Professeur de pensée politique à l’Institut d’études politiques de Paris et chercheur au Cevipof, il est spécialiste de Michel Foucault et l’auteur du Que sais-je qui lui est consacré (2022). Il s’est aussi penché sur la demande de sécurité dans les démocraties avec Le Principe Sécurité (Gallimard, 2012), et sur les mouvements de résistance avec Désobéir (Albin Michel, 2017).

    À partir de l’analyse de ses œuvres, Frédéric Gros nous montre comment la philosophie de Foucault s’élabore dans des récits – histoires de la folie exclue, de l’accueil de la mort, des systèmes de pensée, des prisons, des guerres ou encore de l’aveu ou des plaisirs – qui, s’ils ne recherchent plus des significations ultimes, nous permettent de nous inventer de nouveau.

    mesdames Messieurs mes chers collègues chers amis bienvenue au dernier entretien d’ici de notre cycle annuel nous avons tout au long de l’année entrepris de décrypter des sujets de société comme l’éducation ou historique comme le féminisme sous un nouveau jour nous avons aussi mis en avant des personnalités qui ont rompu avec l’ordre établi à l’image de Galilée avec Étienne clin en février dernier nous terminons avec l’œuvre et la personnalité non moindre en matière de pensée novatrice celle de philosophe Michel fouca en votre présence Frédéric gros s’il est possible de résumer une pensée aussi conséquente Michel foucot est de ceux qui pourrai utiliser vos mots provoquent des résistance qui offre la possibilité aux voix qui se tisent de s’exprimer il a œuvré pour montrer que rien n’est fatalité que chacun détient le pouvoir de changer sa vie de défier ses liberté ses possibilités d’action une œuvre immense qui a abordé des questions sociales historiques philosophique que vous allez décrypter pour nous Frédéric gros Frédéric gros pour évoquer votre parcours en quelques mots vous êtes docteur en philosophie ancien élève de l’École normale supérieure de la rue d’ulme vous êtes professeur de é politique à l’Institut d’études politiques de Paris sciencep chercheur au sévilleipof Centre de Recherche politique de sciencep vous êtes spécialiste de Michel fouca auteur du que sège qui lui est consacré vous êtes aussi penché sur la demande de sécurité dans les démocraties avec le principe sécurité et sur les mouvements de résistance avec désobéir en 2023 vous avez publié un essai intitulé Pourquoi la guerre avec un point d’interrogation avant de vous laisser la parole je vous rappelle que la présentation de la saison mes chers amis se tiendra le jeudi 13 juin prochain à l’auditorium vous pourrez ainsi découvrir les spectacles de la raison saison 2024-2025 les thèmes des cycles de conférence de l’année prochaine et je vous informe que nous accueillerons Dani La Ferrière de l’Académie française lors du festival du livre le samedi 22 juin je vous souhaite à tous une très belle soirée à vous mîre merci merci euh appuyez là bien sûr j’appuie c’est vous ouais oui comme ça vous m’entendez mieux bien sûr ouais et je m’entends mieux aussi ce qui est quand même une ce qui est quand même un avantage je suis très content d’être d’être ici ce soir peut-être secrètement satisfait d’avoir été préféré au au duo àal et cetera enfin bon chacun peut avoir ses petites jouissances mesquines aussi hein au-delà même de euh voilà je suis content pourquoi d’abord parce que je trouve qu’il est finalement assez courageux d’inviter quelqu’un réputé pour des bonnes ou de mauvaises raisons à être spécialiste en tout cas à parler de Michel foucot qui fait quand même l’objet depuis quelques quelques années peut-être pas décennies en tout cas quelques quelques années espèce de campagne de de dénigrement un peu un peu systématique c’est-à-dire qu’on on l’accuse d’être à la racine de tout nos mots modernes ce qu’on ce qu’on appelle le wisme qui qui est devenu une espèce des tendards comme ça qu’on qu’on lève donc bravo à vous Monsieur le Maire bravo à toute l’équipe d’avoir eu le le courage je trouve et ben de consacrer une une soirée à un penseur dont j’essaierai de monter de montrer qu’il est peut-être un des plus purs représentants des lumières des lumières de la pensée des Lumières en ceci que reprenant même le l’intuition première et peut-être la plus profonde d’Emmanuel Kant quand il écrit ce petit opuscule qu’est-ce que les Lumières les lumières c’est avant tout le courage de la vérité le courage de pouvoir penser autrement voilà je reviendrai sur ce point en en conclusion en tout cas voilà ça c’est la première chose deuxième chose ce qui cette fois aurait pu me ir de venir vous parler la tâche qu’on m’a proposé d’accomplir est évidemment tout à fait impossible impossible c’est présenter une œuvre comme celle de Michel foucot en une heure et cetera c’est un c’est un défi que je ne peux que rater mais je choisis devant vous de de d’organiser ce ratage dont je vous rend les les complices objectifs quoi parce que c’est pas possible c’est c’est c’est tout simplement pas fouo avait été désigné il y a quelques années parce qu’on a les moyens maintenant technique pour le déterminer comme l’auteur le plus cité au monde rendez-vous compte l’auteur le plus cité au monde d’accord c’est si vous prenez toutes les productions de ce qu’on appelle les sciences humaines social et cetera c’est fouco qui revient de de de la manière la plus la plus la plus récurrente ce qui quand même veut dire veut dire quelque chose il est l’auteur d’une œuvre écrite il a écrit des des livres mais c’est pas absolument monumental si vous voulez vous vous avez des auteurs comme Michel onfry qui peuvent être fi d’afficher 100 livres et cetera là non je me suis occupé de de l’édition des livres de Michel foucot pour la playéade oui on a on a deux volumes de de la playéade mais si vous voulez il a pas écrit des des des centaines de livres mais à chaque fois évidemment ça ça a marqué ça a marqué et il est l’auteur aussi il est il il a été reconnu aussi par son œuvre orale alors ça c’est quelque chose que je trouve très très important c’est la manière dont précisément ce qui a fait bouger nos pensées nos lignes c’est quand on a pu recevoir les cours qu’il a donné au Collège de France quand il a quand on a décidé si vous voulez alors que c’était un peu compliqué parce qu’au moment de mourir il avait quand même fait un testament en disant pas de publication Postume et puis on s’est dit après tout c’est une parole publique il savait que on enregistrait on enregistrait ses cours et cetera en tout cas tous ces cours au Collège de France ça représente à peu près une une bonne dizaine d’années sont traduits dans à peu près toutes les langues et cetera c’est un auteur qui en plus a parlé à peu près de tout à peu près de tout il est repris dans le champ esthétique politique sociologique épistémologique et cetera philosophique et et et en même temps en même temps ça n’est pas du tout l’homme d’un d’un système il y il y a certains grands auteurs ou grands philosophes ou grands penseurs qui sont les les porteurs d’une intuition sans doute géniale qu’il ne cessent de plié tout au long tout au long de leur livr de leurs volumes et cetera euh fouco n’a cessé de vouloir dans une espèce de mouvement de de fuite je trouve très émouvant d’échapper à chaque fois à la caricature qu’on était en train de poser de lui-même oui fouko c’est le penseur structuraliste PAF il écrit surveiller et punir ah oui non fouco c’est le penseur du pouvoir PAF il écrit l’histoire de la sexualité où il dit le pouvoir c’est pas mon problème le problème c’est c’est le sujet et cetera c’est-à-dire que cette euh ce pourquoi j’ai j’ai j’ai accepté de venir vous parler parce que je ne savais pas que Gabriel Atal allait s’exprimer ce soir donc c’est pas du tout par un esprit de revanche et cetera ce pourquoi j’ai accepté c’est parce que je trouve que participer à ce cycle intitulé penser autrement il y a pas de meilleure définition de de ce qu’on pourrait appeler l’éthos spirituelle et philosophique de de Michel foucot si je suis là à essayer de voilà de de de déplier mon discours si vous êtes venus c’est pas pour conforter vos certitudes et moi c’est pas pour j’allais dire réassoir mes évidences c’est pour savoir si à la fin de ce que je pourrais dire ou de ce que je pourrais recevoir de vos questions et bien il serait pas possible un peu de se de se départir peut-être de conviction finalement un peu usé un peu ancienne et dont on est paresseux à la tâche de vouloir quand même les réinterroger voyez ce que ce que j’essaie de vous dire ici c’est que peut-être que la meilleure définition de la philosophie c’est la jeunesse de la pensée quel que so soit l’âge quel que soit l’âge le fait d’être philosophe et non pas sociologue ou ceci ou cela c’est que la philosophie maintient cette espèce de de verdeur initiale et terminale qui est qu’on pense toujours pour penser autrement et autre chose et réinterroger nos évidences et et je veux dire et rien n’est jamais donné desconpense desconpense on se dit mais au fond fond c’est quand même compliqué oui la justice mais au fond qu’est-ce que c’est et cetera et et on n’ jamais répondu de manière définitive à ces à ces questions bon alors je je vais commencer peut-être je vais faire quelques rappels quand même oui biographique chronologique voilà si vous ouvrez un dictionnaire Michel foucot 1926- 1984 euh mort jeune quand même hein c’est c’est c’est mon âge à peu près donc voilà ça met presque une pression une pression supplémentaire mort jeune mort dans des dans des circonstances relativement douloureuse mort du sida en 1984 dans ces années il faut il faut se souvenir de ce que pouvait être le sida en 84 hein une maladie à la fois dont on dont on savait peu de choses et qui avait une espèce d’or petit peu un petit peu infamante et aussitôt des polémiques d’ailleurs se sont greffé parce qu’au moment dans le dans l’acte de décès on n pas dit qu’il était mort de du sida et alors est-ce qu’on voulait le cacher enfin tout ça était très compliqué hein d’autant que derrière il y avait évidemment le fait que Michel foucot a été et s’est présenté lui-même en tout cas n’a pas eu honte de son homosexualité même s’il a pu en souffrir assez terriblement dans ses années quand il était à l’École normale supérieure is dans les années 40 50 bah oui l’homosexualité à ce momentl c’était pas c’était quelque chose qui voilà c’était c’était interdit d’ailleurs il y avait de la il y avait une législation et cetera bon je reviens il naît en 1926 d’une famille de médecins voilà et ça ça la ça l’a beaucoup marqué et parfois il a même insisté sur le fait que cet exercice de de de médecin et quand je dis médecin c’était en plus des des chirurgiens cette espèce de précision chirurgicale de d’exercice du diagnostic participe en tout cas de son voilà ça ça volonté de penser penser comme un chirurgien vous voyez c’estàd non pas construire des systèmes et cetera mais essayer de dire ce qu’il en est de de de de donner une espèce de diagnostic de notre actuel et cetera donc milieu bourgeois au sens presque 19e siècle du terme un sens qui a qui a un peu perdu aujourd’hui hein il rappelle d’ailleurs dans un cours au Collège de France au moment où il travaille chez les stoïciens sur les techniques d’écoute de silence il rappelle que oui dans sa famille au fond les enfants avaient pas le droit de parler à table et que c’était que c’était comme ça c’était voilà donc vous voyez cette cette bourgeoisie peut-être pas victorienne mais dans laquelle quand même les problèmes la sexualité était pas forcément abordé de manière tout à fait tout à fait légère il fait des études brillantes classe préparatoires d’abord à à Poitier où il est c’est c’est c’est la bourgeoisie poidevine et ensuite parisienne et voilà le le le le Graal de cette génération en humanité c’était quand même l’École normale supérieure quoi donc donc il arrive et ce sera des années à la fois de de de découverte d’amitié et de dépression terrible c’estàdire que plusieurs fois il a pensé se se se suicider enfin voyez il y avait quand même cette espèce de de noirceur du peut-être sans doute comment le dire en tout cas à cette voilà à cette à cet h homosexualité qui était peut-être difficile à ce moment-là d’afficher bon il multiplie les diplômes he avec avec voilà l’agrégation de philosophie qu’ rate une première fois comme voilà c’est c’est c’est presque un honneur comme Sartre comme comme moi comme voilà licence de psychologie quand même c’est c’est la première année où d’ailleurs elle elle existe cette licence ça commence à ce moment-là on est dans les années 50 diplôme de psychopathologie il s’inscrit par prignance au Parti communiste français à cette époque c’était quand même même c’était quand même ce que faisait un jeune esprit brillant dans les à la fin des années 40 début des années 50 d’autant que Louis altuser peut-être un N qui vous dit quelque chose qui était le le le le marxiste officiel de de de la rue d’ulme régnait à ce moment-là et il il apparaît quand même assez vite aux yeux de ses de ses camarades comme le le plus brillant de sa génération quoi c’est c’est-à-dire des capacités de travail colossal une érudition absolument éblouissante c’est simple il connaît tout et en plus parce que connaître c’est une chose en plus il comprend tout il comprend tout enfin vraiment quand on et et une vitesse de pensée absolument absolument phénoménal d’accord donc or c’est c’est évidemment je fais un portrait j’allais dire pas pas l’odateur comme ça mais mais moi-même pour avoir travaillé pendant pendant des années sur euh sur cet auteur pour mettre j’allais dire confronté à la masse des archives qui ont été déposés à la Bibliothèque nationale de France qui sont toutes ces fiches de lecture toutes ces c’estes c’est absolument prodigieux c’est-à-dire que c’est c’est à peu près la même impression vous pouvez que peut avoir un musicien par rapport à Mozart si vous voulez c’est-à-dire c’est une espèce de productivité comme ça mais colossale colossale d’accord absolument absolument colossal bon euh on est dans les années dans les années 50 et en fait il décide au milieu des années 50 de partir en Suède voilà il part en Suède il va faire un peu de comme attaché culturel comme attaché culturel euh et c’est là qu’il découvre à à hsala une une bibliothèque qui le fascine et et là se met en place alors quelque chose qu’il faut bien avoir en tête quand on veut penser à la foi à la foi fouco est ce qu’il a pu représenter pour pour les historiens pour nous et cetera il se confronte à ce qu’on appelle des les archives la la masse des archives mais quand je dis la masse des archives je je je veux dire le le contraire des grands classiques voyez c’est c’est-à-dire c’est-à-dire des des textes de de médecins du 17e siècle des des des textes poussièreux que personne n’a jamais lu que deux ou trois personnes connaissent et et et il sent dans ces textes espèce de de poésie fondamentale et il veut les faire parler et il et il a cette espèce de de Paris à la fois très audacieux et je veux dire très déstabilisant pour quelqu’un comme moi qui voilà est passé les diplômes vous l’avez rappeler oui docteur Agrégation et quand on est avec tous les guillemets péjoratif que vous voudrez y mettre un bon élève ou un élève docile peut-être que ça veut dire à peu près la à peu près la même chose on s’imagine assez facilement que faire de la philosophie c’est relire des cartes trouver un commentaire un peu intéressant à faire sur Kant et cetera découvrir ce que personne n’a jamais dit sur Berson mais que nous on a trouvé dans une dans la 4è page à droite et cetera voyez c’est c’estd qu’au fond la manière dont avait été constitué notre notre travail c’était nous sommes des grands commentateur de textte classiques et et fouco a ce geste tout à fait tout à fait étonnant sidérant et qui vient de cette espèce d’expérience presque ce hasard cette rencontre et cetera où il va faire parler des textes absolument inconnus et et développer une une poésie fondamental et et des trouvailles complètement complètement folles et insolentes et montrer qu’il y a autant de pensé là-dedans que dans le grand décart et cetera voyez c’est cette espèce de de de geste de de provocation ça c’est et et ça ça produit un premier livre qui dont au départ personne ne saura rien faire mais assez vite ça va être récupéré je vais vous expliquer qui est sa thèse he sa thèse de de voilà parce que comme euh enfin moi-même je l’ai fait voilà on doit pour pour progresser dans la carrière d’enseignant d’enseignant chercheur voilà il faut produire une thèse et il écrit un livre Histoire de la folie à l’âge classique si vous voulez qui qui est une espèce mais mais mais d’OVNI littéraire quand je dis un ovni littéraire c’est que vous pouvez c’est la première fois que j’ai lu ça je savais pas ce que je lisais j’ai absolument rien compris je savais pas si c’était la littérature de l’histoire de la philosophie de la poésie de la sociologie ou ou tout ensemble mais je je veux dire à lire c’était un c’est encore un livre qui faisait exploser toutes les frontières disciplinaires exploser toutes les frontières disciplinaires et ça ça a été c’est ça c’est ça qui a représenté fouo aussi dans l’histoire de la dans l’histoire de la pensée la manière de faire exploser des les frontières les frontières disciplinaires bon alors après si on essaie quand même de donner voilà c’était quoi la thèse du livre après penser autrement c’était l’idée de penser autrement la folie c’est-à-dire qu’on s’était habitué à dire et à raconter bah vous savez la folie on a découvert enfin et heureusement que c’était une maladie on en a cru avant que c’était de la possession mais tout ça c’était véritablement de la la superstition de l’obscurantisme heureusement au 19e siècle il y a eu de de grands médecins géniaux Pinel Esquirol qui ont découvert que la folie était une une maladie une maladie mentale bon alors je veux dire on en est tous à peu près persuadé aujourd’hui et ce qu’essaye dès 1960 fouco c’est de de déranger un peu cette je dire cette histoire à la gloire des des premiers psychiatres du du 19e siècle qui qui ouvre les asiles c’est c’est évidemment Bicètre pour les hommes la Salpétrière pour les femmes où on va enfin recueillir les les incensés les fous les aliénés je sais pas comment les les appeler pour les pour les soigner et là fouco raconte parce que il y a quelque chose de très de de très romanesque moi je crois que c’est ça que j’ai j’ai aimé au début c’est la manière dont il dont il racontait des histoires c’est vrai qu’on n’est pas habitué quand quand vous lisez la Critique de la raison pure c’est on vous raconte pas une histoire ou alors il faut la chercher quoi c’est c’est c’est on est plutôt habitué à des espèces de de mouvements démonstratif tout à fait euh voilà tout tout tout euh donc il raconte une histoire son histoire c’est effectivement considérer que chaque époque va percevoir construire modeler la folie d’une certaine façon et que évidemment le propre du 19e siècle et peut-être de notre siècle c’est de l’avoir construit comme une maladie voilà mais au fond à la Renaissance alors il prend des exemples bah oui quand il y avait des incensés que faisaient les municipalités il payaient les les bâeliers quand on vivait près de la mer pour aller les euh voilà les les faire Erer du d’un port à l’autre et au fond la perception de la folie à la Renaissance était l’idée que voilà c’est c’est c’est c’est l’image de la la Nève des fou la folie c’est une espèce de de puissance cosmique qui traverse les êtres les choses qui portent des messages un peu inquiétants d’arrièr-monde sait pas trop quoi en faire on les fait circuler et cetera d’accord et puis 17e siècle l’âge classique l’âge de l’âge de racine c’est-à-dire bah oui c’est c’est c’est les alexandrins parfaitement parfaitement scandé l’âge où l’on se dit qu’il existe évidemment une différence essentielle entre la raison et la déraison entre le jour et la nuit entre l’être et le non-être et où on décide d’en faire F tout d’un coup tous les fous voilà mais mais sans c’est c’est c’est sans horizon médical pas pour les soigner si vous voulez pas pour les soigner mais on les enferme c’est des dates he 1656 Fondation de l’Hôpital général à Paris alors je dis hôpital mais encore une fois il s’agit pas de les les soigner mais la la folie est construite cette fois comme c’est quoi la folie c’est l’absence de raison c’est tout c’est c’est rien c’est c’est juste l’absence de raison c’est un délire vide et cetera et on va enfermer les fous avec les insensés avec d’autres figures de la négativité morale des des prostitués des mendiants des et c tout tout tout ce peuple qui dans les rues on enferme c’est c’est plus supportable et cetera voilà pratique d’exclusion alors ça c’est aussi une manière de faire de faire bouger les choses si vous voulez ça a énormément gêné effectivement et c’est vrai que c’est très provocateur c’est-à-dire l’idée mais attendez vous êtes fier de votre raison et si la raison c’était pas d’abord et avant tout une opération d’exclusion raisonnable pas raisonnable vous dites la raison c’est magnifique c’est c’est l’universalisme c’est l’accueil et cetera si et et si on pouvait pas faire apparaître si vous voulez cette cette dimension aussi violente de la la raison alors ça c’est oui ça c’est de la ça c’est de la provocation parce que nous on est persuadé immédiatement en tant que philosophe que euh on est les les représentants de la raison c’est-à-dire de ce qu’il y a de plus large de plus généreux de plus universaliste et cetera d’accord et puis il continue son histoire en disant que oui au 19e siècle effectivement se constituent des les premiers les premiers grands asiles hein c’est au 19e siècle dans les grandes préfectures vous avez ça encore les grands asiles les les les euh les les les grands on dit bah oui mais là on va les on va les soigner c’est pas qu’on les exclut et et cetera et là effectivement se met en place des révolutions médicales où on dit non la folie c’est c’est c’est c’est c’est une maladie c’est un disfonctionnement c’est euh c’est des lésions c’est des voilà et naissance de la naissance de la la psychiatrie bon alors qu’est-ce que ça veut dire si vous voulez c’est qu’est-ce qui a été repéré à l’époque on est on est dans les années 60 il fait paraître ça en 61 personne ne sait ne sait qu’en faire et à partir de 65 fin des années 60 vous avez tous ces mouvements de ce qu’on appelle l’antipsychiatrie qui se développe et qui commence à dire mais après tout peut-être que voilà il y a il y a des dans peut-être qu’il faut pas enfermer la folie dans une définition médicale voilà c’est ça si vous voulez l’idée alors après on va exagérer en disant oui fouo c’est celui qui a dit que la folie ça existait pas voilà est-ce qu’on peut accepter à un moment de se dire peut-être qu’il y a autre chose dans la folie que une maladie mentale et que peut-être qu’effectivement dire qu’elle est une maladie c’est notre décision c’est une décision culturelle qui comporte sans doute un certain nombre d’avantages ça c’est c’est sûr mais peut-être que si vous voulez on peut pas confisquer on peut pas laisser la médecine confisquer le sens de la folie voyez ça c’est bon donc ça ce serait si vous voulez parce qu’il faut il est il est voyez j’ai j’ai j’ai fait quoi un un/4 un1e je suis déjà à 20h30 donc donc je vais je vais je vais pas galoper mais enfin bon euh je je je passe je vais essayer de définir quatre paysage ça c’était le premier paysage vous voyez Histoire de la folie 61 je passe à 66 1966 fouo a 40 ans d’accord il est revenu de Suède il enseigne toujours la psychologie parce qu’on veut pas le reconnaître comme philosophe dit enfin non enfin il fait pas il a pas écrit de grand texte sur Hegel sur machin sur non non c’est ça ça un petit psychologue quoi c’est vrai que en plus il lit des textes quand même pas très sérieux quoi je veux dire les les bon donc il il est pas reconnu comme philosophe il fait des cours voilà assistant prof de psychologie à Lille à cler monontferrand et cetera et il fait paraître ce livre qui qui qui a une espèce là aussi j’allais dire de de folie littéraire les mots et les choses folie littéraire pourquoi parce que ce livre a un succès éditorial aussi phénoménal qu’incompréhensible parce que si vous commencez à lire les mots et les choses je peux vous dire que c’est la migraine assurée quand même c’est un livre d’une complexité effroyable mais où passe une espèce de de message qui va hystériser l’opinion iion publique c’est-à-dire il y a une espèce de slogan qui se détache et qui est euh l’homme est d’invention récente il a été inventé au 19e siècle rassurez-vous il va bientôt disparaître quand même un problème qu’est-ce que ça veut dire ça qu’est-ce que ça veut dire et là si vous voulez quand on est toujours dans ce truc pensez autrement il a pensé autrement la folie vous l’avez et senti j’ai essayé de vous le faire euh de de de le partager et ben là il va penser autrement la raison et on est à une période où la nouvelle pensée à la mode parce qu’ y a quand même des des phénomènes de mode euh dans tout ça c’est plus c’est plus l’existentialisme Saint-Germain des pré euh Sartre merloponti la phénom tout ça c’était des des des choses très très Saint-Germain des prê des années 50 hein vous êtes voilà o on se pose des question Simone de Beauvoir etart les mandarins et cetera non non non là là se développe une nouvelle pensée qui va ringardiser Sartre qui va être furieux d’ailleurs parce qu’il va se trouver ringardisé au milieu des années 60 par ce qu’on va appeler le structuralisme je sais pas si vous avez entendu parle si si ça ça vous dit quelque chose ce terme le structuralisme voyz c’est vrai c’est peut-être moins glamour que l’existentialisme mais se développe une une linguistique structurale tour de saû c’est un peu avant mais ça ça ça c’est relu développé une psychanalyse structurale lacant un marxisme structural altuser et cetera tout est structural tout tout devient structur c’est-à-dire que la nouvelle pensée qui saisit qui qui qui qui saisit le monde intellectuel à l’époque c’est tout simplement l’idée qu’il faut arrêter de penser que la source de de toute création de tout récit de toute production de tout c’est c’est le sujet c’est la subjectivité c’est la conscience en fait nous sommes Régis que ce soit au niveau de nos symptômes que ce soit au niveau notre langage que ce soit au niveau de nos comportements au niveau de nos décisions nous croyons décider mais nous sommes régis par des structures VO voyez des structures anonymes qui nous traversent qui nous et et ça fascine à l’époque ça fascine ça fascine parce queil y a un effet de nouveauté il y a un effet de nouveauté c’est on se dit ah bah oui vous avez des analyses par exemple de de comptes on prend tous les comptes hein de de de tous les comptes de Perro tous les comptes de Grim et puis en faisant une analyse structurale on s’aperçoit c’est toujours pareil vous avez des phases vous avez vous avez des structures voyez ce que ce que j’essaie de hein alors bien sûr il y a de la couleur c’est coloré on a l’impression bah on dit mais oui c’est pas les mêmes personnages c’est pas le même lieu c’est pas oui sauf que c’est toujours pareil c’est toujours les mêmes phases c’est toujours et cetera et puis c’est puis c’est c’est c’est la même chose au niveau de la psychopathologie au niveau voilà c’est et et et fouo à ce moment-là a cette espèce d’intuition folle et géniale et de se dire mais la la pensée c’est pareil c’est-à-dire que à la Renaissance on pensait d’une certaine manière à l’âge classique il y avait des structures et puis est-ce que vous voyez ce que j’essaie de de d’installer làin l’idée par exemple à la Renaissance chaque fois qu’on pense on cherche des ressemblances d’accord c’est c’est ça marche par ressemblance comment est-ce qu’on fait de la médecine oh telle plante là la la la forme de sa feuille ça imite ça imite la la coronnée de l’œil et ben on a trouvé c’est c’est que c’est fait pour soigner l’œil voyez ça c’est cette manière de penser avec des analogies avec des des voilà c’est c’est c’est alors c’est c’est en même temps fabuleux très ouvert et cetera et et h classique alors là c’est ce qu’il appelle la représentation alors c’est c’est c’est peut-être un peu plus un peu plus abstrait mais si vous voulez on déplie par le par le langage et si vous voulez qui chaque fois qu’on connaît quelque chose c’est une espèce de logos qui se déplie tout seul et au fond à la racine de ce déploiement c’est Dieu quoi vous voyezette manière de de de de parler et puis à la pensée la pensée moderne al c’est des espèces de de de de succession comme ça de de de de grand régimes al vous pensez bien qu’en philosophie on a fait jamais l’habitude de de de voir les choses comme ça hein c’est-à-dire que on considère qu’il considérait qu’il y avait une histoire de la pensée un peu rectilig et que il y avait les économistes qui faisaient l’histoire de l’économie il y avait les euh je sais pas les les les physiologistes qui pouvaient faire l’histoire du vivant de la botanique et cetera et fouo va prendre ses domaines mais tous hein et montrer bah à la Renaissance ils pensent tous de la même manière et puis à la voilà et à partir du 19e siècle on pense tous que la racine de tous c’est l’homme voilà voyez qu quand il dit l’homme est d’une invention R il dit pas que l’espèce humaine est apparue en en 1801 évidemmentin mais il explique que considérer que l’homme que que la question qu’est-ce que l’homme est la est la question principale l’alpha et l’oméga de toute la science ça c’est le 19e siècle qui qui permet ça d’accord et ce qu’annonce le structuralisme mais là je vais je vais un peu avancé parce qu’il est 38 euh c’est que oui c’est des systèmes et cetera bon en tout cas succès épousouflant incroyable improbable tout le monde dit tu as lu ce livre sur la mort de l’homme et cetera je veux dire Nietzsche avait fait son grand coup dans aratustra sur la mort de Dieu là c’est la mort de l’homme quoi qui qui qui est annoncé et cetera bon et euh et c’est le moment que choisit fouco qui est presque à la fois très étonné surpris en même temps heureux de son succès mais il s’exile il part il part en Tunisie d’accord il part en Tunisie pour 2 ans c’est un poste qu’on lui propose pour la première fois il peut enseigner la philosophie quand même ce qui fait qu’ qu’il connaîtra pas 68 français he mais en revanche voilà il va il va curieusement c’est là qu’il va découvrir la politique parce que tout ce que je vous dis jusque là c’est très sympathique mais on sent bien que c’est en même temps très très théorique des grandes théories et cetera quoi et là il découvre au moment où effectivement il y a des répressions policières terribles contre ces ces étudiants il travaillent à l’université de Tunis il les cache il imprime les tractes chez lui il découvre il découvre vraiment cet élément quel quel élément politique qu’il avait pas qu’il avait pas rencontré qu’il avait pas rencontré avant d’accord il découvre le 68 tunisien et quand il va rentrer effectivement c’est fort de tout ce de tout ce ce bagage bon al je fais ce petit intermède et maintenant je me lance il me reste 20 minutes de fois 10 minutes mais après je pourrais reprendre dans les questions et cetera enfin je vous avais prévenu que c’était pas possible de toute façon euh voilà la semaine dernière notre intervenant quand il disait 5 minutes ça voulait dire 10 donc ne vous en faites pas hein tout tout va bien d’accord oui mais moi j’aime j’aime les questions ouais donc je vais euh oui puis je et puis s’il y en a pas encore enfin non j’allais dire encore mieux ce qui est vraiment non non mais en tout cas voilà euh pensez autrement la folie pensez autrement la raison pensez autrement le pouvoir voilà alors ça c’est voyez les années 70 ça va être le fouo euh le fouco du Jeep groupe information prison on est dans les années début des années 70 l’actualité est marquée en France mais aussi en Europe et aux États-Unis par par des révoltes dans les prisons la condition carcérale n’a rien à voir avec celle ce qu’on qu’on connaît qu’on connaît aujourd’hui hein il il y a pas d’accès à la formation les journaux rentre pas il y a un contrôle enfin il y a vraiment l’organisation si vous voulez d’une espèce de de CIS très forte entre l’intérieur l’intérieur et l’extérieur et c’est au moment où toute une tout ce qu’on appelle la Gauche Prolétarienne des des des des tas de mouvements d’extrême gauche euh se retrouent qui sont souvent des fils de bonne famille d’ailleurs se trouve se trouvent emprisonnés parce que ils ont été pris dans des manifestations et ils découvrent la réalité la réalité carcérale et ils veulent la faire savoir et ce secret et ça c’est vraiment la si vous voulez après la Tunisie une expérience qui a été très très importante de de fouco c’est dire cette rencontre cette rencontre quand même de la la réalité carcérale et cette idée alors euh Monsieur le Maire l’évoquait un peu dans sa présentation qu’il fallait pas faire de grandes théories développer les petits savoirs locaux et cetera et que l’idée du groupe inform tion prison c’est pas de construire une théorie de la prison mais de se poser la question à partir des familles à partir des surveillant de comment ça se passe et cetera c’estire de de manière tout à fait euh tout à fait concrète et c’est là qui qui forme l’idée à partir de la prison et puis je reviendrai après sur deux ou trois autres scandal théorique si vous voulez ce qui font que comme on disait avant oui pour fouco la folie n’existait pas pour fouco tous les fous sont des artistes ils ont vraiment c’est c’est c’est c’est du résumé profondément débile si vous voulez c’est pas c’est pas ce qui essaie de dire là on va dire oui pour fouco tout est pouvoir parce qu’il dit mais il forme quand même alors j’essaie de vous déjà de vous familiariser avec cette avec cette idée il forme l’idée de pouvoir savoir il y a des pouvoirs savoirs alors c’est quoi al il met à part un peu quand même les les mathématiques la physique mathématique et cetera mais enfin les savoirs qui compose notre société d’accord l’économie la médecine psychologie et cetera tout ce que vous voulez tous les savoirs qui sont au cœur de nos sociétés sont des savoirs qui sont toujours articulé à des systèmes de pouvoir entendez ce que j’essaie de dire ça fonctionne en ensemble ça fonctionne ensemble mais attention il s’agit absolument pas de dire oui les savoirs bien sûr c’est des espèces de mensonges ça diffuse des informations qui servent les intérêts particuliers des classes dominantes et cetera ça c’est c’est c’est c’est du marxisme vulgaire et cetera c’est pas ça l’idée de fouko c’est c’est pas de dire que les savoirs c’est toujours des faux savoirs parce que ce sont les les les payeurs qui décident des contenus des savoirs non l’idée c’est que si vous voulez ce qu’on appelle ce qu’on appelle la réalité c’est ce qui va se produire au frottement du pouvoir et du savoir est-ce que est-ce que vous sentez ce que j’essaie de dire ici c’est que s’il existe des hôpitaux s’il existe des médecins s’il existe des malade s’il existe des des guérisons s’il existe tout ça c’est parce qu’il existe un savoir-pouvoir médical voilà c’est tout mais ça ça ça fonctionne ça fonctionne ensemble si vous voulez ça fonctionne profondément ensemble s’il existe un état une science politique des ministres des maires des sociologues des communicants et cetera c’est qu’il existe un pouvoir savoir politique ce que j’essaie de vous dire je vous donne juste l’idée après vous en faites ce que ce que vous voulez c’est que essaie de dire il y a pas une réalité ok indépendante et sur cette réalité il y a à la fois l’œil complètement objectif neutre du savant qui regarde qui dit qu’est-ce que c’est puis de l’autre côté des mécanismes de pouvoirs qui sont là pour en tirer profit mais TR c’est pas comme ça que ça se passe c’est que ce qu’on appelle la réalité c’est ce qui se produit au frottement de au frottement de de tout ça est-ce que vous sentez la thèse est-ce que vous sentez à quel point là aussi quand on dit penser autrement c’était profondé profondément gênant pour pour les experts les savants qui disaient oui mais moi moi je suis neutre je suis objectif il y a il y a d’un côté les hommes de pouvoir et de l’autre côté les hommes de sciences voilà et les hommes de Scien c’est ceux qui ont une vision froide objective neutre des choses alors que les hommes de pouvoir VO bah non c’est c’est c’est c’est c’est autre chose ils essayent de de d’agir et cetera et et fouo dit non ça ça ça marche pas comme ça ça marche pas comme ça et par exemple la la prison c’est un lieu de c’est un lieu de pouvoir savoir alors c’est qu’est-ce qui va développer à propos de la prison je vais je vais dire juste deux ou trois choses il y a il y a deux deux concepts peut-être qu’il faut qu’il faut retenir et qui sont j’allais dire vraiment estampillés foucau quoi la norme et la discipline la norme et la discipline d’accord alors et et peut-être derrière la discipline il y a aussi ce qu’il appelle le panoptique le panoptisme et cetera bon alors ça veut dire quoi et pourquoi est-ce qu’il pense autrement le pouvoir c’est que les quand on faisait la pensée politique avant foucco qu’ on disait oui moi je suis un spécialiste de pensée politique ça veut dire quoi que j’ai lu hops lock Rousseau Marx aussi peut-être et cetera bon dire la pensée politique penser le pouvoir c’est essentiellement dans la tradition penser l’État et la loi voilà si on veut penser le pouvoir on dit bah oui on va penser l’autorité politique l’État et cetera et fouco toujours avec cette espèce de deuxième regard souvenez-vous de ce que je vous disais à propos de la bibliothèque du psalade ces petits traités médicaux et cetera là qu’est-ce qu’ va lire il va lire des des règlements de pension de jeune fille il va lire des des des manuels de maître pour savoir comment est-ce que on écrit où il faut faire écrire des règlements de caserne et cetera et il va s’apercevoir estce qu’il va monter à ses yeux mais avec ces petits textes c’est ces petits textes qu’ qui n’ont eu aucune postérité qui n’ont aucune importance mais Don vous êtes bien d’accord pour pour considérer qu’il réglait la vie des gens pour savoir qu’est-ce qu’on fait le matin qu’est-ce qu’on fait l’après-midi qu’est-ce qu’on fait comment est-ce qu’on comment est-ce qu’on se pose comment est-ce qu’tient on se tient et cetera il découvre si vous voulez quelque chose qui avait complètement échapper à la philosophie et qui est une modalité de pouvoir absolument essentielle qui est la manière dont on va produire des corps mais aussi des comportements normaux avec de la surveillance on vous regarde on vous regarde je dire le modèle de la prison ce qu’on appelle le panoptique c’est ça c’est que vous savez que vous pouvez être regarder mais depuis votre cellule vous savez pas si effectivement on vous regarde parce que il y a un système de tray et cetera mais on pourrait vous regarder et du coup vous allez intérioriser des comportements et cetera et cetera voilà et et dans les ateliers et dans les usines comment est-ce que comment faire pour que les ouvriers ne soient pas dissipés n’arrivent pas complètement ivre le matin pour travailler et cetera tout ça vous voyez ce qui ce qui lui apparaît comme quelque chose d’absolument fou et qu’ fait lever comme continent que personne n’avait regardé c’est cet exercice de quadrillage de de répartition ces micrurveillance ces applications de sanction à si tu fais ça tu as ça si tu fais ça tu as ça et ça c’est ce qu’il appelle la discipline qui produit des normes d’accord des normes des individus normaux on est très loin de la loi quand je dis qu’on est très loin de la loi je je vais prendre un exemple la loi elle peut définir par exemple au terme de la loi vous êtes un père ou vous n’êtes pas un père vous pouvez être déchu de l’autorité parentale il y a une espèce d’exercice juridique mais c’est j’allais dire c’est une totalité le problème de la norme c’est c’est de dire mais qu’est-ce que c’est qu’être un bon père combien d’heures par jour disons par semaine puisque c’est les pères faut-il s’occuper des enfants pour que il puisse être reconnu comme un bon père al après on peut passer à d’autres choses hein qu’est-ce que c’est qu’être un bon mari combien de rapports sexuels par semaine ou par mois ou par année et cetera et vous avez des entreprise ça s’appelle les sciences humaines qui vont déterminer ça mais voyez c’est pas c’est je veux dire c’est pas la loi au sens où c’est pas je suis père ou je suis pas père et cetera c’est il y a des espèces de variations et on va essayer de coller à quelque chose qui est une norme mais qui est pas édicté par l’État qui est pas mais qui alors ça c’est si vous voulez c’est cette dimension de pouvoir qui fait apercevoir dans surveiller et punir et tout de suite évidemment on a l’impression que qu’on découvre un continent qui à la fois nous traversait d’accord parce que parce que oui on s’est dit aussi est-ce que après tout est-ce que est-ce que je suis normal est-ce que je est-ce que je suis un bon père est-ce que voilà selon la loi si vous voulez il suffit d’avoir fait une reconnaissance à la mairie pour être un père mais selon la norme c’est autre chose est-ce que vous sentez cette euh si vous voulez c’est j’allais dire c’est énorme ce qui ce qui ce qui ce qui ce qui met en place et tout ça il va le découvrir à travers toute cette microérature tout à fait grise voilà bon je vais très vite sur oui peut-être pour en finir sur sur la prison et puis après je passerai au au dernier foucco il me reste 8 minutes mais je reviendrai si vous avez avait des questions euh euh sur la prison il a quand même cette thèse dans surveiller et punir donc ouvrage de 75 et cetera qui sera considéré comme absolument voilà très très très très provocatrice je vous explique il existe quelque chose comme une énigme de la prison quand je dis une énigme de la prison c’est que il faut surtout pas penser que la prison ça a toujours existé pendant tout l’Ancien Régime la prison n’était pas regardée comme une peine il y avait un droit pénal vous pouviez être puni mais vous pouviez être puni à des coups de fouet à la galère à des mutilations à à être enchaîné pour casser des pierres dans les ici et là à beaucoup de choses mais à la prison ça ça ça n’existait pas sauf peut-être pour certains aristocrates on disait non quand même parce que le le supplice c’est pas bien beau et cetera les coups de fouet c’est un peu infamant bon ou alors dans dans dans un secteur tout à fait séparé qui était qui était l’église pour ça qu’on parle de cellule de prison parce que c’est la même voilà bon en tout cas la prison n’était pas regardée comme une peine bon premièrement deuxièmement si vous prenez tout le mouvement des Lumières bécaria et d’autres qui pensent on va réformer la la prison enfin non on va on va réformer le droit pénal et cetera pas un ne propose la prison et la prison s’impose et la prison s’impose à partir du 19e siècle alors même que au même moment on ne cesse de dire ça marche pas ça marche pas c’est-à-dire tout ce qu’on dit aujourd’hui ouais c’est quand même compliqué la récidive et puis l’idée oui d’accord vous enfermez les gens mais enfin il ils vont avoir comme compagnons de cellules des des criminels encore pire que et ce donc quand ils vont ressortir ça va être l’abomination tout ça est connu dès le dès le début du 19e siècle est dénoncé et et fouo se pose la question de savoir mais se dire mais au fond il a quand même une fonctionnalité alors pourquoi est-ce qu’on est-ce qu’on la garde et là il a cette tèse je sais pas si elle serait encore valable aujourd’hui d’ailleurs où il dit mais au fond il faut pas imaginer que la prison se soit fait pour réduire la délinquence elle est faite pour la produire mais pour produire une délinquence qui soit pas dangereuse politiquement je je je vous donne ça juste ça qui consiste à dire au fond la prison ça parce que on voit toujours les mêmes et cetera et puis s’aperçoit que au 19e siècle quand il s’agit de briser les grèves quand il s’agit par exemple de prendre ce qu’on appelait les jaunes on va chercher chercher des des prisonniers et cetera c’est des milieux de la délinquence et la délinquence c’est c’est un milieu profitable économiquement profitable économiquement et pas dangereux politiquement c’est c’est pas de l’opposition politique et la prison ça sert à le à le à le maintenir bon voilà alors je je passe je je je viens vraiment il me reste quatre allez je prends je prends 5 minutes de plus voilà pour les pour les années 80 fin des années 70 il y a quand même ce terme je pourrais y revenir si vous voulez qui parce qu’ il a en même temps une fabuleuse inventivité terminologique et il invente on va dire c’est pas le premier mais enfin il invente le terme de biopolitique et quand il a fallu comprendre ce qui nous arrivait au moment du euh bah oui au moment de l’épidémie de coronavirus voilà on a dit au fond on est en pleine biopolitique ouais parce que dans dans dans dans votre sous-titre il y avait l’idée l’actualité de fouko hein si vous voulez c’est vrai que tous les dispositifs de surveillance dès qu’on parle de ça B dit ah oui mais fouko déjà le panoptisme et cetera euh et puis aussi la biopolitique avec la la la la vaccination et cetera et cetera bon il faudrait aussi parler on pourra en revenir 78 c’est quand même on lui on aura voulu aussi hein c’est le moment où il va en Iran et en Iran il voilà il va faire ce qu’il appelle un reportage d’idée pour un journal italien et il assiste aux grandes manifestations contre le chat contre le le chat d’Iran contre un régime autoritaire et oui et il est impressionné par ces gens qui mettent leur vie en danger pour se débarrasser d’un régime qu’ils haïsent voilà on est en 78 19 l’ayat romini arrive et instaure son régime islamique et après on va dire AB ba fouo il a il a applaudi à ça il était bien content enfin ça on pourra revenir là-dessus mais ça a été c’est régulièrement une cible d’attaque contre fouco c’est celui qui a dit le pouvoir est partout c’est celui qui a dit que la prison ça il faudrait ouvrir les prisons ça sert à rien c’est celui voilà bon et là il aurait dit que ah oui l’ayat la Romé c’est absolument génial et cetera bon euh voilà je je passe peut-être ouais peut-être 10 petites minutes au ouais sur voilà on va on on va je vais laisser passer l’épisode chrétien je je je vais juste essayer de faire de de de faire planer là comme il est 20h58 une petite lumière grec en en évoquant les les derniers cours de fouco au Collège de France où il essae là aussi de penser autrement mais de penser autrement à la fois la la sexualité mais aussi le mais aussi le sujet mais aussi le le voilà ce ce qu’on appelle le le sujet alors c’est c’est très compliqué hein quand on dit le sujet alors dès qu’on est en philosophie on dit oui le sujet c’est le cogito c’est le fondement de la connaissance vraie pour que voilà si si 2 + 2 é= 4 et que je reconnais ça comme vérité il faut qu’il y ait une unité bon enfin tout ce que vous voulez et puis le sujet c’est aussi la volonté morale bon en tout cas ce que va ce que va essayer je je je je je vous donne des des des des fragments ce que va essayer de penser fouco il va être fasciné par tous ces ce que pierreado appellera des exercices spirituels ou ce que lui va appeler des techniques de soi qui constituaient quelque chose comme le comme le cœur vivant quand même de la sagesse grecque ce que j’essaie de dire par là c’est qu’on a on a quand même beaucoup dit que oui c’est quoi la philosophie c’est grand c’est des grands systèmes de connaissance et cetera vous avez Hegel pour penser la dialectique vous avez Spinoza pour penser la substance vous avez Kant pour penser le transcendental et cetera et on s’imagine assez facilement qu’au fond la philosophie c’est des grands systèmes compliqués complexe qui vous mène à des à des expériences de pensée fascinantes ou pas et cetera bon ce qui est vrai quand même ce qui ce qui est beaucoup vrai mais il existe peut-être aussi une une part de de ce qu’est la philosophie qui se joue qui se joue dans la manière dont précisément une question apparaît comme proprement philosophique et qui va être quelle forme vas-tu donner à ta vie à ton existence quelle forme d’accord ah je peux pas trop insister mais l’idée c’est de dire que cette question n’a rien à voir avec la question qui es-tu c’est pas de l’introspection au fond qui est-tu c’est c’est une question qui peut-être aux yeux d’un Grec est est complètement décalé mais enfin bon en revanche quelle forme vas-tu donner à son existence ça c’est quelque chose qu’il faut qu’il faut développer quel rapport à soi quel rapport à toi-même vas-tu développer je vais me donner un certain nombre de principes d’action par exemple moi moins me mettre en colère si je suis particulièrement colérique euh ne pas céder à des émotions inutiles lorsque j’ai une empathie hyper développée et cetera je me donne des principes de conduite et puis par exemple je pratique ce que les stoïciens vont appeler l’examen du soir ou le soir c’est pas de l’introspection mais je vais me dire mais après tout aujourd’hui dans la manière dont tu t’es comporté avec les autres et cetera est-ce que tu peux voir que tu as fait un certain nombre d’efforts et à ce moment-là si oui si non je me donne un exercice euh supplémentaire demain et cetera voyez et ça il va appeler ça il va reprendre le terme grec et puis met yahutou courasoui en latin et il va traduire ça par le souci le souci de soi souci-toi de toi-même mais qui veut absolument pas dire fais attention à ta petite personne alors là aussi je me souviens avoir regardé une intervention de Luc Ferry au Sénat sur le civisme dit oui puisque Michel foucot dit sur le souci de soi mais quelle bêtise ce narcissisme ce Maisie c’est absolument pas de ça dont il est question mais ce soucier de soi c’est c’est-à-dire avoir la capacité à retourner vers soi-même si vous voulez et essayer de comprendre si effectivement on a bien ou mal mis en forme sa liberté ça c’est quelque chose si vous voulez qu’il qu’il développe dans ce qu’il appelle oui les les techniques de soi techn to be you les techniques d’existence est-ce que voyez aujourd’hui on dirait c’est peu certaine manière ce qu’on appelle la sophrologie il y a beaucoup de choses qui sont qui sont là-dedans mais enfin il retrouve ça dans ses dans ces grandes écoles hellénistiques et romaines que sont l’épicurisme le stoïcisme al il av aussi les sceptiques les cyniques dont j’aurais pas le le temps de parler mais vous voyez c’est c’est c’est une manière très très différente de de construire la morale parce que le problème c’est pas le bien le mal non c’est c’est la manière dont on va dont on va construire un rapport à soi afin de de donner une certaine forme belle à son existence et une manière de dire attention attention n’allez pas imaginer que la beauté est la spécialité des BeauxArts et qu’il n’y a de la beauté que dans les peintures les sculptures la musique et cetera il existe un domaine de la beauté qui a été particulièrement investi par les Grecs et que nous avons perdu et qui est la beauté de l’existence c’est-à-dire mettre en forme son existence de telle manière et ben que on puisse produire un certain éclat un certain éclat esthétique il appelle ça l’esthétique de l’existence et qui et voilà et où il trouvait si vous vous voulez justement par rapport à ce qu’il voyait se développer parce que c’est le moment où il va aux États-Unis ça ça le fascine en même temps et voit le culte de soi californien et cetera et il trouve là presque quand même un autre euh un autre modèle voilà voilà alors ce que j’avais prévu en en conclusion je vous le donne comme ça en vrac c’est qu’au fond oui que ce que ce point sur lequel je voulais revenir c’est le rapport au le rapport aux lumières vous savez qu’aujourd’hui alors ce qui moi me blesse profondément moi j’ai pas d’autres mots pour dire ça quoi ça ça ça me blesse vous avez une tendance dans le débat actuel à considérer que toute une pensée française qui a été tout à fait décisive il y a eu un moment français de la Phil philosophie quand vous regardez l’histoire de la philosophie à chaque fois ça se ramasse sur quelques sur quelques décennies l’histoire de de l’idéalisme allemand c’est c’est quelques décennies vous avez Kant gel fish shelling olderlin et C après plus rien si vous prenez le rationalisme classique c’est aussi en quelques dizaines d’années des cartes Malbranche et cetera mais liit bon vous savez et il y a eu ce moment français avec avec fouo de leuse voilà des ridas bon et ce mouvement qui a été voilà je je veux dire maintenant on a un siècle pour essayer de de de de digérer ça est aujourd’hui taxé euh enfin on taxe la version américaine parce que c’est c’est compliqué ces gens-là ont été repris très très étudié aux États-Unis et cetera et en tout cas on on les présente comme des penseurs des antilumières des des antiuniversalistes des antirépublicains et cetera bon et ce que j’essaie de dire simplement ici c’est que je je crois qu’il y a deux versions des lumières il y avait eu un livre d’ailleurs de de Jonathan Israël qui s’appelle les lumières radicales où il montre que déjà à l’époque au 18e siècle il y avait il y avait deux versions des lumières quoi il y avait la version enfin il y avait deux versions et là il y a je trouve qu’aujourd’hui il y a deux version des lumières il y a effectivement la version qui consiste à dire que les Lumières c’est l’affirmation de la raison républicaine avec une série de valeurs attachées comme universalisme laïcité et cetera et ça ça fonctionne vraiment comme une espèce d’ensemble mais pourquoi pas hein pourquoi pas et puis après vous pouvez vous pouvez prendre des textes pour défendre ça tout à fait en tout cas qui disent que la leçon des lumières c’est l’universalisme la laïcité la République la raison et cetera il existe une deuxème manière de considérer les lumières comme moins l’affirmation de la raison d’une rationalité républicaine que comme l’affirmation de la liberté de penser et je reviens à l’énoncé même de de votre cycle et on en parlait juste avant avec Monsieur le Maire penser autrement ça suppose du courage ça suppose de l’audace cette deuxième version des lumières dont je vous parle qui a comme racine non pas l’affirmation d’une rationalité républicaine avec j’allais dire toutes les les catégories qu’on en déduit et cetera mais l’idée que il faut avoir le courage de penser et le courage de penser c’est toujours le courage de penser autrement de penser différemment ça ça demande du courage et ça si vous voulez c’est quand quand fouco en 83 reprend le petit texte de Kant qui s’appelle qu’est-ce que lumi qu’est-ce que les Lumières il dit au fond ce que dit Kant c’est que la leçon des lumières c’est le courage de la vérité arrêtez de penser que pour dire la vérité il vous faut de l’intelligence ou de la lucidité ou de la méthode il vous faut avant tout du courage et un certain courage et ça si vous voulez cette manière de dire que les Lumières c’est mettre en œuvre ce courage de penser contre quoi premièrement ça on est tous d’accord contre les préjugés les sup les obscurantismes on est d’accord là-dessus ça c’est un premier plan tout le monde est d’accord ensuite il y a un deuxième stade c’est aussi peut-être avoir le courage de penser contre la pensée dominante contre la doxa contre ce que tout le monde dit et que personne n’interroge al ça peut-être il y a un peu moins de monde qui qui qui qui sont là ensuite il y a un troisème stade si vous voulez qui est pensé contre mois la doxa mais contre les dogmes c’est-à-dire des vérités qu’on nous demande d’accepter au nom au nom de la science au nom de ceci mais qu’est-ce que j’en sais oui mais on a vérifié pour toi on a vérifié pour toi oui mais après tout non on a vérifié pour toi c’est c’est bon penseer contre ça et al là là il reste que plus reste presque plus personne et il y a ce dernier tour de VI et que que fait fouko qui est que le courage de penser autrement c’est aussi penser contre ses propres évidences à soi contre ses propres conviction pour autant qu’elle soit un peu trop ancienne contre ces évidences mais est-ce que c’est pas un peu usé jusqu’à quel point est-ce que mes convictions c’est pas des choses que je répète et cetera et là on retrouve j’allais dire mais ce qui est ce qui est au cœur au cœur de ce que j’ai appelé en au au début de notre enfin dialogue qui a été surtout un monologue jusque là mais je je vais arrêter le monologue la la la jeunesse de la pensée c’est que si vous voulez penser autrement au fond c’est comment on appelle ça quelque chose qui va de soi le l’inverse de l’oxyor c’est c’est c’est espèce de de de de la palissade d’équivalence penser c’est toujours penser autrement voyez s’il y a quelque chose comme une comme une force une dignité et et et une valeur de la pensée c’est précisément penser pour ne pas penser tout à fait la même chose et donc ce que à quoi je vous ai confié ou à quoi je vous ai convié pardon c’est à penser un peu ensemble autrement la folie la raison le sujet le pouvoir et cetera et cetera merci merci à vous pour votre patience je vais me permettre ça n’était pas du tout un ratage c’était plutôt un exploit d’avoir pu tenir dans dans un timing serré avec un sujet si euh si intéressant si important et effectivement on aurait pu continuer bien longtemps mais ça permet de laisser le temps euh à un certain nombre de questions si vous en avez et de et d’échange avec vous ça va vous êtes vous avez vous êtes vous en pouvez plus là oui oui n’hésitez pas c’est pas oui je ouis ouais le le micro peut-être pour que les autres l’homme contre ouais je me permets un parallèle est-ce que vous l’acceptez aujourd’hui en économie il y a la pensée libérale qui est dominante et il y a quelqu’un qui est la pensée non dominante qui pense autrement c’est picketti moi je fais parallèle est-ce que ce que vous croyez est-ce que vous croyez à ma comparaison ou est-ce qu’elle est ridicule non non ah non non mais toute façon j’allais dire rien n’est ridicule à partir du moment où c’est pas récité c’est tout vous posez des questions et c’est c’est c’est au contraire tout à fait et toujours bienvenu je pense qu’effectivement dans ce que un peu entre ce que j’ai appelé la la doxa et le dogme il y a cette idée de la pensée dominante et je pense que penser autrement c’est c’est alors vous vous vous vous m’entraînez dans une espèce de de drôle de terrain quand même pour la pour la philosophie qui consiste à dire qu’au fond euh comment pour dire que si vous voulez que la force de la critique c’est précisément s’attaquer à cette pensée dominante pour au moins deux raisons d’abord vous avez la raison qui serait la raison un peu facile qui serait la raison marxiste vous connaissez peut-être c’est dans L’Idéologie allemande que Marx a cette formule à la fois fameuse célèbre et tout à fait percutante qui consiste à dire que la pensée dominante est toujours la pensée de la classe dominante et que évidemment toute pensée dominante est la pensée de la classe dominante et qu’à partir de là oui la la la critique du du du du minoritaire c’est voilà ça c’est là mais après si vous voulez ce que j’essaie de faire valoir parce que je trouve que votre parallèle est est est est tout à fait juste ça consiste à dire que le propre de la pensée c’est justement de ne pas s’arrêter à un système de connaissance clos qui consiste à dire bah ça y est on a trouvé c’est comme ça et cetera bon c’est c’est c’est Confucius qui disait le sage n’a point d’idée et quand Confucius disait ça ça signifiait tout simplement parce qu’on a envie de lui dire sil a pas d’idée alors à quoi il sert ça consiste à dire le sage n’a point d’idée parce que la vraie sagesse c’est la capacité de passer d’une idée à une autre voyez c’est-à-dire que la vérité c’est un mouvement qui nous permet de passer d’un système de représentation deed gme des choses on se dit ça à autre chose mais la vérité c’est ce mouvement mais c’est pas quelque chose qui est établi et qui est dans un livre et qui est clos verrouillé voyez si on se fait j’allais dire des représentations trop trop figé de la vérité comme ce qui a été démontré c’est vrai que je vais pas vous dire que 2 + 2 é= 4 voilà je va pas vous dire que c’est pas une vérit bien sûr que c’est une vérité après vous avez la crise des mathématiques qui vous dit oui c’est une vérité sauf que tout ça repose sur un système de postulat qui au fond voilà qu’on pourrait interroger aussi quand quand quand je dis que par une ligne droite si je mets un point il ne passe qu’une qu’une parallèle et une seule oui ça dépend des espaces il y a des espaces où il en passera aucune et d’autres espaces où il en passera une infiniteé voyez c’est il y a des vérités les vérités physicos mathématiques ok ça existe c’est St mais ça repose sur des postulats qui voilà sont sont sont interrogeables donc le vrai sens de la vérité qu’explore en tout cas la philosophie c’est que la vérité c’est voilà c’est c’est cette inquiétude c’est cette inquiétude et si vous voulez et et cette capacité à se dire non c’est pas tout à fait a fait ça al vous allez me dire c’est absolument insupportable en même temps parce que ça on ve dire quoi c’est du scepticisme sauf que c’est pas du scepticisme ça signifie pas rien n’est vrai vous voyez le truc c’est ça la difficulté mais ça signifie que si vous ne gardez pas en tête cette espèce de de capacité à vous interroger à réinterroger et à et à vous dire que peut-être qu’on pourrait voir les choses autrement et ben à ce moment-là vous êtes dans la voilà dans dans dans dans des évidences établies et dès que c’est établi ça ça ça moisit quoi ça ça ça à moisit vite et la jeunesse de la pensée c’est cette capacité à à réinterroger et à se dire qu’on en a qu’on en a jamais fini mais j’allais dire heureusement quoi sans ça sans ça ça voudrait dire que la vérité c’est confortable et que c’est la et que c’est la sécurité que ça permet de se reposer et cetera non non non c’est c’est c’est c’est un mouvement et je crois que que fouco illustre particulièrement en tout cas ce ce mouvement et cette capacité à pouvoir non seulement encore une fois penser d’ notre manière par rapport aux pensées dominantes pour reprendre l’exemple que vous donné de de picketti qui par exemple dans son ses derniers ouvrages dit Bti il y a un truc qui s’appelle le propriétarisme faudrait quand même interroger ça qu’est-ce que c’est que bah ouais ce ce ce ce terme il l’existentialisme le propriétarif c’est quoi c’est quoi l’idée que finalement s’approprier ça veut dire faire quelque chose qui qui soit notre propriété donc exclusive privative et cetera pourtant saapproprié c’est aussi voilà c’est c’est c’est aussi s’approprier un espace un espace propre et cetera faire des choses appropriées c’est c’est il y a pas de propriété voyez c’est c’est quand quand Marx se dit dans les manuscrits 44 notre drame c’est que nous ne savons plus quand nous nous approprions les chose c’est seulement pour en faire de la propriété voilà il dit quelque chose on dit enfin ça veut dire quoi bien sûr c’est évident oui non sauf que non c’est pas tout à fait évident il y a y a il y a d’autres choses et cetera donc oui j’ai je suis long hein dans mes réponses mais bon voilà d’autres oui oui une autre question merci beaucoup moi j’avais une question à vous poser mais qui est pas du tout pour lancer un débat qui n’a pas lieu qui n’a pas lieu ce soir du tout mais je suis médecin en cancérologie et dans un hôpital parisien et je fais du vélo et ce matin j’ai vu une affiche de la Mairie de Paris qui écrivait choisir sa mort dans la dignité est un droit fondamental ouais et ça vrai que ça me fait un peu réagir moi ça m’a beaucoup ému de lire ça parce que justement je trouvais que c’était un peu le pouvoir qui impose un savoir à gros coup et moi ça m’a beaucoup ému et je voulais justement interroger un peu la réflexion que vous aviez sur savoir pouvoir parce que là c’est plutôt pouvoir savoir bien sûr bien sûr euh je alors je je je pense on va faire des fictions si si je commence en en disant fouo aurait dit que oui je suis dans la pleine fiction mais enfin ça ça ça m’y invite ou j’aurais dit que par rapport à ce que j’ai pu lire euh qu’au fond les ce qui est très frappant dans les réflexions que fouco qui a qui a à la mort un rapport d’ailleurs tout à fait particulier avec des des intensités particulières parce que c’est c’est quelqu’un qui a été quand même hanté par euh l’hypothèse la possibilité ou même la tentation du suicide hein euh qui était quand même attiré par ce qu’on appelle des expériences limites voilà que ce soit au niveau des euh la drogue des prises de drogue enfin qui avait comme ça un rapport vraiment avec la limite et et et avec la mort et au fond quand il découvre chez les Grecs c’est une autre manière de de vous répondre vous allez voir les les arts de vivre il découvrent qu’en même temps la question fondamentale que se posaient les anciens c’est comment mourir qui est une question qu’onarrive plus à se posé parce que euh si vous voulez notre système de représentation notre culture a fait de la mort j’allais dire la limite externe de nos existences vous voyez ce que je dis quand je dis le bord externe c’est c’est pas le le bord interne c’est le le fait d’être mort voilà c’est nous appartient plus et et et faut dit il existe des arts de mourir et au fond une des grandes si vous voulez une des grandes interrogations dont il dit que ce serait bien après tout de laancer ce serait de poser la question mais au fond comment est-ce que tu voudrais mourir quelle forme veux-tu donner à ta mort et ça si vous voulez ça suppose d’abord aussi un décrochage par rapport à la médecine c’est-à-dire je ne vais pas si vous voulez laisser au médecin le plein pouvoir de comment dire de me faire survivre à moi-même si ma décision est de donner une certaine une certaine forme à ma mort mais vous voyez en même temps que dans ce que je dis c’est à la fois une réponse et un début de de critique à ce slogan au sens ou pour fouco c’est pas le problème du droit voyez c’est c’est-à-dire c’est pas le problème du droit qui doit être garanti à l’état c’est un problème profondément personnel et dans lequel l’État n’a pas forcément à à intervenir et c’est là qu’on retrouverait ce terme après tout l’idée que l’État va comment dire prendre un certain nombre de de de d’initiatives sur la manière dont on doit mourir c’est la c’est de la biopolitique pour lui c’est des biopolitique donc il faut il faudrait multiplier les arts de mourir bien sûr mais que ces arts de mourir ne soit pas voilà il y a a il y a pas besoin de garantie juridique étatique et cetera bon c’est je sais pas si c’est une bonne réponse mais en tout cas voyez le le le l’idée l’idée ce serait de ça c’est assez fouco est fasciné par tous ces passages de l’Iliade par exemple ou la ou le le le héros grec son vrai problème c’est quand même comment est-ce que je vais mourir parce que le moment de la mort n’est pas un moment pour les ancien de basculement dans le néant et après c’est fini et cetera mais c’est c’est la production d’une image d’une image qui doit servir d’exemple qui doit qui qui qui doit avoir un certain éclat et cetera c’est un art voilà c’est c’est c’est c’est c’est un art et donc quand quand achil reçoit une une flèche dans le dos et qui se dit ou là là mais si j’y passe c’est vraiment ignob je veux pas mourir comme ça je suis quand même pas arrivé jusque là pour mourir avec une flèche plantée dans le dos voilà le problème c’est ça c’est pas est-ce que je vais mourir c’est pas comme ça voyez pas comme ça c’est-à-dire l’idée du l’Idée du Beau mourir qui a été qui a été récupéré après si vous voulez l’État va récupérer ça dans le bien mourir c’est mourir pour sa patrie et cetera mais ID que que le que configurer sa mort puisse être une tâche éthique et et nous occuper bah je trouve que pour être pas vulgaire mais ça a de la gueule quoi voilà ça ça ça ça ça a de la gueule et c’est vrai que il faudrait c’est c’est voilà qui qui qui qui qu’il existe en tout cas des des arts de mourir et justement la la dignité sans doute sans doute en fait partie ouis ouis ouais il il y a des mises en scène enfin vous prenez et ça ça a traversé la philosophie c’est c’est c’est le fait don de Platon c’est Socrate c’est Socrate qui qui avec des phrases un peu alambiqué qui sonnent comme des mystères va sacrifier un coq à esculap le dieu de la médecine il va mourir qu’est-ce que ça veut dire sacrifier avant de mourir je vais sacrifier enfin voilà des des choses comme ça la la la mise en scène aussi de de de cénnec et cetera quoi vous voyez c’est c’est voilà c’est vous avez dit tout à l’heure penser ça signifie évidemment penser autrement ça me faisait euh penser justement à quelque chose qu’on a évoqué la semaine dernière on a eu plusieurs conférences et autour de l’intelligence artificielle et on parlait de la question de la traduction ou et en se disant que finalement traduire par définition on va retraduire et puis on va traduire encore et encore c’est l’image que ça m’évoquait quand vous disiez tout à l’heure penser ça veut dire automatiquement évidemment penser autrement et et de cette manière-là en tout cas on termine jamais et c’est jamais bouclé ficelé quelque part dans un livre voilà c’est ça ouais ouais ouais c’est vraiment l’idée que c’est c’est que ce soit pas ficelé c’est c’est de pas dire bah tu vois la vérité elle est elle est là si si ça t’intéresse tu peux lire elle est là c’est c’est là-dedans c’est d’ailleurs pour ça que Platon par exemple a eu cette parole en disant vous savez le livre que j’ai écrit tout ça c’est c’est c’est bullshit c’est dire que vraiment mon enseignement ça a été ça a été à l’oral c’est c’est c’est c’est là c’est c’est dire que que pour Platon et et fouo entend ça c’est c’est que ce qu’on est en train de faire là il y a y a il y a plus de vérité dans cette espèce de mouvement par lequel j’essaie de dire des choses vous tentez de vous les approprié et il y a comme ça si vous voulez dans ce dans ce même si ça peut apparaître un peu statique et cetera mais dans ce mouvement entre la parole et une écoute présentielle il y a y a il y a plus de vérité que dans ce que va générer justement un système d’intelligence artificielle qui sont qui je trouve pose un défi formidable comment s’appelle ce ce système là qui génère les textes c’est je oui Jack GPT moi ce que j’ai alors j’ai essayé comme peut-être certains d’entre vous je sais pas si vous l’avez essayé c’est c’est bluffant quand même on peut pas dire autrement c’est tout à fait bluffant et moi je me suis aperçu à la fois à ma grande joie et à mon grand désespoir que ce que me sortait chat GPT c’est la copie parfaite de l’étudiant de Science Po quoi circopond c’est peut-être un peu ça le système de l’éducation aussi ce qu’on appelle les bons élèves c’est ceux qui sont parce que qu’est-ce que fait chat GPT il mélange il restiue il récite alors j’ai mais en revanche pour pour penser autrement c’est c’estd que que moi je je travaillais à ce moment-là je l’ai pas encore sorti sur un sur sur un livre sur sur le consentement qu’est-ce que c’est que consentir donc j’ai dit tadjpt fais-moi je sais pas de de chapitres sur le consentement c’est bien sauf que sauf que c’est que évidemment parce que ça fonctionne comme ça c’est du recracher c’est du il y a tout sauf de l’invention parce que ça n’existe pas il peut pas inventer c’est de la c’est de la mise en forme c’est de la composition alors c’est extraordinaire parce qu’en même temps c’est ce qu’on demande à nos élèves de faire c’est ce qu’on reconnaît on leur dit que c’est bah oui c’est c’est c’est vrai et et au fond là où on s’aperçoit parce que nous on est obligé de se poser la question maintenant d’où ça sort et cetera parce qu’on s’aperç soit que c’est pas tatpt c’est que il y a il a il y a des hésitations précieuses il y a des imperfections géniales il y a des voilà c’est c’est tout ce qui est pas tout ce qui est pas rodé quoi tout ce qui est pas rodé c’est ce qui est pas ce qui est pas réciter le le le contraire le contraire de penser c’est réciter dès qu’on est dans les éléments de langage dans tout il y a pas de pensée quoi je vais vous proposer de poursuivre nos échanges autour de la séance de dédicace avec vous autour d’un verre de l’amitié dont on a l’habitude dans ce cadre des entretiens d’ici vous remercie à nouveau pour toute l’année passée ensemble avec les entretiens d’ici rendez-vous monsieur le maire l’a dit le 13 juin pour la programmation et la présentation de la programmation culturelle merci pour votre fidélité monsieur maire merci pour votre soutien merci pour votre intervention merci à tousci Non Merci à VOUS ouais bon je me suis même pas servi de l’eau

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