Cycle “La comédie musicale américaine” — S02E06

    Charlotte Garson présente au Centre des arts d’Enghien un cycle sur “La comédie musicale américaine”, à travers quelques-unes de ses plus grandes réussites.

    En mars 2018 : “Les Demoiselles de Rochefort” (Jacques Demy, 1967).

    Voici l’enregistrement intégral de sa présentation.

    Charlotte Garson est rédactrice en chef adjointe des Cahiers du cinéma, également critique cinéma à la Revue Etudes et sur France Culture.

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    vous écoutez un podcast cinéma du Centre des arts dans gainlesbains je le film est assez souvent montré il est il est bien présent dans dans les salles et très présent aussi en DVD et cetera mais je suis contente de le montrer par exemple un soir parce que c’est devenu un film de matinée et aussi de le montrer dans le cadre de ce cycle qui est consacré vous l’aurez noté à la comédie musicale hollywoodienne américaine et donc de le montrer en en regard de ces de de ces films que certains d’entre vous sont venus voir ou revoir et notamment ceux avec Jean Kelly puisque vous aurez remarqué qu’on a un peu mis l’accent dans notre programmation sur la présence de Jean Kelly euh demi est vraiment nourri de ce cinéma américain qu’il a qu’il a vu notamment quand il est monté bon il nantait vous le savez il est monté à Paris et il allé voir des films avec les gens des caher du cinéma d’ailleurs euh et donc notamment après guerre le voilà tous tous ces tous ces films américains et notamment des comédies musicales donc il est vraiment nourri de ce cinéma-là euh de tous les films qu’on des films qu’on a vu ces dernières ces derniers mois ici euh donc il il il il pense aussi à ça il pense il pense à l’Amérique et pourtant euh les Demoiselles de Rochefort et c’est dans le titre sont très très ancré bien sûr dans la France dans la francité dans la dans la province donc euh on on examinera un petit peu ça aussi ensemble et ça me semble un très bon une une proposition très originale de disons de de mise en image et en musique puisque la musique de Michel ler a une part énorme dans le film on pourrait dire que le grand est quasiment co-auteur du film je rappelle que Jacques demi écrit aussi les paroles des chansons hein et c’est d’ailleurs elles existent maintenant ces chansons de demi en en livre c’est c’est quelqu’un qui a un talent particulier pour l’écriture des chansons et tout cela fait que c’est une sorte d’oven dans le paysage français parce que vous avez vu si vous êtes venu voir les autres films américains ça demande une comédie musicale un un sens de la division du travail un profession un hyper professionnalisme une un degré de perfection dans chacun des domaines que ce soit le décor le costume la musique et cetera et il faut avouer que en France c’était pas tout à fait la tradition d’avoir cela euh cela dit il faut peut-être rappeler tout de même que la musique et la chanson dans le cinéma français c’est présent dès le début du cinéma parlant chez René clerirec par exemple sous les toit de Paris qui souffre sur une longue séquence avec un chanteur de rue qui vend des vous savez là ce qu’on les partitions qu’on vendait à l’époque donc il y a aussi une tradition de la présence des chansons dans le cinéma français mais voilà c’est ce c’est cette rencontre extraordinaire entre une tradition française et le cinéma américain que je vous propose ce soir j’espère que ceux qui auront l’envie et le temps pourront rester et je pense aussi qu’il y a des gens ici qui connaissent le film par cœur donc qui pourront aussi intervenir et voilà je m’en réjouis d’avance bon film c’est vrai qu’on a pas on n pas prévenu que le film était long comme beaucoup de comédies musicales [Musique] je vous dis je vous dis deux choses que je voulais vous dire et puis après vous vous vous fait un un ping-pong d’abord le fait que cette cette sorte d’explosion de de musique de de joie de danse et on va y revenir et de couleur est né quand même d’une d’une frustration c’est-à-dire le premier long-métrage de Jacques demi Lola qui aurait dû être une comédie musicale donc il est né d’une envie de comédie musicale très forte Lola 19 60 là on est en 67 et donc n’ayant pas les moyens de faire une comédie musicale à ses à ses débuts il a dû tourner Lola avec anukemé que vous connaissez peut-être vous connaissez peut-être ce film c’est un film dans lequel anuk kemé joue une danseuse de cabaret donc il y a il y a déjà ça ça frémie de cette cette musicalité cette danse là mais en fait elle danse très peu il y a une chanson qui est une chanson qui a été ajoutée un petit peu enfin par après en post-production qui est déjà signé Michel le grand mais voilà il y a il y a un côté très post synchronisé dans l’Ola et puis c’est un film en noir et blanc donc il y a une double frustration et au niveau de la musique ça n’est pas une comédie musicale et au niveau de la couleur et et donc il faudra les parapluis de cherbour pour aller alors c’est une autre étape les parapluis de cherbour qui est une étape où tout le dialogue est chanté pour ceux qui l’ont pas vu c’est étonnant c’est un exemple d’opéra si vous voulez mais d’opéra populaire le le le but était que justement enfin c’est la remarque est née du fait que dans l’opéra lyrique on ne comprend pas ce qu’on ce que souvent on nentend pas bien ce qui est dit et les paraplues cherbour on comprend tout et c’est chanté disons de manière non lyrique mais tous les dialogues sont chantés donc c’est un type particulier ça n’est pas à proprement parler une comédie musicale donc finalement les parapluis de cherbour Jacques demi a pu accéder à son désir de vraie comédie musical inspiré par les comédies à l’américaine parce qu’il a eu les moyens financier grâce au succès des parapluis de Cherbourg vous voyez que on revient à cette idée hollywoodienne que pour réussir enfin moi je trouve que c’est une réussite vous pourrez en discuter après il faut quand même un certain je disais un professionnalisme mais aussi des moyens financiers importants ce qui est un petit peu anuancé dans le sens où alors moi j’ai jamais la mémoire des chiffres mais la somme n’est pas extraordinaire ça reste un budget français mais c’est un gros budget tout de même euh mais il y a une vraie ambition qui se voit bien sûr euh ça va de des mouvements de caméra euh jacqu demi est extrêmement Friant de de de d’une caméra qui soit mobile hein à la fois mobile à terre j’allais dire mobile enfin au niveau des personnages par exemple la fin dans la boutique on voit bien enfin c’est c’est la caméra danse et et ça c’est aussi l’héritage de Jean Kelly qui avait cette pensée de où placer la caméra et comment la caméra suit le le danseur et puis donc une ambition comme ça formelle ample qui est rare dans le cinéma français une ambition bien sûr à tous les niveaux mais principalement à ce qui est fait du décor naturel c’est donc pas un film en studio on le voit bien et ce choix de la ville de Rochefort ça devait être hier au départ enfin il a choisi il a cherché différentes villes et puis cette idée d’une ville de garnison c’était intéressant parce qu’il y avait justement ce quadrillage aussi architectural et cette grande place centrale avec ce damier et ce côté un peu non pas gris mais disons une couleur un peu neutre rose rose gris pour pouvoir ensuite placer des des couleurs dessus et puis a fait vous savez peut-être repeindre la plupart des façades de cette place en blanc enfin il y a tout un il y a toute une modification du décor naturel ça aussi c’est c’est assez extraordinaire cette cette cette hybridité finalement entre l’aspect extrêmement artificiel du film on va sans doute y revenir parce que certains sont peut-être rebutés par cette par ce sens de l’artifice donc cette grande stylisation et en même temps un ancrage provincial local et dans le décor tout à fait réel et il me semble que c’est l’une des grandes forces du film que cet alliage un peu bizarre mais au fond qui correspond c’est pour ça que on le montre dans ce cycle à un aboutissement de l’idée de de la comédie musicale j’allais dire aussi américaine c’est-à-dire que si vous vous souvenez on a commencé ce programme avec Busby Berkley des des danseuses qui étaient toujours sous la forme du collectif dont le corps était très présent très érotisé mais qui étaient toujours des groupes des petits des petits bons hommes des des formes géométriques qui étaient extraordinairement filmé de très très haut et cetera ça on le voit un tout petit peu dans le générique de début vous vous souvenez quand tout à coup la caméra épouse la machine de du tablierier on appelle ça le le tablier du pont transborder et qu’on voit les petits danseurs tout petits les points blancs ça appelle un petit peu buzby Berkley et puis dans l’évolution de la comédie musicale on est passé disons ensuite à fredaster à une sorte de de côté beaucoup plus beaucoup plus personnel enfin autour beaucoup plus individuel mais dans un espace qui était encore un espace scénique un espace théâtral avec des limites avec aussi quelque chose d’assez formel dans la tenue et puis alors c’est pas une évolution au sens où on irait de mieux en mieux hein c’est c’est une évolution de de la forme comédie musicale et évidemment c’est à gros trait mais ensuite on pourrait dire que Jean Kelly sans s’opposer du tout à Fred Aster va quand même libérer le danseur dans le sens de d’une énergie qui sort du cadre et les décors des films qu’on a qu’on a vu des années 40 50 sortent beaucoup dans la rue alors soit à New York avec un jour à New York il y a des allusions ici avec les marins hein chez chez demi soit beauix ensuite sur New York on a un petit peu vu des extraits de ces films où il s’agissait soit d’aller directement effectivement dans la ville de or soit si on pouvait pas en tout cas de faire des décors beaucoup de décors de rue de décor d’extérieur donc le le danseur voilà mis dans un décor plutôt extérieur et l’énergie qui est aussi libérée et qui qui casse cette idée de scène de d’espace scénique ça déborde beaucoup Chantons sous la pluie c’est tout c’est tout en même temps c’est à la fois le spectacle et à la fois voilà donc il y a il y a cette cette progression entre entre guillemets en tout cas cette évolution là qui est complètement assimilée c’est ça qui est étonnant par Jacques demi et en même temps qui ne à mon avis qui ne singe pas le cinéma américain c’est qu’ sait très bien qui il est où il est à Rochefort et il s’encre dans cette dans ce côté français il compris dans son goût pour la langue pour les calambours pour les rimes pour les les les rimes un peu un peu chip et et ça c’est quelque chose qu’il revendique aussi et y compris aussi pour cette articulation entre une forme de lyisme tout à fait assumée ce qui peut lui faire courir le risque du ridicule aux yeux de certains mais en tout cas c’est ce qu’il c’est ce qu’il recherche et en même temps tout à coup des troué de trivialité de de vulgarité par exemple dans l’histoire avec les les robes tu n’as pas peur qu’on fasse un peu tout à coup on se quand on entend ça pour la première fois on se dit mais qu’estce il y a le petit garçon à côté et cetera voilà c’est des des des espèces de d’acro comme ça dans la langue qui font partie de son de son travail qui me semble vraiment singulier de cette cet étrange alliage et puis l’alliage et là aussi ça peut coincer pour certains spectateurs c’est aussi celui du très grand professionnalisme hérité de la comédie américaine et de l’amateurisme j’allais dire de l’amateurisme français exagè en rien c’est ce serait méchant mais en tout cas d’une forme d’amateurisme à la fois subi et à la fois je pense assumé aussi amateurisme dans le sens où subit parce que vous savez très bien que les acteurs français ne sont pas formés n’ont pas cette triple formation qui peut y avoir dans la comédie musicale et la tradition scénique puis à à l’écran aux États-Unis et dans le monde anglosaxon en tout cas à savoir chanter jouer la comédie et danser du coup que faire et ça s’en ressent un peu dans le film bon on voit très bien que que les les deux acteurs américains ont un problème de playback parce que ils ne comprennent pas la la langue enfin ils ne parlent pas le français donc ils sont obligés de faire tout un playback appris par coaching c’est très c’est très très difficile et on le voit on voit surtout Grover Dale celui qui joue Bill qui est quand même un peu comme ça en train de mâcher mais bon il fait beaucoup d’effort mais c’est voilà par exemple ça ça se vois et c’est quand même intégré dans le film digéré je dirais par l’ensemble de du film et puis même finalement la raidur je trouve de Catherine denuve qui joue une professeur de danse mais qui n’a pas du tout de formation de danseuse alors que sa sœur oui Catherine Dorleac qui joue la la musicienne on voit bien à la fin dans le dans le pas de deux avec avec Jean Kelly est quand même beaucoup plus à l’aise physiquement donc voilà il y a il y a cette FA d’intégrer dans la comédie musicale des gens qui ne sont pas à strictement parler des gens de la comédie musicale que ce soit la troupe de danseurs anglaise un chorégraphe irlandais et puis bien sûr cette cette incroyable invitation à l’Amérique alors sous deux formes enfin en tout cas qui qui sont frappante évidemment celle qui qui est la plus la plus émouvante c’est celle de de de Jean Kelly et ce ce surgissement alors des années après son son âge d’or hein on voit bien qu’il est plus il est plus tout jeune il doit avoir 55 ans à peu près euh et ce surgissement là bon il est indiqué au générique moi la première fois que j’ai vu le film ça commence à dater mais je j’avais pas vu avec la participation de Jean Kelly je peux vous dire que quand j’ai vu qu’il était là c’est quelque chose de d’extraordinaire et et on sent que cette invitation là elle est importante c’est important que soit dans la rue que tout à coup cette rencontre avec Hollywood se se fasse il y a quelque chose de de natif enfin il apporte il apporte beaucoup de choses il apporte d’ailleurs sa propre chorégraphie c’est lui qui qui fait ses chorégraphies quand quand il danse donc c’est pas le même chorégraphe que Norman man le chorégraphe irlandais qui s’inspire on voit bien du style de Jérome Robbins voilà c’est pas c’est pas le même c’est pas la même le même type de chorégraphie il il il se cite on pourrait dire Jean Kelly vous vous souvenez le le moment avec les enfants si vous êtes venu voir un Américain à Paris vous avez reconnu le enfin des échos du numéro I got rythm qui était déjà ce cette interaction avec des enfants était déjà dans un un autre film dont j’ai oublié le titre français qui s’appelle living in a big way et je pense pas que je l’avais je vous avais montré un extrait mais qui est en noir et blanc qui est pas très intéressant comme comédie musicale mais avec Jean Kelly et avec déjà des enfants euh voilà il y a il y a il y a cette cette ce regard sur l’Amérique et puis l’autre présence de la comédie musicale hollywoodienne elle est cette fois plus récente c’est celle de West Side Story puisque Jacques Demy a a vu West Side Story donc c’est un film de 60 61 j’ai toujours un problème de date il a fait un grand voyage son premier voyage aux États-Unis en 65 donc et puis c’est là qu’il qu’il se lance alors j’avais il y a longtemps consulté des archives de Demi et j’avais vu qu’il avait en fait fait vraiment un une sorte de tableau synoptique de W Story il a il a vraiment étudié la structure du film donc on voit c’est c’est quelque chose qui c’est pas juste il a aimé wesi Story et voilà il a mais en tout cas l’une des traces qui reste de wesi story euh outre cette étude de la structure dramatique du film des numéros à quel moment on chante on danse et cetera c’est évidemment la présence de George shakiris donc qui joue le Forin qui joue Étienne euh c’est pour ça que je vous ai apporter un petit extrait pas très long du tout de W story vous le connaissez peut-être mais où on voit on peut on peut le lancer ouais on voit George shakiris danser voilà juste pour he c’est c’est vraiment pas long c’est une bon euh je on va venir plus au film au demoiselle mais je voulais quand même vous montrer geor Chakiris quelques années auparavant et c’est évidemment ce qui a donné l’idée à demi de le de le faire venir dans dans le film ce qui est intéressant dans Les Demoiselles de Rochefort c’est que si on pense à qui chante qui danse qui fait les deux et cetera c’est que quand même j’ai remarqué que les les personnages il y a que les personnages qui font un métier artistique dans le film enfin en lien avec le le spectacle qui euh qui chante et danse aussi et les autres euh ne dansent pas attz essayez de me contredire si vous voyez ce que euh et les autres ne dansent pas mais ils ont un rapport ceux qui ne dansent pas euh ont un rapport à la parole qui est qui est encore plus aiguisé et d’ailleurs vous vous l’avez vu à la fin bien sûr je l’ai pas précisé mais pour ceux qui connaissaient pas le film vous vous je sais pas si ça se sent tout de suite c’est évidemment c’est des chanteurs qui qui chantent comment dire les comédiens n’ont pas leur voix aucun sauf Daniel darieux euh et et c’est pas rien parce que c’est quelque chose de très euh je ve dire c’est un film assez long ça demande une une minutie dans le playback alors avec l’exception des des Américains c’est pas forcément très réussi mais les autres c’est extrêmement bien fait et surtout ça demande un casting vocal assez extraordinaire notamment pour correspondre au timbr alors par exemple à la voix de Michel picoli ou bien au contraste vocal entre les deux sœurs euh qui qui est un contraste effectif dans les voix entre Françoise Dorleac et sa sœur Catherine de neuf qui sont pas jumelles hein mais qui sont sœurs et avec des voix très très très très distinctes voilà donc il y a euh le travail y compris le travail des actrices enfin des acteurs avec les chanteurs pour que vraiment il se ils se disent à quel de de quelle façon il prononcent les mots comment quand est-ce qu’il respire il y a une question de de souffle et cetera donc c’est assez euh c’est assez minutieux sur ce sur ce travail de comment fabriquer cette comédie musicale de telle manière à ce qu’elle soit euh à la fois une vraie comédie musicale et à la fois singulière euh dans le côté français alors alors je vous laisse maintenant un petit peu parler s’il vous plaît oui attendez je vais vous passer le le micro ah oui il faut prendre le micro bonsoir moi je voulais juste parler de Jane Kali j’étais stupéfait de son apparition on a l’impression que quand il danse il sculpte l’espace et je me suis dit en quoi il est différent des autres et comment il danse et ça me trottait dans la tête et je crois qu’il danse lentement et quand j’ai vu le les Américains dansé ils ont un autre rapport au temps c’est comme si retenait c’est comme s retenait ses mouvements pardon c’est comme s’il retenait ses mouvements et ça m’a vraiment ému parce que je trouvais ça il sculpte l’espace qui sculpte le temps il a vraiment une autre façon de danser une autre façon d’être oui c’est c’est c’est très beau ce que vous dites on pourrait dire bon il y a une différence d’âge c’est l’un des éléments il y a quand même une différence d’âge entre entre les autres danseurs et lui il y a une différence d’époque de comédie musicale aussi dans c’est effectivement un rapport à la chorégraphie c’est pas le même pas chorégraphique P ça avant de voir le West story je pense aussi ça je trouve qu’ c’est exactement la même chose quand on les voit danser c’est comme s’il ne se lâchait pas totalement dans le mouvement il y a un rapport au mouvement et dans le film je sais pas s’il y a des gens qui étaient là dans qui ont vu la ronde la semaine dernière à un moment dans l’art il parle de la frénésie et et l’organisation et là justement on a l’impression qu’on est plus dans la frénésie mais qu’on est déjà dans l’organisation c’est-à-dire dans dans le rapport à à à pas se lâcher totalement à à être un peu dans une retenue matrisé h euh oui oui alors c’est intéressant que vous parliez de la ronde de Max ofuls parce que Max ofuls c’est l’un des grands grands enfin c’est c’est peut-être le cinéaste préféré on peut dire de de Jacques demi je ne savais pas et c’est pour ça qu’il a qu’il a demandé à à Daniel darieux de jouer le rôle d’ivon la la mère des jumelles parce que il a adoré dans sa jeunesse les films justement de maxofuls notamment madame de aussi euh donc des mélodrames avec des mouvements de caméra extraordinaires lui aussi adore les mouvements de caméra par la suite donc il y a vraiment une filiation entre d’abord le goût pour le mélodrame le l’actrice fétiche de de Max ofuls en tout cas française Daniel darieux et puis voilà le la façon aussi de sculter vous dites il sculpte l’espace il y a aussi une façon de sculpter l’espace avec la caméra et qui est très forte dans les demoiselles il y a énormément de mouvements de caméra je vous rappelle le une fois que les qu’ils eurent passé le pont après le générique l’arrivée dans dans dans la salle quand il commence à planter les fanons et cetera le mouvement de caméra est assez virtueuse qui guidé par la musique du cours de la musique de piano qui s qui qui s’échappe de la fenêtre la musique du cours de danse et la caméra monte ensuite de la place où sont en train de de travailler les forins à euh rentrre dans le dans le au cours de danse donc c’est c’est vraiment aussi des chorégraphies de caméra euh mais voilà je je m’éloigne un petit peu de ce que vous disiez mais euh effectivement mais vous avez raison cette cette cette tension disons créée par euh la retenue euh versus le l’explosion et le débordement elle est au cœur euh du film elle est au cœur de sa forme elle est aussi au cœur de son alliage entre comédie et mélodrame entre légèreté et disons le tragique de toutes ces situations euh qui qui sont qui est quand même très très présent et Jen Kelly dans cette dans cette scène d’ailleurs c’est sur son visage qu’il est expressif c’est pas dans pas dans les mouvements de son corps mais c’est il a vraiment une beauté sur son visage et et il donne vraiment et là il est à l’unisson de ce que à mon avis a demandé Domi euh sur l’extériorité mais là sur son visage oui mais comme on a vu dans ce programme euh pas mal de films avec Jean Kelly du coup on a quand même aussi vu une énergie qui qui devient différente avec l’âge c’est pas pour à chaque fois ramener à la question de l’âge mais quand même c’est important parce que on l’a vu assez récemment là nous ici dans des rôles où il y avait une énergie très physique beaucoup plus un impact si vous voulez et une rapidité plus grande donc il y a aussi cette question là donc le faire revenir à l’âge qu’il a c’est effectivement lui donner cet espace-temps qui est le sien et cette question de la temporalité elle est elle est très importante dans le film parce que le film ménage justement ce rapport au temps par exemple dans les chansons dans la la chanson jumelle hein puisque tout le film est structuré sur cette idée très simple mais assez géniale que les gens qui sont destiné à finir en couple enfin les les âes sœurs on pourrait dire on partage les chansons sans savoir donc la la chanson de Simon et divon par exemple ce sont des chansons de flashback donc la la temporalité elle est là c’est il y a pas un flashback dans le film mais dans la chanson et Yvon et Simon racontent quelque chose de leur passé par exemple il y a des façons comme ça de ramener le temps de même que beaucoup des chansons sont des chansons de projection dans le futur c’estàdire je il il existe je ne l’ai pas encore rencontré mais il existe et cetera donc ce feuilleté temporel il est il est vraiment important dans dans le film par de feuilleté temporel mais quand cette fameuse chanson nous sommes des sœurs jumelles c’est en début de film je pensais ça serait pas tout de suite et le fait qu’il ait cette empreinte très forte parce qu’il savait que ça ser ça serait vraiment la chanson phare du film ça ça on l’a vu OK et après tout le reste est un peu une empreinte de ce moment-là ah oui ça c’est c’est intéressant parce que c’est vraiment aussi la virtuosité du film c’est la variété c’est pour ça que je pense qu’il est un point d’aboutissement de la comédie musicale américaine c’est la variété avec laquelle les chansons sont amenées c’est-à-dire que Jacques demi réfléch la la question centrale à laquelle on réfléchit etcor et surtout Minelli et d’autres et même Fred Aster à savoir comment on passe du dialogue au numéro au numéro danser chané je vous avais dit qu’au début de la comédie musicale c’est simple c’est l’histoire de gens qui font un spectacle bon ben voilà c’est carré donc ça c’est un petit peu présent le backstage musical puisque il y a cette histoire de la carmè et du numéro du grand chabavanet et cetera mais c’est une c’est un tout petit morceau du du film le reste du temps se pose la question qui est la grande question de la comédie musicale classique de comment on va tout à coup faire accepter à nous spectateurs que les gens se mettent à à à chanter à rêver tout haut en chantant en dansant et cetera et bien sûr que c’est une convention et en 67 on l’accepte presque plus on pourrait dire je dire on l’accepte depuis longtemps on l’accepte déjà peut-être presque plus mais Jacques demi il se l’a repose j’allais dire à chaque numéro et c’est ça qui est génial c’est-à-dire que il y a des numéros où c’est un glissement et je vous dès le début vous dites qu’il a le numéro des jumelles arrive tôt mais ce qui arrive avant c’est le générique de début où vous vous souvenez il s’agit d’un geste extrêmement quotidien s’étirer allumer une cigarette et en fait ce geste se transforme en danse donc c’est exactement comment on passe de l’un à l’autre bah c’est simple c’est des danseurs ils sortent ils s’étirent et ça devient un balai c’est c’est c’est d’une simplicité mais c’est un mode de passage au numéro danser il y en a d’autres le le deuxième mode on pourrait dire c’est le surgissement donc soit le volte face dans le numéro des jumelles elles sont en train de parler et tout à coup elle se retourne et c’est le numéro des jumelles soit le surgissement avec Jean Kelly qui tout à coup amène toute la comédie musicale par sa seule présence voilà il y a il y a différents modes il y a aussi le mode par exemple interrompu où on a une chanson qui commence comme dans la chanson des jumelles un peu de dialogue et tout à coup on n’est pas prévenu vom on a a le final de la chanson qui qui arrive ils font la même chose les les les forins vers la fin avec toujours la bagatelle et cetera où la chanson semble être finie la fête est finie et puis hop il y a un petit final quand ils sont tous les deux donc il y a vraiment toutes les toutes les manières possibles disons de passer assez de manière très fluide ou au contraire très spectaculaire comme ça de basculer parfois entre les les deux modes qui sont le mode dialoguer et le mode chanter danser c’est c’est assez euh c’est assez étourdissant la façon de assimiler tout ça et en même temps travailler sur le côté oui province française c’est c’est déc réel il aussi des moments où c’est de la blague par exemple quand picoli dit j’ai entendu ce morceau c’est évident qu’il qu’il a pas pu l’oublier mais là il joue complètement sur le fait que bah on ok nous on le sait vous le savez c’est du cinéma et et ça reste une comédie musicale parce que ça c’est assez drôle finalement ce moment où il dit je l’ai entendu quelque part alors il y a deux choses d’une part l’humour vous avez raison est très présent dans le film les calembours ou bien ce type de remarque jusqu’à un humour franchement noir parce que toute cette affaire du trou avec un Z outre que nous ça nous rappelle bon du trou le belge mais à part ça c’est d’un humour extrêmement noir la façade rose du de chez le criminel et cetera bon ça il faut quand même en en parler parce qu’il y a il y a un noyau bizarre dans dans cette affaire là mais effectivement efftivement il il y a tout un travail humoristique il y a toujours de l’humour chez chez demi une forme de distance aussi de distanciation qui est assez saine par rapport à ça mais je pense que ça n’est pas que De l’Humour quand il dit mais j’ai déjà entendu ça quelque part mais où bon c’est c’est drôle dans le sens du suspense dit c’est dire le spectateur en sait plus que le personnage bon sauf que en fait ce suspense là il est il est structurant de est-ce que ils vont réussir à se à se à se mettre ensemble d’où le fait qu’il y a trois fins au film et elles sont voilà elles sont bouclées entre guillemets successivement avec d’abord le couple Solange Andy dans la boutique voilà c’est ensuite Simon et et Yvon et puis à la fin alors trois petits points puisque on voit juste le le peintre Maxence qui monte dans le camion vous le savez ceux qui connaissent bien le film que l’une des fins l’une des versions précédentes alors pas tourner hein mais du scénario était que il se faisait écraser par le camion donc vous voyez que l’humour l’humour est poussé assez loin ce que je veux dire c’est que avec cette histoire d’humour noir c’est que il faut quand même voir aussi dans le film et ça c’est si on voit d’autres films de Demi vraiment il y a quelque chose là de récurrent que il y a une très grande féerie et si vous voyez podane c’est littéral puisque c’est un compte de fait donc là il s’en donne à cœurjoie dans les dans les décors dans les costumes dans les couleurs et cetera il est est autorisé par par le compte de fit les les effets les les à la méliè ou bon à la cocto plutôt à la belle et la bê bon d’accord mais d’un autre côté cette féerie elle est elle est toujours corrompue il y a une forme de corruption enfin je trouve pas d’autres mots mais il y a une forme corrodée peut-être par des choses inquiétantes alors là dans ce dans ce film-ci bon il y a la guerre c’est une ville de garnison il y a ces dès le début il y a ces y a ces allés-venus de de l’armée il y a la référence à Salonique 1924 il y a il va y avoir une guerre et cetera bon il y a ce il y a cette réalité là vous savez que dans les parapluis de Cherbourg il y a la guerre d’Algérie c’est quand même l’un des films qui aborde de manière centrale dans son intrigue la question de la guerre d’Algérie avec adieu philippine aussi de de Jacques rosier mais donc voilà donc à la fois on est dans ce monde apparemment coloré bonbons tout tout ce qu’on tout ce qui a été écrit contre un petit peu au moment où le film sort et où une partie de la critique trouve que c’est bien joli mais c’est assez ripoliné en réalité il y a aussi autre chose qui est ce hchamp inquiétant et donc aussi toute cette affaire de femmes coupé en morceaux d’ailleurs c’est un peu étonnant parce que c’est Monsieur du trou qui qui qui a un discours antimilitariste c’est lui qui il mélange aussi les genres parce que c’est lui qui a le discours antimilitariste et puis c’est lui qui découpe la femme au morceau alors c’est c’est du trou c’est incarne je pense une sorte de respectabilité bourgeoise qui est tordue quoi c’estàdire que il est soit il est tellement contre la violence il est tellement gentil c’est tellement le voilà il est tellement contre la violence queil veut il va jusqu’à ne pas vouloir couper le gâteau d’anniversaire donc évidemment c’est c’est d’ et effectivement il tranche là alors évidemment cette cette femme coupée en morceau en plus c’est l’olaol ce que j’allais dire c’est c’est Lola Lola qui l’ a rencontré il a 40 ans qui était danseuse et donc qui rappelle le film alors justement en parlant de feuilleté il y a il y a aussi le feuilleté de la filmographie de de demi dans ce film puisque il rappelle une chambre en ville alors qu’ est arrivé après hein donc on a déjà le titre qui qui est signalé dans ce film il y a aussi les paraplu de Cherbourg enfin il parle de cette femme veuve qui élève son enfant seul bon c’est paraplu de Cherbourg bah ça oui enfin c’est plutôt l’Ola parce que dans l’Ola il y a aussi une MRE avec une fille adolescente ou mais oui parce que ce ce feuilleté là en fait demi voulait faire une sorte de comédie humaine qui aurait il aurait il aurait voulu reprendre toujours les mêmes acteurs depuis le début et faire revenir et faire cette ce feuilletonnage mais il a pas pu parce que quand on fait des films en fait les acteurs sont pas libres les donc en fait le cinéma n’a pas cette logique feuilleté et feuilletonesque et alors il y a aussi un feuilleté je trouve au on parlait du feuilleté temporel mais mais il y a aussi le feuilleté de de l’espace parce que je ce que je trouve extraordinaire c’est que bon il y a il y a cette place évidemment mais à chaque fois qu’on rentre dans un lieu on a l’impression qu’on est que c’est une scène de théâtre et et on voit alors nous on est spectateur et du film et de la scène et on voit aussi des des passants qui sont spectateurs sans l’IDE parce qu’on a l’impression que ça les intéresse pas ce qui se passe dans le théâtre et ça je je trouve ça fabuleux parce que c’est en permanence dans le film du début jusqu’à la fin on a toujours ces personnages qui sont colorés qui se promènent ou qui dansent et et c’est bon voilà je trve c’est et alors quand elle quand Yvon dit je suis dans mon bocal je crois elle appelle ça son aquarium euh oui on a cette impression d’aquarium effectivement quand il ils sont enfermés dans ces espaces et qu’ils se mettent à parler puis à chanter et parfois à danser et ça il faut peut-être dire que le le café où elle vend des frites et un décor pour le coup construit sur la vraie place mais c’est effectivement l’édifice café est construit et du coup ça permet beaucoup de choses parce que ça ça lui donne un côté prisme il y a un effet à la fois enfin centripète de de ce lieu les gens les gens y viennent en repartent centrifuge ensuite je vais en permanente je je vais à Paris et cetera donc ça c’est le décor construit et et central de du film il y a un côé scène de théâtre dans ce café parce qu’il y a deux deux entr C cour et côté jardin donc ce qui le moment où où Delphine manque de rencontrer Maxens ça se joue à quelques secondes c’est presque une pièce de théâtre ce moment-là ce moment où il arrive alors je sais jamais côté court et côté jardin vous m’excuserez euh ou ou voilà elle elle est elle est côté court il rentre côté jardin pendant qu’elle va voir pépé et puis il ressort et cetera c’est typique en fait de toute la structure du film à savoir des chassés croisés euh et c’est ce que écrit a écrit d’ailleurs Gilles DELEUSE oui il a écrit quelques lignes sur le film en disant que le quelque chose comme les les chassés croisés ont remplacé la narration quasiment c’està dire que c’est la dramaturgie serait uniquement le fait de ouais comme si les choses la narration s’écrase sur le décor si vous voulez et il s’agit juste de d’entré et de sortie mais en fait ces chassés croisés ils sont une spatialisation de ce qui se passe dans tout mélodrame à savoir ir une asynchronie à savoir que quand il y en a un qui aime bah l’autre en fait est déjà marié ou est pas encore et cetera et ça n’est que ça le mélodrame de cette ces cont-temps si vous voulez ces intermittences du cœur ou ces cont-temps autres qui sont des cont-temps sociaux et donc là on on le voit on le voit dans le film et c’est très jouissif si vous voulez il y a une il y a une scène dans un film de nanim morétip àambéarossa où il regardent c’est quoi c’est docteur givago et où il regardent à la télé et puis plusieurs personnes puis ils disent mais mais et descend elle est là elle est là voilà et donc il y a cette idée un peu guignole du spectateur où nous on voit que il faudrait vraiment à quelques secondes près que elle voilà il se rate à si peu bien sûr donc tout toutes la les fins en cascade de ce film-ci joue sur ce chasser croisé presque de manière bouffonne en fait c’est vrai qu’il y a un humour il y a un humour de la structure il y a un humour parce que c’est c’est tellement proche et ça nous est tellement montré de manière abstraite dans cet espace effectivement très très artificiel enfin de de cette scène de ce cube transparent que que que on en rit mais c’est un rire abstrait évidemment on va pas éclater de rire mais c’est c’est c’est incroyable de nous faire sourire avec quelque chose de mélodramatique et qui en même temps alors sauf si ça rate pour vous garde quelque chose enfin nous touche du point de vue sentimental émotionnel très fort chacun peut chacun peut se relier à cette à ces à ces retrouvailles à ses arrachements et d’ailleurs quand moi ça me fait plutôt rire quand quand Yvon quand quand Simon lui dit c’était beau le Mexique et qu’elle dit oui très beau évidemment c’est très beau c’est vous c’est pas c’est pas le Mexique voilà bon enfin en tout cas moi c’est comme ça que que je l’entends donc à la fois on sourit et à la fois c’est des c’est des choses très intimes qui sont évidemment qui sont dites de toute façon euh si je peux revenir à la comédie mus musical et ce qu’on en Creuse un petit peu avec ces quelques séances c’est quand même l’idée du du Moi caché qui est révélé ou du des des émotions profondes tout à coup d’une réalisation alors amoureuse le plus souvent mais ça peut être aussi artistique dans un Américain à Paris il est peintre et voilà c’est un enjeu important aussi on pourrait dire que dans le western cette question du Moi caché elle se révèle sous une forme souvent criminelle ou associale mais dans la comédie musicale elle se révèle du côté plutôt de la joie de faire sortir la joie par l’énergie physique hein par la danse par le champ par l’exubérance donc c’est c’était aussi le projet de cette programmation de de de parler de la joie enfin c’està- direire de de montrer que la que il y a un genre qui prend la légèreté qui prend la légèreté au sérieux et il me semble que ce filml mais y compris si on avait pu vous montrer des films du début des années 30 de Beach avec le côté un petit peu opérette du Mle Europa dans des des pays imaginaires il y aurait déjà eu cette question là de la légèreté attention la légèreté c’est quelque chose qu’il faut prendre très au sérieux et quand la gravité historique arrive donc loubach cette fois-ci dans les années 40 ou bien le dictateur don vous avez vu des petits extraits avant le film et ben il faut être encore plus drôle pour que que que l’humour soit en prise directe avec le réel donc il s’agit agit pas de lâcher la légèreté pour tout à coup basculer dans la tragédie mais de mais de continuer là-dessus donc voilà cette question de la joie ce que je voulais dire c’est qu’il me semble qu’il a les centrales dans la comédie musicale et d’ailleurs je me souviens que dans les archives de de Demi le petit cahier où il y a les idées les premières idées préparatoires pour ce film s’appelle la joie donc il a espèce de titre préparatoire qui est juste la joie mais c’est plat en même temps on n’irait pas voir un film qui s’appelle la joie mais en même temps on voit que ça soutend le projet des des demoiselles mais vous vouliez peut-être dire quelque chose non je voudrais juste dire de comment d’accord justement il demi avait dit que il voulait que ce film qui sorte de ce film en fait que les spectateurs sortent de ce film avec un sentiment joyeux et alors je voulais juste revenir vite fait sur la danse d’abord Jane Kelly effectivement il peut se permettre d’être en retenu comme tous les grands danseurs parce qu’il a toute la puissance du grand danseur c’est c’est ça la force de quelqu’un qui a un grand danseur c’est de pouvoir être danser en retenu et et on le sent bien là et c’est magnifique et en plus il se déplace comme un chat enfin et d’une d’une beauté physique absolument incroyable et alors Chakiris justement c’est bien que vous ayez montré cet extrait euh je moi je je l’aime beaucoup évidemment et je trouve que j’avais pas fait attention à qui avait fait le les chorégraphies dans dans les demoiselles de Roch mais je trouve qu’il est sous-employé et et que les danseurs en général dans dans Les Demoiselles de Rochefort sont pas à la hauteur des danseurs qu’on peut effectivement retrouver dans story dans toutes ces grandes comédies ou enfin bon par exemple historique puisque c’est la comédie musicale dont vousz montrer un extrait c’est vraiment extraordinaire la manière dont il dansse oui mais alors justement je pense que c’est lié à cette cette hybridation entre le professionnalisme et l’amaturisme si vous mettez des des très très grands danseurs à côté de Catherine denuve et voilà donc il faut il faut justement faire que on coule pas ses partenaires et ça c’était un un grand truc de Jean Kelly parce que on a pu lui reprocher voilà de de supprimer des numéros dans certains de ces films parce que il aurait été éclipsé par un autre et Cera je pense pas du tout je pense au contraire que Jean Kelly il faisait très attention à ça et vous vous souvenez dans un Américain à Paris qui il est il s’ajuste aussi avec par exemple sa partenaire même si c’est une danseuse de de Balet leslicaron c’est encore un autre une autre question mais pareil on pourrait dire avec Aster etburn dans Funny Face qu’on a montré la dernière fois euh c’est toujours une alchimie c’est-à-dire qu’on peut pas écraser l’autre en tant que danseur alors que l’autre n’est pas danseur donc il y a il y a aussi ça dans dans le côté les balais sont moins bons alors parce que aussi le chorégraphe c’est pas Jerome Robbins c’est Norman Man qui est voilà qui est qui est du même style mais qui est pas qui qui a pas un génie qui est pas un génie de la chorégraphie mais je pense que la chorégraphie elle joue aussi dans le décor donc elle est ce qui est ce qui est c’est important aussi dans la chorégraphie l’utilisation des éléments du décor et des éléments architecturaux de de la place quoi c’est tout joue les couleurs jouent entre elles le le fait que il y ait un des couleurs qui se tressent entre elles des du sens par exemple elles apparaissent dans les chansons l’histoire des yeux bleus de dire c’est pas de la peinture abstraite puisque ce bleu n’est pas un bleu abstrait puisque c’est la couleur de de tes yeux donc c’est des voilà c’est des c’est des liens entre la forme et le et le récit qui sont et la psychologie tout ça est un dosage que je veux dire c’est que c’est un dosage qui implique parfois peut-être de de baisser la la performance quoi les chiess ouis pareil entre groverdale et George shakiris qu’il y a quand même une petite différence de précision et de niveau donc les deux les deux forins et on peut pas en laisser un écraser l’autre parce que c’est georgees shakiris s’ils sont tout étant construit par dédoublement chez demi donc il y a les il y a les les deux forins les deux les deux jumelles et cetera la question du double elle est elle est partout donc à partir de ce moment-là vous pouvez pas en laisser un dépasser trop par rapport à l’autre même si c’est le chef Étienne est le chef mais donc il y a il y a aussi tout le côté esthétique du film c’est-à-dire l’art à cette époque là le design et c’est c’est très intéressant aussi c’est bon c’est très harmonieux on voit le je pense que c’est le mobile de calderire oui c’est ou un tableau noir et blanc alors je sais pas de qui ça vient mais il me semble que j’ai lu mais j’ai oublié c’est assez connu aussi ouais Vasarelli ah oui d’accord il y a les boutons de la cuisinière alors ça c’est formidable les triangula trs ENF il a plein de détails comme ça leuteuil avec un creux où ellee sa main et C donc on voit aussi toute l’époque et puis donc voilà oui tout à fait alors sur cette question de l’époque parce qu’on dit c’est tellementiser mais en fait effectivement il y a la présence d’une pop culture on pourrait dire de de de l’époque je vous renvoie si vous voulez voir d’autres film de Demi un peu moins connu à model shop où Lola le personnage de Lola joué par anuk mais en 60 plus tard va à Los Angeles et où là aussi demi attrape quelque chose de l’Amérique de cette époque là c’est-à-dire 68 quoi en gros et c’est aussi très intéressant il a un œil pour ça ou bien même ce film un peu mineur l’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la Lune où mastroyani va devenir encein avec aussi de neuves il y a un travail sur les couleurs très très acidulées très pop dans les années 70 et que reprendra d’ailleurs Chantal akeran dans golden e8s donc voilà il y a il a vraiment laissé une empreinte aussi j’allais dire une empreinte chromatique dans dans le cinéma c’est c’est c’est un c’est un c’est un film qui a qui a plein de qui a qui a influencé de manière très différentes dans le rapport à la musique bon ça après c’est des épigone parfois Christophe Honoré je sais pas si vous avez vu ces films dans les 20 dernières années dans les 15 dernières années ù les gens se mettent à chanter mais même finalement Renis dans on connaît la chanson où tout à coup les gens s’arrêtent et chantent un standard un standard de la chanson voilà donc toute cette façon dont la chanson est présente aussi dans les films mais effectivement le travail sur les couleur ça c’est vraiment le le le travail de demi en très très forte collaboration avec Bernard Evin son décorateur si vous n’avez pas vu les parapluis de cherbour c’est un c’est un festival de papier peint c’est extraordinaire et surtout la façon dont les couleurs des décors sont coordonnées avec les couleurs des costumes puisque d’ailleurs je crois que c’était un couple le décorateur et la et la costumière de mon souvenir très très ancienne connaissance d’école de de Demi et donc il faut cette cette alliance là et c’est là où on arrive à une un type de collaboration qui ressemble à celui beaucoup plus formalisé des studios mais où il y avait aussi cette excellence des différents chefs de poste sauf que là il se trouve que c’est des copains de l’école de beauard de Nant de demi mais ça revient au même dans la la proximité dans laquelle il travaille de même que Michel ler qui a écrit ses mémoires donc vous pouvez regarder comment il raconte qu’il a créé les films avec Demi ils étaient vraiment au piano l’un l’autre et l’un changeant ses textes parce que la musique et cetera et je vous recommande un CD qui est dans un un coffret de CD avec tout les tous les CD demi le grand et notamment un où il y a les maquettes de version précédente notamment de la chanson des demoiselles il a essayé au moins 10 air différents et c’est assez étonnant donc voilà on pourrait continuer longtemps oui euh non parce que c’est la costumière je crois qu’elle s’appelle Jacqueline mayant mais j’ai un vrai problème avec les noms pas Jacqueline Maan l’actrice he mais non je crois c’est pas un couturier du coup étonnemment parce que c’est par exemple les robes de chambre orange et et bleu enfin c’est des c’est effectivement des costumes dont on se souvient et les costumes d’Anne Vernon dans la merre dans les parapluis de Cherbourg pareil on s’en souvient c’est euh ouais ouais c’est mais ça fait un peu penser à courge enfin les les robes ces robes là ouais ouais non il y a vraiment quelque chose de de l’époque à tous les à tous les niveaux oui moi en fait plus ça va plus j’aime bien les films de demi je pense que les premières fois que j’ai vu des films de Demi ça m’a je détestais la musique de Michel leand parce que je me souviens aussi que petit Michel lerand quand on le voyait à la télé dans les émissions il était assz assez insupportable ah bah et là il se met quand même et est-ce que vous préférez du Michel lerand je pense qu’au niveau de legego ça va bien oui ou et en fait plus ça va mais moi ça m’a frappé plus ce soir parce qu’en fait je pense la première fois que je le vois vraiment au cinéma je l’ai vu que sur sur DVD ou à la télé le je ne me souvenais pas que les que les paroles des chansons soi aussi ciselé moi je trouve ça magnifique c’est quand même très fort de réussir alors on peut trouver que que l’histoire est cucu tout ce qu’on veut hein mais les paroles sont remarquables quoi c’est des vraies paroles de chanson j’aime beaucoup aussi les petits clin d’œil alors après peut-être que c’était pas c’est pas c’est pas une bonne interprétation mais je sais quand elle quand elle essayent un premier numéro pour pour les forins qui viennent les chercher en désespoirs de cause ù se mettent au piano et font faut une chanson on dirait un petit peu du brê oui dans le port de Hambourg voilà donc moi je trouve ça je trouve ça assez amusant eu Chab ça fait un peu penser à gbourg aussi enfin il y a des petits clin d’œil sur enfin la mise en la mise en comment dire la mise en scène dans le film justement de de tout ce qui est musical je trouve est vachement intéressant oui ou le numéro de marieeline et et Jane Russell dans dans les hommes préfèrent les blondes qui ont la même une robe vraiment similaire alors après il y a aussi un petit clin d’œil hommage aussi que j’ai bien aimé aux enfants du paradis et Marciel carnet avec la oui parce que l’ancien oui oui ce personnage qui est aussi un personnage qui fait peur dans le film enfin il a quelque chose de très on le voit la première fois avec le pistolet pour la peinture l’ancien avec le jeu de mot sur le fait que c’est un peintre moderne il est inspiré du personnage de lasner le le le criminel un peu le panache qui qui a beaucoup de panache dans les enfants du paradis et donc il y a cette quand il dit à la fin à à Delphine Paris il est à Paris mais Paris est tout petit pour ceux qui saiment comme vous d’un aussi grand amour qui est une phrase et puis même dans dans tout ce qui est la scène de la enfin comment appelle ça la carmè du dimanche là toute la place ça fait vraiment penser aux Enfants du Paradis avec je me souviens d’espèces de chenis aveclequin et ce donc çai avec un peu de West story dedans parce que vous avez vu les basketteurs bas aussi d’hbride euh enfin je sais pas je trouve que je trouve ça super riche en fait euh après c’est vrai que c’est intéressant aussi de voir tous les films suivants et de de de Jacques demi la transmission quiil y a derrière une chambre en ville par exemple alors justement c’est c’est on a l’impression que c’est le c’est le c’est le négatif de celui-là quoi autant il a voulu mettre de la joie a temps là c’était le chambr enville enfin c’était c’était presque un suicide artistique quoi relancer la com musicale quand il l’a fait c’était très compliqué et en plus il avait choisi un cadre qui a qui avait un peu alors c’est oui mais alors une chambre en ville voilà une chambre en ville c’est comme les parapluies de Cherbourg c’est-à-dire que c’est un un opéra si vous voulez dans le sens où tout est tout est chanté alors que là c’est vraiment la comédie musicale mais justement j’avais apporté peut-être pour finir un un tout petit extrait de un extrait d’une chambre en ville donc c’est un projet qu’il a d’assez longue date c’est un film de 82 mais on a des traces de ce projet dès le début des années 70 et c’est situé juste pour vous situer c’est situé en 55 au moment des grèves à Nantes tout ça que connaissez bien demi des grèves sur les les les chantiers le chantier naval je pense c’est plutôt à saint-nazer le chantier mais bon donc il y a une grande grève historique au milieu des années 50 et donc le film s’ouvre sur une une manife chantée donc c’est assez dur à c’est très stylisé du coup dire un événement très social et réel qui est réellement arrivé et en même temps chanter de manière un peu comme ça opératique c’est assez étonnant mais c’est pas ce moment-là que je vous ai que je vous ai choisi c’est en fait c’est Michel picoli parce que comme il est aussi dedans il a il tient aussi boutique dans une chambre enville donc voilà je voulais vous le vous montrer à quoi il est descendu puisque c’est donc le monsieur dame de des demoiselles donc vous voyez que Yvon séquestré dans cloué comme elle disait séquestré dans son aquarium c’est rien c’est un sommet de de lumière par rapport à à cette scène Glo au sens littéral avec ce verre là ce travail sur le verre et où tout n’est qu’en fermement où il y a une hystérisation en fait de ce qu’on sentait comme étant quelque chose de même les couleurs enfin le le fait qu’il soit rou qu’ est cette barbe et Cera c’est c’est vraiment effectivement le le revers de cette médaille de manière très très étonnante et donc évidemment le film n’a pas du tout tout marché mais c’est c’est autre chose c’est un autre projet mais en même temps il est lié à à ça et aussi d’être là où on l’attend pas bon outre outre le fait que c’est pas la musique de Michel lerand mais bon c’est voilà c’est encore un autre oui oui c’est un très très beau film mais je dirais que c’est un beau film quand on a vu d’autres films de Demi si on commence comme ça sèchement par voir ce par voir une chambre en ville il y a quelque chose de malade donc voilà c’est c’est c’est cétait votre premier demi en plus je pense que les demoiselles sont vraiment son chez d’œuvre enfin il y a un point d’accomplissement aussi parce qu’il en avait les moyens qui se reproduira pas dans son histoire mais après on n pas obligé d’aimer que les cheeddœuves d’un auteur après je peutêtre je me trompe mais il me semble que Catherine de de devait jouer non oui oui alors justement elle a pas elle a pas voulu jouer parce qu’elle voulait chanter il a parce qu’elle voulait chanter c’est intéressant comme à la fois demi à c’est pas qu’il l’a découverte elle avait déjà joué dans dans dans beaucoup dans pas mal de films même étant toute jeune mais il a a il a il a vraiment fait de de de neuve une star avec avec Les Parapluies de Cherbourg et et pourtant elle elle elle elle elle se elle est elle est très perfectionniste aussi je pense elle elle elle fait tout le le truc qu’il faut pour faire le très bon playback quand même c’estàd pour un acteur ne pas parler du tout dans les paraplu de cherbour du début à la fin puisque c’est chanté par quelqu’un d’autre elle fait en partie cela dans Les Demoiselles de Rochefort mais voilà je pense que arrivé au début des années 80 elle a un autre St Catherine deu et il est plus question pour elle que j’allais dire son public enfin que le public n’entende pas sa voix et donc elle veut bien chanter elle veut mais mais pas alors que par exemple Jean Kelly qui a derrière lui toute la carrière qu’on sait et notamment il chante Jean Kelly dans les comédies musical qu’on a vu et ben là c’est pas lui qui chante parce que la musique de le grand a des des octaves très très faut pouvoir chanter des des octav très enfin un grand nombre d’octaves donc c’est vrai qu’il a il a un registre enfin un truc très très limité Kell il a pas une grande puissance vocale mais voilà lui professionnel et grande star hollywoodienne il accepte d’être chanté effectivement deu a un statut dans le cinéma français aussi qui et d’ailleurs de par Dieu aussi a refusé donc vous voyez que on est vraiment là dans le dans le cinéma français des années 80 avec des très grosses stars qui donc du coup Dominique Sanda mais c’est très bien et juste je m’en souvenais plus mais c’est vrai que il y a le le vison qui est porté par Dominique Sanda qui est nu en dessous pendant tout le film je crois pratiquement et ça rappelle aussi la peau de bête la peau d’âne de de Catherine Deuf quoi et aussi oui oui bah c’est tout ce côté du du revers la peau de bête c’est vraiment ça c’est-à-dire que c’est la princesse Catherine de neuve dans Peau d’âne et en même temps à un moment elle prend la peau d’une bête puante enfin d’un cadavre d’ânne hein c’est ça dans dans le compte et donc il y a toujours ce revers là comme je disais la féerie mais corrodée corrompu et ça c’est au cœur de tous les films de Domi y compris la absence de père par exemple le toute cette histoire de du père absent enfin ça pourrait être tragique le fait qu’il ait jamais connu son fils le c’est un salcoup quand même qu’elle lui a joué Yvon à pas lui dire queelle avait eu boubou bon voilà des choses qui pourraient être quand même assez et qui vont se systériser là encore à la fin de sa carrière avec trois places pour le 26 où on a quasiment une situation d’inceste puisque une jeune comédienne qui est en admiration devant un personnage joué par Yve montant c’està-dire Yve montant lui-même qui tombe amoureuse et qui va se retrouver à coucher avec lui sans savoir que c’est son père donc la question de l’inceste elle revient elle est dans podane elle est dans le compte de podane le le risque de l’inceste et et elle est aussi au cœur du du cinéma de Demi oui oui c’est c’est assez faisandé hein mais c’est vrai que les demoiselles c’est un équilibre tandis que dans d’autres films ça ça va vraiment très très loin dans une forme de noirceur donc j’espère que vous verrez d’autres de cesil film et si vous les voyez en DVD vous aurez aussi un très joli court-métrage avec pareil une femme dans un vison qui est la luxure et que je vous recommande parce que c’est l’un de ces court-métrages de jeunesse et où quelque part on a tout le programme de ce que sera demi après c’est un film en noir et blanc mais avec trintigan d’ailleurs donc voilà il y a toujours des choses à découvrir dans le dans la filmographie de de demi et je vous donne quand même rendez-vous la prochaine fois euh pour le 11 avril le 11 avril d’accord pour New York New York n’oubliez pas de venir à 19h30 et là ce sera là on est comme on a dépassé l’âge d’or américain on a des auteurs qui font des films à partir de cet âge d’or la comédie musicale et là donc c’est scorsis avec New York New York et bien sûr la fille de Judy Garland Nam Minelli bonne nuit merci [Applaudissements]

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