Conférence de Charlotte Pichot, professeur agrégée d’histoire et docteur en histoire médiévale, université de Poitiers.
Au Moyen Âge, la réputation ou fama des femmes, repose essentiellement sur la pureté de leur corps. Elle détermine également l’honneur de leur entourage.
Dès lors, tous les crimes qui portent atteinte au corps féminin (injures, adultères, violences sexuelles, etc.) nécessitent une réparation, afin de rétablir la bonne renommée de la parenté. Les lettres de rémission produites par la chancellerie des rois de France aux XIVe et XVe siècles, révèlent l’existence de nombreux crimes liés à la diffamation du corps féminin. Ces sources montrent tout d’abord l’importance des vengeances privées, mais témoignent aussi de l’application de peines judiciaires (châtiments corporels, amendes) et de la mise en place d’accords plus ou moins officiels destinés à satisfaire les différentes parties concernées. Elles font enfin une place primordiale au pardon royal qui a pour but d’apaiser et de pacifier la société.
Dans le cadre de ces affaires, les récits de pardon permettent ainsi de mieux appréhender la place des femmes et de leur corps dans la société de la fin du Moyen Âge.
Avec Charlotte Pichot, professeur agrégée d’histoire et docteur en histoire médiévale, université de Poitiers.
Conférence enregistrée le 20 mars 2024 à Poitiers
En savoir plus : https://emf.fr/46307
Dans le cadre du cycle de conférences L’humain recomposé. Sous la direction de Lydie Bodiou, maîtresse de conférences en histoire de la Grèce antique, Herma, université de Poitiers et Thierry Hauet, professeur, praticien hospitalier, directeur de l’Irtomit, Inserm, CHU, université de Poitiers. En partenariat avec l’université de Poitiers et le CHU de Poitiers.
@chudepoitiers2627 @poitiersuniv
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00:07 : présentation et introduction par Héloïse Morel et Lydie Bodiou
05:41 : conférence de Charlotte Pichot
55:38 : questions public
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#moyenage
[Musique] parfait bonsoir à toutes et tous et donc bienvenue pour cette conférence qui est dans le cadre du cycle l’humain recomposé donc il a un cycle que l’espacement des Fran coordonne avec l’Université de Poitier et en l’occurrence sous la direction scientifique donc de lid Bou qui est historienne spécialiste la Grèce antique et Thierry qui lui est professeur praticien aliier donc CHU et Université de de Poitier qui trava qui est spécialist de la transplantation rénale qui est venu nous nous voir avec lid il y a quelques temps pour imaginer ce cycle l’humain recomposé pour aborder la question finalement de la réparation des humains à travers plusieurs points de vue de discipline scientifiqu donc on est voilà on essaie à chaque fois de de d’interroger cette cette question là et il se trouve aussi que Lidi bu avec une équipe pluridisciplinaire de de l’Université de Poitier travaille sur les violences masculines faites aux femmes et sur la notion de de féminicide depuis maintenant 2013 au moins et donc voilà c’est une thématique de recherche qui qui nous importe de traiter ici et aussi à l’espacementest- France donc on est vraiment ravi ce soir d’accueillir Charlotte Pichot qui a fait donc une thèse à l’université de Poitier avec le CESM donc le centre entre d’études supérieur en civilisation médiévale sur alors j’ai noté le titre de la thèse vous savez c’est toujours très long forfait de son corps le corps féminin et le crime à la fin du Moyen-Âge centre- Ouest Sud-Ouest du royaume de France 14e 15e siècle elle a d’ailleurs voilà elle a écrit aussi plusieurs articles sur les naissances illégitimes dans le Poitou mais aussi sur les serement injure et paroes de femm dans la criminalité du du moyen-âge et ce soir c’est donc la question qu’on lui a posé est celle liée au cycle de conférence al celle de la de la réparation que dit justement la justice à la fin du Moyen-Âge donc pour le 14e 15e siècle lorsqu’il y a des injures ou lorsqu’il y a des violences physiques faites au corps des femmes sachant que voilà il y a les enjeux de réputation des femmes sont rattaché à leur corps donc on est vraiment ravi de savoir sur voilà comment est traité cette question quelles sont les sources de l’historienne dans dans ce sur ce sujet donc merci par avance Charlotte je laisse la parole à lid merci Éloïse je vais être un petit peu plus courte parce que beaucoup manger de ce que je voulais dire mais mais je voulais juste dire le plaisir Charlotte que tu sois là aujourd’hui on a de la chance nous enseignant chercheurs vieillissant euh mais vraiment on a cette chance de voir nos étudiants devenir grands euh et et avec grand plaisir les voir continuer à faire de la recherche alors c’est formidable d’aller jusqu’à la thèse et cette thèse est remarquable je je dois dire aussi que que Charlotte a été une des dernières agrégées pas la dernière on en a eu depuis mais mais Charlotte a eu l’agrégation à l’université de Poitier et donc enseignante depuis toujours elle a enseigné aussi avec nous à à l’université et euh et c’est une gageur voilà que de continuer à faire de la recherche quand on est aussi enseignant euh dans le secondaire et et et Charlotte continue à à marcher sur les deux pattes celle de la recherche et celle de l’enseignement au plus jeunes donc avec beaucoup d’affection euh d’estime euh voilà je te présente aujourd’hui Charlotte merci d’être là on a essayé depuis longtemps voilà le corpus de Charlotte je voulais juste en dire un mot parce que quand je pense au corp plus de Charlotte je je pense au travail de ma collègue Myriam Soria qui était une des enseignante qui a qui a permis à Charlotte de de travailler sur ce sujet et c’est l’ de rémission et je voilà pour vous dire que on a des des collègues des enseignants et des étudiants qui marquent de dans dans nos cursus et qui reviennent vers nous parfois devenir grand il y en a d’autres ici hein de certains de nos étudiants et et de prolonger des travaux je pense en particulier à cette source he qui sont les lettres les lettres de rémission euh terminer aussi pour dire que c’est pas si simple d’être une historienne c’est pas si simple d’être une jeune historienne et c’est pas si simple je le dis avec quelques années de plus que Charlotte que d’être une historienne des femmes et du genre euh on le paye encore parfois alors moi je peux je peux y aller j’avoue que j’ai le cuir assez épais euh mais dire que parfois euh encore travailler sur des sujets ou sur des thèmes moi c’était plutôt l’histoire de la médecine et c’était pas un champ où j’étais attendu et on souhaitait que j’aille Charlotte c’était plutôt l’histoire de la médecine et il y a encore de la place à faire et donc voilà dire que faire de l’histoire dans toutes les conditions c’est aussi faire acte militant d’historien et sur certains thèmes particulièrement et celui-là en est un donc merci Charlotte non seulement d’être là ce soir de nous le partager mais de continuer à partici par à nos travaux à ce que nous menons collectivement et et à d’autres la meilleure récompense que l’on puisse avoir Charlotte c’est de te lire et de t’entendre donc merci de ça merci he pour cet accueil chaleureux merci à toute l’équipe du projet pour votre invitation alors bon je vais commencer tout de suite je vais vous parler ce soir des réparations judiciaires concernant le corps des femmes à la fin du Moyen-Âge 14e 15e siècle euh entre vengeance et pardon euh alors que sont les réparations notamment les réparations judiciaires alors ça vient du latin réparo réparaoui réaratum qui signifie rétablir un état antérieur et dans les définitions actuelles les réparations signifient les dédommagements compensation apporté à une parole à un acte à une situation jugée injuste ou fâcheuse euh dans le droit plus précisément actuel on distingue les réparations donc faite à la partie civile des réparations pénales alors dans le moyen-âge on va parler de réparation faite à la partie civile on parle de compensation de satisfaction et pour les peines on va dire pénales entre guillemets moi je parlerai plutôt de châtimement de peine judiciaire qui sont destinés donc à punir des crimes alors que sont les crimes au Moyen-Âge le crime au Moyen-Âge je fais un petit peu encore de latin ça vient donc du crimen criminis l’accusation c’est un mot qui est encore peu employé au Moyen-Âge euh il existe surtout pour désigner donc l’accusation le fait qu’on poursuive un acte et qu’on le châtie en tant que tel donc il est défini en tant que tel dans les textes de loi comme un crime alors généralement les crimes ce sont des faits graves plus ou moins graves le skelous c’est le le crime le plus grave et au Moyen-Âge il faut tout de suite faire le distingo euh euh tout crime est un péché mais euh tout p péché n’est pas forcément un crime par contre le roi le roi de France a toute la possibilité de gracier n’importe quel crime même s’ils sont à la base destinés définis comme irrémissibles donc justement je vais parler des lettes de rémission donc c’est le corpus principal de maè donc maèse c’est forfaite de son corps le corps féminin et le crime à la fin du Moyen-Âge alors je vous explique un tout petit peu mon angle d’attaque pour que vous compreniez mes sources et mon sujet euh tout d’abord moi ce qui m’intéressait c’était de travailler sur le corps féminin j’avais travaillé sur l’avortement et l’infanticide avec Myriam Soria et j’avais fait un lien important entre justement le corps féminin les différents crimes que l’on peut imputer aux femmes et les crimes aussi qui tournent autour de l’enjeu de préserver la réputation des femmes et de leur intégrité corporelle alors le corps féminin il est important déjà de rappeler que c’est le corps des femmes les femmes même au Moyen-Âge elles sont multiples ça peut être des jeunes femmes des enfants des pu des femmes am marié des femmes mariées mère veuv Monial prostitué elles peuvent être issues de différents statuts sociaux du menu peuple des gens du Labour de la bourgeoisie de la noblesse et le corps féminin dans les sources médiévales est présenté de manière spécifique par rapport au corps masculin ça c’était une question déjà dès le départ dans ma thèse est-ce qu’on peut vraiment légitimement parler de corps féminin oui puisque le corps féminin déjà dans les sources médicales et là je vais évoquer un petit peu des sources médicales de l’Antiquité le corps féminin est considéré comme ayant une physionomie particulière par rapport et contrairement au corps masculin donc d’après la théorie des humeurs le corps féminin a une complexion froide et humide ce qui le pousse à désirer plus plus ardemment des rapports sexuels contrairement aux hommes qui selon les dir de ces sources aurait une physionomie plus chaude et plus sèche et donc les femmes elles tenteraient de tirer les hommes vers le péchés et vers les les les pratiques sexuelles jugées hors norme si l’on s’intéresse maintenant à d’autres types de sources autres que les sources médicales les sources notamment de la prédication on se rend compte aussi que les prédicateurs à la fin du Moyen-Âge pointent du doigt aussi le comportement des femmes et de leur façon de présenter leur corps au public notamment euh ils dénoncent leur coquetterie leur péchés d’orgueil en se mettant en valeur et euh il les pointent comme des femmes euh des filles du diable ou des femmes du diable donc déjà on a cette association entre le corps féminin certains péchés vous allez voir je vais évoquer ensuite les crimes alors avant d’aller un petit peu plus loin il faut rappeler que la société médiévale c’est une société d’honneur et là donc je suis écho euh euh à la figure qui m’a la plus plus la plus inspirée pour ma thèse c’est Claude govard euh l’ASS société d’honneur donc il faut lire absolument les travaux de Claude govard pour comprendre ce que c’est il faut savoir que l’honneur et la réputation sont fondamentaux pour assurer l’intégration d’un individu dans la communauté médiévale et toute offense qu’elle soit orale qu’elle soit physique doit être tout de suite démentie rapidement afin d’éviter qu’elle ne devienne une réalité puisque la commune renommée elle n’existe elle elle n’est définie que si elle est validée par la communauté Claude govard a démontré dans cette que l’honneur masculin est différent de l’honneur féminin l’honneur masculin l’honneur des hommes dépend surtout de leur capacité à agir dans l’espace public à défendre leurs intérêts notamment ceux de leurs proches à défendre leur entourage et pour Claude gvard l’honneur des femmes repose surtout sur la préservation de leur pureté sexuelle et notamment de leur intégrité corporelle dès lors on devine que de nombreux crimes peuvent graviter autour du corps féminin alors le corps féminin il peut être victime de certains crimes alors j’ évoquerai ces crimes tout à l’heure ça peut être par exemple des violences sexuelles au sens général le corps féminin peut être aussi coupable de certains crimes comme l’adultère et il est aussi parfois le mobile de divers crimes commis pour venger un affrond et c’est notamment le centre de différentes violences masculines alors justement comment rétablir l’honneur comment réparer un affront dans la société donc du bas Moyen Moyen-Âge 14e 15e siècle alors la réponse la plus courante dans les sources c’est la vengeance privée la punition expéditive on dément tout de suite l’offense et puis bien sûr il y a des possibilités de trouver des accords plus ou moins officiels je reviendrai dessus dans dans le déroulé de mon plan et puis il y a les fameuses sanctions ces sanctions peuvent être de nature religieuse purement religieuse et aussi de nature judiciaire avec des peinees judiciaire des châtiments qui peuvent parfois être octroyés en public à cela s’ajoute aussi on le voit dans les lettres de rémission des compensations faites à la partie civile alors on voit que déjà avec ce que je viens de vous dire juste avant il y a différents types de droits qui vont s’enchevêtrer au Moyen-Âge donc il faut que vous ayez ça à l’esprit donc le droit romain influence encore beaucoup le droit donc médiéval le droit canonique bien sûr est fondamental donc le droit de l’église et le droit laïque qui se développe beaucoup à la fin du Moyen-Âge avec la mise à l’écrit des coutumes avec les coutumiers à partir du 13e siècle je passe très vite mais il y a aussi le droit donc qui est issu de la chancellerie royale qui est de plus en plus important avec les aidit et les ordonnances alors euh ce ce droit cet axe de droit il faut à tout prix euh le comparer les comparer avec les sources de la pratique que sont donc les sources judiciaires et moi mon corpus principal de sources judiciaires c’est les lettres de rémission donc rémission ça vient de remettre euh une lettre de rémission en voici une qui a été octroyée à Laurence Poidevin pour avoir eu des relations sexuelles avec une autre femme euh là on est en 1400 ça a été coupé euh on est dans la région Centre on n pas loin d’Orléan ou de chartre plutôt plutôt de chartre et donc une lre de rémission c’est un document produit par la chancellerie royale par lequel le roi conferre son pardon et stoppe ainsi toutes les poursuites judiciaires comment ça se passe en réalité en réalité le coupable ou le suspect d’un crime euh poursuivi donc peut espérer la grâce royale en envoyant une requête en écrivant une demande auprès de la chancellerie royale en expliquant sa version des faits en insistant tout particulièrement sur les circonstances atténuantes du crime qui vont favoriser la la grâce royale et si c’est le cas si sa lettre est acceptée ça donne lieu à une rémission qui est écrite par la Chancellerie et ça donc arrête toutes les poursuites judiciaires qui vont qui qui sont à son encontre à condition bien sûr qu’il aille faire entériner la lettre de rémission dans la justice locale qui est chargée donc de poursuivre de le poursuivre c’est la de rémission elle se développe très fortement au 14e et au 15e siècle c’est pour ça que je travaille essentiellement sur ces siècles-là donc rapidement le le cadre spatio-temporel euh donc c’est le 14e et le 15e siècle essentiellement j’ai travaillé sur des échantillons euh de l’ de rémission issue du règne de Charles VI et du règne de Louis X pour comparer à un siècle d’écart les éventuelles évolutions euh et faire des statistiques euh d’un point de vue géographique alors ça a été mince ça passe pas bienon la Gascogne est bien représenté mais le Poitou et les Pays de la Loire moyennees ont été décalés dans l’Atlantique alors je travaille essentiellement sur des archives qui ont été inventoriés donc pour la Gascogne qui est bien représenté au sud-ouest le Poitou médiéval donc la Vendé les Deux Sèvres et la Vienne et les Pays de la Loire moyenne la région Centre actuelle pour pour faire simple cette époque- là c’est une époque qui est dense qui est très souvent stéréotypée puisque c’est la période de la guerre de 100 ans de la grande peste des conflits civils sont importants comme le conflit armaniaque bourguignon c’est aussi le siècle de l’â d’or cuurrial avec une période qui annonce la Renaissance avec le développement du gothique international du gothique moyant et puis dès la seconde moitié du 15e siècle il y a un renouveau économique he qui donne suite au déclin démographique économique du 13e1e siècle et c’est une période quand même qui est très intéressante et et très riche en tout cas à étudier avec des sources très nombreuses donc je vous propose donc ce soir donc de découper mon mes propos en trois temps j’évoquerai d’abord les crimes qui diffamme le corps des femmes donc je vais surtout ici dans cette première partie évoquer les textes de droit comment sont définis les déviances à partir de quand on peut parler de de crimes qui peuvent diffamer le corps des femmes ensuite j’évoquerai comment les partis opposés gèent l’affaire de la vengeance jusqu’aux accords d’apaisement plus ou moins officiels et dans un dernier temps je terminerai sur les réparations judiciaires donc les peines judiciaires qui sont prévues par les autorités de justice les compensations aussi éventuelle faite à la partie civile pour terminer par le pardon royal qui vient pacifier l’ensemble de la communauté alors les crimes qui diffam le corps des femmes alors faut remonter un petit peu dans le temps remonté jusqu’au 11e siècle et à la réforme grégorienne donc la réforme grégorienne c’est donc une réforme profonde de la société voulu par les papes à partir du 11e siècle pour faire simple l’idée c’est de séparer très clairement d’un côté les clair des laïques en imposant de manière obligatoire au clair le célibat on a encore du mal à cette époque-là à leur imposer le célibat et ça va pas forcément bien marcher et euh de l’autre côté les laïques qui eux ont le droit à une certaines pratique de la sexualité mais cette sexualité doit être encadrée par certaines règles d’où la codification progressive de du mariage du mariage chrétien notamment lors du concile de la Tran en 1215 alors au départ c’est vraiment le droit canonique qui va m’intéresser pour justement essayer de comprendre déjà quels sont les péchés qui vont progressivement devenir des crimes et qui vont progressivement cibler la sexualité et surtout euh progressivement le corps des femmes alors l’église définit certaines pratiques pécamineuses donc de péché euh qui deviennent donc progressivement des crimes donc pour poursuivre ces ces déviances l’église va se doter de tribunaux qu’on appelle les officialités qui se développe au 13e siècle et qui poursuivent notamment donc des des affaires d’adultère de bigamie de concubinage pour pour faire simple tout ce qui contrevient à l’idée du mariage chrétien et plus globalement je parlerai d’affaires de fornication toute les pratiques sexuelles qui ne correspondent pas à la bonne pratique de la sexualité dans le casadre du mariage à savoir une pratique entre épou euh bien codifié notamment dans un but procréateur alors l’église essaie de poursuivre de manière égalitaire autant les hommes que les femmes euh ces affaires d’adultère de bigamie de concubinage euh l’église aussi est chargée de séparer éventuellement les époux qui ne s’entendraient pas au sein de leur couple j’y reviendrai plus tard alors l’église elle est pas la seule à définir ses crimes puisque le droit romain refait aussi une apparition au 12e siècle avec le renouveau du droit romain et il influence notamment les pays de droit écrit donc les pays de droit écrit ce sont notamment le les régions du sud du royaume de France qui donc dans leur coutume font directement allusion à des pratiques qui sont directement tiré du droit romain dans lequel on stigmatisait spécifiquement les femmes et là l’adultère dans ces pays-là dans ces régions-là concerne spécifiquement les femmes infidèles éventuellement leurs compagnons leur amant infidèle leur amant qui qui participe avec elle à à l’adultère donc là vous avez une enluie minure extraite donc des coutume de Toulouse où on voit la tonsure d’une femme donc qui subit une peine infamante pour avoir trompé son mari euh donc là je précise bien que les hommes ne sont pas poursuivis pour adultère et alors si on poursuit maintenant sur le droit laïque cette fois-ci on se rend compte que dans les textes de loi et plus précisment plus précisément dans les coutumiers on a certains crimes qui sont définis spécifiquement par rapport aux femmes et à leur corps alors là je suis dans les textes du droit laïque et les coutumiers et ces coutumiers définissent des crimes de haute justice alors les crimes de haute justice ce sont des crimes qui sont obligatoirement jugés par des cours de haute justice qui sont capables de dispenser la peine de mort il y a trois grands crimes de haute justice que l’on retrouve dans les coutumiers c’est le meurtre le rapte et l’anis alors le rapt et l’anis concerne directement le corps des femmes et remet en cause directement leur réputation et l’honneur des femmes donc le rapt c’est un mot d’ancien français qui sert à cette époque là de manière confondue à des l’enlèvement des femmes à but matrimonial l’enlèvement des femmes pour les violés et aussi le viol des femmes et donc sous ce vocable là on a toutes ces affaires là et bien sûr ces affairesl remett directement en cause l’honneur des femmes et leur intégrité corporelle l’anis alors je sais pas si quelqu’un connaît l’anis c’est donc un terme d’ancien français qui vient d’inkkido en en latin et qui veut dire donc couper et ça renvoie à l’idée qu’il faudrait donc couper le corps d’une femme enceinte lorsqu’elle a subi une agression afin d’essayer de sauver l’enfant qu’elle a dans le ventre alors l’anis c’est défini par les textes médiévaux comme une agression commise sur une femme enceinte et qui entraîne la mort soit de la femme enceinte soit de son enfant soit des deux et c’est grave à l’époque puisque ça entraîne la mort d’un enfant qui n’est pas encore baptisé et qui est donc destiné au limpe et là aussi ça remet en cause l’intégrité corporelle des femmes et notamment leur capacité à procréer à engendrer donc une lignée pour leur parenté euh donc ces crimeslà sont normalement susceptibles de la peine de mort euh là je vous ai mis un extrait donc un détail des enlu minures des vigiles de Charles 7 qui représente les massacres qui ont eu lieu en 1418 lors de la prise de Paris par les Bourguignons et donc là c’est vraiment bon une image stéréotypée hein de d’une une agression sur une femme donc qui est transpersée dans son bas ventre voilà moi je l’associe souvent à lancis puisqu’on a l’impression que l’agresseur l’atteint directement dans sa capacité à procréer et les autres crimes aussi qui sont évoqués mais plus rarement dans les coutumiers mais qui sont aussi des crimes d’au de justice et qui concerne directement le corps des femmes c’est l’avortement et l’infanticide alors l’avortement et l’infanticide ils sont définis vraiment comme des crimes féminins dont les femmes sont coupables et parce que alors l’avortement à distingué le lanis c’est vraiment ici une interruption volontaire de grossesse pratiqué par la femme et l’infanticide c’est le meurtre d’un enfant par sa mère et très souvent des enfants illégitimes à la naissance ça renvoit là aussi donc du coup à l’idée que la femme aurait donc pêché en amont et chercherait donc à cacher une inconduite sexuelle et il y a des crimes bien sûr aussi qui sont un tout petit peu moins graves ce sont les injures et qui là aussi sont spécifiques en fonction du genre les injures qui ont un caractère sexuel pour les femmes donc là je vous ai mis alors je suis désolée c’était pas comme ça dans mon j’aurais dû mettre en PDF la le diapo c’est un petit peu coupé mais si on regarde donc la colonne de droite vous avez les les injures destinées aux hommes donc les hommes sont susceptibles d’après les coutumés de l’enjoué d’humaine d’être appelé Laron donc voleur faux traître puniè puant ou d’aucune autre folie des loyal et les femmes regardez la colonne du centre on les associ systématiquement à des injures les qualifiant de puttin donc de femmes dépravées ou de laronesse de voleuse ou d’aucune autre folie déloyal donc vous voyez déjà il y a un caractère genré des injures lorsque ell cible les femmes et notamment des injures à caractère sexuel donc ce qu’il faut retenir de ce grand teint de cette première partie c’est que les crimes et leur définition évolue tout au long de la seconde partie du Moyen-Âge que la monarchie royale la monarchie la monarchie renforce son pouvoir judiciaire et progressivement et s’empare de ces affairesl cherche à les à les châtiers à les punir il faut aussi bien voir que les textes de loi définissent spécifiquement des crimes associés au corps féminin et qui n’existe pas qui ne sont pas définis pour le corps des hommes et il faut faire attention également au fait que la production de ces sources normatives est issue directement d’homme hein c’est des textes de loi qui sont écrits sous la plume d’homme et donc il faut prendre garde puisque c’est la perception masculine que l’on a à travers ces texes de loi et d’ailleurs c’est aussi très souvent une perception masculine que l’on a dans les sources de la pratique que sont les lettres de rémission alors les lettres de rémission je vais en parler plus précisément dans le grand 2 et dans le grand 3 pour évoquer des cas précis donc dans la réalité qu’est-ce qui se passe comment on essae donc de réparer les affronts fait aux femmes et à leur honneur et à leur intégrité corporelle donc tout d’abord ce que je voulais vous montrer d’après les fameuses statistiques que j’ai pu faire avec mes lettres de rémission c’est que très souvent donc dans les lettres de rémission on se rend compte que les crime que le roi va gracier sont euh alors pour certains d’entre eux engendrés déclenchés à cause d’une affaire qui remet en cause donc l’honneur d’une femme et notamment de son intégrité corporelle donc ce que je je veux que vous regardiez ici voilà on voit la petite flèche par exemple quand on a des injures à caractère sexuel qui concernent les femmes et leur intégrité corporelle euh ça nous conduit à des crimes qui eux sont graciés et euh qui concernent les hommes homiciddees sur un homme très souvent regardez 10 homicides sur un homme sur les violences sexuelles c’est la même chose très souvent les violences sexuelles engendre des crimes et des violences entre hommes si je remonte la diapo avant pareil les adultères alors on a pour les adultères des homicides sur la MAN la FL est partie et pour les cas de fornication on a aussi euh la par on a aussi donc des violences entre hommes 46 violences entre hommes et des violences sexuelles aussi résultat donc de des conduites des inconduites sexuelles des femmes donc juste que ce que je voulais que vous que vous compreniez c’est que les affaires concernant le corps féminin entraînent très souvent des violences masculines et ce sont ces violences masculines qui sont gracié dans les lettes de rémission alors un exemple précis c’est le cas d’Emery caremo donc Emer caremo c’est un homme qui habite dans Le Baillage du poitour et il est marié à bienvenu bienvenu qu’il présente dans sa lettre de rémission comme une bonne épouse fidèle preude chaste et cette épouse elle est poursuivie par un homme qui s’appelle pro HRO et cet homme je cite la lre de rémission s’était forcé d’avoir compagnie charnelle à la dite femme quand on parle de viol on parle souvent de compagnie charnelle à force et donc dans plusieurs lieux il s’est vanté d’avoir et qu’il aurait à tout prix la compagnie charnelle de la fameuse bienvenue et un jour il arrive à l’hôtel d’emerie armé de plusieurs armures invasibles il frappe il heurte Moute forte à LUISS du hôtel et tant que par force et violence il rompit la fer mure du diis il y a un parallèle entre la porte de l’hôtel et aussi le corps féminin et il entre dans l’hôtel et tantôt il se dirige dans le lit vers le lit où esttoi coucher la dite bienvenue avec ses enfants il s’empare de la dite femme et pour en faire sa volonté et la déshonorer et c’est là qu’intervient Emer caremo accompagné de ses frères qui coururent su odipéro qui tenoit et perforçit à la dite femme pour en faire sa volonté le bâtir et férir par tel manière que mort s’en ensuit après tantôt sur le dit Perro donc finalement on on connaît cette affaire parce que le fameux Pro est mort et c’est cette ce crime que le roi Gracie et c’est grâce à cela qu’on connaî donc l’atteinte faite à l’encontre de bienvenu alors je je continuerai simplement en évoquant deux petits cas rapidement pour préciser qu’il y a des vengeances privé masculines qui sont propres au statut et notamment à la classe sociale avec Bernard de basillac qui est un noble alors les nobles ils ont euh pour pratique particulière la castration du violeur ou de celui qui a euh on va dire séduit leur leurs proches parentes alors Bernard de basillac lui c’est un seigneur alors c’est le fils du seigneur de basillac on est dans la sainechaussée de bigor et il explique dans sa lre de rémission que il se trouve complètement offensé de savoir que dans les terres de son père un viol est resté imp impuni donc il apprend qu’une femme a été violée par Jean De la Rua et comme le sénéchal de bigor donc le lieutenant du roi dans dans cette province ne fait rien il décide de se faire justice lui-même et de rendre l’honneur de cette femme il explique qu’il est couroussé et indigné de ce que le dit gens avoit été puni et le mena ou fit mener en un bois ou ilc afin que il ne lui plus pris plus jamais envie de prendre femme ni de la violer par force il lui fit ôter les deux génitoires en le châtrant par la manière d’un Porcel donc d’un d’un cochon donc là vous avez une enluminure là aussi des coutumes de Toulouse qui représente alors cette pratique là selon les autorités qui ont donc écrit ces textes de loi alors ces pratiques là dans la réalité elles sont peu utilisées par les autorités judiciaires par contre moi j’ai énormément de cas de nobles qui euh on va dire de manière officieuse se font justice eux-mêmes vengent une attaque contre leurs femmes leurs prochespentes en chârant donc l’ennemi celui qui a osé donc déshonorer la parentée un autre cas c’est le cas du chevalier thibaau de l’au qui alors est un siècle plus tard c’est un proche de Louis X qui lui venge non pas un viol mais plutôt la séduction de sa propre fille donc il est parti de chez lui il a laissé sa maison à la charge d’un prêtre qui s’appelle Jean dussier c’est un intendant en grosso modo dos et pendant l’absence du chevalier le prêtre Jean dusier en a profité pour séduire donc Catherine la fille du chevalier l’a engrossé et comme elle était enceinte il l’a il l’a caché il l’a enlevé et il l’a placé dans un établissement de prostitution à Toulouse donc le chevaler revient et donc il là il explique que donc il trouve sa fille V alors il il la retrouve pas mais il explique il comprend que sa fille est vilipandée vitupéré et déshonoré par le fait et induction du dissolier et voyant le disuppliant l’injure et trahison que lui avoit fait donc le dit prêtre sans par du prêtre et sans avoir la volonté de le tuer mais seul simplement de lui remontrer l’injure qu’il lui av voit faite à sa d fille d’un petit couteau qui la voie lui coupoie les génitoires lesquel il lui rendit il lui bailla enveloppé dans son Couvrechef donc dans son chapeau donc le prêtre part avec ses ses génitoires dans son chapeau alors par la suite il finit par mourir parce que il revient l’embêter mais euh ça ça se termine pour pour l’instant comme ça vous voyez moi c’est essentiellement ce type d’affair là que j’ai dans mes les de rémission le crime concernant le corps féminin c’est c’est ce qui déclenche en fait le crime qui finalement est gracié alors on n pas forcément que des vengeances privées aussi violentes on a aussi des accords des accords qui parfois sont officieux des compensations financières qui sont très fréquentes mais dont on ne connaît pas la somme c’est très souvent le cas dans les viols là on a Robin Bruel qui a violé Marion dans Le Baillage de chartre à la fin du 14e siècle et il explique dans sa rémission que il a fait paix et à parti et en a bonne quittance on connaît pas la somme de la compensation qu’il a conclu avec la partie civile il espère juste faire ta taire les poursuites judiciaires on suppose qu’il est banni on a aussi des accords jurés nonofficiels alors là c’est pour faire cesser un adultère c’est Pierre Dufour alors là on est dans dans le menu peuple he pierre Dufour constate que sa femme le trompe encore avec un prêtre euh c’est pour ça he que le célibat des prêtres avec la réforme grégorienne c’est pas forcément euh une réussite mais donc pierre Dufour ve à tout prix empêcher le prêtre Jean Du Moulin d’approcher de sa femme et donc euh il souhaite partir travailler au loin de son domicile et et pour partir l’esprit tranquille on va dire il propose au prêtre de prêter serment dans l’église donc c’est le pierre du four qui appelle le prêtre à prêter serment lui-même sur la Bible donc il convoque plusieurs témoins dignes de fois et le di prêtre est amené à toucher la Bible sur l’hôtel et là il jure efféèement que d’Oren avant il ne s’approchera plus du tout de la femme de Pierre alors bon vous en doutez c’est un échec puisque la lre de rémission va se terminer sur la mort du du fameux prêtre on a aussi euh des accords reconnus cette fois-ci par la justice alors on a différents types de contrat officiels reconnus par la justice les les trêves les paies les assurements je vais pas est détaillé simplement faut comprendre que si on enfrain une paix une trêve ou un assurment on est susceptible d’être puni par une peine de mort théoriquement et là euh ces ces assurments notamment je vais parler de deux assurements ils sont passés notamment pour arrêter le crime alors c’est le cas dans les affaires d’adultère là on a donc Jean bachelier Jean bachelier qui est engagé donc par un assorment à ne plus s’approcher de Gillon qui est une femme mar et on a aussi un assurment ici pour éviter qu’un mari ne bat sa femme en tout cas qu’ ne la tue donc c’est Jean-Marie chaud qui dans Le Baillage de Touren est s’offre se propose donc de de passer un assurement pour ne plus approcher alors pour ne plus faire de mal à sa femme parce qu’il espère ainsi pouvoir la garder à ses côtés il espère ainsi qu’elle n’aille pas vivre au loin de lui je reviendrai sur jean-mchou tout à l’heure donc vous voyez il y a pas non plus que des violences et des vengances privées il y a aussi des accords d’apaisement avant que que l’affaire ne tourne mal alors maintenant une fois que le crime est suffisamment grave que le scandale est connu de tout le monde il est important pour les autorités judiciaires de donner de sanctionner et donc d’octroyer des peines judiciaires alors quelles sont les peines judiciaires qui sont mentionné dans le corpus de rémission pour les affaires concernant le corps féminin alors par rapport aux injures déjà on a essentiellement donc des des amendes alors c’est le cas d’andro desmtiers alors andrio des mortiers il a insulté l’épouse de Guillaume buff de ribbaud donc ribud c’est pour faire simple il l’a traité de femme dépravée donc là encore une injure à caractère sexuel et il a été condamné à payer une amende le problème c’est que dans ma l de rémission j’ai pas le montant de l’amand alors si on compare avec les textes de droit les coutumes de l’enjou et d’umain précisent que pour des injures les amendes peuvent euh aller de 20 à 100 sous donc ça c’est les amendes qu’on va verser à l’autorité judiciaire et on prévoit aussi des compensations civiles qui peuvent s’élever jusqu’à 100 sous et ind denier pour le plaintif si je poursuis maintenant dans la liste de mes cas on a donc pour les affaires d’adultère surtout euh des sanctions qui vont être données dans le casadre de la sphère privée euh l’idée c’est que les scandres ne soi pas connu de tous très souvent donc on dans les l de rémission on voit que la première réaction c’est de punir la femme infidèle dans les l de rémission ce sont surtout les femmes infidèles qui sont châtiés par leur entourage alors la première réaction c’est le fait qu’on va rejeter on va exclure l’épouse loin du foyer là c’est le cas de Philippe de la porte qui renvoie sa femme infidèle à chartre en 1300 1991 alors que va devenir cette femme alors parfois on précise qu’elle retourne chez un frère chez un chez son père parfois peut-être aussi dans un établissement prostitution et puis il y a aussi de manière très fréquente les corrections physiques que l’on administre aux femmes euh et donc là c’est le cas de Maturin Périn qui est très intéressant alors Maturin Périn il est marié à une jeune femme qui s’appelle Colette et cette Colette c’est une épouse fugueuse qui part tout le temps de son domicile pour avoir des relations avec d’autres hommes et et là peut-être je vais vous surprendre mais c’est pas Maturin qui qui châtie tout de suite sa femme c’est la tante de Colette qui se chargealler récupérer Colette de la ramener elle négocie avec le mari pour que Colette soit de nouveau accepté par son mari et elle explique à Maturin que elle ramène la paillarde comme elle dit et qu’il faut la mettre toute nu et la battre de verge alors vous pouvez deviner que très souvent ces affaires se terminent sur le meurtre et l’homicide de la fameuse femme infidèle j’ai pas le temps de de tout évoquer alors sinon en dehors de la sphère privée bien sûr l’adultère fait l’objet de sanction spirituelle donc de la part de des officialités donc des tribunaux ecclésiastiques dans les lad deurmission en tout cas j’ai trouvé dans mon corpus une menace d’excommunication alors l’excommunication c’est le fait donc d’excommunier un fidèle c’est l’idée que le fidèle ne peut plus aller à la messe ne peut plus recevoir les sacrements et donc il est susceptible de mourir en état de disgrâce et de ne pas avoir le salut et là c’est libesson qui entretient une relation adultère avec une certaine guillaumine et donc il explique bien que l’officialité de tour l’a menacé de l’excommuné s’il s’il s’approche de nouveau de de guillaumine on a aussi donc les fameuses peines infamantes qui sont donc attribuées par les les tribunaux donc du sud du royaume de la de France donc tout à l’heure je vous ai montré la femme tonsuré la femme infidèle tonsuré là je vous montre la peine de la course pour les étudiants de myiam Soria je pense que ça va leur rappeler des souvenir la course alors c’est une pratique qui qui est très fréquente depuis le début du Moyen-Âge alors à la fin du Moyen-Âge elle est surtout fréquente dans le sud du royaume là l’idée c’est de punir toujours la femme adultère au centre et son amant et vous voyez que là bon le le dessinateur a fait exprès de mettre en avant le caractère infamant de la peine en grossiss les parties génitales des deux coupables pour montrer l’endroit par lequel ils ont on va dire ils ont pêché et la femme dénudé et son amant dénudé donc donc parcour les rues de la ville et la femme donc traîne son amant par une cordelette qui est attachée donc à ces à ces parties génitales alors cette peine infamante il faut savoir qu’elle devient de moins en moins utilisée à partir du 14e 15e siècle je vous renvoiere de Jean-Marie carbas et de l’or Verdon puisque à partir du de la fin du Moyen-Âge ce sont surtout les amendes qui sont préconisé pour punir les les adultères donc ces amendes elles sont données à la fois par les tribunaux ecclésiastiques elles sont aussi données par des tribunaux laïques la justice royale s’en part de plus en plus des affaires d’adultère aussi à la fin du Moyen-Âge et ces peines pécunière elle s’est alors elle varie en fonction des des justices Sarah McDougal à 3 et évoque des peines allant de 20 à 40 sous jacqu Jacques chifolo à Avignon parle de de peine supérieure à 50 sous ensuite pour les affaires de violence conjugale alors comment est-il possible de protéger le corps féminin lors des violences conjugal alors faut tout d’abord partir du principe que au Moyen-Âge il est normal pour le mari de corriger sa femme et par contre il y a certaines limites qui sont posées dans les coutumes et dans les coutumiers c’est notamment Philippe deb noir qui évoque ce cas-là et qui explique que si le mari met en danger de mort sa femme il est possible pour le juge de séparer les époux alors très souvent c’est l’église qui va séparer les époux alors attention on parle pas de divorce le divorce n’existe pas le mariage ne peut pas être annulé seule la mort met fin au mariage par contre il est possible de séparer les époux il y a différentes séparations la séparation de bien séparer matériellement les épous qu’ vivent chacun de leur côté qu’ils aient de quoi sub subvenir chacun de leur côté à à leur existence et il y a aussi une séparation de corps qui peut s’ajouter ça veut dire que ils ne peuvent pas remplir leurs devoirs conjugaux avec la séparation de corps et donc ça c’est possible d’être envisager dans le cas de violence conjugale alors ce sont surtout les tribunaux ecclésiastiques qui normalement sont censés donner ces séparations de bien et de corps mais on voit qu’à la fin du Moyen-âge les tribunaux royaux s’accordent aussi le droit de donner ses ces séparations c’est le cas donc de notre fameux Jean-Marie cha vous vous souvenez il a prêté un assorment pour plus être violent avec son épouse à tour et c’est le baahli du roi à tour qui va prononcer finalement la séparation de bien des deux époux et donc sa femme avec l’aide d’un avocat avec l’aide aussi de ses voisines ça c’est intéressant à va chercher les voisines pour organiser le procès elle arrive à à obtenir une séparation de bien et alors on consent à sa femme que donc le fameux Jean-Marie chaud doit lui donner certaines portions de ses biens avec certaines sommes de deners et une maison alors on sait pas bien sûr la quantité exacte de d’argent qu’il faut pour qu’elle qu’elle survive toute seule de son côté mais euh c’est c’est très intéressant de voir que la justice royale s’empare aussi de ce cas et alors je terminerai ensuite par les affaires de violences sexuelles qui sont des des affaires très complexes et euh qui si vous vous souvenez bien normalement sont théoriquement punis par la peine de mort dans les texte de loi alors c’est beaucoup plus complexe que ça dans la réalité déjà les textes de loi mettent certaines conditions pour lancer la poursuite des violences sexuelles là je vous ai mis un extrait des coutumes de l’enjou et d’umaine où il est spécifiquement expliquer que la femme qui veut se plaindre d’un viol doit à tout prix montrer qu’elle a eu des plaies importantes sur le corps que ses vêtements sont déchirés si possible il faut qu’elle ait des témoins si elle nen a pas il faut qu’elle aille tout de suite prévenir le premier venu pour expliquer son cas et porter plainte le plus vite possible si elle ne remplit pas ces conditionsl on va être moins apte à l’entendre en cour de justice alors qu’en est-il dans les pratiques judiciaire alors dans mon corpus de rémission regardez en bas à droite j’ai 36 affaires de violence sexuel qui ont été porté devant la justice qui ont été signalé 36 plaintes signalées et parmi ces 36 plaintes signalées j’ai quand même 14 femmes seules qui ont été porté plainte donc c’est pas négligeable donc la parole des femmes est prise en compte contrairement à ce qu’on pourrait croire par contre ce qui est plus difficile à évaluer c’est comment la procédure va se mettre en route comment le juge va décider des circonstances du crime va qualifier le crime va qualifier son déroulement et moi avec les sources que j’ai c’est difficile aussi en tant que chercheuse de vraiment faire la part de la réalité puisque on a peu de détails sur les viols le suppliant généralement donne peu de détail c’est pas à son avantage d’expliquer les détails de son crime quand c’est les victimes qui parlent de leur viol elles insistent pas non plus sur leur déshonneur de peur d’entacher de encore plus leur leur réputation et puis il existe bien des des expertises médicales qu’on appelle les monstrés mais ces monstrés elles sont sont plus ou moins efficaces et elles sont surtout utilisées pour démontrer qu’il y a eu défloration donc dans le cas de viol de jeunes filles donc finalement comment ça se termine donc vous allez deviner que finalement la peine de mort elle est pas systématiquement choisi loin de là donc on va plutôt choisir souvent d’étouffer l’affaire alors parfois c’est à l’initiative même des victimes alors là c’est le cadeau d’être Sabatier donc là je cite une affaire de Claude govard donc là on est dans les archive du Parlement donc Odette Sabatier c’est une femme mariée qui a fait une demande auprès du roi auprès du Parlement pour que son violeur ne soit pas gracié et alors c’est pas qu’elle ne veut pas qu’il soit gracié c’est surtout qu’elle ne veut pas que son nom apparaisse dans la lettre de rémission pour pas que publiquement elle soit d’autant plus déshonorée et puis bien sûr il y a des pratiques visant à étouffer l’affaire qui en amont de la poursuite judiciaire les proches du coupable vont essayer de faire changer la parole de la femme essayer de retourner son témoignage c’est le cas de pin bonnebouche c’est le un proche de Marot Marot qui a violé une chambrière et pin arrive à convaincre la chambrière donc de retirer sa plainte alors on sait pas contre quel euh échange cette plainte a été retirée probablement contre une certaine somme financière parce que c’est très fréquent aussi donc la deuxième façon de résoudre ces affaires c’est de trouver une compensation financière compensation financière qui peuvent être aussi accompagné d’amende qui peuvent être octroyé par la justice alors les compensations financières dans les lettes de rémission j’ai pas exactement les sommes Colin le boucher par exemple on sait qu’il a donné une certaine somme d’argent à sa victime et à son mari mais on ne sait pas combien euh donc il faut regarder des autres archives judiciaires pour avoir des détails plus précis euh il y a un cas notamment à la fin du Moyen-Âge à Rennes un cas qui a été étudié par Jean-Pierre leay on une jeune fille de 14 ans a été violée par un noble donc S s’appelle Margot et la procédure bah tombe à l’au on n’arrive pas à vraiment déterminer les circonstances du crime on n’arrive pas à se mettre d’accord sur la défloration de la jeune fille en fait et donc la la procédure est longue elle est coûteuse et au final les deux parties parviennent à une compensation financière qui s’élève à 30 éc d’or donc c’est environ 750 sous desquels il faut encore déduire aussi les frais de justice c’est assez important quand même comme somme c’est pas non plus une et si on regarde aussi les travaux de May suget qui est en train de faire une thèse avec did let sur les viols à Dijon on se rend compte aussi que au 15e siècle à Dijon les tr/4 des viols sont essentiellement punis par des amendes des amendes qui sont pas si élevé que cela puisque la municipalité de Dijon donne des amendes d’environ 40 sous selon maie suget à Dijon alors autre possibilité aussi de réparer les violences sexuelles c’est la possibilité très fréquente c’est le mariage de la victime si elle n’est pas encore mariée alors le coupa peut essayer de trouver un parti pour sa victime c’est le cas de Guillaume de l’estrepuin on est en 1401 là dans la cénéchaussée de Toulouse il explique dans sa rémission qu’il a trouvé un bon parti à son à sa victime donc il bénéficie d’une circonstance atténuante pour obtenir la lre de rémission et puis chose qui peut aujourd’hui peut peut-être choquer c’est que Ben le coupable épouse la victime et c’est très fréquent alors c’est le cas ici de Bartholomé mot donc bertholomé mot c’est un jeune homme qui a agressé dans les bois une jeune fille Anette âgée alors de 14 ans il est condamné à mort et les deux partis donc le parti de bertholomé et le parti d’Anette parviennent à négocier le mariage entre donc les deux jeunes gens pour essayer donc d’empêcher la mise à mort de bertholomé et c’est carrément Annette qui demande la lre de grâce pour son futur mari bertholomé elle se présente comme la suppliante et elle explique dans la lettre de rémission que elle est contente et elle est d’accord de se marier avec le dit barartolomé avec le consentement de son propre père à elle et elle explique aussi que le père diselui barartolomé est content de donner à la ditanette une pièce de vigne une pièce de terre valant 30 livres tournois ou environ et à perpétuer l’héritage d’elle et des siens donc c’est l’équivalent là aussi de 600 sous à peu près ça peut faire aussi office de douer pour valider le mariage c’est pour moi ça fait aussi partie d’une compensation civile qui n’est pas négligeable alors avant de terminer juste je vais évoquer euh les peines de mort qu’en est-il des peines de mort dans les lettres de rémission alors moi dans mon corpus j’ai 21 peines de morts mentionné dont 11 en attente d’exécution SEP pour des femmes donc essentiellement des femmes infanticides qui ont tué leurs enfants à la naissance pour cacher l’illégitimité de l’enfant euh j’ai trois femmes qui ont tué leur époux violent et j’ai 14 hommes qui sont condamnés à mort soit pour homicide soit pour viol plus pour homicide que pour viol euh alors j’ai peu de peine de mort alors déjà parce que mes sources font que j’ai peu de peine de mort les lettres de rémission se terminent sur la grâce donc essentiellement les coupables ils ont fui il ils demandent la lettre de rémission en espérant donc faire cesser la poursuite judiciaire donc forcément on a très peu de peine de mort les peines de mort qui sont mentionnées sont souvent celles des complices hein du suppliant et puis il faut aussi euh bah souligner le fait que la justice médiévale ne donne pas tant de peine de mort que cela elle le fait avec parsimonie et s’assure que les faits soient avérés et là l’idée dans ces lettes de rémission aussi c’est de mettre en avant le pardon royal alors le pardon royal euh il permet aux deux parties euh et bien de trouver un accord et de pacifier aussi de manière plus générale la communauté alors pour le roi le pardon royal c’est vraiment un instrument de pouvoir ça lui permet de se placer au som de la hiérarchie judiciaire il est capable de gracier les crimes qui sont considérés comme irrémissibles et le roi se met quasiment à la même hauteur que Dieu il prône les valeurs du pardon et il il réclame même enens certaines peines donc oui je te Gracie pour pour avoir tué ton enfant à ta à la naissance mais en échange tu iras jeûner et faire des pèlerinages à saintthilire de Poitier pendant toute ta vie et donc il donne des préconisation spirituelle en échange de sa grâce et et de son pardon alors il va aussi mettre quelques conditions à son pardon alors très souvent il va favoriser le le pardon des nobles pour se les fidéliser notamment dans le contexte de de guerre il va aussi favoriser donc les sujets qui sont de bonne renommée tous les suppliants se présentent comme des des personnes de bonne renommée d’honnête conversation il favorise aussi certaines circonstances atténuantes la jeunesse l’ignorance la boisson mais uniquement pour les hommes pas pour les femmes et puis plus précisément des crimes qui ont été commis dans le cas de légitime défense ou dans le but de défendre une offense contre fait contre l’honneur notamment des femmes c’est ce qu’on appelle les beau faits d’après Claude govard et puis il met aussi en avant les charges familiales et les accords matrimoniaux qui sont trouvés ou qui pèsent sur les supplientss euh l’idée c’est que finalement il va réintégrer les suppliants dans la commune dans la dans la communauté à condition que ils aient leur place au sein d’un foyer d’une d’une famille qui soit stable et dans le cas plus spécifiquement des violences sexuelles le mariage c’est une solution tant pour le coupable que pour la victime pour le coupable et pour les hommes ça leur évite de commettre de nouvelles agressions sur les femmes et pour la la femme qui est victime ça lui permet d’avoir un statut d’épouse d’avoir une situation familiale de ne plus être la cible de nouvelles agression c’est le cas notamment la de Benoît Roy qui est condamné à mort pour viol et alors lui il est demandé en mariage par une autre jeune femme qui n’a pas été violée et cette demande en mariage lui permet notamment d’avoir une circonstance aténante de plus pour obtenir la grâce donc finalement euh les réparations dans ce type d’affaire elles visent à rétablir l’honneur des femmes à démentir l’injure à obtenir une compensation financière et surtout j’espère vous l’avoir démontré à essayer de réintégrer les femmes dans leur dans un statut familial dans leur entourage familial qui soit équilibré et pacifié donc pour conclure il faut rappeler donc que la société médiévale est une société d’honneur dans laquelle la préservation de l’intégrité du corps féminin est un principe fondamental pour l’intégration des femmes dans la communauté mais aussi pour la préservation de l’honneur de toutes leur parenté la diffamation du corps féminin doit être immédiatement menti sinon elle devient réelle d’où les nombreuses vengeances privées notamment menées par les proches masculins il existe de nombreuses négociations officieuses officielles comme les contrats jurés euh comme des compensations financières passé donc euh sous couvert de la justice pour le cas des violences sexuelles et pour le cas aussi des incondu sexuell des femmes on voit surtout que l’enjeu c’est de chercher à retrouver un St conjugal pour ces femmes à leur assurer une réintégration dans la sphère familiale les châtiments judiciaires les peines judiciaires elles interviennent vraiment lorsque le crime est grave lorsqu’il met en danger l’ordre de la société les peines judiciaires notamment les peines infamantes et les peines de mort viennent purifier la société et donner un exemple le pardon royal intervient en dernier recours et valide par la même occasion un certain nombre de valeurs qui expliqueent le déroulement des crimes et leur dénouement la préservation de l’honneur la préservation d’une famille d’une d’une sphère familiale apaisée et donc finalement plus que les intérêts des victimes il s’agit de réparer les intérêts de la parenté des deux parties adverses de préserver la paix de la communauté paix qui repose essentiellement donc sur une cellule familiale apaisé et stable voilà je vous merci [Applaudissements] merci merci beaucoup Charlotte pour pour cet exposé je vous propose de de vous donner la parole si vous avez des questions des des remarques des compléments peut-être je vais commencer sur le pour la première question sur est-ce que tu as pu voir une une évolution justement du du droit parce que en fait c’est très ça repose beaucoup aussi sur les mêmes notions que que la soci enfin que le droit romain est-ce que au cours du Moyen-Âge qui est très très long il y a le le cette période que tu as étudié représente euh un autre regard justement sur sur cette justice face aux violences oui alors tout au long de la de la seconde moitié du moyen-âge on voit déjà que avec le renforcement du pouvoir monarchique euh l’autorité royale cherche vraiment à à contrôler ses affaires à à légiférer et aussi à les poursuivre et plus on avance vers le 15e siècle et vers le début du 16e siècle plus on se rend compte que ce sont les autorités judiciaires royales qui s’emparent de de ces affairesl en terme de droit il y a des évolutions au débart ce sont surtout des affaires qui ont été pensé progressivement criminalisé par l’Église dans le cadre de la réforme grégorienne et puis progressivement elle per l’église perde cette prérogative et il y a un renouveau encore du droit romain au 16e siècle qui va favoriser des peines encore plus sévères contre les femmes adultères avec le retour d’une d’une loi très sévère qui suppose de mettre les femmes adultères dans un monastère donc là on est au début du 16e siècle et puis le roi va aussi chercher à contrôler alors parce que en fait c’est difficile de juger ces affaires là les violences sexuelles et les avortements et les infanticides le roi va beaucoup promulgué au début du 16e siècle des lois pour essayer de de contrôler il faut déclarer la grossesse si on déclare pas la grossesse on on est du coup présumé coupable lorsqu’il y a une fausse couche ou lorsque l’enfant meurt à la naissance donc ça voilà une idée de de vouloir contrôler encore plus euh en terme de droit le corps des femmes aussi merci vous avez fait un exposé absolument iant et je tiens à vous en remercier je j’ai pas pu m’empêcher de faire le parallèle entre cette période et notre période actuelle euh la religion joue un rôle important à cette époque là la prve sont les hommes qui ont les religieux les femmes elles sont dans les couvents il y a rien à faire aujourd’hui c’est un peu la même chose dans une certaine religion que je ne nommerai pas mais vous avez compris laquelle les hommes ne sont pas poursuivis dans certains cas vous avez dit dans le la cellule familiale l’homme n’est pas poursuivi ça me rappelle aussi faire le parallèle avec une certaine religion actuelle l’homme avait le droit de corriger sa femme encore je ne peux m’empêcher de faire le lien avec une certaine religion actuelle ceci c’était ma première remarque deè c’est que je suis étonné que vous ayez occulter Charles 7 parce que entre Charles 6 le fol et Louis X qui était un roi très strict il a quand même eu Charles VI avec des femmes remarquables Yolande d’Aragon Jeanne lapucelle et encore je ne parlerai pas de la pauvre Isabo qui elle n’a jamais été châtiée par le le pauvre Charles VI voilà alors euh je vais répondre à votre première remarque alors je pense que plutôt que de pointer les religions particulières au spécifique je pense qu’il faut pointer du doigt le patriarcat de manière générale qui reste très fort dans différents domaines et euh et après pour votre deuxième remarque pourquoi j’ai pas travaillé trop sur Charles 7 j’ai travaillé sur Charles 7 j’ai même travaillé sur Charles V c’est tout simplement parce que on a peu de l de rémission pour le règne de Charles 7 à cause de du contexte politique parce que la Chancellerie a produit moins de documents pendant son exil à Poitier à Bourges donc c’est pour ça que pour des raisons de statistique pour faire des statistiques qui soient qui tiennent la route j’ai proportionnellement utilisé des quantités de sources qui soient comparables donc la première moitié du règne de Charles 6 c’est le règne de Louis X voilà et puis mes sources c’est vraiment des sources spécifiques concernent le menu peuple c’est des archives judiciaires donc c’est vrai que je me suis pas intéressée au aux femmes illustres qui entourent la cour royale sous Charles 7 voilà merci beaucoup pour votre pour votre exposé moi j’avais une question par rapport à aux différents différentes affaires vous avez passé en revue où on voit que quelquefois on a des des des hommes d’Église qui sont concernés mais alors en fait ils sont ils sont jugés si j’ai bien compris par pas par le le le tribunal religieux ils s’emparent pas de l’affaire et en fait ils sont jugés finalement euh par autre chose par un autre un autre tribunal et on est un peu étonné parce qu’on aurait pu s’attendre à ce que l’Église justement prenne prenne en main les affaires et finalement punissent punissent ces ces gens-l on l’impression qu’ils échappent au à la au tribunal j’ai peut-être pas compris hein on a l’impression c’est très très fréquent en fait moi j’ai les clair sont très très présents dans les affaires d’adultère ou d’inconduite sexuelle non ils sont ils sont quasiment pas poursuivi c’est un phénomène qui qui est constant tout tout au long du moyen-âge et c’est pour ça que la réforme grégorienne tente de d’indiguer le phénomène et vous avez raison de souligner que en fait c’est il y a ce fameux tribunal de la communauté en fait qui intervient et qui c’est la répression communautaire qui est très importante et qui participe aussi à diffamer à diffamer le prêtre en l’occurrence non ils sont très peu poursuivis par par les tribunaux ecclésiastiques oui mais ce qui important c’est de voir que c’est la communauté masculine du village de la paroisse qui se fait justice m j’ai j’ai plein de cas où oui où le prêtre alors ce qui va être gênant pour l’Église c’est quand le prêtre va chercher à transmettre les bien de l’église de sa paroisse de son église à ses enfants illégitimes et là donc du coup ça ça embête l’église aussi c’est pour ça que la réforme grégorienne se met en place voilà la raison qu’il avait peut-être d’avoir si peu de de de de condamnation à mort c’est peut-être justement les les processus de vengance qui qui faisait que les les il se trucidaent avant les les les les gens qui étaient accusés donc finalement ça allit pas jusque là oui alors après voilà ce qui ressort dans l’a de rémission c’est les cas vraiment très très très violents et qui sont graassés parce que ils font écho à des valeurs partagé les valeurs de l’honneur mais il fauton c’est une société qui est violente he la société médiéval mais bon il faut faire attention on a un regard biaisé a que ces sources c’est forcément les les crimes les plus graves qui sont graassés par le roi ce qui rend d’autant plus légitime son pouvoir de rémission donc voilà faut prendre un peu de recul aussi avec tout ce qui ce qu’on a pas dans nos sources euh ah pardon monsieur je vous ai je j’avais le micro derrière j’ai une question par rapport à un cas que tu as juste abordé au début qui était le cas d’une j’ai j’ai pas bien souvenir de de d’une homosexualité oui d’une homosexualité et je je m’interrogais est-ce que tu peux davantage expliquer quel était ce cas parce que à bien y regarder si si si j’entends bien la perception générale de des peines la question qui se pose gén normalement pour le corps des femmes c’est c’est c’est la question de la reproduction de quelque manière que ce soit c’est-à-dire et et la légitimité qu’il y aurait à l’enfantement tout ce qui est domaine avortement contraceptif c’est-à-dire la la la la pérennité et l’affiliation et donc je je je je je suis très curieuse de savoir ce qu’il y a dans cette dans cette règle là parce que si si j’en viens à l’expérience de l’antiquité que j’ai que j’ai pour le coup la question de l’homosexualité est pas très punissable en tous les cas entre femmes puisque par principe elle ne rien ou en tous les cas rien d’illégitime et d’une certaine manière rien de dangereux donc ce caslà m’intéresse alors Laurence po 20 c’est une jeune femme a alors je me rappelle plus ça fait un moment elle doit avoir 16 17 ans au m des fa ouais je crois c’est 16 17 ans 17 ans et elle est mariée elle a des enfants et elle a elle est alors elle explique qu’elle est influencée par une voisine avec qui elle travaille dans les champs et c’est cette voisine qui s’appelle Jean qui lui propose donc alors alors c’est rigolo dans la c’est amusant la manière dont on décrit l’acte sexuel entre ces deux femmes puisque c’est Jeanne qui tient le rôle de l’homme et qui fait comme ferait homme sur il explique qu’elle jette sa nature sur Laurence comme ferait un homme et ça ça dure pendant pendant quelques temps se revoit plusieurs fois jusqu’au jour où Laurence décide de la rejeter et ça se termine sur une petite scène violente avec une blessure à la cuisse et c’est comme ça que le le cas arrive au aux oreilles de des autorités judiciaires et Laurence Poidevin elle est condamnée à de la prison alors au moment où elle demande la grâce elle est emprisonnée donc c’est c’est pas si fréquent que ça au Moyen-Âge d’être emprisonné et le roi ce qui est intéressant c’est que il Graci Laurence alors on sait pas ce que devient Jeane mais le roi grci Laurence avec une peine ensu importante le roi je vousi expliqué donne certaines conduite à suivre faire du jeûne et cetera et là il impose à Laurence et c’est la peine la plus élevée il impose à Laurence de rester un an et demi encore en prison ce qui est très très rare d’où la la gravité la de ce crime et ce qu’il faut voir alors oui contrairement à l’Antiquité en effet où c’est fréquent entre femmes l’idée c’est que à cette époque là c’est à partir du 12e 13e siècle se développe avec les sources médicales et les sources scientifiques médical l’idée de de crime contre nature l’idée que euh voilà on va à l’encontre de de ce qui a été voulu par la création divine et c’est en ça je pense que que ce crime est grave alors on parle pas d’homosexualité parce que c’est ça n’existe pas et l’héterosexualité n’a pas de sens à cette époque là et c’est forcément un homme avec une femme et c’est c’est ça qui est amusant de voir comment c’est décrit dans les faits dans la lettre je sais pas si je réponds à ta question et al ce qui ce qui est intéressant c’est que votre vos sources sont sont assez parallèles avec ce qu’on a dans les textes littéraires pour les siècles précédent il y a des il y a des textes très très riches en en scène judiciaire qui sont les Fabl en judiciaire qui sont les Fabl et le Roman de Renard et bien dans les fablot on a des cas de prêtre séducteurs tué par tués par le mari bon notamment il y a il y a il y en a un dans lequel ce sont tr ce sont trois moines TR moines plus 1 qu qui sont tués successivement mais il n’y a jamais de scène judiciaire en fait le se en fait le cas où il y a un cas de prêtre traduit devant une officialité c’est parce qu’on l’accuse de ne pas s’occuper de sa mère mais il n’y a pas de cri mais mais mais il n’y a pas pas de criminalité il il n’y a pas de Ré judiciaire de de criminalité dans le dans le Roman de Renard dans le roman de de renard le cadersan le cadersan correspond un peu mieux à ce que vous dites parce que parce que renard est traduit à plusieurs reprises devant la cour de noble il y a plusieurs cérémonies il y a plusieurs procédure un estondi un estondi un duel judiciaire et une condamnation à mort là ça ça ça ça marche mieux ça marche mieux condamnation à mort d’illeur à laquelle renard échappe parce que sa famille verse une grosse somme d’argent au roi mais mais mais on est avant les lettres de rémission oui alors c’est vrai que les sources littéraires je les ai un tout petit peu utilisé j’ai travaillé sur certains fablot je les ai pas tous lu parce que j’avais pas le temps j’ai travaillé sur Christine de Pisan bien sûr pour pour l’époque mais en effet on retrouve énormément de bah ce fameux stéréotype du prêtre défroqués comme on dit alors il y a les travaux de ah je me rappelle plus j’ai j’ai oublié qui est littéraire aussi médiavist littéraire bernardbémont voilà qui qui travaille énormément là-dessus notamment sur cette époque là et oui je valide ce que vous dites bien sûr oui est-ce que le la la pratique des des indulgences qui vient après le moyen-âge je crois est institué par l’Église permet d’ d’absoudre des péchés de de la nature que ce que vous venez d’exposer alors je PCH entreillet oui alors je suis pas moderniste mais en principe les indulgences permettent de remettre tous les crimes tout type de crime et de péchés pour directement obtenir son salut en bien commode quand même c’est bien commode pour le pape je voulais savoir s’il existait à cette époque- là une approche particulière des atteintes sur le corps des jeunes filles c’est-à-dire donc les des mineurs voir de très jeunes mineurs estce qu’il y a une approche spécifique ou est-ce que les mineurs bon sont pas encore on pas encore la personnalité juridique comment comment c’est appréhendé est-ce que c’est considéré comme plus grave ou moins grave et naturellement quel lien on peut faire avec les les préoccupations modernes de notre oui alors j’ai pas eu le temps de MO je peux pas tout dire mais en effet quand je vous ai dit tout à l’heure que généralement on décrit peu les viols mais par contre il y a des cas qui font exception c’est quand ces viol concerernit toute jeune fillees là on a des détails très précis pour connaître exactement la nature des faits on a l’impression que que le suppliant est obligé de préciser la nature des faits qu’il a qu’il a commis et oui c’est beaucoup plus grave c’est beaucoup plus grave il peut y avoir des réactions communautaires vives travaux de clouovard l’ont montré euh la communauté peut essayer de lyncher le coupable lorsque il s’en est pris à une toute jeune fille alors dans les textes de droit il y a pas de distinction entre la jeune fille et la et la et la femme mariée il y a vraiment une distinction en terme de patrimoine ce qui est ce qui l’atteinte c’est que elle a été dépucelée avant son mariage et c’est surtout ça c’est que la parentée masculine perd un petit peu euh son trésor peut difficilement marier de nouveau cette cette pucelle qui a été déflorée il y a cette condition là qui est mise en avant dans les coutumiers mais sinon il y a pas on parle pas de pédophilie euh par contre les crimes sont plus facilement châtiés sont jugés plus facilement avec gravité et pour les petits garçons je vous renvoie aux travaux de de Didi let qui travaille sur les atteintes sexuelles et les agressions sexuelles contre les les petits garçons notamment alors moi dans les demissions j’en ai pas ce qui est intéressant aussi alors je probable des cas pour lesquels le roi ne va pas remettre les faits mais en tout cas did on trouve pour les registres du nord de l’Italie des villes du nord de l’Italie si voilà si ça vous intéresse attendez attendez merci on connait la peine qui a été infligée à Gill deay oui quels étaient les modes d’exécution des gens qui étaient condamnés à mort alors alors essentiellement on pareil là on va on va donner des peines de mort qui sont genrées en fonction du du sexe du coupable alors les femmes lequel je je connais mieux donc les femmes on va surtout les brûler euh voir les enterré vivantes ou les noyer alors il peut y avoir des variantes j’ai des femmes qui sont pendues et qui sont écorchées et qui sont traînées tout autour du du gibet c’est beaucoup plus rare l’idée c’est qu’il faut pas que le corps de la femme soit visible parce que l’idée c’est que la peine de mort doit être exemplaire et en principe le corps le cadavre reste exposé sur le gibet pour avec un écritau ou avec un mannequin par exemple pour la femme infantide on va lui mettre un enfant en bois pour montrer au public le crime qu’on lui reproche et donc l’idée c’est que le corps de la femme doit pas rester exposée aux yeux de tous pour ça qu’on la brûle c’est pour ça qu’on l’enfouie vivante et puis les hommes très souvent c’est la pandaison pour les nobles c’est la décapitation voilà et je pense que je j’ai tout dit j’arrive bonsoir merci beaucoup pour votre conférence euh j’ai une question concernant le divorce vous avez dit que en soit il y avait pas de divorce sur cette période mais il existe quand même des annulations de mariage et du du coup il y a aucun cas comme ça qui existe de d’annulation en cas d’adultère en cas de violence ou autre non l’annulation de mariage alors faut demander une dispense au PAP il faut alors généralement c’est les les on va dire les personnes de la haute société qui parviennent à à déclencher des procédures de la sorte en essayant de démontrer qu’ils ont en effet une consant digité une parenté avéré par exemple d’Ali Nord d’akiten non là là pour le menu peuple j’ai pas j’ai pas de tel cas et puis je travaille pas sur les officialités sur d’officialité donc on peut pas dire j’ai les bonnes sources pour vous répondre de manière exhaustive j’ai surtout des séparations qui sont évoquées est-ce qu’il a encore des questions merci beaucoup tout d’abord pour ce très bel exposé je me posais la question si dans ces lettres de rémission vous aviez la mention une mention quelconque d’un éventuel duel judiciaire qui aurait pu opposer un homme et une femme comme on pouvait le voir notamment dans l’espace germanique à l’exacte même période c’est documenté par certains traités desrim notamment du du maître d’arme en stalofer où des prédispositions sont prises en fonction justement du genre des belligérants et je me demandais si à tout hasard cette pratique était également attestée dans cet espace dans cette période d’accord merci alors mes connaissances sur le duage judiciaire sont pas très développées puisque alors je j’ai travaillé sur les coutumiers et alors je pense que vous êtes plus expert que moi du coup mais il me semble que le duel judiciaire fait partie des pratiques normalement qui sont qu’on essaie d’interdire à partir de Philippe I alors je du coup je pense que vous allez peut-être pouvoir me répondre donc moi j’ai pas de j’ai pas non j’ai pas de j’ai des femmes qui battent j’ai une femme qui bat un homme mais c’est pas représenté comme un duel judiciaire et c’est perçu comme contre nature même voilà non mais c’est que je trouve la question très intéressante c’est pour ça les les deux les deux c’est que en l’occurrence les alors ce sont des ces traités là manifeste une iconographie où la mort n’est pas nécessairement l’issue du duel justement c’est pour ça que j’y faisais allusion les armes dont sont dotés les combattants les combattants pardon ne sont pas nécessairement immédiatement létal on va dire euh l’homme était représenté enterré dans un fossé ou dans un trou armé généralement d’un gourdin et la femme se trouvait hors de ce trou-là dans le reste de la lis et elle était armée d’une fronde et le duel s’achevait généralement lorsqu’elle parvenait à faire sortir son adversaire du trou en question ou après l’avoir duent assommé et c’était justement généralement dans un contexte de mésentente conjugale c’est pour ça je me demandais si à tout hasard ça avait ça avait pu survenir mais merci beaucoup en tout cas cas ça m’intéresse beaucoup ce que vous dites VO moi s’il a pas s’il y a pas d’autres questions je vais te passer la parole Vanessa pour annoncer une une autre conférence qui fera le lien avec la thématique après avoir dit que j’étais très ému aussi d’avoir entendu du Charlotte puisque je travaille au CM et que moi j’ai souvenir de de la thèse en 180 secondes que tu avais préparé et voilà donc c’est ça me ramène aussi à des des choses émouvante parce que c’est vrai que comme tu l’as dit quand on travaille dans la recherche les masturants et les doctorants mais moi je trouve que c’est vraiment le moteur de plein de choses voilà donc une fois que j’ai dit ça donc le CSM par hasard propose le jeudi 28 mars de 14h à 17h dans ses locaux aux 24 rue de la chaîne dans la grande salle creusée un séminaire qui s’appelle femme et compagne de prêtres au Moyen-Âge central qui est organisé par Madame Émilie kurziel et qui reçoit Anne massonny qui est une chercheuse d’un laboratoire d’histoire qui parlera de célibat et mariage chez les chanoines méridiono je je lis bêtement hein vous remarquez gazcoin landoc toulousain au 11 11 et 12e siècle et Émilie kurdiel qui parlera de qui veut tondre les hommes non pardon les femmes de prêtre au Moyen-Âge centrale et en fait voilà c’est la la tonsure que tu as montré qui m’a fait penser à ça parce que je l’ai mis en ligne il y a quelques jours et c’est la même scène de tonur donc si vous n’avez rien compris ce que j’entends vous tapez voilà 28 mars à 14h dans la grande salle cusée du CESM qui est à découvrir et vous tapez CESCM Poitier normalement le site je veux pas dire qu’il est bien fait parce que c’est moi qui l’alimente mais vous trouverez les infos euh voilà donc j’ai eu l’autorisation par mes collègues que je remercie voilà merci Charlotte oui merci beaucoup Charlotte et donc on se retrouve à la rentrée pour ce qui concerne ce cycle de de conférence à la rentrée prochaine mais sinon par rapport à la thématique des des violences vous savez en ce moment les éditoriales à la médiathèque qui mettent en avant les éditions du Seuil et vendredi soir à 18h il y a une rencontre avec Camille Garby qui est une photographe qui a fait tout un travail sur euh les féminicides sur les auteurs de violence aussi et sur les victimes les familles et cetera la journaliste Laurine descart qui a écrit un livre qui s’appelle nos absentes qui est toute une enquête aussi sur les les proches de féminicides ou celles qui ont pu y échapper et et également les auteurs donc il y aura un dialogue voilà entre entre les deux vous êtes les bienvenu si le thème vous parle pour faire le lien avec avec aujourd’hui merci à toutes et tous et bonne soirée [Musique]