Les organes sexuels et reproducteurs féminin sont l’objet de tabous mais aussi d’idées fausses qu’il convient de corriger ! Dans cette émission de PuMS, on explore avec vous l’anatomie et le fonctionnement de ces organes. On vous donne es conseils pratiques pour les maintenir en bonne santé tout au long de la vie. Développement des organes de puis la vulve jusqu’à l’utérus, puberté, ménopause, vie sexuelle, fertilité… Avec nos experts, le Dr Sarah Abramowicz et le Pr Jacques Young, nous abordons ces sujets avec une clarté et une franchise nécessaires.

    ORGANES SEXUELS / reproducteurs féminins : Voila comment cela fonctionne (+ conseils PRATIQUES)

    #SantéFéminine #PUMS #Sexualité #Médecine #Ménopause #Hormones #AnatomieFéminine #Prévention

    0:00:00 – Introduction à l’émission et présentation du site de Jamie McCartney
    0:00:19 – Présentation des invités : Professeur Young et Docteur Sarah Abramowicz
    0:01:13 – Explication de la diversité des organes sexuels féminins
    0:01:18 – Importance des hormones dans le développement sexuel
    0:02:08 – Chanson de Colette Renard et réactions
    0:03:43 – L’importance de l’éducation et des termes corrects pour les organes féminins
    0:05:00 – Anatomie détaillée des organes génitaux féminins
    0:06:05 – Formation et développement des organes génitaux pendant l’embryogenèse
    0:08:55 – Comparaison des organes sexuels féminins et masculins
    0:10:01 – Rôle du clitoris dans le plaisir féminin
    0:12:04 – Explication du silence hormonal entre la naissance et la puberté
    0:12:27 – Changements hormonaux et corporels pendant la puberté
    0:14:48 – Le cycle menstruel et ses effets sur le corps féminin
    0:17:00 – Problèmes et maladies affectant les organes génitaux féminins
    0:19:04 – Comprendre et gérer la ménopause et ses symptômes
    0:30:19 – Alternatives aux traitements hormonaux pour la ménopause
    0:31:08 – Conseils pratiques pour l’entretien des organes sexuels féminins
    0:32:32 – Lubrifiants et produits pour la sécheresse vaginale
    0:33:32 – Impact de l’épilation sur la santé génitale
    0:37:06 – Chirurgie esthétique vulvaire et réparations post-traumatiques
    0:39:18 – Importance des consultations gynécologiques régulières
    0:43:16 – Bienfaits de l’activité sexuelle pour la santé féminine
    0:44:00 – Conclusion et remerciements

    Si vous aimez naviguer sur Internet et découvrir des choses, je vous recommande d’aller faire un tour sur le site de Jamie McCartney. C’est un artiste anglais qui expose la diversité des sexes féminins. Rarement les vulves n’avaient été montrées aussi librement auparavant, tant elles ont fait l’objet de tabous et de méconnaissance pendant des siècles. Bonjour Jacques Young, Professeur Young. Docteur Sarah Abramowicz, bonjour. Vous êtes tous les deux spécialistes de l’appareil sexuel et reproducteur, notamment de la femme. Vous êtes gynécologue et vous, endocrinologue, et vous allez nous révéler le fonctionnement de cet organe sexuel et reproducteur féminin. C’est ça le pari de PUMS aujourd’hui : bien comprendre tout cela pour vous aider à vivre mieux et plus longtemps en bonne santé. [Musique] Alors, il y a des organes externes que l’on voit, des organes internes, des hormones. Tout ça constitue l’appareil reproducteur et tout ce qui participe à la sexualité. Alors, Jacques Jung, vous êtes endocrinologue, d’ailleurs vous m’avez enseigné l’essentiel de l’endocrinologie au cours de mes études. Une question très claire, très simple : est-ce qu’on peut dire qu’en l’absence d’hormones, nous ne serions pas des hommes et des femmes tout à fait complets ? Absolument, puisque quand on est embryon, on a des chromosomes XX si on est une fille ou des chromosomes XY si on est un garçon. Mais ces chromosomes, tout seuls, s’ils ne déclenchent pas tout un processus hormonal avant la naissance, ne vont pas donner des hommes ou des femmes finaux. On reviendra sur l’essentiel. Alors, on va écouter Sarah parce que j’ai envie de voir un petit peu votre réaction, je la connais. Écoutez cette chanson de Colette Renard : "Tombe la nuit, je me fais sucer la friandise, je me fais caresser le gardon, je me fais enfiler la chemise, je me fais picorer le bonbon." Alors, il y a énormément de mots : nénette, zézette, Mounette, foufoune. On est toujours très créatifs quand il s’agit de parler du sexe des filles. Et je vois à votre visage que ça vous agace. Oui, c’est comme si, au 21e siècle, on n’était toujours pas capable d’utiliser les bons mots pour le corps féminin : vulve, clitoris, vagin. Quand on parle aux enfants, on n’utilise jamais les termes exacts et c’est dommage parce que, du coup, les petites filles ne connaissent pas leur corps, puis les femmes ne connaissent pas leur corps et, du coup, ne peuvent pas en prendre soin comme il le faudrait si elles n’ont déjà pas le vocabulaire. Eh bien justement, ce que nous vous proposons dans cette nouvelle émission PUMS, c’est de mieux connaître, sans tabou, l’anatomie et le fonctionnement des organes sexuels et reproducteurs féminins, et de passer en revue les maladies qui peuvent les affecter. On vous dira tout ce qu’il faut savoir également sur un moment parfois vécu comme délicat : la ménopause. Et puis, dans la troisième partie, on vous donnera tous nos bons conseils pratiques pour prendre soin des organes sexuels féminins tout au long de la vie. Alors, on vient de l’évoquer, le sexe féminin est encore mal connu et il y a souvent des confusions entre la vulve et le vagin. Alors, Sarah, venez avec moi, vous allez nous expliquer cette anatomie qu’il faut maintenant connaître. Alors là, vous avez une vue, donc c’est la partie externe des organes génitaux féminins avec le clitoris qui est représenté par un petit rond blanc, les grandes lèvres qui sont à l’extérieur, les petites lèvres qui sont à l’intérieur, le vestibule qui est la première partie du vagin pour simplifier, l’orifice vaginal donc c’est le trou d’entrée du vagin, et le méat urinaire qui est entre le clitoris et le vagin. Le méat urinaire, c’est un petit tuyau qui, voilà, ce n’est pas l’appareil reproducteur, c’est l’appareil urinaire. Urinaire, tout à fait. Il y a encore malheureusement parfois des femmes qui pensent qu’elles font pipi par le vagin ou par le clitoris, or pas du tout. Elles font pipi par le méat urinaire. Encore un petit mot là, le mont de Vénus, c’est quoi le mont de Vénus ? Le mont de Vénus, c’est l’endroit où il y a les poils, en fait, qui est la partie supérieure. On parle de mont de Vénus. On va se rasseoir. On parle de col utérin, toujours des images, mont très géographique. Alors, la vulve, on a vu c’est à l’extérieur, et à l’intérieur se trouve déjà notamment le vagin qui ressemble, bah, à un tube. Expliquez-nous. Voilà, alors le vagin, c’est comme un tube recouvert d’une muqueuse qui va jusqu’au col de l’utérus et jusqu’à l’utérus. C’est par là que se passent les rapports sexuels. Juste avant, vous mentionniez l’utérus, c’est ça l’utérus, hein. Alors il y a plein de petites boules de couleur, c’est pour parler de pathologie, mais ce n’est pas l’objet de cette émission. Normalement, c’est rouge, c’est du muscle, hein, c’est ça ? Essentiellement, c’est du muscle recouvert de muqueuse, donc. Et le col est ici, hein. Tout à fait. Et alors du coup, le vagin c’est donc le tuyau qui peut se distendre, qui permet les rapports sexuels et qui permet aussi le passage du bébé pendant l’accouchement. Donc l’entrée et la sortie par le même tube, c’est ça ? On peut parler de tube, oui. Et sur les côtés, ce sont les trompes de Fallope qui mènent donc de l’utérus jusqu’aux ovaires et c’est par là que, d’un côté, passent les spermatozoïdes, puis de l’autre côté, les ovocytes quand ils sont fécondés pour aller jusqu’à l’utérus. Alors, tous ces organes sont formés pendant l’embryogenèse, hein, quand l’embryon se développe au cours de la grossesse. Comment Jacques, on devient garçon ou fille et quelles sont les structures qui vont arriver ? Alors je parle bien entendu du sexe biologique. On ne parle pas dans cette émission des genres. Alors, au stade très précoce de l’embryon, quelques cellules, il y a les chromosomes qui déterminent, disons, le sexe. Chromosome XX pour ce qui va devenir un fœtus féminin et XY pour ce qui va devenir un garçon. Et donc ces chromosomes, surtout le chromosome Y, va faire que ce qu’on appelle la gonade indifférenciée va devenir soit un testicule, soit un ovaire. Si c’est un testicule, ça va produire des hormones qui vont modifier l’anatomie vers le sens masculin. Et si c’est un chromosome XX, ça va donner un ovaire qui va maintenir et développer un aspect féminin. Donc au départ, on est sur une structure qui est indifférenciée. Certains appellent ça le tubercule génital, à huit semaines, hein, c’est ça ? C’est ça, c’est quelque chose qui s’utilise pour signaler cet état qui n’est pas encore complètement vers une voie féminine ou masculine. Et comme je vous l’ai dit, quand il y a des hormones masculines, ça va se développer vers un pénis et sinon, quand il n’y a pas d’hormones masculines, ça va se développer, se féminiser davantage et devenir un organe génital féminin avec un clitoris, un vagin et des lèvres. Alors ce que l’on comprend, c’est que la fille, c’est un développement quand on n’a pas eu les hormones masculines. On peut dire ça comme ça ? C’est plus compliqué que ça, mais on va en rester là pour l’instant. En tout cas, ce qui est aussi intéressant, c’est de voir que dans cette évolution, finalement, il va y avoir une similitude, une correspondance entre, à la fin, les organes sexuels et reproducteurs féminin et masculin. Là, on en a mis, on l’a représenté de manière schématique, hein, les testicules et le clitoris, les grandes lèvres qui correspondent, hein, chez le garçon au pénis pour le clitoris, les testicules pour les ovaires et le scrotum, c’est-à-dire ce qui entoure les testicules chez le garçon. Le clitoris et le pénis finalement, c’est la même chose ? Disons qu’ils ont une origine commune et il y a des structures qui étaient communes et qui vont se développer, encore une fois, si c’est un testicule et des hormones masculines vers le sens masculin et sinon, ils vont rester un peu plus proches de ce qu’ils étaient initialement mais ils vont se développer dans le sens féminin. Mais effectivement, avant la septième semaine, septième, huitième semaine, il y a une structure qui est commune en fait aux deux sexes. Est-ce qu’on peut dire que le pénis correspond au clitoris par exemple ? C’est la même origine et effectivement, le clitoris, c’est quelque chose qui n’a pas subi des taux d’hormones masculines, de testostérone et du coup, ne s’est pas développé en pénis. Effectivement, c’est une origine commune, il y a beaucoup de ressemblances comme on a vu tout à l’heure. Tout venait finalement du tubercule génital. Alors le pénis joue un rôle, hein, dans la sexualité et la reproduction. Est-ce qu’on peut en dire autant du clitoris ? Alors, le clitoris, c’est l’organe du plaisir féminin et c’est déjà énorme. Il n’a pas d’autre rôle dans le corps féminin que le plaisir. Après, c’est un organe qui est beaucoup plus grand que ce qu’on pense justement. Tout à l’heure, on a montré un petit point blanc et maintenant, ce qu’on sait en fait, c’est assez récent, c’est au 20e siècle qu’on a appris à connaître la véritable anatomie du clitoris. Vous avez une maquette entre vos mains, décrivez-nous ça. Alors fin 20e siècle, début 21e siècle, le clitoris a été décrit, il est dans les livres de biologie depuis très peu de temps. Donc ça, c’est un clitoris, donc il y a le prépuce qui est là avec le corps clitoridien qui fait un genou, ça s’appelle un genou, les deux corps clitoridiens qui sont là et les deux corps bulbeux qui entourent le vagin. Et les corps bulbeux, ils se gonflent comme ça pendant les rapports pour avoir du plaisir. Et un clitoris, ça fait entre 7 et 10 cm en fait. C’est comme un pénis, il n’y a rien à envier. C’est juste qu’il y a que la partie émergée de l’iceberg qui est à l’extérieur, donc le prépuce avec une partie du gland. Alors, il faut savoir que déjà vers le 16e siècle, on avait une représentation du clitoris. Ça, c’est cette représentation anatomique. Mais comme vous le disiez, finalement, c’est très récent qu’on a appris à connaître vraiment ce que c’est et à quoi il sert. Tout à fait. Alors, on a compris comment se développent les organes génitaux pendant l’embryogenèse, pendant la formation du fœtus, mais on va utiliser ces organes sexuels et reproducteurs beaucoup plus tard. Alors, qu’est-ce qui se passe entre la naissance et la puberté, disons ? Alors, il se passe le silence. Le silence ? Parce que juste après la naissance, il va parfois y avoir des petites règles qui sont liées à la présence de l’utérus qui se développe un petit peu quand même sous l’effet des hormones féminines placentaires avant la naissance. Donc, c’est qu’il y avait des hormones du placenta. Pendant la grossesse. Pendant la grossesse, qui vont imbiber aussi le fœtus de sexe féminin et l’utérus. Et donc, quand le bébé de sexe féminin naît, il va y avoir un arrêt de cette imprégnation par les œstrogènes et il va se produire une petite règle, une hémorragie de privation, comme on dit dans le jargon. Pas d’inquiétude si le bébé saigne, hein, si la petite fille saigne. Voilà, pas d’inquiétude. Et puis après, le système se met au repos, complètement au repos. Les ovaires se mettent au repos et l’utérus se met au repos parce qu’ils dépendent des hormones ovariennes. Et les ovaires sont en repos parce que la commande des ovaires, qui est située au niveau du cerveau, à la base du cerveau, l’hypothalamus, l’hypophyse, on va en reparler, se met au repos. Et tout ça pendant des années, des années, des années. Et puis ça se réveille magiquement au moment de la puberté. Donc la puberté, classiquement chez la fille, c’est vers 12 ans. Qu’est-ce qui se passe à ce moment-là ? C’est l’activation de la commande en fait. La commande cérébrale hypothalamique et hypophysaire se met en marche à nouveau par des mécanismes qu’on commence à comprendre un petit peu mieux, mais pas tout à fait. Ça se réactive et ça se met à… Donc l’hypothalamus active l’hypophyse qui active les ovaires, et les ovaires vont produire des hormones qui vont provoquer des changements corporels avec le développement des seins, une augmentation de la taille de l’utérus qui va se développer et de l’endomètre qui va devenir cyclique. L’endomètre, c’est la partie supérieure ? La partie superficielle de l’intérieur de l’utérus. De l’intérieur, oui, de l’utérus. Et donc tout ça, ça va se développer au moment de la puberté. Alors, si vous voulez en savoir plus sur le système hormonal, on a une très belle émission notamment avec le professeur Guillaume Assier, que vous connaissez, et qui nous explique tout cela en détail. Le système hormonal. Alors, les cycles vont arriver, hein, les règles vont arriver. Et on sait que les cycles durent environ 28 jours. En fait, ça c’est ce qui est entre guillemets normal. Je ne sais pas si on parle de normalité. Qu’est-ce qui explique ce caractère cyclique ? Alors, ça c’est tout à fait magique. C’est une conversation entre l’hypothalamus au niveau cérébral, l’hypophyse, l’ovaire et …l’utérus. Et donc ce qui se passe, c’est que l’hypothalamus qui active l’hypophyse, l’ovaire, doit le faire de façon cyclique. Les hormones vont bouger au cours du cycle, elles vont augmenter puis elles vont diminuer, et tout ça, ça va agir sur l’utérus. Et donc l’utérus, sous l’effet de ces hormones ovariennes cycliques, va croître, l’endomètre, le fameux endomètre, va se développer pendant la première partie du cycle, va se modifier après l’ovulation, et s’il n’y a pas de grossesse, après il va y avoir une hémorragie et régénération de l’endomètre. Alors, tout ça est cyclique. Dans une vie, on a compté, on peut avoir plus de 450 cycles, donc des périodes de menstruation. Les femmes se plaignent parfois d’avoir mal pendant cette période. On a déjà expliqué dans PUMS que les douleurs des règles ne doivent pas être considérées comme normales. Je pense qu’il faut encore en rajouter une couche. Oui, en effet, l’évacuation de la muqueuse, donc de l’endomètre, peut faire des douleurs variées ou des crampes, mais ce n’est pas une fatalité. Aujourd’hui, on a quand même des moyens de ne plus avoir mal. Donc il ne faut pas hésiter à consulter. Et en plus d’avoir de fortes douleurs, ça peut être signe de maladies sous-jacentes comme l’endométriose, par exemple. On estime qu’une femme sur dix serait atteinte d’endométriose. Et là encore, nous avons des vidéos sur ce sujet. On avait notamment reçu dans une autre émission Enora Malagré et Laëtitia Milot qui en parlent très bien puisqu’elles sont directement concernées, et c’est extrêmement éclairant d’écouter des personnes qui sont concernées. Alors, il y a aussi des douleurs qui se manifestent sur l’appareil sexuel en dehors des périodes de règles. Alors, au niveau de la vulve notamment, à quoi c’est dû ? Alors, on peut appeler ça les vulvodynies ou les vestibulodynies, c’est-à-dire qu’il y a plein de choses qui peuvent donner ça. Donc les vulvodynies, c’est au niveau de la vulve, les vestibulodynies, c’est à l’entrée du vagin. Ça peut être dû à des bactéries ou à des champignons, par exemple. Ça fait des sensations de brûlure, de douleurs qui sont un peu comme un frottement. Ça peut être aussi juste pendant les rapports sexuels ou pas. Ça peut provoquer des dyspareunies, c’est-à-dire des douleurs pendant les rapports, mais ça peut être aussi en dehors des rapports et ça peut révéler différentes pathologies. Donc, soit au niveau de la vulve ou du vagin, soit pendant les rapports. Ça peut être des douleurs qui sont dues à un positionnement de l’utérus, à une infection, parfois des fibromes qui peuvent nécroser, et ça peut être des kystes. On va voir justement ce que veut dire kyste de l’ovaire. Donc là, on a l’ovaire et un kyste, c’est quoi ? C’est une boule d’eau ? C’est une boule de plein de choses. Là, c’est un ovaire normal et là, c’est avec un kyste. Donc ça peut être en effet une boule d’eau ou ça peut être une boule de tissu ou ça peut être une boule plus dangereuse. Et puis ça peut faire mal parce que ça grossit ou parce que ça appuie ou compresse. Ça peut faire mal aussi parce que ça peut tordre l’ovaire et ça, c’est une urgence chirurgicale. Il ne faut pas hésiter à consulter, c’est des douleurs extrêmement violentes. Et on opère ? Oui, on opère dans ces cas-là. Alors, on détord, on détord parce que l’ovaire peut avoir été finalement, en fait, emporté par le poids du kyste et être vrillé. Et du coup, on le détord et on enlève le kyste. Alors, il y a aussi des symptômes ou des signes qui peuvent être liés à des cancers gynécologiques, hein, le cancer de l’appareil reproducteur, en particulier utérus ou vagin. Quels sont les signes qui doivent alerter ? Alors, les signes qui doivent alerter, c’est des saignements anormaux, des troubles de la miction, donc quand on fait pipi, qui apparaissent quand on fait pipi. C’est normal quand on fait pipi ? Oui, mais quand on fait pas pipi, des douleurs quand on fait pipi ou quand on a du mal tout d’un coup à faire pipi alors qu’on n’avait aucun problème pour faire pipi, par exemple. Ou des douleurs qui n’étaient pas là avant ou une masse qui apparaît, et des saignements, bien sûr. Alors, sur le plan hormonal aussi, il y a quelque chose qui doit nous alerter, Jacques ? Absolument, et qui est parfois sous-estimé par les médecins non spécialisés, ce sont les troubles du cycle parce qu’on pense que ça peut être normal d’avoir des troubles. Ce n’est jamais normal. Ce qui est normal, c’est une femme cyclique. C’est ça la normalité, avec des règles régulières. Je parle hors contraception évidemment hormonale. Une femme qui n’a pas de maladie a des règles régulières. Et c’est un signe d’alerte qui est très facile à mettre en évidence, qui inquiète d’ailleurs les femmes, qui est les règles qui s’espacent, qui sont irrégulières ou qui s’arrêtent. Et ça, ça peut être la résultante de maladies ovariennes, hypophysaires, hypothalamiques, dont certaines ne sont pas très graves mais d’autres peuvent être graves. Est-ce que c’est pour ça, pour la question, qu’on appelle les menstruations les règles ? C’est parce que ça doit être réglé comme du papier à musique ? On peut dire ça comme ça, mais effectivement, il faut que ce soit régulier. Bon, on tolère un petit peu quelques jours, mais quand il y a un espacement pendant quelques mois, il faut enquêter. Il faut enquêter. Il y a une cause. Ça, c’est au cours de la vie de l’adolescente, de la jeune femme, la femme d’âge mûr. Mais il y a un moment où l’arrêt du cycle ne révèle aucune maladie mais plutôt un passage obligé dans la vie des femmes, c’est la ménopause. C’est pas une maladie, c’est tout à fait normal. Et on va voir que même si c’est une période qui est parfois vécue avec appréhension à cause de différents symptômes, on peut la vivre très bien et c’est tout à fait normal, ce n’est pas une fatalité d’avoir des problèmes à ce moment-là. On en parle avec notre invité. Bonjour Sandrine, docteur Pol. Comment allez-vous ? Vous êtes gynécologue médicale, vous n’opérez pas les femmes, vous vous occupez de leur vie féminine et notamment de tout ce qui est hormonal. Tout à fait, exactement. Alors, beaucoup de femmes s’interrogent quand elles arrivent vers la cinquantaine. Elles se demandent si elles sont déjà ménopausées. Est-ce qu’il y a un moyen simple de savoir par soi-même si on est ménopausée ? Bah, la ménopause, en fait, c’est vraiment une définition clinique qui est une définition rétrospective et qui correspond à un an sans règles. Alors, bien évidemment, on parle là de la femme de plus de 40 ans. Alors, vous parlez de règles. On a parlé dans la première partie de l’émission de ce que c’était ces règles. On va encore revoir en image. Et bien, voilà, effectivement. En fait, c’est ce qu’on a discuté tout à l’heure. Donc les règles, ça c’est ce qu’on définit par la desquamation, ça veut dire l’élimination des cellules qui sont à l’intérieur de l’utérus et qui sont liées à la fluctuation hormonale. Alors, 40 ans, vous avez mentionné à partir de 40 ans, la ménopause peut survenir. Ça semble plutôt jeune. On pense en général que la ménopause ça arrive plutôt à 50 ans. Alors, c’est vrai que habituellement c’est souvent entre 45 et 55 ans le plus fréquemment avec une moyenne en France dans les pays occidentaux à 51 ans. Mais en fait, c’est possible dès 40 ans et entre 40 et 45 ans on parle de ménopause avancée. Et ça correspond quand même à 10 % des femmes dans les pays occidentaux. Donc, voilà, c’est quand même des situations physiologiques, donc normales. Alors, l’arrêt des règles prolongé après 40 ans, vous l’avez dit, ça permet d’évoquer la ménopause. Mais il y a des signes annonciateurs, ici on a voir plusieurs étapes qu’on appelle périménopause notamment. Oui, alors la périménopause c’est effectivement toute une période qui précède l’arrêt des règles et qui peut se manifester par des troubles du cycle ou déjà par des symptômes qui peuvent être évocateurs du fait que la réserve en follicules et donc les sécrétions hormonales diminuent avec le temps. Alors, on va revenir sur cette réserve folliculaire pour bien comprendre et ces symptômes, c’est quoi ? Des douleurs ? Des cycles irréguliers ? Dites-nous ce qui est normal et pas normal. Alors, en périménopause, effectivement, on va avoir des cycles souvent qui sont irréguliers et il va y avoir une alternance de symptômes qui vont être à la fois des symptômes en faveur d’une hyperœstrogénie, donc beaucoup d’hormones. Trop d’hormones ? Œstrogènes, hormone féminine. Exactement. Donc la femme, elle va pouvoir avoir dans ces périodes-là des saignements anormaux, elles peuvent avoir des douleurs dans les seins. Et puis elle va alterner avec des périodes où, au contraire, il y a moins d’hormones d’œstrogène, donc moins d’hormones féminines. Et là, il peut y avoir dès la préménopause des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, des troubles de la libido. Donc dans votre cas, il faut faire si on est gêné ? Alors, on va maintenant mieux comprendre ce qui se passe à la ménopause en regardant cette courbe. On a appelé ça la courbe de la ménopause pour que vous compreniez, et c’est là qu’intervient cette notion de follicules, c’est ça ? Tout à fait. Donc là, en fait, vous voyez le nombre moyen de follicules chez la femme en fonction de l’âge. Et donc ce qu’on voit, c’est que la réserve en œufs elle se constitue dans la vie intra-utérine. Donc c’est un stock qui va pas se renouveler, il est comme ça. Et tout au long de la vie, il va diminuer, donc décroître avec des vitesses qui vont être différentes. Et on voit qu’à la naissance, les femmes ont en moyenne 1 à 2 millions d’ovocytes. Dans les ovaires, donc ce sont les follicules dont vous nous parlez. Voilà, en fait, effectivement, dans les follicules, il y a les ovocytes qui sont à l’intérieur. Ce sont des structures qui sont tout à fait dépendantes les unes des autres. Ça va décroître toute la vie. Vous voyez, avant même que la femme soit cyclée, avant même qu’elle ait la puberté, on voit qu’il y a déjà une phase de décroissance. La décroissance, elle va être à des vitesses différentes en fonction de la période de la vie. Elle va s’accélérer vers 35 ans où là, il va y avoir une croissance plus rapide. Et donc la ménopause, c’est la période où on considère que la réserve est extrêmement faible, où il reste une centaine de follicules et d’ovocytes du coup chez les femmes. Donc à la périménopause, hein, vous nous disiez, il y a encore des cycles, mais irréguliers, il reste encore des ovocytes. Ce qui veut dire qu’on peut encore tomber enceinte ? Tout à fait. Alors c’est vrai qu’en périménopause, la probabilité de grossesse, elle est plus faible, du fait de la quantité, de la qualité ovocytaire. Néanmoins, il y a un risque. Et donc c’est toujours des discussions qu’il va falloir aborder avec les femmes. Il y a la question de la contraception qu’il faut aborder tout au long de la vie, et notamment sur la période de la périménopause. Alors, un risque ou une chance, une possibilité de tomber enceinte si on le souhaite. Il faut aborder la problématique. Alors une fois que la ménopause est installée, il y a des symptômes qui sont plus ou moins marqués chez les femmes. Vous avez mentionné les bouffées de chaleur. Beaucoup se plaignent de sécheresse, de la peau, du vagin, parfois de la fatigue. Toutes les femmes ne sont pas gênées de la même manière ? Tout à fait. Alors, il y a une multitude de symptômes qui peuvent s’exprimer au moment de la ménopause. Et bien évidemment, toutes les femmes n’ont pas les mêmes symptômes. Bien évidemment, elles n’ont pas toutes tous les symptômes. Et puis après, il va y avoir un impact éventuel sur la qualité de vie. Est-ce que les femmes sont gênées ou pas ? Et là, c’est toutes les questions qu’il va être primordial de poser dans cette période-là. Est-ce qu’on peut dire que tous ces symptômes sont liés essentiellement à la chute des fabrications d’hormones ? Tout à fait. C’est en fait, c’est un marqueur de la carence en hormone, donc du manque d’hormone œstrogénique. Œstrogène ? Œstradiol, voilà, c’est l’hormone qui chute à la ménopause. Donc il y a une solution logique pour effacer ces troubles, ça serait de remplacer les œstrogènes manquants avec un traitement. D’ailleurs, ça existe, c’est le traitement hormonal substitutif de la ménopause. Mais on a des chiffres qui montrent que seul 6 % des femmes, vous me dites si c’est vrai, c’est toujours vrai, si ça change, utilisent ce type de traitement à la ménopause. Pourquoi ? Tout à fait. Alors, effectivement, il y a finalement assez peu de femmes qui utilisent ces traitements. Et une des principales raisons, c’est des études qui ont été publiées au début des années 2000. Jusque-là, on estimait qu’environ une femme sur deux utilisait un traitement hormonal de la ménopause. Et dans les années 2000, il y a des grandes études qui ont été publiées par les Américains, notamment, qui ont pointé du doigt les risques éventuels des traitements hormonaux sur le plan cardiovasculaire et sur le plan des cancers, notamment des cancers du sein. Donc il y a effectivement eu une chute drastique des prescriptions et des utilisations de traitements hormonaux. Par la suite, il y a eu énormément d’études, notamment des études françaises, qui ont énormément nuancé les résultats précédents. Notamment, on sait que ce ne sont pas les mêmes traitements, ce ne sont pas les mêmes femmes. Et donc maintenant, on est capable de dire qu’avec les schémas et les traitements hormonaux français, les risques cardiovasculaires sont extrêmement faibles et on arrive beaucoup mieux à cerner aussi le risque de cancer du sein. Et on sait que c’est aussi un risque qui est faible et qui est lié à la durée d’utilisation. Donc malgré toutes ces nouvelles données qui sont extrêmement rassurantes, il y a toujours effectivement peu de prescriptions de ces traitements hormonaux. Parce que ces traitements, hein, c’est les œstrogènes, mais on les administre par la peau, hein, je crois que c’est une des caractéristiques. Tout à fait. Et en fait, les caractéristiques des traitements français, c’est qu’on a su adapter les molécules qu’on a utilisées. Et surtout, on est capable maintenant de savoir à qui les prescrire et comment les prescrire. On est capable d’évaluer les facteurs de risque individuels de chaque patiente et du coup de pouvoir savoir si oui ou non on peut prescrire. Alors, ces œstrogènes et puis la deuxième hormone, on peut citer comme ça, vous saurez de quoi on parle, la progestérone, est-ce que quand on utilise ces deux hormones sur prescription médicale, est-ce que c’est efficace contre tous les symptômes de la ménopause ? Alors, c’est souvent extrêmement efficace et extrêmement rapidement. Parce qu’en fait, comme je vous l’ai dit tout à l’heure, les symptômes de la ménopause qu’on appelle d’ailleurs dans notre jargon le syndrome climatérique. Climatérique ? Tout à fait. C’est lié en fait à la carence en hormone, en œstrogène. Et donc en leur donnant ces œstrogènes, vous allez rapidement améliorer les symptômes. Pourquoi vous parlez de climat, ça me travaille l’esprit ? Climatérique, c’est relié avec le climat ? Avec le climat interne, oui, c’est effectivement sur le climat hormonal au moment de la ménopause. Tout à fait. Et donc l’efficacité, elle est ? Elle est extrêmement rapide, tout à fait. Et donc ce qu’il faut bien préciser, c’est que, effectivement, ce sont les œstrogènes qui vont être efficaces sur ces symptômes-là. Mais on y associera systématiquement de la progestérone pour toutes les femmes qui ont encore un utérus, pour éviter les pathologies endométriales qui pourraient y avoir avec l’utilisation seule d’œstrogène. Donc on maîtrise manifestement bien ce traitement. Vous écoutez, ça a l’air quand même très, très utile. Combien de temps en a-t-on besoin ? Parce que les symptômes de la ménopause, ils s’atténuent avec le temps ? Tout à fait. Alors là, ce qu’il y a, c’est que c’est extrêmement variable d’une femme à l’autre. Donc il va falloir s’adapter vraiment à chaque femme, réévaluer systématiquement, régulièrement, alors au moins une fois par an, l’intérêt de la poursuite du traitement. Les sociétés savantes ont tendance à dire, l’idéal c’est cinq ans d’utilisation. Donc c’est un peu une ligne directrice. Maintenant, je pense qu’il faut s’adapter au cas par cas en fonction des femmes, en fonction des symptômes. Alors, on a parlé des hormones, des médicaments prescrits par le médecin. Il y a beaucoup de publicités, d’articles dans la presse féminine pour des traitements alternatifs. Voici une capture d’écran de ce qu’on peut voir sur Internet si on tape "ménopause traitement naturel". Je ne vais pas tout énumérer. Vous recommandez ? Alors, effectivement, il y a énormément de produits de phytothérapie qui sont disponibles sans ordonnance, en vente libre. Ça peut être une solution éventuellement chez les femmes qui refusent les traitements hormonaux ou qui auraient des contre-indications aux traitements hormonaux. Maintenant, il faut garder en tête qu’il y a finalement très peu de preuves d’efficacité de ces produits. On parle des phyto-œstrogènes, donc des œstrogènes d’origine naturelle et végétale, comme le soja par exemple, qui contient ces phyto-œstrogènes. C’est une bonne alternative ou pas ? Alors, c’est une alternative, mais qui est plutôt à limiter. Parce que comme vous l’avez dit, ce sont des phyto-œstrogènes, donc on va apporter des œstrogènes aux femmes sans avoir assuré la protection endométriale dont on vient de parler juste avant avec la progestérone. Donc elles vont prendre uniquement des traitements œstrogéniques. Et puis bien évidemment, il faut être extrêmement vigilant parce que ces traitements sont également contre-indiqués pour toutes les femmes qui auraient une contre-indication aux traitements hormonaux de la ménopause. Je pense par exemple à une patiente qui aurait eu un cancer du sein, pour qui on contre-indique tous les traitements hormonaux. Et donc de la même façon, ces traitements de phyto-œstrogènes sont contre-indiqués chez ces femmes-là. Donc il faut rester prudent et bien discuter. Moi, je pense qu’il faut vraiment parler avec votre clinicien, avec votre médecin prescripteur. Même si vous êtes amené à vouloir prendre un traitement de phytothérapie, parlez-en pour être sûr qu’il n’y ait pas de risque éventuel à la prise de ce produit. Parce que ce que vous nous dites, c’est que même si c’est accessible sans prescription et que ça s’appelle "phyto" quelque chose, ce n’est pas anodin. Il faut rester prudents avec tous ces produits qui peuvent avoir un effet phyto-œstrogénique. Alors, aux États-Unis, il y a un médicament qui semble être une alternative intéressante aux hormones. Ça s’appelle le fésolinant. On ne va pas vous dire ce que ça veut dire. Est-ce que c’est utile ? Alors, c’est un produit que, enfin, pour lequel nous, on attend beaucoup des instances européennes. C’est un produit qui est déjà commercialisé aux États-Unis, dont l’indication c’est vraiment la prise en charge des bouffées de chaleur de la ménopause. Voilà, pour l’instant, il n’est pas commercialisé en France, il est à l’étude. Donc on attend beaucoup de ces résultats à suivre dans PUMS. Merci beaucoup Sandrine Pol d’avoir été avec nous pour nous éclairer sur la ménopause. Au revoir. On va maintenant rejoindre Sarah et Jacques pour vous donner nos meilleurs conseils pratiques pour prendre soin des organes sexuels féminins. Alors, pour démarrer, je vois de petites boules, ça s’appelle des boules de geisha. Il paraît que c’est utilisé pour renforcer le périnée, ça marche ? Bah, tout ce qui fait contracter le périnée fonctionne pour la musculature. Après, pour le reste, oui, non, bah ça dépend. Ça dépend. Alors, il y a autre chose qui est sur Internet. Alors là, je vous demande de voir vos archives, cette publicité qui nous vient de catalogues de vente par correspondance. C’était à une époque où Internet n’existait pas. On nous parle de masseurs pour les jouets. Il faut savoir qu’à l’époque, on n’avait pas forcément le droit de faire de la publicité pour les sextoys. La masturbation, est-ce que ce genre de gadget, Sarah, a un intérêt aujourd’hui pour des femmes qui ne sont pas satisfaites de leur sexualité ? Alors déjà, il faut comprendre que la masturbation, ce n’est pas l’apanage des célibataires ou des puceaux. Ça a beaucoup de vertus. C’est une sexualité parallèle, ça détend, ça relaxe, ça permet l’endormissement. C’est encore malheureusement très tabou chez les femmes, pas du tout chez les hommes. Et on sait que ça peut permettre aussi d’assouvir une libido sans forcer son partenaire. Tout le monde n’a pas la même libido à chaque moment de la vie et n’a pas forcément une libido équitable entre deux partenaires dans un même couple. Et ça peut permettre d’avoir un équilibre. Après, il existe différents gadgets, jouets, sextoys, comme vous voulez. Je vous laisse décider lequel vous convient le plus. Alors, venez avec moi Sarah. On va maintenant donner quelques tips pour bien soigner son vagin. Qu’est-ce que vous avez à nous dire ? Alors, la première règle, c’est qu’on ne nettoie pas l’intérieur du vagin. Ah, vous nous avez déjà dit ça. On ne le dira jamais assez, c’est auto-nettoyant le vagin ? C’est ça. C’est le Dr. Ben Barrek aussi qui était venu, vous la connaissez ? Oui, elle est venue nous expliquer ça. Le vagin est auto-nettoyant. Bon, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que dans le vagin, il y a des bonnes et des mauvaises bactéries. Et que les bonnes bactéries tuent les mauvaises. Et que si on lave dans le vagin, on tue les bonnes et donc les mauvaises peuvent proliférer. Donc, le vagin se nettoie seul. On ne met rien dedans. On peut nettoyer la vulve avec des produits doux, pas des produits détergents, pas des lingettes, pas des choses parfumées, pas du savon de Marseille, c’est trop fort. Non, juste des produits neutres, doux, apaisants, et juste pour l’extérieur, jamais à l’intérieur. Donc des gels de toilette, hein ? C’est ça, par exemple. Et on a bien compris maintenant la différence entre la vulve et le vagin. La vulve, c’est à l’extérieur, et le vagin, c’est à l’intérieur. On nettoie la vulve mais pas le vagin. Qu’est-ce que vous pensez de produits spécifiquement proposés pour les sécheresses vaginales ? Est-ce que c’est à utiliser au quotidien ? Alors, là, normalement, il y a une lubrification naturelle. Mais si la lubrification ne suffit pas, il ne faut pas hésiter à utiliser des lubrifiants, notamment pendant les rapports sexuels. C’est très important d’être assez lubrifié pendant les rapports parce que sinon, on crée des microtraumatismes au niveau de la muqueuse vaginale qui font des douleurs et après on rentre dans un cercle vicieux de douleur de muqueuse qui est asséchée et ça ne marche pas. Donc s’il y a besoin, il y a des produits qui se trouvent en pharmacie, qui sont très bien pour la lubrification, que ce soit avec de l’acide hyaluronique ou d’autres produits en fonction de l’âge de la vie et de l’utilité qu’on en a. Et des huiles essentielles ? Non, c’est clair. Jacques, est-ce qu’il y a des traitements hormonaux qui peuvent être utiles pour améliorer le confort vaginal ? Absolument. Comme ma collègue a évoqué tout à l’heure lors de la ménopause et des symptômes qui sont liés à la carence œstrogénique, le manque d’œstrogènes, oui, c’est ça, le manque d’œstrogènes, et donc du coup, quand on n’a pas d’estradiol, il y a une sécheresse vaginale. On peut avoir une sécheresse vaginale, et cette sécheresse vaginale va provoquer des difficultés qui viennent d’être évoquées et avec toutes les difficultés lors des rapports sexuels et dégrader la qualité de vie. Et donc effectivement, dans toutes les situations, quel que soit l’âge de la patiente, c’est-à-dire que la ménopause ce n’est pas une maladie, vous l’avez dit, mais il y a des maladies où se produit cette carence en estradiol, et c’est une des raisons pour lesquelles on donne ce traitement, c’est pour que la femme retrouve une lubricité vaginale correcte et qu’elle puisse avoir une vie de couple correcte. Alors, on va parler un temps de l’apparence du vagin. Il fut un temps où l’épilation n’était pas une question. Je vous montre ce tableau du peintre Gustave Courbet, c’est 1866. Probablement que c’est l’organe génital externe le plus connu au monde, oui, probablement. Aujourd’hui, ça a bien changé puisque c’est la mode de l’épilation, notamment de l’épilation intégrale, qui consiste à raser ou épiler les grandes lèvres. La moitié des femmes de moins de 25 ans y ont recours. Alors, est-ce que vous recommandez pour des raisons d’hygiène ou est-ce qu’au contraire vous dites qu’il faut laisser la nature et ne pas épiler ? Alors, je ne recommande pas parce qu’en fait les poils ont quand même une vertu de protection, c’est comme les cils dans les yeux, ça permet quand même d’éviter qu’un certain nombre de choses entrent au niveau des organes génitaux. En plus, l’épilation, la problématique ou le rasage, ça peut créer des micro-coupures, ça peut créer des petits abcès, des micro-abcès, des infections. Oui, des petites infections au niveau de la vulve. Et ça peut aussi, à force d’épiler, étirer les petites lèvres et donc un peu donner des douleurs évidemment du fait du changement d’apparence et du changement dû à l’étirement des tissus. Est-ce qu’il vaut mieux le faire soi-même ou est-ce qu’il faut le faire en institut où peut-être l’hygiène sera davantage contrôlée ? Je n’ai pas tellement d’avis sur la question, chacun, chacune fera comme il, elle le veut. Alors, on disait en introduction que le sexe féminin a longtemps été tabou, et aujourd’hui, avec l’industrie du porno, il y a un peu un risque de formatage esthétique du sexe féminin, avec de plus en plus de femmes qui se disent "je voudrais un sexe de telle manière", elles veulent faire la chirurgie esthétique pour modifier l’apparence de leur sexe. Alors, on vous montre différents aspects de vulves, hein, en fait, la vulve peut avoir des aspects très différents. Est-ce que la chirurgie de la vulve peut réparer certains inconforts et certaines femmes qui voudraient changer leur aspect ? Il y a différentes choses dans la chirurgie vulvaire. Alors, c’est des images que je montre beaucoup à mes patientes, c’est-à-dire qu’il y a autant de vulves que de visages. Il n’y a pas une normalité de vulve, il y a les standards des films porno avec des petites lèvres qui ne dépassent pas des grandes, qui sont symétriques. Ce n’est pas la normalité. Donc, après, l’idée c’est de se sentir bien dans son corps, quel qu’il soit. Donc, si on veut avoir recours à de la chirurgie esthétique vulvaire, voilà, ce sont des femmes majeures, consentantes, donc a priori, c’est leur corps, elles font ce qu’elles veulent avec leur corps, il n’y a pas de souci là-dessus. Après, il y a une autre chirurgie vulvaire qui est la chirurgie à laquelle il faut avoir recours quand il y a des douleurs, quand il y a des problématiques autres, par exemple, il y a des femmes qui ont des brides post-épisiotomie ou des brides… Alors, expliquez-nous. Alors, les brides, c’est quand il y a une cicatrisation anormale qui fait que les tissus tirent beaucoup, par exemple, après une épisiotomie ou après une déchirure d’un accouchement, ou par exemple quand il y a une excision. Donc une excision, c’est un rituel où on coupe le clitoris des petites filles, qui est évidemment interdit en France, mais qui se fait dans beaucoup de pays du monde. Et là, on peut réparer ? Et là, on peut réparer l’excision. Ça s’appelle une réparation ? Ça s’appelle une transposition de clitoris, c’est une réparation de clitoris, tout à fait. Et on peut aussi donc réparer les vulves qui sont douloureuses après des accouchements, après plein de choses. Et ça, il ne faut surtout pas rester avec des vulves douloureuses secondaires à un traumatisme quel qu’il soit. On n’est pas censé avoir mal pendant les rapports, on n’est pas censé avoir mal à la vulve, et donc s’il y a quelque chose comme ça, il faut toujours consulter. Merci beaucoup, hein, déjà pour toutes ces informations qui doivent être entendues par toutes les femmes qui ne doivent pas avoir honte d’en parler à leur médecin. On va parler des hormones sexuelles maintenant, parce que ces hormones, on a vu qu’elles sont essentielles au bon fonctionnement du cycle et pour la fertilité. Est-ce que vous avez des conseils à nous donner pour préserver cette fonction tout au long de la vie, Jacques ? Avoir une vie normale avec un poids normal, parce qu’il y a une tendance actuelle chez certaines personnes à se mettre en situation de restriction d’alimentation, ce qui va aboutir à une maigreur, et laquelle maigreur va aboutir à une carence hormonale qui va empêcher de fonctionner les ovaires. Et donc il faut un minimum de masse grasse. Toute la masse grasse n’est pas moche et n’est pas délétaire. Elle est nécessaire au bon fonctionnement des ovaires. Et donc j’attire l’attention sur le fait que la restriction calorique, la restriction alimentaire excessive va aboutir à une maigreur qui va arrêter le fonctionnement ovarien, interrompre les règles pour les raisons qu’on a vues tout à l’heure, et avoir un impact délétère sur la sexualité par la carence hormonale, la carence en estradiol, mais aussi d’autres effets délétères au niveau osseux. Et donc ça, il faut absolument le déconseiller. Vous avez mentionné tout à l’heure que lorsque les règles s’arrêtent ou deviennent irrégulières, il faut consulter parce que ça n’est pas normal. C’est le signe potentiel d’un problème hormonal. Est-ce qu’il y a d’autres signes qui peuvent témoigner d’un problème hormonal de l’appareil reproducteur et sexuel ? Alors, le signe le plus sensible à un dérèglement hormonal ovarien, c’est les règles. Mais parfois, ce sont d’autres signes qui sont au premier plan et qui vont faire consulter. Par exemple, on a parlé des bouffées de chaleur au moment de la ménopause. Il y a des maladies où il peut y avoir des bouffées de chaleur. En général, elles s’accompagnent d’une interruption des cycles, mais c’est un signe qui peut faire consulter par le désagrément que ça provoque. Il y a des troubles de la libido, il y a des dyspareunies dont on a parlé, les douleurs au moment des rapports sexuels. C’est ça. Et donc du coup, tous ces signes peuvent être le fait d’une carence hormonale et peuvent être corrigés par un traitement hormonal, une fois qu’on a fait le diagnostic, bien sûr. Il faut voir un spécialiste pour faire le diagnostic. Beaucoup de femmes se plaignent de prise de poids disant qu’elles ont un problème hormonal. Est-ce que la prise de poids, ça vous alerte vers un problème d’œstrogènes ou du système hormonal féminin ? Non, pas tellement. D’ailleurs, il y a des études qui ont montré que la prise de poids chez les femmes apparaît avant l’âge de la ménopause proprement dite, ce qui montre que c’est lié à d’autres facteurs qu’à des facteurs hormonaux. Et les traitements par les œstrogènes, ce ne sont pas les traitements qu’on donne pour faire maigrir. Et donc si on prend du poids à 30 ans, 40 ans, 50 ans, ce ne sont pas les hormones féminines qui sont en cause. Les causes hormonales des prises de poids existent, mais elles sont extrêmement rares par rapport aux causes nutritionnelles. Et ce ne sont pas les causes liées au système hormonal féminin spécifiquement. On rappelle enfin que voir un gynécologue ou une sage-femme, c’est recommandé systématiquement, même quand on n’a pas de symptômes, pour surveiller les organes sexuels, vulve, vagin, utérus. La question, c’est à quelle fréquence consulter ces spécialistes ? Alors, on commence à l’âge à peu près des premières règles ou des premiers rapports ou un peu plus tard si on en ressent le besoin, un peu plus tard. Et après, c’est tous les ans, toute la vie en prévention, avec un test HPV, donc ce qu’on appelait avant le frottis, qui maintenant est un autre test, un peu différent, pour dépister les cancers du col de l’utérus tous les cinq ans. Et parler donc à ces spécialistes de la sexualité ? Tout à fait. Et des problématiques qui peuvent exister, quelles qu’elles soient. Merci beaucoup. J’ai encore une question à vous poser. Est-ce qu’il y a des bienfaits à l’activité sexuelle pour la santé féminine ? Qui veut répondre en premier ? Je pense qu’il faut avoir l’activité sexuelle dont on a envie. C’est la seule chose qui est importante. Jacques ? Je partage complètement ce point de vue. Merci beaucoup pour tout ce que vous avez renseigné pour toutes les femmes et puis les conjoints également et les familles. Ce sujet dont on a dit qu’il était si tabou et aujourd’hui, on a dit les choses. Voilà. N’oubliez pas que PUMS, bah, c’est un pari, quels que soient les sujets que l’on aborde, c’est de vous faire vivre mieux et plus longtemps en bonne santé. Alors, on vous retrouve très vite sur PUMS. [Musique]

    7 Comments

    1. Pas mal la chanson de ,,Colette renard ,,je trouve😅
      Comme je suis une assidue de votre émission .Tous les sujets m,interesses,on en apprend toujours. 😉
      Je m'aperçois que j,ai posé les bonnes questions à ma gynéco.
      Ça me rassure finalement de connaître mon corps en tant que femme.😢😮
      MERCI,UNE FOIS DE PLUS.. Le sujet a été très bien abordé..
      Une femme sur 10 touchées par l'endométriose…. énorme?!🤔🙃😢

    Leave A Reply