Gregory Chatonsky, artiste, spécialiste de l’IA
Désolé d’arriver en dernier au moment où vous êtes tous et toutes absolument épuisés et euh aussi presque idiot que ces fameux réseaux récusif de neuron alors euh on peut le faire en ouais super plein écran ouais-ce que ça marche super euh donc je vais avoir la très très
Difficile tâche de de conclure ce qui est strictement impossible et bien sûr je dois m’excuser de pas avoir pu assister à ces deux journées dont le programme était très alléchant euh parce que j’avais d’autres engagements euh professionnel et puis de surcroire moi je ne suis je suis un artiste c’est-à-dire finalement pas grand-chose
Dans l’immensité et la complexité des débats qui nous agitent aujourd’hui l’art apparaissant de plus en plus comme une espèce d’activité résiduelle et presque comme la présomption d’une activité qui a peut-être existé dans un temps lointain et dont nous ne faisons que célébrer la disparition des traces
Par nos traces donc c’est pour ça que je je ferai pas de démo d’artiste que habituellement quand un artiste parle comme comme ça il va présenter son travail je vais pas faire ça vous pouvez vous rendre sur mon site internet et vous verrez combien mon travail implique la question de
L’archive depuis depuis les 3 années passées lors de mon lorsque j’étais objecteur de conscience à la Fondation pour la mémoire de la déportation où j’avais manié des archives partout dans le monde alors j’aimerais souligner que la technologie qui nous préoccupe aujourd’hui cette fameuse intelligence artificielle dont le concept bien bien
Sûr est extrêmement criticable mais je vais pas le discuter ici c’est médiatiquement répondu depuis 2 ans et principalement cet année en accordant très bizarrement une place absolument centrale à la question de l’art en général les médias parlent de l’artiste de la créativité du simulatre du vrai du faux autant de questions qui semblaient
Anecdotiqu et il suffit pour s’en convaincre de consulter Google Trends alors je vais souligner aussi au passage parce que cela concerne votre école et puis ça a sûrement été dit que le modèle de l’intelligence artificielle inductive donc pas les systèmes experts mais le calcul statistique inductif donc le modèle fut
Le perceptron en 1957 de Rosen blat qui fut le premier système de reconnaissance de caractère c’est-à-dire d’externalisation de la lecture qui est au cœur de vos pratiques c’est dire que la question de l’archivistique et de l’intelligence artificielle sont fondamentalement lié il y a quelque chose d’encore mystérieux car l’intelligence artificielle affecte de
Très nombreux domaines de connaissance et de pratique comme on a vu précédemment beaucoup plus sérieux important et rentable et l’art peut sembler ici tout à fait accessoire donc ma ma présentation va avoir en filigramme l’objectif de de montrer pourquoi l’art c’est tellement important et pourquoi c’est tellement important
Sur ces questions c’est pas du tout une question anecdotique et que ça ne consiste absolument pas à donner une forme sensible à des problématiques je dirais conceptuelles ou techniques pour les rendre accessibles à un large public c’est absolument pas de ça dont il s’agit alors j’aimerais pour cela rendre explicite mon
Propos qui ne sera donc pas une exposition de mon travail artistique auquel vous pouvez accéder par mon site mais de considérer l’intigence artificielle comme le symptôme précieux et encore éisible de notre époque historique qui est particulière tant nous le savons elle met en jeu les conditions même de l’historicité
Entendez de toute mémoire passée et Avenir c’est-à-dire de l’archive de la conservation de la bibliothèque plus généralement encore de l’itération de la répétition c’est-à-dire de la réflexivité de l’histoire elle-même alors pour analyser ce passage entre notre actualité et notre historicité ce qui est toujours difficile quand on veut
Pas jouer au prophète ou au pasteur je vais tenter de passer différentes positions que j’ai déjà vu un peu émerger dirais de manière sousjacente dans les paroles que j’ai entendu différentes positions concernant donc l’intelligence artificielle des position qu’on a vu s’exprimer principalement dans les débats médiatiques et technoscientifiques à propos d’un
Possible moratoire peut-être que vous en avez parlé pendant ces de jours donc un moratoire adressé à l’intelligence artificielle comme quoi il faudrait suspendre fus temporairement les développements entre Yann Lequin Yosa bengo et jofroy Eton et dont l’expression la plus radicale a été la publication en 2021 du texte du
Philosophe Thomas mitzinger que je vous recommande la souffrance artificielle argument en faveur d’un moratoire mondial sur la phénoménologie synthétique article où Metzinger propose ni plus ni moins un moratoire de 50 ans non pas quelques mois mais 50 ans sur l’intelligence artificielle alors je vais pas revenir sur ce débat j’en ai
Traité dans d’autres conférences je souhaiterais simplement soulligner en préambule que nos positions discursives les positions que nous avons sur l’ artificiel sont souvent euh je dirais l’expression d’affect et là on l’a vu quand on parle de transparence quand on dit qu’il ne faut pas que les entreprises hallucinent on sourit parce
Que les entreprises n’arrêtent pas d’halluciner par exemple une entreprise qui a des action de la finance la finance les actions la bourse c’est une hallucination puisque c’est une anticipation sur des sur le jeu des autres c’est un espace baesien donc en fin de compte nos idées sont souvent
Tirées par des affects et je tire de ça bien sûr de spectre de Marx de Jacques desida et ça prend souvent sur les technologies la forme de la conjuration alors la conjuration au double sens du terme là souvent on conjure la technique la conjuration comme étant la crainte
Face à quelque chose qui revient encore et encore comme un spectre mais aussi la conjuration comme une assemblée ici cette assemblée qui complote pour faire advenir enfin quelque chose donc c’est quelque chose qui nous attire en même temps qui nous repousse qui fait que les affects liés aux technosciences sont
Ambivalents réversible et biface et c’est pour ça que l’opposition comme je vais essayer de le démontrer entre les technocritiques que vous avez dû avoir vu les noms que vous avez eu hier et aujourd’hui et les technosolutionnistes que vous avez eu aussi est d’apparence c’est une opposition complètement d’apparence il partage en fait une
Certaine conception de la technique comme instrumentalité anthropologique alors le thème qui marque le plus profondément malheureusement cette ambivalence et qui s’est imposé dans le débat public au-delà même de la la question de l’intelligence artificielle c’est ce fameux concept de remplacement qui est absolument partout et qui permettrait de désigner notre situation anthropologique
Alors lia risquerait de nous remplacer c’est-à-dire de prendre notre place notre travail nos capacités en mimant avec plus ou moins d’exactitude nos facultés alors technocritique et technosolutionniste se divisent comme sui alors les technocritiques estiment que ce mimétisme est inexact l’intelligence artificielle est absolument idiote elle est incapable de
Reproduire à l’identique nos facultés et alors que nous nous sommes très intelligents et que nous risquons d’être infectés par sa bêtise en déléguant notre intelligence à la machine nous risquons d’être infesté et infecté par cette bêtise et les étudiants qui écriraient des choses avec chat GPT c’est plus chat GPT qui les mimerit
C’est eux qui mimeraient chat GPT donc c’est une crainte de l’infection alors les technosolutionnistes disent plutôt que ce mimétisme est un dépassement de nos limites et pourra nous augmenter et va nous aider à gagner du temps à à accélérer finalement les uns peuvent maximiser leur position jusqu’à ce que
Le remplacement constitue une extinction à la manière de Terminator c’est une figure qu’on revoit apparaître souvent et le seconds jusqu’à ce que l’augmentation soit un dépassement de l’humanité et la production ni plus ni moins d’une nouvelle espèce c’est le PO le poste ou le transhumanisme dont finalement il y a assez peu de
Représentants en France les technocritiques proposent de réformer l’intelligence artificielle pour la mettre au de l’humanité en lui fixant des objectifs positifs et éthiques alors ce fut le cas je vous recommande le site de la déclaration de Montréal de l’intelligence artificielle internet en 2017 qui finalement espérait régler absolument tous les grands problèmes de
L’humanité et Dieu sait que nous en avons grâce à cette technologie les technosolutionnistes proposent à peu près la même chose et finalement les technocritiques comme les solutionnistes sont d’accord pour mettre en place un moratoire de quelques mois ou quelques années parfois le temps d’investir comme Elon Musk afin que nous puissions
Réfléchir à ce que nous voulons faire de cette technologie et la maîtriser la rendre transparente en finir avec la boîte noire moi venant de l’art contemporain c’est vrai que cette boîte noire par rapport au White Cube du musée m’a toujours amusé en fin de compte ils sont d’accord sur le fait qu’il faut
Penser avant d’agir la pensée c’est avant l’action ce qui est bien sûr comme vous le savez un présupposé extrêmement problématique ils sont également d’accord sur le fait qu’ils savent d’avance ce qu’est l’être humain ce que sont ses facultés au sensancien c’estàd l’INT l’entendement la raison l’imagination ce
Qui’est une conscience et ce qui’est une intelligence humaine il n’y a en général aucune démonstration en ce qui concerne ces facultés et le simple exercice du discours de celui qui parle de l’intelligence artificielle garantit l’existence de ces facultés dans l’être humain c’est pour ainsi dire l’angle mort de tous ces discours qui critiquant
L’intelligence artificielle ou la valorisant permettent de se donner une place quand il parle de l’intelligence artificielle présuppose toujours un un être humain déjà constitué et défini comme relevant de l’évidence ce qui permet d’inclure ou d’exclure d’autres intelligigen alors le propre de son remplacement qu’il soit considéré comme
Quelque chose de positif ou négatif et vous le comprenez à mes yeux c’est indifférent qu’ soit considérer positivement ou négativement c’est l’idée qu’il s’agit non seulement d’un risque existentiel pour l’avenir de l’humanité qui nous place dans une précarité absolu mais que ce risque et on l’a vu aujourd’hui se réalise à une
Vitesse accélérée qui nous pr de cours ça va plus vite que nous ça revient souvent cette idée cette vitesse est celle d’un flux débordant qui nous submerge qui nous déborde et que nous devrions maîtriser pour ne pas périr alors je remarquerai que cet affect de flux et je parlerai vraiment d’affect de
Flux aujourd’hui est aujourd’hui projeté sur des objets très très hétérogènes comme la crise climatique l’immigration l’énergie le capitalisme la finance la pollution les virus les technologies nous sommes débordés les flux sont notre manière de déterminer notre temps au monde en ce moment alors la conjuration estime de part et
D’autrre positive ou négative que l’intelligence artificielle met en jeu l’idée même d’humanité c’est-à-dire met en cause celui-là même qui est en train de discourir sur l’intelligence artificielle on se sent tous concerné quand on en parle puisque ça nous met en jeu nous c’est pas seulement une technique et donc c’est pas rien nous
Sommes dedans elle semble y projeter donc cette cette conjuration semble souvent y projeter des des schèmes préexistants par exemple une lecture marxiste va aisément y voir la main du capital qui veut réduire la place du prolétariat ou du travailleur du du clic ou de l’archiviste ou du bibliothécaire
Hein pour le rendre encore plus précaire et euh une autre lecture plus positive qu’on ne saurait arrêter le mouvement de l’histoire on l’a entendu juste avant de toute façon ça va se faire alors si ça se fait sans nous ça se fa quand même donc il faut mieux que ce soit avec nous
Que sans nous parce que le mouvement d’externalisation de la raison depuis Hegel est euh inévitable alors il y a une petite scène théâtrale qui se met en place entre les deux positions où chacun semble avoir trouvé son interlocuteur tout autant que son ennemi l’intelligence artificielle condense alors les grands problèmes de
Notre époque et il faut bien le dire en arrière-plan quelque chose dont nous ne pouvons pas faire l’économie qui a cette 6e extinction dans lequel nous sommes déjà et qui si elle est occultée au profit de ce tour de passe- passe reste tout de même en arrière-plan
Donc alors l’un des exemples de ces marchés de ce marché DUP c’est je passe alors c’est c’est c’est c’est cette image en fin de compte c’est la question des Biss vous en avez sûrement parlé qui m’a toujours sembler une bizarrerie discursive par exemple on décide de générer l’image d’une réunion
De médecin sans autre détermination et on se retrouve avec des mâs blancs C antenair six genres un peu comme moi et l’intelligence artificielle aurait donc donc un BIA qui renforcerait les positions jusqu’à la caricatures de fausse neutralité de la blanchité occidentale alors mais si nous parlons de médecine il est infiniment plus
Facile de corriger entre guillemets l’espace clatant d’une intelligence artificielle pour que l’absence de détermination dans un prompte puisse correspondre à des proportions réelles de la population que de faire évoluer la réalité parce que la formation d’un médecin ça prend 10 ans et vous voyez déjà que là c’était sur D que déjà
Ethniquement d s’est débrouillé moi mon Tromp est neutre pour que ce soit beaucoup plus mixte que il y a un an donc c’est très facile à les biè sont on peut facilement les corriger la conjuration est obsédée par la répétition de la représentation de la mimésis c’est-à-dire par un type de
Mémoire et d’ d’imagination très particulière alors face à cette complicité entre technocritique et technosolutionnisme il y a un dépassement possible et un peu original qu’on voit apparaître en ce moment dans les pays anglo-saxons et un peu en France et que par commodité j’appellerai la conjonction entre l’intelligence
Artificielle et les pensées du vivant il y a entre autres un livre dont je vais parler de James breedle qui vient d’être publié en France qui s’appelle toutes les intelligences du monde et qui tente d’intégrer donc dans les pensées du vivant qu’on connaît bien en France avec
Morizo et et tant d’autres la question de l’intelligence artificielle alors ces pensées qui donne au vivant une valeur paradigmatique pour tout développement futur constitue un phénomène d’époque tant d’un point de vue éditorial avec des collections spécialisé carartistique avec des œuvres où on voit se multiplier les les plantes
Les pieuvres les oiseaux les champignons dans les White cubes des institutions culturelles c’est donc une espèce de jardinage institutionnel alors j’en résumerai ainsi l’hypothèse biocentrique comme occid occidentau blanc nous serions hritiés d’une conception inexacte et dangereuse du monde consistant à le séparer en des sphères conflictuelles les rendant insensibles les unes aux
Autres malgré la réalité de leur relation et de leur influence réciproque le fondement de cette séparation serait celle bien connue entre nature et culture qui a été contestée par le tournant ontologique de l’anthropologie Descola vivero de Castro et cetera je vais pas développer alors je vais pas m’intéresser ici à ce tournant
Ontologique de l’anthropologie et je vais pas le contester mais simplement à son application dans le discours social courant qui devient de plus en plus importante alors pour bien utiliser l’IA il faudrait transformer radicalement notre conception de la technique et pour tout dire du monde en tant que monde en effectuant différentes opérations de
Conversion individuelles pour chaque sujet alors d’abord il faudrait premièrement reconnaître la matérialité de l’intelligence artificielle qui n’est pas dans les nuages et qui en dernier ressort n’est qu’une des nombreuses expériences expressions du monde vivant au-delà de la division entre nature et culture bref sortir de l’idéalisme technologique et un peu de
L’immatérialité faisant croire à un monde immatériel dans les nuages deuxièmement poursuivre ce mouvement de conversion en replaçant l’intelligence artificielle dans l’ensemble des causalités externalités négatives comprises c’est-à-dire les déchets principalement euh dont elle provient et qu’elle produit donc déchets et extractivisme bref transformer l’invisibilité du dispositif de production parce qu’une intelligence
Artificielle ça se produit et ça se produit avec des minerais qui dans dans 5 ou 10 ans ne seront plus disponibles pour les les GPU ne seront plus juste plus disponibles en une visibilité dans le monde des relations et troisièmement accentuer encore cette conversion jusqu’à transformer notre manière de
Produire les technologies grâce au fameux biomimétisme qui hentre aujourd’hui toute une partie de la discussion sur l’intelligence artificielle le vivant serait capable de s’autoproduire selon un cycle où le vif et le mort se nourrisse sans boucher le monde il faudrait s’inspirer de cet infini cycle qui est sain de cette
Technique de la nature pour parvenir à profiter des bienit des bienfaits de la technique qui est structurellement attaché à l’humain sans en subir et en faire subir les conséquences alors ce chemin de conversion qui rattache la question de la technique à celle de la réalité convertit les flux du remplacement en
Une espèce de sentiment océanique moi ce que j’appellerais un sentiment océanique euh c’est-à-dire une espèce d’animisme ou de tomisme un peu où chaque chose semble reprendre sa juste place dans un grand tout que nous aurions occulé dans la modernité d’ailleurs on peut remarquer et d’ailleurs dont les l’archive serait un des
Exemple la pulsion de classification qui sépare qui distingue des éléments qui classent en dans des lignes et des colonnes c’est-à-dire dans des bases de données euh on peut remarquer d’ailleurs de manière ingénue par rapport à ce grand tout à sentiment océanique que si aujourd’hui nous avons une certaine idée
De la terre c’est parce que le J calcule les scénarios climatiques avec justement des réseaux rusif de neurones et que donc notre conscience de la terre est lié à ça alors la pensée du vivant permettrait en transformant notre conception et nos imaginaires et souvent on en appelle à la transformation des
Représentations et de l’imaginaire de transformer tout aussi bien le monde que notre infrastructure technique là encore parce que la technique est R au service de notre intelligence il suffirait individuellement de changer pour tout bouleverser et enfin rompre avec deux philosophes qui reviennent souvent autour de ces débats sur l’intelligence
Artificielle qui sont Aristote qui serait responsable de l’extractivisme et des cartes qui seraient responsabl de la robotique et qui seraient responsable de du caractère accaparant sur la nature en fin de compte bon c’est assez amusant parce qu’on souvent des théoriciens prennent comme désignent comme responsable les philosophes et il
Y a une espèce de tropisme disciplinaire qui consiste à rendre sa propre discipline responsable de ce qui se passe historiquement sans d’ailleurs aucune aucune preuve alors malgré l’appel à un grand dehors les pensées du vivant ramènent souvent la technique à être finalement le moyen de certaines fins c’estd à être soumis à l’être
Humain c’est la finalité de l’intelligence artificielle qui doit être réformée de manière à ce qu’elle ne soit pas oublieuse du vivant dont elle procède c’est-à-dire de nous en ce sens la conception de la technique reste instr mental et cela pose deux problèmes qui nous concernent ici le premier c’est
Qu’insi ces pensé répète sans le savoir la conception qu’elle prétend contester le second c’est que si l’intelligence artificielle est bien un produit de l’activité humaine c’est incontestable les facultés humaines sont modifiées par l’intelligence artificielle et c’est exactement ça qui est en train de se jouer avec chat GPT
Il n’est dans les années à venir il ne sera pas possible de distinguer nos processus cognitifs du fonction fement opérationnel d’un réseau récusif de neurones de la même manière que internet a modifié notre rapport à notre existence qu’on nécrit pas de la même façon du avec une plume qu’avec une
Machine à écrire ou qu’avec un ordinateur on ne pense pas de la même manière c’estàdire que les facultés humaines sont modifiées par les moyens de mémorisation matérielle qui est le le cœur de ce que vous faites il y a des espèces de boucles de rétroaction étranges entre les dispositifs techniques et les dispositifs
Humains un autre exemple de ces boucles de rétroaction c’est le fait qu’aujourd’hui notre conception la manière dont nous concevons notre cerveau nous-même ce qui a de plus intime en nous notre privoté a été déterminé par a été contemporain de l’apparition de l’informatique en fa compte l’approche neuronale a été
Contemporain de de l’approche de l’informatique et tout se passe comme si entre notre SCI et les technologies il y avait une relation comme un miroir noir entre les deux et que chacun se reflétait jusqu’au point on ne peut plus distinguer les deux alors cet affect océanique a pour objectif de réintégrer l’intelligence
Artificielle dans l’ensemble de la réalité jusqu’au point où tout se mélange la nature la technique et la générosité ontologique de ce type de chose finit par être poser des problème un petit peu de définition c’est ça le sentiment un peu océanique alors la trème et dernière
Partie alors il y a une toute autre pensée du vivant qui serait applicable à l’intelligence artificielle et qui est celle développée par helmoud plessner c’est de l’anthropologie philosophique des années 30 peu traduit en français avec un livre très important qui s’appelle les degrés de l’organique alors désolé de vous balancer ça à la
Fin de la journée mais c’est malgré tout intéressant c’est malgré tout ça ça un véritable intérêt alors pour pour PL qu’on ne peut pas concevoir l’intelligence artificielle si on ne conçoit pas si on n pas une certaine conception du vivant que nous sommes c’est ça qui est fondamental à comprendre c’est que c’est
Toujours un duo l’intelligence artificielle avec l’être humain il y a toujours une anthropologie technique il y a toujours une technique anthropologique voilà c’est ça qui est fondamental à comprendre alors pourM lesner le PROE du vivant serait de tout vivant serait la positionnalité c’està-dire qu’il est
Posé quelque part et ça ça ne relève pas d’une subjectivité c’est sa condition à priori et le PROE de l’être humain c’est qu’il aurait une positionnalité qui ne serait ni ouverte comme la plante ni close comme l’animal mais excentrique il y aura une excentricité de la position de l’être humain au sens
Où tout simplement il a la capacité de se décentrer de sorte que le corps humain est équivoque il est toujours incarné mais il tend à quitter son corps à la fois corps objectif corps propre et corps réfléchi l’humain l’humain est amené à se distancier naturellement de lui avant même le rapport à l’autre
Selon plestner c’est cette condition existentielle particulière qui permet de comprendre cette positionnalité excentrique qui a trois lois qu’ est amusant de d’appliquer à l’intelligence artificielle alors d’abord il y a la première loi chez plessner c’est l’artificialité naturelle qui souligne la connexion entre nature et culture où l’être humain est un être d’artifice
Parce qu’il est sans place la deuxième loi lesner l’appelle la loi de l’immédiaté médiatisée par là il veut montrer le caractère dual du rapport entre l’être humain et le monde il n’est jamais dans une relation univoque au monde il est toujours entraîné à se réifier au cours de ces différents
Échanges et puis la trisème et dernière loi qui est peut-être la loi de l’intelligence artificielle c’est le lieu d’implantation utopique cette loi cherche à montrer l’absolu incertitude du lieu de la vie humaine ne pouvant se réduire à sa dimension organique l’existence humaine un projet inexorable euh une espèce de de pulsion dont on
Voit certaines traces aujourd’hui dans la production industrielle et dans l’accélération de l’intelligence artificielle qui fait que on accélère de plus en plus sans très bien savoir pourquoi comme des espèces de canards ou de poules sans tête alors la première loi appliqué à l’intigence artificielle permet de comprendre comment celle-ci est
Constitutive de nous-même il n’existe pas d’intelligence humaine qui préexisterait au dispositifs d’inscription d’ au dispositifs d’inscription technique c’est-à-dire aux archives il y a pas l’intelligence humaine pu puis après les archives les deux se se nourrissent l’un de l’autre cette intelligence est constituée par ce dispositif donc l’intelligence humaine est toujours artificielle tout
Raisonnement considérant l’intelligence artificielle comme une copie de l’intelligence humaine est un raisonnement inconsistant il y a là à reprendre le fil conducteur laissé en friche par à mon avis Bernard stigler je développerai pas la seconde loi renforce encore cette excentration puisque notre immédiateté réflexive est médiatisée par l’intelligence artificielle c’est pourquoi nous pouvons
Y être sensible comme à nous-même alors j’ai pas mis l’image mais je pense que je l’ai pas mise ça c’est l’excentration donc j’ai pas mis l’image mais il y a Boston Dynamics qui est une entreprise qui fait des robots je sais pas si vous connaissez c’est les robots chiens les
Cyber Dog et à un moment sur une des vidéos sur YouTube on voit un ingénieur qui tape un grand coup de lâ sur sur ce chien robotique et ce chien imperturbablement se relève et à ce momentlà on est plus du côté du robot que de l’être humain parce qu’on a cette
Capacité de se décentrer on peut être plus du côté des animaux que des êtres humains on peut être plus du côté des pierres que des vivants et cetera la trisè et on peut être plus du côté d’une intelligence artificielle que de nous-mêmes la troisème loi est peut-être encore plus précieuse et constitue une
Sévère déconstruction des théories de l’atterrissage terrestre je vais pas développer alors pour conclure parce qu’il faut conclure ça cétait alors pour conclure et pour essayer de situer l’intelligence artificielle dans cette situation dans laquelle nous sommes qui est une situation de crise climatique et d’extinction comme la terre n’en avait
Jamais à une vitesse ou que la terre n’avait jamais vu auaravant à supposer qu’elle puisse voir quoi que ce soit alors si on a déconstruit l’opposition entre technocritique et technosolutionniste ça permet de comprendre leur commune conjuration ils s’enthousiasment et se font peur d’une autre de l’intelligence qui
Est si proche et si loin de nous la comparaison incessante entre l’IA et l’intelligence humaine est un jeu de dupe où nous supposons toujours l’identité de notre intériorité et de notre discours pour conjurer l’excentricité de notre position et le caractère de simula de notre intériorité dont nous ne pouvons jamais être assuré
Alors comme en témoigne le test de Turing l’intelligence n’est pas immanente à une intériorité mais est une attribution c’est l’effet d’une attribution je dis quelque chose est intelligent ou n’est pas intelligent or il y a une histoire occidentale qui n’a cessé de discuter de l’âme des entités non humaines mythique animal ou
Colonisé dire de quelqu’un ou de quelque chose d’une machine ou d’un être humain d’un animal ou d’une pierre qu’il est ou qu’il n’est pas intelligent c’est toujours supposer sa propre capacité intellectuelle à pouvoir le discriminer je désapproprie l’intelligence pour me l’approprier qui un acte d’une très grande violence alors j’aimerais
Conclure temporairement en revenant donc à la question de la bibliothèque et de l’archive de la mémoire et en proposant de la lire au regard de notreir doublement déterminé par l’extinction et l’intelligence artificielle je vous montre pas d’image mais je fais un projet au Havre qui justement traite
Toutes les archives du Havre et qui cré des archives on va dire contrefactuel des milliers 25000 archives contrefactuel de l’histoire du alors si avec le web nous avons accumulé pendant 30 ans comme je crois aucune autre civilisation l’avait fait auparavant ce que certains ici ont appelé le Big Data
Un nombre de documents qui n’est même plus à la portée de notre perception humaine si ces documents nourrissent à présent les logiciels d’intelligence artificielle pour accélérer de manière exponentielle la production de documents en créant non pas seulement des images mais des images d’image des textes de
Texte des sons de son bref nous voyons l’apparition d’une nouvelle catégorie de médias des médias de médias n’est-ce pas que cette fuite en avant de la mémoire est déterminée par un changement radical de notre finitude qui ne peut plus être considéré comme la fin d’une subjectivité individuelle mais la fin de
La possibilité même de la subjectivité c’est-à-dire la disparition de notre espèce et ce jusqu’au dernier témoin alors euh donc ça c’est une image d’archive qui représente roman manzurenko qui est mort à l’âge de 34 ans le 28 novembre 2015 brutalement d’un accident de voiture à Washington c’était un Russe
Très sympathique alors cette mort terrible a rendu le deuil de ses proches impossible et son ami qu’on voit à l’image ugénia cudia qui est fondatrice de l’entreprise replica a demandé à tous ses amis et à sa famille de lui fournir tous les documents textuels que roman avait écrit de son vivant dont il
Disposait pour nourrir un chatbot avec une fameuse intelligence artificielle à présent celui-ci parle comme roman c’est son spectre la mère de roman discute non seul la mère de roman discute parfois avec ce chat bot de son fils elle sait bien que son fils est mort qu’il ne reviendra pas que ce n’est pas
Lui mais ces échanges lui permettent du moins d’accéder à une version lointaine de document qui ne lui était pas destiné de son vivant de continuer à découvrir après sa mort la mémoire de son fils d’avoir un nouveau témoignage de ce qu’il fut après sa fin avec l’intelligence artificielle nous
Produisons non seulement une nouvelle façon de naviguer dans la mémoire humaine donc c’est sa mère et roman avec l’intelligence officiel nous produisons non seulement une nouvelle façon de naviguer dans la mémoire humaine que nous avons transformé en statistique afin tout simplement d’en réduire le poids numérique il y avait trop de
Terraocté et en faisant cela nous les avons transformé en possibilité reconfigurable à l’infini mais encore nous laissons nous avons laissé ouverte la possibilité d’un dernier témoignage d’un témoignage après nous sans destinataire reconnu par un destinateur dans cette disjonction du témoignage du témoin qui a hanté depuis
Toujours l’art quand il se met à la hauteur de son histoire c’est sans doute pour ça que l’intelligence artificielle est peut-être d’une certain façon notre dernière œuvre collective avant notre disparition alors dans les deux premiers tomes de la technique et le temps je vais finir Bernard schtigler distingue
Trois types de mémoires trois types de rétention vous les connaissez sans doute peut-être certains d’entre vous les connaissent la rétention primaire qui consiste simplement si on prend un morceau de musique à écouter une note de musique lors au moment où elle est j puis la rétention secondaire qui est la mémoire
Des notes passées dans l’écoute des notes présent et qui permet de comprendre une mélodie de musique de la suivre de comparer le passé et le présent la mémoire tertière ternaire qui est l’enregistrement d’un morceau de musique sur un disque c’est ce que vous faites ce sont les
Archives et qui permet de jouer encore et encore le même morceau même si on l’interprète de façon différente c’est toujours le même morceau qui répète avec l’intelligence artificielle et c’est pour ça que ça c’est très important pour les archives nous sommes en train de voir l’émergence d’une rétention ou
D’une mémoire caternaire les supports matériels de mémoire ont vu leur écriture normalisé sous une forme de 0 et de 1 qui permet leur mise en statistique jusqu’au point où la mémoire elle-même s’est transformée en quelque chose de possible dans l’espace latant de l’intelligence artificiel on peut donc s’attendre à une transformation
Radicale de la question du réalisme et du caractère instituant de l’archive voici donc pour citer Jacques derida le mal de nos archives la fin de la finitude en même temps que la quantité de l’exhaustivité que Jacques derida donc décrivait en écrivant au fond dit-il et je crois qu’on peut partager
Cette cette phrase cette pensée au fond mon désir d’écrire et celui d’une chronique exhaustive qu’est-ce qui me passe par la tête comment écrire assez vite pour que tout ce qui se passe par ma tête soit gardé c’est le regret de ma vie parce que la chose que j’aurait aimé écrire
C’est cela un journal total alors peut-être que les Marchin a archivé à la vitesse de la pensé dont rêvait derida à la suite de Nietzsche sont-elles précisément cette vitesse de l’intelligence artificielle de la mise en statistique de la bibliothèque de Babel que vous avez en dépôt transformant l’archivation l’impression l’inscription la reproduction la
Formalisation le chiffrage en une architecture une toute nouvelle architecture des possiblebles il demandait Jacques derida si l’appareil psychique serait-il mieux représenté ou bien autrement affecté par tant de dispositifs techniques d’archivation et de reproduction de prothèse de la mémoire d vive de simulacre du vivant nous sommes précisément à l’époque de
Ces simulacres qui affectent notre prétendue intériorité parce que l’image de notre cerveau l’image que notre cerveau se donne de lui-même et influencé par l’image à présent que nous nous faisons de l’intelligence artificielle l’hypomnésie qui désigne donc les support de mémoire les registres les cahiers les livres de compes et cetera
N’est plus même une inscription sur un support matériel de signe mais est un espace statistique de probabilité le passé c’est la bonne nouvelle ou la terrible nouvelle ne passera donc plus jamais il ne se répétera pas mais il servira à générer d’autres possibles avenir il est àenir incalculable
Monstrueux c’est ce projet euh qu’avait Jacques derid d’archiviologie générale alors il nous a fallu toujours cette hôre pour croire que nous étions nous-mêmes et que quelque chose en nous tenait encore à présent nous allons disparaître sans doute peut-être et nous laisserons des traces de ces archives devenu possibles calcula à l’avenir je vous
[Applaudissements] remercie je vous remercie beaucoup en vous écoutant moi j’ai pensé à à Jacques derida pas jaces derida à Jack Goody sur les les traces la mémoire l’extériorisation de la mémoire en l’occurrence dans le livre dans le texte mais là avec l’intelligence artificielle la question qui me venait c’est mais tu
Resterast-il de l’intelligence artificielle quand l’homme aura disparu comme comme vous le savez pour unee mémoire soit stable une inscription matérielle de mémoire faut remonter dans l’histoire des supports matériels c’est que plus les supports matériels de mémoire sont récents et plus ils sont ils se cassent et donc si on veut
Quelque chose qui dure très très longtemps faut revenir au Néolithique donc ce qui compte c’est pas de ça quand je dis que la mémoire va continuer au-delà de nous-même bien sûr elle continuera pas au-delà de nous-même mais c’est plutôt notre pulsion voilà c’est plutôt une pulsion que nous avons
C’estàd que tout de même très concrètement si on regarde un peu les choses en face la possibilité au-delà du cataclysmisme et d’un pessimisme et la la possibilité rationnelle que nous disparaissions dans le siècle avenir est une possibilité importante et c’est le moment que nous avons choisi non
Seulement pour faire le Big Data du web mais pour faire que ce soit récursif et cette espèce de gourmandise à produire des datas que nous n’avons plus la capacité et le temps de consulter désigne bien le fait que d’une certaine façon nous créons une pyramide quoi h un sentiment de survie
Inconscient petite pulsion de bord je remercie à tout le monde d’avoir eu le courage de rester jusqu’à la fin de ces deux journées qui ont demandé beaucoup d’attention beaucoup de concentration merci encore à vous toutes et tous d’être venu d’avoir participé et puis je vous laisse partir dans vos réflexions merci au revoir