Colloque 2023-2024 : Pascal intempestif
Conférence du 06 octobre 2023 : Des créatures sans un cantique : cirons, mouches, fourmis chez Pascal
Intervenante : Benedetta Papasogli, professeur à la LUMSA (Rome)
Retrouvez les enregistrements audios et vidéos du colloque et son texte de présentation :
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Chaire Métaphysique et philosophie de la connaissance
Professeure : Claudine Tiercelin
Retrouvez tous ses enseignements :
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[Musique] [Musique] pendant que Benedetta s’installe je la présente s’il est nécessaire de présenter Benedetta papa soli au Collège de France euh où tu es venu à de nombreuses reprises pour animer les cours et le séminaire de Carlo Ossola Benedetta papasoli est professeur émérite à l’université de la lumsa à Rome elle a d’abord enseigné à Pescara et Messine c’est une spécialiste très connu de tous les 17èistes pour ses travaux sur des auteurs majeurs comme comme racine Pascal madame de Lafayette mais Benedetta a aussi procuré une édition des cantiques spirituel du père Surin beneta n’a jamais peur de s’attaquer aux grands au grands auteurs à une époque où si souvent on se réfugie vers les minoress et elle nous a donné un certain nombre d’études absolument capitales notamment je pense à à ton étude sur le fond du cœur qui a été publié dans sa traduction française en 2000 une autre étude sur la mémoire du cœur chez champon en 2008 et ce très beau livre qui s’intitule le sourire de mTOR chez champignon toujours en 2015 Benedetta aimant les grands auteurs elle s’intéresse également à Château brillant au roman du 20e siècle sans s’écarter néanmoins de ces grands axes de recherche qui sont l’expression de la mémoire affective et de l’imaginaire dans la conscience de soi je pense à ton livre di dans la SA et de la TESA tu nous as également donné une traduction italienne en 2003 despensées un tour de force qui convient de saluer et aujourd’hui Benedetta est membre de l’Academia nationale et des Linch où tu as eu la gentillesse d’accueillir un certain nombre d’entre nous la semaine dernière pour un colloque consacré à Pascal je vous rappelle si cela vous aait échappé que c’est le 400e anniversaire de la naissance de Pascal aujourd’hui nous entendrons Benedetta nous parler des créatures sans un cantique Siron mouche fourmis chez Pascal Benedetta merci merci beaucoup pour cette présentation Laurence et merci aux deux organisatrices pour l’invitation ces Coles un aspect de Pascal déconcertant pour la sensibilité actuelle est parmi ceux qui le rendaient moderne à son époque je me réfère à son regard sur le monde animal y compris sur la petite animalité sans oublier que dans l’abeille la grenouille le brochet le Siron et la fourmis les mouches et les autres insectes tout comme dans les choux et les poireaux la nature est miniaturisée la création est pulvérisée et leur parole ou leur silence font écho à celui des espaces infinis ce silence des asres et des être att troublé parfois scandalisés bien des lecteurs au fil des siècles et pour des raisons différentes qui vont des soucis apologétiques au questionnement inquiet de l’affectivité de l’homme Pascal au milieu du 20e siècle Romano Guardini dans son Pascal a adressé à cet auteur aimé des grief qui à la distance de 70 ans raisonne avec une gravité accrue je cite pascal n’a aucune sensibilité pour la nature vivante pas un mot dans ces écrits qui trahissent une sensibilité pour ce qui est dans la nature ferment vital pour le lymphe et la croissance pour le paysage ou l’arbre ou la fleur et il ajoute ni la nature ni l’art en particulier il parle de la musique ne sont pour lui un espace et un élément existentiel romanardini ne mentionne pas les animaux largement présent dans le texte de Pascal mais qui ne contribue pas toujours à nous les rendre plus familiers sans autre préambule prenons Pascal pour guide dans cet univers de la vie sur lequel il s’est de temps en temps penché si on laisse de côté les animaux de papier lion loup agneau qui ponctuent les citations bibliques des pensées il reste à parcourir une échelle complexe entre le grand et le minuscule où je vous propose de descendre dans l’ordre de la grandeur et de la dignité pour remonter ensuite vers la valeur ce renversement du pour au contre aura pour pivot le rapport homme animal bien des études de dossiers ont été consacrés à ce sujet ma visée est circonscrite quel éclairage jette sur le rapport homme animal l’attention que Pascal réserve à la petite animalité magagure est sur l’incertain y a-t-il dans les mentions pascaliennes des animaux un implicite démarge où l’on pourrait scruter une manière intempestive et profonde de se rapprocher de la nature vivante jusque dans ces manifestations infimes après l’avoir rejeté dans une distance apparemment indépassable un regarde ensemble sur l’animalité dans les pensées il reconnaît d’blé comme l’écrit Marga bar ce que les défenseurs actuels de la cause animale interprètent comme les sources intellectuelles et historique de la déconsidération au cantique des créatures franciscain il faudrait répondre par le psaume 136 comment chanter un un cantique pour des créatures auxquelles l’homme est soumis à cause de sa corruption je cite je l’ai abandonné à lui et révoltant les créatures qui lui étaient soumises je les lui ai rendu ennemi en sorte qu’aujourd’hui l’homme est devenu semblable aux bêtes toutes les créatures ou l’affligent ou le tente et domine sur lui ou en le soumettant par la force ou en le charmant par leur douceur c’est le fragment 182 dans l’édition céier la ressemblance bête humiliante pour l’homme fait à l’image de Dieu ne l’apparente même pas aux animaux nobles ou ass ses fauve dans la tradition humaniste guettter la mystérieuse émergence derrière les traits du visage humain je cite encore Pascal baissez les yeux vers la terre chétif vert que vous êtes et regardez les bêtes dont vous êtes le compagnon trois fois dans les pensées l’homme est est identifié à la petitesse de l’animal rampant et souterain qui devrait être je cite encore margaot dub son ultime reevousoir pour suggestif et complexe que soit chez Pascal le parallèle établi entre l’homme et l’animal comme le souligne Jean Ménard un lexiqueun imaginaire s’impose qui font de la brute non seulement la borne inférieure de la nature humaine mais met le miroir de la condition misérable de l’homme depuis sa chute encore la brute est rapprochée de la pierre l’animal du minéral a une distance infinie de la dignité de la pensée le roseau semble pouvoir s’humaniser dans la métaphore du roseau pensant mais les bêtes sont à tel point une possibilité permanente de dé chance de l’homme que le soin de Pascal semble être de multiplier entre elle et lui des distinctions entre-etemps la soumission aux créatures ayant pour revers la soumission des créatures celles-ci sont les jouets ou les instruments d’un désordre universel ce chien est à moi disaient ces pauvres enfants voilà le commencement et l’image de l’usurpation de toute la terre le lièvre les sangliers sont là pour être chassés et donc pour assurer à l’homme le divertissement indigne de lui que des choses inanimées une balle de billard un jeu dehard assurerait également et que dire des combat des animaux objet d’un plaisir féroce qui arrive jusqu’au dégoût on aime avoir les combats des animaux non le vainqueur acharné sur le vaincu l’homme est sous de la violence qu’il a lui-même suscité le sommet de cette perception négative se trouve dans le grand fragment 181 et un tournant crucial de la réflexion de Pascal sur le gouf du cœur d’où le vrai bien s’est retiré la marque la trace que Dieu a laissé peut-être occupé par n’importe quoi dans la nature toute chose est en capable de tenir la place de bien absent toute chose étant incapable de remplir le vide infini suite une énumération particulièrement complexe qu’il faut lire à la fois comme la description d’un entassement et comme le récit d’une chute je cite c’est une chose étrange qu’il n’y a rien dans la nature qui n’est été capable de lui en tenir la place du vrai bien astre ciel terre éléments plantes chou poireaux animaux insectes veau serpent fièvre peste guerre famine vice adultère inceste il ne suffit pas de constater que le vide du cœur prive de valeur tout ceux qui tentent de le combler il importe aussi d’assister à la formation de ce cortège avec un déploiement ordonné de groupe caternaire et de groupe TER ternair à partir d’une nature noble astre ciel terre éléments jusqu’à une nature perturbée fièvre peste guerre famine et corrompu vice adultère inceste au milieu comme plaque tournante les végétaux et les animaux dont le choix n’est pas unodin puisqu’il doivent signif l’étrange c’est une chose étrange dit Pascal ces vivants se signalent d’abord par un excès de familiarité chou et poireau dans l’ordre des plantes insecte vaau Pascal avait écrit d’abord bœuf et serpent dans l’ordre des animaux insignifiance ou disqualification une ménagerie infamme bire est-elle évoquée comme allégorisation secrète des malheurs et des vices le malheur et les vices étant radicalement le choix du fini à la place de l’infini bornonous a rêvé sur le remplacement de bœuf par veau le veau d’or se dessine à l’arrière-pl confirmant la nature idolattrique de tout bien substitutif et sur la place que ceci les veau occupe entre les insectes et les serpents autres animaux bibliques place qui relève peut-être sans aucun secret de disposition de la pure étrangeté la clé de lecture de l’étrange mérite d’être essayée sur d’autres passages concernant notre sujet est- ce régime d’étrangeté qui rend possible à Pascal de rapprocher la poule à la la Vierge Marie et l’enfantement virginal à la production des œufs dans un fragment qui ne cesse de surprendre quelques précédent qu’on lui trouve chez tertulien ou d’autres auteurs on sait que l’argument est adressé à l’incrédule c’est dans l’optique de l’incroyance que l’étrange lui-même peut devenir un argument mais si la nature reste largement inconnue si des espèces fabuleuses d’An peuvent se reproduire sans semence ce sont ces aspects les plus ordinaires qui deviennent me semble-t-il l’Auberge de l’étrange et du grinsant auquel de deux phénomènes en particulier donnent accès d’un côté la répétition propre aux actions des animaux de l’autre la petitesse jusqu’à la vie imperceptible décliné dans certains fragments comme principe de subversion de la vision une dialectique se dessine alors entre l’automatisme de l’identique et la diversité de cette vie fourmillante don Gilbert Duran analysant les structures de l’imaginaire a relevé la menaçante altérité la répétition ne jouit pas en général d’une bonne réputation dans les pensées attendu chez les animaux elle est inattendue chez l’homme au point de devenir un ressort comique le bec du perroquet qui les suit quoi qu’il soit net a été rapproché de Scaramouche qui ne pense qu’à une chose et cetera comportement spéculaire comme si le perroquet était un peu le Scaramouche des oiseaux occupé à révéler leur que et leur manie et les masques de la comédie à l’italienne condensé les travers d’une galerie de type humain le joueur qui ne pense qu’à placer une balle le roi qui doit à tout prix se divertir le savant qui ne peut se concentrer type humain qui ne savent pas d’agir comme des machines modèle animal et modèle de la comédie se touch dans le retour du même que Pascal dans la préface pour un traité du vide considéré indigne de la raison n’est-ce pas indignement traité la raison de l’homme que de la mettre en parallèle avec l’instinct des animaux puisqu’on en note la principale différence qui consiste en ce que les effets du raisonnement augmentent sans cesse au lieu que l’instinct demeure toujours dans un état égal et certes la préface pour un traité du vide peut induire un soupçon de nostalgie à l’égard de la perpétuelle nouveauté de la fraîcheur intacte que revê chez l’animal sans étude la science naïve est nécessaire de la répétition de l’identique mais deux exemples que Pascal en donne sont troublants plus par ce qu’il tisent que par ce qu’ils décrivent je cite l’histoire du brochet et de la grenouille de liancour ils le font toujours et jamais autrement ni autre chose d’esprit ce fragment qui évoque les débat sur les animaux machines dans le milieu de Port Royal nous épargne le détail du récit cruel dont un article de Anthony mcken a révélé la source la grenouille qui attaque le brocher lui cève les yeux et triomp infailliblement de lui jusqu’à le tuer multiplie à l’infini ils le font toujours l’aspect le plus révusif des combats des animaux cet acharnement dont on est sous l’autre exemple également rapide se trouve dans la préface pour in tré du vide il concerne ce qu’on a le plus admiré depuis l’Antiquité comme exemple d’une mystérieuse rationnalité animale l’art de construire des abeilles cell-ci produisent des œuvres parfaites mais toujours les mêmes je cite les ruches des abeilles étai aussi bien mesuré il y a 1000 ans qu’aujourd’hui et chacune d’elles forme cet hexagone aussi exactement la première fois que la dernière mil an d’hexagon d’innombrables grenouilles assassines le geste de la répétition s’inscrivant dans la sérialité de la nature ne contribue pas peu me semble-t-il à la perception de l’ensemble des vivants s l’espèce de l’étrangeté la diversité y contribue aussi du côté de l’animalité minuscule Siron mouche fourmis ne forment pas une armée unitaire et d’abord parce qu’il jouent leur rôle aux articulations d’arguments divers la réflexion sur l’infini la dignité de la pensée les lois de la perception et leurs conséquences paradoxales cette armée hétérogène était disosition des apologistes comme des hommes de science Pascal la convoque en géomètre les insectes ou leurs semblables les aracnides sont d’abord des quantités auxquelles on ne parle pas comme le faisait François d’Assise qu’on ne regarde pas au microscope comme l’avait fait Galilée avec des jugements esthétiques qui consacrent la beauté des abeilles et la fait horriblissim des mouches qu’on ne décrit pas avec une curiosité fascinée comme l’avait fait la jésuite Richomme qui n’entre pas dans des calculs sarenus comme ceux du père mercen se demandant combien de sirons sont nécessaires pour faire un homme qui ne contribue pas à une apologétique émerveillé comme ce sera encore celle de Flon ces quantités des concertes je ne peux pas ne pas citer le fragment 230 les deux infinis l’infinité de grandeur fait appel pour se glisser dans l’imagination à l’orbite des astres à l’idée abstraite d’espace et au symbole géométrique paradoxal de la sphère infinie auquel la raison est que naturelle mais l’infini de petitesse cherche un point un raccourci d’Atom d’où démarrer vers l’immense et il le trouve dans un vivant ce n’est qu’un point mais il a une anatomie jambes veines goutte de sang qui échappe aux frontières du visible et une divisibilité inconcevable à l’imagination qui donne lieu à la vision cauchemardesque d’une génération sans fin de sirons renfermés les uns dans les autres au sein d’une univers où il symbolise de façon identique sans jamais l’atteindre l’extrême petitesse modèle anatomique et modèle géométrique se superpose dans le rythme impérieux d’un texte visionnaire ou comme le prouve Laurent Suzini les divisions sont en fait des profondeurs si la sironalité universelle cher assirano n’avait jamais connu un tel frisson métaphysique la pensée de l’infini n’avait jamais été atteinte par une si perturbante étrangeté la nature simite les sirons emboités et emboîant sont-ils identiques entre eux l’on se souvient de la si belle lecture que Louis Marin a donné des deux fragments où Pascal explore les effets des variations de distance sur la perception je les rappelle une ville une campagne de loin c’est une ville une campagne mais à mesure qu’on s’y approche ce sont des maisons des arbres des tuiles de feuilles des herbes des fourmis des jambes de fourmis à l’infini tout cela s’enveloppe sous le nom de campagne et encore la diversité est si ample que tous les tons de voie tous les marchés toussés mouchés éter nu sont différents on distingue des fruits les raisins et entre cuxà les muscat et puis condriux et puis des Arges et puis cette h estce tout on a’-t-elle jamais produit deux grappes pareilles et une grappe a-t-elle deux grains pareils et cetera c’est paysage pascalien dissous dès que le point d’où les jugé est dépassé de ne démontre pas seulement comme le soulligne Louis Marin que la méthode analytique prenée dans le la logique de Port Royal n’aboutit pas à la connaissance mais plutôt à l’impossibilité de connaître il déplace également laattention d’un habîme à l’autre de l’infini de petitesse à l’infini de diversité puisque de grains de raisin n’ont plus que deux éternuments ne seront jamais pareils nous avions été sensibles à l’étrangeté de la répétition qui révèle l’automate au sein de la vie il faut letttre maintenant à celle de la diversification qui révèle au sein du familier l’inconnaissable l’une et l’autre ont ou peuvent avoir comme lieu d’épiphanie le minuscule jambe de fourmis à l’infini pourrait être le point sur lequel les deux L ligne se crois les jambes de fourmis étant d’un côté tout comme celle du Siron une frontière de la vision combien de campagnes et de jambes de fourmis se trouvent se trouvent-ell dans une jambe de fourmis de l’autre un cas extrême de la différence au sein de l’identique il y aura-t-il deux jambes de fourmis pareil dans ce monde où le regard ne saisit désormais que le singulier encore une fois la particule infime de matière qui donne accès à l’inconcevable et de nature animale et du coup comme le Siron occupe occupe les univers la fourmi figure d’un secret relais des premiers principes inatteignables rempli de ses jambes identiques et diverses la ville et la campagne reste à se demander si cette inssectification qui rend étrange le monde le rend aussi à jamais étranger à l’homme l’homme qui faute de connaître le vrai bien jette n’importe quoi même les insectes dans le gouffre de son cœur et d’autre part n’est-il pas habité à son insu par de minuscules esprits animaux qui sont à l’origine des perception fondamentale je cite quand on dit que le le chaud n’est que le mouvement de quelques globule et la lumière le conatus reedendi que nous sentons cela nous étonne quoi que le plaisir ne soit autre chose que le balai des esprits il est vrai que la petitesse des esprits qui entrent dans les Pors touchent d’autres nerfs mais ce sont toujours de nerfs touchés le fragment que je cite lamente une perte de mystère un dés enchantement tout cela nous semble mystérieux et cependant cela est grossier comme un coup de Pierre un désenchantement qui pourrait s’étendre par analogie à la sironalité et au au fourmillement incrusté dans le secret du monde les petites causes des grandes choses cette bizarrerie permanente de la nature et de l’histoire on toujours séduit Pascal comme indice du une vanité et raison des effets comme le bruissement d’un désordre faisant partie ironiquement de l’ordre du réel avant de tenter un renversement du pour au contre il faut descendre encore d’un degré et rencontrer d’autres insectes puissants armés entreopophage ennemi de la pensée mouch et autres insectes volants qui enchante le père Richomme mais qui dans la mémoire du 17e siècle ne se sont pas entièrement libérés d’un atavisme diabolique estce au prince des mouches belzbut que Pascal fait allusion lorsqu’il range les insectes à côté des veau et des serpents parmi les idolâtries du cœur humain voici que l’animalité minuscule s’agrandit se révolte manifeste la interne à la nature frôle le tragique bien sûr le fragment sur le ridicolissim HRO incapable de penser à cause du bourdonnement d’une mouche et de nature comique le nom de Scaramouche contient d’ailleurs le nom de l’insecte qui humilie l’homme comme si dans Scaramouche l’homme et la mouche jouaiit leur match étern mais le fond de ce comique est sombre tout dans la nature peut écraser l’homme sans l’empêcher de penser de le savoir la mouche y parvient relisons alors l’autre fragment la puissance des mouches elle gagne des batailles empêche notre âme d’agir mange notre corps cause risible d’effets surprenant ou signe du désordre rad C qu’annoncé le fragment 181 révoltant les créatures qui lui étit soumises je les lui ai rendu ennemi en sorte qu’aujourd’hui l’homme est devenu semblable aux bêtes les mouches qui mangent notre corps ne sont peut-être pas tant celles qui nous piquent mais celles qui se pressent autour de nos cadavres dégûtante et nécrophile après avoir contribué à tuer notre dig é François d’Assise lui-même pacifié avec tous les insectes ne l’était pas avec les mouches qui représentait pour lui l’argent et par là le diable sommet de l’étrange preuve que la nature est corrompue la puissance des mouches a le pouvoir d’abêtir et donc de rendre l’homme étranger à lui-même sur ce mot sur ce verbe abêtir on va changer de direction il est temps de rebrousser chemin et de remonter vers l’autre aspect du discours de l’animalité chez Pascal jusqu’à la mystérieuse fraternité homme animal que l’on décè dans ses marges ou dans ses plis et d’abord pour prendre appui sur les animal cules aucun doute qu’ils sont là pour rappeler que le minuscule dans la nature néant et tout à la fois c’est l’homme un article savant a montré que le Siron dont parle Pascal n’est pas comme on l’a cru l’insecte qui se développe dans le fromage et la farine mais la Carus de la gale qui habite l’homme comme l’homme habite la terre les calculs du père mererscen sur le rapport de la terre à l’homme de l’homme au Siron suggérer que le vrai Siron infime par rapport à la terre c’était l’homme même gassand est encore plus net je cite le Siron est engendré dans nous et de nous de la même manière que nous sommes nés dans la terre et engendrés de la terre or le corps du Siron contenant des univers avec leur propre Siron devient de façon abrupte dans un passage plutôt elliptique du fragment de deux infinis notre REC corords tantôt imperceptible tantôt colossal si bien que c’est en passant par la sironalité que le corps de l’homme d’abord humilié se laisse traverser par l’infini et paradoxe majeur le fragment de deux infinis veut humilier l’homme mais il le mentionne pas sa corruption l’infime n’est pas l’immonde il ne dépass pas la majesté de la nature il en révèle la profondeur quant aux jambes de fourmis dernière petitesse perceptible dans la dissolution d’un paysage elles n’ont pas été choisies par hasard ni au nom d’une exploitation apologétique déjà banale s’il faut se pencher sur l’herbe avec une loupe pour voir des jambes de fourmis à la campagne il faut s’éloigner du une ville suggérait Louis Marin et la voir d’en haut tel le géant de Léonard de Vincy ou le Jupiter de Flon pour y voir fourmiller les hommes si bien que dans l’image de la fourmie l’homme et l’incette l’éloignement et la vision myope se fondent dans un extrême raccourci remontons l’échelle de la grandeur animale les animaux domestiques échappent à ces jeux d’optique mais ils en suscitent d’autres non moins surprenants puisque Pascal essaye à leur regard un point de vue de l’intérieur je cite si un animal faisait par esprit ce qu’il fait par instinct et s’il parlait par esprit ce qu’il parle par instinct pour la chasse et pour avertir ce camarade que la proie est trouvée ou perdue il parlerait bien aussi pour des choses où il a plus d’affection comme pour dire ranger cette corde qui me blesse et où je ne puis atteindre donc l’animal est un chien l’opposition instinct esprit une fois posé Pascal se penche sur la subjectivité animale capable d’affection et comme le dit ailleurs de volonté ainsi que sur le mystère de la parole animal puisque c’est bien de parler qu’il s’agit ici impuissante à dire des choses aussi réelles que le besoin et la souffrance tournant dans le cercleune hypothèse impossible par Pascal a parlé en fait au nom de l’animal après avoir intercepté le langage de l’instinct que d’autres animaux comprennent il a jeté sur la question de la pensée et du langage des animaux un éclairage oblique qui passe à la fois par la négation et par la fiction de la même manière oblique d’autres fragments frôent la question d’une éthique animale le cheval en particulier à propos duquel Pascal dialogue avec Montaigne et donc avec une vision précartésienne se trouve au centre d’un discours sur la vérité et l’apparence sur l’estime et la valeur chaque fois pour marquer la différence entre l’homme et l’animal mais avec un effet ironique que je ne crois pas involontaire si la comparaison homme animal sous-entend la supériorité de l’homme au pied de la lettre on peut trouver que le cheval s’entir mieux le cheval bien enarnaché ne fera pas donner les étrivières comme le fera un homme vêtu en brocatelle à ceux que qui ne le saluent pas le fragment intitulé gloire nous rend le cheval plutôt sympathtique je le cite les bêtes ne s’admirent point un cheval n’admire point son compagnon ce n’est pas qu’il n’y ait entre eux de l’émulation à la course mais c’est sans conséquence car étant à la table à l’étable le plus pesant et plus mal taillé ne cède pas son avoine à l’autre comme les hommes veulent qu’on leur fasse leur vertuus se satisfait d’elles-même et certes il faut rappeler que l’absence d’admiration chez les animaux est un trait topique du discours animalier que l’aspiration à la gloire est un signe de grandeur que vertu est utilisé par Pascal un degré zéro de connotation éthique dans des excessions comme vert apéritive d’une clé attractive d’un croc reste qu’il nous a légué l’image d’une animalité sans arrogance d’un modèle de comportement qui serait chez l’homme exemplaire selon le critère suprême de la moralité classique le désintéressement cœur instinct principe je n’entre pas dans la complexité de la notion d’instinct che Pascal qui d’un côté par son opposition à esprit cerne le propre de l’animal et l’origine de ses comportement répétitif de l’autre par sa proximité à cœur c’est sur ses connaissance du cœur et de l’instinct qu’il faut que la raison s’appuie relève à plein titre d’un système de connaissance proprement humain je n’entre pas non plus dans les exégèse du fragment 523 la nature de l’homme est tout nature homme n’est animal qui laisse entrevoir la plasticité de l’homme capable de de s’identifier à tout être vivant et par là même l’impossibilité de définir sa nature ce qui est à la fois une marque de misère et de grandeur les contrariétés que Pascal accumule autour de la notion d’instinct au point d’estomper la ligne d’une différence si nettement tracée le réseau des symétrique qu’ tisse par des affirmations comme ce qui est nature aux animaux nous l’appelons misère en l’homme et à l’inverse nier croire et douter bien so à l’homme ce que le courir est au cheval c’est contrad tion pourrait être la preuve d’une pensée en mouvement qui envisage de tous les côtés le rapport homme animal selon le schéma de la chute ou corruption de l’homme et selon celui effémisant et salutaire de l’abaissement revenons alors aux animaux minuscules et à ceux qu’on ne voit pas sans s’abaisser insecte veau serpent entassé dans le vide du cœur sont des objets d’idolattrie mais le remède est dans le mal la pédagogie biblique passe par l’élévation du serpent dans le désert pour guérir les plaies que les morsures des serpents ont provoqué dans le fragment 751 le Christ rappelle à l’homme son état d’être infime et rampant qu’à moi en soit la gloire et non à toi vert et terre mais le Christ lui-même s’est abaissé jusqu’à devenir vermis non OMON et dans son abjection il attend de l’homme un geste de secours il est plus abominable que moi et loin de m’aborer il se tient honoré que j’aille à lui et le secours l’abaissement qui ramène l’homme vers la brute est un moment dialectique d’un cycle inépuisable de connaissance de soi-même s’il se vente je la baisse et cetera et qui plus est un temps de purification ayant sa propre consistance spirituelle si on vous abaisse c’est par pénitence non par nature le célèbre cela vous fera croire et vous fera et vous abêti du discours de la machine rachète comme tant d’ jet ont démontré l’automatisme de la répétition caractéristiqu des animaux le faisant servir à créé dans l’homme la coutume de la croyance or les habitudes même corporelles ne sont-elles pas toujours des expressions de l’âme c’est Gérard fererol qui l’a remarqué la critique récente a mis l’accent sur un autre aspect moins évident mais tout aussi suggestif l’humilité animale qui confère au geste de la machine prendre de l’eau bénite et cetera le caractère d’un abaissement libérateur sa’abétir signifie aussi se faire petit et rentrer dans cette sagesse muette de la vie qui apprend par des devanciers ce qu’il faut pour vivre comme des hommes qui s’agenouillent suivant la manière d’autres hommes cro yant comme des abeilles qui construisent à jamais des hexagones suivant la manière d’autres innombrables abeilles l’attention de Pascal à l’animalité minuscule au sein d’un plus vaste discours sur les animaux comme être bas relève alors et ce sera ma conclusion d’une intéressante ambivalence d’un côté elle dérange la contemplation de la nature par les aporis du petit infini elle tend à remplacer le mystérieux par le bizarre elle désenchante le monde tout comme l’idée des petits esprits cachés dans les porort et agissant sur le nerf contribue à en dépoétiser la perception de l’autre elle confronte l’homme à ce qui s’avère être son lot sa précaire demeure la petitesse qui n’est pas ici antonyme de la grandeur le couple grandeur misère ayant déjà sa suffisance le rapport à l’animalité minuscule qui humilie l’homme et le rabaisse et bien la quintessence de ce rapport à l’animal homn animal si contraire et si intime à sa propre nature mais comme le Siron est traversé par les univers comme le verre peut évoquer la kenose d’un dieu de la même manière le minuscule et l’infime objet d’une épiphanie de la science de l’imagination et de la sagesse source d’une remise en question des apparences sont pour l’homme un chemin plus qu’un État sa Béti sert à la découverte que croire peut-être naturel il rend possible l’hypothèse qu’un poète italien du 20e siècle formulera comme une certitude il Seren animali avvicinan ào Pascal loretil entrevu leve le rideau l’univers peut commencer à chanter je vous remercie [Musique]