Au fil du temps, les Hommes ont imposé leur empreinte sur les littoraux, façonnant les paysages et augmentant leur vulnérabilité face aux événements climatiques. Dans ce TEDx talk, Robin Alauze nous explique comment nous pouvons nous inspirer de la nature pour aménager durablement les littoraux et réduire ces risques, en se basant sur le biomimétisme et l’écoconception. Ingénieur Océanographe et en Écologie marine, surfeur et plongeur passionné, Robin est Président & Fondateur de la startup LINEUP OCEAN basée à Montpellier.
Sa mission : Développer des solutions innovantes biomimétiques et éco-conçues permettant de renforcer la protection du littoral et la restauration des écosystèmes côtiers. This talk was given at a TEDx event using the TED conference format but independently organized by a local community. Learn more at https://www.ted.com/tedx

[Musique] depuis la nuit des temps les civilisations humaines se sont développer à proximité des côtes littorales que ce soit pour l’accessibilité aux ressources marines le développement du commerce du transport de l’industrie du tourisme et même de l’énergie de nos jours autant de raisons qui font qu’en 2023 plus de 40 %

De la population mondiale vit à proximité des côtes littorales si on regarde où se sont développées les plus grandes mégalopoles au monde et bien elles ne sont jamais bien loin des côtes et aujourd’hui plus de 3 milliards de personnes dépendent directement des ressources biologiques marines mais également de la stabilité

Des plages et des littoraux pourtant initialement ces plages et ces littoraux ne sont pas stables bien au contraire même qu’il soit sableux ou rocheux il s’adapte aux variations des saisons des tempête du climat planétaire ils avancent où ils reculent et parfois de manière très rapide comme à la suite

D’un événement extrême comme une tempête par exemple qui changerait à jamais le visage de la plage de votre enfance bon et bien ça depuis la révolution industrielle et plus tard l’arrivée des conget payés on l’a un peu mis de côté parce que ce qui compte c’est de continuer à développer l’attractivité

Économique des littoraux et c’est pour cette raison qu’on a décidé de les fixer avec ça des amas de roche inertes et bloquant les Diges les épilles les brislames tous les enrochements que l’on retrouve sur les fronts de mer l’idée derrière ce type de solution précaire lutter contre la nature pour figer définitivement la

Position du littoral bingo on a oublié un petit détail dans cette équation arrogante c’est que tenter de fixer un environnement naturel très mobile en exposant un maximum de bien et de personnes à une nature qui peut être très puissante c’est un très très mauvais calcul et c’est typiquement ce genre de

Mauvais calcul qui a changé à jamais le visage de la plage de mon enfance pas une tempête enfin pas directement j’avais 3 ans sur cette photo et c’est ma grand-mère qui l’a prise ah ma grand-mère elle en a vécu des tempêtes elle a vécu pendant près de

60 ans sur le front de mer du gros d’Agde à l’époque quand elle s’est installé là-bas et bien c’était l’Eldorado ce petit village de pêcheur dans le sud de la France je me rappelle des nuits de tempête où le vent fracassait les volets en bois de la

Maison ça faisait ça faisait un vacarme infernal et ça nous empêchait de dormir au petit matin quand on tirait les rideaux et qu’on ouvrait les volets là on découvrait une mer en furie à seulement 20 m de nous juste derrière le mur du front de mer et j’étais ébahi par

Ce spectacle par ces vagues ces lignes d’écumes qui étaient soulevé par le vent c’était un spectacle à la fois effroyable et magnifique et puis un jour je devais avoir 7 ans j’ai appelé ma grand-mère et je l’ai appelé parce que j’avais eu très peur pendant la nuit

J’habitais un peu plus dans les terres avec mes parents et cette nuit-là nous aussi on avait vécu une grosse tempête alors j’ai pensé à Mamie et j’appelle mamie et elle aussi elle me dit qu’elle a eu très peur cette nuit-là et encore plus le matin parce que ce coup-ci quand

Elle avait tiré les rideaux et ouvert les volets bah elle s’était rendu compte qu’en fait il y avait plus de plage mais il y avait plus de frond de mer non plus il y avit plus de promenade et les vagues elles elles commençaient à rentrer dans le jardin c’était le 28 décembre

1999 après avoir dévasté le nord de l’Europe la tempête Lotar avait laissé la la place à sa sœur jumelle la tempête Martin qui elle avait ravagé le sud de la France avec des pointes de vent de 150 à 200 km he et les conditions météoarines qui vont avec bien

Entendu deux événements extrêmes en moins de 48 heures qui resteront à jamais gravé dans les mémoires collectives et qui font encore partie aujourd’hui et bien des événements les plus sévères que l’Europe n’est jamais connu et même à la suite de ces événements extrêmes et bien la plage elle elle s’est reconstruite d’elle-même

Alors ça a pris un peu de temps mais elle s’est reconstruite parce qu’en fait la plage c’est un écosystème qui est très vivant équilibré et résilient en fait ce qui se passe c’est que après la tempête vient le beau temps et en période de beau temps et bien il y a des

Petites vagues et ce sont ces petites vagues qui permettent de remobiliser le sable pour rééquilibrer le profil de la plage et qu’enfin la plage reconstruise elle-même ses bandes de sable vous savez les bandes sable c’est un peu comme les dunes les dunes littorales ce sont des systèmes naturels de protection côtière

Et bien là c’est comme les dunes mais c’est des dunes sous-marines alors ça a pris un peu de temps mais au final elle s’est réengraissé toute seule bon ça a pas dû suffire pour convaincre les populations locales qui avaient quand même bien flippé cette nuit-là comme ma grand-mère puisquen quelques années on a

Vu les brises lames pousser comme des petits pains sur cette plage d’est en ouest alors on a reconstruit le front de mer on a mis des rochers le long du mur et puis on a barricadé la plage face aux vagues face à la nature ça ressemblait plus à rien

En fait cette plage qui était autrefois encore un petit peu sauvage là elle était devenue tellement artificialisée qu’elle était incapable d’être résiliente pourquoi parce qu’on avait construit les brises lames les digues sur les bands de sable en fait on avait remplacé des solutions naturelles de protection côtière qui servent un petit

Peu d’atténuateur de haoule naturel par des solutions inertes et bloquantes en fait au lieu de tendre la main à la nature pour l’aider à se relever et bien on l’chev à coup de pelle et de bulldozer et donc au final cette plage au lieu d’avancer comme elle aurait dû

Faire et bien elle a reculé de près de 40 m en seulement 13 ans elle a reculé jusqu’à toucher le front de mer en permanence c’est pas compliqué même par be temps il y avait plus de plage en fait et au moindre coup de houle et bien

Le front de mer se faisait grignoter ce qui est dommage dans cette histoire c’est que avant ça et ben cette plage elle avait des bandes de sable tellement bien profilé tellement bien agancé que c’est un des plus beaux spots de surf de la région et c’est sur ce spot que j’ai

Pris mes premières vagues il y a près de 20 ans mes premières gamelles aussi et je crois que c’est le surf et l’histoire de cette plage qui m’ont amené à faire le métier que je fais aujourd’hui ma grand-mère aurait donné n’importe quoi pour savoir quel métier j’allais faire

Plus tard savoir ce que j’allais tenter d’apporter à ce monde elle n’a pas pu vivre assez longtemps pour vraiment le savoir mais je sais qu’au fond de moi elle s’en doutait elle sen elle s’en doutait parce parce que en fait je parlais beaucoup trop souvent de mes sessions de surf et de la

Physique des plages et des vagues et de la dynamique des écosystèmes marins pour qu’elle ne s’en doute pas en fait donc je suis devenu océanographe en physique du littoral et ingénieur en écologie marine j’ai même créé une société une société à mission et notre mission avec mon équipe d’ingénieurs et bien c’est

D’accompagner et de préparer les collectivités littorales et leur population à la résilience côtière on conçoit et on développe un nouveau système de protection qui est beaucoup plus en harmonie avec les plages et les écosystèmes marins en fait on conçoit les digues écologiques de demain des digues sous-marines qui sont inspirés de

La nature et éconçus pour qu’on arrête d’aménager les plages avec des systèmes inertes et destructeurs comme ceux qui ont poussé devant la maison de ma grand-mère ou encore sur de nombreux littoraux à travers le monde pourquoi et bien parce que dans un contexte majeur d’évolution climatique et sociétale les

Populations littoral ont besoin d’être résilient face aux impact du changement climatique des alléas littoraux et des pressions humaines sur les plages et les fonds marins aujourd’hui c’est plus de 600 millions de personnes qui sont directement concernées par le risque de submersion marine rien qu’en métropole c’est plus de 240 communes littorales

Qui sont vulnérables face à ce risque en 2019 elles n’était encore que 120 donc avec une élévation moyenne du niveau des mers de 1 m qui est attendue d’ici la fin du siècle et bien je me demande bien quel sera le nombre de villes côtières et de personnes qui seront concernées

Par ces aléas d’ici en fait d’ici l’horizon 200 on s’attend également à une augmentation et à une intensification des tempêtes peut-être que l’otar et et Martin c’était rien comparé à ce qui nous attend d’ailleurs on l’a vu un petit peu ces dernières décennies voire même ces derniers

Jours 24 % des plages sableuses dans le monde sont en train de reculer c’est-à-dire que elles reculent soit de manière naturelle parce que c’est aussi un processus naturel soit à cause de nos aménagements et de nos activités et enfin sous l’eau en seulement 50 ans on

A perdu près de 50 % de la masse totale d’espèces marines à proximité des côtes à cause et bien de la pollution des aménagements et nos activités qui engendrent destruction d’habitat et perd des écosystèmes mais ce qui est certain c’est qu’au final notre avenir est dans la nature notre avenir est dans la

Nature et comme le disait Léonard de Vinc va prendre en elle là est notre futur et notre futur et bien ce sont justement les solutions fondées sur la nature car cette nature elle innove elle innove depuis 3,8 milliards d’années c’est le plus grand laboratoire de recherche et développement au

Monde 3,8 milliards d’années de conception de sélection et d’optimisation des combinaisons d’atomes de molécules et de cellules les plus complexes et les plus à même d’évoluer de l’échelle de l’ADN jusqu’à l’échelle des plus grands écosystèmes de la planète comme la grande barrière de coril en Australie ou la forêt

Amazonienne ces écosystème quel que soit leur taille et bien il jouent un rôle qui peut être parfois protecteur ou nourricier ou encore régulateur ou même culturel et en fait c’est de notre devoir de les protéger de les restaurer puisque’en plus on en dépend totalement on pourrait par exemple restaurer les

Unes ou les bandes de sable on peut également replanter des coraux ou des herbiers marins et à travers le monde beaucoup de gens s’attardent à cela la restauration écologique elle fait partie de cette grande famille de solution durable mais ça s’applique pas qu’au domaine marin ça s’applique partout ça

S’applique de la végétalisation des centr-ville jusqu’au roulement des cultures agricoles ou encore jusqu’à la gestion durable de la pêche côtière finalement ça s’applique du cœur des plus grandes mégalopoles jusqu’au fond des mers et des Océans on peut également protéger ces écosystèmes les sanctuariser leur redonner de la place

Et de la tranquillité on peut par exemple créer des réserves naturelles ou comme des air marines protégé on peut également reculer les villes côtières pour qu’elles s’adapte à la mobilité du littoral et que ce ne soit pas le littoral qui s’adapte à elle on l’a vu en plus ça marche pas très

Bien bon concrètement déplacer des villes côtière ça demande quand même pas mal de temps et surtout beaucoup de moyens financiers et juridiques pourtant ça a déjà commencé mais toutes les villes ne pourront pas reculer certaines sont même bloquées géographiquement et donc pour ces villes-là soit on continue de lutter

Contre la nature soit on s’en inspire pour être plus résilient et avec mon équipe et bien on s’inspire de l’architecture des racines de palétuviers qu’on appelle aussi les mangroves ou encore des herbiers marins et des fonds rocheux pour développer les digues écologiques de demain leur donner une nouvelle forme qui soit poreuse

Rugueuse et racinaire ça permet de transformer les vagues de tempête en vagues de beau temps pour qu’elle participe directement à la reconstruction naturelle du littoral mais également et bien que le sable puisse migrer librement à travers ce type de structure bon et bien le fait de s’inspirer des formes des

Matériaux des processus ou des fonctions du vivant c’est la science du biomimétisme le biomimétisme c’est une ingénierie qui peut s’appliquer à tous les secteurs techno-industriels on l’applique de cette manière avec mon équipe d’ingénieur mais il y a d’autres équipes à travers le monde qui ont imaginé les écrans de nos smartphones à

Partir de la structure transparente des ailes d’un papillon ou encore les leds basse consommation qui nous éclairent à partir du processus de transmission de chaleur et d’énergie que l’on retrouve dans les yeux d’une écrevis le biomimétisme est à la base et sera à la base des plus grandes inventions de

L’histoire de l’humanité c’est le fait d’innover à partir de 3,8 milliards d’années d’innovation mais pour que cette innovation soit durable et bien il faut agir durablement sur son cycle de vie sur l’ensemble de son cycle de vie c’est-à-dire de sa conception jusqu’à sa fabrication son transport son

Utilisation et même son recyclage en fin de vie imaginons un petit peu que il y a 400 millions d’années la nature innove et créer les arbres elle est créée dans un matériau non dégradable un petit peu comme s’ils étaient plastiques bon et bien aujourd’hui la planète se recouverte d’une masse de déchets

Forestiers d’environ 11 km de hauteur ce qui équivaut à peu près à l’èvest et au Montblanc superposé et ce qui aurait rendu la planète complètement inhabitable en étouffant l’écosystème terrestre bon ben non au lieu de ça la nature on a fait une innovation durable non seulement en donnant une fonction

Clé aux arbres durant leur phase de vie en leur permettant d’agir directement sur la régulation du climat planétaire sans lequel on serait pas là aujourd’hui mais également durant leur mort à partir de la décomposition de leur matériaux qui alimentent les sols forestiers qui eux sont essentiels au maintien de la

Vie sur les corps terrestres bon et bien le fait de boucler cette boucle environnementale ça s’appelle l’écoconception c’est un processus d’ingénierie et avec mon équipe et bien on s’appuie sur l’écoconception pour développer nos fameuses digu écologiqu sous-marines en utilisant des grandes quantités de coquill d’re recyclé que l’on intègre dans un nouveau matériau

Qui du coup devient très résistant à l’environnement marin mais permet également de régénérer la vie marine on fait ensuite passer ce matériau dans une grande machine d’impression 3D ce qui nous permet d’obtenir ces formes très complexes proches des mangroves et des fonds rocheux mais également de diminuer l’empreunte carbone de la fabrication

Par rapport à une industrie classique de construction on pourrait également fabriquer ces dig au plus proche des sites d’études pour minimiser le transport on pourrait également durant leur phase d’utilisation s’en servir comme spot de plongée de surf puisqu’on aurait régénéré la vie marine et qu’on aurait amélioré la qualité de

Déferlement des vagues on pourrait également en fait à partir de ces activités de pleine nature et bien développer une économie écotouristique qui permettrait en même temps de sensibiliser les populations aux risques littoraux on pourrait également enlever ces solutions une fois que les villes côtières a commencé à ou alors qu’elles

A rétabli leur littoral à l’état sauvage et bien ça c’est une manière d’éco concevoir tendre la main à la nature pour l’aider à se relever afin qu’elle nous aide qu’elle nous protège en retour comment en s’en inspirant et en la respectant c’est comme ça qu’on est résilient face au grands défis actuel et

À venir en fait il faut chercher cette résilience à partir d’un lien symbiotique avec la nature ça ne peut se faire qu’à partir d’une symbiose une symbiose mutuelle la symbiose il y a plusieurs types mais les deux extrêmes c’est la symbiose mutualiste ça c’est quand deux êtres vivants tirent mutuellement bénéfice

L’un de l’autre comme les abeilles et les fleurs et à l’opposé et bien on a le parasitisme et ça c’est quand un être vivant tire un bénéfice au détriment de l’autre et je pense que depuis la révolution industrielle l’homme a malheureusement agi un petit peu comme un parasite sur son environnement mais

C’est pas pour autant une finalité on s’est juste perdu en cours de route et on a perdu de vue notre vrai rapport symbiotique avec la nature alors le commandant coustaud disait on protège ce que l’on aime et on aime ce que l’on connaît en connaissant encore mieux

Cette nature non seulement on pourra la préserver et la restaurer mais on pourra également s’en inspirer et comme elle innover de manière durable pour que on retrouve ce lien symbiotique mutuel et qu’on soit enfin résilient ensemble donc finalement si dès aujourd’hui on essaie de faire rimer biomimétisme et échoconception avec résilience et

Symbiose quel que soit notre métier quelle que soit notre histoire et quelle que soit notre passion j’en suis convaincu vivement demain mesdames et messieurs Robin [Applaudissements] hos

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