Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Eva Jospin (1975) compose depuis une quinzaine d’années des paysages forestiers et architecturaux qu’elle déploie dans différents médiums (carton sculpté, mine de plomb, textile). Lauréate du Prix de l’Académie des Beaux-Arts en 2015 et pensionnaire de la Villa Médicis à Rome en 2017, elle a bénéficié de nombreuses expositions d’envergure internationale, notamment au Palais de Tokyo (Inside, 2014), au Palazzo Dei Diamanti à Ferrare en 2018, à la Hayward Gallery en 2020, et plus récemment au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris (Galleria, 2021). L’artiste réalise des installations monumentales et immersives dans le cadre de commandes spécifiques au centre de la Cour carrée du Louvre (Panorama, 2016), à l’abbaye de Montmajour (Cénotaphe, 2020), et crée des œuvres pérennes telle que l’installation Folie, au Domaine de Chaumont-sur-Loire en 2015, La Traversée, au Beaupassage en 2018 à Paris, et Le Passage, à Nantes en 2019. En 2023, Eva Jospin a investi différents espaces du Palais des Papes, à Avignon, dans le cadre d’une exposition monographique intitulée Palazzo (jusqu’au 7 janvier 2024) ainsi que les salles de la Collection Lambert avec Contre-Monde, dans le cadre de la Carte blanche Ruinart.

    [Musique] [Applaudissements] nous allons entendre Eva Jospin Eva Jospin est une de nos plus grandes artiste euh qui a une carrière si on peut employer ce terme en en expansion permanente j’ai eu la chance de rencontrer Eva Jospin en 2012 Eva Jospin avait montré dans deux galeries base du château ces extraordinaires forêts de carton dont vous apercevez la silhouette ici sur l’écran euh et nous avons continué l’aventure parce que Ch est toujours un un laboratoire ouvert euh à des à des projets nouveaux euh en 2018 quand Eva Jospin a réalisé une folie dans le parc historique du domaine une une folie que je souhaite que vous pu dont je souhaite que vous puissiez la la découvrir euh au à un moment dans dans la journée où elle est passée du du carton au béton enfin elle nous en parlera différemment et en tout cas nous sommes très heureux d’avoir une œuvre permanente d’Eva Jospin ici à chaumontsurlard alors Evva Jospin est diplômé de l’École Nationale supérieur des beauarts euh elle a travaillé beaucoup sur des paysages forestiers et architecturaux vous êtes lauréate du Prix de l’Académie des beauards en 2015 vous avez été pensionnaire de la Villa Médicis on s’y est rencontré euh en 2017 et vous avez évidemment euh ceux qui sont ici le savent peut-être de nombreuses expositions en France au Palais de Tokyo à la cour carré du Louvre à l’abaye de de Mont majour pendant le le voyage à Nant enfin vous êtes présente dans de nombreux nombreux endroits et vous avez également beaucoup travaillé en Italie donc ce que j’aime beaucoup avec Eva Jospin en tout cas à chumon c’est qu’on est souvent dans le Pourquoi Pas et peut-être qu’un jour un nouveau Pourquoi pas prendra forme à chumon surloie mais je ne vous en dis pas plus bonjour Alors je suis pas du tout habitué à ce j’ai l’impression d’être Madonna que je peux faire des trucs bon voilà ici on est libre voilà et je je suis aussi généralement juste pour vous vous prévenir euh plus habitué finalement à discuter dans le cadre plutôt d’une conversation ou avec un modérateur je suis pas inhabitué du du de la prise de parole solitaire donc je vais dérouler le fil de mes pensées mais ce sera peut-être un peu décousu donc on va voir comment ça va se passer euh ben je suis très contente d’être ici parce que c’est vrai que chaumon c’est un lieu important pour moi parce que c’était une des premières expositions enfin dans les premières expositions en 2012 qui était le début un peu de cette de cette aventure pour moi et de montrer mon travail et Chantal m’a fait une belle place dans le château et ça a été l’occasion de faire connaître parce que c’est vrai que on a on a besoin de se faire connaître et puis j’ai eu un rêve un peu une petite envie que j’ai suggéré à Chantal et et qui l’ accueilli avec plaisir qui était de de réaliser cette première folie architectural qui euh qui ne parle pas trop de racine mais qui prend quand même racine ici à à chaumon puisque c’est plutôt une inspiré de de de la question des grottes euh on va je vais essayer de me concentrer un petit peu plus sur le sur le début du travail euh parce que c’est vrai que tout est parti de la forêt mais il y a un PowerPoint avec des images qui défilent je les contrôle pas vraiment elles sont là elles nous accompagnent et c’est vrai que depuis il y a il y a vraiment eu l’idée d’avancer comme dans une promenade c’estàdire je suis parti du bois qui a été le le le cœur le cœur battant du travail et le et le début je dirais de mon parcours artistique euh plus le plus fécond parce que je crois qu’avant d’arriver à cette forme Sylvestre j’étais plus en train de de chercher mon chemin que de le trouver et donc évidemment symboliquement utiliser la forêt dans l’idée que toutes les rout possibles sont offertes à nous à 360°r c’était aussi une façon de me trouver donc il y avait une recherche aussi de soi à l’intérieur de ce de ce sujet euh et qui et qui depuis a évolué beaucoup vers la question notamment du paysage du jardin et des folies architecturales qui sont des formes qui me séduisent particulièrement euh parce que justement elles ont quelque chose de de la symbiose don dont parlait Francis Martin juste avant et on va en reparler de ce terme de symbiose justement parce qu’ell elles accueillent la main de la nature et on on et la main de l’homme et on on perd un peu la trace de ce qui est la main de la nature et ce qui est la main de l’homme et particulièrement dans la question des grottes puisque c’est très étrange de s’amuser à à créer des fausses grottes quand il y en a des vrais donc on va je vais aussi aborder pour vous et avec vous la question de l’artifice parce que c’est vrai que moi mon travail se situe au niveau de la représentation et de l’artifice et pas vraiment de l’alchimie comme un juseppe Penon par exemple ou d’autres artistes du Land d’art qui travaillent avec le vivant ou avec la nature moi je je je travaille plutôt sur le le le sujet le motif euh du du paysage plutôt que avec la la la matière mais la question du matériau elle est aussi très importante donc voilà petite introduction générale et je vais reprendre en fait la question du du du paysage m’intéressait beaucoup mais c’est vrai que j’ai commencé à travailler autour de ces forêts il y a à peu près j’ai DIRIS une quinzaine d’années maintenant et et et c’est arrivé avec plusieurs questionnements en fait c’est que au fond j’avais envie de de d’échelle dans mon travail de commencer à travailler sur des sculptures beaucoup plus monumentales et évidemment immédiatement s’est posé la question des moyens et donc ça a été un peu presque je dirais pas un hasard mais j’ai été attrapé par ce sujet parce que je venait de changer d’atelier et j’avais gardé tous les cartons du déménagement de l’atelier précédent qui me faisait de l’œil dans un coin de l’atelier comme ça c’était une pile et déjà je j’avais dans des œuvres de tout petit format créer des espèces de dioramas en fait donc vraiment l’idée de la couche qui qui et de cette superposition et et en travaillant enfin en arrivant dans cet atelier ça a été un moment de de de crise en fait parce que je pense que j’avais déjà un peu plus de 30 ans j’avais j’avais je m’étais diplômé des Bard j’avais déjà eu deux enfants mais je sentais qu’au fond j’ai j’ai voilà le le chemin artistique était complexe j’avais pas encore trouvé complètement mon langage et parce que au fond il fallait que je réunisse de mondes et c’est la forêt et ce thème là qui m’a permis de de croiser des deux formes qui me qui me m’intéressaient profondément la question de la figuration de l’architecture justement du paysage et en même temps toutes les expérimentation sur la matière qui avait permis ce grand bouleversement qu’il y a eu dans l’art contemporain à partir du du du début du 20e siècle et la façon dont en fait on a complètement désacralisé les matériaux pour les faire rentrer un à un dans le champ de l’art euh et de de multiples formes de de multiples façons et donc il y avait déjà eu ce débrouaillement en fait par des artistes qui ont euh opéré cette désacr isation du du matériau et donc c’est pour ça que je pouvais tout d’un coup utiliser le carton comme une forme finalement qui me permettait une immense liberté parce que il était disponible gratuit c’est une source infinie il y en a malheureusement c’est une source infinie c’estàd que tous les jours on en on en consomme et on en jette et je trouvais que c’était aussi intéressant d’utiliser un matériau Industri mais qui est un des seuls matériaux industriels auquel on peut se référer et qui suscite immédiatement un imaginaire pour nous c’est-à-dire que on on fait trois associations d’idées carton papier papier arbre arbre forêt alors que la plupart des matériaux de de notre monde contemporain sont des formes complètement obscures je vous parle dans un micro je sais pas très très très bien ce qu’il y a là-dedans donc le monde le premier monde construit par les hommes finalement il est il est très proche de la nature parce qu’on peut sourcer les matériaux qu’on utilise on sait à peu près quelles sont les deux trois transformations qui font que on peut faire du verre qu’on peut faire de la cha qu’on peut faire voilà des des charpentes et donc le monde qu’on construit il est quand même toujours issu et proche de la nature même si s’agrandit et puis à un moment avec la la révolution industrielle et en partie la pétrochimie et puis les nouvelles technologies et cetera là tout d’un coup ça devient vient un monde complexe et un monde qu’on qui devient beaucoup plus obscur et abstrait donc c’était intéressant aussi de de d’avoir ce matériau qui est un peu un symbole de notre monde contemporain et industriel et de cette grand va et vient des matériaux enfin des des objets sur la planète et qui sont transportés d’une par de tous les côtés du monde mais qu’en même temps ce soit ce matériau là qui nous emmène finalement le plus poétiquementib ble vers un retour à l’origine et donc de créer comme ça cette espèce de de grand cycle euh mais euh je dirais un dans un geste profondément inutile puisque j’extrais une toute petite quantité de cette masse qui circule de carton sur la planète et puis je fige une forme comme un retour aux sources vers la forêt mais qui est évidemment une forêt artefact une forêt artificielle et qui n’est qui ne qui ne repoussera jamais à part évidemment dans nos imaginaires euh pourquoi le thème de la forêt mais apparu si euh important euh d’abord c’est parce que il restait profondément mystérieux c’est-à-dire qu’il y avait un véritable appel de la forêt c’est vrai euh et que quand on quand un sujet nous nous attrape euh ce qui nous ce qui est particulier c’est justement d’avoir l’impression qu’on on ne va jamais arriver au fond de ce que ça représente alors aujourd’hui on en a un peu parlé grâce à à à à Francis Martin sur la partie vraiment scientifique de cet environnement mais il y a aussi tout plein d’autres choses que la la forêt représente pour nous et c’est aussi un point de contact avec avec les les gens qui viennent regarder les œuvres parce que la forêt est un des rares thèmes qui est à la fois quelque chose de profondément universel et en même temps qui représente étrangement ou ou l’intimité donc on est dans un point où on peut partager quelque chose de profondément commun et avoir l’impression qu’on va aux sources de nous-mêm puisque la forêt est d’une certaine façon ça peut être être l’inconscient mais en même temps on on observe aussi que que le les les le système risomique de la forêt et aussi le il y a une analogie corporelle avec notre notre propre façon d’être constitué de les les les voilà les synapses du cerveau les veines le système voilà veineux de de notre corps ressemble au racines que que qu’on a pu voir ce matin dans des belles illustrations et puis le fait même d’utiliser des outils et que je sois aujourd’hui pour vous là pour vous parler de mon travail mais parmi les les milliers de millions d’artistes qu’ y a eu avant moi et et d’artisans euh qui sont passés par la main bah ça c’est c’est l’arbre C c’est c’est la c’est la trace de notre de notre origine dans les arbres puisque il fallait avoir cette capacité de préhention que nous avons développé et qui fait que on a développé un énorme champ autour donc ce cette idée de la main et l’arbre et la capacité à fabriquer façonner elle est directement issue de cet élément-l plus que plus qu’un autre et évidemment c’est vertigineux de d’imaginer ce lien donc on voit qu’en fait la façon dont je travaille la forêt c’est vraiment depuis le fond jusqu’à la première couche et finalement ces couches euh sont aussi autant symboliquement toutes les couches que la forêt représente et notamment une autre chose qui qui m’a toujours assez fasciné c’est le fait que pour nous les arbres sont donc immobile puisqu’ils ont ses racines et que et que finalement on s’est nous-même immobilisé pour pour créer des villes et des jardins et on est devenu un peu des arbres aussi dans notre dans notre façon d’être beaucoup plus sédant terre pour se lier peut-être aux sources de la nature en la cultivant et donc cette sédentarité au départ elle elle est elle est pas tant que ça humaine euh mais c’est aussi la forêt elle est aussi mobile puisque euh sans la la flottaison du bois on ne serait pas parti à la découverte du monde pour le pire et pour le meilleur mais c’est vrai que si maintenant on connaît toute la planète on sait qui habite cette planète et on on s’est tous rencontrer les un les les autres même si c’est un phénomène qui est dans le temps et la présence humaine sur th relativement récent mais c’est grâce aux arbres parce que euh il y avait pas d’autres moyens de de de se rencontrer euh donc c’est vrai que cette forêt elle est aussi une forêt mobile et elle n’est pas qu’immobile en tout cas pour nous voilà donc toutes ces toutes ces choses-là m on fait que il y a vraiment cette cette histoire de de de de de couche qui s accumule et qui et dont je ne vois pas le fond heureusement et c’est pour ça que ce ce thème continue de me fasciner et je et je continue à à pouvoir l’explorer au fil du temps je vais vous parler un petit peu plus de la façon dont je travaille les œuvres mais j’aimais aussi la la la possibilité en fait de de de jouer sur la question du contraste entre représenter quelque chose qui on le sait aujourd’hui est un environnement fragile mais représente un temps de vie 10 fois voir encore plus 20 fois supérieur à notre temps de vie puisque il y a des arbres qui ont qui ont 500 ans 800 ans il y en a même des plus anciens que ça il y a des débats sur les les plus vieux arbres du monde qui peuvent même avoir 1000 2000 ans là j’interroge voilà donc et notre temps humain très court donc c’est intéressant de travailler sur un un sujet qui représente quelque part ce temps mais ce temps qui est peut-être et qui nous inquiète et et en même temps dans un matériau qui ne ne passera pas le temps donc de jouer sur ces ces contrastes entre la supposée solidité par une forme fragile et il y a une autre aussi question qui m’a beaucoup intéressé aussi ce matin c’est la question de la part invisible de la forêt parce que et c’est certainement pour ça que la forêt représente l’inconscient puisque par que c’est la part invisible de notre cerveau qui nous envoie des signaux mais on n pas toujours on a du mal à les interpréter justement c’est tout toute la toute la fascination de ce sujet-là et et c’est vrai que la part invisible elle travaille aussi dans mon dans mes œuvres sur la part visible c’est-à-dire que euh la façon dont je construis les œuvres elle il y a autant le le vide que le plein c’est-à-dire que l’ombre constit tu l’œuvre autant que que la que la forme du carton et donc on est la la l’air et l’espace euh est ce qui va aussi faire vibrer pour l’œil ce qu’on est en train de regarder et il y a aussi une une une espèce de folie du détail accumulation du détail dans chaque œuvre qui fait qu’en fait on aura jamais le temps de regarder tout ce qu’il y a dans l’œuvre re et donc c’est une façon en fait en saturant ce que peut l’œil peut percevoir de créer de l’invisible puisque vous regardez une œuvre que vous ne pouvez pas voir complètement il y a un moment dans un dans le déroulement des image une œuvre que j’avais faite pour la cour carré du Louvre qui qui qui reprenait le principe des panoramas du 19e siècle donc le panorama l’idée du panorama c’est de tout voir contrairement au âes qui délimite et et en fait ce tout voir c’est une mission impossible puisque évidemment on on ne on n’arrivera pas à embrasser tout ce qui est représenté c’est ce qui va pouvoir permettre je l’espère quand ça fonctionne euh de aux personnes qui regardent les œuvres de commencer à cheminer à l’intérieur d’elles pour se créer leurs propres images et donc c’est vrai que les une bonne partie de des des œuvres que je crée sur la la question euh euh du de la du thème de la forêt mais aussi sur la question de l’architecture des grottes et de et de et de cette idée du jardin et de promenade euh et ben évidemment j’essaie en fait de créer des espaces qui sont comme des lieux que que l’imaginaire peut habiter donc moi j’ai des un certain nombre de références qui peuvent être des références à des à des à des peintures à des à des espaces qui me touche à des périodes de l’histoire à à des représentations mais le principe quand même c’est que on on n’ pas besoin d’être chargé de ses connaissances ou de ou de connaître exactement quelles sont mes références pour pénétrer les œuvres euh parce que j’essaie de créer quelque chose qui est de l’ordre du du déjà vu ou du refaire et donc quand on a déjà perçu une forme qu’on peut reconnaître comme la forêt par exemple ou comme un desés ordres architecturaux que je réinvente euh ben en fait on est dans un espace qui est déjà familier donc on ne se pose pas forcément la question de savoir ce que moi j’ai voulu représenter et quelle est le message de l’œuvre mais au contraire moi je cherche à à à à à créer un espace dans lequel on peut pénétrer et projeter ses propres images mentales puisque au fond euh une grande partie de ce de de ce qui me me préoccupe c’est aussi euh en partie la la la question de la mémoire et du fait que la mémoire se conserve mal et qu’elle se conserve bien plus facilement grâce à la nature et grâce à la à la géologie que grâce aux humains et à nos récits c’estàd que nos récits sont très très vite parcellaires on peut remonter à on remonte très on ne remonte pas beaucoup en arrière sur notre not propre histoire donc on on on bâtit des cultures on bâtit des des des des gestes qui se transmettent notamment grâce à voilà la la la transmission de de toute la façon dont on façonne le monde mais très vite on perd la trace et au contraire si quelque part on est capable de de de remonter plus loin et de comprendre un peu mieux euh comment cette planète a été habitée c’est pas seulement grâce aux arbres mais en tout cas grâce à la géologie et a des phénomènes naturels qui ont mieux conservé finalement notre notre mémoire que nous-même même si on a envie de créer des immenses mausolé que on s’imagine que l’art et les génies et les grands poètes resteront pour toujours mais non et comme les forêts de chînne ell ell elles elles n’étaient pas les mêmes il y a 500 ans elles ne seront pas les mêmes dans 500 ans il y a cette justement cette mobilité permanente cette cette impermanence en fait des choses et je crois que justement dans dans dans mon j’ai j’ai envie de de de créer des espaces qui finalement euh parlent du récit euh à trou finalement des manques du récit des manques de la transmission euh pour que ça suscite à nouveau un possible imaginaire en nous alors là sur je je vais commenter juste cette image parce que c’est vrai qu’il y a là donc la forêt la grotte mais la serre aussi m’intéresse beaucoup puisque ça c’est un projet que j’avais fait euh enfin que j’ai fait à 1000ans c’est une œuve pérenne et qui comme ici à Chaumont et c’est une une serre qui s’appelle enfin le projet s’appelle microclimat et l’idée c’était de de créer cette serre avec une nature figée à l’intérieur donc finalement la serre c’est aussi comme un jardin puisque on décide ce qu’on va y mettre sur ce projet la question justement de de la grotte m’intéresse aussi beaucoup parce que quelque part j’ai un peu dans ma tête C deux espèces de visions qui seraient des formes d’architecture archaïque entre la forêt avec l’idée de de la colonne du pyone euh et puis la canopée qui serait le toit et la grotte aussi comme l’idée du dôme et donc il y a vraiment dans dans ces dans ces deux environnements une espèce de de rappel un peu archaïque de ce de comment on va réinterpréter ensuite pour fabriquer nos villes nos mondes et euh et nos habitats et et c’est aussi deux espaces deux lieux qui sont très très souvent euh les lieux de de de récit euh de de récit de naissance des mondes donc il y a beaucoup de de de de de récit mythologique où le la la création euh euh des humains enfin et ou du monde Naé dans une forêt ou né dans une grotte ce qui est intéressant aussi dans les dans les mythes et c’est pour ça que certains m’intéressent beaucoup même si je je ne cherche pas à faire une œuvre narrative c’est que les les mythes ne sont jamais justifiés ça j’aime j’aime bien ça c’est que le le le mythe donne une explication mais ne dit jamais le le ne justifie pas euh son explication donc c’est un un un pur récit qui nous est offert qu’on peut accepter ou pas mais on voilà alors que la science justement quand même se bute sur le moment où on ne peut plus expliquer mais cherche à repousser la limite de de l’explication alors que le mythe pas du tout il se donne tel quel et il il il est en fait quelque part dans la conséquence c’està direire on observe certains phénomènes donc on imagine que ces phénomènes sont la conséquence d’un un événement qui a provoqué ce qu’on observe du monde aujourd’hui donc c’est c’est intéressant parce que c’est vrai que c’est c’est des formes d’explication du monde et ça rest quand même euh nos nos nos notre tiraillement euh c’est que on ne se contente pas de de de ce qui est devant nous on veut le on veut le comprendre on veut l’interpréter on veut le on veut le représenter donc à travers par exemple évidemment des œuvres artistique je vais prendre un petit peu d’eau et et voilà et c’est vrai que moi j’ai je n’ai dans ma position par rapport à à au travail que je fais euh c’est c’est surtout pas de délivrer un message c’està-d que je crois qu’en fait finalement les œuvres sont suffisamment parlant parce qu’elles sont pas très compliquées à comprendre pour qu’on puisse rentrer à l’intérieur et et faire une libre association qui raconte évidemment l’inquiétude dans laquelle on est face au réchauffement climatique mais qui ne s’en suffit qui ne s’en contente pas parce que si une œuvre n’est qu’un slogan une pancarte pour dire euh attention couper bas des arbres c’est pas bien bah il vaut mieux aller militer dans une association écologique c’est la la question n’est pas l’artiste doit forcément travailler un matériau qui laisse une part de mystère qui laisse une part interprétative et qui finalement euh accumule aussi plus de complexité dans son rapport au monde et dans la description du monde donc ça j’ai toujours fait très attention à ne pas malgré le le le le le cette question qui est devenue tellement primordiale ne ne ne pas facilement tomber dans ce dans cette dans cette dans cette seule explication du travail parce que ce serait aussi réduire euh une forme de liberté et qui qui est très importante pour moi et je pense aussi que c’est important de de comprendre sa place comme artiste euh et notamment de comprendre ce qu’on ce qu’on ne ne comprend pas donc c’est vrai que par exemple la tentation de de s’imaginer un monde végétal anthropomorphe elle est très belle parce que c’est un joli récit euh mais mais moi je peux je je ne m’en parle pas de ce récit parce que c’est pas mon sujet mais si je m’en emparais et si les artistes s’en emparent et notamment aussi parfois les philosophes il faut quand même faire attention de préciser que euh c’est impossible impossible qui qui qui euh fructifie l’imaginaire mais mais scientifiquement il faut quand même faire attention de bien délimiter le débat scientifique là où il se passe et laisser aussi les scientifiques débattre entre eux visiblement les les il y a pas d’accord et il y en aura jamais c’est c’est tout l’intérêt de la de la science et ne pas tout confondre parce que c’est vrai que aujourd’hui on est dans un dans dans un rapport à la nature parfois qui qui est qui est très étrange parce que on on on veut se on comprend la fragilité de la nature on comprend comprend euh le le fait que on est dans un monde totalement connecté on comprend les des liens invisibles qui ont été expliqués précédemment par des mythes par par des formes plus animistes par rapport à nos religions mais il faut il faut faire attention de de ne pas euh justement de de ne pas en faire un récit pseudocientifique parce que là on on aurait un problème il faut quand même bien distinguer euh ces ces mondes-là et ne pas se recréer un nouveau monde euh un peu imaginaire dans lequel euh on défendrait les forêts uniquement parce que elle fonctionnerait comme nous ce c’est je veux dire on n pas besoin de penser que ce sont nos pareils pour les défendre on est plus enfin je crois qu’on est quand même plus intelligent que ça donc ça c’est quand même un une chose dont dont j’avais envie de de parler et puis évidemment de débattre avec vous parce que il y a plein de plein plein d’avis et plein de façons de de de penser cette cette cette chose là euh et voilà donc bon je sais pas peut-être on peut commencer aussi à à à discuter si vous avez des questions aussi à me à me poser mais c’est vrai que juste pour pour un peu conclure je vais rien vous apprendre sur les arbres du tout parce que finalement on est dans la même position à part les quelques plus scientifiques ou renseignés en fait on est dans la dans un monde sensible on est on est on est touché par par la beauté bien sûr des forêts par la le le par ce monde qui qui reste complètement opaque et mystérieux et il se trouve aussi que souvent on remarque dans l’histoire de l’art que quand un sujet revient en premier plan c’est souvent parce qu’il y a un questionnement scientifique autour de ces sujets par exemple moi qui suis une grande fan des grottes baroques euh le moment où on crée des grottes artificielles baroques c’est aussi un moment où il y a un regain d’intérêt pour comprendre la géologie elle est assez mal expliquée tout les clés ne sont pas toutes trouvées mais euh c’est il y a souvent quand même des ponts entre les les les découvertes les nouvelle découverte sur un sujet et la façon dont les artistes en en parent par parfois de façon complètement fantaisiste par ailleurs et c’est ça qui est merveilleux il faut il faut laisser cette part là mais c’est vrai que le sujet de la forêt que moi j’ai commencé à travailler il y a 15 ans euh il s’est trouvé qu’il y a eu en même temps bien sûr toute la question de la préoccupation sur la sur la fragilité de ces de ces écosystèmes mais en même temps un immense renouvellement de la science sur ces sujets et et avec des avancées qui sont pas tranché qui sont en ce moment mais il y a eu en même temps ça a été intellectuellement extrêmement foisonnant et riche de s’intéresser à ce sujet mais de mon point de vue j’ai toujours fait attention de rester dans l’espace de l’imaginaire et de la représentation d’être nourri par tout par tout ce que ce sujet est devenu par tout par toutes les les apports nombreux d’artistes de scientifiques mais aussi de de de de philosophes de de de mais de Chantal aussi absolument enfin et de tous les gens qui sont sensibles à ce à ce à ce monde mais ça peut être des forestiers des cueilleurs des enfin voilà c’est un éch un un un monde d’échange extraordinaire euh dans lequel voilà je reste à ma quand même à à ma place et puis euh justement je dirais que la la forêt je la représente toujours à la lisière donc au fond peut-être que moi aussi je reste un peu à la à la lisière et puis que finalement dans sa forme esthétique elle a quelque chose d’un peu d’un peu pétrifié et je crois que certaines personnes dont je fais partie euh sont un peu pétrifiés c’est-à-dire que on on ne sait plus très bien pour certains où se placer dans l’action euh parce que certains sont vraiment en train d’agir euh d’autres de de se désespérer et puis d’autres sont un peu à la lisière sont un peu pétrifiés par ce qui se passe et c’est un sentiment qui nous envahit et qui est aussi important à représenter et à raconter euh c’est certainement pas suffisant il faudrait arrêter de se pétrifier et peut-être plus bouger mais mais pouvoir échanger sur cette sur cette cette sensation d’effroid qui qui nous trans enfin voilà on a vu la Gorgonne quoi on on s’arrête de de terreur euh je pense que c’est aussi important que ce soit là pour aussi tous les gens qui se sentent bouleversé par par par cette question et en même temps ne savent pas du tout comment s’y prendre ce qui est un peu mon cas donc je crois que je l’ai exprimé aussi dans ma façon de de de travailler euh voilà mais pour finir sur sur une envie plus concrète euh moi j’ai un rêve d’art que je j’espère pouvoir faire un jour qui est de de de faire mon jardin et eTTH et de justement convoquer dans mon jardin d’autres acteurs qui seraient pas forcément les acteurs esthétiques du jardin parce que je j’ai l’intention de de façonner l’esthétique de mon jardin comme je me l’imagine mais en tout cas c’est sur ce sujet j’ai des conversations mais justement avec avec Chantal avec avec certains botanistes avec certains philosophes avec des des des des gens du monde de l’art aussi qui qui qui ont cette cet intérêt même parfois du monde de l’entreprise qui ont cet intérêt autour de cette question du jardin pour créer voilà un lieu qui accueillerait finalement toutes les sculptures que vous voyez mais on en a un petit exemple à chaumon mais dans une totale autre échelle j’aimerais commencer à travailler ce jardin pas trop tard dans 1 an 2 ans 3 ans on va voir et puis le travailler toute ma vie donc donc vraiment comme un comme un jardinier et accueillir dans ce jardin toute la pensée de comment euh de quel est cet espace au fond qui est évidemment complètement contrôlé par nous complètement décidé par nous mais en même temps changeant et fragile et un exercice de modestie et en même temps qui est aussi un un pendant de la ville parce que le jardin va avec la ville le le le l’immobilité du jardin et ça et son sa délimitation est lié aussi à au fait à la sédentarité et à la sédentarité de la ville euh donc il y avait ce contraste comme ça ville jardin qui m’intéresse beaucoup et et donc c’est dans ce jardin que j’aimerais pouvoir bah accueillir justement des des actions des pensées sur comment comment faire aujourd’hui au mieux euh bien sur quoi planter mais pas seulement les les espèces mais aussi comment construire comment amener les choses comment on travaille avec l’eau et essayer de de de de faire de ce lieu un petit laboratoire où où on essayerait à cet endroit-là de faire au mieux pour que pour qu’on soit le plus en accord possible euh avec avec la la la la question qui est urgente aujourd’hui c’est-à-dire que on a la responsabilité de de de de comment on construit comment on fabrique le monde l’intérêt c’est pas de ne plus rien faire au contraire ce serait trop triste on va toujours créer des choses mais donc comment on les crée et ça c’est une question qu’on doit intégrer à nos pratique et puis de de voilà de de d’arriver à travers le jardin à cette symbiose dont on a parlé plus tôt qui fait que le la délimitation entre entre la nature et toutes les espèces qui qui vivent et la main de l’homme cette frontière se se s’effacerait et on on aurait un peu cette poignée de main où finalement on comprend pas qui travaille quoi et esthétiquement aussi les œufres seraient aussi transformés par les plantes qui les habitent le vent l’air l’eau pour pour arriver à cette voilà à cette fusion et donc c’est ça mon mon mon rêve d’artiste donc j’espère que un jour vous on fera là une conversation dans le jardin qui sera créée voilà et je ah oui et cette UV oui bon ben non bon enfin il y avait plein de choses à dire encore parce que le balcon aussi bon et il y a quand même cette herbe une œuvre qui s’appelle herbe et qui parle aussi de ce sol et de et de et de ce qu’il a dessous et qui est assez assez mystérieux aussi voilà bon je je m’arrête pour vous si vous avez des questions parce que sinon ça va être trop décousu il y a une chose que je voudrais dire avant qu’émerge la première question c’est qu’on oublie nous sommes tous passionnés ici par par les arbres par la forêt par par là mais 80 % des gens vivent en ville et non’ont pas cette relation privilégiée que nous avons cette envie de ils sont encore plus désarconnés que nous parce qu’ils ne connaissent pas les noms des arts ils connaissent pas la manière dont dont cela fonctionne donc nous avons tous ensemble scientifique artistes philosophes vraiment un un combat une mission pour faire partager ces préoccupations mais qui soit pas simplement cette angoisse paralysante que Saim les médias dans les esprits voilà est-ce qu’il y a des questions EV tu as on se dit tu puisque voilà je suis la jeune femme depuis longtemps et tu tu as dit j’aimerais faire mon jardin et puis tu as tout de suite ajouté mais mon jardin à ma façon c’est-à-dire que tu es la maîtresse du jardin et tu recrées et quand tu dis c’est ma nature ces choses en carton en fait c’est pas la nature c’est tes mondes que tu crées oui oui bien s anda si tu préférais les mondes créés par les artistes ou les tiens la nature créée par les artistes représenté par les artistes si tu l’aimais si tu n’aimais pas plus ça que la vraie nature euh voilà non mais alors disons que en réalité je regarde vraiment les deux c’estàd que pour pour créer les œuvre par exemple moi je je ne reproduis pas les plantes je les invente mais je je regarde quand je me promène dans une forêt euh je regarde euh énormément le sol parce que le sol dans mon travail c’est ce qu’il a de plus complexe à représenter parce que évidemment la silhouette d’un arbre on la reconnaît immédiatement mais comment représenter le sol d’une forêt justement c’est toute cette imbrication entre des feuilles des branches des racines qui sortent des champignons des en décomposition et cetera et donc pour moi le je dans dans la forêt je regarde beaucoup beaucoup par terre je regarde assez peu les les les feuilles parce que j’ai pris la décision un peu drastique de ne pas mettre trop de feuilles dans mes forêts sinon je pourrais même pas venir vous parler je Seris encore en train de faire chaque feuille parce que ça prend déjà tellement de temps que du coup je me suis plus attaché à la structure de la forêt sa structure architecturale que que à sa à que à à ses Simes et et à ses frondaisons on va dire euh donc donc pour moi le réel est une source d’inspiration profonde et il se situe dans ces deux extrémités c’est-à-dire la grotte et la forêt et que et où je je regarde réellement euh la géologie et je regarde réellement la façon dont les choses s’imbriquent dans une forêt et après mes forêts préférées récemment c’est évid les for de montagne parce que là on a le minéral et et l’arbre en même temps donc je je je je regarde pour retranscrire puisque je ne fais pas de croquis sur place je fais très peu de photos quand je fais des photos c’est un bout de racine qui s’est mis dans une forme particulière parce que la nature est toujours bien plus inventive que nous et donc ça c’est vraiment les deux pôles qui sont le je j’ai dit archaïsme mais comme un espèce de fond un lid rivière une r des des racines qui qui qui sont le lit de l’inspiration et ensuite il y a toute la forme fabriqué euh ornementale et le lien qu’on a avec l’invention du paysage mais aussi la question des ordres architecturaux qui souvent sont des des résidus euh de de de forme lié au végétal notamment bon je veux dire les colonnes corinthiennes donc on est quand même enfin la colonne le le chapitaux d’une colonne c’est un arbre donc il y a il y a plein plein de choses comme ça et par exemple un certain nombre d’éléments euh qui sont dans les ordres architecturaux notamment les trigliphes et cetera sont étaient des éléments en bois dans les temple grec qui ensuite ont été reproduit en en en marbre parce que ces temples étaient sacrés il y avait plus aucune euh comment dire euh ça n’était plus du tout pour une une fonction constructive mais au contraire comme une réminiscence parce que c’était des lieux sacrés et dans les mythes évidemment moi je suis particulièrement intéressée aussi par la forme du nyfé et en fait les les les nyphet c’estes sources où il y aurait voilà des déesses et des nymphes euh elles étaient au départ parait-il on le saura jamais de source sûr mais paraî-il chez les Grecs elle se trouvait réellement dans des bois ça n’était pas encore des constructions puis ça sort de la nature pour devenir des constructions et ensuite on on on arrive comme ça à toute l’histoire du jardin de sa représentation qui parfois aussi est une représentation évidemment picturale mais parfois aussi tissée notamment la nature et le paysage est beaucoup représenté dans la tapisserie parce que souvent la tapisserie raconte des cycles de saison des cycles de chasse donc moi j’ai aussi beaucoup regardé les tapisseries au départ euh parce que souvent c’était des des forme Sylvestre donc j’étais intéressé de comprendre comment c’était comment c’était fait et ensuite voilà donc ensuite il y a toute cette idée de de de faux qui est un un un point crucial de la culture européenne parce qu’en fait on a besoin de passer ou on a eu besoin de passer par le faux par une forme de de refabrication du monde sans en faire une forme symbolique mais en essayant de faire quelque chose qui est de l’ordre de l’imitation mais qui est aussi faux que quelque chose de symbolique c’est pas une imitation n’est pas plus vrai qu’un symbole elle est aussi fausse mais pourquoi on a dû passer par l’idée de de de refaire proche du vrai mais certainement pour mieux le comprendre certainement parce qu’on cherche à l’appréhender et c’est quand même quelque chose de fondamental dans notre dans notre expression en Europe oui justement moi j’avais une question sur ça c’est-à-dire quand vous êtes revenu en forêt après avoir fait chacune de vos œuvres vous avez continuer à cheminer en forêt et qu’est-ce que ça a changé c’est-à-dire parce qu’on peut dire oui à un moment donné j’ai fait une forêt voilà un artefact de forêt et et on se pose pas la question de le pas d’après avait plusieurs donc à chaque fois que vous proponez en forêt qu’est-ce que ça vous a apporté l’œuvre d’avant est-ce que ça a changé votre regard est-ce que vous avez eu des interrogations différentes ou est-ce qu’en fait non c’est euh ben ça c’estàd qu’en fait je à chaque fois que je que je vais en forêt et je regarde des choses alors parfois je regg regarde c’estàd je veux confirmer quelque chose que j’ai déjà vu euh et ensuite j’essaie quand même de parce qu’en plus maintenant dans l’atelier je travaille plus toute seule donc j’ai des personnes aussi qui travaillent avec moi et j’ai mis en place toute une espèce de de forme de de de de façon de faire de façonnage entre guillemets mais c’est ce que font la plupart des artistes dans leur atelier ils créent leur façon et ils créent leur monde et il créent le une logique externe externe finalement et c’est vrai que de ce point de vue-là c’est ça qui est fascinant quand on pénètre le monde d’un artiste et que il a il a il a généralement trouvé une façon et en même temps créer un contre-emonde et où la forme et le le sujet se s’entremêle et sont sont toujours toujours liés enfin en tout cas la plupart des artistes qui m’intéressent et euh et donc euh euh c’est vrai que parfois je je je confirme en fait quelque chose que j’ai déjà observé et je racontais qu’il y a des des personnes qui travaillent avec moi et donc j’essaie de de raconter euh ma vision de comment ça se passe dans la nature donc je je dis bah j’essaie de décrire une branche qui pousse mais peut-être c’est n’importe quoi ce que je raconte hein mais moi je le vois comme ça donc j’essaie de dire c’est comme si il y avait une ligne droite qui est perturbée donc la courbe rien n’est géomé dans la nature c’est toujours ce que je dis il y a pas de triangle il y a pas de carré il y a pas de rond il y a des poussées qui sont presque des parallèles avec des déviation des tensions des torsions et j’essaie de de trouver cette cette tension du geste qui donne la sensation d’une pousser en fait et ça c’est vraiment en observant les plantes et les arbres et je fais la même chose quand je travaille sur la question de la sédimentation et de la géologie de de sentir ses forces et ses poussé et j’essaie de les regarder pour les reproduire euh et je les reproduis pas exactement puisque c’est impossible donc je j’essaie de trouver la la la juste tension dans le geste pour qu’on ait cette sensation de qui soit proche du réel et je crois que je n’imite pas bien les formes des forêts ni des ni de du minéral mais j’imite peut-être assez bien leur leur tension en fait c’est peut-être ça qui donne l’impression du réel plus que la forme elle-même donc vous parlez de pétrifier pétrification d’immortaliser quelque chose même des tensions un jardin c’est pas c’est pas ça c’est tout c’est tout l’inverse c’est le vivant il y a une origine il y a une évolution est-ce que vous avez déjà réfléchi à ce processus de oui oui mais alors moi quand j’ai parlé de pétrification je parlais d’une sensation et c’est aussi parce que je suis fascinée depuis toujours et je ne sais pas pourquoi j’ai fini par faire le lien des années après par la figure de la Gorgonne alors c’est tentaculaire mais c’est racinaire aussi et donc c’est vrai que cette idée de de de potentiellement être pétrifié et peut-être qu’aussi c’est une angoisse humaine de se transformer en plante en fait de plus pouvoir bouger euh finalement une forêt pétrifiée c’est c’est c’est un petit peu presque euh voilà je veux dire elle elle elle est immobile donc et donc ça c’est c’était pas exactement ça que je voulais dire et et et cette idée cette sensation de pétrification c’était plus raconter un sentiment face à l’urgence et que parfois on est sidéré par des choses qui se passent et et on et le le risque c’est de ne plus agir donc et et je pense enfin chez moi c’est un c’est un sujet très profond la le le le risque de l’inaction c’est toujours quelque chose que je par par lequel je me sens menacé euh et par ailleurs la question du jardin pourquoi j’ai envie de travailler aujourd’hui dans un jardin c’est justement parce que ce qui s’y passera est le c’est le contraire de ce qui se passe à l’atelier puisque les jardins ne c’est c’est sont tout le temps en train de changer euh en plus souvent ils vont pas dans la direction qu’on veut parce que parfois on a envie de faire une chose puis ça marche pas du tout il faut enfin donc il y a aussi c’est c’est vraiment le le le le le le laiss sur le feu en fait il faut il faut suivre il faut regarder et cetera et c’est aussi l’idée profonde de ce qui ne restera pas c’està dire que aujourd’hui il y a très peu de jardins historique parce que c’est très compliqué de garder dans la même forme un jardin il y en a très peu nous on en a en France parce que quelques jardins à la française ont été conservés tel quel et cetera mais ou non non on en a on en a mais je veux dire il y a peu de jardin historique et par exemple une des personnes avec qui je discute sur cette question question du du jardin c’est Marc Janson qui est un botaniste qui était le qui qui qui était le le enfin je sais pas comment on dit le directeur de de de l’herbier du Muséum d’histoire naturelle et et justement lui à travers les herbiers il peut reconstituer des jardins historique qui ont entièrement disparu et dont on ne n’a subsisté que l’herbier puisqueentre- tempemps la ville a avancé elle a été construit donc le le jardin c’est c’est forcément se mettre dans un espace qu’on sait mobile et qu’on sait euh potentiellement en mouvement et et peut-être qu’on restera pas c’est donc c’est très intéressant parce que c’est presque du je veux dire c’est c’est voilà c’est c’est presque du spectacle vivant finalement un jardin voilà EV je me demandais si la le la vision scientifique le discours scientifique alimenter votre œuvre ou au contraire vous évitez à tout prix de vous plonger dans les ouvrages suffique de de cette représent représentation du monde qui est finalement différente de ce que vous tentez de de représenter non ça ça m’intéresse énormément quand c’est vraiment scientifique donc je trouve ça voilà je trouve ça passionnant maintenant c’est un moi je travaille un autre espace et justement beaucoup d’artistes créent un lien entre l’art et la science euh moi je m’en préserve parce que je trouve ça très dangereux enfin pas dangereux mais et dangereux pour moi parce que je risquerais de dire un certain nombre de bêtises en fait et ce serait gênant donc je je reste dans un espace où je suis sûr que toutes les bêtises sont possibles puisque euh je je n’affirme rien de de scientifique justement et je trouve que non non je m’intéresse beaucoup à la question scientifique même si c’est vrai qu’on est un peu perdu parce qu’il y a 20000 versions donc c’est pas évident de se déplacer à l’intérieur mais je trouve quand même très important de rappeler comme vous l’avez fait qu’on peut on peut pas tout romantiser scientifiquement je veux dire que la science est un domaine précis où on peut pas tout plaquer dessus et parfois aujourd’hui il y a un certain nombre d’ouvrages qui ont beaucoup de succès qui sont un peu à la limite et qui pour moi sont ne sont pas vraiment toujours bien énoncé parce qu’on sait pas exactement si on est dans la science les sciences humaines ou la science voilà c’est un peu un mélange de alors ça peut être très intéressant mais parfois c’est très affirmé et ça peut ajouter à la confusion du monde là où en fait on a besoin de connaissance donc je suis assez curieux de voir si vos prochaines racines porteront des micorisins alors moi je suis une fan du liquen j’avoue et c’est c’est une des formes fongi qui me que je trouve la plus belle parce qu’elle elle prend des couleurs que je trouve merveilleuses et donc en faisant la grotte ici à chaumon j’espérais pouvoir trouver une recette pour faire venir du liquen alors il y a des gens qui vous disent le yaourt si ça et non le liquen vient s’il vient donc on peut pas le le domestiquer malheureusement mais mais et c’est une une des raisons pour lesquelles le béton est aussi dans nos matériaux de construction problématiqu mais intéressant un beau matériau parce que il accueille justement ses formes là où énormément d’autres matériaux de la construction contemporaine ne les accueillent pas donc c’est des matériaux qui qui vont vieillir de façon très intéressante avec l’environnement en tout cas les villes vierge et le liè ont gagné la grotte et elle se végétalise petit à petit alors euh il y a une question d’Olivier c’est pas une question mais pour essayer d’apporter oui c’est une question c’est parfaitement juste c’est c’est voilà l’art n’est pas la même chose que la science c’est un autre point de vue c’est un autre trac ça ne veut pas dire que les artistes ne soient pas passionnés par la science comme chacun sait il y a des artistes qui sont absolument en qui qui lisent tout qui ça mais sauf que après quand vient la création il s’agit d’une autre affaire en fait c’est ça serait ridicule de croire que les artistes soient comme les scientifiques ils apportent une autre connaissance un autre savoir un autre expérience ne serait-ce qu’à la base alors aujourd’hui la science s développée dans des tas de voix différentes mais admettons qu’on reprenne la la philosophie de la méthode exp mental il est clair que il y a une pensée logique un argument une désignation dans les choses formidables qu’on a appris hier et aujourd’hui il y a des noms il y a d’un lexique ça ça veut dire ça c’est stable et cetera l’ n’est pas passionné par par ça par la désignation lexicale moi j’aime beaucoup cette idée qui est ce qu’elle est qui est que la réalité c’est ce sur quoi on se met d’accord cor lexicalement parlant ça c’est ça ça c’est défini comme ça cetera et puis il y a ce qui est à mon avis a parcouru tout ce qui a été dit et et qu’on peut appeler autrement qui est leure réel c’est-à-dire ce qui nous lie à la réalité ce qui fait qu’ il y a un observateur qui réagit qui tout d’un coup rêve qui tout d’un coup imagine à partir de ce qui’est sa recherche son axe son territoire et la réalité réel c’est vraiment pas du tout la même chose le r c’est un mouvement permanent c’est une une accommodation permanent c’est des hypothèses permanentes la réalité si on veut s’en sortir dans notre monde faut bien qu’on se mette d’accord si un verre est un verre si si ce champignon est un champignon et cetera sinon on narrive pas à vivre en société alors que le réel c’est peut-être ce mouvement dont vous nous avez parlé pour la science et alors c’est très important pour l’art le mouvement que l’art artiste euh à avec l’objet c’était juste pour essayer peut-être de donner un exemple qui fait que tout de même parfois c’est étonnant comme il y a des démarches communes il y a un artiste tchécoslovaque qui vit en France qui s’appelle Vladimir Skoda un grand sculpteur qui travaille la fonte qui travaille des masses ou ou du miroir et cetera et un jour dans son atelier on parlait de sa sculpture et il me dit tu vois bien sûr il y a cette masse de fondte avec ses incursions de cuivre dedans euh et les gens voient la sculpture comme d’habitude c’est-à-dire quelque chose sur lequel on peut autour duquel on peut tourner qui a une présence mais dis-moi c’est pas ça qui m’intéresse vraiment tu sais quand je sculpte la surface extérieure quand je je fais la fonte puis après je je modèle dans la enfin à l’extrême chaleur et puis j’attends ça en fait moi je sculpte ce que j’imagine du noyau du feu qui est à l’intérieur et mon rêve ça serait que les spectateurs se disent voilà je vois cette cette matière avec mais cette matière m’incite à penser avoir une hypothèse que qui ils vont que au fond j’aimerais qu’il voit le rougeoyant qui a à l’intérieur et qui était au début et quand il me raconte ça bon j’imagine que vous devinez bien sûr que ceux qui s’intéressent à l’astronomie c’est pratiquement un parallèle de la définition qui qui est toujours en discussion mais du trou noir c’est-à-dire que l’accélération des photons le comment dirais-je pas pas l’écrasement le le l’effondrement de la masse de la matière qui laisse supposer que cet effondrement est produit par quelque chose qu’on ne peut pas observer et voir mais qui physiquement est est hypostasiable c’est-à-dire ce fameux trou noir qui qui permettrait de comprendre une une partie de l’existence en mouvement de la matière cosmique mais et je lui dis je lui ai dit c’est un peu c’est un peu midinet mais je dis mais scoda tu viens de faire un travail qui est tout proche de ce que fait les les les astronomes alors il est il est allé les voir les gens de l’Observatoire à Paris ils ont travaillé ensemble l’un a écrit des poèmes parce qu’il était aussi poète et ce que je veux dire par là c’est que parfois c’est différents ces axes différents arrivent en l’occurrence à une une conception une hypothèse sur la matière qui qui sont assez proches en fait alors quelle leçon on tiré j’en ai aucune idée merci beaucoup pour cette présentation j’ai trouvé très intéressante et j’étais je suis toujours intriguée quand je vois vos œuvres par justement le rôle de la lumière et je voulais savoir si quand vous travaille vous pensiez déjà ah comment ça va être éclairé enfin on le voit beaucoup sur le travail que vous avez fait pour le Palais des Papes en particulier est-ce que c’est quelque chose qui est intégré ou quelque chose qui vient après finalement alors pour le les les les trois œuvres qui sont dans la grande chapelle en ce moment dans l’exposition du Palais des Papes les les trois œuvres ont de la lumière intégrée euh et en réalité les deux premières n’en avaient pas mais comme celle centrale en avait moi je transforme tout le temps mes œuvres donc il faut jamais me les redonner parce que elles ressortent pas du tout pareil donc voilà elle se pétrifie pas malheureusement elle continue à à évoluer euh et donc j’ai j’ai j’ai réintégré de la lumière dans le dans le cénotaap donc qui est cette grande installation de de de de 10 m de haut un peu une chimère parce que il y a un rocher avec des arbres qui poussent comme un rocher qui pousse bon on n pas abordé mon obsession pour l’architecture troglotite mais on peut pas aborder toutes mes obsessions parce que sinon on va passer la journée là-dessus euh mais voilà donc oui la lumière dans ce cas-là c’était intégré dans l’œuvre que j’avait présenté au Musée de la Chasse galerriia c’était intégré aussi et parfois au contraire la lumière elle elle n’est pas intégrée à l’œuvere mais elle va jouer avec l’œuvere par exemple sur la forêt où il y a vraiment un travail de lumière pour recréer de l’ombre puisque l’ombre fait partie autant de l’œuvre que euh que la que la forme et à ce sujet-là c’est vrai que pour pour revenir légère rapidement sur le matériau c’est vrai que le quand le travail de sculpture c’est vraiment la question de la forme et de la lumière comment la lumière va se déposer sur la forme et c’est ça qui va quelque part faire vivre activer cette sculpture pour nous est dans nos yeux et il se trouve que le carton c’est un matériau un peu extraordinaire pour pour quand on a envie d’aborder la sculpture c’est parce que c’est un un matériau qui contient sa propre ombre donc quand je le travaille que je le travaille de façon verticale ou horizontale par accumulation les alvéoles créent de l’ombre et donc c’est une c’est une masse qui continue à vibrer pas seulement par sa forme mais par sa structure même et c’est vrai que c’est une des raisons en travaillant ce matériau qui a fait que il ne m’a pas quitté parce qu’en fait c’est un matériau extraordinaire à travailler quand on veut justement qu’il ait ce lien avec la lumière et l’ombre puisqu’il contient sa propre ombre mais par contre moi je trouve qu’il a tendance à absorber donc finalement à devenir assez neutre et je trouve que assez souvent c’est l’éclairage en fait qui va le faire vibrer donc vous voyez moi je le vois en fait qu oui non mais quand on regarde vraiment détail en réalité la façon dont je travaille la façon de couper les biseau le sens du carton est-ce qu’il est est-ce qu’il est poncé est-ce qu’il y a des trous dedans non il y a ça et le le ponçage change la couleur en réalité c’est presque plus proche de la marquetterie où on est dans un dans une variation du même mais qui est très foisonnante est très riche quand on quand on s’y arrête al évidemment avec la lumière ça devient encore plus théâtral mais même sans lumière ça ça moi dans l’atelier je fais pas d’éclairage particulier sur les œuvs je travaille dessus et donc c’est vraiment à la lumière du jour ce qui est en train de se passer sous mes yeux et pour moi ça ça va aussi d’accord merci je vous en prie [Musique]

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