Conférence “Un philosophe grec nommé Marcel Conche” prononcée dans le cadre de l’Université du Temps Libre de Bandol, le jeudi 16 mai 2024 à Bandol (Salle Marcel Pagnol de la Maison Tholosan), par Philippe Granarolo, Docteur en Philosophie.

    bonsoir à toutes et à tous très heureux de vous retrouver pour cette dernière conférence de ce cycle 2023-2024 et je termine avec un philosophe que j’ai eu la chance de bien connaître de fréquenter pendant plus de 20 ans qui nous a quitté il y a 2 ans et qui est considéré aujourd’hui à juste titre comme un philosophe important de du 20e et du début du 21e siècle un philosophe grec pourquoi grec bien je vais essayer de vous le démontrer tout au long de cette conférence en 2002 à Nice lors du congrès de l’Association des philosophies de langue française auquel j’ai participé je participe régulièrement c’est un congrès qui réunit tous les philosophes de langue française de la planète Marcel Conche a prononcé une superbe conférence que j’ai encore dans les oreilles tant elle m’a marqué il m’arrive de penser que cette conférence prononcée il y a plus de 20 ans en 2002 et en un sens son testament philosophique même si a écrire entre-etemps d’autres choses cette conférence avait pour titre la raison philosophique vers son avenir grec elle est publié dans ce recueil des anals de ce colloque alors pour commencer laissez-moi vous lire les quelques lignes par lesquelles il a conclu cette conférence je commence par la conclusion mais vous allez voir tout de suite pourquoi je cite ces très belles phrases de conclusion qui m’avait beaucoup marqué à l’époque on se connaissait peu à l’époque c’était le début de notre relation la nature avec un grand haine ne cesse pas d’être elle est ce qui demeure je cesserai d’être mais qu’il soit vrai que j’ai été cela demeurera toujours car ayant vécu et à mon âge il lui restait 20 ans à vivre mais ilignorait à mon âge on peut considérer que l’on a la vie derrière soi par la même je fais échec à la mort je l’ai piégé toute l’ironie de Marcel désormais la mort viendra trop tard ma vie a été et ayant été elle est pour l’éternité elle est pour l’éternité reprend-il qu’en est-il de cet être ici je vois poindre tout un essin de question je m’arrête car je n’ai pas encore une ruche pour recueillir cet essin superbe formule alors mon propos n’est pas de prouver en quoi la philosophie est en chemin vers son avenir grec je vous renvoie pour cela à ce recueil et à cette conférence que vous pouvez lire bien entendu mais ce n’est pas tout à fait mon propos d’aujourd’hui mon objectif c’est de démontrer en quoi Marcel conch lui-même a été un et restera un philosophe grec qu’il est dans la seconde moitié du 20e siècle et dans la première moitié dans la les premières décennies du 21e l’héritier d’homè sur lequel il a écrit l’héritier de ceux qu’il appelait les antés socratiques il refusait catégoriement qu’on parle de présocratique pré ça fait primitif non anté socratique il sont venus avant Socrate tout simplement donc il est le fidèl disciplle d’anaximand d’héracllit de parménid de pyon de ces immenses philosophes qui se sont succédés mystérieusement sur le sol grec on peut dire que presque toute la philosophie surgit à ce moment je voudrais pour commencer vous faire profiter de ma relation avec lui pour évoquer donc ma longue amitié avec Marcel conch et ce qu’elle m’a apporté Marcel Conche m’a accordé le privilège de me recevoir à son domicile de dialoguer avec lui des après-midis entières ce privilège au début je l’ai je le dois à Jean Jean-Claude grosse qui était le directeur du Théâtre des commonies au révest on avait organisé ensemble un petit colloque sur Marcel conch et il m’a conduit chez marchel k à trèfort dans l’ et voilà la photo de l’époque donc au début des années 2000 oui on était plus jeune tous les deux he euh moi et lui au début des années 2000 donc nous nous sommes rendus à plusieurs reprises au domicile de Marcel Conche dans sa demeure de très fort sa demeure natale dans ce village de lin pas natal pardon non euh je dis des bêtises dans sa vie maison de tréfort où il a vécu une longue partie de sa vie situé à une quinzaine de kilomètres de Bour enbresse euh c’est la demeur dans laquelle il résidait alors la plus grande partie de l’année il nous a fait l’immense privilège de nous consacrer un peu de son temps il nous a autorisé à filmer à enregistrer nos conversations Jean-Claude grosse possède ces précieux enregistrements et grâce à ces moments exceptionnels euh j’ai pu pénétrer mieux que par la seule lecture de ces œuvres la richesse d’une pensée dont l’avenir retiendra sans doute qu’elle est l’une des plus fécondes pensées du 2e siècle c’est à l’occasion d’une de ces rencontres que Marcel conch me fit l’honneur de me demander une préface moi le petit Granarolo j’ai préfacé le grand Marcel Conche je ne m’en remets toujours pas il m’a demandé de PR de préfacer euh ses écrits sur rail de guerre deux conférences sur rail de guerre qui avait été réédité en 2004 par les cahers de les garé c’est la maison d’édition de Jean Jean-Claude grossse au reste sous le titre ail de guerre par gros temps et donc j’ai eu le bonheur d’écrire cette préface et donc je suis associé ainsi pour l’éternité au nom de Marcel conge grâce à cette préface quelques années plus tard et ça a défrayé la chronique en 2007 il avait alors 85 ans il abandonne tout il abandonne son domicile il a il abandonne sa riche bibliothèque de trèsfort il abandonne sa famille ses relations pour rejoindre la jeune Émilie en Corse Émilie lui avait écrit et lui avait dit il avait correspondu quelques années elle avait dit vous m’apprendrez le grec moi je vous apprendrai le sanscrit parce qu’elle est très très ferrue de littérature et de culture orientale et puis de fil en aiguille c’est amourché comme on peut l’être à 85 de la jeune Émilie et donc il a tout abandonné donc ça a fait les échos évidemment de la presse voyez t tous ces articles nouvelle Ops le point et cetera bon toute la presse s’est emparée de cet épisode original donc il a rejoint la jeune Émilie en Corse elle cultivé des oliviers dans la plaine orientale il s’est installé à quelques centaines de mètres de sa de son exploitation et il a été assez vite déçu mais j’y reviendrai dans un instant donc il a mis dans sa petite voiture tout ce qu’elle pouvait contenir une partie de ses ouvrages une toute petite partie de ses livres quelques vêtements et il a pris le bateau pour la Corse et c’est en Corse précisément que je l’ai rencontré après nos rencontres à trèfort j’ai eu le bonheur de l’interviewv au théâtre de Bastia sur le thème du temps cette photo est prise à l’intérieur du théâtre de Bastia lors d’une journée philosophique organisé par l’un de mes amis bastiers et donc c’est un très beau souvenir que j’ai que ce dialogue euh avec Marcel crche mais très vite déçu par Émilie dont il attendait simplement non pas un amour déchaîné à 85 ans quand même mais il attendait l’attention qu’elle lui avait promise il attendait qu’elle lui accorde un peu de son temps et très vite il a compris Queen fait Émilie n’était pas du tout intéressée par passer beaucoup de temps avec Marcel Conche donc 2 ans après il s’aperçoit de son erreur il quitte la Corse pour se réinstaller non pas à trèfort mais en corise à Altillac dans la maison voisine de la maison de son enfance je reviendrai sur Altillac dans quelques instants et donc c’est à Altillac que je lui ai rendu visite à trois reprises entre 2009 et 2015 et que notre amitié s’est consolidé vous avez ici la photo du petit restaurant de Baulieu sur Bordon où je l’ invité à déjeuner quand je le rencontrais puis on reprenz nos conversations philosophiques l’après-midi ce sont évidemment de merveilleux souvenirs alors j’arrête là les descriptions de nos relations amicales pour aborder la vie et l’œuvre de Marcel Conche Marchal Conche est né le 27 mars 1922 donc à Altillac en corz dans une famille de petits cultivateurs en raison de ses origines sociales très modestes il a fréquenté le cours complémentaire de Baulieu sur Dordogne et là il m’a emmené voir ce ce bâtiment chaque fois que je lui rendu visite on faisait un pèlerinage sur tous les lieux de son enfance c’était très émouvant je vous remontrerai une image à la fin de la conférence donc il fréquente ce cours complémentaire il est remarqué par ses instituteurs ce qui l’amène à l’École normale de Thul il m’a emmené là aussi puis au lycée de cette ville où il obtient le baccalauréat le le pouvoir de Vichi à l’époque considérait qu’il était dangereux de laisser les futurs instituteurs uniquement entre les mains des des professeurs s d’école normale il était bon qu’il fréquente le lycée pour le ouvrir l’esprit et donc il a passé son baccalauréat à Thul et il a démarré sa carrière comme instituteur il a gardé de l’instituteur sa petite écriture moi je garde toutes les lettres évidemment tous les tous les textes Marcel con une petite écriture absolument magnifique avec des plein des déliers comme on en fait plus aujourd’hui et donc il démarre comme instituteur mais au bout de 2 3 ans il fait le choix de rejoindre alors qu’il n’a auun un moyen financier il est il rejoint la Faculté des lettres de Paris la Sorbonne et il obtient l’agrégation de philosophes alors sa carrière ensuite est très aisée à résumer trois lycées où il enseigne la philosophie dans les classes terminales Cherbourg Évreux Versailles puis un poste d’assistant de philosophie à la faculté des lettres de Lille sous la direction des rival qui fut mon professeur anis donc vous voyez j’étais un peu destiné à rencontrer Marsal cons quand j’ai connu er va la Nice j’ignorais tout de Marcel Conche donc il a été l’assistant d’éc vaille à Lille et puis enfin une chair de philosophie en Sorbonne où il a prodiqué son enseignement pendant 20 ans de 1969 à 1988 il a laissé de grands souvenirs à ses anciens étudiants et Marcel cone nous a quitté le 27 février 2022 à trèfort exactement un mois avant son 100e anniversaire il a raté son 100e anniversaire un mois pile avant son 100e anniversaire il a quitté ce monde alors sa bibliographie maintenant parce que c’est ça qui est quand même le plus important se divise en trois ensembles euh très très nettement délimités d’abord une quinzaine d’ouvrages consacrés à des philosophes grecs pour la plupart mais pas seulement j’y reviendrai euh souvent retraduit par ces soins c’était un remarquable helléniste il a retraduit tous les textes grecs qu’il a commenté euh euh ensuite un second ensemble quelques livres peu nombreux où il expose sa propre philosophie il sont très peu nombreux ces livres et ils sont d’autant plus précieux et puis enfin un troisème groupe d’ouvrages de publications prof de proche de l’autobiographie intellectuelle et c’est très original et j’y reviendrai bien entendu alors concernant le premier ensemble les écrits sur d’autres philosophes les écrits appeler d’historien de la philosophie on peut retenir que c’est en 1964 à l’âge de 42 ans donc il avait déjà bien avancé dans sa carrière philosophique c’est donc à l’âge de 42 ans qu’il lit pour la première fois quelqu’un dont on ose dire parfois que c’est pas vraiment un philosophe mais vous savez les plus grands philosophes on nous répète que ce sont pas vraiment des philosophes mon c’est peut-être pas tout à fait philosophe Pascal ou Pascal c’est pas tout à fait un philosophe Rousseau Rousseau alors que ce sont sans doute les plus grands des plus grand bien je referme la parenthèse donc il lit pour la première fois de sa vie Montaigne et il va publier monta ou la conscience heureuse aux éditions Segers son premier ouvrage l’histoire de la philosophie mais il est mécontent de de seser ça se passe très mal avec les éditions Segers et donc il va créer les éditions de beaucoup de courage et de courage financier en particulier pour créer sa propre maison d’édition donc à 43 44 ans il crée sa propre maison d’édition qu’il appelle les éditions de meggar vous avez le montaig ici donc réédité aux édition de Mega et donc il va inaugurer cette maison d’édition en publiant en 1973 son livre un livre très important dont je reparlerai tout à l’heure Piron ou l’apparence Piron c’est le père du scepticisme en Grèce nous y revien les presses universitaire de France les PUFs qui sont avec Vrain le grand éditeur philosophique en France réédit à partir de 1986 les titres tous les titres qui avaient été d’abord publiés aux éditions de meggard parce que évidemment les éditions de megard c’était une toute petite maison d’édition qui avait pas des moyens de diffusion et donc les livres de Marcel conch passai un peu inaperçus donc les les pufes reprennent les livres de Marcel et cette fois ils sont largement diffusés et donc il va euh les pu vont réédicer ces livres sur Homère sur héraaklit sur Épicure sur lucrè qui sont des ouvrages de référence aujourd’hui pour tous ceux qui étudient la philosophie grecque un point original en 2002 il a traduit et commenté le taoti King de laotse 2 ans auparavant il avait décidé d’apprendre les idéogrammes chinois pour retraduire le takin il pensait qu’il était très mal traduit donc il se lance dans l’étude des idéogrammes chinois il apprend les idéogrammes chinois c’est là qu’il est entré un peu en correspondance avec Émilie et donc pour ne pas être prisonnier des anciennes traductions il apprend les idéogrammes il propose sa propre traduction et son commentaire du TA de la apprendre les idéogrammes à l’âge de 80 ans n’est pas banal je veux décourager aucun d’entre vous mais c’est pas très banal et en dilon sur le personnage Marcel con pour ce qui est du second ensemble les livres dans lesquels il expose sa propre philosophie sa métaphysique on retiendra la mort et la pensée que j’ai mis au centre en 1973 livre sans doute très important présence de la nature très très beau livre en 2001 le sens de la philosophie en 2003 et ce qui est peut-être son opus majeur le livre qui exprime le mieux sa propre philosophie mais qui est composé de petits chapitres parce que pas un penseur systématique pour 1000 raisons que nous verrons tout à l’heure se récl du scepticisme et donc il publie orientation philosophique qui avait été publié aux édition de Meg en 74 et réédité ensuite au presse universitaire de France le 3ème ensemble est inauguré en 92 avec vivre et philosopher qui est tout à fait intéressant il répond à une philosophe italienne c’est un livre d’interview et donc ce second ensemble comprend des ouvrages qui évoquent avec une étonnante transparence sa vie son itinéraire de façon très étonnante de la part d’un philosop donc on a ma vie antérieure en 1998 et il y aura d’autres livres il y a confession d’un philosophe qui est un livre très éclairant dans confession d’un philosophe publié en 2003 il répond aux questions du plus célèbre de ses étudiants j’ai presque envie de dire malheureusement plus célèbre que lui André Comte Sponville don vous avez tous entendu le nom andréville a gardé une immense admiration pour Marcel Conche il il a participé au recueil que nous avons publié sur Marcel Conche après sa disparition et puis philosophé à l’infini qui est un livre extrêmement intéressant philosophé à l’infini est un livre dans lequel il passe en revue les philosophes majeurs avec lequel il est en dialogue depuis toujours et puis il y a quelques ouvrages dans lesquels il raconte son épisode amoureux à l’âge de 85 ans avec Émilie quiavait rejoint en Corse comme je le disais tout à l’heure alors qu’est-ce que la philosophie pour Marcel conch on va commencer par là l’œuvre de Marcel C en janvier 2005 il publie je vient de le citer il y a quelques instants philosophé à l’infini très très beau livre livre majeur même dans lequel il passe en revue les philosophes avec lesquels il est depuis toujours en dialogue avec lesquels il échange F pardelà les siècles et les millénaires alors je voudrais vous lire les premières lignes du chapitre 1 qui s’intitule Flash le vocabulaire de pas voabulaire d’ vieard langinématogph vous allez voir quelques liges sont je crois essentiell c’est une des meilleures faç d’entrer dans la vision de c’est tout tout début donc du chapitre lorsque je travaillais dans la ferme de mon père donc en cor au milieu des champs des pr des vignes j’étais environné par l’infini mais je ne m’en rendais pas compte et cette notion même m’était étrangère mon esprit était fixé sur le travail du jour aujourd’hui seulement je mesure combien il s’est aliéné s’obstinant dans la préoccupation exclusive du contingent et du fini alors que de par sa vocation naturelle il dû je crois se perdre dans la méditation de l’infini je fus écolier élève puis étudiant mon esprit en soit ouvert à l’immensité d constamment se limiter à des objets restreints se resserrer dans des soucis bornés les hommes passent leur vie à des travaux des occupations des fonctions des rôles qui eussent pu être autres et qu’ils ont choisi ou que parfois l’on a choisi pour eux sous l’effet de quelques besoin tradition influence ou hasard qu’il est difficile ensuite de retrouver sous l’homme de telle ou telle particularité l’homme universel je vous invite à relire ce texte et le livre en entier qui est peut-être la meilleure entrée dans la pensée la vision de Marcel alors le titre de la conférence vous fait entendre que Marcel conch est un philosophe grec qu’est-ce qui m’autorise à considérer Marcel conch comme peut-être le dernier philosophe grec c’est ce que je vais essayer de montrer peut-être si je réussis ma performance de maintenant pourquoi est-il un philosophe grec il est d’abord un philosophe grec c’est ma première réponse parce que sa philosophie part de l’incontestable comme l’ont fait les premiers penseurs grec qu’est-ce qui est incontestable autrement dit qu’est-ce qui est universel les deux termes sont presque équivalents ce ne peut-être la religion puisque tous les humains n’ont pas les mêmes croyances donc ça peut pas être la religion contestable et l’universel nous ne partageons pas les mêmes croyances ce ne peut-être Dieu puisque nombre d’humains depuis la modernité en particulier ne croit pas en Dieu ce ne peut-être l’au-delà puisque quantité d’humain ont renoncé à ce que Nietzsche appelait les arrièr-mondes au 19e siècle alors quelle est l’expérience qu’on en commun tous les humains quelle que soit l’époque dans laquelle ils vivent quelle que soit la culture à laquelle ils qu que soi les croyances qui les distingu et bien pour con il y a en tout et pour tout de faits incontestables la mort et l’infinité de la nature ce sont les deux seuls fait Inc la mort pour c’est lant mon qu’ cette hypothèse nul ne peut douter du fait de la mort dont la signification demeure scientifiquement insolu or pour la philosophie classique l’incompréhensible ne pouvait exister ne pouvait être que le produit d’une erreur de jugement si on est devant l’incompréhensible c’est qu’on n pas fait suffisamment d’effort pour comprendre pour Conche au contraire la philosophie doit s’incliner devant le caractère incompréhensible de la mort c’est sa première tâche d’une certaine manière elle doit méditer à partir de ce fait comme l’ont fait montaig Pascal et le petit nombre de ceux que Marcel conch considère comme les plus grands et c’est ce qui développa dans la mort et la pensée que j’évoqué tout à l’heure deè élément incontestable deè fait universel l’infinité de la nature la nature avec un grand N et la double temporalité de l’humain je m’explique l’homme est immergé au sein de la nature et de la nature infinie est conscient qu’il est en entouré de quelque chose d’immense plus qu’immense et seul le mot infini correspond à cette réalité le temps infini en particulier ce temps infini qui rend tragique notre existence éphémère ce temps qui entraîne une dépossession de tout à ce à quoi on se rattache le temps en nous écrit Marcel conch dans temps et destin plus intime à nous que nous-mêmes et ce fait et ce qui fait que nous sommes sans cesse des posséd de nous-mêm dépossédé par une opération impersonnelle qui n’est pas nôtre et qui se fait sans nous nous sommes en permanence déposséder par le temps de tout ce que nous avions naïvement cru posséder durablement niz la réalité de ce temps infini comme l’ont tenté quelques philosophes relève de du mensonge de la fable mais ce temps infini qui nous dépossède n’anéantit pas pour autant notre être et je renvoie à la phrase initiale que j’ai cité tout à l’heure au tout début de ma conférence il y a bien un être de l’homme un être de l’homme qui s’inscrit dans dans qui s’inscrit dans une autre temporalité que celle de la nature il y a un temps humain au sein duquel l’homme construit sa vie son existence contrairement à l’animal qui est ce qu’il est qui est tout ce qu’il est sa venue au monde l’homme a à devenir ce qu’il est et il peut très bien ne pas le devenir peut-être à ce même ce qui a viient à la plupart des humains ne pas devenir ce que l’on est l’être de l’homme est différent de l’être de toutes les autre chos que nous connaissons l’être de l’homme est un devenir de liberté qui s’inscrit entre la naissance et la mort c’est un devenir actif par lequel chacun d’entre nous a devenir cause de soi cause à sui c’est la fameuse expression de la théologie médiévale formule que les derniers écrits de Marcel conch répètent inlassablement donc nous avons d’un côté le fait incontestable de la mort et du temps dans lequel cette mort s’inscrit qui rend ridicule d’une certaine manière nos existences éphémères et de l’autre la nature alors il faut faire très attention quand on prononce ce mot nature qui est le source de bien des contresens la nature n’est ni l’univers ni le monde Marcel con distingue avec beaucoup de soin avec beaucoup de rigueur les trois concepts de nature d’univers et de N la nature j’y reviendrai largement c’est l’infini englobant comme nous l’avons dit déjà tout à l’heure dans la rich interview accordée à la revue synapse que je citerai tout à l’heure qui est une revue médicale Marcel conch qualifie la nature de champ infini d’initiative champ infini d’initiative on a un champ infini autour de nous dans lequel surgissent sans arrêt des réalités qui retombent ensuite dans le néant c’est ça cette expérience de la nature nature que font tous les hommes de toutes les cultures et depuis tous les temps l’univers c’est toute autre chose l’univers c’est une structure théorique un concept forgé par la science par l’astronomie l’astrophysique les sciences de la nature les sciences de la nature croient naïvement saisir le tout de la réalité quand elles disent univers elle pense qu’elle saisissent le toute réalité mais c’est un pur fantasme suivant les conséquences de la métaP physique de l’apparence dont je parlerai tout à l’heure l’univers n’est qu’un regard sur la totalité un regard particulier le regard des modernes depuis TR ou qu siècles auquel succéderont d’autres regards c’est un regard particulier ça n’est pas la totalité c’est un regard historique auquel succéderont d’autres regards dont nous n’avons aucune idée aujourd’hui le monde enfin le monde c’est je cite Marcel Conche le visage de la nature c’est le visage que dessine chacune des espèces vivantes c’est le monde environnant clin d’œil a au fondateur de l’éologie qui s’appelait h le humvelt le monde environnement chaque animal vit dans une sorte de bulle qui lui est propre il a son monde il a ses sensations il a il y a des choses qui existent pour lui et qui n’existent pas pour l’espèce voisine donc l’éthologie a développé ce thème de l’environnement et Marcelle Conche est redevable à ces chercheurs de l’environnement je le cite il est évident qu’il y a des mondes innombrables je cite le l’ouvrage majeur que je signalais tout à l’heure il est évident qu’il y a des mondes innombrables notre monde humain le monde de l’abeille le monde de la mouche du grillon du crapaau tous ces êtres vivent dans leur monde c’est-à-dire structure autour d’eux un monde et ces mondes ont une caractéristique ces mondes innombrables ils sont impénétrables l’un à l’autre nous devons accepter de n’avoir aucun accès au monde de la mouche malgré un film fantastique bien connu nous n’avons aucun accès au monde de la mouche mais les deux concepts de nature d’un côté de monde de l’autre ouvrent la voie à deux méditations très différentes Marcel conch considère je je répète que le concept de nature c’est le plus universel qui soit avec la notion de moi et qu’au-delà des différences de culture des différences de religion la présence de la nature c’est le titre d’un de ces beaux livres c’est bien l’expérience universelle de l’humanité depuis la plus lointaine préhistoire en nous exhortant à rejoindre le sol grec Marcel conch met son espérance dans une philosophie qu’on pourrait appeler ecuménique pardon universelle transculturel qui pourrait rassembler les humains par-dà l’éclivage des civilisations les menaces écologiques que nous subissons pourrai paradoxalement avoir le mérite de nous conduire dans cette direction indiqué par Marcel conch même si tout aujourd’hui semble plutôt nous pousser dans la direction inverse c’est ce cette période difficile que nous vivons tout semble nous pousser vers une guerre des civilisations alors que les menaces écologique devrait au contraire nous pousser vers une union de cette pauvre humanité sur une planète en voie de destruction deuxième réponse que je ferai pourquoi Marcel conch est-il pour moi un philosophe grec il est grec parce que sa philosophie est problématique il n’y a pas de vérité en philosophie il n’y a pas de preuve en philosophie chacun le perçoit chacun le le pressent sans toujours tirer toutes les conséquence de ce caractère essentiel de la philosophie il y a des preuves et des vérités en mathématique pas en philosophie de ce fait on ne peut considérer sans restriction comme philosophe tous ceux qui ont construit leur édifice autour d’une croyance c’est incompatible avec l’idée même de philosophie en particulier d’une croyance religieuse non soumise à l’examen critique Marcel conch a redonné tout son souffle en même temps sa rigueur à la notion de scepticisme j’y reviendrai largement tout à l’heure est-il pourtant un relativiste sans doute pas l’attitude relativiste conduit à se désintéresser des conceptions qui nous sont étrangères si tout ce vaut je vois pas pourquoi je m’intéresserai à une conception qui vaut pas plus ni mieux ni moins que la mienne bon le relativis considère alors que le relativisme donc se désintéresse des conceptions différentes des siennes Marcel conch considère que l’acceptation de nos particularités est un gage de paix de respect c’est la seule garantie d’un véritable Universal c’est donc plutôt d’une conception que j’appellerai pluraliste que à laquelle se voue Marcel conch c’est plutôt de pluralisme qu’il faudrait parler à propos de sa philosophie souvent plus radical dans ses propos lorsqu’il répond à une interview comme la plupart des philosophes que dans ses œuvres publiées où on est prudent dans des formules qu’on emploie Marcel con dit par exemple en novembre 2003 dans le numéro 10 99 de la revue médicale synapse que j’ai déjà cité tout à l’heure il prononce cette phrase que je vous me permettrait de qualifier de culotter vous allez vite comprendre pourquoi évidemment cela vous peut vous paraître un peu audacieux de dire que Descartes Kant eg n’ont pas compris la nature de la philosophie mais c’est quand même ind disccutable ce n’était que des théologiens il va fort comprends pourquoi tout le monde n’a pas été l’ami de Marcel conch parce qu’il refuse le point de départ théologique de Descartes de Kou deg Marcel cone est un penseur grec qui revient au sources à religieuse de la philosophie trème réponse que je feraiis en quoi est-il grec il est grec parce que sa philosophie est sceptique c’est montaiges je je l’ai dit au début de mon propos qu’il a délivré de des cartes c’est l’expression qu’il a utiliseé Montaigne auquel il a consacré son premier livre dont j’ai parlé tout à l’heure il appartient au scepticisme et Marcel Conche a compris cela en lisant monta de ne jamais se figer il appartient au scepticisme d’être sceptique à l’égard de lui-même le scepticique n’est pas celui qui dit je ne sais rien et dit que sais-je à la manière de monta montaig après la crise sceptique de 1576 REIM contre ce scepticisme en ce qu’il avait d’universel il en découvre les limites les bornes il découvre qu’il y a des choses dont on ne peut pas douter ce sont les valeurs morales c’est l’honnêteté la véracité c’est la bonté donc le scepticisme a des limites que montaig a découvert et que Marcel conch retrouve à son tour je cite le sens de la philosophie dont j’ai dit tout à l’heure que c’est un un un un un livre important il y a toujours à s’interroger à examiner la philosophie est cela rechercher la vérité toujours quoique ne la trouvant jamais l’esprit du scepticisme ne fait qu’un avec l’esprit de la philosophie la philosophie est sceptique dans son essence même scepticisme et philosophie ne font qu’un c’est pourquoi il n’y a pas de fin de la philosophie la philosophie ne connaî pas l’arrêt citation de montaig j’ai pris une route par laquelle j’ir autant qu’il y aura d’encre et de papier au monde mon le dogmatique et le philosophe qui s’arrête sur une vérité la vérité est au fond du puit Démocrite oui de point un puit sans fond mais c’est ensite Piron plus que mon qui conduit septicisme qu’ a remarquablement exploré et peut-être même pourrait-on dire élucité 4e réponse Marcel conch est grec parce que sa philosophie est une philosophie tragique et ça va m’amener à définir un petit peu rapidement malheureusement le trachide s’il est permis de voir dans le théâtre tragique un signe de la dominance de cette cette pensée tragique à un moment donné d’histoire on constatera que le tragique c’est bien davantage développé dans des périodes dynamiques puissant que dans des périodes de déclin dans les moments de force que dans les moments de faiblesse le théâtre grec est clos dans la Grèce du 5e siècle qu’on a appelé laathène de Périclès qu’on a appelé le siècle de Périclès alors que ça a duré 30 ans mais c il s’est passé tellement de choses qu’on dit le siècle de Péric donc ce théâtre tragique s’est développé au moment où Athène était florissante et dominé le bassin méditerranéen de millénaires plus tard la tragédie Renat en France au cœur du 17e siècle français racine Corneille et quelques autres dont tout nous porte à croire qu’il fut bien le grand siècle comme le disent les historiens celui où la nation française a manifesté le plus brillamment sa puissance et son génie créateur pardonnez-moi d’utiliser des formules choquantes aux yeux de certains aujourd’hui peut-on rendre raison de cette anomalie apparente comment se fait-il que le tragique surgit dans des période de puissance et non pas de déclin on assimile un peu tragique à dépression c’est tout le contraire niet et c’est pour ça que je mets son merveilleux visage sur l’écran nietz s’est attelé dès ses premières recherches à élaborer une réponse une réponse argumentée à cette interrogation aucun des spécialistes de l’antique quitté avant lui n’avait posé cette question liminaire dont toute la première philosophie nichéenne va découler comment les Grecs voilà la question je la formule pornich en quelque sorte comment les Grecs amoureux de la vie persuadés qu’il vivait au sein d’un cosmos d’une beauté et d’une perfection sans pareil comment ce peuple positif par excellence comme dirait unopsie aujourd’hui comment ces citoyens d’Athène ont-ils pu pendant des décennies se rendre au théâtre pour voir se dérouler devant leurs yeux des scénarios aussi tragiques cette fois au sens banal du terme que celui de DIP le DIP qui croit fuire son destin qui croit sur le chemin son père il sait pas que c’est son pèregouille et il arrive au village et c’estébr héros parce qu’il a débarrassé du monstre et il épouse une femme qui est sa mère il sait pas que c’est sa mère et se crèvent les yeux il part SDF sur les routes enfin on a les larmes qui coulent qu’est-ce que les Grecs allaient faire théâtre voir ces histoires épouvantaes même nos séries actuelles n’osent pas décrire des choses aussi monstrueuses ne ne fallait-il pas être quelque peu masochiste pour se rassembler aussi régulièrement dans des lieux de spectacle pour assister à la mise en pièce de héros broyé par le destin comment ce peuple grec atteigné en particulier dont la morale est résumée une fois pour toutes dans les paroles d’Homer qui met dans la bouche de son personnage euh c’est dans l’ililiade me semble-t-il qu’il préférerait revenir sur terre comme gardien de vache plutôt que d’être le prince du royaume des morts j’en relis cette phrase est capital il préférerait revenir sur Terre gardien de vache plutôt que d’être le prince du royaume des morts comment ce peuple grec a-t-il pu se complaire dans le spectacle affligeant de la tragédie humaine tous devraient reconnaître à Nietzche même si on a on a le droit pas Nietzche mais tous devrai lui reconnaître jusque là je suis totalement intransigent vous devez reconnaître vous devez reconnaître que Nietzsche a eu l’immense mérite de poser cette question majeure que personne n’avait posé en réalité et il le fait en particulier dans son premier livre la naissance de la tragédie le grec du 5e siècle allait retirer du spectacle tragique une leçon de courage une leçon d’énergie pendant que sur la scène des personnages bien identifiés sont déchirés par le destin broyés le cœur tragique au fond de la scelle chante Nietzsche redécouvre que le cœur tragique ne parlez pas évidemment si vous laisez sopocle dans la pade vous avez pas la partition vous savez pas que le cœur chantait mais oui le cœur chantait c’était de la comédie musicale le cœur chante donc seconde découverte majeure de Nietzsche dionisos qui est la source de l’énergie on sait que les fêtes en honneur de dionisos sont à l’origine de la tragédie grecque dionisos donc s’exprime par les champs du cœur deésos c’est le dieu du printemps c’est le dieu de l’ivresse c’est le dieu de la nature dans son éternel puissance dionisos c’est le cœur tragique dont tout émerge et où tout retourne pendant que des individus donc sur la scène attaché à leur spécific leur spécificité se déchire la puissance diysia rappelle au spectateur qu’elle sera toujours vainqueur et cette victoire inéluctable de la puissance de NIS comporte un visage dynamique et j’ai presque envie de dire aussi étrange que ça apparaisse un visage euphorisant pourquoi euphorisant parce que le cœur me fait comprendre qu’éternellement la vie renaîtra éternellement l’ordre émergera du chaos donc cette union colon et de dionisos pour employer le jargon de Nietzsche dont le théâtre tragique est un micro microcosme dévoile ce que le peuple grec a su accomplir mieux que tout autre la synthèse de l’ordre et du chaos de l’instant et de l’éternité de l’individu et de l’espèce on ne s’étonnera donc pas de découvrir chez Marcel conch ce Grec des temps modern le développement de cette pensée tragique à laquelle nietzs nous a initié il est difficile d’enfermer Marcel cone vous l’avez déjà compris dans les limites d’une étiquette ce Grec égaré à l’autre époque il nous apparaît aujourd’hui comme le penseur tragique par excellence il a revendiqué cette étiquette en en cautionnant un très beau travail produit par une jeune philosophe espagnole je disis tout à l’heure à quelques-unes d’entre vous avant le début de la conférence qu’il aimait beaucoup s’entourer de de jeunes femmes en tout bien tout honneur donc il ce livre est traduit par une jeune philosophe espagnole Pilard Sanchez Orosco dont le titre c’est actualité d’une sagesse tragique il a cautionné cet ouvrage le seul ouvrage sa propre philosophie qu’il a cautionné cet ouvrage et j’y suis d’autant plus attaché il a été traduit par deux de mes étudiantes de canne du lycée du Mille elles sont nommées sur la couverture mareline Bua et fan clin elles ont donc traduit en français ce livre de Pilard sanchezos alors demandons en prier lieu à Marcel con quelle est sa conception du traj on peut trouver de multiples occurrences cette définition dans ses écrits la plus belle définition me semble être celle la plus ramassée de ces définitions qu’on trouve dans orientation philosophique dont j’ai déjà dit que c’est sans doute son livre majeur je cite une pensée véritablement tragique est celle pour laquelle ce qui a le plus de valeur est aussi ce qui est de façon inélictable voué à périr voilà ce qui la pensée tragique ce qui vaut le plus périt le premier en quelque sorte et on a là un petit clin d’œil à la plus ancienne phrase que nous possédons de la philosophie grecque qui est la phrase d’anximre sur laquelle aille de guerre c’est une des raisons pour lesquelles Marcel con interéress et de guerre a écrit un très beau texte qui s’appelle la parole d’anaximent je cite de mémoire c’est le un seul fragment d’assimand est parvenu jusqu’à nous qui dit les créatures sont punies éternellement quel que soit le leur leur qualité les les les bons et les méchants disparaissent de façon équivalente la nature ne privilég ne privilégiait pas le génie par rapport à l’abruti elle fait aucun tri elle broit toutes ces créatures toute définition a ses limites bien sûr ce qui manque dans cette définition même si elle est très pertinente c’est la face positive du tragique la première de Marcel Conche nous l’avons dit porte sur monta et je cite quelques lignes de ce livre sur mon le bonheur de l’homme tragique son plaisir sa jouissance est fondé sur un sentiment de valeur il a conscience face à la mort de sa résolution de sa liberté et de sa force il est heureux non simplement de vivre mais de bien vivre non certes de mourir mais de bien mourir malgré le tragique de sa condition mortelle il est joyeux il éprouve la joie tragique la joie tragique en définitive c’est la conjonction de la lucidité et d’une forme particulière sans doute de bonheur qui définit le mieux la sagesse tragique sans illusion aucune l’homme qu’on peut appeler l’homme tragique retire de sa lucidité une force mystérieuse énigmatique une énergie qui l’emploie non dans la veine construction de chimè rassurante c’est un homme sans illusion mais dans la conduite résolue de son existence je recours encore une fois orientation philosophique je cite il s’agit aujourd’hui de pouir regarder toute chose sans illusion aucune et notamment le néant où tout finit et de tirer néanmoins de cette thoria thoria c’est un mot grec qui a donné théorie mais qui veut dire la vision au départ en grec he c’est le verbe voir de tirer de cette théoria du néant un certain bonheur entendant par bonheur ce qui fait que l’on se sent un inépuisable courage la métaphore bien connue et qui mérite d’être bien connu la métaphore camusienne de cisif et les derniers mots du myth de cisif il faut imaginer cisif heureux il a pas grand chose pour être malheure qui roule en rocher qui retombe et qui le remonte som de la colline pour qu’il retombe de l’autre côté il faut imaginer CIF et bien cette métaphore de CIF c’est sur le plan littéraire l’une des plus belles illustrations de ce courage tragique lucide exprimé ici par 5 réponse à ma question pourquoi Marcel conch estil un philosophe grec il est grec parce que sa philosophie va du tragique à l’ironie se réclamant de Socrate Pieron se réclame de Socrate il est on parle d’ironie socratique il est peu étonnant que l’ironie tienne une place importante chez P mais l’ironie pyonienne ça n’est pas l’ironie socratique pourquoi l’ironie question à laquelle je voudrais rapidement répond il y a d’abord une raison théorique à l’ironie qui est le langage notre langage renvoie inélcttablement à l’être tous les linguistes l’ont montré dire c’est dire ce qui est c’est employer le verbe être les Grecs l’avaient compris le premier beniste et d’autres onont répété dire c’est penser penser c’est dire que cela est tel que cela est parler dans nos langues indo-européennes en tout cas mais peut-être dans dans toutes les langues les linguistes sont pas t tout à fait d’accord sur le sujet c’est posé dans chacune de nos locutions l’alternative être apparaître l’être dépasse l’apparaître l’apparaître n’est pas l’être il est derrière l’être le sceptique est donc soit condamné à se taire à pratiquer ce que Piron appelle la phasia qui a donné àhasie en français on dit plus rien on arrête de parler soit à user ironiquement du langage ce que semble avoir fait pyon se moquer des fictions du langage dans et par le langage c’est cela l’ironie pyronienne qui peut ainsi échapper au silence que semblerait imposer le refus de l’alternative de l’être et de l’pparaître mais il existe aussi une raison existentielle à l’ironie parce qu’elle est la condition même de la sagesse si l’on veut être en adéquation avec une apparence qui à la fois est elle n’est pas il nous faut disposer d’une langue qui puisse en même temps dire et ne pas dire ce qu’elle dit une langue qui puisse dire et ne pas dire ce qu’elle dit déjouant la dictature du principe de non contradiction cher à Aristote et bien cette langue existe c’est le discours ironique c’est l’ironie pratiquée constamment à l’égard du son propre discours Marcel Conche le dit magnifiquement les mots ne sont qu’un accident du silence très belle formule très poétique les mots ne sont qu’un accident du silence l’ironie découvre sous la vanité de nos paroles l’omniprésence du silence sous l’apparente stabilité des choses l’apparence pure que nos mots ne découvre que de façon illusoire en ce sens l’ironie n’est pas seulement dans le discours l’ironie c’est la réalité elle-même la réalité est ironique c’est pourquoi elle doit être aussi dans le discours puisque le discours prétend le réel l’ironie ne réside pas seulement dans nos mots elle s’inscrit dans la réalité du monde des hommes la nature traite ironiquement de nos discours pense à la phrase célèbre de clémenau les cimetières sont rempl de gens y remplaçable l’ironie ne réside pas seulement dans nos mots elle s’inscrit dans la réalité du monde des hommes la nature traite ironiquement de nos discours elle défait à chaque instant ce que nos paroles tentent de construire il n’est pas indifférent de remarquer que les derniers mots du beau livre de Marcel conch pyon ou l’apparence soit les suivants je cite le discours pyronien comporte une ironie à l’égard de lui-même et renvoie au silence dernière réponse 6e et dernière Marcel conch est grec parce que sa sagesse est celle de per il nous a fallu attendre le 20e siècle il nous a fallu attendre les recherches de Marcel con pour commencer à comprendre la sagesse pyronienne on avait pratiquement rien compris à d’après Conche pour le scepticisme il n’existe que des apparences il n’y a aucun être derrière les apparences ce qui amène Marcel conch à usé d’une expression un peu troublante reconnaissons-le et je prétends pas avoir la prétenenstion de l’expliciter totalement devant vous ce soir ce qui amène Marcel conch à parler d’apparence absolue c’est qui un oxyort terrifiante apparence absolue le scepticisme héritier de Socrate partage l’impiété qui avalu à Socrate sa condamnation à mort donc le scepticisme serait fondamentalement un athéisme or Piron ça a troublé ses contemporains comme ses commentateurs Piron a accepté pendant plusieurs années la charge de prêtre dans sa cité il s’est occupé du temple des dieux de sa cite ce qui semble troublant mais en fait ça n’est pas si troublant que ça parce Queau fond ne pas reconnaître les dieux de la cité repousser les cérémonies religieuses c’est doter les dieux et les cérémonies d’un poids d’une signification que Piron ne veut pas leur donner nier les dieux combattre la religion c’est doter le religieux d’un poids que ne saurait lui donner le scepticisme être indifférent à l’égard du religieux d’une indifférence dépourvue de mépris dév dépourvue d’hostilité voilà l’attitude de Piron à l’égard de la religion comme de toutes les valeurs communes l’attitude sceptique ne saurait être une attitude de rejet mais une acceptation ironique à nouveau j’emploie ce terme d’ironieque écoutons Marcel Conche qui fait parler pyon dans pyon ou l’apparence vous allez voir cette très belle phrase que le grec vivent donc en grec le perse en pers mais toujours ironiquement je donne moi-même l’exemple en acceptant la prêtrise et en assurant le service divin en toute ironie la clé du bonheur est dans la possession d’une vérité très simple rien ne vaut que notre humeur toujours égale toujours au beau fixe comme un perpétuel beau temps soit si peu que ce soit altéré rien ne vaut que notre humeur soit si peu que ce soit altéré la sagesse à quoi bon se soucier puisque tout est indifférent de sorte qu’en définitive rien ne se passe fin de citation Piron tirant les leçons de 3 siècles de philosophie constate que tout absolu toute vérité dogmatique t que les ont développé les grands philosophes qui ont succédé Aué socratique Platon aristot et quelques autres et bien tout absolu métaphysique moral religieux est source de division et source d’affrontement entre les hommes l’opposition binaire des thèses selon le principe de non contradiction rend possible l’opposition réelle des hommes entre eux or si les choses ne sont rien si toute vérité s’évanouit les causes des conflits entre les hommes s’évanouissent elle aussi des termes qu’on retrouve dans les sagesses tardives du monde hélénique dans le stoïcisme dans l’épicurisme prennent dans le pyronisme toute leur signification Piron c’est un petit peu le point d’arrivée de la philosophie grecque pour Brel Conche Piron nous propose d’atteindre la tranquillité esukia en grec la nonagitation l’ataraxia c’est un terme ataraxi qui est repris par les qui était utilisé par les stoïciens les épicuriens ou encore l’impassibilité l’apatea qui a donné apathie mais c’est une un très mauvais équivalent l’apatea c’est c’est pas l’apathie c’est l’absence de trou voilà c’est l’impassibilité les apparences ne s’opposant pas entre elles puisquelles coexistent sans se contredire ell ne peuvent susciter aucun conflit entre les hommes aucun trouble dans l’âme la principale source du malheur des hommes serait la réification des êtres que favorise le langage le langage bloque fige la réalité c’est la conviction que derrière les apparences se cache un être véritable consistant l’être humain construit des absolus qu’il croit ensuite trouver devant lui et on pense à la phrase de Montaigne cité par Morcel Conche qui est magnifique la plupart des guerres entre les hommes sont d’origine gramérienne phrase fabuleuse d’origine gramérien lors de ma dernière visite à Marcel Conche à Altillac il m’a conduit pour la première fois dans le cimetière familial en me disant avec son sourire inimitable la prochaine fois c’est ici que vous viendrez me voir il avait déjà fait graver sur sa pierre tombale sa date de naissance Marcel Conche 1922 et puis bien sûr épouse il pouvait mettre la date de décès de son époux hein donc il avait gravé pour épargner le travail du graveur il avait gravé sur la plaque tombale sa date de naissance pour que on ait plus qu’à graver la date de sa disparition et ça m’a beaucoup touché ça m’a beaucoup marqué cette visite au cimetière d’Altillac Marcel Conche apporte la démonstration de la sagesse pyronienne au fond son ironie à l’égard de la mort qui était la Siène il y a pas de niilisme che Marcel il n’est pas indifférent de parvenir à la taraxie à la sagesse atteindre la sagesse ce serait apprendre à s’en tenir aux apparences sans jamais fixer les choses sans jamais le ajouter quoi que ce soit sans jamais les interpréter de façon définitive à partir de concept figés qui crée le trouble et la division entre les hommes c’est donc une philosophie de la é que nous proposerait Piron et Marcelle Conche à sa suite une sagesse rendant aux choses la volatilité que nos paroles et nos interprétations le retirent pour notre malheur n’est-ce pas Nietzsche cette fois encore j’ai dialogué pendant des heures avec Marcel sur Nietzsche n’est-ce pas Nietzsche qui aurait le mieux compris cette sagesse pyronienne quoi de plus proche de la sagesse pyronienne que la morale entre guillemets nietzsenne telle qu’elle s’exprime par exemple mais je pourrais citer quantité d’autres formules dans le paragraphe 347 du Gai saavir que je vous cite un désir et une force de la détermination de soi serait concevable une liberté du vouloir à la faveur desquel un esprit congédierait toute croyance tout désir de certitude exercé qu’il serait à se tenir en équilibre sur des possibilités légères comme sur des cordes et même à danser de surcroix au bord des abîmes pareil esprit serait le libre esprit par excellence voilà une formule éminemment pyronien mais tenter de parvenir à la tharaxie est-ce que cela doit être compris comme une recherche une quête Piron se contredirait si effectivement il nous proposerait une quête infinie au bout de laquelle on arriverait peut-être à la taraxie ou à la ement or Marcel Conche ne pense pas que Pieron se contredise Pieron nous proposerait plutôt une attitude de non recherche une attitude de non vouloir que l’on pourrait peut-être rapprocher du lâcher prise recommandé aujourd’hui par no psychologue je cite Marcel Conche la vie heureuse résulte d’une conversion à l’indifférence la sagesse pieronienne c’est donc un savoir du non savoir ce que c’est seul le sage c’est que les autres ne savent pas et croi savoir ça c’est Socrate bien sûr à vampiron ce que c’est le sage c’est que là où les hommes voient des objets de recherche il n’y a tout simplement rien à savoir autrement dit en ayant recours à une formulation précédemment utilisée on peut affirmer que laatharaxie pyronienne consiste à se débarrasser de tous les êtres ces êtres derrière les apparences qui sont nos pures inventions parce qu’il n’y a que de l’apparence apparence absolue c’est dans le non savoir conscient de ce qu’il est conscient d’être un non savoir c’est dans une existence au cœur des apparences qui a su renoncer une fois pour toute à l’alternative être apparaître c’est dans la compréhension qui en définitive n’ a rien à savoir qui a seulement à vivre que l’homme se conduit selon la nature ce qui était le mot d’ordre de la philosophie greque non pas on l’aura compris selon une vraie nature conquise au terme d’un chemin de de recherche d’une quête mais selon la nature qui s’offre d’emblé avant même toute interrogation et toute recherche cette nature qui s d’emblé au regard capable d’accueillir l’apparence absolue alors je vais passer sur un certain nombre de développement que j’avais prévu de faire mais je veux pas je préfère qu’on ait le temps de dialoguer je ne veux pas vous vous épuiser et en fait cette dernière partie m’aurait amené à des répétitions qui sont peut-être pas d’une unité majeure je me suis m’en suis aperçu en relisant ma conférence donc je m’achemine vers la fin de mon propos c’est avec une certaine solennité que Marcel conch proclame dans ses Essais sur homè devenir philosophe comme je l’entends c’est devenir grec devenir grec une phrase de présence de la nature publ en 2001 inscrit définitivement Marc con dans l’héritage anocratique dont j’ai parlé tout à l’heure elle a le mérite de relier nos deux notions la notion d’apparence la notion de nature je cite penser et la tâche propre du philosophe et ce qui est à penser n’est pas ce qui passe en tant que cela ne fait que passer mais ce qui demeure à savoir la nature selon toute apparence penser à la nature et donc l’affaire du philosophe fin de citation les antésocratiques ont ouvert un chemin qu’il convient d’arpenter à nouveau à notre tour aujourd’hui car il n’y a pas d’autre voix selon Mar alcch pour philosopher chacun d’entre eux a a concentré sa pensée sur l’une des facettes de cette nature son infinité c’est anximand son devenir c’est Héraclite le fleuve d’Héraclite sa présence constante c’est Parménide la nature c’est l’englobant absolu c’est la totalité impensable sur laquelle nous pouvons cependant que dis sur laquelle nous devons mobiliser les ressources de notre raison écoutons encore une fois quelques paroles de présence de la nature ce qui est donné en même temps que le donner c’est qu’il y a encore du donnable qu’il y a un au-delà du donner l’ensemble des choses que l’on nomme ici nature se donne comme ne pouvant jamais achever de se donner ainsi la méditation sur le tout ce qu’il y a devient une méditation sur la nature comme totalité intotalisable inépuisable sans doute infini mais cette nature infinie je reviens un peu en arrière cette nature infinie non totalisable créatrice exubérante etant même temps ce dans quoi nous nous pouvons vivre et je l’ai dit tout à l’heure à propos du temps l’homme doit s’installer dans une temporalité autre que le temps infini de la nature une temporalité qui peut donner un sens à son existence et c’est ce qu’il développe dans temps et destin et il reprend cette idée d’en présence de la nature je le cite le temps immense infini et celui dans lequel nous ne pouvons vivre nous lui substituons un autre temps un temps à l’échelle humaine un temps temporalisé celui de nos projets de nos vouloirs alors j’ai débuté mon propos tout à l’heure il y a environ 1 heure en citant la conférence prononcée à Nice en 2022 la raison philosophique vers son avenir grec et je voudrais citer à nouveau les mots par lesquels il a conclu cette conférence pour en faire un très rapide commentaire ma vie a été ayant été elle est pour l’éternité elle est pour l’éternité qu’en est-il de cet être ici je vois point tout un essin de question je m’arrête car je n’ai pas encore une ruche pour recueillir cet essin alors paradoxalement le temps a manqué à notre quasi centenaire il aurait fallu qu’il atteigne l’âge de Jean calement il n’est pas parvenu le temps a manqué à notre quasi centenaire pour recueillir cette DIN suivant sa jolie formule il nous a abandonné avec nos questions c’est à nous de poursuivre ce chemin Marcel conch nous a laissé cependant un prodigieux héritage que je voudrais résumer par ces quelques formules réapprendre à l’écoute des antiers socratiques l’infinité de la nature retrouver l’immensité de notre faiblesse par-dà des croyances qui ont peut-être le tort de vouloir nous installer dans une position exagérément dominante au sein du réel savoir reconnaître nos ancrages tout en étant ouvert au regards qui ne sont pas les nôtres ne peut-on reconnaître dans les ambitions de la philosophie de Marcel conch quelquesunes des conditions de notre survie en tant qu’espèce merci de m’avoir écouté avec autant d’attention

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