Enseignement 2023-2024 : Les littératures du réveil. Pour une histoire médiévale de la conscience politique
    Séminaire du 04 juin 2024 : Des Dialogues pour débattre. Une saisie des enjeux politiques dans l’Église

    Intervenants :
    Émilie Rosenblieh, Université de Franche-Comté
    Jean-Baptiste Brenet, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

    Retrouvez les enregistrements audios et vidéos du cycle et son texte de présentation :
    https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/seminaire/les-litteratures-du-reveil-pour-une-histoire-medievale-de-la-conscience-politique

    Chaire Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle
    Professeur : Patrick Boucheron

    Retrouvez tous ses enseignements :
    https://www.college-de-france.fr/fr/chaire/patrick-boucheron-histoire-des-pouvoirs-en-europe-occidentale-xiiie-xvie-siecle-chaire-statutaire

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    [Musique] [Musique] bien bonsoir à toutes et à tous nous entamons la dernière séance du séminaire Patrick c’est déjà fini pratiquement hein commencz à peine à à s’éveiller voilà qu’il faut retourner à la nuit noire sans sans éveil possible mais j’espère queon se retrouvera dans quelques temps alors une dernière séance qui nous ramène en fait dans j’allais dire le le giron de l’Église et qui nous ramène parce que finalement depuis deux séances nous avons senti l’église revenir comme un refoulé hein la séance sur les états de conscience avec Jean-Claude Schmidt et marlè Bégin et puis aussi l’histoire empêché de l’homosexualité amoureuse dont nous a parlé Damien Boquet avec le contrepoint par la suite de zrinka styjac alors un retour du refoul en même temps pas tout à fait en réalité parce que euh ce n’est pas de cette église du 12e 13e siècle dont nous nous allons parler c’est-à-dire celle du triomphe grégorien de celle qui impose en apparence sa sa norme à la société sans débat possible mais d’une autre église celle du 14e 15e siècle celle du chisme et des conciles pour la résoudre en partie et une église qui est fracturée et d’une histoire de l’Église qui est en partie empêchée également empêcher dans la mesure où finalement les conciles du 15e siècle ouvrent sur une expérience politique qui n’a pas réellement de continuité ou qui va être entravé par le triomphe de l’absolutisme pontifical alors pour parler de cela nous avons invité tout d’abord Émilie rosembli qui est maître de conférence en histoire médiévale à l’Université de Besançon et qui se trouve cette année en congé de recherche à l’Université parien et c’est une une spécialiste précisément de cette expérience politique que fait l’église au au 15e siècle de l’expérience des assemblées hein et en cela on peut dire que l’Église au 15e siècle rejoint l’expérience parlementaire qui a caractérisé l’Europe à partir de la fin du 13e siècle et du début du 14e siècle en retard par conséquent à cette expérience alors même que certaines pratiques d’assemblée dans l’église avait préparé cette expérience parlementaire et une église qui à la faveur de cette expérience politique et bien retrouve d’une certaine manière la voix du du débat de la dissidence religieuse et et politique et Émilie rosembli va nous parler de la place du débat dans cette église mais aussi du débat pour faire débat en réalité puisque elle va s’intéresser au fait que dans l’église même parmi les auteurs qui par parle du chisme et puis surtout des des conciles par la suite et bien ils adoptent la forme du débat pour faire avancer leurs idées avec de monstres sacrés ici que convoque Émilie rosembli he Enéa syvio Piccolomini et Nicolas de Cuse également alors en contrepoint nous avons invité Jean-Baptiste Brenet qui est lui professeur de philosophie à l’université pari alors vous allez me dire que fait-il ici puisque lui-même le reconnaît en off il est à côté de la plaque par rapport à à CESD débats en réalité pas complètement puisque il a travaillé beaucoup sur Averoes sa thèse portait sur la réception d’averoes chez certains auteurs latin donc du à partir du du 13e siècle et puis c’est un spécialiste ce qu’on pourrait appeler la jonction la translation la communication entre des mondes deux mondes de philosophi or on avait envie de casser un peu le solipsisme latin de cette église certes déchirée mais qui fait toujours église et qui donc fait masse en quelque sorte au au 15e siècle et pour casser un peu cette cet enfermement latin d’autant plus que étant moi-même spécialiste de la Castille je n’oublie pas que finalement je tense à considérer que les les premières œuvres politiques ou qui ouvr vers la science du gouvernement pour la Castille ce sont des traductions traduction du kalalilbdim traduction du SC des Bar qui donne à la littérature doctrinale castillane et bien cette cette touche orientale qui fait sa différence jusqu’au début du 14e siècle et une littérature dans laquelle on retrouve souvent le motif de la nuit de l’éveil ou de l’endormissement empêché et Jean-Baptiste Brenet est là aussi parce que finalement sa réflexion sur la nuit le réveil et la veille a devancer en quelque sorte ce séminaire et et je pense en fait à la publication de la conférence qu’il avait donné au banquet du livre de la grâce en 2022 qui a été publié dans la collection des petits jaunes de Verdier sous le titre demain la veille et Jean-Baptiste Brenet qui n’est pas à côté de la plaque écrivait ceci la veille est demain elle vient après la nuit elle en sort de telle façon que si l’on veut saisir ce que veiller veut dire il s’agit de comprendre ce qu’est la nuit dont la veille précède et immédiatement je donne la parole à Émilie rosembl pour sa conférence merci je remercie Patrick Boucheron et François Foronda de leur invitation mais surtout de leur confiance c’est en étudiant pendant mes congés les débats parlementaires dans l’église mes congés donc c’est en étudiant pendant mes congés les débats parlementaires dans l’église au 15e siècle que j’ai lu quelques dialogues quelques songes et c’est ainsi que je rencontre le questionnement du séminaire ce sont ces lectures que je souhaite partager avec vous et je remercie Jean-Baptiste Brenet de discuter ce travail la nuit médiévale des prélats docteurs et clair était-elle entrecoupé de réflexions inquiètes sur l’église sans doute les préoccupations ne manquaient pas repli de la chrétienté sur l’Europe chisme avec les Églises d’Orient conflit politique au sommet de l’église entre deux voire même trois papes durant 40 ans puis à nouveau dans les années 1440 pour ne rien dire du quotidien la défense locale des droits juridictionnels y a-t-il eu pour autant une littérature de réveil dans l’Église latine au 15e siècle les clairs médiévaux ont-ils fa dans leurs écrits de s’endormir pour mieux appeler au réveil de l’institution à cette question on pourrait d’abord être tenté de répondre non si l’on prend l’exemple du songe du vieil pèlerin cette œuvre qui est sans doute le le songe politique le plus le plus emblématique le plus exceptionnel du Moyen-Âge ce songe a été composé à la marge de l’institution par un Philippe de mésière certes retiré au couvant des Célestins de Paris mais toujours laïque à de rares exceptions près la pensée politique d’éclair sur l’Église n’a pas pris le détour du songe les choses avaient pourtant bien commencé au début des années 1370 avec le juriste bolognais Giovanni dalenano dont le songe a lui-même inspiré un juriste parisien sans doute Evrard de tréogon le songe du Vergier fut bientôt traduit en français pour le roi Charles V mais ces œuvres jumelles n’ont pas fait école et il faut attendre je crois le 29 mai 1453 et le choc de la conquête ottomane de Constantinople pour que le songe dialogé retrouve une pertinence politique sous la plume d’enéa Sylvio Piccolomini et de Nicolaus foncus ou en français Nicolas de CUS dialoguer enonge n’allait donc pas de soi pour réformer l’Église ou espérer la mieux gouverner pourquoi cela pourquoi y dialoguait-on si peu en songe pourquoi ne s’y endormait-on pas pour mieux appeler au réveil il faut d’abord dire que les clair médiévaux était maintenu en veille en éveil par la dynamique pastorale du salut mais aussi par l’indépassable réforme de l’institution eclésia ser reéformanda il faut toujours réformer l’Église selon la dage augustinien l’thos clérical impliquait à n’en pas douter un état de veille et de vigilance permanent une autre raison pour laquelle la voix du songe est resté peu emprunté réside dans l’intensité des débats qui se déroulaient en pleine conscience et en plein jour dans les institutions collégiales de l’église chapitre de moines et de chanoine université mais surtout concile et vous voyez ici une carte qui situe les principales assemblées de l’église à la fin du Moyen-Âge de l’Église latine on ne faignait pas de s’endormir pour dialoguer car l’on débattait en pleine conscience toute la journée pendant des mois pendant des années et parfois même des décennies pour résoudre le chisme et réformer l’Église c’est-à-dire à cette époque avant tout pour limiter la monarchie pontificale ces assemblées ouvraient des espaces politiques d’autant plus vif qu’ell rivalisait entre elles et c’est le cas des assemblées de bal et de Ferrard Florence dont il sera ici question ces assemblées favorisaient les expérimentations intellectuelles et la découverte de manuscrits anciens Clémence Revest a bien montré comment les humanistes ont situé au concile de Constance le mythe fondateur leur mythe fondateur le myth fondateur de leur communauté les auteurs ont donc écrit des dialogues où l’on débat en pleine conscience sans prendre le détour du songe ni éprouver le besoin de libérer la parole onirique je propose d’envisager ce que fait l’écriture dialogique en pleine conscience ou en songe à ces débats parlementaires pour se faire nous suivrons le parcours de vie et d’écriture d’enéa Piccolomini ce personnage est exceptionnel par le cheminement de sa carrière et peut-être surtout le foisonnement de son œuvre comme acteur il est passé du concile contestataire de bal où il a fait ses débuts au trône de Pierre auquel il a été élu à Rome en 1458 vous le voyez ici en train d’écrire coiffé de la tiare à trois couronnes le triirègne inventé par Boniface suite et il travaille ici il est représenté au travail en ouverture d’un luxueux manuscrit de sa propre correspondance c’est un auteur très intimidant par son œuvre sa culture savante et le le raffinement croissant de son latin et dans dans mes travaux antérieurs je travaillais plutôt sur des textes des années 1440 et là j’en suis venue aux années 1450 et les choses se compliquent incontestablement la sélection ici présentée de ces œuvres hein n’est pas du tout exhaustive et elle laisse notamment de côté le monument de sa correspondance deux textes nous intéresseront tout particulièrement en rouge le libel des dialogues composé à bal en 1440 et en bleu le dialogue sur un certain songe écrit à Sienne en 1453 1454 entre bal et l’Italie Enéa Piccolomini a servi le roi des Romains et c’est à sa cour en 1443 à 1444 qu’il a notamment écrit trois dialogues qui sont ici en violet le pentalogue l’histoire des deux amant et le songe de fortune et l’on retrouve là le le thème de l’amour il prend ainsi par ces trois textes congé de la cause conciliaire mais aussi de l’amour sensuel quelques années avant de devenir prêtre et évêque et de négocier le concordat entre l’empereur Frédéric II et le pape le troisième dialogue le somnium des fortunas le songe sur la fortune montre son ambition sa frustration son impatience de connaître enfin la fortune dans ses écrits Enea Piccolo mini dialogue avec un autre monstre sacré hein ce sont les mots de de François Foronda de la pensée humaniste Nicolas de CUS qui est son exacte contemporain lui aussi passé par le concile de Bâ et du concile de Ball à la Curie romaine tous deux sont d’ailleurs morts à 3 jours d’écart au mois d’août 14 64 l’un pape l’autre cardinal Nicolas de Cuse est un esprit polymate un auteur prolifique de traités mais aussi de dialogue son œuvre fait d’ailleurs l’objet d’un véritable culte savant des sociétés savantes lui sont spécialement dédié en Allemagne comme aux États-Unis d’Amérique comme Nicolas de Cuse Enéa Piccolomini à ses propres spécialistes et vous voyez ici quelques-uns de leurs travaux donc je me contente de citer leurs noms Claudia mertel Alessandro scaffi et Simona yaria emilyie o’bri et pour la France Serge stolf à qui l’on doit les quelques traductions qui existent en français mon intervention fera dialoguer Enea Silvio Piccolomini et Nicolas de CUS par dialogue et songe interposé et je vous propose de voir comment pour commencer la forme dialogique vos propositions de débat le dialogue est l’une des manières d’exprimer les débats qui travaillaient l’église des clairs engagés dans ces débats ont parfois fait dialoguer en plein jour des partisans de l’un et l’autre pape dès les années 1380 des chrétiens des églises grecques et latines ou alors des tenants de la dissidence hucite ou de l’orthodoxie chrétienne ces dialogues prennent sens par rapport au débat consciliaire pour préconiser la résolution du problème en concile et certains ont d’ailleurs été rédigés en marge d’une assemblée ces œuvres restent assez peu étudiées mais elle participe pleinement de ce qu’on a appelé la Renaissance dialogique au concile de bal quelques dialogues mettent en scène des personnages engagés dans les débats des acteurs reconnaissables par les lecteurs ou les auditeurs et cela me semble intéressant parce que cela crée un puissant effet de réel et cela politise l’œuvre ena Silvio Piccolomini en donne un très brillant exemple dans le libel des dialogues qui a composé entre juillet et décembre 1440 la datation est donnée par Simona yaria qui est l’éditrice scientifique du texte alors je je propose une traduction hein de quelques extraits et j’ai indiqué en gras les passages que je vais citer voici la fin de l’épitre dédicatoire qui s’adresse au recteur de l’Université de Cologne Johannes tincttoris Piccolo mini lui envoie je cite copie de son opuscule pour le convaincre que le concile est toujours à bal toujours à bal c’est-à-dire pas à Ferrare où le Pape l’a transféré pour accueillir l’empereur byzantin et le patriarche de Constantinople quel était l’objet de ces transferts d’assemblée il s’agissait de faire l’union de des églises latines et d’Orient pour mieux organiser la croisade l’Union des fois était conçu comme un préalable indispensable à une union militaire et donc une action efficace contre le sultanat ottoma dans ce prologue etéa Piccolomini nomme ses interlocuteurs il dialogue d’abord avec Martin Lefranc hein qu’il appelle mon collègue puis tous deux rencontrent je cite deux grands hommes revenants de la campagne Stefano cacia de Novar et Nicolas de CUS dissertant l’un l’autre de cette question que vous avez laisser dans le doute la question de savoir où est le concile légitime à bal ou en Italie la coexistence des deux assemblées a divisé profondément la chrétienté latine pendant 12 ans pardon je trouve plus ma feuille mais c’est pas grave si elle est là là voilà ça aide euh le pourquoi cette division profonde et bien parce que le concile de bal en est venu à se donner un pape Félix V dont d’ailleurs les trois débatteurs Enea Martin et Stefano étaient les secrétaires les quatre hommes dialoguent en marchant sur la rive du RIN à quelques distan de bal en direction de uningue s’il y a des connaisseurs ils ont quitté bal ces églises qui bruissent de délibération ces maisons et ses rues bondées par l’afflux des pères consiliaires et de leur suite ce geste de quitter la ville rappelle les dialogues platoniciens en particulier le Fèdre qui se déroule hors les murs d’Athènes nous dit Platon sur les grand chemin l’humaniste florentin Leonardo Bruni l’avait d’ailleurs traduite en latin dès 1424 et il avait lui-même à l’aube du 15e siècle mis en scène ses amis humanistes dans les dialogues composer un dialogue tendait en latin bien sûr tendait à devenir un signe de distinction intellectuelle parmi les humanistes dans le dialogue l’auteur réunit des débatteurs éloignés les uns des autres lui-même sillonnait l’Allemagne pour y défendre le concile à Cologne à Nuremberg et nicoladcus avait définitivement quitté bal pour rallier le pape ena piccoloini imagine un dispositif à la fois ingénieux et élégant que vous voyez sur le diaporama les débatteurs dialoguent deux par deux en des dialogues croisés seul le 14e et dernier dialogue réunit les quatre débatteurs en un quadrilogue mais cette fois-ci il s’agit d’un quadrilogue consensuel plus qu’unvectif nous ne sommes pas chez Alain Chartier une dissymétrie apparaît dans la composition de ce libel les échanges entre Stefano kacia et Nicolas sur la légitimité du sont plus abondants que ceux d’ENA piccoloini et Martin Lefranc qui porte sur la question de la rhétorique la place de la rhtorique dans la construction du bien commun ce qui est aussi bien sûr une question politique pour ingénieux qu’il soit ce quadrilogue constitue une inévitable réduction vocale par rapport à l’assemblée une schématisation de la polyphonie parlementaire alors à quoi bon l’écrire copère ce dialogue il réunit des amis séparés ce qui est déjà beaucoup mais il fait plus il permet de jouer à convaincre celui qui a quitté le concile et qui manque à la cause conciliiaère Nicolas de Cuse l’auteur met en scène sa conversion en ouverture du 14e dialogue nicolatcuse y reconnaît la puissante action du dialogue qui ne l’a pas seulement fait changé d’avis mais qui a changé son être et j’aimerais ici vous lire le début de la l’extrait que j’ai traduit en me priant stepphano que ce soit une inspiration divine ou autre chose l’intellect est changé et l’esprit est changé ce n’est plus moi qui vous parlait tout à l’heure déécrire le retour de Nicolas decuse à la cause conciliaire c’est remodeler le réel à l’inverse du choix fait en 1437 et Nea piccoloini n’est pas le premier à jouer à cela à prêter dans la fiction dialogique des opinions différentes de celles que tenaient les personnages dans la réalité dans ces dialogues Leonardo Bruni toujours lui l’avait fait pour Nicolo Nicoli Piccolo mini tise ici des liens intertextuels pour mieux marquer son appartenance à la communauté humaniste qui est aussi et sans doute d’abord une communauté textuelle il joue également avec le topose chrétien de la conversion en la en situant la conversion au cœur du dialogue et en cela il prend complètement le contrepsier de la tradition augustinienne selon laquelle la conversion chrétienne supposé précisément de renoncer au dialogue philosophique comme Augustin l’avait fait dans ses confession cheminement du corps cheminement de la pensée le dialogue agit sur les débatteurs leurs opinions et leurs choix politiques mais aussi leurs personnees leur carrière cette phénoménologie dialogique produit une nouvelle unanimité célébrée comme une victoire nous avons vaincu sexclame Martin Lefranc Enéa Piccolomini fait preuve d’une grande intelligence drama urgique pour amener les quatre débatteurs à se rencontrer et à échanger se reconnaître et se parler ces quatre débatteurs sont désormais réunis dans une même obédience celle de Félix 5 qui est désigné ici comme notre pontif et à la fin de l’extrait le le dialogue file la métaphore de la route à la fois celle que les débatteurs doivent em pour rentrer à bal mais bien sûr aussi le chemin de leur vie la résolution consensuelle du quadrilogue est en fait un rêve prix pour la réalité et peut-être sans doute une provocation adressé à Nicolas de Cuse or le libel des dialogues a circulé dans parmi les clair h manuscrits en sont conservés et son influence a été particulièrement vive dans les milieux monastiques du sud de l’Allemagne des milieux très engagés dans la réforme de l’Église où il a le texte a inspiré d’autres écrits dont je vous fais grâce elle cette influence a été durable elle a persisté après que l’auteur donc Piccolomini e rallié la papoté en 1443 après qu’il fut élu pape en 1458 et après qu’il eut renié spécialement ce texte en 1463 il le pape P a écrit une bulle pour abjurer ces erreurs consiliaires de jeunesse dans laquelle il nomme explicitement ce libelle voyons à présent comment le dialogue s’est imposé pour débattre et écrire les débats au concile de Ferrard Florence changeons de camp si vous le voulez bien non pas en suivant ena Silvio Piccolomini dans les années 1443 1447 mais dès 1437 avec Nicolas decuse donc nous verrons rapidement la réponse dialogué de Nicolas de CUS et nous évoquerons une la manière dont les débats consiliaires ont pu ont pu être pardon écrit de manière dialogique à la provocation d’enéa Piccolomini nicolascuse a répondu par un autre dialogue le titre est épouvantable je me je me lance quand même dans une traduction dialogue déduisant l’erreur des amédistes ce sont les partisans de Félix 5 des actes et de la doctrine du concile de bal c’était avant l’imprimerie he donc les éditeurs n’étaient pas là pour pour recadrer les titres il rédigea ce dialogue dans la haute Durin où il défendait la papotée entre février et mai 1441 l’édition du texte est dû à Eric mon qui se fonde sur quatre manuscrits et vous voyez ici la page de l’un de ces manuscrits euh c’est une copie extrêmement dense hein vous en conviendrez ça se voit même de loin et cette copie est de la main de l’auteur c’est ça qui est intéressant et cette densité textuelle est aussi les le l’effet la le résultat des pénuries de papier qui frappaient les les les les villes en particulier les villes consilières ce dialogue revient à un dispositif extrêmement classique he du maître dialogant avec son élève la hiérarchie des savoirs pose d’emblé la légitimité deugè 4 et du concile de Florence défendu par le maître et rejette la position de l’élève c’est-à-dire la dissidence du concile de ball et de Félix 5 sur ce dialogue je ferai deux remarques la première concerne l’influence de la pensée platonicienne sur Nicolas CUS dont David Monaco et Mario meliado ont montré la la grande profondeur dans sa bibliothèque Nicolas decus possédait des traductions latine de plusieurs dialogues platoniciens par Leonardo Bruni et d’autres il possédait aussi et c’est plus singulier un manuscrit grec de la theéologia platonica de Proclus qu’il avait lui-même rapporté de Constantinople et dont il avait commandé la traduction latine Nicolas Cuse est allé plus loin il n’a pas fait que lire il a écrit il a fait profession de philosophie socratique dans la docte ignorance dès 1440 et 9 ans plus tard il a même osé ce mesurer à Platon en écrivant l’apologie de l’ docte ignorance quand même certains il faut il faut avoir de de son propre travail une certaine confiance en son propre travail une certaine confiance pour pour choisir de tel de tels intitulés la seconde remarque concerne le dialogue par le dialogue par sa réponse Nicolas Cuse apporte certes un démenti à la conversion rêvée d’enéa Piccolomini mais en choisissant la forme dialogique il structure bien une collaborative debating community pour reprprendre la proposition de François Foronda d’après les analyses d’Emma keyy sur Alain Chartier et la querelle de la belle-dame sans merci cette communauté de débat se pense bien comme une élite intellectuelle et la forme de dialogue est du dialogue platonicien ou pseudo platonicien est ici très sélective intellectuelle puisqu’elle distingue les auteurs les plus savants c’est-à-dire ceux qui connaissaient Platon la représentation dialogique s’est aussi imposée pour écrire les débats ce processus culmine dans le dialogue sur la primauté de l’église et les actes du concile de Florence ce dialogue est dû à un avocat consistorial donc un haut offici de la curie romaine Andrea da Santa qui l’a écrit peu après novembre 1439 le dispositif dialogique est assez original et c’est pour ça que je vous en parle l’auteur dialogue fictivement avec Lodovico Pontano un grand juriste très grand civiliste resté à bal où il est d’ailleurs mort de la peste durant l’été 1439 les deux débatteurs ne se contente pas de dialoguer il cède souvent la parole à des prélats latins et grecs présents au concile donc l’auteur insère des extraits de sermons de discours de controverses théologique pour mettre en dialogue la l’assemblée et vous voyez peut-être sur le le diaporama le mot papa écrit à l’encre rouge c’est le pape c’est Eugène dont l’auteur rapporte quelques paroles à la fin du dialogue je n’en dis pas plus je crois que tous ces dialogues nous ont absolument épuisé et il est grand temps de dormir donc endormons-nous avec Enéa Silvio piccolum c’est au lendemain de la conquête ottomane de Constantinople Kena Silvio picolomini a renoué avec le songe il était alors évêque de Sienne toujours au service de l’empereur Frédéric II il s’endort pour mieux appeler au réveil alors même qu’il tentait de mobiliser les princes de l’Empire pour la croisade et il a participé à des diètes au printemps et à l’automne 14 54 pour tenter d’agir en ce sens ce dialogue est édité vous le voyez par du Anderson et il a été traduit en italien mais pas en français ce songe Enéa Silvio Piccolomini l’a laissé inachevé donc un songe sans réveil 3 ans plus tard alors qu’il était désormais cardinal il l’a dédié une nouvelle fois au cardinal castillan ran des carvaral ce cardinal l venait de remporter une victoire sur les forces ottomanes devant Belgrade en juillet 1456 soit 60 ans après la défaite cuisante de nicolopolis l’année suivante en 1458 donc le cardinal Piccolomini devint le pape P 2 et cela là a bien entendu favorisé la diffusion du songe 16 manuscrits en sont conservés donc 14 du 15e siècle le dialogue y est souvent associé à d’autres écrits piccolominiens des œuvres historiques ou sa correspondance de cardinal à gauche vous voyez la page d’un manuscrit composé en Italie entre 1460 et 1460 18 dans les manuscrits le songe est souvent précédé d’un titre qui précise que l’auteur est devenu le pape un pape donc ça ça distingue le texte et un un manuscrit qui est conservé à Bologne qui a été fabriqué pour produit pour des un parent de du pape parle même du Songe de P 2 hein pour bien valoriser le texte dans les quelques manuscrits que j’ai consulté je n’ai trouvé aucune image figurant le songe de l’auteur devenu pape je je le regrette le le powerpoint aurait été moins austère mais voilà cela dit je n’ai pas encore vu tous les manuscrits donc il faut il faut compléter l’enquête ce traité de circonstan a conservé une actualité une pertinence durable dont témoigne l’édition incunable imprimé à Rome en 1475 et donc vous voyez ici la première page vous voyez d’ailleurs que c’est assez proche d’un d’une page de manuscrit en s’endormant Enea Piccolomini rend la syntaxe de l’entrée en rêve pour parler comme Christian markelonizia très savante il livre une brillante synthèse sur les vertus médicales et politiques des sons à grand renfort de d’exemples historiqu et bien sûr biblique son latin est très vif et raffiné et mes traductions ne ne font n’y font pas justice he ne lui rendent pas justice l’auteur se réfère à la tradition antique des deux portes pour interroger l’ambiguïé du songe politique je cite ici l’extrait même si je me demande s’il me vient par la porte de corne ou bien s’il m’est envoyé par celle d’ivoir et la référence ici à l’énéïde vote identification l’auteur s’appelle hé Enéa et lorsqu’il est devenu pape il a choisi de s’appeler pi pious en latin pour mieux célébrer en lui-même le Pieux aîné de Virgile alors à quoi rêve-t-il aé il rêve de Bernardin de Sienne il rêve qu’il rencontre en songe le sein de sa cité Bernardin de Sienne qui vient d’être canonisée quelques années auparavant et Bernardin le guide comme Virgile guide Dante dans la Divine Comédie alors non pas en enfer et au purgatoire rassurez-vous ce sera moins long mais directement au Paradis Bernardin procède d’abord un examen de conscience assez sévère dans lequel Enea rappelle son engagement consciliaire et le saint condamne alors non pas l’engagement consiliaire mais l’ambition d’aîné la construction dialogique est assez euh élaboré euh c’est un cheminement par association d’idées et de et de digression au gré des apparitions que rencontrent les promeneurs ETA rencontre ainsi son ami Pietro d’ocetto qui s’est perdu lors d’une chasse donc il n’est pas mort mais il est perdu et il y a une digression sur la chasse qui est intéressante au début je me demandais pourquoi et en fait je je pense que la chasse est peut-être une une métaphore du passage à l’acte qui est une question centrale du dialogue ena et Pietro sont respectivement les secrétaires du pape Nicolas V et de l’empereur Frédéric II et cela structure politiquement le dialogue autour de des deux pouvoirs universalistes de manière assez classique y compris dans les dialogues Bernardin révèle à Enea qu’il quittera l’empereur pour servir le pape tu renonceras à César lui dit-il il les conduit tous deux donc Pietro et ena vers le plus grand concile et alors Pietro se demande ce que c’est que ce plus grand concile et Enea précise que c’est le concile des morts donc là encore il y a une longue digression sur les champs élyséens que j’ai coupé et on reprend alors non plus à la page 54 mais à la page 76 et là Bernardin évoque l’âme de constant qui réunit ce concile des morts pour espérer reprendre sa ville hein je ne lis pas la citation mais c’est vraiment il est dit qu’il a qu’il a lui a donné son nom en la refondant donc Constantinople et Bernardin à partir de ce moment-là raconte l’histoire des empereurs au fur et à mesure de leur arrivée les échanges de Bernardin et Pietro tournent au vinaigre sur la donation de Constantin c’est l’empire d’Occident que l’empereur Constantin aurait donné au pape Sylvestre 2 le sujet était brûlant et d’ailleurs on le d’où le le ton très vif Bernardin menace de faire écorcher Pietro s’il sent mal j’ai laissé j’ai traduit littéralement parce que le l’expression est belle c’est-à-dire s’il dévie en matière de foi en 1442 Lorenzo Vala avait pour servir les ambitions du roi d’Aragon démontré par des arguments philologiques qu’il s’agissait d’un faux he que la donation de Constantin était un faux le coup porté à la souveraineté pontificale fut extrêmement rude la donation était bien un faux forgée à la Curie romaine pour légitimer les dons successifs des rois franc or cette donation soutenait les prétenions impériales de la papoté depuis puis la réforme grégorienne tant est si bien que l’on peine à imaginer à concevoir la monarchie pontificale sans ce fondement et c’est bien là tout le problème du du de l’échange le songe choisit de défendre la papoté sur le terrain de l’histoire Bernardin ne cherche pas à démontrer à contre-argumenter contre Vala la il reconnaît que la donation est inauthentique et qu’elle n’aurait pas dû rejoindre c’est important la collection juridique du décret de gracien une argumentation historique serrée lui permet de justifier l’impérialité du pape il dit je vais t’expliquer en quelques mots une chose qui est emmêlé et obscure parmi les historiens à laquelle participèrent cinq pontifs Romains Grégoire Zacharie Étienne Adrien et Léon donc c’est donc une couche historique ancienne que le dialogue exhume entre la fin du 6e siècle et le début du 9e siècle donc la forgerie de la donation est ici compensée par l’élucidation d’un processus historique plurriiséculaire Bernardin dit à Pietro écoute par quel accord l’Église romaine s’est élevée dans les auteurs avec toi donc dans le dialogue je dénourraai le changement de l’Empire et la croissance de l’Église c’est dire la puissance heuristique et politique que l’auteur reconnaît à l’histoire dans le dialogue ce long passage a fortement marqué les savant au point qu’ils ont renommé le songe en l’appelant dialogue pour la donation de Constantin et le premier à l’avoir fait c’est l’archevêque de Luc Giovanni Domenico Mansi dans son édition de 1759 l’auteur s’épuise sous le poids de sa propre érudition et il interrompt son dialogue à propos de l’empereur Maurice he nous sommes à la fin du 7e siècle euh le texte s’arrête euh au milieu d’une phrase hein c’est pour ça que j’ai traduit la fin pour que vous voyez la dernière phrase est bancale il il s’est interrompu dans sa phrase pourquoi ne pas pousser le songe jusqu’au réveil et à la mobilisation alors on peut répondre à cette question kenéa Piccolo mini n’a pas réussi à mobiliser les princes à la diète de rabtisbon en mai 1454 il a prononcé un discours au nom de l’empereur mais en l’absence de l’empereur c’est-à-dire qu’il n’a pas réussi à faire venir l’empereur à la diète sur cette question et euh quelques mois plus tard à la diète de Francfort aucune décision concluante n’a été prise à ce sujet cet échec l’a-t-il découragé de terminer le songe et même sa phrase ou bien est-ce l’écriture elle-même qui l’a réveillé et conduite à agir toujours est-il que le songe est resté d’actualité durant toute la seconde moitié du 15e siècle la difficile mobilisation la croisade différé lui ont conservé une pertinance et d’ailleurs les les les les copies manuscrites et l’édition incunable le en témoignent ce songe interrompu avant le réveil a fait passer l’auteur à l’acte et devenu le pape P 2 l’auteur pape a réuni les princes à Manou puis il est mort en route sur la route de l’Orient en route pour l’Orient il est mort dans le port d’Ancone donc sur la côte adriatique de la péninsule italienne le 14 août 1464 dans le quart d’heure le petit quart d’heure qui me reste j’aimerais si vous le voulez bien voir un dernier songe le songe très béliqueux que nous venons euh d’évoquer contraste avec celui que rédigea Nicolas de CUS dès 1453 c’est-à-dire sitôt Constantinople conquise par Mehmed i il s’agit de rêver non plus la croisade de Constantin mais l’accord des religions ce qu’il nomme la paix de la foi conservé dans SEP manuscrit ce songe a été édité par Raymond klibanski et Ilde brand Bascour et je le cite ici dans la traduction d’Hervé pasquis plus qu’un songe nicoladcus décrit une vision à laquelle il accède par la prière et la méditation l’auteur qui se désigne à la troisième personne se trouve je cite ravi à une hauteur intellectuelle ou la lumière pour ainsi dire de ceux qui ont quitté cette vie h et un concile est réuni sous la présidence du toutpuissant un autre concile céleste donc mais cette fois présidé par Dieu et pour la paix le dialogue postule que parmi toutes les diversités que l’on observe dans les religions à travers le monde un accord pourrait facilement se trouver à l’aide d’un moyen approprié et conforme à la vérité en vue d’établir une paix perpétuelle en religion alors l’auteur dans son dialogue élargit considérablement le dialogue interreligieux tel qu’abellard l’avait posé et inauguré peut-être au 12e siècle le dispositif devient polyphonique outre l’archange Michel et le Verbe divin il mobilise les apôtres et Paul mais surtout il fait dialoguer les sages des nations et je vais me contenter faute de temps de les citer dans l’ordre d’entrée en scène pour que vous voyez l’ampleur du du projet le grec l’italien l’arabe l’Indien le caldéen le Juif le SIT le français le persan le Syrien l’espagnol le Turc l’allemand le Tartar l’arménien et enfin le en et l’anglais ce court dialogue en dépit du nombre des des protagonistes constate l’unité structurelle des religions réduites au monothéisme il est apparu clairement que toute cette diversité résidait dans les rites plutôt que dans le culte rendu à un seul Dieu qui dès le commencement a toujours été présupposé par tous mais l’accord raisonnable conclu entre entre les religions cet accord conclu au ciel ne vaut qu’au ciel et pas sur terre il doit désormais être réalisé sur terre parmi les peuples et c’est là bien sûr toute la difficulté du projet la convergence des religions se fait auprès d’une abstraction qui dégage l’idée de Dieu non seulement de ce que le texte appelle les rites mais aussi de la révélation transmise par les livres sacrés et enseigné par les clers ou les les les théologiens il faut donc pour faire cette union de des religion enseigner l’accord conclu par les savants au peuple il faut inventer un nouveau récit comme chez Piccolomini l’assemblée céleste prend sens par rapport à une assemblée terrestre à laquelle le Roi des rois donne des ordres que enfin il donc il s’agit des sages des nations hein tous ceux que j’ai énuméré qu’il se rejoignent munis des pleins pouvoirs hein il faut qu’il qu’il puisse agir sinon ça ne sert à rien à Jérusalem comme centre commun et que au nom de tous ils acceptent une seule fois et fonde sur elle une paix perpétuelle point de réveil non plus à l’issue de cette vision et bien sûr c’est peut dire que l’utopie pacifiste ne s’est pas encore réalisé à Jérusalem moins qu’ailleurs et les voix qui prônent l’accord des religions ne sont pas celles qui portent le plus alors pour terminer et non pas pour conclure j’évoquerai si vous le voulez bien un dernier songe il s’agit d’un d’un autre dialogue situé au paradis et cette fois-ci nous lirons quelques lignes d’hérasm rédigé après la mort de Jules II il valait mieux vu le texte sans doute en 1513 à un moment où le concile contestataire de pis Milan Asti Lyon s’était épuisé et au moment où où Jules I et son successeur tenait léondis tenait un concile pontifical au cœur du pouvoir le palais du Latran à Rome le dialogue est résolument polémique Jules est au prise avec Pierre qui tient les portes closes il lui refuse l’entrée au paradis ils en viennent à parler des conciles et Pierre lui demande pourquoi as-tu le Concil général tellemente en horreur et là Jul répond c’est comme si tu demandais au monarques pourquoi ils haïssent le Sénat et les grandes assemblée c’est bien sûr parce qu’une telle foule d’hommes excellents fait ombrage à la dignité royale finalement je passe hein c’est tout est intéressant mais je passe il n’y a personne qui ne s’asseille au concile sans penser qu’il lui a permis de faire quelque chose contre le pontif au nom du concile en conséquence ils ont été rarissimes les conciles assez heureux pour que le souverain pontif n’ pas à constater qu’on portait atteinte à sa majesté et qu’il quittait le concile moins souverain qu’ n’y était entré tu as vécu cela toi-même à moins que ce là ne tit complètement échappé vous voyez le ton polémique hasme évoque ici le conile de Jérusalem d’après les Actes des Apôtres au chapitre 15 et cela n’a sans doute pas échappé à Pierre il inscrit par ce dispositif dialogique les conciles dans une généalogie apostolique et une tradition antimonarchique qui remett en cause la succession des papes depuis pierre et c’est la fin de la citation que je ne lis pas mais qui est qui est belle dans ce processus politique contestataire les dialogues politiques prennent toute leur importance car ils ont inscrit les débats parlementair dans la durée c’est-à-dire qu’ils leur ont permis de raisonner après la dispersion des assemblées je vous remercie de votre attention [Applaudissements] merci beaucoup Émilie on va on va commencer par discuter la la communication la conférence de d’Émilie rosembli patri peut-être tu veux réagir alors simplement euh alors comment dire sur ce que tu ce que tu as présenté et je crois qu’il faut qu’on ait conscience ici de la comment dire de la la rareté en tout cas pour le public des textes que tu as présenté qui sont assez peu accessibles et donc la la grande richesse de ce qui nous a été présenté ce soir je pense qu’il faut la la la souligner c’est important il il y a deux choses en fait qui me qui me qui m’ont interrogé qui me sont venus à l’esprit tout d’abord sur la question du du songe tu dit au début de la conférence en gros bon on a pas besoin du songe parce qu’enfit on a pas le temps de s’endormir dans dans dans l’église il y a cette difficulté à disons à à s’assoupir parce que la la réforme doit être tout le M tout le temps faite euh mais tout de même j’ai l’impression qu’on recourt au songe à la fois pour parler de l’église mais pour ressortir à nouveau de l’église de cet enfermement disons de l’égliseintitution et pour refaire société en tout cas les songes dont dont tu nous as parlé je les interprète en tout cas comme des propositions qui sont faites justement bien au-delà de l’assemblée des des conciles et pour reformer une chrétienté jusqu’au point de d’unité absolue que constitue l’union de toutes les religions finalement et de cette proposition d’unité qui est fait donc il y a un vrai projet politique finalement pour le songe et le fait que le songe soit finalement assez rare quand il existe j’allais dire la proposition est forcément politique elle ne peut-être que pour disons l’ensemble de la chrétienté je je trouvais cette dynamique là assez intéressante et puis il y a une deuxième chose aussi qui m’a disons notamment en voyant c c ces pages de manuscrit que tu nous a présenté c’est une réflexion je me faisais aussi lorsque je je voyais la la enfin parce qu’on connaît tous les deux des des manuscrits d’assemblée toi les conciles moi les assemblées représentatives il y a une vraie difficulté en fait à à rendre le dialogue dans la page et c’est quelque chose alors on le règle en mettant les noms en rouge en bleu mais je veux dire que pour pour cribe médiéval alors la question de l’ primimerie règle peut-être les choses de façon différente il y a cette difficulté j’allais dire manuscrite codicologique à rendre compte du dialogue et des prises de parole en fait dans dans le manuscrit et est-ce que tu constate dans ce cas-là en fait des solutions communes par exemple entre les manuscrits que l’on conserve des assemblées consiliaires bal Ferrare et cetera et certaines des solutions qui sont mises ici en œuvre encore que celles-ci correspondent par exemple exemple que l’on peut voir par exemple pour des d’autres dialogues le le quadrilogue invectif de Chartier on retrouve les les noms mais sans les couleurs bref il y a des solutions similaires mais en tout cas cette question formale me semble également intéressante je trouve merci merci François pour ces pour ces remarques alors la la première la première remarque me me semble très importante oui et on est bien là au 15e siècle c’est-à-dire que donc je suis tout à fait d’accord avec ta ta suggestion de de de songer pour sortir de l’église et refaire société au 15e siècle leséclair médiévaux ne ne ne croient plus à leur discours grégorien ils sont bien obligés du fait de prendre compte de de tenir compte de la de la société telle qu’elle a changé et donc l’adéquation parfaite entre societas et christianitas société et chrétienté qui est rêvé depuis le le 11e siècle si tenté qu’elle est un jour pleinement fonctionner en tous les cas au 15e siècle ils ne peuvent plus y croire complètement ils sont bien obligés de voir qu’il y a une hétérogénéité de pratique de de modalité d’adhésion à la fois et à l’institution le processus de sécularisation est quand même très présent non pas une sécularisation nécessairement de la pensée les les valeurs chrétiennes restent très très présentes dans la dans la structuration idéologique mais au moins une une sécularisation sociologique les laïques entrent en écriture et les clairs ont perdu qu’ils le veuillent ou non le monopole du savoir et de l’écrit donc là euh je je oui je suis je suis tout à fait d’accord pour dire que ça peut être une des modalités d’adaptation de de retourner d’appréhender cette société qui qui n’arrivve pas à être totalement comme il comme ils aimeraient qu’elle soit et qu’il est de moins en moins euh sur la question euh des manuscrits d’assemblé euh oui je dois dire que c’est par ce biais-là en fait que je suis arrivée à ce à ce questionnement et que j’en suis venue à lire euh ces dialogues plus littéraires euh qui ne sont qui ne sont pas mon pain quotidien c’est en en fait c’est en réfléchissant à la grande variété des manières d’écrire les actes des différents conciles que j’ai que j’ai montré sur la carte ils se tiennent en gros en une cinquantaine d’années et pourtant les solutions d’écriture sont extrêmement différentes et cela s’accompagne aussi tu l’as dit de solutions de mise en page diverse mais l’écriture même est très variable par exemple à à Constance c’est une espèce de chronique un récit on raconte l’histoire du concile et on injecte bien sûr on insère dans le texte toutes les grandes décisions à bal ce sont des procès verbaux donc là qui est pourtant une assemblée où il y a eu beaucoup de débatsin on peut leur reprocher beaucoup de choses mais pas cela et bien les débats on ne les voit pas euh ou très peu alors j’ai trouvé à à Dijon dans les dans les papiers de l’abé de cito euh une sorte de tentative de de institution dialogué de débat consciliaire avec là cette fois-ci la mise en page du dialogue ou d’une pièce de théâtre comme on a l’habitude d’en lire dans les livres imprimés qui sont un peu plus faciles que les que les pages de manuscrit ou ou d’imprimer médiévaux mais j’ai pas j’ai pas osé puis c’était trop long et et je ne sais pas encore bien quel est le statut de ce texte je le trouve intéressant mais c’est vraiment à Ferrard Florence là où précisément la parole était quand même assez verrouillée par la présence du pape et par l’organisation des débats entre grec et latin les problèmes de traduction aussi hein qui se posait euh donc c’est dans une assemblée précisément où l’on n’ pas où la où le débat n’a pas été très spontané hein je ne dis pas qu’on a pas débattu mais c’était un débat très cadré et bien c’est précisément là euh qu’on a besoin je crois et compris pour des questions de légitimité politique euh de mettre en dialogue euh et c’est aussi pour des questions de complexe culturel euh des Pères latins à l’égard des des pères grecesin il se sentait complètement dépassé et dans les débats d’ailleurs dans le dialogue et dans les débats consiliaires on était en quête perpétuelle de manuscrits anciens pour attester être sûr d’avoir bien compris euh le le texte des des pèes des Pères grecs he notamment c’est l’enjeu voilà et peut-être dans la sauf si tu dans la continuité de de la question de de François et en te remerciant aussi parce que voilà il faut quand même redire et souligner combien ces textes sont sont sont sont à la fois difficiles d’accès et haride et au fond très peu connu il nous permettent quand même de poser cette question qui nous est essentielle du rapport entre le dialogisme fictionnel littéraire et ou philosophique avec cette culture consciliaire ou parlementaire dont tu as montré à la fin que il y avait quand même malgré tout par la disponibilité textuelle la possibilité d’en penser je dirais la la continuité protestataire ou contestataire et c’est très intéressant de le faire je dire à rebour le texte le dernier texte des rasme est magnifique je signale d’ailleurs que c’est l’année du prince euh 1513 effectivement dans sa lettre dédigatoire euh maiavel rappelle qu’au moment où il n’était pas en congé lu non plus du pouvoir et bien il n’a je cite ni joué ni dormi ni joué ni dormi donc ça veut dire effectivement que l’action elle est bien effectivement exactement comme tu le dis magnifiquement sur cette cette plume qui s’arrête de picolomini c’est c’est ça peut être aussi l’écriture qui dans son mouvement même te réveille et te rappelle à l’action mais j’ai une question effectivement qui est en rapport avec cette mise en dialogue en fait de la confrontation euh dans le quadrilogue le premier effectivement il y a différents personnages et il y a Nicolas de Cuse qui lui-même peut en partie se reconnaître puisqu’il y répond mais c’est pas tout à fait lui c’est-à-dire que c’est un personnage conceptuel voilà et donc évidemment il y a le précédent des des dialogues platoniciens mais je me demande si effectivement comme tu le fais à la toute fin on peut pas aussionsérer ça depuis l’ombre de disons de la Renaissance ou en tout cas de des débuts du du 15e siècle de ces dialoguesl euh de ce de la mise en scène en fait des adversaires dans un dialogue politique voilà je pense à euh ce qu’a écrit euh C inspector sur ces passagers clandestins de la fiction politique chez hops même he c’est-à-dire ce qu’elle appelle le fruit rider c’est-à-dire l’adversaire qui surjoue en fait son adversité ou son opposition ce qui n’empêche pas effectivement que si on utilise un nom propre un petit peu à côté euh de la réalité bi biographique de son personnage par exemple on dit Nicolas Cuse lui-même peut avoir envie d’y répondre mais ce sont quand même oui des personnages conceptuels hmm c’estàd qu’il portent des noms propres dans lesquels effectivement euh des personnages réels peuvent se reconnaître mais pas tout à fait donc euh c’est c’est quand même euh euh c’est intéressant cette euh cet espace fictionnel qui qui s’ouvre enfin c’est pas vraiment une une question mais c’est une c’est en fait une oui une remarque sur euh sur l’écart qu’il y a malgré tout entre euh voilà le le euh le dialogue réel enfin le dialogue politique et sa fictionnalisation dans la littérature et la philosophie merci euh merci beaucoup Patrick pour cette cette proposition euh oui je crois qu’il y a vraiment un jeu littéraire permanent un jeu entre le réel et et l’écriture euh et et la on sent bien pour ces hommes qui étaient graphomanes hein enfin je je ne sais pas quand il dormait et je ne sais pas ce qu’il faisaent d’autres à part écrire euh c’est on on c’est c’est assez vertigineux quand même hein de de penser ça alors d’accord il y avait il y avait pas la société du de loisir ni même le divertissement pascalien mais bon quand même il y avait pas de charge mental non surtout pour lesclair surtout pour les prélas ils étaient ils étaient délestés de tout ça mais quand même quand même c’est c’est spectaculaire et puis on voit ça à des niveaux sociaux et intellectuels peut-être moins impressionnant moins spectaculair chez des notaires donc c’est c’est vraiment un monde où on vit dans l’écrit par l’écrit pour l’écrit et finalement la vraie vie oui est-ce que est-ce que c’est toujours important oui aussi mais à travers ce qu’on en écrit euh donc ce ce sont incontestablement des des hommes de l’écrit pour bien cerner mieux que mieux que je fait le jeu entre la la fictionnalisation et et les hommes réels en fait il faudrait il faudrait reprendre là les deux correspondances et voir voir leurs interactions parce qu’ils se sont quand même connus ils se sont connus à bal et ils se sont retrouvés après avoir bien cheminé l’un et l’autre dans des dans des espaces assez distinct intellectuellement et politiquement ils se sont retrouvé à la Curie romaine dans le dans dans dans le même Sacré Collège ils siégeaient ensemble ils étaient ils étaient collègues donc ce serait oui le jeu est d’autant plus troublant que qu’il y a quand même des moments où ils sont appelés à se à se rencontrer et et les études scientifiques sur notamment Nicolas de CUS dont on sait tout enfin beaucoup de choses enfin tout ce qui a donné lieu à la la conservation de traces écrit en tous les cas permettent de permettrait de de peut-être mieux mieux cerner la l’effectivité de leur lien par-delà la fictionnalisation et puis c’est là aussi où d’ailleurs la question de la nuit commençait par là mais pas seulement métaphoriquement euh et tout sauf anecdotique parce que évidemment la nuit d’éclairs est quand même rythmé liturgiquement par euh des périodes de veille et le politique dès lors effectivement qui s’en autonomise enfin en tout cas qui qu’il joue son autonomisation ou qu’il mime peut-être son autonomisation ENF avec maavel assurément euh quand exagère aussi cet état de veille permanente et et en fait un un une condition de la vigilance politique quand il dit je n’ai ni joué ni dormi c’est qu’il a passé son temps à à écrire des lettres qu’il datait mais aussi qu’il par par l’heure par l’heure du jour et de la nuit il montre effectivement comment voilà quand il est par exemple à Robino César Borgia le convoque mais le convoque à 3h du matin il ilécrit il dit des 3h du matin c’est un l’heure où Djokovic s’arrête de jouer au tennis lui et ben il est donc ça ne s’arrête jamais et évidment ça a à voir avec avec cette nuit à la fois interrompu sans cess interrompu et théologiquement ininterrompu qu la nuit théologique des d’éclair et ça peut-être que Jean-Baptiste truc à dire làdessus non alors ça je dirais peut-être quelque chose tout à l’heure mais j’ai j’ai une question quand même qui est un peu liée à ce que tu as dit c’est quel rapport on peut faire comment on peut expliquer le fait qu’on se soit intéressé à des qu’on ait produit des dialogues puis des songes sans utiliser ce qu’ avait à disposition c’est-à-dire la question disputée pourquoi on n pas surtout si on pense à Nicolas DEC c’est quand même son monde d’où ça vienton la question disputé tout ce qui avait un peu autour mais qui était du même ordre c’est qu’est-ce qu’on qu’est-ce qu’on jugeait d’insuffisant ou d’inadéquat dans la question disputée qui pouvait justifier l’usage peut-être une référence à plateau peut-être la volonté de jouer Platon contre Aristote peut-être parce que déjà à l’époque on considérait que la question disputée était trop universitaire et donc trop impuissante je ne sais pas c’est c’est la question que je pose pourquoi ce choix là merci alors il il y a il y a sans doute un effet un peu déformant par la de la construction là qui m’a amené à retenir des des œuvres qui effectivement ne s’y ne s réfère pas quoique il faudrait euh là j’ai faudrait que je regarde le texte latin dans le la préface dans euh le libelous dialogorum je crois qu’il y a le verbe disputer et oui leur dispute et je j’ai gardé le mot pour pour bien entendre cet ancrage universitaire qui est bien entendu la la culture des des des auteurs euh Piccolomini aussi hein euh et d’ailleurs leur formation alors je pense qu’il y a y a il y a plusieurs éléments de de réponse oui peut-être une un quelque chose d’un peu scolaire qui tiendrait à à l’aristotélisme universitaire et qu’il s’agit de dépasser pour démontrer ça son son brillant esprit et sa sa connaissance de Platon oui il y a un peu de ça ils sont quand même assez assez contents d’eux hein dans leur dans leurs écrits ils peuvent l’être je veux dire ils ont écrit de très beaux textes mais il ils sont pas d’une modestie euh je trouve bon ils ont ils ont dépassé les les les les les excuses d’humilité traditionnelle des de beaucoup d’auteurs médiévaux ce ne sont pas des moines hein vraiment pas euh donc il je peut-être que le le dialogue plus que la dispute est plus libre et moins codifié et et je crois que ça ça donne une vivacité d’écriture et de et de débat plus grande et ça permet de sortir et là on rejoint ta ta proposition initiale sortir des des des clairs et des et je crois que l’un des l’un des l’un des enjeux de ces textes c’est c’est en effet de sortir les les débats de de des assemblées et du clerger et et de montrer que voilà de c’est pour ça que le geste d’aller sur les rive du rein c’est important ça peut pas se faire dans bal euh parce qu’à bal de toute manière on ne s’entend plus euh il y a plus de place nulle part mais euh je je je crois là vraiment que c’est c’est cette cette quête d’une parole moins moins académique moins codifiée et et est plus est plus libre et euh Enéa Silvio Picol che chez chez nicolascus c’est plus c’est plus statique c’est plus chacun parle après l’autre des grosses interventions bon mais euh Piccolomini c’est vraiment un dramaturge mais d’ailleurs il a écrit euh il a écrit euh une une comédie euh crisis en 1444 donc à la cour de l’empereur hein il travaille à la Chancellerie il doit en avoir un peu assez parfois des lettres impériales et donc il écrit une comédie il sait écrire des dialoges il sait ah il sait écrire des dialogue il ces dialogues amoureux sont vraiment des dialogues amoureux oui oui oui oui oui oui oui oui c’est c’est vraiment un auteur qui a qui a un sens du oui de l’entrée en scène là la la manière dont parce que quand il fait rencontrer les deux couples de débatteurs et il c’est il y en a d’abord un puis après l’autre are arrive enfin c’est voilà c’est moi je pense que c’est ces dialogues pourraient se jouer hein je sais pas si ça intéresseraiit des gens mais l’écriture est là après bon faut faut une belle traduction mais mais oui il y a il y a une il y a un sens de la scène et ça bon la disputao je pense que c’est un peu plus un peu plus rude un peu plus pesant de rien éilyie sur sur le sens de de la scène continuons là-dessus parce que la la question de de l’espace me semble quand même assez importante dans ces dialogues alors tu tu reparlais des rives du rein pour pour dialoguer mais il y a toujours cette question de l’extérieurinttérieur aussi quelque chose que quelque chose qu’on avait vu aussi pour Chartier le moment où il suit ses personnages extérieurs et après il rentre à un moment donné dans dans sa chambre disons et là le rapport entre le le dedans le le dehors la la gestion des espaces dans ces dialogues est-ce que ça ça nous dit quelque chose finalement de cette proposition politique qu’ils font [Musique] oui oui pardon oui le enfin c’est dans c’est dans le libéous peut-être que c’est le c’est le plus net parce que là c’est un c’est un c’est un espace à la fois littéraire du du locusous mais c’est aussi un espace réel un paysage il y a d’ailleurs un article qui qui qui qui tente d’identifier vraiment les les espaces concernés sachant que le cours Duin enfin à l’époque médiévale était bien plus complexe hein moins canalisé qui ne l’est actuellement donc il faut imaginer des bras qui serpentent dans une espèce de de de plaine humide avec des des forêts euh donc cet espace est important il est décrit mais oui je crois que ce qui est très important c’est le geste de quitter l’assemblée euh parce que l’Assemblée le Concil de bal se réunissait en séance plinière en assemblée générale dans la cathédrale mais il faut imaginer des commissions des tribunaux euh tout un travail de de de d’institutionnalisation qui a investi toute la ville toutes ces églises y compris les monastères qui souhaitent être un peu à l’écart comme les Chartreux qui se retrouvent au cœur du dispositif institutionnel du concile la rotte le tribunal pour juger les affaires contentieuses la rotte consiliare créée à bal pour pour bien valisé avec la la papotée a été installé chez les Chartreux euh et et les les hommes qui sont morts de la peste à bal dans l’été 1439 ils sont enterrés à la Chartreuse eu donc c’est il y a il y a plus d’extériorité dans cette ville il y a plus de d’espace tranquille euh il y a il y a des problèmes d’approvisionnement des problèmes de logement des problèmes de ravitaillement et pas pas seulement en nourriture mais en papier et et c’est pour ça que cette cette échapp est belle elle est elle est elle est vraiment précieuse et elle permet une autre parole là il y a pas besoin du songe il suffit de sortir une autre parole plus plus libre plus fluide moins moins défini par la procédure parlementaire parce que le Conil a une procédure il y a une liberté de parole on peut prendre la parole mais il y a des règles à respecter donc là là ils sont je pense que oui cet espace est est fondamental je crois pas qu’on retrouve un jeu d’extériorité intériorité aussi nette dans le songe euh le dialogue d’un certain songe sur un certain songe et chez Nicolas Cuse alors là c’est plus intérieur extérieur c’est bas haut c’est vraiment une élévation dans toute la tradition du pseudo Denis c’est vraiment la la méditation qui élève l’âme et qui permet la la contemplation c’est c’est presque c’est presque une vision mystique hein son son dialogue et d’ailleurs on sort évidemment on sort de l’espace universitaire de la dispute oui oui Jean-Baptiste on va te donner la parole on sort aussi du jardin du jardin CLA de du débat courtois hein c’estàd que c’est vraiment c’est un dialogue de de grand vent en fait de plein et de grand vent qui est quand même assez intéressant c’est que une fois de plus on voit que Pétrarque on aura au 14e siècle produit le plagiaat par anticipation he et du point de vue de la de la euh de la fuite enfin de quitter la ville h et du point de vue de monter enfin grimper la montagne enfin il a fait les [Musique] deux bien N nous passons la parole à Jean-Baptiste Brenet maintenant bah c’est un peu son idée hein je c c’est à toi Jean-Baptiste mesdames et messieurs bonsoir don je vous prie de m’excuser mais juste après avoir parlé je vais devoir filer parce que je j’anime à l’Institut du monde arabe une une séance qui commence à 19h donc je dois vraiment partir mais d’abord je vous remercie tu nous laisses le public voilà je vous pouvez venir vous êtes les bienvenus he si vous êtes rapide euh je remercie Patrick Boucheron et François fonda pour leur invitation évidemment c’est un honneur d’être ici et je vais essayer de terminer en disant quelques mots mais comme François Foronda a dit je ne suis pas voyez m’excuser historien et donc je vais le faire avec mes outils c’est-à-dire un peu de philosophie arabe latine et grecque aussi alors dans le le beau titre général de ce séminaire on a essayé d’envisager une articulation Moyen-Âge entre le réveil et la conscience politique et pour ma part la chose très simple dont je me sers pour dire un mot de ce rapport François Foronda l’a dit en citant ce que j’avais écrit dans le petit texte c’est presque une trivialité c’est l’idée que le réveil au sens presque littéral et bien ce réveil il suppose la nuit le réveil se comprend par rapport à la nuit dont il sort en somme il n’y a pas de réveil absolu et par conséquent on saura ce que se réveiller veut dire est ce que ça engage ce que ça produit ce que ça implique quand on saura de quelle nuit parfois sans sommeil on se relève quand on saura quelle nuit comme on dit on a passé voir ce qui se sera passé dans cette nuit or il se trouve que sur la nuit les philosophes médiévaux ont beaucoup à dire même si c’est dans des textes qu’on néglige parfois et je retiens trois choses parmi tout ce que j’ai croisé la première chose c’est que la nuit c’est la nuit noire c’est l’obscurité cela paraît un peu insignifiant mais ça ne l’est pas et ça ne l’est pas grâce à Aristote qui dit deux choses remarquables qu’on a tendance à mettre de côté premièrement que cette obscurité c’est de l’invisible du non visible et qu’on peut l’entendre de deux façons cet invisible soit d’une façon radicale comme une privation de lumière l’obscur c’est l’état privé de luminosité soit dans une opposition moins tranchée comme un très faible degré de lumière l’obscur étant ici non plus le non lumineux à proprement parler mais un lumineux indigeent ténu efficient et deuxièmement ce que dit Aristote et qui est tout à fait sublime c’est que cet invisible on le voit Aristote est explicite quand il parle de la vision il dit que nous voyons le visible certes on pourrait presque dire par définition mais aussi l’invisible et cela en vérité parce que tout sens de manière générale perçoit à la fois son objet et le contraire ou l’opposé de son objet si bien que Louis par exemple entend le son et le silence la langue goûte le sapide et l’incipide le nez sans l’odorant et l’inodor et cetera bref la nuit c’est l’obscure et l’obscure dit Aristote je le saisis je l’appréhende lui aussi l’obscurité ça n’est pas quand je ne vois rien c’est s’ on joue un peu sur les mots ce rien ou ce presque rien que je vois aussi et notre réveil ce sera une sortie de cet étatl mais qu’est-ce que cela veut dire voir l’obscurité et bien bien si l’obscur est pris comme le contraire du lumineux voir l’obscur saisir l’obscur penser l’obscur c’est j’ai déjà dit le mot technique penser une privation c’est-à-dire non pas seulement une absence mais une carence un manque de ce qui pourrait ou devrait être là je pourrais le formuler un peu autrement de façon un peu plus technique aristote dit que la lumière est une certaine disposition un certain état du diaphane c’est-à-dire de cet intermédiaire dans l’air ou dans l’eau qui sert à à convoyer ou à manifester des formes le mot état que j’utilise traduit le terme exis en grec et habitus en latin Malaka en arabe et l’obscurité donc est le défaut de cet habitus c’est-à-dire littéralement un défaut de possession puisque l’habitus c’est ce qu’on possède ce qu’on a acquis ce qu’on a si bien que l’obscurité est une dépossession que veut dire donc se réveiller comment se réveille-t-on quand on se réveille d’une nuit qui consiste à voir le noir de la dépossession non pas le présent l’habituel l’actuel le déterminé l’effectif mais si je puis dire l’envers du décor le creux l’indisposé et sinon le vicier du moins le potentiel l’état de puissance de ce qui peut-être mais n’est pas c’est là qu’ est la politique qu’elle entre en scène le réveil est solidaire d’une conscience politique en un sens d’abord très large très facile parce que s’éveiller si c’est quitté l’obscurité qu’on a dite c’est sortir d’un trou et que sa perception son face-à-face appelle sa réparation sa conjuration ou bien son comblement ou bien disons encore une mise en œuvre un passage à l’acte comme il en fut question tout à l’heure d’ailleurs ça n’est pas une idée vague ce lien à la puissance ça n’est pas un sentiment flou abstrait qui dépasserait un peu chacun je pense au contraire en disant cela au très subtil commentaire que le commentaire que le penseur araboandalou avait Ibn r le grand commentateur du 12e siècle dont la scolastique hérite comme on sait une partie de l’œuvre et sans laquelle elle n’aurait pas pris le visage qu’elle a eu je pense au commentaire doncaves donne des quelques lignes très difficiles qu’Aristote dans son Traité de l’âme écrit là où il parle de cette pensée de la privation que nous sommes capable d’avoir et qui fait de nous autre chose que des regards B devant la du réel devant le réel tel qu’il est pour illustrer les privations Aristote prend l’exemple du noir et du mal et la question qu’il pose je vais vite c’est de savoir comment il se fait que nous pouvons penser cela je vois l’obscur je vois le noir je pense le mal c’est-à-dire des privations c’est-à-dire des puissances mais d’où vient que je le peux av s’est emparé de cette question et voici ce qu’il dit qui nous importe directement si nous c’estàdire notre intellect nous pouvons penser les privations comme quand on voit l’obscurité c’est-à-dire si nous pouvons penser la puissance comprise comme défaut de forme c’est dans la mesure où nous nous rapportons nous-mêmes à notre propre puissance c’est dans la mesure où fondamentalement par retour sur nous-mêmes intimement nous tous ici nous avons rapport à la puissance au défaut d’actualité je le dis autrement intellectuellement nous pouvons penser des privations celles du monde si vous vous voulez qui n’en manque pas parce que fondamentalement notre intellect qui s’éprouve dans sa propre potentialité dans son incomplétude dans son insuffisance mais sa tension aussi c’est ce qu’être privé veut dire c’est l’intimité de notre propre creux pour le dire encore autrement qui nous ouvre à l’appréhension de l’être potentiel et incomplet des choses c’est parce que je suis en manque dans ma nature même et que j’appréhende ce manque que je le mesure que je peux percevoir la dimension manquante de la réalité à la différence de Dieu par exemple qui ne connaît que l’acte et qui d’ailleurs ne fait pas de politique et qui d’ailleurs ne dort pas ou ne connaî pas la nuit que cela c’est-à-dire le fait de saisir les privations la puissance est d’abord la nôtre et rapport à la politique on peut s’en assurer en lisant l’un des plus grands d’anté dans sa monarchie au tout début comme on sait explique que ce qui caractérise l’homme ce n’est pas l’intellectualité puisque Dieu et les anges aussi sont des êtres intelligents des êtres intellectuels ce qui caractérise l’homme c’est la dimension potentielle de cette intellectualité c’est-à-dire le fait que l’être humain puisse penser le fait qu’il est si je puis dire à metttre et qu’il n’en soit pasument capable mais seulement par àoup par intermittence d en tire des conséquences politiques énormes en se réclamant d’avroes d’ailleurs puisque si cette puissance de pensée qui fait l’humanité ne saurait rester vide ne saurait rester inemployé inabouti mais qu’aucun individu ni aucun petit groupe la famille le village la ville n’est capable seul de le réaliser il faut que l’espèce entière s’agrège y contribue et ce sera le rôle de l’Empire d’assurer les conditions politiques de cette synergie où l’espèce trouvera sa fin nous aussi nous pourrions en tirer des conséquences politiques parce qu’évidemment comme je le dis évite la pensée de la privation la saisie du déficit de l’insatisfaisant de l’injuste de l’incomplet de l’avorté du bancal de l’empêcher du possible c’est le premier temps de sa correction et que celle-ci n’est envisageable que solidairement cette dimension politique nous la retrouverions d’ailleurs avec l’autre sens de l’invisible que donnait Aristote le faiblement visible le défectueux le ténu comme est l’air c’est très beau comme est l’air d’ Aristote pour le toucher voir l’obscurité la nuit cette nuit dont on se réveille c’est voir la privation ou bien l’indigeent la chose de peu ce qui pourrait-on dire est pauvre en être et on se réveille devant cette pauvreté mais ce n’est pas tout j’ai dit que c’était la nature de la nuit ce qu’on lui associait ce qui s’y manifestait qui conditionnait celle du réveil et l’action qui s’ensuit or Aristote toujours lui livre au médiévaux une autre idée profonde on voit le visible et invisible soit mais le visible lui-même est au moins double le visible c’est d’abord la couleur dans la lumière de jour mais c’est aussi autre chose qu’on ne voit que de nuit une chose qui n’a pas de nom grec dit Aristote une chose littéralement anonyme qui ne constitue pas un genre à proprement parler et dont on peut seulement donner des exemples un peu éparts les écailles de poisson certaines cornes les ongles les yeux l’encre de la sèche et c’est ce que nous pourrions nommer nous le fosphorescent la nuit ce n’est pas seulement l’obscurité même que nous saisissons dans l’obscurité nous entreapercevons quelque chose des petites choses brillantes qui luisent et notre réveil je le redis dépend de cette manifestation or cette manifestation c’est presque en elle-même déjà de la politique le phosphorescent et sa vision en effet c’est une affaire de lutte de rivalité une affaire de pouvoir de domination on le voit bien dans la manière qu’on a d’en parler au Moyen-Âge dans les textes latins qui commentent Aristote chez Albert Legrand ou Thomas Daquin par exemple ce qui n’est pas rien pourquoi une affaire de lutte pourquoi un rapport de force d’abord parce que ce qui conditionne la phosphorescence dans le phosphorescent c’est la domination du feu c’est la domination du feu dans le mélange élémentaire qui constitue la chose qui brille le feu dans le phosphorescent l’emporte sur l’opacité de la terre et de là vient cette espèce de radiation mais c’est une radiation faible elle est propre certes elle vient du dedans de la chose même pour le dire en latin en des termes techniques ce n’est pas un lumain c’est-à-dire une lumière reçue et encore moins une splendor c’est-à-dire une réverbération c’est bien une Lux une lumière jaile produite émise mais c’est une lumière indigente une lumière incapable d’indiquer plus qu’elle-même incapable d’éclairer le reste et incapable surtout de résister à l’éclat du soleil qui figure à la verticale des têtes le despote le pouvoir central le phare toutpuissant le soleil d’en haut comme un pouvoir suprême domine éclipse occulte la phosphorescence ce sont les termes qu’on utilise et on jurerait nêre pas dans le champ de la pure physique se réveiller c’est se réveiller de la nuit c’est-à-dire de ce moment où l’on voit ce que en journée le soleil unique et transcendant superwens dit le latin c’estàdire venant d’en haut recouvre se réveiller c’est se réveiller d’un état l’obscurité où sera apparu sinon un autre réel un autre mode de la réalité non plus celui de la couleur qui ne paraît que sous le soleil en vertu de lui mais celui disons de la lueur ou plutôt des lueurs immanentes fragiles qu’invisibilisent le grand jour ce n’est pas pour rien que Pasolini dénonçant dans le pouvoir fasciste la traque du projecteur et sa lumière aveuglante valorise tout à l’inverse les siol à la fois leur singularité et leur multitude il est un lointain écho de ce point de vue de la théorie médiévale de la phosphorescence ce que je dis donc et qui est très simple c’est qu’il est un réveil au Moyen-Âge qui consiste à sortir d’une nuit qui proprement phosphore séveiller consiste non pas comme dans l’attention diurnne courante à voir ce que le soleil fait voir nous montre et qu’à la condition qu’il soit là unique aux zénites mais à l’inverse à rappeler pour l’honorer pour lui faire une place pour se rappeler ce qui n’aura paru qu’en son absence dans son retrait peut-être même sa négation en tout cas dans un autre milieu sous d’autres hospices et peut-être aucun d’ailleurs sous rien du tout justement je la mettrai là la conscience politique son début dans cette vigilance mais la nuit pour un médiéval c’est une troisième chose sur quoi je terminerai c’est le fantasme le premier sens tout le monde l’entend bien la nuit c’est le moment des apparitions celui des spectres des fantômes des esprits de tout ce qu’on voudra pourvu que ça survienne bizarrement puis disparaisse mais évidemment je l’entends en un sens plus technique le fantasme pour un philosophe médiéval c’est l’image c’est la trace du sensible qui se dépose dans le corps animé et qui amorce qui motive la pensée dans une zone un peu grise où le ratage l’erreur la fausse route la maladie le délire sont toujours possibles le fantasme compris comme image c’est le le pont dans le corps de l’individu dans son âme entre le monde le sensible et le concept l’universel et ce fantasme là pour tous les médiévaux qui suivent Aristote c’est la clé de notre vie d’être humain puisque c’est à partir de cela qu’on produit de l’universel puisque c’est là que se joue son intellectualité sa capacité de savoir de dire et de partager le vrai de converscer de mener une vie commune et tout cela compte encore plus sans doute chez avveroes andalou chez qui le fantasme fait le cœur de sa doctrine puisque c’est par lui appuyé sur lui que chaque individu fait sien singulièrement l’intellect unique de l’espèce l’intellect séparé de tout corps antérieur et postérieur à eux c’est par le fantasme que je m’intellectualise que je m’approprie la pensée que je lui donne une voix une durée qu’à la fois je me joins à l’universel retrouvant tous les autres et la possibilité de communiquer et que je m’y joins à ma façon dans une forme de vie qui n’est qu’à moi dans un temps propre un style une certaine langue une certaine histoire je pense universellement en tant que je fantasme à ma façon Thomas Daquin reprochait à aves et tout le monde ou presque dans la Scholastique le fera après lui de ruiner la morale et la politique avec sa doctrine de l’intellect puisque si l’intellect était unique comme AES le prétendait s’il était séparé il n’y avait plus de personnalité mentale il n’y avait plus de pensée singulière il n’y avait plus d’imputation plus de maîtrise ni de responsabilité mais aves quand on le lit bien n’aura cessé de vouloir l’expliquer tout cela la maîtrise l’imputation la responsabilité la personnalité mentale par les fantasmes justement par la façon autrement dit de mobiliser nos corps dans le réel concret et non pas seulement par la possession fixée d’emblé d’une intelligence individuelle et la Vie dans la Cité qu’averes défendent absolument parce qu’il n’y a pas d’autre choix parce que l’homme est aussi naturellement politique rationnel la viine bonne dans la cité consistera à permettre au corps de fantasmer de la meilleure façon possible dans le meilleur roulement possible pour que de ces corps puissent de façon optimale sortir le savoir et la vérité or c’est cela qui paraît la nuit que montre la nuit et dont le le réveil se souvient et s’avise s’éveiller c’est prendre conscience qu’il n’est de réalité commune pour l’être humain que par les fantasmes c’est-à-dire par les traces les élaborations les potential les désirs précaires incertain mais tendus je le redis dont sont porteurs les corps ou les âmes c’est pareil de chacune et chacun je finis on aime bien se réveiller je crois on pourrait penser que c’est parce qu’on sort de la nuit qui angoisse et dont on ne veut pas dont on aimerait pouvoir se passer mais quand on lit un peu de philosophie médiévale on voit que c’est le contraire en vérité qui apparaît pensez à ce que les scolastiques redoutter dans l’intellect d’averoes séparé et toujours en acte au-dessus de nous tel un œil perpétu uellement ouvert l’effrayant pour eux c’était cela l’éternelle actualité celle de Dieu étant mise à part ce qu’il redoutait c’était non pas la nuit mais en vérité son absence son impossibilité et on le mesurerait encore aujourd’hui avec l’intelligence artificielle ou disons internet qui ne dort jamais l’effrayant c’est l’impossibilité de fermer l’œil c’est la surveillance continue on aime le réveille en somme aussi parce qu’on chérit l’obscurité et il le faut je crois au sens qu’on vient de voir alors Mesdames et Messieurs il est un peu tôt mais si vous le permettez et avec un peu d’avance je vous souhaite je nous souhaite pour s’en sortir bonne nuit [Applaudissements] [Musique]

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