Sonia Steinsapir (1912-1980) Itinéraire et archives d’une artiste en exil. Moscou, Berlin, Paris, Mérignac, Poitiers

    Conférence d’Ilsen About, CNRS
    Dans le cadre du cycle Art et archéologie du judaïsme
    En écho à l’accrochage « Nouvelles venues : Charlotte Henschel, Georgette Meyer et Sonia Steinsapir »

    Le destin de Sonia Steinsapir (1912-1980) éclaire l’expérience méconnue des femmes artistes juives émigrées en France dans les années 1930. À travers ses archives et de multiples documents retrouvés au fil d’une longue enquête historique, son parcours documente l’itinéraire d’une exilée. Artiste graphiste à Moscou, Sonia fuit les purges staliniennes et émigre à Paris en 1936. Victime des mesures antisémites sous l’Occupation, elle est arrêtée, internée mais parvient à s’évader du camp de Poitiers en décembre 1941. Entre 1942 et 1944, elle vit clandestinement à Paris jusqu’à la Libération. Durant cette période, elle réalise une œuvre plastique inédite consacrée aux roms, manouches, gitans et autres voyageurs internés en France.

    bonjour à tous bienvenue à cette séance du cycle archéologie du judaïsme alors aujourd’hui c’est une séance un petit peu particulière parce que elle s’inscrit dans le cycle bien sûr mais elle fait aussi écho à une partie de l’exposition que nous venons d’ouvrir intitulée nouvelle venue consacré à trois artistes femmes Georgette Meyer Charlotte enchel et Sonia steinchapir dont va nous entretenir ilsabou alors un mot sur ilsen qui est un grand spécialiste des Tigar des Romes des gitans je sais pas comment il il dira je crois qu’on peut cumuler d’ailleurs les trois les trois dénominations euh sur lesquelles euh Sonia Stein chapir nous laisse des des documents extrêmement précieux et intéressants euh qu’il a pu qu’il a pu étudier il scne est chargé de recherche au au CNRS c’est un spécialiste de l’identification des des personnes il a d’ailleurs consacré un ouvrage avec Vincent Denny intitulé l’histoire de l’identification des personnes chez la découverte en en 2010 euh il travaille sur l’histoire des sociétés Romes Tsiganes en Europe de l’Ouest sur l’histoire des circulations itinérantes et sur la méthodologie de l’histoire visuelle et des sources photographiques en histoire euh vous compléterez ou corrigerez il scène je ne suis évidemment pas spécialiste euh mais on avait déjà eu l’occasion de travailler avec lui euh pour le catalogue les tribulations derwiin Blumenfeld puisqu’il avait contribué par un très bel article intitulé Une une lumière irradiante regard sur les gitan ou saintte-marie de la mer puisqueeffectivement dans l’exposition vous vous en souvenez certainement sur les tribulations de Dervin Blumenfeld il y avait tout un corpus peu connu et je crois inédit d’ailleurs jusque-l enfin en tout cas peu peu diffusé de photos d’vin Blumenfeld au saintte-marie de la mer dans les années 30 avec où il était allé avec des amis à lui et dont il avait rapporté des photos absolument magnifiques sur les sur le pèlerinage des des gitans qui je crois se poursuit toujours en tout cas fait il y a une trentaine d’années je un très beau souvenir d’y avoir assisté mais je vous laisse la parole ben merci beaucoup Paul merci pour pour votre accueil je remercie aussi Sophie andriilleux pour son invitation à ce cycle de conférence et ben c’est un plaisir aussi de remercier les les équipes d’umage dans dans dans cette découverte et dans dans cette euh dans cette recherche autour de soniain Sapir donc Pascal Samuel conservatrice hommage qui euh qui m’a accompagné à la découverte de de de ces archives inédites et qui les a accueillis dans dans ses collections je remercie Virginie Michel aussi qui a beaucoup travaillé sur le fond et puis aux Archiv je j’ai le plaisir de remercier Judith Lindenberg et Gabriel AB qui qui consacre beaucoup de temps à à l’archivage et la documentation de de de cette documentation voilà autour de sonystein sapire euh et voilà donc je je vais euh je vais donc évidemment je je cette conférence s’inscrit dans le cadre de cette exposition qui qui est visible dans dans les espace du du musée et et je vais vous présenter aujourd’hui en fait dans dans le cadre de ce cycle de conférence sur les archives je je vais vous parler à la fois des archives de de Sonia euh donc que j’appelle familièrement Sonia sans l’avoir jamais connu puisque elle est décédée en 1980 euh mais nous avons ici la chance d’avoir quelques personnes je crois qui l’ont connu donc qui pourront peut-être compléter le le portrait que je vais essayer de de tracer d’elle euh elle elle n’a pas laissé de de mémoire complète elle n’a pas laissé non plus de de documentation sur sa vie constituée elle a laissé un ensemble de fragments qui ont été conservés euh euh pendant des décennies par une amie proche qu’elle avait nommé légataire de de de son appartement de ses affaires de ses papiers de ses œuvres et et grâce à la conservation de ce patrimoine en fait par par notamment Philippe chardon que que je salue en particulier euh nous conservons euh un fil de de cette existence un fil incomplet puisque que il manque beaucoup d’éléments alors ma recherche en fait s’appuie à la fois sur l’analyse de ce fond de cette documentation personnelle qui est désormais donc versé aux archives du mage et en même temps sur une investigation la plus complète possible dans des archives complémentair aux Archives nationales aux archives de la préfecture de police de Paris aux archives de l’OFPRA aux archives de la cinématèque française euh aux archives du du Y l’Institut d’études sur les sur les mondes juifs à New York les archives de la Bibliothèque centrale d’Israël où est conservé un un fond qui intéresse la période de la guerre et de multiples autres archives dont je vais parler ou pas aujourd’hui puisque le temps est compté euh donc voici un un autoportrait de de Sonia au relé flex donc c’est un appareil je pense qu’elle elle acquierre dans les années 30 euh on sait qu’elle l’utilise lors d’un voyage dont on reparlera et voilà c’était l’une des vies de Sonia d’ailleurs je je avant de commencer je j’évoquerai cette cette dimension intéressante donc c’est c’est une femme qui qui traverse le siècle qui est née en 1912 et qui a vécu en Russie en Allemagne dans dans les années 20 et 30 puis s’installe à Paris dans les années 30 enfin fin des années 30 euh traverse la période de la guerre puis réside à Paris euh dans l’après-gerre mais elle a de multiples vies artistiques par ailleurs elle s’essaye à de multiples gens de multiples technique euh et je vais en parler notamment euh donc voilà je je vais vous présenter un parcours chronologique de son de son existence qui qui apparaît aussi au fil de des recherches que je mène en ce moment en vue de de la réalisation d’un d’un livre sur sur le la vie de Sonia donc sonia est née en 1912 à Moscou dans dans une famille donc de juifs russes voici son son état civil qui est transmis aux autorités françaises lorsqu’elle demande des papiers à son arrivée en France eu et voici un un un portrait de sa famille donc c’est ces deux parents qui sont en haut à gauche de de l’image ici euh pardon euh ici c’est sa mère et ici c’est son père euh donc sont tous les deux cousins germains euh donc les deux familles Merson d’un côté et Stein Sapir de l’autre euh forme une famille sans doute très unie au point de d’unir des cousins euh on ne sait pas grand-chose en fait de de ces deux familles mais beaucoup d’indices nous renseignent sur le fait qu’ils appartiennent à un monde juif russe à la fois cultivé cosmopolite po lotte qui navigue entre plusieurs espaces géographiques entre la la Russie de Moscou Varsovie Berlin on a des présences de divers membres de la famille dans ces dans ces trois métropole on sait que la mère de Sonia parle le français l’anglais le roumain l’italien et devient enseignante de langue à un moment donné de sa vie elle est musicienne et son père est médecin donc ce qui montre finalement le le statut assez élevé socialement mais surtout culturellement de de de son environnement familial c’est une famille peu religieuse d’après ce que je pense d’après ce que je perçois mais la présence de ces deux patriarches avec leur barbes et leur chapeau me laisse penser qu’il y a peut-être quand même aussi quelques affinités religieuses importantes dans dans sa famille en tout cas la la religion n’apparaît pas comme une démension importante pour elle jusqu’à la guerre donc euh son père meurt en 1918 suite à à une maladie contractée au cours de de la guerre puisque il est médecin de guerre et il est sans doute proche des zones du front de la guerre civile russe en 1917 et euh finit sa vie en Crimée à Yalta où il décède et donc la mère de Sonia Rachel Merson donc et et Sonia décide d’aller vivre à Berlin où où vit le père de de sa mère donc voilà Sonia à l’âge de de 10 ans à peu près donc j’ai je trouve très intéressant ces deux photos maton pour pour ceux qui connaissent et qui repèrent la la petite marque située en haut qui qui est celle du KdV alors il se trouve que j’ai travaillé beaucoup sur l’histoire du photomaton et donc le KdV installe l’une des toutes premières machines du photomaton euh à la fin des années 20 dans son son grand marché CIT un peu l’équivalent du Bon Marché à Berlin euh qui existe d’ailleurs encore il me semble et et donc voilà deux deux photomatons et je reviendrai là-dessus c’est c’est intéressant aussi parce que en fait Sonia collectionne les photomatons de sa vie tout tout au long de son existence et les a conservé précieusement à tous ces âges donc à ce moment-là en fait elle elle elle rentre au lycée et et elle elle s’inicie déjà à l’art au pratique artistique et elle réalise des des décors pour le théâtre alors est-ce que c’est des décors pour le théâtre de son lycée on ne sait pas très bien mais on on sent une influence expressionniste il y a des euh il y a des traces de Munch un petit peu dans dans ces dans ces petites gouaches ou huile ça dépend sur carton qu’elle garde avec elle toute sa vie voilà donc son son lycée se trouve à spando juste à côté de Berlin euh et après son lycée elle elle intègre un un lycée artistique une école de une école des beauarts à Berlin alors j’ai j’ai tenté de retrouver la sa trace dans les archives des écoles de beauard mais elle n’apparaît nulle part alors ça ne veut pas dire qu’elle était pas inscrite mais il n’y a plus de trac visibl puis ces écoles d’art parfois étaient modestes et ont vu leurs archives détruites durant durant la guerre mais c’est une un moment de transformation pour pour Sonia qui devient cette jeune fille moderne euh qui euh euh adopte un style qu’elle va conserver aux cheveux cours une une ligne moderne qu’elle qu’elle met en scène dans dans les images qu’elle qu’elle conserve ave avec elle qu’elle met en scène voyez dans ce petit dessin très intéressant aux lignes futuristes c’est d’ailleurs peut-être ses premiers exercices qu’elle qu’elle accomplit dans dans son école des beau arts avec des sortes d’exercices de style de de ce genre des mises en scène très Gé métrique et et graphique dans dans des dans des mondes imaginaires déjà j’y reviendrai des robots sur des patins et puis c’est sans doute des exercices aussi qu’on lui demande des caricatures de la vie berlinoise qui forment finalement c’est une partie très courte de son œuvre très modeste mais qui qui offre un témoignage assez intéressant de de ce monde des bfond de Berlin qu’elle qu’elle doit fréquenter d’une manière ou d’une autre ou rencontrer au cours de ses pérégrinations dans dans les rues euh les les les documents qui nous restent indiquent que elle vivent très modestement donc sa mère donne des cours de langu peut-être exerce encore un peu la musique mais sa santé est fragile et apparemment elle elle a beaucoup souffert de la de la perte de son mari euh voilà autre image et qui qui m’intéresse tout particulièrement parce que l’une des questions qui qui m’importe le plus c’est de de comprendre en fait ce qui prépare Sonia à à ce qu’elle va réaliser durant la guerre sur le vif dans dans les camp d’internement j’en j’en reparlerai donc en 1932 eu je pense que après le décès du grand-père de Sonia elles doivent quitter Berlin et se rendre à Moscou euh donc la la fin de vie de de sa mère est apparemment très compliquée très très difficile et Sonia doit travailler pour pour vivre et elle est engagée auprès d’une maison d’édition assez particulière qui qui publie des des textes autour de de l’histoire de la révolution du communisme et elle est engagée en tant que travailleuse étrangère déjà puisque elle vient de Berlin euh et elle travaille auprès de ses éditions alors voilà des images prises en en 33 ou 34 qui sont communiqué à à au frèr donc de de de de sa mère qui qui habite à Paris dont je reparlerai et voici quelques couvertures qui pour sûr ont été réalisé par Sonia donc auprès de ses éditions donc voilà je je résumerai pas le le sujet de ces de ces livres mais enfin il s’agit de mémoire révolutionnaire surtout qui concerne à la fois la la période prérévolutionnaire et et le le le la guerre civile elle illustre aussi des couvertures de de classique de la littérature comme comme les aventures du du brave soldat check du enfin chef-dœuvre de la littérature tchèque de hcheek mais elle a sans doute illustré de nombreuses autres couverture alors il se trouve que il y a un chercheur qui a référencé toutes les éditions publiées par cette maison d’édition et qui mentionne parfois le nom des illustrateurs des couvertures donc après le décès de de sa mère en en 35 donc Sonia se retrouve seule à Moscou euh et souffre de problèmes de santé et doit envisager absolument une opération donc elle bénéficie à ce moment-là de de l’aide et du soutien de son oncle qui qui est qui est à Paris alors son oncle n’est pas un inconnu il s’appelle Lazar personon euh il se trouve que il est décorateur un des un des pionniers en fait de en tant que chef décorateur du cinéma des années 30 en France et en Grande-Bretagne il va travailler beaucoup pour René clairire il va réaliser beaucoup de décor notamment de film de Jacques FEDER dont la carmesse héroïque euh et il est à ce moment-là aussi marié avec quelqu’un dont on reparlera qui s’appelle Mary Merson donc il prend le nom de Lazar et qui s’appelle en réalité Maria Popof et qui est une ancienne danseuse russe et il forment tous les deux un couple assez remarquable et qui navigue dans le monde du cinéma des années 30 en France donc Lazar a une société de production et donc ces archives conserve les les traces de cette correspondance où on on constate la difficulté pour pour une jeune femme isolée pour venir à Paris donc il faut savoir que elle a un passeport soviétique mais il faut demander à l’époque l’autorisation pour se voir délivrer un passeport pour pour sortir du du pays en général le Comintern est est informé de de ces soviétiques qui veulent partir et s’il les envoi en général c’est pour des bonnes raisons mais là elle bénéficie de de de ces de ces L qui lui permett d’obtenir non seulement son passeport mais aussi son visa de sortie et son visa d’entrée donc elle appelle à l’aide dans dans ses correspondances et passe par l’intermédiaire d’un d’un autre ongle qui vit en Suède et parvient à Paris en 1936 donc à son arrivée en fait elle est opérée à Menton d’où d’où ces ces petites photographies qui qui nous restent de ce passage euh de et et de son arrivée en France donc elle s’inscrit dès 36 début 37 au beauzard à l’école des beauards où elle devient l’une de ces femmes étudiantes étrangères qui participe à la vie de de l’école donc il faut savoir que l’école se féminise ça a pris du temps mais elle s’est féminisée pas partout puisque par exemple la section d’architecture est restée majoritairement masculine pendant longtemps donc elle elle elle arrive dans cet univers qui est un univers assez particulier l’école des beauzards déjà en soi euh mais qui est aussi un lieu de de mélange et de croisement euh elle elle va rencontrer d’autres femmes comme elle étrangères euh issu de de monde très divers elle se lit d’amitié avec des des étudiantes chinoises euh venu de Russie ou ou d’ailleurs et euh on la voit ici euh à gauche je j’aime bien cette image parce que elle a l’air un peu elle a l’air un peu timide ici euh et je pense que elle vient d’arriver donc elle intègre l’atelier de George d’espagia peintre un peu classique mais qui dirige la section de peinture de l’école des beauzards et qui est au centre de cette photographie euh on a quelques documents voilà qui montre son ses débuts en tant qu’artiste dans dans l’école euh apparemment elle avait un charisme suffisant pour provoquer l’adhésion euh au moment où elle est inquiétée par la police française j’y reviendrai et menacé d’expulsion ses camarades rédigent une une lettre de soutien une pétition en sa faveur et très rapidement en fait elle va exposer ses œuvres à réaliser des tableaux qui sont exposés donc dès 38 c’estd un an à peine après son arrivée à la fois au Salon des beauards au salon d’autonne alors ça pouvait être classique pour des étudiants des beauards mais euh cette précocité marque une forme de succès une forme de de reconnaissance déjà rapide de son travail donc ici on a une une étrangement d’ailleurs un de ces tableaux qui est reproduit sous forme de carte postale au moment de du salon de de 1938 tableau d’ailleurs qui qui a disparu euh mais on a deux autres tableaux de cette période donc l’un qui montre sa tante donc de l’époque Mary Merson donc même si on a des informations qui indiquent qu’elle n’a pas accueilli sa nièce très chaleureusement elle pose quand même plusieurs fois pour pour elle et on a des dessins et et des et des tableaux de de Mary Merson alors Mar Merson devient après la la mort de Lazar en 1938 l’accompagne d’Henry longlois et va devenir un peu le le le pivot de de la cinématèque française et animé de manière parfois un peu euh énigmatique les arcanes de cette institution euh elle a pratiquement détruit toutes les images d’elle beaucoup d’archives on ne sait pas très bien quel était son rôle mais elle passait elle a passé des décennies au téléphone à récupérer les bobines qui ont alimenté la cinématque elle a invité les plus grands réalisateurs du monde euh à venir euh aux rétrospectif qu’organisit Henry Langlois euh euh dans la grande époque de la rue d’ulme puis de chillot et puis à droite on a on a un tableau qui est très intéressant qui s’appelle le café qui est exposé dès 1938 et qui se trouve être euh acquis par un un un amateur d’art chilien qui s’appelle étrangement Stein Sapir lui aussi euh et qui l’a acquis auprès d’une galerie américaine de Los Angeles dans les années 90 et donc ce tableau là est au Chili apparemment donc là aussi c’est une manière de montrer un peu le la diversité du style qu’elle adopte P cette période avec des portraits très expressif alors je sais pas en fait exactement si c’est réalisé à Paris ou c’est sa période de Moscou mais enfin c’est aussi voilà un autre genre qu’elle qu’elle adopte pour s elle s’inscrit dans la atelier de lithographie au beauard et commence à réaliser des des gravures euh avec ses aplats de de noir très très expressive on voit qu’elle s’inspire de de l’univers aussi russe notamment dans cette isba à droite et c’est peut-être aussi le fruit de de voyage qu’elle a fait alors on sait que quand elle vit à Moscou elle fait un grand voyage en Arménie à la recherche d’un peintre inconnu je n’en sais pas plus euh et elle dort dans dans des églises abandonnées en Arménie euh et après son arrivée en France elle poursuit en fait ses ses voyages en voyageant en France mais aussi ailleurs en en Europe et elle organise avec une de ses amies un grand voyage en transcarpati à la frontière entre la Hongrie et euh et l’Ukraine donc c’est sans doute à ce moment-là qu’elle Acquier son rela Flex et Don dont vous voyez la la pochette en fait du rela Flex ici pour ce qui connaissent les rFlex n’est-ce pas euh et elle rapporte des des images assez intéressantes de ce voyage h pardon qui sont intéressantes parce que on voit qu’elle se penche sur les les marchants ambulants les vendeurs de rue euh les les travailleurs de la rue et elle photographie des des scènes de rue assez intéressantes et donc nous savons désormais grâce à vous madame ma chamara qu’elle réalise à ce moment-là un carnet de dessin euh sur le vif et qui qui montre à peu près les les mêmes motif donc elle associe voilà à la fois la photographie et la la prise de croquis sur le sur le vif des des des gens qu’elle croise au cours de ce voyage assez fondateur initiatique dont elle rapporte des images qui vont l’inspirer pour longtemps alors à la fin de la guerre donc 39 40 au début du plutôt de de la guerre donc Sonia se retrouve dans dans la situation complexe que traversent les émigrés euh Juifs euh russes soviétiques installés en France donc à la fois concerné par par la la la rupture des des liens diplomatiques consécutifs à au Pact germano-soviétique les les les les Soviétiques se se se voit dans une situation de grande complexité c’est-à-dire que euh il ils ne peuvent plus retourner dans dans leur pays et sont considérés comme suspects en France euh et donc susceptible d’être expulsé et lorsque leur titre de séjour arrive à échéance et c’est le cas pour Sonia il n’est pas renouvelé donc il y a il y a une menace d’expulsion qui pèse sur elle et c’est pour ça qu’ elle fait une demande de statut de réfugiés auprès de lofpra qui lofpra donc c’est l’Office français de protection pour les réfugiés et les apatrides qui à l’époque s’appelle l’office français ou l’office central pour les réfugiés et qui possède une section particulière consacrée aux Russes c’est pour ça que les courriers qui sont émis par c’est l’office russe des réfugiés sont écrits en en russe comme ici donc euh comme elle elle effectue cette demande en février 40 en fait on on ne sait pas si elle obtient véritablement le statut de réfugié mais ce qu’elle déclare dans les documents qu’elle livre à cet office c’est que elle ne peut plus rentrer en Union soviétique et qu’elle décide d’abandonner sa sa nationalité afin de demeurer dans le monde libre euh comme comme elle le dit donc cette cette cette situation va va prendre d’autres d’autres formes avec avec l’approche de la guerre donc elle elle va participer à l’exode de l’école des beauards à Toulouse au printemps 40 donc comme beaucoup d’institutions parisiennes et comme beaucoup de Français en fait c’est c’est un peu l’affollement donc elle se rend dans le sud et c’est je pense aussi un moment donné où elle crée une sorte de réseau d’information dans dans cette région du Sud-Ouest qui va l’inspirer un petit peu plus tard donc à partir de de de septembre 40 et des début de l’occupation la situation devient de plus en plus inquiétante et avec les décrets sur les sur les Juifs elle hésite à être recensée mais comme beaucoup de juif étranger à l’époque elle elle souhaite rester en règle afin de garantir sa sa situation en tant que en tant qu’étrangère si bien que elle va se déclarer au fichier du commissa de la rue de l’ambre alors il se trouve qu’on a un témoignage très intéressant d’un d’un russe qui raconte euh ce que ce que vivent les Russes à Paris au début de de de l’occupation alors c’est très intéressant parce que le livre qu’on a conservé de ce Vassily souscomeline et commenté à à la main par Sonia qui qui soulligne toutes les erreurs du livre publié en 1967 mais il raconte bien et là Sonia ne conteste pas que elle se rend au commissariat de la rue de l’ambre à côté de de l’appartement qu’elle habite donc boulevard edgarquinet pour être inscrite euh dans ce fichier dans dans le fichier qu’on a appelé le fichier juif qui est le fichier de la Préfecture de la de la scène qui est conservé aux Archives nationales et en dépôt dans la crypte du Mémorial de la Choa actuellement par ailleurs euh les la situation au beauard même si elle reste inscrite pendant tout ce temps à l’école euh change particulièrement et euh l’école réalise des listes de ces étrangers donc il y a pas d’ identification des Juifs étrang étrangers ou ou français au au beauard mais enfin on sent que le le le vent tourne donc pendant cette période euh jusqu’à jusqu’à l’été 41 euh elle demeure à Paris et s’inquiète de plus en plus de sa situation donc à un moment donné elle organise grâce à un réseau de passeurs euh le franchissement de la ligne de démarcation euh et quitte Paris vers le sud-ouest donc euh euh au mois de juillet 1900 41 donc après avoir passé une année à Paris et euh donc le le passeur disparaît euh apparemment au moment du passage de la ligne au niveau de Langon en Gironde et elle est arrêtée par la gendarmerie et transféré dans les cachot de de la gendarmerie pendant plusieurs jours euh peut-être moment qui qui lui a inspiré cette œuvre assez assez remarquable de deux prisonnier dans un cachot à ce moment-là donc on la transfère dans le camp de la zone occupé donc puisqu’elle n’a pas réussi à franchir la ligne le plus proche qui se trouve à côté de Bordeaux à à l’emplacement de l’aéroport c’est-à-dire au camp de mrigac alors le camp de mrigac euh est un camp où se retrouvent des Juifs des suspects des ressortissants étrangers d’avant la guerre qui demeure dans dans le camp puis les catégories jugé réfractaire par le régime de l’occupation euh ou suspecte qui se retrouveve dans l’un de ces l’un de ces dizaines de camp qui qui qui qui s’inscrivent dans le paysage de la France occupée euh donc on a beaucoup travaillé là-dessus c’est une mutation en quelque sorte des camps créés euh sous la 3e république pour l’accueil si on peut dire des des républicains espagnols mais ce modèle concentrationnaire de d’internement va euh se se se se euh disons connaître un grand une grande un grand succès puisque un réseau de camp très important va se mettre en place en France à ce moment-là donc ce ces camps sont gérés par l’Inspection générale des des camps sous la tutelle du ministère de l’intérieur durant l’occupation voilà voilà l’état du camp de MGAC photographié par un un des photographes de cette inspection pour montrer à quel point la les les camps français sont bien organisés et et et bien gérés alors dans dans ce camp Sonia se retrouve avec toutes sortes d’internés euh des des prostituées euh des des suspects étrangers un un un maghrébain qui s’appelle Mohammed euh qui est sans doute né en Algérie euh des Espagnols des Italiens des Allemands des Autrichiens et elle trouve le moyen de de dessiner ses camarades de de d’internement sur un cahier de de dessins qu’elle qu’elle conserve et et qu’elle complète au fur et à mesure donc euh à la suite de séances de pause donc donc il y a quelque chose d’assez frappant dans ce cahier alors il y a il y a eu des recherches on appelle il y a eu un livre sur l’art des indésirable cette production assez importante de dessins et d’œuvres d’art durant durant l’internement dans la zone occupée mais aussi dans la zone sud vous connaissez sans doute peut-être les les fraisques peintes par par des artistes très connus au camp des Milles on a des des photographes des dessinateurs qui ont beaucoup travaillé des Espagnols notamment dans dans les camps d’arg rival ou Barcares mais chaque chaque chacune de ces histoires de ces productions est assez précieuse et et rare et je crois que il n’y a aucune autre trace graphique de de ce camp de mrigac et donc c’est ça rend d’autant plus précieux ces ces images donc on a aussi des détails dans ce cahier de dessin qui indique qu’elle se lit d’amitié avec certaines personnes qu’elle qu’elle dessine plusieurs fois et en par particulier elle va dessiner les nomades du camp alors les les nomades sont l’une des populations interné dans dans ce camp dès dès sa construction donc à partir d’octobre novembre 40 donc les les nomades sont sont catégorisés sous cette appellation depuis la loi de 1912 qui était une loi qui avait pour vocation de de identifier et de contrôler les les personnes dites nomades c’est-à-dire c’est c’est le texte d’application de la loi de 1912 qui le précise des bohémiens des ziganes des gitans et cetera les qualifications étaient nombreuses et et le sont resté d’ailleurs donc l’essentiel de la population nomade du du camp de de mrigac est interné à partir de d’octobre 40 date à laquelle les les Allemands demandent euh euh au aux forces de collaboration d’interner tous les nomades en circulation en France donc une partie vont être assigné à résidences dans des lieux et des communes de résidence et contrôler à proximité des et disons placé à proximité des brigades de gendarmerie et une autre partie va être internée dans un archipel de camp qui euh donc va va disons perdurer jusqu’à la jusqu’à la fin de la guerre et même au-delà puisque les derniers internés nomades ne sont libérés que au printemps 1946 euh longtemps après le le débarquement donc on a un contingent de de 3 à 400 nomades qui sont internés pendant la première période de de du camp et qui sont évacués ensuite vers le camp de Poitier mais en juillet 41 lorsque Sonia arrive on a d’autres familles qui sont arrêtées et internées au camp de mrigac c’est sans doute ces familles-là qu’elle rencontre donc des familles qui exerçaient aussi comme Vanier qui pouvaient venir d’Alsace Lorraine puisque au au début de l’occupation en fait beaucoup de zigan ziger catégorisé ainsi sont expulsés de la zone d’Alsace Lorine et envoyé vers le sud notamment à rivesalt mais dans la confusion certains parviennent à s’échapper de rivesalt et dans leur trajet se retrouve en franchissant la ligne de l’autre côté finalement euh se retrouve arrêté à nouveau en zone occupée et interné au camp de mrigac c’est sans doute ces personneslà que que Sonia croise et notamment cette femme au centre qui s’appelle Emma euh et dont j’essaie de retrouver la trace mais je n’ai pas réussi encore donc alors il se passe quelque chose de de d’intéressant et et et de grave pour Sonia à ce moment-là puisque euh en fait elle reste inscrite jusqu’au dernier moment et elle participe même au cours des BeauxArts juste avant à son son projet de franchir la ligne de démarcation c’est-à-dire en juin 41 et lorsqu’elle se retrouve à meringac en fait elle produit des des œuvres qu’elle va communiquer à son professeur des beauarts responsable du de l’atelier de lithographie le le le le professeur judo et ces dessins vont être interceptés par la police qui va soupçonner Sonia de vouloir transmettre des informations réservées euh sur la vie dans le camp ce qui va entraîner une enquête policière à la fois sur elle et sur son professeur des des beauards et c’est ce qui va motiver son transfert en tant que personne surveillée et particulièrement suspecte vers le camp de Poitier où elle se retrouve à partir de euh octobre novembre 41 donc le camp de Poitier qui était le camp un camp beaucoup plus important que celui de mrigac qui est donc je vous l’ai dit réceptacle déjà des des camps plus petits comme celui de mrigac est un camp qui va euh contenir des milliers de personnes des des Juifs arrêté dans dans la région et et des nomades en en très grand nombre au point que le camp se dédouble à un certain moment avec une partie pour les nomades et une partie pour les Juifs deux Poitiers sont organiser de nombreux convois de déportation qui passent par Drancy et qui commence d’ailleurs à être organisé à partir de 41 euh donc lorsque Sonia arrive en en octobre novembre 41 elle sait qu’elle est inquiétée particulièrement par la police elle sait que les convois sont en train de se former euh et le camp est en face de de de construction d’extension euh et il y a donc des des trous dans l’émail de la de la surveillance et du contrôle ce qui permet à de nombreuses personnes de s’évader à ce moment-là donc en décembre 41 elle organise une évasion avec plusieurs camarades donc de et des hommes trois hommes de deux autrichiens et un Allemand et ils vont s’évader comme nous le précise le le rapport de gendarmerie qui est conservé aux Archives départementales de la Vienne ils vont profiter des travaux sur l’évacuation des E euh pour passer par une sorte de tunnel elle se blesse euh en franchissant les les barbelets et se retrouve le le au petit matin du 31 décembre 1941 se rendant du camp de Poitier vers la vers la gare où ils prennent avec ses trois autres camarades le premier train qui qui les conduit vers angoulem et à angoulem il changeent de train et se rendent à Paris donc on a quelques éléments qui indiquent que donc dans la matinée du du 1er janvier 1941 ils se rendent au au Flor en arrivant à la gamarnasse donc où il où Sonia retrouve des des des personnes qu’elle connaît et qui vont les les héberger pour pour la nuit et ensuite commence 2 années de vie clandestine comme comme les documents le le mentionnent dans dans paris sous l’Occupation donc on a peu d’informations sur sur cette période euh mais suffisamment pour tracer à peu près les contours de de cette existence donc elle ne peut pas rentrer chez elle dans l’appartement qu’elle possède enfin que son oncle plutôt lui a lui a fourni un tout petit appartement boulevard et garquinet euh elle et elle est hébergée par une série d’amis de contact donc notamment Gabrielle buffet Picabia qui qui confirme queelle a bien hébergé Sonia dans dans les années 60 à partir d’une lettre qui est d’ailleurs exposée dans l’exposition on a la trace du du rôle qu’a joué le foyer international des étudiantes qui se trouvaient au boulevard Saint-Michel dans cette lettre ici à droite et puis on a une trace aussi qui apparaît de manière assez miraculeuse dans les archives euh du du fond privé du Rabin ell block alors le Rabin ell bloc c’est un personnage qui est très important c’est un des justes qui a sauvé beaucoup de Juifs du camp de Poitier et qui assurait en fait l’assistance des internés et aussi la correspondance avec d’autres institutions de sauvetage parisiennes notamment pour apporter du secours au aux internés juif et donc dans ce fond on a une correspondance entre le Rabin et li bloc et les personnes qui travaillent avec lui et euh le comité amamelot qui est un des comités importants de sauvetage des Juifs à Paris euh sous l’occupation qui est dirigé par David Rapaport euh et des personnes qui l’entourent qui vont jouer un rôle capital dans le sauvetage des Juifs à Paris euh en apportant en particulier des vêtements et des euh des biens alimentairire et en sauvant en cachant des personnes et en leur fournissant des faux papiers donc le comité amamelot écrit au Rabin bloc pour demander si ils peuvent récupérer les bottes que Sonia a laissé au camp de Poitier donc c’est une trace assez mystérieuse et étonnante qui est conservée dans les archives une autre trace est aussi laissée par un rapport mystérieux aussi des des des RG qui qui est fourni à l’appui de sa demande de naturalisation en 1948 et qui mentionne que Sonia aurait utilisé des faux papiers au nom de Sonier ce qui fait sens durant durant la guerre donc on a d’autres mentions qui indiquent qu’elle a été hébergée par une gardienne de la rue Bréa dans le quartier Vavin qu’elle connaissait bien qu’elle aurait été hébergée ou aidée par une famille chinoise est-ce que ça fait sens avec les amis chinoises qu’elle a connu au bzard on ne sait pas voilà tout tout un fil de euh de de de connexion ce qui est sûr c’est que ces deux années ont été particulièrement difficiles dangereuse et ont atteint aussi sa sa santé puisque des séquelles physiques sont sont sont visibles après la guerre ell doit se faire opérer en 1948 euh et quelques images aussi traduisent de de son amaigrissement et de de son état de faiblesse sans doute dans l’immédiate après guerre pourtant durant cette période dans des conditions qui restent à à comprendre elle va réaliser des gravure qu’elle date de de 42 et qui s’inspire du carnet de croquis qu’elle a réalisé à mrigac alors en fait ce carnet de croquy que que je vous ai montré tout à l’heure elle le transporte avec elle à Poitier et à Poitier elle le confie à une personne qui vient lui rendre visite dont on a simplement le nom Augustin Normand euh sans le prénom et on ne sait pas exactement quand est-ce qu’elle va récupérer ce carnet de croquy et dans quelles conditions euh mais en tout cas ces ces gravures qui s’inspirent des dessins euh constituent l’un des premiers témoignages euh autour de de l’internement des nomades euh en en France et ne concerne uniquement que cette population et pour ceux qui travaillent sur cette sur cette période et je salue euh la présence de Raphaël pilosio qui a réalisé plusieurs films euh sur le sujet euh Mathieu pernaau qui a réalisé le tout premier tout premier livre aussi sur le camp de de saliier donc ces images sont extrêmement précieuses parce que euh nous n’avons presque aucun témoignage latéral de l’internement des nomades et de la persécution euh très peu de gens ont témoigné après la guerre il y a très peu de traces autres que Cell laissées par les archives administratives donc les les sources euh graphique les les sources de première main qui traduisent cette histoire sont extrêmement précieuses euh donc ce qu’elle montre là c’est l’isolement c’est la tentative aussi de reconstituer un espace de solidarité de survie de famille qui vous voyez cet homme qui travaille la vannerie euh ça ça veut dire que il pouvait peut-être vendre des paniers donc survivre parce que ces personnes voilà contrairement aux Juifs qui pouvaient bénéficier de réseau de de de S et de sauvetage n’avait aucun appui à part celui peut-être apporté parfois par leur famille qui venaient les voir dans dans le camp mais l’isolement est une des marques caractéristiques de cet internement on le voit aussi dans cette autre série de gravure alors quel réalise peut-être pendant la guerre ou peut-être après mais dans la même ligne esthétique qui montre aussi l’isolement et et et la la la détresse de de de ses internés donc au lendemain de la guerre euh Sonia se se retrouve à la fois isolée puisque elle a perdu une partie de sa famille notamment un de ses oncles qui qui l’avait aidé à Paris euh donc Lazar est mort en 38 mais son oncle son autre oncle qui s’appelait Alexandre Stein Sapir qui en fait a utilisé le nom d’artiste Sacha Stone qui éit un grand photographe d’avant-garde qui était d’ailleurs un ami de Valter Benjamin euh a disparu en tentant de de fuir l’Europe euh donc elle se retrouve isolée et je pense que cet isolement l’expérience de la guerre va aussi recomposer son identité euh au au lendemain de la guerre donc elle se réinscrit au bzard réalise sans doute ces images qui sont prises d’elle dans au milieu de de ses œuvres de de nu donc on ne sait pas exactement tout ce qui se passe pour elle à ce moment-là mais ce qui est sûr c’est qu’elle se rapproche des EIF donc les éclaireurs Israélites de France qui sont une association une organisation fondée dans les années 20 inspirée par le le scoutisme et destiné au aux Juifs en en France et qui aussi ont enfin enfin ont un lien avec l’migration vers la Palestine et vont jouer un rôle pendant la guerre comme comme organisation clandestine donc les EIF qui demeurent après la guerre constituent des une revue et publie des des ouvrages auquels Sonia va contribuer comme illustratrice donc on voit que ces travaux comme illustratrice d’avant-gerre euh vont vont être employé en fait pour pour pour gagner de l’argent hein aussi dans dans l’immédiate après-gerre mais son rapprochement des EUF signale aussi euh une une manière de se rapprocher peut-être de gens qu’elle a croisé pendant la guerre ou dont l’expérience l’inspire ou qu’elle partage elle-même ayant subi l’internement donc voilà elle illustre ce numéro des EIF sur anuka et puis elle produit plusieurs œuvres en lien direct avec la guerre euh et et laabord ses ces ces gravures très frappantes qui sont des des témoignages aussi ou des tentatives de de rendre compte des persécutions euh durant durant la guerre donc voilà de par exemple se défiler de de de déportter vécu vêtu de d’habirayer portant des des numéros menacé par la la botte de l’oppression voilà ce sont des des images assez frappantes tout comme tout comme comme cette ce portrait d’un homme qui illustre un un article sur finalement comment comment revivre après après le le génocide dans la même période elle se rapproche du gajf donc le groupement des artistes juifs en France qui est une organisation que l’on connaît bien ici surtout après les les travaux de Judith Lindenberg sur sur la naissance du du du musée d’art juif l’ancêtre donc du du mage et euh elle elle expose dans tout dans plusieurs expositions qui ont lieu à ce moment-là euh et organisé par le gagf dont dont une exposition en 48 qui a lieu à la grande synagogue de la de la victoire et elle fait partie de ces dizaines d’artistes alors au début ils sont 10 15 puis après ils sont 80 donc il a une forme de de communauté d’artistes juifs qui se constitue dans dans la lignée de des projets de de Fenster et dans dans la ligée des projets qui se constituent autour de de la Fondation du Musée d’art juif de la rue des SAS c’est d’ailleurs ce qui explique aussi pourquoi euh les archives du Musée d’art juif ont conservé une vingtaine de reproductions des œuvres de Sonia qui qui ont fait partie d’ailleurs d’un du cheminement de la recherche que j’ai mené donc dans cette période elle se euh elle se rapproche aussi du bal de la rue Blomet alors c’était le surnom de ce bal était le Bal pendant les années 2030 un haut lieu fréquenté par les surréalistes ou par de multiples réalisateurs d’ailleurs Jacques FEDER dont on a parlé réalise un film qui qui se passe précisément dans dans dans le bal donc c’est aussi un lieu qui va être dénoncé pour euh l’image coloniale et dégradante des des des sujets colonisés jusqu’à un ouvrage publié par Jeanne rouche en 1980 qui qui dénonce en disant nous n’irons plus au Bal donc le voilà le bal de la rueblomet c’est à la fois un un lieu de de de de de reconnaissance par exemple des musiques afro-américaines ou du Jazz à Paris mais ça va aussi devenir un lieu de de manifestation des mouvements anticoloniaux donc un lieu par paradoxal mais c’est aussi un lieu de rencontre et de fête pour la jeunesse après la guerre et on retrouve Sonia dans dans cet espace elle fait des rencontres avec plusieurs personnes on en a la trace et elle réalise toute une série d’œuvres autour de de de ce bal qui qui l’inspire particulièrement des gravures à la fois sombre mais en même temps en mouvement cette œuvre je pense relié aussi à cette histoire enfin c’est l’hypothèse qu’on fait avec Pascal euh qui montre voilà quelque chose d’assez étonnant comme figure alors dans dans cette période Sonia va va tenter de d’être reconnu aussi comme Internet en fait et à la différence d’ailleurs des des internés nomades qui euh vont avoir du mal à bénéficier de ce titre de d’interné politique euh donc Sonia a fait ses démarches auprès du ministère des Anciens combattants pour pour pour être reconnu ça correspond à une microscopique pension mais je pense que c’était surtout symboliquement important pour elle d’être d’être reconnu en tant qu’ancien interné mais je pense que ces démarches qui ont lieu donc à la fin des années 50 au début des années 60 vont réactiver des souvenirs qui vont produire aussi de nouvelles œuvres autour de de l’internement donc alors est-ce qu’elle réalise les gravures que l’on a vu tout à l’heure ou bien est-ce qu’elle les retravaille afin de les republier ou de les rééditer plutôt euh et de les dater de 61 on ne sait pas mais en tout cas les elle réalise au moins quatre tableaux dont dont trois ici autour de l’internement et on voit qu’il y a quelques motifs qui sont très clairement repris de gravure ou bien de ses croquis de son carnet qu’elle a donc récupéré depuis mais aussi d’autres motifs comme cette femme au milieu euh qui qui se rattache au monde des nomades qu’elle a pu voir ce qui indique aussi que d’autres œuvres peut-être ont été réalisés à ce moment-là autour de cette histoire alors durant cette période elle continue d’exposer je vais y revenir mais ça ne lui suffit pas pour vivre et donc elle elle va travailler dans de multiples lieux alors ça ses pérégrinations professionnelles sont-elles la trace d’une forme de d’insubordination ou bien de difficulté à s’insérer dans certains mondes professionnels on a la trace d’un passage un peu difficile à la BNF où on lui demande de pousser des chariots mais euh ça ne lui convient pas du tout comme tâche dégradante donc elle s’en va après une dispute avec son chef mais on sait que pendant 7 7 ou 8 ans elle travaille pour plusieurs ateliers de de de dessin sur tissu à Paris dont l’atelier euh locatell euh qui se trouve vers les grands boulevards et elle va réaliser euh comme beaucoup d’artistes en fait issus des beaux arts ou des Arts Décoratifs elle va travailler pour des ateliers qui produisent des des tissus ou des des œuvres graphiques d’usage commun si on peut dire euh et on voit là des inspirations russes qu’elle poursuit je crois euh et elle réalise toute une série de euh de dessins pour tissu donc voici quelques exemples il y a on a des cahers remplis de euh de de de ces motifs qu’elle a conservé et dont certains sont reliés aussi à son travail artistique qu’elle poursuit alors euh et puis à partir de 1963 après son expérience malheureuse à la BNF eu et par des liens que j’arrive pas très bien à saisir elle parvient à rencontrer georghenri rivière qui dirige à l’époque le musée national des arts et traditions populaires qui se trouve logé dans le palais de chayot donc ce musée et l’héritier d’un d’un musée créé dans dans les années 30 alors je fais l’hypothèse que ce musée est aussi un lieu où se retrouent notamment des gens en lien avec la résistance et la déportation après guerre puisque c’est là où se crée notamment le réseau du du du Musée de l’Homme dont dont fait partie des gens comme Germain Tillon donc faut pas oublier voilà que elle est hébergée aussi par Germain par Gabriel Picabia buffet Picabia qui est aussi la mère de la fondatrice du grand réseau de résistant Gloria je pense qu’il y a cette tradition aussi et cette cette filiation qui la rapproche de de ce lieu de des des ATP jusqu’à preuve du contraire bon euh donc c’est c’estes rendez-vous aussi avec georgehenri rivière l’intègre dans une équipe de de de de conservateur et archivistes et elle va s’occuper en particulier de du classement des fonds d’objets qui qui arrivent aux ATP euh donc j’ai retrouvé dans des archives des photos de des photos de de chillot en fait des bureaux de chillot des ATP avant le déménagement à à nei puisque le le le grand bâtiment qui existe encore euh jusqu’à son rachat récent par la Fondation vuton nous euh donc euh les les bureaux des ATP sont dans cette aile gauche je crois de du palais de du Trocadero et donc là un photographe saisit les les lieux avant le le déménagement donc on voit les les bureaux alors peut-être on on me corrigera mais en fait ici sur ce mur là on distingue à la fois une une affiche du du Salon des Tuileries auquel participa Sonia et puis ici caché presque par les cartons un dessin de Sonia qui se rapproche de de celui qu’on a vu tout à l’heure alors peut-être voilà était-ce là le bureau où elle travailla nous ne savons pas ce qui est sûr c’est qu’elle travailla pour euh le classement de ce fond euh Lionel bonemre un un ethnologue du 19e siècle qui a collectionné toute sa vie des amulettes et talissement elle réalise peut-être c’est pour ça que langage georgan rivière c’est pour faire des relevés de dessins alors après elle elle va faire des des fiches pardon euh des fiches pour alimenter le le fichier donc h durant toute cette période elle poursuit son travail artistique elle est inscrite à la Société des Artistes Indépendants euh et elle expose presque tous les ans dans les années 60 et 70 euh et au moment où elle rentre aux ATP en 63 elle réalise une exposition personnelle dans cette galerie qui a disparu rue Saint-André des Arts où elle expose des euh voilà une un nouvel âge de son œuvre si on peut dire avec beaucoup de de dessins de animaux donc de chat mais aussi de poissons et des formes étranges euh des animaux un peu magiques qui se retrouve sur ces œuvres donc qui qui sont vendu d’ailleurs avec succès apparemment lors de cette exposition comme en témoigne certaines notes et le le livre d’or de l’exposition donc voilà je je vais terminer par une évocation de de de ce de ce monde magique en fait qui qui accompagne Sonia dans dans dans sa sa la la fin de sa vie donc je fais référence ici à à à une gravure qu’elle garde avec elle toute sa vie qui est une illustration du bateau ivre de rimbau euh et qu’on retrouve comme une forme d’inspiration alors je ne sais pas qui est l’auteur de cette gravure euh sans doute des années 30 voilà à à creuser euh mais on retrouve voilà par exemple sur ces petites cte qu’elle réalise à la fin de sa vie euh des des bateaux errant des bateaux imaginaire des animaux magiques euh donc elle se met en scène elle-même dans ses cartes qu’elle produit pour ses amis qu’elle offre et qu’elle fait circuler autour d’elle euh et voilà donc en en forme d’épilogue je voudrais vous montrer cette voilà certaines de ces de ces images photomaton qu’elle a conservé avec elle euh et je me dis parfois que finalement la la la plus grande œuvre de Sonia c’est peut-être sa vie euh qui apparaît à travers notamment cette euh cette galerie d’images ou bien encore euh à travers cette cette cette peut-être cette dernière expérimentation que nous que nous avons retrouvé récemment grâce à vous à Gabriel et Judith dans les archives euh euh ce portrait sombre énigmatique euh qu’elle a laissé voilà je vous remercie merci ilsen il y a certainement beaucoup de questions parce que c’est une vraie découverte en fait hein on voit ce ce magnifique travail de recherche que vous avez fait à travers l’œuvre et les archives alors j’ai évidemment oublié de de dire tout à l’heure que il y avait des archives importantes qui avaient été données au musée hein et qui sont pour partie le support de votre travail de recherche et sur lequel on travailler vous les avez évoqué Judit lindanberg et Gabriel AB euh c’est c’est vraiment une une mise au jour en fait hein d’une d’une artiste et d’une d’une vie d’artiste intrinsèquement relié au Siècle hein c’est c’est enfin c’est je je je redis assez sommirement votre conclusion en fait ça oui à la fois dans son parcours en tant que migrante en tant que que Juive Française frappée par les persécutions en tant qu’artiste aussi des Bard mais aussi artiste qui se réinvente ou qui doit se réinventer par la force des choses euh oui oui il y a tous ces toutes ces dimensions alors il est tard est-ce qu’il y a des questions dans la salle bonjour Merci pour cette conférence je suis frappée par le fait qu’en fait vous n’avez fait aucune allusion à sa vie on va dire sentimental sa vie de femme sa vie privée on ne sait pas si elle a eu des des des relations des voilà alors oui de sa sexualité elle est très androgine he ça intéresse beaucoup de gens apparemment mais écoutez on a pas beaucoup de traces en fait dans les archives je sais que voilà son son ami de du à la fin de sa vie jacquline de moineet évoque des liaisons qu’elle aurait eu avec un Edmond rencontré au bal de la rue Blomet elle aurait eu aussi une liaison avec un écoutez je ne peux que citer ce qui est dans les archives un docker docker roumain tatoué c’est voilà il y a aussi beaucoup de femmes autour tour de Sonia des amités profondes durables euh elle a une présence aussi euh qui joue sur plusieurs genres aux frontières du genre euh donc voilà je je je pense que le mieux c’est de c’est de laisser le mystère le mystère de Sonia et de sa vie intime de le laisser tranquille sa vie intime peut-être mais euh je je n’en sais pas plus en fait oui au-delà c’est ça relève de l’extrapolation oui voilà d’autres question peut-être le temps que des brasselèv vous vous nous rediriez un peu quelles sont les provenances des des archives et des œuvres que vous avez montré l’emplacement actuel j’entends alors les œuvres donc on il y a deux dépôts principaux l’un qui est ici et puis il y a en fait une quinzaine d’œuvres qui ont été déposé par Jacqueline de moineet dans les collections des ATP en 1982 donc 2 ans après la mort de Sonia et qui sont conservés maintenant dans les archives du Musem à Marseille oui puisque le les ATP ont ont basculé leurs archives au Musem enfin le Musem a récupéré les ATP VO par ailleurs je sais qu’il y a des dans des collection privé des des œuvres qui circulent euh et euh et voilà c’est tout à ma connaissance donc on a des reproductions d’œuvres donc dans un une autre série d’image et puis on a aussi une série se de reproduction qui ont été conservé par la Médiathèque mattho Maximov qui est qui est héritière des de l’association études zigan il faut rappeler que en fait la la première mention de de l’œuvre ou de la vie de Sonia apparaît dans un numéro de 1984 de la revue étude zigan par l’intermédiaire de Jacques Sigot qui à l’époque publie le premier livre sur le plus grand camp d’internement en France monre bet et qui récupère par l’intermédiaire de jacline de moineet à mon avis qui contacte les études d’igan pour leur dire qu’elle a ses matériaux sous la main qui publie à la fois des œuvres de Sonia et un petit fragment de de sa vie j’ai un fait merci beaucoup déjà j’ai en fait deux questions oui est-ce qu’il y a des explications euh sur ces liens ou son ses intérêts par le monde ciggan est-ce que c’était circonstantiel se retrouver interné avec oui et aussi complément séparément est-ce qu’il avait des liens avec la vie juive le judaïsme le judaïsme parisien ou français d’accord alors bon je je pense que ces voyages alors il faut il faut imaginer que elle passe son enfance entre Moscou Varsovie la Crimée euh s’installe à Berlin puis à Moscou je je crois que dans toutes ces pérégrinations il faut il faut savoir qu’à moscou au début des années 30 il y a un grand théâtre Rome le théâtre romaine qui qui a pignon sur rue qui a un haut lieu de la culture moscovite euh je pense que dans toutes ces périgrinations elle n’a pas pu ne pas rencontrer de Rome dans dans dans les univers qu’elle a croisé vous savez au début des années 30 euh à Berlin où elle se trouve il y a maolinat qui réalise un film sur les Romes à Berlin et on voit que en fait ils occupent des terrains des lieux très importants de la culture berlinoise aussi donc je pense qu’ elle a eu des contacts je les suppose dans ses voyages aussi en ruténnie transcarpatique il y a peut-être eu aussi quelques quelques rapprochements mais c’est vrai que la rencontre qu’elle fait avec ses nomades français qui sont sans doute des marouches d’Alsace euh et relève du hasard je pense pas qu’elle a eu des d’autres contacts avec ses populations auparavant euh et puis concernant le monde juif donc avant guerre le monde juif en France je je pense euh elle elle elle en est pas très prochein je crois que Lazar Merson ne fréquente pas trop le monde juif et Mary Merson encore moins donc il y a pas de de de lien particulier avérer à mon sens mais je crois que ce qui change en fait c’est c’est qu’au début de l’occupation beaucoup de de juif qui qui n’avait pas conscience d’être juif se révèle juif et euh et donc donc il y a il y a des formes de solidarité naturelles qui vont se créer à ce moment-là et qu’on retrouve dans dans son parcours juste d’après-gerre auprès des des EIF et du gajf comme je l’ai évoqué est-ce qu’on peut en savoir plus sur ce dernier tirage qui intrigue particulièrement mais j’aimerais bien en savoir plus moi aussi euh comment ilouvé c’est plus c’est plus du relais Flex Mathieu je pense on confir quel est le format du tirage mais c’est pas un tirage c’est un négatif numérisé donc c’est pour ça qu’il est tout piqueté comme ça euh et bon ben c’est un 2436 et sans doute un autoportrait on peut dire mais pas sûr ou vous nous donnez l’occasion enfin vous me donnez l’occasion de dire que ça la première photo que vous avez montré du du premier autoportrait raisonne avec la conférence hier soir de François cheval qui évoquait à propos du relais la photographie à niveau de nombril hein puisque on et le la prise de vue se fait en regardant vers le bas sur le dépoli du relais et l’introduction de enfin et le changement de de paradigme en quelque sorte qui a introduit Leica qui permet de photographier directement à hauteur d’œil he c’était tout à fait frappant dans ce ce premier portrait vous pouvez peut-être le le remontrer qui est très beau au demeurant hein oui tout à fait et qui est plus intéressant que notre logo en l’occurrence il y a aucun doute et et d’ailleurs Clément chou m’a fait remarquer que ce qui est intéressant c’est qu’elle elle regarde sans doute un miroir mais elle ne regarde pas l’appareil elle se regarde elle-même dans le miroir ce qui rend l’image encore plus intéressante et puis il y a surtout cette forme étrange au premier plan une espèce de ombilique mystérieux et magique qui semble sortir tout droit d’un de ses dessins qu’elle fait plus tard d’ailleurs est-ce qu’il y a d’autres négatifs dans les archives oui on en a toute une série qui viennent d’être numérisé très utilement donc oui oui il y en a il y en a une une trentaine on peut dire Gabriel ou ouais 30 40 prenez le micro oui euh il y en a effectivement une une quarantaine euh et surtout alors parfois on a les tirages mais pour celui-là par exemple c’était vraiment une découverte parce qu’on pas du tout les tirages donc ça c’est un tirage moderne d’après un négatif hein non non c’est un c’est pas un tirage ça c’est la numérisation d’ d’un négatif ouicord oui oui pardon donc il a voilà est-ce qu’elle a fait des tirages de cette image et c’est bizarre qu’elle lesisait pas conservé donc on ne sait pas mystère de la photographie alors il y a une chose très intéressante dans ce que vous avez dit aussi enfin qui n’a rien à voir mais qui renvoie à son à la situation des des Tsiganes et siuation comparé des Tsiganes et des Juifs c’est le le fait que vous mettez en avant le fait que les les les Juifs pouvaient avoir des réseaux d’entraide dans les camps d’internement ou lorsqu’ils étaient internés à l’extérieur des camps d’internement alors qu’inversement les tiganes et les Romes étaient beaucoup plus isolés hein ça ça renvoie oui bon j’ai j’ai été un peu rapide aussi dans dans dans cette dans ce résumé mais euh ce qui est sûr c’est que euh les réseaux d’entraide se constituent de manière complètement différente c’est-àdire qu’on a des réseaux communautaires en quelque sorte d’aide aux Juifs euh de personnes qui sont déjà euh formées à au monde associatif au au monde euh disons aussi euh euh de de de d’aide d’entraide euh donc les les nomades vont recevoir de l’aide d’institutions religieuses comme des prêtres ou des des des groupes de de de de religieuses notamment à montr belllet on a des sœurs Franciscaines de de Marie qui s’installent dans le camp mais c’est pas toujours pour des bonnes raisons d’ailleurs puisque souvent les les les groupes religieux s’installent dans les camp pour nomades pour mieux évangéliser ou forcer à la scolarisation parce que ils sont supposés ne pas être réticents à à à la civilisation donc il y a aussi voilà une une ambiguïé dans les dans l’aide qui qui sont qui sont apporté aux nomades mais en gros il ne bénéficie d’aucune aide et même d’un isolement de la part à la fois des autorités du du camp et des population locale donc vraiment les seules aides fortes et concrètes qu’ reçoivent c’est de des membres de famille qui parviennent parfois comme c’est le cas de Raymond gurem euh un grand nom de de de de cette mémoire euh à se rapprocher d’un camp où se trouve sa famille et et assurer l’approvisionnement à travers les barbelet ou bien lors de visite où on apporte des des biens de subsistance à sa famille donc ça reste très parcellaire et très très minoritaire comme comme aide je je dois dire j’ajoute quand même aussi c’est que on a trois camps en France où qui sont des camps mixtes en quelque sorte Poitier mrigac et rivesalt et il faut que juif et Tigan voilà il faut quand même dire que il y a des Juifs qui vont aider des des ziganes aussi des nomades dans dans les camps et notamment le père Fleury au camp de Poitier qui est le deuxème juste reconnu en France qui va jouer un grand rôle dans le soutien apporté au Nomad du camp et qui va d’ailleurs être un des fondateurs après guerre de l’omonnerie nationale des des gitans oui merci pour cette très belle présentation euh un livre va sortir c’est cel oui il il est en préparation à quel à quel horizon ah ben j’espère pour l’après après l’été je ne sais pas si mon éditrice est là alors aux Éditions de l’École nationale supérieure des beauxards hein il faut voilà exactement donc nous nous nous y travaillons activement et nous espérons pouvoir vous vous le soumettre bientôt grâce à nos efforts et surtout surtout mon écriture une autre question au fond oui c’est c’était une question plus personnelle comment vous êtes tombé sur Sonia et qu’est-ce qui vous a donné envie de suivre son parcours et de tirer le fil en fait merci alors en fait avouz non mais il y il y a c’est pas c’est pas un mystère non plus mais en fait à un moment donné de de mon parcours il se trouve que j’étais pas vraiment préparé à travailler sur la persécution anti zigane en en France en fait moi je je travaille surtout sur l’antiziganisme européen d’avant-uerre mais parce que j’ai rencontré des des témoins de l’internement à un moment donné je j’engage une collecte de témoignages notamment avec Raphaël qui est ici auprès des derniers témoins pour collecter le leurs témoignag et à ce moment-là je me pose la question que sont les témoignages de cette période de cette persécution en France ou ailleurs donc je parcours les archives à la recherche de n’importe quelle trace sur cette question c’est ça qui m’a conduit par exemple aussi a travaillé sur un peintre euh antisémite qui qui va peindre des des femmes surtout dans dans le camp de Poitier euh mais je m’interroge aussi sur les photographies donc j’ai aidé à publier notamment un article dans la revue d’histoire de la choix sur les photographies des camp pour Nomad euh et donc le le le nom de Sonia il était présent depuis longtemps parce que dans un livre très très connu et un peu classique le monde des ziganes de François de vautfoltier archiviste euh bien connu des des études d’igan euh apparaît déjà le nom de Sonia et puis euh voilà dans la littérature comme je l’ai évoqué un article de Jacques Sigot et puis plusieurs articles de Emmanuel Fillol qui est un historien qui a beaucoup travaillé sur le camp de mrigac et qui a suivi notamment le parcours de d’internement et de déportation de Nomad transférés de MGAC à Poitier et de Poitier vers le réseau de du système concentrationnaire à travers des convois de de début 43 donc manuel fol voilà qu’on que je connais bien a souvent parlé de de Sonia et donc il y a un moment donné où je me suis dit on ne peut pas laisser ce nom dans l’anonymat donc j’ai j’ai vraiment voilà entrepris une enquête en en en me penchant en particulier en particulier au début sur les collections du Musem il se trouve que pardon il se trouve que j’avais beaucoup travaillé déjà sur les archives du Musem pour d’autres raisons que ce soit sur les collections des études zigan déposé aux ATP j’ai j’ai écrit un article qui évoque le projet d’André merau de créer un musée des zigan à partir des fonds versés aux ATP donc j’avais voilà des rencontres il se trouve que j’ai été aussi impliqué au début de l’exposition de barvallo au Musem donc à un moment donné je je je je discute de la question de Sonia dans dans les inventaire du du Musem donc on va on va voir les registres de dépôt des œuvres donc de 1982 et on ouvre les registres et on découvre à ce moment-là le lien joué par Jacqueline de moineet voilà le début de l’enquête et puis le reste a suivi c’est on peut dire il y a un aspect qui est très intéressant qui raisonne avec d’autres artistes c’est le fait d’avoir fait des maquettes de tissu estce qu’il y a il y a il y a d’autres artistes juifs à Paris qui pour survivre en fait euh font du design textile hein on en a d’autres d’autres exemples tout à fait ouais ben je je pense bon ben c’est un sujet en soi Pascal je sais que c’est un sujet qui t’intéresse beaucoup euh je donc Pascal Samuel he qui est la commissaire de l’exposition nouvelle venue donc je enfin voilà je pense que le monde de la confection le monde du tissu imprimé il est très proche des des des des des mondes à la fois hhkenas et ses farad installés à Paris donc ces ateliers recrutent autour d’eux et je crois qu’il y a un réseau de de connivance et de de de connexion entre artistes et et entrepreneurs qui qui qui qui mobilise des artistes voilà issus des beauarts ou d’autres horizons mais en fait c’est un sujet en soi qui mérite d’être traité peut-être un jour Pascal vous voulez réagir je vois pas est là-bas oui je crois qu’on peut on peut rappeler peut-être l’exemple dès le début hein de Sonia delonet qui est assez exemplaire he de cette participation importante he des artistes femmes dans la concep dans la création textile voilà ces femmes elles ont eu besoin d’être autonome financièrement elles ont besoin de gagner leur vie et effectivement l’industrie textile qui est très active après guerre va leur offrir des débouchés et elle travaille à façon c’est c’est quand même une économie très précaire elles sont rarement salariées elles vendent au modèle et cette économie très Pr leur permet à la fois de survivre et de continuer d’avoir une pratique artistique et c’est vrai que là en ce moment on a plusieurs fond d’artistes qui nous sont proposés où on croise euh des trajectoires qui sont à la fois des trajectoires d’artistes peintre mais aussi des trajectoire de designer textile puisque vous avez le micro Pascal un un avis sur les lthographies qui moi m’apparaissent plutôt comme des xyographies des gravures sur bois mais alors on a de fautê dans l’atelier de lithographie mais non ce qui serait merveilleux et voilà l’enquête est pas terminée c’est ça qui est formidable c’est qu’une exposition n’est pas un point final mais c’est un c’est le début d’une histoire qu elle continue l’histoire et l’enquête menée par Hsen c’est que on a des lithographies qui sont datées 1942 on sait qu’elle est à Paris à ce moment-là je pense qu’elle est sincère dans la date qu’elle inscrit sur sa lthographie je peux pas imaginer autre chose donc la question c’est comment a-t-elle pu avoir accès à une presse lthographique ça tout le me n’a pas une presse hthographique chez lui très enfin voilà moi j’ai envie de croire à l’hypothèse mais tant qu’on l’a pas confirmé on ne le sait pas d’étudier les papier de voir si ça correspond à d’autres lithographies qui ont pu être mené faites réalisé à l’école des bards pendant la guerre est-ce que ces amitiers ces réseaux lui permettent clandestinement de rentrer à l’école d’avoir accès à du matériel c’est une hypothèse en tout cas aujourd’hui on ne peut pas l’affirmer mais c’estc voilà un sujet de recherche donc effectivement on a plusieurs types de technique personnellement ilsen tu finissais ta ta très belle conférence par dire peut-être le plus beau travail de Sonia c’est sa vie en tout cas c’est peut-être pas la peinture où elle est la plus douée mais c’est une bonne dessinatrice et et elle elle est une VO je trouve une bonne graveuse euh et elle nous donne effectivement des témoignages à chaud he si vraiment elle les a réalisé en 42 et qu’elle reçoit cette nécessité hein qu’est-ce qui pousse une femme clandestine à Paris à à franchir franchir presque ce qui est raisonnable pour avoir besoin de créer de pouvoir de mettre sur le papier et de diffuser ses ces lthographies en pleine guerre alors qu’elle est dans une position qui la met en danger à chaque fois qu’elle sort de sa cachette c’est voilà il y a encore beaucoup à beaucoup à chercher merci à toi je te remercie surtout et j’ajoute que les les papiers de de la préfecture de police qui mentionne cet envoi don dont j’ai parlé du camp de mrigac évoque des plaques de bois qu’elle qu’elle aurait envoyé à son à son professeur donc donc dographie peut-être bah oui donc il y a là il y a quelque chose assez incroyable parce que en fait ce qui est le plus fort dans toute cette histoire c’est c’est cette volonté de témoigner à tout prix de cette histoire qu’elle qu’elle a qu’elle rencontre au cours de son parcours d’internement est-ce qu’il y a d’autres questions avant de conclure peut peut-être passer le micro à Judith ou à Gabriel parce que ce matin en parlant de l’exposition de votre conférence et du travail d’archive Gabriel me disait que c’était un peu inhabituel c’était un peu un grand bazar puisqueà la fois on a fait l’exposition avant d’avoir fini le travail d’archivage que vous-même vous êtes très en demande pour avoir des éléments pour le livre apparaître à l’école des beauxards à l’automne euh est-ce qu’on peut dire un mot du travail d’archivage peut-être ça fait partie du du travail du musée oui voilà je suis démasquée j’ai dit ça effectivement ce matin euh rien ne vous sera épargné j’entends ça euh non mais ce que je peux dire c’est que c’est en même temps très excitant c’était c’était formidable de travailler enfin de recevoir ce fond euh et de devoir le classer le ranger le découvrir en même temps que tout ce travail était fait par ailleurs et donc on est extrêmement heureuse de voir le résultat d’une part de l’accrochage et du très beau travail qui a été fait et puis on a hâte de découvrir ce livre mais je dois dire que donc comme c’est ilsen qui a le premier eu accès à ces archives il avait déjà fait un travail donc c’est pas un vrac qui nous est arrivé et puis il faut aussi rendre hommage au travail de Jacqueline de moineet qui avait vraiment classe ranger identifier certaines des archives donc nous enfin moi ensuite j’ai tout repris repris ouvert tous les tous les dossiers on en a beaucoup parlé avec Hsen aussi et ça je dois dire que c’est extrêmement précieux quand on classe un fond d’archiv d’avoir un chercheur qui est prêt qui connaît très bien le la question et qui est prêt à répondre aux questions et voilà donc c’est un travail en cours mais certes c’est un petit peu le bazar normalement ça se passe pas dans ce dans ce sens là mais c’était aussi un bazar très joyeux et pour ma part j’étais vraiment ravi de qu’on puisse travailler tous ensemble et surtout que ça voilà que ça mène à tout ça je laisse la parole à pas Pascal je précise juste qu’on parle là d’un dépôt de plus de 1000 pièces c’est intéressant de le mentionner hein voilà documents images œuvre donc c’est c’est très riche mais en même temps je je je réalise que ça ça exige beaucoup je je le disais en non non mais je je prenezle en bonne part bon esprit je sais pas si c’est le mot de la fin mais peut-être que puisqu’on est dans les remerciements collectifs voilà encore une fois si tu l’as pas tu l’as sûrement fait en début mais j’ai loupé le début voilà remercier Philippe chardon parce que euh c’est un fond colossal oui euh Sonia n’a pas eu d’enfants Jacqueline de moineé a été son exécutrice testamentaire elle n’a pas eu non plus d’enfants donc tout ça est parvenu au neveux puis à la petite nièce et à son conjoint Philippe chardon qui a toujours cru lui en Sonia euh nous nous sommes rendus ilsan et moi à Amien visiter la petite maisonnette qu’il a construit spécialement au fond de son jardin pour abriter le fond de Sonia sans Philippe et son épouse et leur volonté sans savoir ce qu’on allait faire un jour de Sonia voilà il y a pas eu d’autres projets menés autour de Sonia elle nous attendait j’ai envie de dire au fond du jardin euh mais il avait fait tout le nécessaire pour conserver jusqu’à aujourd’hui ce fond le regarder l’étudier voilà pour pouvoir un jour le transmettre et finalement la patrimonialisation c’est ça c’est ce temps long qui nous permet nous un jour d’arriver en bout de course et de pouvoir le patrimonialiser le faire rentrer au musée et puis à notre tour de le transmettre au public merci Philippe je voulais dire laind pardon oui la même chose que Pascal le mettre en relief ce rôle de Philippe chardon et plus généralement le fait que les fonds d’archives nous arrivent finalement toujours parce que quelqu’un dans la chaîne va avant nous se rendre compte de la valeur de de ses archives et de la personne qu’elle concerne et euh et voilà c’est ces donateurs qu’il soi les ayant droit ou pas ces gens ces passeurs d’archives en fait joue dans l’ombre un rôle fondamental et là de l’autre côté de la chaîne cette grande satisfaction c’est vrai que c’est un gros travail mais c’est merveilleux de voir un fond d’archive aussitôt autant valorisé par une exposition par un livre et euh que que voilà de qu’il puisse raisonner et et et donner lieu à à tout ça voilà on s’en réjoui profondément je je j’ajoute que du côté des chercheurs c’est c’est une expérience aussi unique d’avoir ce partenariat cet échange incroyable parce que c’est un peu le rêve du chercheur de travailler avec des archivistes des des des spécialistes aussi de plein de domaines différents d’un musée qui qui qui m’aide aussi directement à comprendre mieux tout ce matériau et puis à le donner aussi à suivre en fait puisqueque en fait mon étude n’est qu’une étude et ça va donner lieu à d’autres d’autres interrogations oui on a vu il y a plein encore de fil de fils à tirer je crois que c’est le mot de la fin merci ilsen merci à toutes et merci aux donateurs on aime beaucoup les donateurs au musée d’arhistoire du judaïsme et à l’équipe de l’auditorium Sophie andrux Joseph Antoine Herard pour l’organisation parfaite

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