Stéphane Bern raconte un écrivain et critique d’art français qui a parcouru l’Europe animé par un insatiable désir d’ailleurs qu’il a couché sur le papier, tout en ayant, comme il le dit lui-même « une immense aversion pour le voyage ». Ou la véritable histoire de Joris-Karl Huysmans, le voyageur qui n’aimait pas voyager…

    Quelle philosophie du voyage Huysmans véhicule-t-il ? Comment voyageait-on à la fin du 19e siècle ? Comment découvrir aujourd’hui l’œuvre du plus pessimiste des écrivains français ?

    Pour en parler, Stéphane Bern reçoit Patrice Locmant, biographe, auteur de la préface des “Récits et Carnets de voyage de Joris-Karl Huysmans” (Arthaud).

    Historiquement Vôtre est réalisée par Célestin Muller. Rédaction en chef : Benjamin Delsol. Auteur du récit : Simon Veille. Journaliste : Armelle Thiberge

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    cet après-midi je vous raconte un écrivain et critique d’art français qui a parcouru l’Europe animé par un insatiable désir d’ailleurs qu’ a couché sur le papier tout en ayant comme il le dit lui-même une immense aversion pour le voyage ou la véritable histoire de Joris cararl luissm le voyageur qui n’aimait pas voyager quelle philosophie du voyage hissm véhicule-t-il comment voyageiton à la fin du 19e siècle comment découvrir aujourd’hui l’œuvre du plus pessimiste des écrivains [Musique] français nous sommes à Paris en octobre 1881 l’hiver est déjà là Jean des Intes un dandit parisien de 33 ans déambule sur les pavés mouillés de la rue de rivolie puis rentre dans la librairie Galignani au numéro 224 il fait l’emplette d’un guide de voyage bedkerer sur les musées de Londres et rêve déjà de voir les tableaux de George wats aux couleurs étranges barriolé de gomgut et d’indigo vous l’avez compris cet amoureux de l’art s’apprête à partir pour l’Angleterre son train est prévu à 8h50 le soir et c’est avec presque 2 heures d’avance qu’il s’installe rue d’Amsterdam dans un vieux pub anglais en fumé et bruillant juste en face de la gare saint-lazar pris d’un splin baudelirien l’artiste se dessine déjà les fantomatiques brumes londoniennes flottant audessus de la Tamise et bercé par l’atmosphère feutrée du pub il se dit qu’il adore tout ce qui est griffe froid obscur mais l’agitation des robustes anglaises au dents larges comme des palettes pour reprendre ses mots le ramène brutalement à la réalité la gare d’un coup devient trop bruyante comme hystérique il imagine les gens qui crient au guichet avant de monter dans des train rugissant leur jet de vapeur blanche finalement la gare s’évanouit comme par enchantement devant la révélation de notre héros qui confesse à quoi bon bouger quand on peut voyager si magnifiquement sur une chaise [Musique] cette trame romanesque c’est celle de l’écrivain français joriscar luissm dans son roman resté le plus célèbre à rebour publié en 1884 la vie de son héros Jean desessines n’est en réalité que son double littéraire un masque décadent pour ce dandit à l’imagination échevelé né le 5 février 1848 à Paris comme il l’avoura lui-même tous les personnages de ces romans ne sont qu’une seule et même personne l’histoire d’un homme à la recherche de son identité comme le dit joliment Patrice lockm l’auteur de sa biographie qui est donc notre invité cet après-midi hissm écrit chacune de ses œuvres comme un tome de ses mémoires des textes qu’il écrit souvent depuis son bureau de la rue des sauca c’est là qu’il travaille depuis avril 1866 juste après avoir obtenu son baccalauréat comme emplo loyer de 6e classe dans un bureau tranquille du ministère de l’Intérieur et des cultes c’est précisément là dans cette intimité d’une pièce meublée de verre sur ce petit bureau ciré qu’il va composer une grande partie de ses œuvres ici rien de neuf on s’embête et voilà tout écrit-il à son ami le poète belge Théodor Hannon alors entre deux tartines gélatineuses adressé au préfet pour reprendre ses mots h rédige ses romans et ses critiques d’art sur le papier du ministère pour s’envoler définitivement ailleurs comme son héros Jean des essintes il glisse d’un monde à l’autre sans bouger de sa chaise et il est ce magicien capable de faire des bords de Marne une lagune [Musique] vénitienne Joris fait partie du petit club privilégié des écrivains fonctionnaires il faut bien le dire un peu dilettante qui aime lire sa brevée d’art et parcourir les exposition de peinture de la capitale car comme le soulligne justement Patrice LOCM huissem n’a ni l’esprit d’aventure d’unstinndal parcourant l’Italie ni le pied marin d’un pierloti naviguant vers l’Orient et moins encore l’âme vagabonde d’un rimbau qu’on surnommait l’homme aux semelles de vent pour ses aventures en abysiniie non le premier grand voyage de huissem est avant tout [Musique] esthétique et c’est à l’occasion de l’Exposition Universelle inaugurée à Paris le 1er avril 1867 qu’il éprouve son premier choc artistique en arpentant les allé du palais des expositions au Champ de Mars le jeune homme qui alors 19 ans s’arrête subjugué par des tableaux envoyés de Hollande par des paysagiste contemporain d’un coup il se retrouve projeté dans l’atelier de peinture de son père dont il aimait regarder le pinceau caressé délicatement la toile déposant ça et là des touches de couleur plaisantes qui petit à petit font éclore une fleur déploi un paysage révèle les contours d’un [Musique] visage en peignant papa Godfried raconte à son fils l’histoire de leurs ancêtres Michael luissm d’abord peintre à enverse au 16e siècle ou son arrière Petitfils Jacob qui reçut un jour les éloges du roi Charles I d’Anglet ou encore le frère de Jacob Cornélius le préféré du jeune gamin depuis que son père lui a fièrement montré ses petits tableaux bucoliques exposé au Louvre en bas de la toile on pouvait lire le nom de Cornélius huissem quelle fierté et là devant cette exposition de 1867 ses peintres hollandais lui rappellent la pâte lumineuse des vieux maîtres et tous ses souvenirs lui reviennent à l’esprit comme un feu tourbillonnant de sensation l’odeur des huiles de l’atelier de son père mort alors qu’il n’avait que 8 ans ses rêves de Hollande les tableaux de ses ancêtres et cet amour de l’art qui s’explique tout naturellement par la généalogie familiale alors huissem rentre chez lui tire les rideaux de satin rouge de son appartement et se jette furieusement sur le papier pour écrire un cours article sur les paysagiste contemporain qui paraît dans la revue mensuelle du 25 novembre 1867 il écrit les artistes hollandais ont prouvé à l’Exposition Universelle qu’ils étaient bien les fils de ces grandsmaes dont la poussière des sièces n’a pu ternir les éclatants chef-d’œuvres son voyage dans le monde de la peinture ne nécessite aucune gare aucun bagage juste un train oniric traversant les paysages de son enfance et ce fééric des grands peintres qu’il croise au gré des expositions et il le sait désormais il passera le reste de sa vie à peindre le monde non pas avecun pinceau mais bien avec sa plume ce dimanche d’août 1875 le jeune huissem a toute l’occasion de montrer ses talents littéraires pour peindre ses guinguettes qui fleurissent sur les bords de Marne le soleil est de la partie et il sort sa palette de mots pour décrire ces barques couleurs de safran et d’or rouge qui se pressent le long du rivage c’était un fourmillement de couleur et criissem soit maïs et rose tendre moire Colombine et fleurs de soufre gaz neigeuse et dans ce rutilement de tons en diablés dans cette hosanna de couleur chauffée à outrance le rouge dominait avec ses bruyantes fanfar huissem est un œil et il sent déjà àogeant sur marne cette poésie nouvelle de l’impressionnisme émergent et à l’époque le principal défenseur de cette poésie nouvelle s’appelle émil Zola c’est tout naturellement que hissman se retrouve chez lui un matin d’avril 876 rue Saint-Georges dans le quartier des baâtignoles il sonne à la grille et lorsqu’il ouvre la porte huissem voit se mir le saluer grand gros le coup puissant le front haut la figure bouffie un peu pâle la barbe rude et dru les cheveux ne frisant guerre et coupé court l’œil gris avec des réveils qui le foncent le nez vigoureux furteur fendu au bout les narines larges et ouvertes le courant passe immédiatement entre les deux hommes et Zola l’intronise dans ce petit groupe de jeunes écrivains assoifé de modernité rejoignant Paul Alexie Henry séard Léon enck et guide mopassant dans ce qui deviendront les célèbres soirées de mesdans Zola de son œil génial a saisi l’esence du jeune écrivain huissem la vie entre en lui par les yeux il traduit tout en image il est le poète excessif de la sensation porté par cette envie de peindre le monde et la vraie vie huissem plonge dans ce qu’il appelle le maricage des lettres loin des bibliothèques il s’étourdit dans la vie nocturne parisienne les troqu et malfamé et la puanteur parfumée des bordels à la recherche d’un sujet de livre l’éternel célibataire se laisse porter par cette délicieuse ivresse peut-être en partie aussi pour oublier la mort de sa mère Malvina survenue le 4 mai 1876 il trouve enfin s’amuse une jeune prostituée parisienne dont il veut raconter la terrible histoire à la Zola c’est-à-dire crument nous nous servons de toutes les couleurs de la palette du noir comme du bleu explique-t-il avant d’ajouter puustule vert ou cher rose peu nous importe s’il a bien écrit son premier roman Marth histoire d’une fille il lui manque encore un éditeur qu’il compte bien trouver hors des frontière pour contourner la censure et le voilà qu’il part pour un périple en peu moins dangereux dans les contrées peu lointaines et peu exotiques de la Belgique et de la [Musique] Hollande lorsqu’il arrive à Bruxelles ce 11 août 1876 huissm est âgé de 28 ans sur la grand place il déploie toute sa palette pour peindre ce lever de soleil toute la place s’enlève avec ses pilons dentelés ses statues de pierre s fait à guillochage sur l’outre mer violit du ciel il décrit la scène celle de Paris mais ce petit ruban vert jeté au bas d’un ravin de brique rose mais très vite l’envolet lirque se brise dans une sérénade plus sombre la pluie ne cesse de tomber il se désole pas un rid de soleil pas une trouée bleue dans cette étendue d’un gris mort ne créle il part se réfugier au Musée Royal de Bruxelles où le soleil qui semble éteint là-haut resplendit fulgurant et radieux sur l’étoile de Rubens et d’obema c’est un voyage hors du temps dans la Flandre rêvit de ses ancêtres un retour aux [Musique] sources puis le soir huissem se calefeutre dans les cafés sous des soleils plus artificiels c’est là qu’il croise la route du poète Théodor Hanon qui lui fera rencontrer l’éditeur belge jeangay c’est lui qui publiera son premier roman et sur la première page de Marth histoire d’une fille signe joriscar luiem alors qu’en réalité ses parents lui ont donné le prénom beau ou moins exotique de George Charles ce sera désormais sa griffe littéraire en hommage à ses ancêtres et qui fait de lui dira-t-il plus tard un inexplicable amailgam d’un parisien raffiné d’un peintre de la Hollande le docteur Joris Carl Jik pour les intimes laisse Mister wism sur le trottoir un écrivain est né et en septembre 1876 pour fêter le contrat qu’il vient de signer il quitte Bruxelles et part justement chez lui en Hollande il rejoint son N oncle Constantin Cornélius à Tilburg avant de faire une verée à Amsterdam la diva de la Hollande et surtout pour lesest hissem la terre promise des plus grands peintres Amsterdam est un rêve écrit-il il se jette à corps perdu dans la visite de tous les musées de la ville qui sont ses églises à lui il pleure devant le Moulin de Jacob van ruisdel à la galerie van derup jubile devant les troit de camp du musée Fodor et bien sûr s’extasie devant le clou du spectacle la célèbre ronde de nuit de rambbrande alors exposé au tripenuis d’Amsterdam lorsqu’il voit enfin l’œuvre que son père lui a tant de fois décrite il découvre un vacarme de teinte c’est la Merveille du clair obscur commande-t-il avant de prononcer les mots éblouissements merveille chef-dœuvre devant ses visages qui s’animent il ressort en fivraé par cette révélation qui fait passer tous les autres génies pour des seconds pinceaux rambrante tue et écrase tout autour de lui conclut-t-il [Musique] émerveillé la peinture est pour M une religion don rambrentre et le Dieu tout-puissant et les musées des églises dans lesquelles il rentrent pour prier car à son retour à Paris on sent déjà poindre dans la personnalité du jeune écrivain une singularité littéraire qui l’éloigne de plus en plus de Zola lorsque whism devient chroniqueur beauard dans le Voltaire en mai 1879 Zola voit naître en une monstrueuse orchidée carnivore qui prend le temps de digérer les horribles toiles académiques exposées au Salon de l’Industrie la violence de sa plume sa tonalité prophétique font de lui un oven dans la galaxie naturaliste dénonçant les Brutus sur commande les Vénus sur mesure ou encore les turqueries peintes au bâtignol il conclut ça du Grand ARD allons donc de l’AR industrielle tout au plus le rédacteur en chef est au bord de l’apoplexie mais que voulez-vous huissement est l’un des tout premiers à avoir perçu le génie des peintres qui expose en marche du salon et qui s’appelle Mony Manet de gars oui les impressionniste Mony lui rendra d’ailleurs hommage jamais on a si bien si hautement écrit sur les artistes modernes huism développe autre chose qu’un style purement naturaliste avec une volonté de tutoyer un ciel plus généreux en symbole en spiritualité en émotion mystique s’il admire zela il a aussi pour mususe baudler et flauert qui vient tout juste de mourir le 8 mai 1880 et alors qu’il s’apprête à prendre le train de rouan à la gare saint-lazar pour assister à ses obsè huisem sort à nouveau sa plume pinceau pour décrire les locomotives et cette odeur de charbon brûlé de fondte qui chauffe faisant de la gare un opéra impressionniste et gay où les machines glissent sur des rails comme des balerines il sera l’un des premiers précise son biographe Patrice LOCM a placé des vues de chemin de fer et de locomotive dans ses romans 10 ans avant Zola et sa bête humaine mais lors de ce voyage huisem s’est obsédé par cette lettre que lui avait écrite flauert concernant son dernier roman Les sœurs vattar paru en 1879 je suis dépité écrivait l’auteur de Madame Bovary de voir un homme aussi original que vous abîmer son œuvre par de pareils enfantillages soyez donc plus fier nom de Dieu et ne croyez pas aux recettes puis il lui donnait ce conseil énigmatique pour réussir une œuvre d’art la lumière doit frapper sur un point de la boule buissem a compris il lu faut sortir des sentiers balisés prendre le risque de naviguer à vue d’oublier les cartes les cadrans braver les ténèbres et ne plus croire aux petites recettes naturalistes c’est bien le prix à payer pour enfin trouver son propre style [Musique] [Musique] lorsqu’il publie son célèbre roman à rebour en 1884 Hismans a enfin trouvé sa voix celle du décadent héros Jean des essintes qui dit bye bye Eola la barque du naturalisme prend l’eau et le regard noir du grand et puissant Émile qui voit son Poulin s’éloigner dans ce marécage des lettres n’y fera rien l’écrivain lomblois donne le ton de cette bombe littéraire avec ses mots il n’y a pas une page où on puisse se reposer ou reprendre haleine dans un semblant de sécurité l’auteur ne vous offre jamais de siège il n’est rien qui ne soit flétri bafoué vilipandé et maudit par ce misanthrope le docteur JICA s’est construit un personnage pessimiste perdu dans l’estuire des songes pour reprendre la formule de Blois l’agitation intérieure de hisem s’accentue dans son roman suivant en rade paru en 1887 où le héros part à la dérive exilé dans le château de l’ourbs sauf que tout est vrai huism a bien résidé durant tout l’été 1885 dans ce château en ruine de cmarne au milieu des oiseaux des chauv-souris et des carcasses de mulot là encore et comme toujours huism voyant dans sa tête c’est comme le Radeau de la Méduse s’émerveille-t-il avant d’ajouter qu’il se sent ici comme dans une île loin de tout continent mais pour Blois qui lui a rendu visite c’est juste un enfer on crève d’angoisse explique-t-il et il vaudrait mieux 100 fois reprendre la haute mer et risquer les naufrages c’est le côté noir pessimiste du docteur JICA qui se vautre dans des teintes blafarde loin de l’éclat de la peinture flamande mais cette petite excursion pour se faire peur prend fin et notre héros envisage un nouveau voyage pour reprendre des couleurs dans les musées allemands cette fois Mister wism contacte son ami hollandais Harry prince alors installé à Hambourg et lui explique sa phobie du train mais son désir de voir les peintres primitifs allemands prend finalement le dessus l’idée de me déplacer me rend inquiet et malade écrit-il même à la femme d’Odilon Redon hors de chez moi je suis comme un chat ahuri flairant les meubles désorbités dans tous les sens le 31 juillet 1888 mis wism dont le besoin de changer d’air dépasse malgré tout ses angoisses se rend courageusement à la gare du Nord à Paris le voilà dans sa cabine couchette pour une nuit infernale qu’il racontera dans un article intitulé Le sleeping car dont les description cinématographiqu valent les meilleurs plans de Chaplin et Buster kitton réunis il décrit sa cabine étroite comme un cercueil houleux qui flottait secoué dans tous les sens il rêve de carrière qui s’éboule de charrois qu’on décharge sur sa poitrine avant de se réveiller en sueur des fourmis dans les mains la bouche cuivrée et la langue [Musique] sèche après cette virée tragicomique l’œil du docteur JICA se réveille il est particulièrement perfide pour la pauvre ville de Cologne le chat encore ahuri par son voyage perciffle contre re les vitrux ignobes de la cathédrale qui reflèteent selon lui l’esprit austère et autoritaire des Allemands l’ofice de tourisme lui propose donc de déguerpir ailleurs le plus vite possible le 1er août huism retrouve son ami à richprce à Hambourg où il va rester de semaines et demi dans cette ville des mélancolies et des brumes il se sent presque comme chez lui loin du soleil et des bruits je me trouve dans un Clément milieu de gens muet de ciel gris ajoutant que même les chiens sont silenciux et n’aboit pas côté visuel la ville est pour la gourmandise de l’œil un gala de teinte puis à partir du 18 août 1888 il part avec son ami visiter Berlin qu’il trouve hideuse tout comme les officiers qu’il croisent sur les trottoirs droit un monocle grand comme une roue de locomotive dans l’œil mâchant dans des torrentses de fumée des trons d’arbres et faisant rebondir sur le pavé des sabres ou encore des civiles rablés avec des lunettes d’or des crânes chauves des barbe à clairrière des joues coloré le chat àuri visite ensuite vaimmar herfourt Gota et enfin Cassel la patrie des frères grim où il veut admirer les rubenses S rambrandes pour le repos de son âme misanthrope mais contre toute attente c’est la découverte d’un tableau d’un autre peintre qui va littéralement bouleverser sa vie et son œuvre alors que joriscar luissem visite le petit musée de Cassel il tombe sur la la crucifixion de Mathias Grunwald si la vision de la Ronde de nuit de rambrand a été pour lui un choc esthétique décisif il s’agit cette fois pour lui d’un choc spirituel métaphysique jamais peintre n’avait brassé de la sorte le charnier divin et si brutalement trempé son pinceau dans les godessans guinolant des trous c’était excessif c’était terrible raconte-t-il cette incarnation sauvage et barbare de la souffrance n’est selon lui qu’un moyen de sublimer la dé infini de l’âme la rencontre avec ce tableau est une révélation mystique pour Hismans désormais sur le chemin de la réconciliation avec la foi de son [Musique] enfance désormais dans ce dialogue intérieur entre l’ange et le démon Myster wism laisse de côté le docteur JICA et semble vouloir ouvrir les fenêtres de son âme en perdition après avoir sondé les enfers il conclut son roman des cadans là-bas par cette promesse l’aube sera clairire on le voit désormais déambulé dans Paris en visitant toutes les églises Saint-Sulpice Saint-Séverin Notre-Dame le sacré cœur Saint-Germain des pré Saint- Thomas d’quin mais le 25 décembre 1890 alors qu’il poursuit avec son ami Gustave boucher ce chemin de croix d’esèes itinérant comme le dit joliment Patrice loqum il s’arrête devant cette petite chapelle de la rue de lèbre blottie dans un coin oublié du vieux Paris elle est le ruisselet de l’église la panne pieuse la misérable banlieu du culte raconisem il rentre tous les deux et voit ses religieuses vêtus de blanc célébrer les vêpres bercé par la monotone ampleur de ses champs le diacre s’approche de hissem et en le guidant avec douceur lui demande de prendre la tête de la procession avec son ami comme le veut la tradition les deux compères se retrouvent d’uncongru leader de cette danse amoureuse avec Dieu et se dirige vers l’hôtel où ISEM se met à genou l’huile d’ÉE adepte un temps des messes satanique se retrouve là comme un agneau tremblant de peur est-ce bien lui puis le 28 mai 1891 il rencontre l’abbé Munier à l’église Saint- Thomas d’quin ISM lui explique qu’il vient de publier est là-bas un livre plein de messes noir et lui conjure de le blanchir il aurait ainsi demandé à l’abbé avez-vous du chlore pour mon âme monsieur wiism racontera les étapes de sa conversion dans un cycle littéraire qui débute avec en route sorti en [Musique] 1895 souffrant d’un cancer de la mâchoire le dent des huisem après avoir écumé les retraites dans des monastères finit sa vie en 1907 chez lui à Paris au 31 de la rue Saint-Placide en fumant des cigarettes devant les journalistes qui lui rendre visite il garde ce masque de pudeur ne délivrant à ses visiteurs qu’un mystérieux sourire ou un visage gothique pourtant Louis dromeuf un journaliste fin connaisseur de l’âme humaine a démasqué notre héros et perçu en lui la bête traquée et les ravages de la tension cérébrale poussé jusqu’au délire dans la soirée du 12 m 1907 après une vie de doute et d’érance comme le raconte notre invité hisem effectue son dernier voyage les yeux plongés dans la reproduction de la crucifixion de grunevald au pied de son lit à 59 ans il vient de rejoindre le domaine consolant des certitudes éternelles EUR historiquement vôre Patrice lo merci d’être toujours avec nous sur Europe 1 1907 joriscarl luissm effectue son dernier voyage puisqu’il meurt à l’âge de 59 ans a-t-il aimé la vie dans une biographie que vous lui avez consacré en 2007 vous le qualifiez-vous de forçat de la vie alors l’expression forçat de la vie et de wiissm lui-même qui se qualifie par ce par ce terme c’est vrai qu’il développe à travers son œuvre une vision assez pessimiste et et tourmentée il faut rappeler qu’il est né le 5 février 1848 à Paris alors qu’éclate la révolution de février 48 euh et la Commune de Paris euh évidemment il n’en a pas le souvenir il était il était il venait juste de naître mais il dira à postériori je suis né en une année de tourmente et j’en suis demeuré à jamais inquiet et tourmenté et c’est vrai que c’est autour de cette figure d’écrivain tourmentés de célibataire endurcis qui développe une vision pessimiste des rapports humains et notamment du du couple dans son roman en ménage il chante à la fois les joies du célibat qui l’oppose à ce qu’il appelle les giboulés de la vie maritale euh et dans une autre nouvelle intitulée avolo qui sera un Brévière de la vision pessimiste véritablement exacerbé il fait sienne la la philosophie et la formule de Schopenhauer qui disait la vie de l’homme osile comme un pendule entre la tristesse et l’ennui et c’est vraiment autour de cette de cette figure un peu misanthrope que que hissm a construit son personnage y compris romanesque même si ceux qui l’ont connu euh personnellement décrivent un être finalement qui avait un humour assez tranchant certes cynique et plein d’autodérision mais véritablement humain Patrice LOCM vous avez signé la préface des récits et carnets de voyage de Joris Carl hissm publié aux éditions harto en 2022 hissm parle de son horrible aversion pour le voyage quelles angoiss la perspective du mouvement de la mobilité provoque-t-elle chez lui alors c’est vrai que c’était un peu une gageure de faire ce volume autour des voyages de huissem puisque lui-même se décrit comme un casanier sédentaire détestant le voyage euh pris d’aversion pour toute mobilité géographique et en particulier pour les les voyages en train cela tient peut-être à la au souvenir traumatisant qu’il avait de sa mobilisation pendant la guerre de 1870 au cours de laquelle il se souvient dans une nouvelle qu’il a publié qui s’appelle sacodo d’avoir été jeté parmi une pelleté d’homme empilé comme des bestiaux dans des vagons à marchandises tiré par une machine qui est ructe des gerbes d’étincelles pour être envoyé au front il sera rapidement démobilisé atteint de disysenterie mais il en a gardé un symptôme des symptômes physiques véritablement le voyage en train prenait chez lui vous l’avez dit des aspects maladifs il écrit à théodoranon avant son voyage en Allemagne en 1888 j’en ai la colique d’avance et à émil Zola je pars dans la nuit par express pour Hambourg luubec et la mer Baltique je suis malade d’avance à l’idée d’entreprendre de telles tâches c’est vrai que la dans tous ces textes autour du voyage la perspective des des bousculades sur les quetgar l’inconfort des des vagons lit la pitance servie dans les wagons restaurants ou encore le le fait de se retrouver l’inconnu des des hôtels destinés qui attendent le voyageur le conduira maintreprise à reporter voir abandonner un certain nombre de voyages c’est vraiment une souffrance qu’il se fait à lui-même chaque fois qu’il part j’ai d’ailleurs à cette occasion appris ce terme de sidérodromophobie c’est-à-dire la peur des voyages en train ce qui est assez contradictoire c’est que c’est c’est une période où justement le chemin de fer connaît en même temps une une expansion incroyable dans la 2uxè partie du du 19e siècle absolument donc à partir de 1840 la France va lancer un vaste programme de développement des réseau ferré qui relieront Paris à chaque chef-lieu de département des lignes qui seront prolongées vers la frontière Est et avec des correspondances qui permettront de rejoindre l’Allemagne la Belgique la Hollande qui sont les terres de prédilection de de 8 c’est aussi l’époque où la gare du Nord est considérablement agrandie avec des interconnexions qui qui desservent désormais toutes les grandes capitales européennes la durée des voyages s’en trouve totalement réduite et donc c’est l’époque où où la compagnie international des wagons lit va être créé avec des wagons couchettes des trains restaurants le le tourning Club de France en 1890 secré pour stimuler le tourisme on voit également à cette époque l’apparition de guide de voyage que ce soit le guide Johann qui deviendra le fameux guide Bleu ou le guide Bedeker euh et donc on on assiste à cette époque à un véritable engouement de la bourgeoisie pour les voyages de loisirs dont un certain nombre d’artistes comme hissem profitent pour pouvoir euh quitter Paris et aller découvrir des horizons nouveaux en l’occurrence pour wism les musées de de la Hollande de la Belgique ou de l’Allemagne h et et pourtant il a il a ce besoin chronique de changer d’air cet insatiable désir d’ailleurs pourquoi il s’agit de de de contrer ce perpétuel ennui vous disiez vous citiez chopenhower il y a un instant sur l’homme osile entre la tristesse et l’ennui c’est une sorte de splin baudelrien chez lui absolument il a à la fois une vision une situation très paradoxale puisqueà la fois il a beaucoup de mal à quitter Paris et et à voyager et en même temps il l’touffe à Paris il a besoin de changer d’air comme il le dit d’éprouver des impressions neuves pour pouvoir ramener à travers ses croquis des visions de la Belgique d’un certain nombre de ville qu’il va et surtout de musées qu’il va qu’il va visiter h on note donc chez chez hissm une aversion pour la mobilité le déplacement mais néanmoins je l’ai raconté il voyage plusieurs fois hors des frontières de la France il sera en Belgique en Hollande en Allemagne en Suisse et une fois sur place la découverte des lieux et des locaux des des des us et coutumes des œuvres d’art lui procure néanmoins un immense plaisir effectivement alors c’est un voyageur principalement urbain la nature sauvage dont le thème avait été un peu ulé par les les romantiques qu’il hit l’intéresse assez peu lors d’un voyage à lourde il se trouve au pied de la chaîne des Pyrénées et il confesse qu’il trouve ça lourd énorme oppressant la nature n’est vraiment pas pas son terrain de de prédirection il n’a pas non plus le pied marin il ne prendra quasiment jamais le le bateau en revanche ce sont des promenades urbaines et et c’est plutôt à l’intérieur des églises des musées qu’il va trouver réconfort justement souvent déçu par les villes qu’il découvre mais à travers les œuvres qu’il qu’il perçoit dans ses musées il va pouvoir reconstituer à travers les textes qu’il qu’il rapporte une vision idylique un peu mythique reconstituée de de de ces villes et d’une autre d’un autre temps donc c’est à la fois les voyages de buissement sont plus un voyage dans le temps que dans l’espace finalement Patrice loquement les récits et carnets de voyage signés par ubismans ont-ils été publiés de son vivant est-ce qu’ il s’agit là d’écrit diné à être partagé ou plutôt de de carnet personnel alors les récits eux-mêmes oui sont des des textes qu’il a publiés dans la presse en revanche les carnets et notamment un certain nombre d’entre eux qui étaient inédits sont véritablement des carnets de notes des carnets de travail puisqu’il ne quittaient jamais ces petits carnet même lorsqu’il s’écartera de Zola et de la littérature naturaliste il en gardera toujours la méthode c’est-à-dire celle de l’enquête de terrain euh il prend énormément de notes notamment dans les musées sur les tableaux qu’il découvre et ces notes seront réutilisées comme une documentation pour un certain nombre de ces romans euh en cela ils sont assez intéressants puisqu’ils nous permettent de plonger au cœur du travail de de l’écrivain ils éclairent son travail des d’écriture et également d’un point de vue historique puisqu’ils nous permettent de suivre pas à pas d’un point de vue biographique les voyages qu’il a qu’il a mené à travers ses pays d’Europe du Nord mais et quelle est finalement la la philosophie du voyage cultivé par huissem qu’est-ce qui nous apprend à ce sujet alors c’est carnet effectivement délivre une certaine philosophie du du voyage qui est avant tout comme on l’a dit pour lui une occasion de se dérober présent sont ces termes d’échapper à ce qu’il appelle l’ignomineuse l’ignomineuse muflerie du présent siècle vissement ça vaitêre une aversion pour la la modernité euh et donc il révèle véritablement un un écrivain voyageur qui se réfugie finalement dans le rêve dans des contrées imaginées qu’il qu’il redessine à sa manière dans une vision fantasmée de la Hollande tel qu’il l’avait finalement découverte depuis Paris à travers les les œuvres d’art et les musées euh et qu’il ne retrouve pas forcément dans les dans les villes modernes qu’il qu’il découvre h le roman le plus célèbre de huissem c’est à rebour publié en 1884 dans lequel on rencontre l’un de ses doubles littéraires gens des essintes comment est-il comment ce livre est accueilli par la critique et comment au fond les contemporains qualifient son œuvre alors à rebour est vraiment le le le l’œuvre un peu charnière dans dans son dans son œuvre romanesque puisque c’est celle qui rendra Zola furieux puisqu’il s’écarte totalement du naturalisme il rond avec le naturalisme euh le roman sera très bien accueilli hism lui-même dira qu’il avait explosé comme une grenade dans la jeunesse artiste il réinvente totalement le le roman un roman non romanesque où il y a quasiment peu de narration peu de fiction si ce n’est une une narration intérieure où l’on suit les étapes d’une d’une âme c’est une exploration c’est là aussi un voyage une exploration introspective qui est aussi à la charnière de la dernière partie de son œuf puisqueelle aprèsou il se convertit au catholicisme et d’ailleurs Barbé d’orvil dans une critique de ce roman dira qu’après un tel roman il ne restait plus à huissm qu’à choisir entre la bouche du pistolet c’est-à-dire le suicide ou les pieds de la croix c’est la seconde solution que que hsmans adoptera alors qu’il travaille au ministère de l’Intérieur HSM rédige lui aussi des critiques il rejette l’académisme mais peut-on toutefois le qualifier de chantre de la modernité vous disiez à l’instant que mon il détestait la modernité alors en peinture effectivement hissm rejette l’académisme et s’intéresse de près et va être un de ceux qui vont faire découvrir comme vous l’avez dit Mony Manet dega sésane kaibot tous les peintres impressionnistes au public en revance en architecture hism c’est beaucoup plus conservateur par exemple il signera une pétition pour empêcher la construction de la tour effffel qu’il trouvait absolument hideuse et demander à ce qu’elle soit démontée après l’exposition universelle et se tourne plutôt vers la redécouverte des du vieux Paris du Paris Dentan comme il disait euh qui lui faisait très très mal de voir disparaître sous les les grands travaux d’Osman donc il va également écrire un certain nombre de de textes de monographies sur les quartiers de la Bièvre des gobelin ou de la butokaille de la Glacière tous ces quartiers en voie de disparition euh j’ai parlé dans mauriciy de son rapport à l’art et à la beauté dans quelle mesure la beauté d’une toile stimule-t-elle son imagination et lui inspire de de des des ligne de de de texte ou de critique la découverte du neuf c’est pour lui c’était le un voyage en fait finalement c’est vrais voyage ces véritables voyages plus que ces voyages physiques sont ceux qu’ l’eectue à travers l’art il a laissé derrière lui une somme considérable de de monographie de critique d’art de description de tableau il introduit d’ailleurs la critique d’art à l’intérieur du roman dans des romans hybrides qui intègre de grandes parties de descriptions de de tableau et c’est véritablement effectivement avec la découverte notamment comme vous l’avez dit de Mathias grunvald ou encore de des peintres du siècle d’or de la Hollande qu’il va voyager dans le temps et dans l’imaginaire h un un dernier mot Patrice loqum comment découvrir l’œuvre de Joris Carl luissm à travers quel roman à rebour bah pour quelqu’un qui n’aurait jamais luissement c’est effectivement à rebour qui est un roman totalement inclassable qui ressemble à aucun autre et à titre personnel je conseillerait également en route pour sa sincérité qui est vraiment le le roman d’une âme d’une conversion euh en toute transparence et qui est un magnifique roman qui ouvre la voix à la dernière partie de de son œuvre merci beaucoup Patrice lecm nous avoir accompagné cet après-midi dans historiquement vôtre pour retracer la véritable histoire de Joris car luissem le voyageur qui n’aimait pas voyager je rappelle que les récits et carnets de voyage de Joris car luissm que vous avez préfacé et à noté sont disponibles aux éditions to historiquement vôtre sur Europe 1 et en podcast sur Europe 1.fr

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