Enseignement 2023-2024 : Politiques de l’amour
    Cours du 05 mars 2024 : Décoder l’amour courtois (XIIe-XIIIe siècles)

    Professeur : Patrick Boucheron
    Chaire Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle

    Rédigé dans le dernier quart du XIIe siècle, le De amore d’André le Chapelain fut longtemps considéré comme le code de l’amour courtois. S’interrogeant sur la notion même de code amoureux pour caractériser un mouvement littéraire et un style de vie, on entreprend d’en déchiffrer l’interprétation, en prêtant attention à l’histoire de sa transmission jusqu’à la fin du XIIIe siècle, mais aussi à celle des équivoques de lectures et des censures que suscitent son dialogisme et son ironie. On contribue ainsi à le décoder, au sens où sa valeur normative est remise en cause, en faveur d’une lecture plus sociale de son fonctionnement politique, entre l’école et la cour, l’Église et le roi, mais aussi entre la « mouvance » de Troyes (où Chrétien de Troyes n’est peut-être qu’un « nom de code ») et la capitale capétienne.

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    [Musique] [Musique] bien bonjour à toutes bonjour à tous excusez-moi pour le retard je vous parle de mes problèmes d’imprimante ou je commence directement he peut-être qu’on va on va gagner un peu de temps pour dire d’abord simplement que on l’a compris l’amour courtois n’existe pas enfin en tout cas il n’existe pas comme

    On imaginait son existence à la fin du 19e siècle à la manière en somme de ces mouvements littéraires qui tel le romantisme par exemple où le cercle des platoniciens Lionnais autour de de Maurice sève au 16e siècle conformait des pratiques sociales sur un socle et un code de comportement afin de créer

    Une contresociété disons une bohème où les idées se condensent et s’échauffe au feu vif de l’invention d’une autre expérience de l’amour pas plus que les poètes et légiaques Romain propè stibu ou Ovide les trouadourne entendaient fonder un art de vivre dans l’Antiquité greco-romaine c’était plutôt dans les écoles de philosophie que

    S’expérimentaient de tel savoirs pratique faisant de l’usage des corps des plaisirs une voie d’accès à la connaissance et que faisait-il alors au tournant des 11e et 12e siècles en chantant leur Canos où il raconaiit de bonnes histoires au sens vous vous en souvenez donné paralyse génitaire c’est

    Souvent l’histoire de mecs qui font des trucs nous avons vu ensemble quel gens genre de truc faisaient ces mecs en se racontant de ces bonnes histoires ils s’y exerçaient à anoblir leur amitié virile par les langages de l’amour et nous avons appelé emprise féodale cette dépendance honorable par laquelle

    S’ordonne non sans danger cette première configuration de pouvoir dans laquelle aimer revient à servir les femmes participent à ce jeu oui et elles y apparaissent dans la poésie des trouadours tantôt comme des proies ou des trophées tantôt comme d’Intouchables idoles mais aussi surtout comme des partenaires qu’on a

    Appréhandé sur le modèle au fond de ce que les historiens de la société féodale nourr d’anthropologie juridique décrivent l’ensemble de ces de cette société de Pact de ou au fond de transaction de violence solidaire de d’hostilité réglé où au fond d’une certaine manière il y a non pas des

    Interactions sociales qui ferait de bloc à bloc des affrontements net mais au contraire pour quelques tension beaucoup d’arrangement compagnons je vais faire un poème de circonstances et il y aura dedans plus de folie que de sens chantait on s’en souvient Guillaume 9 d’quiten et c’est une fois encore à

    L’équivoque des différents sens du mot am mort dans la langue des poètes et des clers que nous sommes renvoyés à ce lien de division constitutif d’un agancement politique et non à la rassurante rigidité des catégories en 1883 on s’en souvient gaston Paris ne l’entendait pas de cette oreille pour lui lorsque il

    Invente savemment la notion d’amour courtois il y avait au contraire une manière de roman de fondation de la littérature et de la nation française l’une et l’autre bâtie sur une aristocratie des sentiments par laquelle la galanterie française j’exagère un peu mais c’est ça allait civiliser l’Europe nous avons vu ensemble que ce n’était

    Pas dans ce cadre forgé par le nationalisme méthodologique d’une patrie littéraire civilisatrice que pouvait se saisir l’international des trouadour réseau plurilingue fondé sur la circulation des poètes d’abord de leur manuscrit ensuite et que l’on ne pouvait appréhenter que depuis ces marges en l’occurrence pyrénéenne et méditerranéenne où elle se confrontait

    Avec les savoirs poétiques de langue arabe dans un article important coécrit avec Rina Drori le médieviste italien israélien Gadi Algazi israélien qui fut et qui est encore je l’ dis au passage un infatigable militant de ce qu’on appelait alors la paix la paix au Proche Orient Gadi Algazi décrit la manière

    Dont l’amour serait à la cour des Abades le nom de code d’une violence douce dans laquelle les élites se liaient entre elles par la mise en commun d’un code de comportement il s’agissait bien d’une violence car elle était héritière de cette force préislamique de la JA il a par laquelle l’homme amoureux entrait

    Dans la sauvagerie et c’est ce de ce passé ignorant dont la poésie par son acte même porte toujours la mémoire mais cette violence s’adouit en un code global de comportement raffiné réaffectant cette menace jaili au service d’un jeu social contrôlé formalisé par le système olique comme l’écrit des le 10e siècle kudama

    Ibn Jaffar chrétien de Basora converti à l’islam à la cour abaside la passion amoureuse ISK est la vertu qui forge le courage qui du pleutre fait un brave et de l’avare un généreux qui délie la langue de celui qui est incapable de dire des vers et à l’hésitant donne la

    Fermeté ainsi donc si l’aristocratie arabo-latine fut placée à l’école de l’amour ce n’est assurément pas pour y réciter une leçon bien apprise mais pour apprendre à se réhausser jusqu’à l’idée qu’elle se faisait d’elle-même de son propre pouvoir car il y a bien un code de l’amour qui est je cite les auteurs

    Non pas un texte à interpréter mais une langue permettant de concevoir des relations et une gamme pour les actions c’est donc comparant cet amour que l’on dit courtois en Europe avec d’autres expériences poétiques qu’on peut mieux en saisir la portée politique et l’on comprend au passage que de même que la

    Poésie savante arabe avait toujours maintenu le contact avec la violence du passé jaili de même les premiers trouadour a commencé par leur prince Guillaume I n’avait au fond nul intention de rompre avec cette culture commune de l’appétit sexuel et qu’ n’y avait donc pas lieu de les opposer au

    Monde des fablot dans lesquels eux aussi sont immergés mais c’est vrai qu’avec les trouadour nous demeurions la semaine dernière je dirais à bonne distance de l’institution eclésiale nous allons nous en rapprocher aujourd’hui puisqueen même temps que nous allons progresser dans la seconde moitié du 12e siècle et jusqu’à l’uré du

    13 siècle nous franchirons la Loire en faisant arrêt en Champagne à 3 précisément et poursuivrons au nord vers la France du roi celle de Philippe Auguste jusqu’à sa capitale Paris où sont la cathédrale la cour et les écoles et nous allons y rencontrer évidemment quelques célébrités chrétien de 3 Marie de

    Champagne peut-être même Éloïse et Abellard mais la force mémorielle de ces patronymes ne devra pas nous abuser ce sont des êtres de papier don l’historicité n’est pas aussi solidement assurée qu’on peut le penser et dont la fonction auteur est très loin d’être stabilisé nous ne les connaissons qu’à

    Travers un monde de texte qu’au fond nous ne sommes pas certains de bien savoir déchiffrer car du passé ils nous viennent sans instruction pour les lire correctement ils sont séparés de leur herméneutique et c’est intéressant parce que les historiens savent bien ou devrai bien savoir que de tel mode d’emploi

    N’existe pas et pourtant c’est plus fort que ils ne peuvent s’empêcher de les chercher c’est-à-dire au fond de croire qu’ils les ont trouvé en issant un texte instaurateur au rang de guide pour décoder tous les autres et dans le domaine qui nous intéresse il s’agit et je vais m’y arrêter longuement du D

    Amoré d’André Le Chapelin que dans sa traduction française Claude Buridan appelle mais faussement le traité de l’amour courtois et qui est d’abord un manuscrit qui se donne pour ces vrais tractatous desamoré ou des é honest am dit qu’est-ce que ce texte un texte qui effectivement doit nous intéresser parce que c’est considéré par

    L’historiographie comme le code qui va nous permettre effectivement de bah de décoder tous les autres une réécriture ovidienne en latin d’école à la fois de l’art d’aimer et des remèdes à l’amour qui se donne comme une encyclopédie hétérogène et digressive possiblement parodique comportant outre une préface à l’intention du

    Dédicataire le jeune Gautier qui veut être instruit en matière d’amour trois parties la première définit l’amour en lui posant les questions scholastiques classiques quid quis QUALITAIRE qu’est-ce qu’aimer qui aimer comment aimer ou comment obtenir l’amour la deuxième dit les manières de conserver l’amour et la troisième fait un tête à

    Queue des réob bassionné à Maurice un renversement complet de l’argumentation en rassemblant 17 arguments contre le sentiment amoureux en un affligeant catalogue des défauts féminins d’une misogynie qu’on dirait décomplexé c’est un clair qui écrit et qui est censé être le professeur d’amour d’un jeune laïque et disons pour le

    Moment on va évidemment y revenir que tout ça a été rédigé dans les années 1180 sous le règne de Philippe Auguste dans le milieu royal de la France du Nord pour Gaston Paris on tenait là une sorte de Magna Carta de Grande Charte de l’amour courtois une de ces œuvres

    Capitales qui reflèteent la pensée d’une grande époque une œuvre qui explique le secret d’une civilisation renchéri le philologue romaniste Robert bossois en 1900 126 donc croyez l’avoir trouvé ce code Robert bossois qui est d’ailleurs l’éditeur de l livre d’amour de Drouard la vache joli nom qui avait proposé en

    1290 une adaptation française en octosyllabe de ce texte latin qui sera par ailleurs traduit en allemand en catalan en italien car évidemment pour avancer dans la caractérisation de ce texte il convient comme toujours en histoire médiévale de mettre en suspens les questions d’intention d’interprétation de genre doctorialité pour saisir d’abord la

    Manière dont il nous est parvenu donc de cette œuvre on connaît une quarantaine de témoins manuscrits qui manifeste un intérêt vif du 13e au 15e siècle donc une réception décalée et peut-être davantage d’ailleurs en Italie et dans une moindre mesure en Allemagne qu’en France donc double décalage géographique

    Et chronologique les deux manuscrits les plus anciens l’un est conservé à Bruges et l’autre à Laquila sont de provenance italienne sur le plan stylistique le D amoré est caractéristique évidemment de ce que l’on a appelé la renaissance du 12e siècle c’est-à-dire un usage très savant du cursus et c’est peut-être

    D’ailleurs comme répertoire de modèles rhétorique qu’il circule d’abord parmi les letttrés ce n’est qu’au 14e siècle au fond que les conditions de réception sont réunis pour faire du déamoré une expression emblématique d’un nouvel art d’Aimé mais elle est alors reçu comme une œuvre du passé traversé par un

    Combat de valeur entre l’irruption dans la littérature vernaculaire d’un regain ovidien qui produit une innovation sociale et la résistance des cadres ecclésiastiques et royaux face à cette autonomisation du sentiment religieux amoureux on y lit donc le témoignage d’une réticence bien davantage que celui d’un engouement et et c’est comme ça

    D’une certaine manière qu’il arrive déplacer et contester à être considéré comme le code comme l’a montré Alfred Kinen dans sa belle étude de réception du texte étude à la fois codicologique et herméneutique et bien au fond une œuvre n’atteint parfois que fort lentement son potentiel de signification c’est-à-dire que ce n’est qu’avec le

    Temps que en l’occurrence ici je le cite smous les exagérations l’ironie les sarcasme du Chapelin et alors le D amoré conquère si l’on peut dire ce nouveau statut de textes proclamatifs instaurateur d’un nouveau code courtois au moment au fond où on en comprend plus bien les subtilité et en tout cas

    Certainement pas l’ironie j’y reviendrai révélateur de ce l travail historique de la réception et le fait que la première attestation documentée de citation directe du D amoré et chez un juge un juge italien bien connu par ailleurs il s’agit d’albertaano d’abche qui est auteur du libère des doctrin dikendi et takendi de

    Livre sur l’art de parler et de se taire 1245 c’est un grand représentant de de cet art politique de la persuision communale qu’on appelle l’ARS dictaminis et qui fait de la discipline de la parole un code civique de comportement à direction du personnel politique des institutions communale italienne donc

    C’est dans un manuscrit inédit intitulé D amoré d qu’Alfred keinen a retrouvé les premières références à ce que le juge italien appelle le libè galterri des amoré le livre de Gautier hein du nom du destinataire fictif du traité d’André il nen retient que des citations qui rabattent systématiquement l’amour

    Profane sur la cupiditas et l’éloigne donc de la Caritas réservée à l’amour de Dieu donc c’est une lecture qui est extrêmement normative or 40 ans plus tard dans les années 1280 lorsque Jean deain cite André Le Chapelin dans son roman de la Rose et c’est de fait le

    Premier à le faire dans le domaine poétique il le fait dans la même visée théologico morale que celle du juge italien alberano daabcia l’amour est une maladie de pensée venant agent par ardeur né de vision désordonnée pour accoler et pour baiser c’est d’ailleurs avant tout pour sa description initiale

    De cette maladie d’aimer comme d’une histoire de regard venimeux et je l’avais cité dès la première séance que l’on se souvient d’André lechapelin je cite dans la traduction de Claude Buridan l’amour est une passion naturelle qui naît de la vue de la beauté de l’autre sexe et de la pensée

    Obsédante de cette beauté mais pass l’amour est une passion Pass est à interpréter ici dans son sens logique ce qui est affecté à l’intérieur par un agir de l’extérieur la passion inata étant l’affect suscité à l’intérieur de l’individu par l’action qu’il subit hein dont il pâtit ce qui fait bien de

    L’amour une maladie de pensée lorsqu’il publie de l’amour en 1822 standandal il développe sa fameuse théorie de la cristallisation qui caractérise les premiers é mois amoureux en rapport avec l’idéalisation des perfections qu’on trouve chez l’être aimé et il le fait en référence directe avec le traité d’André Le Chapelin qu’il a découvert en

    Parcourant les six volumes du choix de poésie originale des trouadour de François renard 1816 1821 donc c’est une nouveauté en librairie et d’ailleurs il édite dans de l’amour quelques extraits de notre texte il ne doute pas qu’il s’agit d’un code d’amour à valeur normative et il croit d’ailleurs à ce

    Dont on avait parlé c’estàd ces cours d’amour qui auraiit édité des jugements et dont je vais y revenir le D amoré est à l’origine de la légende alors évidemment les historiens n’y croient plus de la même manière mais sont au fond les héritiers de cette tradition qui vous l’avez compris par transmission

    Trahison fait de ce texte un texte normatif George dub lui-même au fond des trois ordres du ou l’imaginaire du féodalisme 1978 au dernier chapitre du dernier tôme de ces dames du 12e siècle l’année de sa mort 96 dernier volume s’appelle Ève et les prêtres George dubille n’a jamais cessé de se débattre

    Avec ce texte embarrassant déstabilisant dans lequel il ne renonçait pas pourtant à trouver un principe d’agancement moral de la société politique il s’agissait en somme pour lui de de prendre au sérieux l’un des titres par lequel s’opère la transmission manuscrite du texte je l’ai dit des honesté amandi l’art d’aimer est

    En train d’être reformulé de manière plus intense et fervante loin de Paris mais le Pieux roi Louis VI est mort en 1180 et Philippe Auguste et ce roi jeune encore de comme Gautier le destinataire du déamoré apprendre à tenir les brides de son cheval donc André Le Chapelin qui

    S’est peut-être formé dans les milieux champenois ou flamands où les langages de l’amour reconfiguraient les manières de cours c’est pour Dubi glissé dans la domesticité du roi de France et doit donc désormais maintenir prudemment ses distances à l’égard de ces extravagances mondaines mais en faire quelque chose malgré tout d’honnête ainsi lui faut-il

    Hiérarchiser les manières honnêtes d’aimer et George Duby en forçant sans doute un peu le trait il reconnaît trois états hiérarchisés plebéus nobilis Nobil hein donc le populaire le noble et le Nobilior le plus noble étant le clair et voilà pourquoi il place cet art d’aimer à la fin de son intrigue des trois

    Ordres ou l’imaginaire du féodalisme ou la trifonctionnalité après avoir été énoncé puis éclipsé ressurgi euh euh juste avant la bataille de bouvine qui la consacre nous sommes bien en tout cas dans ce moment de cristallisation politique et d’accréditation culturelle de la cour de Philippe Auguste où comme l’a montré John Baldwin afflu les

    Différents langages de l’amour dans son livre dans le livre de John Baldwin qui s’appelle justement les langages de l’amour il en étudie cinq outre le D amoré celui théologique de Pierre Lechantre celui médical des questions salernitaines celui romanesque de Jean Renard celui gvois des fablot de Jean

    Baudel aucun ne domine la cour mais tous s’expriment à la cour peut-être pas pour s’y discipliner mais en tout cas pour faire de l’espace Curial le lieu de leur débat et de leur confrontation en cette nouvelle capitale où se côtoie le roi la cathédrale et l’école pour avancer dans

    La compréhension de ce texte pour le décoder mais cette fois-ci non pas pour le déchiffrer mais pour lui ôter sa nature codifiée il convient de le saisir dans la pluralité de ses voix qui parle dans ce prétendu Tractatus l’ami d’un cœur blessé a si le jeune Gautier blessé par les flèches d’amour

    Et incapable de trouver quelques remède le narrateur s’emploie à le consoler mais surtout à le conseiller s’il suit ses enseignements il apprendra à ne plus être dupé facilement par les ruses d’une femme perfide le discours est donc disons monologique sur l’air du mon petit gars je vais t’expliquer la vie et je laisse

    Pour l’instant de côté le fait que celui qui parle est un clair mais il est régulièrement percé par quelques incursion dialogique elles sont d’abord indirectes comme des embrayeurs argumentatifs de profs pour imposer une présence fictive de l’interlocuteur CS Forté C diqu Forté mais tu me demandes

    Peut-être mais je te dirai que mais tu vas me dire que bon alors que personne ne dit rien et à la fin d’ ailleurs du 4e chapitre de la 2uxè partie le narrateur là encore c’est un truc de prof réveille son interlocuteur voilà cher ami ce que nous voulions t’indiquer brièvement dans les

    Grandes lignes nous te laissons le soin de découvrir les autres raisons qui mettent fin à l’amour car nous ne voulons pas favoriser ta paresse et te dispenser de tout effort ah bon alors donc dans ce cas-là maintenant c’est Gautier qui se met à bah répondre à à une interro cette partie du discours

    Étant délégué à son destinataire donc là on reconnaît toutes les petites ruses pédagogiques c’est un exercice d’école faire semblant de donner la parole puis la donner vraiment et le tout sans rien entamer de son autorité puisque c’est bien André qui parle en utilisant certes des auteurs des références mais qu’il

    Cite rarement explicitement parce qu’il est toujours très soucieux de ses prérogatives de garant des paroles rapportées mais cette dimension dialogique est en fait plus déstabilisante qu’on le pense pour le statut du texte et l’autorité de son auteur ainsi que l’a notamment montré Corine desnoyel si la première partie du D

    Amoré décrit la manière dont un homme doit se comporter avec une femme pour solliciter son amour sans lui imposer il le fait en situation en mettant en scène h dialogues entre entre un homme et une femme dont les identités sociales et avec ell les tons les styles les

    Manières varient à mesure qu’il change de masque il y a là essentiellement une disputation un exercice d’école appliqué assez froid qui ne vaut que pour une justement pour sa portée normative mais un peu de singularité énonciative s invite quand par exemple la dame est noble et plus elle est noble plus elle

    Est douce et et prévenante comme si d’une certaine manière des vénéités individuelles pointaient sous les personnages rhétorique et que la fiction cherchait à s’imisser dans la détermination magistrale qui ne vaut normalement que pour sa capacité généralisante à servir de modèle mais cela ne vaut que pour la

    Première partie dans la deuxème donc qui rappelle je rappelle comment maintenir l’amour on euh euh l’autorité est édictée par 21 jugements prononcés par des femmes 7 par la comtesse Marie de champagne 3 par sa mère allienord d’quitain TR encore par sa belle-sœur la reine de France adelle de champagne deux

    Par sa cousine germaine la comtesse de Flandre ellisabeth de Vermandois ça c’est le bloc capécien mais aussi cinq à Hermangarde de Narbonne et une à un collectif l’assemblée des dames de Gascogne donc on voit bien là encore qu’il s’agit effectivement d’acculturer cette ces langages de l’amour qui ne

    Viennent pas de Paris dans un euh espace capécien alors on pourrait dire que ce sont ces jugements d’amour qui on s’en souvient on fait croire aux historiens anciens qu’il exista réellement des juridictions galantes donnant ces arrêts en matière de sentiment amoureux qui édicte au fond un code de l’amour qui

    S’approche plus de l’idée qu’on pourrait s’en faire qu’on pourrait se faire de l’amour courtois code d’ailleurs de 31 articles qui clos la deuxème partie du livre sauf qu’André raconte comment ces règles furent rapporté à la cour par un chevalier breton qui alla lesquérir auprès du roi Arthur au prix de Mout

    Épreuve et grande prouesse c’est donc en littérature que se fonde l’autorité d’une voix qui dans la trème partie en un étonnant verement reprend la parole pour répudier autoritairement tout ce qui a été dit précédemment et établir ce sévère discours de réprobation morale qu’on ne sait plus dès lors comment lire

    Et pour cela pour le comprendre bah il faut continuer à à réfléchir à cette pluralité des voix d’abord simplement je l’ai pas fait je le fais maintenant et bien relever les quelques rares indices biographiques que nous nous avons Andreas capellanous André Le Chapelin c’est donc un prêtre qui dessert une chapelle c’estd une

    Paroisse privée attachée à une communauté religieuse ou une maison noble mais laquelle lui se dit Chapelin de la cour royale àoliae regiae capellani pendant longtemps les historiens l’ont cru serviteur de la cour de champagne et John Benton dans ses travaux sur trois comme foyer de la culture littéraire il

    A trouvé un André qui signe dans la Chancellerie des chartes comptales de 1183 à 1186 mais il existe aussi un André cambellanous qui fait de même à Paris entre 1190 et 121 et l’on trouve aussi d’ailleurs à la cour du roi un Gautier de nemour le jeune fils de Gautier le

    Chambelllan très en faveur auprès de Philippe Auguste qui fait ses débuts à la cour au début des années 90 et deviendra gardien VI du Trésor des chartes ou un inventaire de 1350 signale le des amoré c’est le seul texte littéraire dans le trésor des chartes donc ce goautier là repéré par les

    Historiens qui est laïque mais mais létré un de ces jeunes loups de la cour capétienne bien placé et bon latiniste comme l’écrit Pascal bourg car si l’on retient bientôt aujourd’hui cette identification cap sienne plaçant le le milieu des destinataires du des amoré dans cette cour de Philippe Auguste où

    L’on connaît les expressions littéraire de ce nouvel art d’aimer mais où on ne les soutient pas vraiment cela explique la place ambivalente que tiennent dans l’argumentation des jugements d’amour la conttesse marie de champagne et sa mère aliénord d’quitain parce que c’est à elle comme l’ encore justement remarqué

    Pascal Bourgin que son attribuer les positions les plus paradoxales ou les plus scabreuses l’équivoque des langages de l’amour se double donc d’une ambivalence politique parce que ces gens-là sont quand même vu de Paris des parents et des partenaires de la politique capétienne mais avec laquelle avec lesquel quand même les rapports

    Sont variables et notamment suivant la rivalité des factions champenoises et flamandes à la cour donc par exemple il revient à Marie de champagne d’arbitrer le débat entre une très noble dame et un très noble chevalier sur le fait de savoir si l’amour entre épou est possible ce à quoi elle répond

    Non mieux vaut être amant que conjuguer affirme-t-elle entendez que les conjoints sont soumis au même joue celui de la tendresse par obligation père rationem nécessitatis exdbito la tendresse dans l’amour c’est un du tandis que l’amour extraconjugal est un don une grâce une prodigué gratuitement gratis omnia largunour conforme donc à l’idéal de

    Largesse de la noblesse donc la réponse de Marie de champagne fourn cette théorie de l’amour adultère à quoi les historiens ont longtemps et faussement ramener le code de l’amour courtois mais il y a un indice c’est qu’elle le fait par lettre elle écrit et elle date cette lettre du 1er mai 1174 à

    3 alors outre que mai est le mois des amoureux cette date renvoie à une intertextualité possible avec le chevalier à la charrette de Chrétien de TR dont l’intrigue est censée se passer en 1174 or c’est bien Marie de champagne qui fut la commanditaire du roman des amours de lancelow pour la reine

    Guunièvre donc il y a un quelque chose qui se noue autour de Marie de champ même si c’est fictionnel et inter textuel euh c’est l’origine de l’histoire donc Marie de champagne je rappelle première fille de Louis VI et alienord d’akitain comtesse de Champagne Marie de France on l’appelle parfois comtesse de

    Champagne par son mariage avec Henri 1ier le libéral en 1164 et qui assume par trois fois la Régence dans sa principauté et qui la qui l’assume à euh affirme nos sources virilement ça veut dire effectivement que c’est une femme de pouvoir qui entretient à trois une cour lettrée où

    Se distingue des trousvers conom de béune dont on avait parlé hier grâce brûlé mais aussi Gautier euh d’aras qu’elle encourage à écrire hraacle le roman de l’empereur byzantin héraclus 1er tous écrivains de langue d’y mais le plus fameux évidemment de ces écrivains protégés par Marie de champagne c’est chrétien de TR dont l’identité

    Biographique comporte sa part de mystère est-on certain qu’il faille l’appréhender à travers la figure d’un auteur canonique caractérisé parce que Daniel James Raoul a choisi d’appeler la griffe d’un style est-on certain qu’il faille en faire le maître d’une une œuvre romanesque dont il s’agirait de restituer la chronologie dans sa biographie paru en

    2009 Estel Douet donne tous les éléments historiquement vérifiables et textuellement attestés pour percer ce qu’elle appelle l’ombre insaisissable de l’auteur tout en admettant que cette biographie s’ans vie à raconter et d’abord celle de son milieu de ses concurrents de ses lecteurs 2 ans plus tard en 2011 le livre d’un collectif

    D’historien de la littérature qui se désigne elle-même comme les chrétiens girls zrinastauljac Virgin green sarahake Sharon kinosita et Peggy mraken thinking th chrétien de TR par d’un postulat qui est plus radical encore il s’agit pas de se demander qui est-il mais combien sont-ils à trois se rencontre plusieurs

    Auteurs Jean salisburry Pierre de sel Herbert de bosard on peut au moins comme expérience de pensée imaginer que les romans que l’on attribue à ce nom de code qui chrétien de TR puissent être les produits collectifs d’un milieu davantage que d’un auteur c’est également dans cette perspective de l’instabilité octoriale et de l’écriture

    Continuée comme conjointure que s’inscrivent les travaux en cours de laorian Lafond grave à l’université de Chicago sur le chevalier au lion et pourquoi c’est important parce que F ça nous amène à regarder plus attentivement ce lieu qui revient toujours dans notre documentation 3 qui désigne ce hub médiéval des circulations

    Intense des biens et des personnes bien entendu Henri le libéral c’est celui qui stabilise autour des foire de champagne le cycle annuel des transactions financières et commerciales de l’Europe marchande mais aussi circulation des idées pluralité des langues et des confessions n’oublions pas que 3 est la capitale du

    Talmude depuis que Rachi mort en 1105 a installé le centre champonois au cœur du réseau des yeivotes des écoles juives et si dans les synagogues du monde entier on continue aujourd’hui à lire le commentaire du talmude selon Rachi ces gloses hébraïques comportent plusieurs milliers de mots d’origine française que

    Rachi appelle notre langue si bien qu’il peut être considéré Rachi comme l’un des premiers grands auteurs français ainsi que l’a soutenu Juliette Sibon et d’ailleurs si vous lisz un si vous parcourez un dictionnaire d’ancien français beaucoup des premières attestations de Liv de terme de Français se trouve dans Rachi c’estàdire dans ses

    Commentaires Hébreux mais qui euh euh prend des mots français quand il n’a pas euh de référen dans la langue hébraïque au fond ce premier lexique notamment de la vie quotidienne et euh des techniques il vient de là pourquoi je vous dis ça parce que le nom même de Chrétien de

    3 pose depuis longtemps un problème aux historiens ainsi replacé dans ce que Paul zumter appelle la mouvance de la littérature médiévale lui aussi Tang de ce nom qu’il donne dans le prologue de cligess il semble être fier de ce sec chrétien vanté mais que signifie de tro est-ce le lieu de sa

    Naissance de son travail ou de sa langue quant au prénom il devient courant après 1250 y compris d’ailleurs dans sa forme féminine Christine que Christine de Pisan glose mais il ne l’ guerre en Champagne au 12e siècle ceux qui s’appelleent chrétiens en Champagne au 12e

    Siècle sont ceux qui ne le sont pas ou ou ou ou plus c’est-à-dire les Juifs converti qui donneent effectivement un prénom à leur enfants chrétien pour montrer qu’il l”est devenu et puis il y a ce verre de Philomena la première uvre qui nous a parvenu de lui ce

    Compte ce compte chrétien ligois vers 734 AINS raconte chrétien le alors quelques linguistes désespérés il voit une contraction de Gex village proche de la cité troyenne mais mais non Gua n’a pas d’autre sens en ancien français que Go non juif et contre cette hypothèse d’un juif converti devenu nugoille et se nommant

    Justement chrétien pour donner le change les critiques n’ont à opposer que les passages du compte du gral où l’on lit à propos de la Passion du Christ les Juifs faon par leur envie on devrait les tuer comme des chiens firent leur propre malheur et notre bonheur quand il le

    Mirent en croix mais Peter Aidou qui défend cette hypothèse décrypte la scène du Chevalier au lion ou le lion a la queue coupée s’agenouille devant Yvin pleure lui donne son nom comme une métaphore de la circoncision et de la conversion pour ne rien dire de tous les motifs hermétiques du Graal qui

    Manifeste au moins une certaine familiarité avec la cabale étudiée dans les écoles talmudiques donc si on revient à présent à André Le Chapelin et à son D amoré et bien c’est avec effectivement les bénéfices de ce détour par la pluralité littéraire et confessionnel du foyer politique et culturel de TR qui nous met

    S sur la voie d’un discours à double entente qui met à l’épreuve la discipline de l’Église chrétienne sur les langages de l’amour ce qui est en jeu c’est bien ça c’est le renoncement à la chair le D amoré affirme pourtant la supériorité morale du statut de CLA et l’exprime culturellement

    Linguistiquement par la mobilisation savante des savoirs scolastiques mais il prétend un jeune laïque dans l’art d’aimer les femmes c’est-à-dire de les piéger les engigner tendre l’engin qui les capturera ingéniosus l’autre mot clé étant aliquéré comme l’a relevé George dub c’est-à-dire les attirer à lui venir à

    Bout une à une de leur défense en les entortillant de parole je cite Dubi et c’est vrai qu’à ce jeu les clair sont toujours meilleurs que ces pâaux de chevalier même ceux qui se piquent de fin à mort alors du point de vue de la discipline ecclésiastique c’est scandaleux d’accord mais rappelons que

    La coupure grégorienne fait de l’opposition entre clair et Laï bien plus qu’une opposition fonctionnel d’ordre mais une différence essentielle de guénous ce sont deux formes de vie l’une terrestre l’autre céleste selon ces deux façons de vivre écrit HUG de Saint-Victor il existe deux peuples et dans ces deux peuples deux pouvoirs et

    Pourtant notre auteur manifeste une certaine complaisance à l’égard des pratiques sexuelles d’éclair c’est un conseil qu’il donne aux dames si vous hésitez à prendre pour amant un clerc ou un laïque bah choisissez le clerc parce que lui il a étudié au vide à l’école il a une expérience de l’Écriture sainte il

    Est donc en pleine maîtrise de l’art d’aimer entendez qu’il s’y montrera caocior et prudentior plus sage plus précautionneux c’est avantageux pour la femme mais aussi pour l’homme parce que le CLER il c’est il est abstinent mais c’est pas un eunuc il est celui qui résiste à la tentation du péché et celui

    Qui résiste plaît en effet davantage à Dieu que celui qui n’en a pas le pouvoir donc bien connaître cette maladie de penser qu’elle amour rend son sacrifice plus sublime et personne ne dit d’ailleurs qu’il saura toujours résister à la tentation car comme l’écrit André tout le monde estimerait miraculeux qu’un homme placé

    Sur un bûcher ne soit pas brûlé ça arrive les miracles existent mais c’est pas le plus courant il y aurait donc une lecture très réaliste du déamoré à faire à la lumière des travaux actuels sur les sexualités cléricales au Moyen-Âge plus présentes qu’on le croit dans les sources alors les sources littéraires

    Évidemment la fornication des prêtres est l’un des grands thèmes des fabot mais pas seulement on pense aussi notamment aux travaux en cours de Carole Avignon et de et de Marie Lise frère sur la batardis et les filiations illégitimes il est difficile dès lors de ne traiter cette question que sous

    Langangue de la déviance à la norme soit pour s’en indigner soit pour rigoler parce que dès lors qu’un système de valeur dysfonctionne aussi massivement on doit se demander s’il s’agit toujours de rater ou d’une règle cachée alors quelle serait cette règle dans un important article paru dans la revue spculum en

    1988 don Monson et puis dans un livre ensuite en 2005 don Monson a cru pouvoir donner son nom définitif à cet équivoque l’ironie et il est vrai qu’on sous-estime toujours un peu la dimension parodique satirique ou ironique des textes du passé le temps qui passe étant sans doute toujours accompagné de son

    Passager cl destin qui est l’indéfectible esprit de sérieux mais l’ironie n’est pas non plus un mot de passe et il convient là encore de l’historicisé s’il y a une ironie chez André Le Chapelin ne peut pas être la même que celle de Laurence Stern ou de Milan Kundera dans la rhtorique antique

    Et médiévale l’ironie soit l’art de dire quelque chose pour suggérer autre chose n’existe que comme une catégorie de la dissimulation dont on doit se prévenir comme d’une tromperie d’ailleurs elle peut être trahi par les gestes de l’orateur précisait albertano brchia justement lecteur de Quintilien donc si l’œuvre est ironique bah c’est d’abord

    Dans sa situation narrative d’ensemble un clair conseille un jeune homme sur la manière de séduire les femme il le fait en mettant en scène huit dialogues amoureux ok là où c’est marrant c’est que il y en a pas un seul qui débouche sur une issue heureuse tout rate alors

    Ce Tractatus veut l’œuvre d’un pédagogue mais c’est une pédagogie par l’échec peut-être au fond je cite Jean ytiliet projetons-nous sur le texte bizarre d’André nos modernes conceptions de la littérature médiévale considéré nager comme purement naïve aujourd’hui comme particulièrement retorse cette théorie du double fond peut en tout cas soutenir une lecture de

    Certaines équivoques de langues telle que celle qu’a tenté le la médiéviste Betsy Boden à la fin des années 70 dans une étude assez amusante intitulée The Art of courtly culation elle y traque en infatigable chasseuse de calembourg grivois les sailliis de ce qu’elle appelle la dirty joke school la

    Prose latine d’André serait donc farcie de blague Salas à usage des clairs parce que eux seuls peuvent ricaner quand ils entendent le verset Matthieu 77 rapportant la parole christique de bienvenue et de confiance frappé et et on vous ouvrira pulsaté apéiour vobis car eux seuls savent que poussaré est

    Dans la poésie érotique une métaphore usuelle pour dire l’acte sexuel donc frapper on vous ouvrira ok c’est marrant de même qu’il est certain que chaque lecteur il est pas certain que chaque lecteur lise l’allusion au mem masculins derrière probitas la blague jouant sur la diglossie des euh euh clair médiévaux

    C’estàd qu’il faut le lire en latin et le prononcer en euh en français c’est ce que fait drouir la vache d’ailleurs qui s’esclafe à chaque fois que il y a l’adverbe penitus qui est très classique hein ça veut dire complètement mais évidemment il y a un toujours un un

    Second un double fond possible enfin ces discours à double entente qui font systématiquement jouer deux niveau niveau de lecture un haut et un bas effectivement c’est très exactement ce que décrit le D amoré dans un des h dialogues du de amoré un homme et une femme discutent des mérites respectifs

    Des parties hautes et des parties basses dans le corps féminin intéressez-vous d’abord à ce qui est littéralement au-dessous de la ceinture dit la femme car là est la partie la plus noble comme le sont les fondations pour un édifice sans doute répond l’homme mais à y prendre trop de plaisir je me

    Transformerai en bête et même si je comprends qu’il y a là en terme aristotélicien le lieu de la cause finale je cite il est impossible d’éprouver la volupté sans goûter les joies de l’esprit à moins de trop s’abandonner à des instincts impudiques et honteux donc si on lit ça on se dit

    Ok très bien on a la clé c’est une encyclopédie ironique une Souma d’écolier facécieux qui compil de manière volontairement et ou involontairement embcouillé des past de la philosophie d’Aristote de la physiologie de Galien d’Ovide du Cantique des Cantiques de la lyrique des trouadours des romans de Chrétien de 3

    Mais personne ne peut soutenir que le dé amoré n’est qu’un canular de l’etttré voilà pourquoi comme le remarquait judicieusement Betsy Boden André nous met mal à l’aise on dirait aujourd’hui qu’il est gênant je cite son traité sur l’amour courtois semble trop sérieux pour être drôle trop drôle pour être

    Moral et à la fin trop morale pour être sérieux et ce d’autant plus que ainsi que le suggère don mon il existe aussi une ironie involontaire là encore il y a une règle non dite de l’analyse historique qui nous pousse toujours à adopter les hypothèses de lecture les plus

    Flatteuses pour les auteurs du passé dont les œuvres nous aient été transmises comme si elles nous ont été transmises parce que c’était des bons auteurs qui contrôlaient leurs effets mais André Le Chapelin c’est peut-être à mainre reprise pris les pieds lui-même dans le tapis en faisant le malin avec

    Ce nouveau langage de l’amour qu’il aurait dû faire profession de daigner mais quiattirait toutefois mais dont il ne voulait pas adhérer complètement et il a peut-être pas réussi à aller totalement au bout de son projet intellectuel qui consiste à dire les choses du sexe sans les dire tout en les

    Disant pour manifester une distance critique de ce clair de la France du roi vis-à-vis de l’expression d’une culture laïque de ces franges méridionales mais reste une question comment l’Église peut-elle justifier cela de la même manière au fond qu’elle revendique de faire David une des bases de l’enseignement et notamment dans les

    Écoles françaises qui s’était fait une spécialité de les lire et de l’expliquer notamment à Orléan ou par exemple un Guillaume d’Orléan rassemble des textes et des des commentaires de vide dans ces boursar ovidianorum entre 1180 et 1200 et dans ces bourses de ver ovidiens on ne mettait pas seulement les métamorphoses

    Et les remèdes à l’amour qui pouvait être lu comme des exercices d’école sur la Grand merè et et la mythologie mais bien l’art amatoria l’art d’Aimé et et nombre de poésies érotiquees c’est donc qu’on voulait que les écolier fussent initiés à l’art d’aimer quand bien même il seraiit voué au célibat

    Pourquoi c’est le théologien Pierre Lechantre rigoureux moraliste de l’école cathédrale Notre-Dame à Paris qui l’exlique le mieux dans une de ces questioness qui n’a pas été intégré dans sa Souma mais seulement traité en classe et qu’on connaît par des notes de cours c’est James Balwin qui en a donné une

    Édition critique et un commentaire ça commence ainsi toute connaissance vient de Dieu puisque l’art de l’amour est une connaissance il provient de Dieu il est bon et son usage est bon sauf évidemment si on en fait mauvais usage si on le détourne de son usage comme le poison

    Mais si le maître l’enseigne ce n’est pas pour en abuser lui-même certainement pas c’est pour avertir ceux qui seraient tentés de le faire et l’expression est celle qui est la plus courante chez les confesseurs ad cotelam à titre de mise en garde ce qui convenons-en est un formidable sésame c’était donc ça il

    S’agissait de prévenir le mal par le mal alors est-ce que cette duplicité est une double vérité à la fin de son traité André Le Chapelin prétend y avoir exposé une dupliquem senteniam sans doute veut-il suggérer par là que la troisième partie n’invalide pas les deux premières et que les deux approches de l’amour

    Naturaliste et chrétiennes peuvent être vrais à la fois mais Roland i7 a montré qu’il ne s’agissait nulement d’une allusion à la doctrine av enfin la prétendue doctrine avérouiste de la double vérité condamnée par l’évêque de Paris Étienne tampier le 5 mars 1277 dans son syllabus des 219 opinions censuré parmi

    Ell figure 6 du damoré coupable de dévaloriser les vertus d’abstinence de continence de chasteté de déculpabiliser la fornication et le péché contre nature et dans la sentence qui accompagne la liste des idées prohibées l’évêque condamne deux livres explicitement le déamoré et un traité de géomancie ainsi que l’ensemble des des rouleaux cahiers

    Et livres de magie et d’ailleurs il désigne le le traité d’André Chapelin par son inkipit et son explicite le livre qui commence commeci et qui qui se termine comme ça et pr prudemment Drouard la vache ne traduit ni le début ni la fin ce qui permet au livre ensuite

    De ne plus être identifié dans les bibliothèques mais on sait que les étudiants lisaient avidement le déamoré et l’on sait qu’ils éprouvait leur solidarité masculine par cette culture de la grivoiserie et du Chahu aussi misogyne qu’elle se prétend savante et par laquelle on s’éprouve comme intellectuel ce sont les goliards

    Évoqués par Jacques Legoff dans les intellectuels au Moyen-âge et toute la question mais on l’abordera dans 2 semaines c’est d’évaluer la potenti la la potentialité rébellionnaire de ces déviances très ritualisées elle peut en tout cas elles peuvent en tout cas inquiéter les pouvoir dans les villes universitaires ça fait pas de doute mais

    Ce qui est visé par Étienne tier c’est ni la double vérité avéroïe ni une débauche généralisée des étudiants et des maîtres mais un état d’esprit lié à ce que l’on pourrait appeler avec Rudy imbar un programme existentiel qu’est-ce que c’est au font que l’avéroïme des maîtres parisiens de

    La Faculté des arts à la fin du 13e siècle c’est le fait que bah on était à la Faculté des arts pour apprendre les bases rhtoriques et philosophiques sur lesquelles se fondaient les disciplines solennelles que sont le droit et la théologie et que de euh de tout cela de

    Cette de ce délice au fond de la dialectique qui nous permet au fond de caresser le texte et ben il fallait à un moment donné euh renoncer enfin en tout cas le discipliner tout cela n’était qu’une propédutique nécessaire à la Faculté de Théologie parce qu’il fallait bien à un moment donné effectivement

    Discipliner sa philosophie par la science de Dieu et puis certains comme boèz de Dassy et sigè de brabon ne voulaient pas ils arrêtèrent leurs études ils dirent ibistatour restons- en là on a fait de la philosophie on n pas envie de la discipliner par la théologie et il

    Disait aussi il n’y a pas de statut plus excellent que de vaquer à la philosophie ce fut la 40e des opinions censurées par l’évêque de Paris et tel est le paradoxe de la censure selon Alain de libéra ce qu’elle condamne aveuglement finit toujours par exister d’une vie plus intense circulant sous des noms

    D’emprunt si gerer de Braban boèz de dassassi ne disait sans doute pas ils en la ilsent leur carrière brisée mais d lui finira par dire ça prétendant philosopher vulgairement et faire de l’art d’aimer un mode laïque d’accession au savoir c’est une autre histoire qui nous mènera dès la semaine prochaine

    Dans le monde urbain des 13e et 14e sièces mais on l’a vu encore aujourd’hui les conditions de transmission des textes médiévaux vont souvent boîter le cadencement des chronologies il nous a fallu aujourd’hui décoder le damoré car ce texte n’est devenu le code de l’amour courtois que par ses lectures et ses

    Censures postérieures qui réduisaient la la pluralité ironique de ces voix en le TR en même temps qu’il était transposé réellement ou fictivement au fond je ne sais pas du foyer troyant à la capitale parisienne à ce moment-là le Studium s’impose comme le troisième pouvoir et si j’évoquais au début de ce

    Cours les écoles philosophique de l’Antiquité où s’inventai des modes de vie par l’usage des plaisirs c’est parce que nous n’avons au fond parl que de cela aujourd’hui que de l’érotique du savoir que de cette libido skendi qui dans le feu du texte et du crépitement de ses sens produit une excitation

    Desessens de tous les sens dans tous les sens ainsi c’est à rebour de cette chronologie que je placerai mon épilogue vous le connaissez déjà c’est la plus célèbre des histoires d’amour et de savoir au Moyen-Âge celle tragique d’Éloïse et Abellard deux génération avant la rédaction du des amoré mais

    J’ai pas besoin de vous la raconter l’histoire de ce maître célèbre le plus brillant sans doute pierre Abellard chevalier de la logique champion des écoles qui cherche les disputes comme d’autres les prouesses qui frappe ses adversaires de son CC et nonon comme d’autres cognes de taille et dstock et

    Dont le dialogue entre un philosophe un Juif et un chrétien commencé en 1141 après sa condamnation par le concile de Sens et laissé inachevé à sa mort en 142 ce dialogue donc témoigne peut-être des liens qui lu lui aussi avec les écoles talmudiqu de TR et les

    Synagogues de Paris il a sans doute 35 ans lorsqu’il tombe amoureux de la plus brillante de ses élèves Éloïse vraisemblablement de 10 ans sa cadette la nièe du chanoan Fulbert qui lui donna une des éducations les plus savantes les plus raffinées qui soit c’est une des plus grandes des plus belles

    Intellectuel de son temps Éloïse évidemment et on trouvera désolant ou poignant selon l’humeur la description que Pierre Abellard fait dans son Historia calamitatum de ses entretiens amoureux avec sa disciple où sa main revenait plus souvent au sein d’Éloïse qu’au page de son livre car ce transfert de la lettre qu’on chérit au

    Corps qu’on caresse ne fait rien d’autre au fond que transposer cette érotique du savoir qui fait de toute trans transmission une séduction mais elle le transporte cette fois-ci dans un cadre hétérosexuel contrairement évidemment à l’usage des plaisirs de l’antiquité greco-romaine qu’est-ce que ça change bah une seule chose en vérité la

    Possibilité qu’un enfant naisse de ses étreintes et voilà le grand tabou de toutes ces histoires d’amour courtois alors que l’amour alors que l’Église grégorienne nous de manière indissociable acte sexuel et procréation puisque l’un justifie l’une justifie l’autre avez-vous remarqué combien cette question ne se pose jamais ni dans les

    Romans de chevalerie ni dans les fablot où l’on baise à tout va sans jamais se poser la question de savoir si on va laisser des enfants si il y a un seul auteur qui s’en préoccupe et comme par hasard c’est une autrice c’est Marie de France et John Baldwin a montré combien

    C’estes lait n’occultaient pas la question de la naissance des enfants illégitimes elloïse accouche d’un enfant il l’appelle astrolab du malheur d’avoir des parents intellectuels elle refuse de se marier argumente avec vaillance cède pourtant et Abellard la plante littéralement c’est ce qu’elle dit tu m’as planté là dans un couvent à

    Argenteil à Argenteuil cela néint pas le scandale Fulbert l’apprend envoie des hommes de main et masculé à Bellard en août 1117 ce qui ne fait qu’accroître le scandale car la castration n’est pas alors un châtiment ordinaire pour l’éclair et d’ailleurs les deux malendrins qui diminuèrent à Bellard furent eux-mêmes castrés et Fulbert

    Exilé pendant un an du chapitre de Notre-Dame de Paris tout cela je le répète vous le savez et tout cela se lit dans la correspondance d’éoise et d’abellard comme l’écrit Jacques dallarin c’est du Saint-Bernard où la métaphore aurait pris douloureusement cher le sens historique l’Historia se confondant brutalement avec le sens

    Allégorique le mystérium bah oui parce qu’on peut toujours en parler de cette cet amour spirituel qui va effectivement couper le charnel mais abéard lui en a é physiquement blessé cette correspondance nous la connaissons par un manuscrit conservé à la Bibliothèque municipale de 3 sous la côte 802 et Don

    Jacques dallarin a montré avec des argumentsologique probant qu’il datait probablement des années 1230 et qu’il constituait un réaménagement littéraire de l’épistolaire des deux amants sans doute compilé par Abélard lui-même qui a le premier mot et qui a le dernier mot le premier mot c’est l’histoire de mes

    Malheurs le dernier c’est la règle de vie du paraclé ce couvent de Monial où elloïse termine sa vie non loin de tris et elle lui demande alors de régler sa vie et il écrit la règle du paracla et donc la correspondance d’abéard et de Lise serait ce roman épistolaire qui

    Dessine le parcours de sublimation du charnel au spirituel et dans ce cas oui on pourrait le dire codifié et dans ce cas ça construit quelque chose une institution qui est l’institution religieuse c’est en 1817 que les corps d’é loouïise et Abellard furent rassemblés dans un petit édicule sentimental du père la chaise assurant

    La fortune du nouveau cimetière voulu par Napoléon au moment même où standindal lisait les trouadou mais je voudrais vraiment achever par le rapprochement non pas de ces deux corps dans le cimetière romantique du père la chaise mais de deux autres corps des corps écrits des corpus dirions-nous à

    La bibliothèque municipale de TR deux manuscrits ce côtoi l’un je l’ai dit est le 802 qui s’achève effectivement par donc cette correspondance entre Éloïse et Abellard qui s’achève par cette lettre d’ailleurs si vous achetez la correspondance d’Éloïse et Abellard dans certaines éditions de poche il l’a

    Traduit il il l’ il l’ il l’édite même pas parce que c’est trop décevant en fait c’est trop triste une si belle histoire si malheureuse qui se termine par une congrégation religieuse qui trouve sa règle de vie mais pourtant tout est ordonné vers cette direction c’est

    Compilé pour ça ça se lit comme ça et alors on peut dire oui l’amour construit un ordre social politique cohérent mais à côté de ce 802 est un autre qui porte la côte 1452 c’est un manuscrit intitulé lettre des deux amants compilé au 15e siècle au moment où viillon chante sa

    Balade des dames jadis où elle a très sage éloïs pour qui châré fut et puis moine pierre Bellard à Saint- de Nice il est pas exclu que cette correspondance la plus belle et la plus longue long collection de lettres d’amour du Moyen-Âge alternance de billets et de poèmes puissent comme le défendent

    Constante mus et Sylvain Piron être attribué à Eloïse et à Béard c’est même assez probable mais alors elle donne une autre musique celle irréductible euh à toute codification politique d’un amour fou qui trouverait son achèvement dans l’édification d’une règle religieuse celle où l’homme n’a pas le dernier mot mais l’amoureuse qui dans un

    Duel d’adresse refuse d’être assimilé à la religieuse qu’elle est devenue écoutez et j’en termine par là la première lettre première adresse à son seigneur ou plutôt à son père à son époux ou plutôt à son frère sa servante ou plutôt sa fille son épouse ou plutôt sa sœur à ard

    Éloïse abéard tente de répondre disciplinant tout ça à elloïse sa sœur très chère dans le Christ à Bellard son frère dans le même Christ et elle enfin emporte la victoire lui rappelant la manière dont il se parlait quand ils étaient amants fuau spécialitaire soit singulataire singularitaire tout spécialitaire soit singularitaire

    C’est-à-dire à celui qui est spécialement à elle celle qui est sienne singulièrement à la semaine [Applaudissements] [Musique] prochaine

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