le l’anniversaire de la révolte de gueto de varseville hier et avant-hier et la l’ouverture la grande ouverture la grande baie de ce de ce bâtiment assez assez extraordinaire est une ouverture qui dit on raconte l’histoire des Juifs de Pologne on raconte une histoire ouverte sur le monde ils ont été éit là depuis des siècles et des siècles on ne raconte pas seulement le moment où on a voulu les les exterminé et je passe aussi ça donne finalement euh sur ces musées de sitite ou pas aux États-Unis ça risque pas d’être un musée de de site évidemment pour le le Musée de l’Holocauste de Washington mais avec des des proclamations et le musée ici se fait pédagogue de la sensibilité qu’il expose et pour la sensibilité de ce donc ces grands panneaux sont partout dans le musée et ils sont devant aussi un never again think about et cetera et puis avec toujours cette idée que l’histoire et la mémoire j’y revient on sait pas très bien la différence est-ce que la mémoire a le pouvoir de changer le le monde dit-il et euh il compare euh là des des des des des déportés avec un un un un Rwandais on parlait de de sensibilité post-coloniale ce qui est très très très frappant aujourd’hui on en a mout exemple que faire euh des objets qu’on qu’on déboulonne euh est-ce que on va les les détruire et où est-ce qu’on va et c’était l’idée de mon de mon collègue David blight aux États-Unis qui est spécialiste de la guerre de Sécession il pense qu’au contraire il faut les mettre dans des musées donc les les musées réceptacle de de de de statut dont on ne veut plus parce qu’ils sont très sensibles ici c’est le marchand d’esclave de de Bristol Colson et depuis quelques quelques mois j’ai pris ça sur internet je suis pas encore allé voir ce ce musée la sculpture qui avait été jetée dans le dans le dans dans le fleuve a été récupéré elle est taguée elle est en très mauvais état elle reste en mauvais état mais elle est devenue un objet de musée recontextualisé dans Black Liv matter et pas du tout dans l’histoire de l’esclavage donc elle a elle a changé d’objet euh et c’est le musée qui qui l’expose et alors j’en viens et pour finir à ce qui est à l’intérieur j’en viens donc au au aux collections et pour les collections personnellement j’ai j’ai toujours trouvé très très très très fertile l vistros qui parle des archives comme historicité euh et donc l’archive comme l’archive comme objet et donc évidemment c’est c’est directement ce qui nous intéresse c’est pour pour ceux qui sont qui qui ont peut-être fait l’exposition mais en tout cas ceux qui l’ont vu l’exposition brancouzi en ce moment à à beauour et tout à fait typique de cela il y a beaucoup plus d’archives que d’œuv de brancouzi et c’estit on nous invite à une réflexion sur la sur la façon dont les les les HES ont été créé avec du sensible d’ailleurs plusieurs fois le procès bien sûr extrêmement célèbre mais aussi la la façon dont il a accepté de de de faire le le monument au mort de sa de sa ville de de de de targudu et donc tous ces tous ces objets euh sensibles euh sont euh mis en exerg selon je dirais aujourd’hui dans les grands musées de société euh par euh la volonté des muséographes des euh sociologues des historiens des anthropologues qui les organisent et euh le fait que tous ces tous ces grands musées et désormais des des conseil scientifique et scientifique au sens euh au sens noble du terme euh cela veut dire que le le le fond de la réflexion je pense qu’ aujourd’hui il n’est quand euh nous on a formé un conseil scientifique euh à l’Historial de la Grande erre il y a 30 ans euh on était à peu près le le le le seul musée de de société hein de un petit musée en plus qui avait un conseil scientifique et dont les dont les les avis étaient prépondérants sur les autres euh sauf les financiers parce que ça c’est un autre autre point de vue qu’il faut quand même pas tout à fait oublié et euh aujourd’hui ça paraît même impensable qu’il y ait pas un conseil scientifique donc il faut bien voir que ces objets dis sensibles à l’intérieur de bâtiments soit qui sont des bâtiments de site comme ceux que je viens de vous montrer soit qui sont des bâtiments nouveaux accrochés au site ou ou ou pas sont aujourd’hui dirigé je dirais de l’intérieur par par ces euh professionnel et ensuite mis en musique d’une certaine façon par les les muséographes et à l’Historial c’est c’est c’est c’est vraiment comme ça que ça a été conçu avec l’idée que le visiteur fait partie des choses par exemple on a la guerre au centre dans ces fosses tranchées et les sociétés en guerre autour et les visiteurs font le trajet avec leurs pieds avec leur le leur cerveau entre les deux et ils refont ce qu’on a fait pendant la guerre les les les le le front et l’arrière le le le front de l’avant ou et le front de de l’arrière j’ai pris l’exemple des gaz parce que les gaz c’est vraiment devenu le le le topos des musées de la Grande Guerre et ça pose aussi le le le le problème des des des des topoil ça pose le problème que ça devient un peu des objets valises euh si je peux m’exprimer ainsi vu que pour la deuxième guerre mondiale c’est vraiment ce qui est euh l’objet donc il faut faire attention aussi que l’objet euh sensible euh ne soit pas trivialisé et c’est ça malheureusement qui peut qui peut arriver alors je vous ai pris un certain n d’exemple je vais passer très vite pour vous montrer que dans n’importe quel de musée de la de la de la de la Grande Guerre il faut avoir du gaz d’une façon ou d’une autre et l’avantage du gaz c’est que ça permet de parler des femmes donc ça permet de genrer puisque c’est les femmes qui tournent les obus dans tous les pays là j’ai pris l’exemple de de Budapest encore parce qu’il est particulièrement bien bien fait le musée militaire de Budapest et puis en face le musée canadiien de de de vimi voyez le gros auus à gaz et la femme derrière donc comme ça on on on va vers deux sensibilités à la à la à la fois bon ça c’est aussi très ancien et je crois que la la la force des objets sensibles et en particulier des objets artistiques euh c’est que ça redonne de l’historicité c’est ce que dit euh c’est ce que dit euh les vichros et il a il a parfaitement euh il a parfaitement raison voici ici George gros avec ses ses ses Christes qui portent un masque à gaz euh il y a pas besoin de plus de détails et puis euh le le gaz c’est aussi le lieu du pacifisme de l’antimilitarisme du culte de la victime qui nît à ce moment-là et euh voilà ici le le musée de l’antiguerre de de Friedrich à Berlin vous voyez que le gaz permet absolument toutes les déclinaisons sur les sensibilités face à la guerre depuis la première guerre mondale jusqu’à aujourd’hui mais alors quand ça se gâte c’est quand au New York Jewish heritage ils font une expo achwitz évidemment tout le monde sait que achwitz ça finit par le cyclone 2 et bien ils osent montrer dans deux vitrines à côte le gaz allemand de la première gerre mondiale masque à gaz de la première gerre mondiale allemand bien sûr il y a que les Allemands qui ont utilisé le gaz à côté de de de canette de de Cyclon de Cyclon et ça c’est absolument intolérable donc vous voyez quand on on on instrumentalise la la l’histoire pour arriver à à toucher la la sensibilité au mieux là on arrive à des à des choses qui sont euh vraiment pas euh vraiment pas recommandable je vais passer tout ça parce que c’est trop long et euh je vais euh m’arrêter euh sur euh la façon dont on peut essayer de représenter un génocide et j’ai pris et l’exemple de la euh Choa et l’exemple des des toutsit du du Rwanda vous vous verrez vous verrez pourquoi euh ce qui paraît très important au cœur de la réflexion sur les les génodes c’est que les enfants sont au cœur les enfants et les mères qui porte les enfants dans la mesure où il faut que ce peuple disparaisse de la terre quel que soit ce ce peuple et donc dans la façon d’exposer cela et bien euh évidemment pratiquement à travers le monde de de de de de Sydney à l’Argentine il y a des des des enfants au cœur et euh un des des plus beaux exemples ne soyons pas trop franco-français mais c’est celui du du Mémorial des enfants de Natacha nissic au Mémorial de la de la Choa et Natacha Ness dit elle-même qu’elle a voulu montrer l’éphémère de ses viill brisé et je crois que l’idée de l’éphémère c’est quelque chose qui est très important parce que quand on montre on laisse et donc c’est pas éphémère ça reste pour toujours et donc il faut euh à ceux qui exposent ou ceux qui qui créent une exposition dans le dans le cas de de Natacha il faut arriver à faire passer l’éphémère parce que ces enfants n’ont vécu que 3 mois ou 6 ans euh parce qu’ils ont été exterminés mais on les montre aussi euh tels qu’ils étaient vivants parce que évidemment c’est pas c’est pas la mort que l’on montre et ça je crois que c’est vraiment au au cœur de de l’idée du du du sensible c’est faire passer quelque chose qui s’est passé à un certain moment très rapidement et qui va rester devant nos yeux devant nos sensibilités pour reprendre l’autre sens très très longtemps et à côté vous avez le même exemple à à à Kigali alors eux ils ont choisi de faire des très grandes photos elles sont pratiquement comme dans des vitraux d’église c’est ils sont ils sont et a Siné ils ont fait exactement le même système on a l’impression on’est dans une chapelle ardente pour ces enfants ces enfants assassinés ce qu’ils font aussi ou ce que nous faisons j’en fais quelquefois par partie c’est de retrouver des des objets qui ont été faits par ceux qui sont passés par là et là à Melbourne par exemple il y a une immense maquette du du camp de Treblinka qui a été fait par un survivant lui-même qui l’a modelé qu’ a travaillé pendant des années et tant qu’il était vivant il venait dans le musée de Melbourne pour expliquer ce où il avait été évidemment il c’est un membre des zender commando qui avait survécu ce qui n’est pas très pas très fréquent et euh et vous voyez c’est pratiquement mais il avait aucun sens de l’histoire de l’art c’est pratiquement de l’hyperréalisme et ça et c’est là euh aujourd’hui on mettrait ça sans explication on dirait non mais ils sont complètement fous de d’oser montrer des des des des des cadavres en train de de brûler comme ça là c’est un autre qui fait la même chose même chose pour le le musée militaire de de de de cracoville qui est le musée militaire le plus militaire que je connaisse il y a que des armes bon j’en ai pas parlé aujourd’hui mais ça peut aujourd’hui dans le monde pacifiste dans lequel on vit montrer des armes ça peut être difficile mais ça les gêne pas du tout en revanche un de la des rescapés a fait cette maquette où l’on voit un il s’agit de de Polonais envoyé au goulag donc on voit un garde de russe en train de de de de regarder un un un un chien dévorer un un un un Polonais prisonnier qu’il vient de qu’il vient de tuer euh c’est c’est une scène d’ d’une horreur absolu moi j’étais au milieu toutes toutes mes armes qui m’intéressent pas beaucoup faut dire j’y comprends rien je connais rien mais j’ai vu ça tout d’un coup et là j’étais absolument alors j’étais venu visiter ce musée militaire parce qu’il fallait bien et là tout d’un coup j’ai j’ai j’ai vu tout toute l’horreur m’a m’a m’a saisi et euh c’est pour ça que c’est c’est intéressant de voir comment les gens fonctionnent eux ils ont simplement vu que c’était une accusation des Soviétiques donc ça leur allait très bien ils ont pas vu tout ce que ça tout ce que ça a apporté alors il y en a qui voi évidemment ritipan qui a fait confectionné par un par un artiste Cambod s ses maquettes puisqu’il avait images manquante il ne pouvait pas montrer l’horreur précise desekmer rouge et désormais toutes ces toutes ces maquettes qui ont été utilisées pour le film appartiennent à son à son centre à à pnonpen et sont des pièces de musée donc on on est passé de la reconstitution pour un film des horreurs rouges dont on n’ pas d’image à euh à pièce de euh musée et puis euh dernière dernière chose sur ces euh objets euh la façon euh dont on dit la vie ou la vie ou la mort et euh est-ce qu’on va jusqu’au corps ou pas euh c’est ce qu’on va voir maintenant dans dans une euh conclusion euh je vous parlais tout à ur du musée d’Hiroshima le musée d’Hiroshima s’est totalement transformé dans ces dans dans ces dernières années et il est devenu euh ce qu’ils appellent des biographies de l’inconnu et les biographies de l’inconnu ben ce sont des objets de famille ils ont demandé aux familles d’Hiroshima d’apporter des des des des choses donc vous avez un un tricycle par exemple ou des des uniformes d’écoliers et et moi ça me fait penser à cela que vous connaissez bien évidemment j’ai piqué chez vous les les Cellé judiciaire et en particulier à la à la machine à écrire des rgiaac parce que la machine à écrire desgac bien sûr c’est un objet il est préfet je sais pas si tapé lui-même à la machine mais en tout cas c’est un objet qui est un objet je dirait neutre mais c’est pas un objet neutre parce que c’est celle d’érigac pour les enfants d’érigac pour la femme d’érigac ben c’est sa machine à écrire et donc ce qui est un objet neutre devient un objet de famille et et donc on peut pas avoir des objets mémoir et des objets ressources comme on le dit un peu un peu trop facilement parce qu’il faut bien classer les choses en fait tous les objets sont des objets mémoir et tous les objets sont des objets ressources et c’est pour ça que ça se ça se complique un peu et j’ai mis en face à ça la une machine à écrire avec des lettres en Yidish le le monde Yidish a été interrompu mais il il reste cette machine à écrire euh par exemple dans dans le musée de de de Varsovie alors ces objets hyp sensibles peuvent devenir stéréotype j’en j’en parlais tout à l’heure euh pas de musée de la Choa sans wagon et sans Valis euh sans chaussures euh a aussi euh et ces stéréotypes finissent par casser la sensibilité euh on finit par par se dire bon ben je vais voir des valises et alors euh et je crois que le le bouquet final c’est c’est Gurs qui sont vraiment très forts pour faire des choses bizarres ils ont fait des valises en ciment le long de leur de leur de leur de leur euh trajet euh donc là on a on réinvente un objet sensible qui est devenu un stéréotype quand c’est trop c’est trop alors là c’est Riga le l’étoile jaune bon c’est le musée du du du du ghto donc hyper sensible au au carré vous voyez les les le peu de vêtements qui qui reste on les a choisi rayer le matelas est rayé il y a les valises et il y a les étoiles jaunes donc là la sensibilité du de celui qui qui rentre et forcément et forcément émoussé or il y avait en effet des vêtements rayés mais pas à ce moment-là pas dans le geto de toute façon les Juifs de Riga ils ont tous été assassinés euh dans devant des des des des fosses euh fusillé devant des fosses il y a pas eu de juif de Riga peut-être un un parmi des des centaines de milliers qui est passé dans un camp où il pouvait pas porter un uniforme rayé donc c’est totalement faux historiquement et en plus ça tue la la sensibilité réelle devant l’horreur que c’est d’être entassé dans un getto dont on sait que jour après jour on va vous envoyer à la mort parce qu’ils savent très bien que on vient les prendre par paquet de 1000 et de000 pour les pour les fusillers donc c’est là c’est ça ça tue absolument tout personnellement et j’y reviens je pense que c’est vraiment aujourd’hui dans la sensibilité d’aujourd’hui l’art contemporain qui peut sauver les choses voilà un exemple à à à rsalt une une photographe collectionne d’abord des objets qu’elle trouve des objets rouillé puis elle les photograpie et on on les expose comme ça et j’aime particulièrement l’exemple de de de de Nejjar avec ses ses reliurs au meurtre de Mass vous avez les cailloux d’Auschwitz et puis ce mouchoir Bataclan j’espère que vous pourrez en le récupérer pour le musée mémorial du terrorisme qui qui est vraiment tout à fait remarquable alors et je conclurai là-dessus que faire que faire des dé cors et euh j’ai vu encore au musée du quai r lit quand je suis allé voir l’exposition Mexicas il y a il y a quelques jours vous voyez toujours la même le même avertissement les offrandes présenées dans cette salle sont susceptibles de heurter la sensibilité du public et il s’agit bien sûr des des offrandes de de corps mais quand c’est pas des offrandes qu’est-ce qu’on qu’est-ce qu’on on fait euh Vassily Grossman le raconte très bien pour treblina la seule chose qu’il voit c’est des fragments d’ses des dents divers objets des des papiers quand quand il arrive alors comment cela on le montre alors en général on le montre pas tout simplement il y a un pays qui fait exception c’est le Rwanda au Rwanda ils ont décidé dès l’origine qu’ils allaient montrer ils le montrent de plein de façons en particulier par leur guides de de site ou de musée ou de musée cite vous voyez celui-là bcer qui a une sacrée cicatriste il disait lui-même je suis le guide parce que je peux le faire mais il peut aussi le montrer donc il est lui-même l’incarnation vivante du génocide des des touts il le montre aussi par les corps c’est une autre de nos disputes d’ailleurs décidément on se dispute beaucoup quand on visite des musées euh et euh vous avez ici exposer euh à à à droite euh un un un un corps qui a pris un coup sur la tête c’est en doute comme ça qu’il est mort mais on voit aussi qu’il a ses bras comme ça donc il a une position d’orant pour demander à à son exécuteur de l’épargner et ce qui est aussi ici au au au au cœur du du du du génocide qui me paraît très très intéressant c’est que c’est des des des os qui ont été réparés c’est-à-dire que quand ils avaient droit à la vie c’était pas un peuple qu’il fallait faire disparaître de la terre et bien on les soignait et désormais on les a assassiné et donc la différence entre un être humain et un assassiné dans un génocide par cette réparation de l’os me paraît absolument fondamental même si c’est pas facile de circuler là-dedans vous voyez cette cette sœur qui descend au fin fond de cette présentation et absolument horrifié de voir les vêtements des assassinés de voir les les objets familiers les objets quotidiens un peigne une pipe alors ce peigne et cette pipe en dehors de cet endroit mais ça serait un peigne et une pipe et là bien sûr c’est le métaphore pour l’assassinat c’est tellement insupportable que pour les touristes internationaux on fabrique un vrai musée où tout est propre tout est asceptisé parce que on pense que la sensibilité des des visiteurs serait ne pourrai pas supporter ce qu’on voit et ce qu’on sent dans les les autres musées alors on en profite aussi pour faire euh de comment dire de l’instrumentalisation euh vous avez ici une carte d’identité qu’il y a absolument partout dans tous les dans tous les musées au au Rwanda et dans tous les musées qui parlent du Rwanda ailleurs euh à Paris dans les exposition actuell jusqu’à Mexico au musée de la tolérance où vous avez ces cartes d’identité avec le mot de toutsi qui apparaît quand les autres sont barrés et au Musée Mémorial du des gnocid à Kigali on le met en en regard d’un carte d’identité j de l’Allemagne de l’Allemagne nazi et bien sûr c’est pour dire nous aussi on est dans un vrai génocide p c’est que il lutte aussi et le musée sert à la lutte politique et à la lutte de reconnaissance et il sert d’autant plus à la lutte de reconnaissance et voilà côte à côte Papon en procès donc les Français ça collabor et à côté bien sûr miteran et abana pardon donc les Français ça collabore toujours c’est logique hein c’est les c’est euh c’est les mêmes et l’instrumentalisation je dirais gentiment est presque presque vraie ici euh je ne pouvais pas quand même ne pas parler de dessin de de de presse ici donc je je conclurai par cela sur le sur le sur le manda et euh vous voyez dans les dans les dans les deux cas c’est dans Charlie hebbdo Charli hebbdo qui se disait déboussolé par le génocide des touts du Rwanda et vous avez à gauche un guiduche avec miteran reconnaissable son chapeau et son écharpe bien sûr et à côté la couverture de de de ris après les attentats de Bruxelles c’est pour ça que vous avez le le drapeau belge qui est aussi bien sûr celui de l’ancienne puissance coloniale ris c’est un très très très bon en histoire il le montre une fois de plus et il joue sur le papa hé chanson de strobaer avec Papa hé et les morceaux de les morceaux de de corps dans dans dans tous les sens et donc il respecte ce qu’on dit au Rwanda les corps parlent c’est tout à fait juste et il y a procès dans les deux cas c’est pas les mêmes qui font les procès euh et donc on a on a euh cela et puis euh bon j’aime beaucoup cela de de de chapate au moment euh de la la destruction des des différents musées de de Baghdad le l’islamiste qui dit j’avais jamais été au musée mais je trouve ça génial ils se sont bien amusés à tout à tout détruire je vous ai dit que j’avais j’allais conclure ainsi mais en fait j’ai une autre conclusion j’ai choisi de conclure par l’Ukraine j’ai choisi de conclure par l’Ukraine parce que depuis l’origine du de la de la de la guerre en février 2022 immédiatement euh les conservateurs de musées Ukrainiens en particulier euh mais d’autres aussi ont vu euh les expositions sur la guerre comme la continuation du champ de bataille alors c’est quelque chose que je vous ai montré tout au tout au long euh mais alors là c’est d’une pour l’Ukraine c’est d’un c’est d’une force absolument euh incroyable donc ils ont fait plusieurs expositions mais celle-là qui est la plus importante s’appelle l’Ukraine crucifiée et euh alors j’y suis pas allé malheureusement donc j’ai j’ai les photos sont pas très bonnes euh on voit une étoile russe dans laquelle se trouvent des des bottes prises sur des des des des des soldats et là c’est un un un tableau qui se trouvait euh dans une dans dans une église et qui a été qui a été blessée si l’on peut dire par les les tropprus avec dessous le le président Zelenski toujours aujourd’hui donc quelquefois le plus sensible est dans sur les écrans quelquefois il est hors des écrans il y a aussi tout un jeu là là-dessus que je pense nous pourrons aborder dans le le reste du le reste du du du collocque et euh aussi ce ce passage de du musée à la guerre et de la guerre au musée vous avez à gauche euh des hérissons euh qui datent de 1941 qui était dans un musée de la guerre à Kiev et qui ont été au à KIV et qui ont été ressortis euh pour euh dans les rues de kive au moment où il pensaient que les les les chars russes pourraient arriver jusque dans la la capitale ils étaient pas loin puisqu’ils étaient à boucha et à côté un un hérisson qui trouve sa place de toute façon euh naturelle dans le parcours 2è guerre mondiale du musée de l’Armée à Paris et bien sûr je ne pouvait pas ne pas montrer cette œuvre de Mirian KH qu’elle a fait en 2007 qui s’appelle fuck abstraction en en 2007 donc contre les crimes en Irak et qu’elle a repris en 2022 après les crimes de guerre russes à à bcha euh et donc ça représente l’Ukraine violenté bien sûr avec cette fation forcée donc on on en vient l’autre exemple de sensibilité que je n’ai pas abordé ou à peine dans dans cette qui est la sensibilité sexuelle et euh ce qui n’a pas manqué l’œuvre a été attaqué euh donc l’année dernière à Paris je trouve qu’elle a été très bien attaquée elle étit doué le le le terroriste et elle est maintenant comme ça elle a décidé elle-même d’ailleurs que en tout cas pour le moment elle va pas restaurer son œuvre elle est comme ça à double à double vision mais il faut pas croire que les les les Russes n’ai pas de sensibilité voilà ce qu’ils exposent en même temps dans leur musée une peinture guerrière pompière extrêmement classique où on voit des des aides qui apparaissent ici ou là et bah si vous n’êtes pas content voilà ce que je vous propose [Applaudissements]

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