Cette conférence a eu lieu à l’Auditorium du musée des Beaux-Arts de Rouen le 1 février 2024.

    Cette conférence s’est tenue sur invitation du Centre photographique Rouen Normandie, à l’occasion de l’exposition « La Rose est sans pourquoi » et dans le cadre du cycle « Écoute l’artiste ». Ce cycle de conférences est organisé par le Réseau arts visuels Rouen métropole, en partenariat avec l’ESADHaR, elles sont introduites et modérées par Tania Vladova, professeure d’esthétique à l’ESADHaR – Rouen.

    À l’occasion de l’exposition « La Rose est sans pourquoi », le Centre photographique invite Valérie Belin. Le medium photographique est à la fois le sujet de l’œuvre de Valérie Bélin et son moyen de réflexion et de création. La lumière, la matière et le « corps » des choses et des êtres en général, ainsi que et leurs transformations et représentations, constituent le terrain de ses expérimentations et l’univers de son propos artistique. Le travail se manifeste sous la forme de séries photographiques, dont celle de « Bouquets » (2008) qui sont présents à l’exposition du Centre photographique.

    Valérie Belin (1964) est diplômée de l’École des Beaux-arts de Versailles et de l’École nationale supérieure d’art de Bourges. Son travail est exposé dans le monde entier et figure dans de très nombreuses collections publiques et privées. Elle est lauréate du prix Pictet en 2015 et expose la même année au MNAM – Centre Georges Pompidou.

    https://centrephotographique.com/laroseestsanspourquoi/

    La Rose est sans pourquoi
    du 20 janvier à 11 mai 2024
    au Centre photographique Rouen Normandie

    Grégoire Alexandre, Brendan Barry, Valérie Belin, Leendert Blok, Damien Cadio, Philippe Cognée, Elspeth Diederix, Sarah Moon, Jean-Vincent Simonet

    L’exposition réunit neuf photographes et peintres, autour de la thématique de la fleur. Des années 1920 à 2020, les artistes expérimentent de nouvelles manières de la représenter.

    15 rue de la Chaîne 76000 Rouen – France
    mardi – samedi, 14h – 19h, sauf jours fériés
    T. +33 (0)2 35 89 36 96
    info@centrephotographique.com
    Entrée libre

    Bon alors je vais essayer d’être du point de vue de l’artiste en quelque sorte et de vous montrer un petit peu mon parcours de manière chronologique euh qui pour moi est quand même important de de faire de cette manière-là de manière à ce que vous compreniez comment d’une chose à l’autre

    Euh les choses se passent d’une série à une autre et comment j’en suis aujourd’hui arrivé aux images en effet que que je fabrique euh donc un parcours chronologique ponctué en effet de la présence des fleurs euh et où vous le verrez aussi la la manière de les photographier va va se

    Modifier donc je commence avec la première série de photographie que j’ai montré euh donc en après l’école hein après l’école comme vous le savez tous plus ou moins il y a un temps de latence où on on essae de d’oublier un peu ce qu’on a appris en faisant d’autres choses

    Et de fait le minimalisme lors de mon enseignement donc l’ l’art américain ce courant d’art minimal qui était un courant d’art principalement de de de sculpture avec des objets très épurés voilà très qui amenait le spectateur à avoir une expérience physique avant tout une expérience de de de de de son propre

    Corps grâce à cette œuvre d’art qu’il fallait parcourir en quelque sorte euh m’avait amené moi à une espèce de réductivisme formel dans ma pratique photographique euh ce qui fait qu’à la fin de mes études je photographiais quasi uniquement des sources de lumière donc il y avait aucune représentation aucune aucune narration

    Euh mais voilà c’était vraiment une sorte de radiographie ça s’apparentait à des radiographie euh sans forme uniquement de lumière donc il a fallu que je repuple mon univers et c’est ce que j’ai fait avec mes premières séries de photographies dont celle-ci qui date de 93 qui a été la première à être

    Montrée en galerie à Paris alors c’est une série de photographies qui ces photographies sont fait sur site c’est d’ailleurs dans les magasins de de cristal j’apporte mon appareil un trépied je suis en posuse longue j’ai besoin d’une grande profondeur de champ de manière à ce que tous les points de

    L’image soit net de de façon équivalente donc il y a pas de flou de net il y a pas de notion de justement de perspective tout est très aplati très bidimensionnel et ça ça s’explique aussi par l’enseignement que j’ai eu qui est un enseignement donc des classiques des

    BeauxArts et où on m’a parlé principalement de peinture et de sculpture et quasiment jamais de photographie donc je viens en quelque sorte de la peinture euh de la abstraction en effet on m’a beaucoup parlé d’Ar Baro également mais pour moi si vous voulez l’art baroque et l’art minimal ce sont comme

    Deux grands opposés qui se rejoignent puisque l’art minimal quelque part c’est un AR qui est aussi très théâtral il y a une théâtralité des œuvres minimales peut-être vous connaissez les les sculptures de Richard Serra qui est un des artistes les plus connus en France en tous les cas ou de

    Carl André enfin ce sont des œuvres qui ont une espèce de de présence théâtrale tout comme l’AR baroc évidemment qui a une qui a une visée enfin qui a qui a une un souci de l’immédiateté de la compréhension immédiate par les par les foules des pèlerins et qui se doit donc

    D’être d’une compréhension euh immédiate voilà c’est c’est donc il y a aussi un affet très théâtral dans la peinture baroque et dans la culture baroque et donc moi finalement mon travail il est cette espèce de de condensation de ces deux grands mouvement qui joue à la fois sur l’illusion euh la

    Théâtralité l’effet de présence et dans cette série en l’occurrence ces photos d’objets ne sont pas réellement des photos d’objets mais plutôt des portraits d’un objet qui pour moi à l’époque est une sorte de subtitue de métaphore d’un corps traversé par la lumière parce que ce qu’il faut vous

    Dire aussi c’est que quand mes enseignants me parlaient d’art minimale d’art conceptuel d’art baroque et cetera il y avait une sorte de moi j’ai j’étais à l’école dans les à la fin enfin dans les années 80 et il y avait à cette époque une espèce de de censure sur la représentation dans

    Les galeries on ne montrait pas du tout de peinture figurative c’était absolument interdit on montrait des voilà surtout des artistes américains issus de l’art conceptuel et donc de fait je ne pouvais pas dans mon travail photographier des personnes pendant pendant très longtemps donc les objets sont venus comme des substitutes des

    Métaphores de cette présence de cette présence ici une présence physique puisque à l’époque c’était aussi beaucoup la matière des choses qui importaient et je pourrais dire qu’il y avait quasiment une sorte d’osmose entre l’aspect lumineux de ces objets donc ici les les objets en cristal et la nature

    Même de la photographie comme empreinte lumineuse des objets donc comme vous le voyez dans ces images je suis aussi à une sorte de limite de lisibilité de l’objet donc il y a vraiment un effet de hallover toute la surface de l’image est occupée de la même manière et ça c’est

    Directement issu de de l’influence qu’ a eu sur moi des des voilà l’expressionnisme américain des gens comme poll et toute cette génération euh donc voilà je suis dans cette entre deux à l’époque entre la représentation et l’abstraction et mon souci ma ligne mon but c’est de me rapprocher de

    L’humain et je me demande comment faire donc première étape ces objets dans les vitrines des magasins à Paris euh et puis seconde étape là je vais vous montrer les les séries qui me paraissent les séries phar pour comprendre mon évolution je vous montre pas évidemment toutes les séries deuxième

    Étape on me on me fait la commande au Musée des Beaux Arts et de la dentelle de Calais on me donne une carte blanche sur les collections et je choisis de photographier ces robes telles qu’elles sont conservées dans les les réserves du musée dans ses bois et bien évidemment pour moi c’est une

    Une occasion en or d’évoquer l’humain par un effet d’absence puisque ces robes sont vides mais en fait elles sont comme pleines de la la personne qui les apporter euh et je m’empare de ce sujet toujours dans cette de souci que ce souci que j’ai de d’évoquer une présence humaine à travers

    Principalement la le corps le corps des choses à l’époque c’est plutôt le le corps des choses que le corps de de véritables êtres humains donc évidemment là sur une projection c’est très difficile de se rendre compte de ce qu’on peut voir mais il y a aussi tout

    Ce qui est et là c’est une notion qui est très photographique tout ce qui est transportter d’histoire de cet objet c’est-à-dire que ce sont des des tirages qui font 2,50 de haut par 1,20 de large donc très agrandis euh et on peut voir toute la beauté de la dentelle justement grâce à

    Cet agrandissement que permet la photographie on peut voir euh et c’est toute l’histoire de cette robe en fait qui nous qui nous est montré qui nous est transmise par la photographie euh puisque comme tous les artiste je suis très proche de mon médium et donc je je l’utilise de manière euh euh

    Inconsciente mais de dans toutes ces dimensions mais aussi dans ces dimensions de de de porteur d’histoire et de souvenir et de et de et de traces enfin voilà euh donc là il y a pas de mise en scène de ma part hein je suis euh au-dessus je c’est sont des photographies qui sont

    Faites à la Chambre 45 inch avec un un objectif grand angle qui me per permet d’être très près de l’objet un petit peu comme si j’étais dans la boîte avec cette robe dans une sorte de proximité euh et ensuite je je fais un redressement de perspective avec ce que permet la

    Chambre photographique de manière à ce que les perspectives ne soient pas trop déformées par le grand angle et j’obtiens cette image où on est vraiment quasiment dans la boîte avec la robe quoi bon pour ceux qui qui qui qui manière un peu plus technique si vous imaginez cette cette photographie faite

    Avec une focale plus longue je n’aurais pas eu cet effet du volume de la boîte et j’aurais été dans une image beaucoup plus plate et beaucoup moins incarnée quoi beaucoup moins vivante en quelque sorte puisque mon but c’était aussi de donner vie ou de de redonner vie à ces robes

    Euh à ses robes et donc par extension aux gens qui les aux femmes qui les avaient porté ensuite je vous montre cette série de des miroir donc dont on vous a déjà parlé en introduction qui en effet est importante dans mon travail je suis à Venise toujours sur site c’est-à-dire

    Dans un miroitier chez un miroitier vénitien je suis dans son showroom et cet espace me donne déjà ce que l’image va devenir c’est-à-dire les murs sont noirs et il y a des multitudes de différents modèles de de de miroir accrochés sur ces murs donc j’ai déjà je

    Travaill un petit peu comme un cinéaste qui fait des repérages pour trouver les meilleurs lieux pour pour tourner et là ce lieu pour moi est parfait parce que il va me permettre de photographier un miroir reflétant d’autres miroirs et il n’y a aucune présence humaine alors donc il y

    A déjà une première chose qui cloche puisque ce miroir ne reflète personne en quelque sorte sauf lui-même dans une sorte de de de de mise en abîme presque un peu absurde et là encore c’est une manière pour moi de me rapprocher de l’humain encore une fois par un effet d’absence

    Avec un objet très très symboliquement rattaché à l’humain euh alors là encore on peut difficilement parler de photo d’objets puisqu’on a plutôt l’impression que je fais une sorte de radiographie de ces objets une radiographie qui tient à l’aspect lumineux de ces objets ce sont des objets dont la nature est est

    Principalement lumineuse c’est-à-dire c’est des choses qui brillent en quelque sorte comme les comme le cristal de tout à l’heure donc tout tout est fait à la prise de vue il n’y a pas de montage à postériori en postproduction et déjà on on voit que la photographie que je fais

    N’est pas une photographie euh très orthodoxe c’est-à-dire en effet elle ne documente rien elle est silencieuse elle ne il y a pas de message très CLA euh elle fonctionne de manière poétique c’est-à-dire métaphorique par métaphore et non pas par par narration ou par euh par un message

    Clair et ça c’est une chose qui va perdurer jusqu’ jusqu’à aujourd’hui donc tout ce que je vous montre là c’est fait avec des films noir et blanc il y a pas du tout de Digital ou de choses comme ça euh donc première apparition de la fleur en

    98 je j’achète des petits bouquets dans dans dans dans le fleurist à côté de chez moi donc ici des des rodoncules et je les photographie à la chambre 4 5 inch mais en dans une sorte de semi- contontrejour donc j’éclaire fortement un mur blanc euh derrière le bouquet et ces fleurs

    Ces bouquets apparaissent comme des espèces de là encore c’est c’est une manière de photographier des fleurs un peu peu probable puisque je les photographie comme si elles étaient euh brûlées en quelque sorte comme si elles étaient en train de se de se transformer en une en une chose qui

    Allait se solidifier ou ou au contraire se se se répandre en cendre donc il y a toujours dans mon travail aussi cette question de la métamorphose des choses euh puisque la photographie la manière dont vous allez photographier les choses ou les personnes va évidemment donner un point

    De vue parce que pour moi la photographie c’est un art de la vision un art du regard qui va véritable ement transformer ce que vous allez photographier et il y a pas deux photographies qui soient identiques euh qui soi identique sur un même sujet c’est c’est

    Ça n’existe pas donc donc tous les choix qui sont faits pour faire la photographie hein les choix de l’optique les choix de la lumière les choix du noir et blanc ou de la couleur euh sont des choix qui vont euh modifier votre sujet et ça c’est très important dans mon travail je suis

    Toujours dans une une recherche de la de la métamorphose donc métamorphose des fleurs euh je leur enlève la couleur ça c’est une chose importante donc elles deviennent des fleurs en noir et blanc et puis cette espèce de lumière qui qui les présente comme des sortes de de

    Elles sont en train de se ouais de de de se transformer ou de disparaître en quelque sorte alors je reprends le cours chronologique 2 ans après je photographie des carcasses de voiture comme vous le voyez elles sont sont des voitures accidentées que je photographie dans des casses automobiles

    Et pour moi cet objet aussi c’est un petit peu comme le miroir qui se serait métamorphosé ou brisé en quelque sorte puisque cette voiture appelle l’humain puisqu’on imagine immédiatement les gens qui étaient qui habitaient ces voitures euh et qui sont aujourd’hui absents alors c’est pareil cet objet il

    Faut qu’il soit il faut qu’il brille pour moi pour faire le lien avec l’univers de mes objets du auparavant il faut que cette voiture soit dans une espèce de aussi elle de métamorphose parce que pour moi ces photographies comme vous voyez je ne suis pas au sol

    Je suis en plongée donc je suis sur une grande échelle et je photographie la voiture au sol ce qui fait qu’elle est redressée à la verticale comme les robes de dentelle qui est déjà un point de vue non naturaliste qui est un point de vue qui va déjà métamorphoser cet objet

    Comme une sorte de grande sculpture comme un objet emblématique et les photographies sont faites à la lumière du soleil et la voiture devait être de couleur sombre pour que justement tous les éclats de la TLE froissée deviennent véritablement des éclats alors quand je fais ça je fais aussi une photographie de l’énergie

    De l’accident du moment de l’accident donc si vous voulez il y a une sorte de là aussi c’est c’est c’est très photographique c’est-à-dire que la photographie fige le mouvement et là c’est comme si elle veut venait figer une deuxième fois l’énergie cinétique du moment de l’accident et donc c’est pour

    Ça aussi que pour moi ces photos ne sont pas morbides mais plutôt mortifères c’est-à-dire qu’il y a aussi là dans ces images une transformation une énergie qui nous est transmise euh et qui est qui est porteuse de d’énergie voilà c’est une énergie blanche en fait qui nous est transmise

    Et c’est pour ça que que ce sont pour moi des objets aussi en mouvement d’une certaine manière en transformation en mouvement euh alors ensuite je vous montre l’apparition de la figure humaine dans mon travail en 99 après les carcasses de voiture les corps cabossés en quelque sorte hein

    Euh j’ai eu j’ai eu l’envie de faire ces photographies en en en voyant des magazines de de fitness en attendant dans une gare je regardais les magazines et je je tombe sur cette sur une couverture avec un bodybuilder en couverture et je me dis ça m’intrigue ça m’intéresse je sais pas très bien

    Pourquoi mais je me dis tiens je vais je vais je vais faire ça donc je me mets à la recherche de de bodybuilder je passe des annonces dans ces magazines mais ça donne rien et puis un jour j’appelle un rédacteur en chef de magazine qui me dit

    Mais non vous devez venir sur des compétitions vous vous contactez les organisateurs des compétitions et vous venez sur les compétitions et c’est là que vous pourrez faire vos photos je fais ça je viens pour la première fois je suis obligé d’apporter des flash puisque ces compétitions se déroulent

    Dans des lieux euh très sombres ça peut être des des gymnases ou des hôtel en bourdure d’autoroute enfin des des des lieux très peu éclairés donc tout d’un coup j’ai besoin d’apporter de la lumière donc ce sont mes premières photographies en lumière artificielle et j’amène un fond blanc qui tout d’un coup

    Va découper en effet les limites d’un corps sur un fond blanc et donc le le hallover qui existait au départ va se transformer en en une silhouette qui va se découper ceci dit ce que vous pouvez observer c’est que j’ai la même lumière sur ce corps que la lumière que

    J’ai sur mes carcass de voiture que j’ai sur mes objets mes objets brillants sauf que là tout d’un coup il s’agit d’un d’un être humain mais comme vous le voyez aussi cet être humain il est entre deux états il est entre l’objet et l’humain et ce que vous allez pouvoir

    Constater aussi c’est que tout ce que je photographie en fait ce sont des que ce soit les objets ou les hommes ou les humains ce sont des des choses ou des êtres qui sont dans qui sont destinés à être vu les miroirs ce sont des objets décoratifs les les

    Les objets en cristal ce sont des objets pour faire des belles tables ce sont des objets d’apparat donc tous ces objets sont destinés à la vue en quelque sorte à la au décor à la décoration à la voilà à être vu et euh les personnes que les typologies de personnages que je vais

    Choisir eux aussi je vais constater que ce sont des personnages qui se destinent à être regardés donc les bodybuilders en effet sont dans une exhibition de leur de leur musculature et et va apparaître aussi à ce moment-là dans mon travail la notion de stéréotype qui va se confirmer par la

    Suite avec d’autres sujets à savoir que tous les euh toutes les typologies là encore que je vais photographier vont être des personnes qui veulent se transformer en autre chose que ce qu’ils sont qui vont qui veulent se transformer quasiment en image et en l’occurrence pour les bodybuilders ce sont des gens qui

    Veulent se trans qui veulent adhérer au stéréotype de la beauté antique en quelque sorte qui veulent se transformer en sculpture antique et c’est pour ça qui qui font ce travail de de métamorphose sur eux-même et j’ai j’ai aussi compris constater en faisant les photos avec eux je suis

    Aussi immergé dans un milieu à chaque fois même si la photographie est totalement décontextualisée je parle avec eux je suis donc durant des compétitions et cetera et je comprends sans comprendre parce que tout ça c’est une sorte d’empathie qui se fait avec la photographie qui un médium très

    Empathique en fait contrairement à ce qu’on pourrait croire je comprends que ces gens sont dans une quête de beauté et que les bodybuild la solution qu’ils ont trouvé pour pour s’accepter pour se trouver beau c’est de faire ce travail de de musculature voilà comme par la suite lorsque je

    Vais photographier des des transsexuels je comprends que ces transsexuells ne sont pas tellement dans une recherche de changement d’identité sexuelle mais dans une recherche de beauté et donc de de devenir une femme puisque comme vous le savez il est écrit que que la femme est pas l’avenir de l’homme

    Mais mais que l’homme est plutôt le brouillon et que la femme est est est donc plus réussie que l’homme d’un point de vue plastique en tous les cas euh donc voilà donc en fait si vous voulez euh les mariées marocaines donc une année après je j’ai cette idée pour vous

    Dire ce sont des petites intuitions qui me viennent à l’esprit que je ne sais pas expliquer mais que je poursuis jusqu’à trouver ce que je cherchais en fait hein donc donc je trouve en en en cherchant et pas avant donc je j’ai cette idée de faire des photos de mariage je fais des

    Photos mariage en robe blanche et cetera bon je trouve ça pas très intéressant et puis un jour il y a cette jeune mariée marocaine qui m’appelle parce que j’avais laisser des petites annonces dans des boutiques de robes de marié il y en avait beaucoup plus qu’aujourd’hui à l’époque et cette jeune fille m’appelle

    En me disant je suis marocaine est-ce que ça vous intéresse je lui dis oui bien sûr donc je vais à son mariage et là je découvre ses robes incroyabl qui sont comme des décors de théâtre posés sur un corps quoi comme des rideaux de scène comme

    Des et là je me dis ça y est j’ai trouvé c’est ça que je c’est ça que je veux et après ça je vais chercher donc uniquement des mariages marocains alors apparaît pour la première fois une le visage d’une femme mais elle est uniquement un élément de la surface

    Décorative qui est la robe elle fait partie du décor et son corps comme chez les bodyblder finalement il est annulé enfin elle n’a pas de corps comme les bodybilder on peut dire n’ont pas de corps à force de de d’hypertrophie quoi donc finalement on pourrait dire que c’est la version au féminin des

    Bodybuilders c’est c’est marocaine et puis comme vous le voyez il y a quand même un rappel de de ces dessins euh ornementaux qu’on pouvait retrouver sur les miroirs vénitiens voilà il y a cette présence aussi de de motifs floraux ou issus de la fleur en tous les cas la

    Fleur devenue décor qui se retrouve dans ses robes et qui est aussi pour moi une manière de de travailler cette bidimensionnalité cette cet aspect décoratif euh de de de la photographie donc statut de la femme ramené à un statut de de décor alors les transsexuels dont je vous parlais à l’instant les

    Voilà donc ils sont photographiés de manière très frontale sans artifice euh pas du tout dans une perspective comme on peut le voir aujourd’hui ou comme d’autres photographes ont pu le faire dans des époque pas du tout dans un côté glamour ou sensationnel ou ou sexuel mais beaucoup plus dans un côté clinique une

    Photographie donc très refroidie distanciée par rapport au sujet mais qui va voir cet effet paradoxalement d’irréalité par un excès de de de réalisme ça provoque presque un effet de d’irréalité quoi dans dans dans ses visages comme un collage ou comme un espèce de morphing ou quelque chose Clocheret quoi

    Ensuite la même année je photographie ces jeunes femmes noires toujours dans cette recherche à la fois de à l’époque je me disais c’est une recherche d’identité mais en fait plutôt plutôt c’était une recherche de de beauté hein et là avec les femmes noires donc là c’est du casting sauvage je suis dans la

    Rue et je et je cours après après les jeunes filles en leur tapant sur l’épaule en leur disant ben voilà je je voudrais vous photographier et comme je suis une femme et que je suis à peu près toujours en je suis déjà en âge d’être leur maman je leur fais vraiment pas

    Peur donc donc certaines me disent oui et donc là vous le voyez c’est aussi un protocole de prise de vue très défini puisque je les schématise en quelque sorte avec je leur met un t-shirt blanc col bateau donc pas un col rond mais un col bateau qui va découper comme ça leur

    Buste de manière comme un buste elles ont ses coiffures qui dessinent voilà qui dessinent le crâne de manière très très sculptural aussi elles ont une peau ce sont toutes des Sénégalaises parce que les Sénégalaises d’abord sont très très belles elles ont une peau très noire elles ont des yeux

    Très en amande très blancs et elles ont une un visage très plat donc toute qualité qui qui pour moi évidemment était importante pour faire la photographie alors quand je fais ça euh en effet je j’enlève la vie à mon modèle d’une certaine manière en la schématisant c’est pres presque une photographie

    Anthropométrique j’en fais un objet une sculpture euh mais en même temps si vous voulez cette jeune personne son caractère vivant va résister à travers la peau et la brillance de la peau c’est-à-dire que quand on on eff face au tirage qui là encore est très défini tous les petits

    Accidents de la peau sont visible et cette cette cette brillance de la peau noire aussi est transmetteur de de vie donc on est on est dans cette espèce de paradoxe déjà et comme ça va se confirmer entre quelque chose de vivant et de non vivant euh avec ces avec ses

    Portraits alors s’il fallait trouver un stéréotype auquel elle aurait voulu adhérer ces jeunes femmes noires je pense que là c’est plutôt euh une projection de notre sculpture blanche qui les transforme en en objet d’art c’est plutôt nos fantasmes à nous qui fonctionne ici euh au contraire de au contraire des des

    Transsexuels ou des bodybuildurs alors en 2003 un tournant dans mon travail avec la les photographies de mannequins de vitrine donc ce sont non pas des personnes réelles mais des objets en fibre de verre en plastique je on est allé époque voilà de l’apparition de Lara Croft et toutes ces

    Héroïnes un peu un peu issu de monde d’arrièremonde déjà et je trouve en cherchant toujours des mannequins très réalistes ce sont des mannequins qui sont qui était faite à l’époque par une une marque londonienne qui s’appelle qui s’appelait Adel Routin et qui était un petit peu la rollroyce du mannequin

    Réaliste puisque ces mannequins étaient faites à partir de moulage réalisés sur des sur des vrais F femme et on avait les jambes d’une femme les bras d’une autre le visage d’une autre donc des êtres hybrides euh avec une perfection réaliste euh incroyable quoi donc on pourrait dire

    Oui on pourrait dire que c’était déjà des photographies en trois dimensions puisque ce sont issu de moulage hein donc issu d’empreinte alors ce que j’ai fait c’est très simple j’ai je les ai photographié en noir et blanc avec une lumière très douce une boîte à lumière qui fait un éclairage très

    Diffus de manière à à modeler au maximum le relief de cet objet et après c’est la magie du point de vue aussi que j’adopte qui est le point de vue qui va être le point de vue le plus illusionniste euh sur cet objet qui évidemment si vous

    Le voyez si je l’avais photographié en couleur par exemple on aur aurait eu beaucoup moins cette sensation cette illusion du vivant qu’en noir et blanc et alors quand on se r de loin on peut se dire ah ben oui tiens une une jolie femme ok très bien mais quand on se

    Rapproche ce qu’on voit c’est que tout est faux on voit que les yeux sont peints à la main on voit que les sourcils sont on voit les traits de pinceau euh on se dit qu’il y a quelque chose qui va pas et c’est c’est vraiment autour de cette série d’ailleurs que

    Clément cherou avait orienté cette notion d’inquiétant d’ étrangeté puisque tout d’un coup on ne reconnaît pas ce qu’on a cru voir au au départ on ne reconnaît pas ce que l’on voit euh et là ce qui se passe c’est que tout d’un coup notre imaginaire est remis en route

    Euh et on s’interroge de manière tout à fait intuitive et inconsciente sur euh qu’est-ce que une chose vivante quelle est la différence entre un vrai visage j’ai un faux visage euh pourquoi pourquoi ces femmes pourquoi enfin on est amené à à une expérience qui ramène à soi parce que je pense

    Qu’une œuvre d’art avant tout c’est quelque chose qui nous ramène à soi et et qui par le billet de l’imaginaire nous euh nous permet de nous de nous nous retrouver en quelque sorte de de retrouver des valeurs qui ont tendance à à ne pas apparaître dans

    Le réel à ne plus apparaître dans le réel qui est brouillé qui est brouillé de toute part donc évidemment là encore vous voyez cette cette cette ambivalence euh dans mon travail ce sont déjà des femmes qui regardent au loin et qui ont un aspect pensif qui sont déjà on pourrait dire

    Plongés dans leur pensées ça c’est une chose que je qu’on que je vais retravailler avec avec des avec les personnes qui seront des personnes vivantes Michael Jackson en 2003 je fais une série de sosi une photo des photos de sosi de Michael Jackson je voulais faire des photos de

    Sosi j’ai commencé par faire des phot de sosi de britne SPE de Madonna mais en fait c’était pas assez radical parce qu’on voyait des gens et on comprenait pas très bien à qui il ressemblait alors j’ai pensé à Michael Jackson puisque évidemment lui aussi s’est transformé comme les bodybuilders

    Lui aussi a voulu adhérer à un stéréotype un idéal qui était le sien à savoir à la fois la femme et euh et la beauté blanche euh donc un double stéréotype qui a fini par le par le détruire et ce que je montre là finalement sont des gueules cassées

    Et et par un effet justement de de sens euh ce que je montre là aussi c’est la dangerosité d’une société mimétique qui est la nôtre ou euh où toutes sortes de stéréotypes nous sont montrés chaque jour auxquels il faudrait adhérer pour pour pour voilà pour pour leur prendre leur pouvoir voilà parce

    Que un stéréotype c’est comment c’est c’est la c’est la garantie de d’un pouvoir ça donne du pouvoir hein c’est comme un peu comme des idoles des archétype euh et en même temps si on si on ex aide les limites c’est c’est vouloir adhérer à ces stéréotypes et

    Destructeurs donc les Métis en 2006 là encore des jeunes filles qui vont alors vous voyez par rapport aux femmes noires de 2001 la couleur vient intervient et on pourrait presque dire que ces jeunes filles sont presque moins vivantes que les femmes noires que j’ai voulu comme ça transformer en en en en

    Sculpture parce que la peau ici devient un aplat coloré et elle est elle est beaucoup moins vivante que la peau en noir et blanc parce que ce qu’il faut que vous sachiez est ce que vous pourrez constater par vousmême vous-même en regardant des photographies même dans l’exposition au centre c’est que le noir

    Et blanc donne la par belle à la texture des choses alors que la couleur donne la Parbelle à l’ plat colorée à la couleur à travers l’a plat et ça c’est une donnée fondamentale pour moi du choix que l’on peut faire aujourd’hui entre noir et blanc et couleur pour un sujet

    Donc là la couleur s’impose et du coup elle va déréaliser mon sujet qui est lui-même dans une espèce de de process de déréalisation puisque ces jeunes filles mettent des cheveux tissés sur leur vrais cheveux qui sont des cheveux lisses en plastique elles mettent des lentilles de couleur clair

    Pour avoir les yeux clair euh elles ont des peaux très assez claires et elles s’habillent comme ça tout comme une sorte de de coordonnée coloré pour pour apparaître comme des euh comme des poupées en fait hein comme des donc c’est l’époque aussi de cette musique comment on dit euh de Beyoncé

    Enfin c’est le début de Beyoncé toute cette musique euh à la fois pop et et et issu issu d’une d’une communauté afro-américaine mais qui néanmoins veut adhérer à une beauté qui est une beauté qui est la beauté blanche voilà encore une fois alors revenons au fleurs avec

    Justement la série qui est montrée au centre on est en 2008 je la fleur revient régulièrement dans mon travail vous le verrez elle va revenir ensuite dans les sur pression et là je j’ai envie de photographier des bouquets alors comment faire pour photographier des bouquets c’est tout l’enjeu de l’exposition d’ailleurs il y

    A des multitudes de de de manières de d’envisager ce ce ce ce ce sujet qui est un sujet vraiment qui appartient à la tradition de la nature morte et de la peinture et donc j’ai cette idée là encore de de m’éloigner de l’iconographie traditionnelle où on

    Aurait posé un vase sur une table euh et fait et fait une photographie qui en soit déjà est tout un toute une aventure et je fais des des bouquets qui sont grands qui sont à peu près de 20 cm de haut donc très petits je je l’ai enfin

    Quand je dis je l’ fait c’est pas moi qui l’ai fait c’est un un un styliste fleur qui est absolument génial euh je les fixe sur un petit grillage que le grillage je le fixe sur un tuyau en PVC fait pour la plomberie j’achète une planche que je troue du diamètre de

    Ce de ce tuyau qui va me permettre donc de de rapprocher ou d’éloigner le bouquet du plan euh de de de ce plan qui est derrière le bouquet pourquoi parce qu’en fait ce que je veux obtenir ce sont ces ombres que vous pouvez distinguer sur le fond ces ombres

    Projetées que je veux aussi net que le bouquet je veux pas qu’il y ait des ombres flou comme on a en général hein quand on quand on a les ombres projetés d’un objet sur un mur en général vous verrez qu’ elles sont floues très vite et et elles sont nettes uniquement quand la

    Source de lumière est très éloignée c’est-à-dire quand c’est la quand c’est le soleil et là j’avais trouvé une source de un éclairage qui reproduisait la ponctualité de d’une source de type solaire et donc ce que j’aime dans dans ce travail c’est la confusion des plans la confusion des vraies fleurs et de

    Leur ombre porté le travail que je fais aussi en post-production est important parce que je vais solariser mon image en noir et blanc c’est-à-dire que la solarisation vous savez c’est un procédé qui a été découvert par manery au hasard d’une manipulation en laboratoire qui fait que

    Euh les les valeurs du noir et blanc s’inversent ou sirisent donc les les blancs vont devenir des aplat gris euh ou des appelas Noirs enfin il y a une modification euh de du rendu photographique qui est vraiment très reconnaissable et qui là encore va gommer pour pour le coup va gommer la

    Texture des choses donc ici la texture de la fleur va être gommée par la solarisation ce qui fait qu’on a on a un petit peu l’impression et aussi par le dispositif que j’ai fait ces fleurs sont un peu comme en lévitation et c’est à la fois comme

    Comme si elles étaient un peu irradiées pour moi c’est un peu des espèces de bouquets onirriqu déjà des des des fabrications un peu mentales et qui sont comme irradié aussi c’estàdire un peu des des bouquets alors pas post nucléaire ça veut pas dire grand chose mais quelque

    Part oui quelque part il y a cette idée que la fleur comme mes premiers bouquets que vous avez vu tout à l’heure on subit on subit une transformation euh violente enfin une transformation comment on pour dire comme s’ils étaient brûlés quoi mais là il y a y a un aspect

    Onirrique qui qui qui est introduit euh euh grâce à bon à ce à ce tirage qui est très monochrome qui est à cette composition qui est très détaillée avec beaucoup de détails beaucoup de fleurs de différentes tailles enfin voilà c’est comme un une orphèvrerie ou une marquetterie de de fleurs euh alors vous

    Le verrez dans l’exposition le tirage aussi a son importance parce que c’est un tirage que j’ai fait sur un papier très texturé euh qui n’est pas un procédé d’impression photographique son habituel j’ai travaillé avec des ancres polymérisées qui viennent donc sur ce papier arche et qui donnent un aspect satiné au

    Tirage et qui va renforcer aussi cet aspect très peu réaliste de de la photographie alors deè présence enfin troè présence de la phot de la de la fleur dans mon travail avec la S une ma deuxème série en suimpression où je fais des des photos de de jeunes filles de vraie jeune fille

    Que je stylise en beauté iconique des années 50 un petit peu à la Jacky Kennedy ou Simone de Beauvoir donc des une une beauté très stricte tirée à quatre épingles et par ailleurs je fais des photographies de bouquets de fleurs qui ensuite vont être fusionné sous Photoshop pour pour pour réaliser

    Les images finales alors comme vous le voyez là aussi il y a une sorte de double mouvement entre la vie le vivant et le non vivant à la fois ces jeunes filles sont des vraies jeunes filles elles sont vivantes mais elles sont réduits ou elles sont ramenées à un état

    De de décor au même titre que la fleur est un motif décoratif la femme est un motif décoratif dans ces images par ailleurs les fleurs sont des vraies fleurs mais là encore j’ai solarisé les images ce qui fait que là encore toute la toute la texture les nervures des feuilles les nervures de

    Des pétales et cetera va disparaître au profit d’un aplat coloré plus ou moins coloré euh donc là encore il y a quelque chose qui n’est pas si naturel dans la fleur néanmoins il y a là encore la de la vie parce que encore une fois quand on voit les vrais tirages on sent

    Que la fleur persiste à vivre que la fleur éclos comme ces jeunes filles éclosent et il y a vraiment une sorte d’équivalence entre la jeune fille qui est clos et la fleur qui est clos dans un paradoxe comme ça de de de de mise à distance de de la vie

    Alors pourquoi cette mise en en scène pourquoi cette ce style pour ces femmes ces jeunes filles ben en fait je voulais avoir du décor autour du visage d’où ces d’où ces coiffures montées on pourrait dire pour avoir des surfaces dans lesquelles je pouvais introduire les fleurs pour que les

    Fleurs puissent se mélanger au personnages il me fallait des surfaces autour du visage parce que imaginez cette jeune fille avec les cheveux tirés la fusion aurait été moins moins évidente et puis les col les colliers de perde finalement reproduisent les boutons de fleurs et induisent aussi une équivalence

    Formelle entre les deux les deux sujets donc là inutile de vous dire que les fleurs moi j’aurais pu ouvrir une une boutique hein donc il y avait distribution de fleurs après les prises de vue dans le quartier euh c’était chouette et en plus ça sentait vraiment très très très très bon

    Eu alors je reprends le cours le cours de de de ma chronologie là aussi il y a des fleurs d’ailleurs hein mais ce sont des fausses fleurs pour le coup avec la série des natures mortes en 2014 donc là mon travail à a évolué avec le le digital comme pour la série

    Précédente euh inutile de vous dire que cette série là je n’aurais pas pu la faire sans Photoshop cette fusion là est impossible à faire avec deux négatifs et un agrandisseur il faut vraiment travailler avec cet cet outil très sophistiqué et surtout très précis puisqu’il fallait enlever des couleurs

    Il y en avait beaucoup trop il y avait les feuilles vertes les les les les les couleurs des fleurs le maquillage la peau il y avait une espèce de cacophonie colorée dans les images au départ et et donc il fallait absolument que je fasse une réduction chromatique pour que ça ne

    Fasse qu’une seule chose et ça sans sans photoshop c’est quasi impossible donc je m’emp pars de cet outil euh et j’exploite toutes ces possibilités en terme de de de chromatisme de précision de de modification et cetera donc ici la nature morte je l’ai fait à l’atelier j’achète des des tonnes d’objets en

    Plastique dans les bazars parisiens et je fais ces compositions qui sont composées de manière relativement classique he on peut les comparer aux nature morte hollandais de manière très très évidente sauf qu’ici tout est en plastique tout est faux tout a perdu sa valeur d’usage euh et du même coup par un effet en

    Effet de comparaison avec l’origine qui est qui est la nature morte avec des vraies fleurs des vraie de la vraie viande un vrai crâne et bien on est amené à se dire que là encore quelque chose ne va pas quoi et en l’occurrence quelque chose ne va pas

    Dans notre société consumériste où tous ces objets ne servent à rien provoque un grand chaos euh un sont des imondices en fait parce que au sens propre du terme ils sont en dehors du monde donc c’est pour ça que j’ai eu avec cette série le prcté dont le thème était 10h donc

    Désordres parce qu’en effet c’est la représentation d’un désordre du monde ou peut-être d’un nouvel ordre du monde donc là le crâne en fait c’est une bougie décorative euh et là toutes ces têtes sont des têtes comme vous voyez des têtes de mannequin en plastique donc là encore c’est ça fonctionne de manière métaphorique

    Puisqueon pourrait imaginer que finalement tout ce magma ce ce tourbillon d’objets et la métaphore de d’un désordre mental quoi ou d’une alors les all STS en 2016 à nouveau une surimpression donc là je n’utilise plus les fleurs mais finalement c’est assez proche je fais des portraits de jeunes

    Filles donc là dans un style on pourrait dire un peu plus contemporain plus moderne euh et je les sur je les mélange avec des couvertures de comics américains qui euh pour moi ne sont pas narratifs en tous les cas vont perdre leur aspect narratif euh pour se transformer en une

    Sorte de métaphore de ce que ces jeunes femmes pensent voilà comme une sorte de métaphore de de leur du tourbillon de leur pensées parce que ce qui était intéressant pour moi dans ces comics c’est que ils étaient extrêmement euh composés mouvementés euh dynamique parce qu’il y a les bons les

    Méchants il y a une action il se passe quelque chose et donc du coup c’est extrêmement dynamique il y a les bulles il y a euh et du coup en effet il y a une sorte de rencontre entre ces portraits euh introverti silencieux presque dans un style un peu dépressif on pourrait dire

    Hein avec cette lumière qui est lumière de type comme dans le cinéma noir américain euh ou parfois voit même pas les yeux donc il y a une espèce de de de manière de de photographier le personnage qui est une manière psychologique et non pas physique donc je la je photographie ces jeunes femmes

    Dans leur de manière psychique euh psychologique et la surimpression va donner tout son sens à au portrait euh donc là encore ce sont des images qui restent silence euse puisque le comic a perdu toute forme tout toute narrativité alors autre en 2017 les painted Lady se passe un peu le même phénomène

    Que dans les all STS c’est-à-dire cette espèce de ces jeunes filles dans une espèce de de fixité de nonexpressivité de on pourrait presque dire de d’absence à elle-même et ici qui est contrebalancé par l’expressivité du maquillage qui qui s’apparente à de la peinture euh et qui va pour moi dans ce

    Cas-là fonctionner là encore comme l’équivalent de ce qu’elle pense c’est-à-dire que la la l’expressivité de la touche se substitue à l’expression de leur intériorité voilà ce sont des il y a une espèce de de paradoxe si vous préférez entre l’aspect inerte des portraits et l’aspect expressif de la touche

    Euh et donc ce ce paradoxe dans l’image est l’équivalent pour moi de du paradoxe qu’on pouvait trouver euh dans mes premières images où euh on avait voilà ce ce ce mouvement contraire entre le vivant et le nonvvant bon ben là finalement c’est la même chose sauf que

    Le style a changé il s’est complexifié l’image s’est complexifié c’est c’est sophistiqué avec l’outil numérique et on pourrait presque dire que là c’est comme si je crée de toute pièce un personnage qui n’existe pas puisque il y a pas un centimètre de peau qui reste donc je

    L’ai c’est comme si c’était un visage peint en quelque sorte euh et c’est comme si j’avais voulu créer une sorte de Frankenstein une sorte de création laboratoire et ces jeunes filles vont devenir comme des comme des toiles vierges sur lesquelles je vais créer des personnages avec la peinture avec la

    Photographie donc elles ont des perruques je je choisis les vêtements je là les maquillages sont faits par une maquilleuse qui a ce style de de maquillage qui enfin qui ose faire ce style de maquillage avec des pinceau ou pas même avec ses doigts et puis les fonds sont faits à

    Postériori les fonds sont faits à postériori sous Photoshop comme un écho comme un écho abstrait aux touches picturales de de son visage donc pour moi c’est c’est comme des archétypes aussi ces femmes ces jeunes femmes c’est comme ce sont des héroïnes voilà si vous voulez on est passé de typologie très

    Définie bodybuilder transsexuel sosie femme noire à une typologie beaucoup plus indéterminé donc des jeunes filles des mannequins d’agence euh que je viens finalement que je viens modifier au gré de de d’un imaginaire voilà d’un imaginaire enfin d’un d’un souci aussi de de déréalisation de du sujet c’est-à-dire

    Que on sait pas si si elles sont réelles ou pas réelles c’est plus queon sait pas si elles sont vivantes ou pas VI on sait pas si elles sont réelles ou pas réelles elles sont à la fois réell et pas réell en fait ce qui est pas tout à fait la même

    Chose donc la série que j’aiappelé Modern Royals euh là on est en 2020 en 2020 euh je fais poser la même jeune fille dans toute la série que j’habille avec des robes euh voilà friolante on va dire et bon pour évoquer en fait un petit peu la Starlet hollywoodienne dans dans

    Dans dans la manière dont elle a de se de se montrer d’avoir conscience d’être regardé et cetera dans une relation on pourrait dire très narcissique avec le photographe et j’ai la sensation d’avoir été un petit peu comme si j’étais un métahotographe qui photographiait une séance de prise de

    Vue de mode voyez c’est-à-dire que comme si je photographiais comme si je voulais analyser ce qui se passait dans une séance de photographie de de mode ou ou de Starlet donc cette femme est entre deux états aussi elle est entre l’état d’une d’une femme réduit à un objet

    C’est un objet de séduction voilà un objet décoratif on pourrait dire mais ce qui se passe autour d’elle donc ce qui est véhiculé par le fond bon là encore c’est difficile à voir en projection mais c’est comme si vous voulez je tout autour d’elle est en train de s’écrouler

    Voilà il y a un effet de disparition dans cette série euh cette femme est là elle ignore une catastrophe qui est en train de se se réaliser autour d’elle quoi euh les fonds sont réalisés avec des photographies de différentes natures j’ai photographie des papi des des tissus d’ameublement qui qui qui

    Montraient comme des touches de pinceau d’où cetit faet très de dégoulinur de peinture sur les fonds j’ai utilisé aussi des des néons photographiés dans les vitrines de magasin souvent plutôt à New York parce qu’il y en a il y en a plus ils sont plus plus plus intéressants

    Donc tous ces néons sont comme des espèces de mots qui auraient perdu leur sens en fait comme des des choses comme ça pareil qui des échos d’un lointain d’un sens qui se serait perdu euh voilà il y a beaucoup aussi d’autres d’autres images il y a des natures mortes de nourriture aussi qu’on

    Aperçoit ici en premier plan il y a un citron un poisson une une pomme des gâteaux enfin voilà toute une sorte de conglomérat de d’images un peu vernaculaire et surtout cet fait de de Narcisse en fait c’est un peu le mythe de Narcisse ici que j’ai que j’ai

    Photographié cette jeune fille qui qui cherche désespérément son image et qui va se perdre comme Narcisse dans son propre dans cette quête de son propre reflet il y a même un effet je je trouve des fois de monter des EOS hein comme si elle allait se noyer

    Euh donc comme vous le voyez il y a une grande transformation de du style et des outils que j’utilise une complexification une parce que bon pour réaliser une série il me faut à peu près 1 an 1 an et demi une série de 8 images

    Euh et là c’est comme si vous voulez le cursus s’était déplacé avant il fallait que je trouve les bons spécimes donc les bons bodybuilder les bons sausis les les les les vis les plus beaux et cetera les bons transsexuels et ça c’est ça me prenait aussi beaucoup de temps mais la prise de

    Vue elle voilà la prise de vue c’était un 60e de seconde et après je je faisais un tirage et le temps était était court et là c’est ça s’est déplacé c’est-à-dire que le sujet en soi n’est pas tant difficile à à trouver euh puisque globalement il s’agit de jeune

    Fille mais c’est tout le process et toute la mise en scène et la post-production qui est complexe à à trouver de manière à ce que le portrait prenne son sens et je pourrais dire presque finalement aujourd’hui je travaille plus comme un c’est plus un travail de collage de feuilletage d’image puisque

    C’est pas au ciseau mais enfin ça c’est c’est c’est la une version on pourrait dire moderne du collage en photographie et d’appropriation d’images plutôt que de photographie pure et du que de straight photographie comme on come comme on le dit puisque je finalement je photographie déjà des

    Des gens qui sont déjà des images quoi les les mannequins sont des images leur boulot c’est d’être des images donc donc ce qui va ce que je vais tenter de faire c’est de déconstruire cette image du mannequin euh cette image ce stéréotype en fait et la déconstruction

    Pour moi va se faire justement par l’ajout d’autres images par l’ajout d’un maquillage par le travail du noir et blanc euh qui va mettre en place quelque chose qui cloche dans l’image quelque chose qui est pas paradoxal et qui va justement déplacer euh déplacer le le stéréotype hors de de son acceptation

    Euh on pourrait si vous voulez comparer cette image là à une image à une photo de mode et voir quelle est la différence qu’est-ce qu’ est différencie ça serait intéressant je vais pas le faire mais ça serait intéressant bon voilà en gros je je je pas vous assommer de d’autocommentair

    Je je serai ravie de pouvoir à vos questions merci beaucoupe merci

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