« Léon Bloy : La parole comme sacrement », première conférence de Carême de Notre-Dame de Paris du cycle 2024 « La mystérieuse musique des sacrements – Littérature et spiritualité », par Emmanuel Godo, professeur en khâgne au lycée Henri IV et auteur de « Léon Bloy, écrivain légendaire ». Retrouvez toute la programmation de KTO pour le Carême 2024 sur ktotv.com.

    [Musique] [Applaudissements] [Applaudissements] est-ce que faire l’expérience de Dieu n’intéresserait plus nos contemporains contempler son visage entendre sa parole n’aurait-il plus d’attrait tant nous serions éblou par les réalités tangibles de ce monde ce monde dont tant d’apparence ne cesse pourtant de s’écrouler emportant avec elle des évidences matérielles qui n’avaient finalement rien d’éternel

    C’est donc bien qu’il faut accommoder notre regard tendre l’oreille gagner en acuité pour discerner les signes d’une réelle présence de Dieu on a pu on peut le croire parfaitement absent en des heures sombres et des lieux effroyables de notre histoire collective ou personnelle mais il demeure se laissant saisir dans cet espace de

    Liberté la conscience dont il nous fait la grâce que chacun puisse y laisser s’épanouir la foi au milieu de nous Jésus-Christ nous a manifesté cette présence en ouvrant les temps nouveaux d’une humanité vivant d’une vie nouvelle d’une humanité vivant de la vie même de Dieu d’une humanité capable de vivre

    Pleinement de cette vie de Dieu mais comme toute vie cette existence chrétienne a besoin d’être nourrit les disciples du Christ ont besoin qu’il multiplie pour eux les dons qu’il leur a confiés pour annoncer son évangile à cette fin c’est la manne nouvelle des sacrements qui est donné en

    Abondance à tout homme ou femme qui dans l’église souhaite fortifier sa vie spirituelle pour mieux témoigner dès maintenant et pour l’éternité c’est donc bien comme une source de vie que nous devons définir les sacrements marque chrétienne de la présente agissante de Dieu au milieu de nous de sa puissance qui tente à se

    Développer en nous en désir de témoigner de lui ainsi nous voyons dans les sacrements une manifestation directe du Dieu trinitaire que le Christ nous a pleinement révélé et dont la révélation a précisément changer la face de cette terre instituer des sacrements a changé le sens même des signes sacrés dont

    L’humanité avait habillé ses croyances dans ses rites et par sa liturgie l’église est une dispensatrice et non une administrarice des sacrements accompagnant chacun dans son dialogue avec le Dieu de miséricorde le sacrement agit comme un signe Dieu se manifeste l’ayant reconnu nous recevons sa parole ayant reçu sa sa parole la force

    De son message nous est confiée et son Esprit en nous approfondit développe notre foi jusqu’à susciter l’ardeur d’un témoignage qui paraît toujours si neuf et pourtant si durable au long des siècles toutes ces considérations spirituelles pourraient sembler bien éloigné des préoccupations actuelles que j’ai évoqué en premier lieu mais

    Rappelant le sens de la vie sacramentelle et en encourageant les chrétien à le découvrir ou à l’approfondir je ne fais que proposer une réponse chrétienne au défi de ce changement d’époque car les sacrements portent en eux l’ADN de l’humanité renouvelée dans le Christ il constitue en cela la source incomparable d’une vie réellement

    Fraternelle médité sur les sacrement n’a donc rien de superflu et ces conférences de carê auquel je suis heureux de voir beaucoup de monde converger ce soir et beaucoup d’auditeurs de téléspectateurs nous rejoindre en démontreront déjà toute la pertinence dans le domaine de la création littéraire en proposant d’entrer dans la

    Dynamique sacramentelle à l’écoute de quelques grands témoins des deux siècles passés nous n’oublions pas que l’importance d’une catéchèse fondamentale puisse être consacré à ces notions bien au contraire nous voulons laisser en premier lieu des chrétiens au parcours si divers au talent tellement brillant à la fois tellement tardante

    Nous faire profiter de leur expérience de la fréquentation des sacrements chaque fidèle contribue à l’œuvre de l’église sacrement célèbre ou obscur interroge par leur vie le don que Dieu leur fait en nous mettant à l’écoute de ces quelques auteurs qui constituent des jalons importants dans la pensée de

    Notre pays pays c’est aussi le dialogue avec la raison qui vient à l’appui de la compréhension du concept chrétien de sacrement je ne saurais donc trop remercier les universitaires qui nous proposeront tout au long de ce carême d’entrer dans l’intelligence des sacrements les auteurs dont ils sont familiers leur confient aujourd’hui la

    Tâche exigeente de faire raisonner toute la portée de leur témoignage comme le musicien redonne vie au not du compositeur renouvelant toute la vigueur d’une inspiration la façon dont ces littérateurs ont vu les sacrements agir en eux le questionnement intellectuel sensible au dialogue de l’âme l’ouverture à la transcendance et à une

    Vie fraternelle s’invite dans leur réflexion pour se proposer à la nôtre au milieu du tumulte du de leur siècle ils ont perçu la musique des sacrements cette mystérieuse présence de Dieu qui pour se révéler n’a pas besoin de plus que le murmur d’une brise légère et pour inaugurer ce cycle de

    Conférence nous accueillons ce soir Monsieur Emmanuel godau écrivain et poète professeur de lettres au lycée henri I vous collaborez régulièrement à des revues catholiques mais vous avez aussi donné plusieurs recueils de poésie et consacré différentes biographies à de grands auteurs catholiques modernes ainsi vous avez publié en 2017

    Un ouvrage sur Léon Blois écrivain légendaire c’est donc à la suite de cet auteur que vous nous engager aujourd’hui afin d’évoquer la parole comme sacrement je suis heureux de vous accueillir et de vous inviter maintenant à monter ici mon Seigneur Mesdames et Messieurs chers amis nos mots suusent même les plus

    Beaux notre parole risque à tout moment de se figer de perdre sa vitalité de parole de devenir discours paraphrase du néant certitude glaçante comme la mort mû érigé entre nous et la pauvre nudité du visage frère aucun d’entre nous n’échappe à cette menace nous endormir dans un cataapalque

    De langage croire que nous disons la vie le don la douloureuse la formidable merveille d’être au monde alors que nous ne faisons qu’étendre davantage le règne de la mort il arrive que l’écrivain quand il fait terire les mirages de la littérature quand il combat les sirènes de la vanité

    Œuvre à garder à la parole sa force d’ébranlement redonne au mots leur faculté de nous ouvrir les yeux le cœur l’esprit l’âme à ce que nous pensons connaître comprendre mais que nous avons rangé remisé dans cette grande réserve au mur froid que nous nommons notre savoir lomblois fait partie de ces voix qui

    Nous réveillent qui redonneent du souffle aux mots que nous croyons connaître qui jettent leur feux joyeux V au milieu de nos croyances mis dans leur bonheur de croyance au contact de sa parole ce qui en nous s’était fixé en habitude somnolet dans le confort de l’avéré se remett à chercher se redécouvre

    Soif pauvreté indépassable avec léomblois nous qui nous pensons souvent bien ltis chanceux largement abreuvé contenté même comblé nous nous redécouvrons assoifé d’absolu inguérissable pèlerin mendiant dans un monde où il n’y a pas de pire malheur que de croire que l’on n’est pas soi-même mendiant pauvre comme Job exposé au dénuement le plus habissal

    À la pauvreté spirituelle la plus criante malheur écrit les omblois malheur à celui qui n’a pas mendié il n’y a rien de plus grand que de mendier Dieu mendit les anges mendit les rois les prophètes et les saints mendit les morts mendit tout ce qui est dans la gloire et dans la lumière

    [Musique] mendit notre plus grand malheur pour Blois est de croire que nous avons trouvé que nous sommes propriétaires de la bonne formule ayant droit de la vérité dépositaire du brevet exclusif que la croyance est un avoir dont nous pourrions jouir comme l’avare de son or un écrivain comme Léon

    Blois mais nous pourrions en dire de même d’un Pascal d’un pegy d’un Bernanos d’un cludel ne vient pas simplement nous rappeler le sens des mots il vient nous faire en sentir éprouver qu’ils sont vivants qu’ils ne nous laisseront jamais en repos qu’avant d’être des idées ils sont des forces

    Agissantes non pas une matière inerte qu’on pourrait modeler à notre guise mais un feu véritable fait pour que nous nous rappelions que nous-mêm nous sommes le nom d’une promesse de la plus exaltante de la plus éprouvante de la plus belle aventure qui puisse exister au monde celle d’être un

    Homme une créature appelé à la vie par le plus grand amour qui soit Dieu si nous laissons dormir le sens des mots si nous le rabattons sur nos seules utilités notre seul intérêt c’est à notre destinée elle-même que nous faisons du tort Blois suit en cela la leçon de

    Joseph de Mestre qui écrit dans les soirées de Saint-Pétersbourg l’homme n’étant qu’une parole animée la dégradation de la parole s’est présenté à nous non comme le signe de la dégradation humaine mais comme cette dégradation même une parole animée un verbe incarné voilà ce que nous sommes chacun appelé à

    Être et voilà ce que les cendres de nos agitations nous empêchent si souvent de voir notre époque nous l’éprouvons chaque jour est une vaste machine a dégradé les mots à en rabaisser la dignité et la porté elle saccage la parole donc l’être humain dans sa vérité la plus profonde belois nous ramène là

    Où les mots nous appellent là où ils ne sont pas des idées archivées des preuves ni même des signes de reconnaissance mais un mystère implorant le nôtre des symboles au sens dynamique au sens premier du terme des opérateurs d’alliance ils ne sont pas repliés sur leur signification clos sur eux-mêmes mais

    Ouverts et parce qu’ils sont ouverts ils nous reconduisent à notre inachèvement nous remettent en état d’ouverture de demande de prière nous vivons Blois ne cesse de le répéter dans un monde à l’envers toute la compréhension que nous avons bâti avec notre raison et notre science est à repenser Blois note cette réflexion de

    Sa femme Jeanne à partir de leur lecture commune du chapitre 13 de la prière épitre aux Corinthiens tu as remarquer bien des fois et tu as fait remarquer le texte de Saint- paaul disant que nous voyons tout dans un miroir à l’envers par conséquent il faut aller à l’extrémité

    De cette parole nécessairement absolue puisqu’elle est donnée par l’Esprit Saint donc nous voyons exactement l’inverse de ce qui est quand nous croyons voir notre main droite c’est notre main gauche que nous voyons quand nous croyons recevoir nous donnons et quand nous croyons donner nous recevons la grande force de l’œuvre de

    Blois est de nous ramener à un état d’antériorité notre regard sur les choses courtcircuite soudain tout le système de représentation dans lequel nous vivons c’est la force même du verbe nous qui éprouvons sans cesse le caractère incompréhensible de l’existence quand nous la regardons à la lumière des seuls outils que l’époque

    Voudrait nous donner voici qu’une lisibilité qu’une intelligibilité nous sont rendus non pas comme une facilité ou une clarification qui nous viendrait comme un pouvoir surhumain mais comme un défi une invitation à regarder autrement notre existence et le monde à faire face avec la plus grande exigence

    Intérieure à ce que nous vivons à ce en quoi nous croyons à considérer que le visible est la trace des pas de l’invisible quelle lecture avons-nous de ce qui nous arrive de ce qui arrive dans le monde des hommes dans l’histoire Blois nous fait entendre une langue qui nous propulse ou nous

    Ramène dans un espace et un temps qui n qui ne sont plus ceux du monde social ou politique son verbe nous permet un instant d’enjamber l’actuel de faire taire l’époque de traverser la muraille assourdissante dans laquelle elle conspire à nous faire vivre en nous laissant croire qu’elle est la seule

    L’unique réalité à nous qui sommes amoindris du soir au matin et du matin au soir par le matraquage de l’information en continu Blois est cet homme qui nous dit quand je veux savoir les dernières nouvelles je lis Saint- paaul et il ne se contente pas de nous

    Le dire à la façon d’un paradoxe ou d’un trait d’esprit d’une citation à à à collectionner pour orner nos discours toute son œuvre est construite pour nous extirper du sinistre carnaval que les hommes construisent d’âge en âge pour rabaisser le projet divin dont ils sont le nom tout chez Blois est conçu

    Pour nous ramener à la conscience de notre sacré ce n’est pas à l’époque de nous dicter sa loi nous ne sommes pas les créatures de l’époque de l’instant qui passe de l’éphémère qui court au néant ce n’est pas au vent que nous devons demander notre route mais à la

    Boussole éternelle aux écritures à la Parole de Dieu et comme nous sommes conditionnés par l’époque comme nous subissons incessamment son travail de sape et d’assuettissement Blois cogne fort très fort pour faire faire tomber nos œillères nos accutumances nos démissions ces démissions dont nous ne sommes même pas conscient puisque l’époque nous rend

    Sourd efface toute trace de notre vocation première bloi lui va à l’endroit exact où nous laissons sommeiller l’alliance première l’alliance irrévocable que Dieu a contracté avec Israël pour l’humanité toute entière cette endroit c’est justement celui où nous avons logé à la place notre confort de pensée notre certitude d’être bien de

    Notre temps accordé à la société dans laquelle nous vivons là où nous sommes fi de nos titres adoubés par le monde arrivé à la page riche nous faisons tellement corps avec le monde avec son aveuglement avec son consentement à la défaite qu’il faut des MUXs de feu pour nous

    Ébrouer tant soit peu de cette mort où nous bivoicons voici ce quiécrit Blois dans 4 ans de captivité à cochon sur Marne il n’y a plus d’homme et la bancrooute est à ce point qu’il n’y a même plus de canaille ce qui ne s’était jamais vu l’espèce est si prodigieusement

    Qu’elle ne peut plus produire que des honnêtes gens c’est-à-dire des monstres mou et collant également incapable des abominations du vice et des abominations de la vertu on entend bien ici la volonté de discréditer les valeurs morales sur lesquelles prospère la société blo ramène à la conscience que Dieu vomit

    Les tièdes que la parole du Christ est résolument incompatible avec l’ordre des mérite fabriqué par un monde qui lui tourne à chaque instant le dos ce que cette société appelle le progrès pour se renvoyer une image avantageuse d’elle-même est en réalité une somme de défection de décrochage de renoncement le présent invente la

    Chimère d’un passé obscur ou obscurantiste pour faire passer la pilule àère du déclin spirituel Blois fustige par exemple tous ceux qui ne jurent que par les lumières et voient dans le le moyen-âge un âge arriéré ou même un bon vieux temps figé dans ses archaïsmes alors qu’il est par

    Excellence écrit Blois le jeune temps celui de la force de l’amour de la lumière et de la beauté tandis que le 20e siècle est de plus en plus un temps de décrépitude une hideuse et haïsable image de la plus gâteuse vieillesse mais allit dire à un avoué de première

    Instance de recommencer la 4e croisade l’avoué de première instance n’est pas le représentant d’une classe sociale ce n’est pas le bourgeois des idéologues ou le français moyen des discours au petitpied c’est l’homme des horizons bornés c’est le fonctionnaire du bon sens de la neutralité de la peur maquillée en

    Prudence de la mollesse qui veut paraître sage bref celui que la société façonne à foison pour assurer sa propre subsistence celui qu’elle veut que nous soyons tous cette écriture tonitruante bloie la signe de sa vie du consentement à la pauvreté matérielle d’un refus des honneurs de tous les signes de reconnaissance qui accompagne

    Ordinairement le déploiement d’une œuvre il sait que sa propre précarité d’homme cette misère cette misère qui écrit-il à ceci de bon qu’elle nous fixe comme des clous dans la main de Jésus-Christ confère à son verbe ce qu’il appelle sa catapultuosité sa faculté à ébranler les murs de la caverne où l’humanité a fait

    Collectivement le choix de végéter il écrit ainsi dans dans la femme pauvre nous sommes des dormants selon la parole sainte et le monde extérieur et dans nos rêves comme une énigme dans un miroir nous ne comprendrons ce gémissant univers que lorsque toutes les choses cachées nous auront été dévoilées en

    Accomplissement de la promesse de notre Seigneur Jésus-Christ Blois conçoit sa parole comme résolument intempestive anacronique réfractaire aux valeurs de l’époque celle pour reprendre ses images d’un chrétien des catacombes d’un grand inquisiteur d’un juge d’Israël d’un ber qui se retrouverait dans la France des notaires des hussard noirs de la République et des

    Marchands c’est dans le langage que se joue l’essentiel de la trahison humaine nous nous mettons à la bouche et dans la pensée des sortes de somnifères d’édulcorant qui nous déshabitue insidieusement de notre condition d’enfant de Dieu demandiant d’absolu dans l’exégèse des lieux bloie desbusque au sein même des mots en

    Usage des mots les plus inoffensifs en apparence une rhétorique qui littéralement nous exile nous expulse de notre sacré le lieu commun c’est le lieu où la société communie dans son néant dans sa négation de la promesse il est d’autant plus redoutable qu’il jouit du de la sagesse alors que c’est une langue

    Qui étouffe en nous toute vitalité spirituelle tout élan authentique vers Dieu ces lieux commun bloit les démonte un à un en voici quelquesuns Dieu n’en demande pas tant rien n’est absolu le mieux est l’ennemi du bien on n’est pas parfait les affaires sont les affaires j’ai la loi pour

    Moi toutes les opinions sont respectable il faut être de son siècle tous les chemins mènent à Rome et cetera et cetera ne nous y trompons pas cette langue est toujours la nôtre elle ronfle à tous les étages de notre société l’un des lieux communs les plus

    Révélateur est celui qui dit je ne suis pas un saint il n’y a justement pour Blois comme il l’écrit à la fin de la femme pauvre qu’une seule véritable tristesse c’est de n’être pas des saints en assumant de n’être pas un saint l’homme du relativisme ignore siamment cette

    Douleur intérieure qui pourtant est la seule qui pourrait le sauver du vide sur lequel il bâtit ses simulacres de royaume redonné à la langue de Dieu à la langue qui dit Dieu sa place dans le monde des hommes réapprendre à regarder la destinée humaine sous l’angle où elle

    S’arrime au projet divin tel est le sens de l’œuvre littéraire de blo réapprendre à entendre ce que les mots disent de notre sacré les mots de ce que nous appelons notre savoir quel sens par exemple a le mot histoire l’histoire phénomène ou illusion de toute la plus incompréhensible est le déroulement

    D’une trame d’éternité sous des yeux temporels et transitoires on croit voir d’énormes espaces on ne voit pas à trois pas cet extrait de Constantinople et Byzance un texte de 1917 que veut dire travailler le travail répond Blois est la prière des esclaves la prière est le travail des hommes libres qu’est-ce qu’une

    Messe l’acte indicible qui fait paraître comme rien tous les autres actes assimilable aussitôt à de vaines gesticulations dans les ténèbres l’écrivain keblois assume cette fonction élémentaire de nous redire le sens exact des mots que nous prononçons sans toujours les entendre c’est à une attention renouvelée qu’il nous invite

    Il est fidèle en cela à la leçon de son maître Jules Barbet de Revil qui écrit dans sa préface des diaboliques en 174 cette phrase qui n’a pas une ride il n’y a d’immoral que les impassibles et les ricaneurs chaque livre de Blois est écrit pour nous entraîner là où

    L’impassibilité et le ricanement sont rigoureusement impossibles toute parole vraie est des sens scandaleuse rétive aux accommodements raisonnables à jonction de quelque mesure que ce soit dans la folie de la Croix voilà comment son double marche noir se présente dans la femme [Musique] pauvre je suis pèlerin du saint

    Tombeau je suis cela et rien de plus la vie n’a pas d’autre objet et la folie des croisades est ce qui a le plus honorer la raison humaine antérieurement au chrétinisme scientifique les enfants savaient que le sépulcre du Sauveur est le centre de l’univers le pivot et le cœur des

    Mondes réintroduire la folie des croisades au sein du monde qui oserait dire qu’une telle idée le laisse impassible ne le fait pas réagir sursaauter peut-être vibrer écrire pour Blois c’est belle et bien mener une croisade à l’impié à l’oubli à l’erreur replacer la Parole de Dieu au beau milieu d’un monde humain

    Qui s’échine à la travestir pour mieux l’évincer la littérature en ce sens a toutes les allures d’un pisalé une ruse pour faire entendre une vérité qui risque d’être chassé sinon hors du champ de l’histoire voici ce que dit son personnage toujours marche noir dans la femme pauvre alors que voulez-vous que

    Je vous dise si l’art est dans mon bagage tant pis pour moi il ne me reste que l’expédient de mettre au service de la vérité ce qui m’a été donné par le mensonge ressources précaires et dangereuses car le propre de l’art est de façonner des dieux aucune voix pourtant dans l’art ne

    Devrait manquer à l’appel le désenchantement qui s’abat sur sur le monde et si manifeste et si complète la déroute des fausses idoles que les hommes ont substitué au culte de Dieu toujours dans la femme pauvre nous devrions être horriblement tristes voici que le jour descend et que vient la nuit

    Où personne ne travaille plus nous sommes très vieux et ceux qui nous suivent sont plus vieux encore notre décrépitude est si profonde que nous ne même pas que nous sommes des idolâtres l’idolâtrie le terme a-t-il cessé de désigner la société dans laquelle nous vivons cette société de l’indécence de

    L’impudeur généralisé du culte de soi du matérialisme et de l’argent roi du ricanement justement de la spiritualité badgam de la mort sous contrôle de la parole défigurée comment vivre comment être une pierre vivante authentiquement vivante dans ce monde qui œuvre à chaque instant à nous réduire voici ce que léonblois écrit à

    Son ami Henri de Grou le 3 décembre 1894 relevez donc votre âme par la contemplation des choses qui ne se voi pas soyez un homme de prière et vous serez un homme de paix un homme vivant dans la paix dites-vous bien je vous en supplie que tout n’est qu’apparence que

    Tout n’est que symbole même la douleur la plus déchirante nous sommes des dormants qui cri dans leur sommeil nous ne pouvons jamais savoir si telle chose qui nous afflige n’est pas le principe secret de notre joie ultérieure cela c’est l’autre face de la parole de ploie l’envers tendre miséricordieux charitable de sa

    Véhémence on le regarde dit-il dans une lettre de 1910 comme une bête féroce mais il faut imaginer un agneau dissimulé sous la peau d’un tigre ou plutôt un vieillâne très doux la menaçante carapace d’un rhinocéros sa colère dit-il aussi n’est que l’effervescence de sa pitié s’il se montre très critique à

    L’égard de l’église de son temps la la vie d’homme de foi de ce drôle de paroissien ressemble à celle de tout fidèle l’obéissance l’omô la prière la confession la pratique sacramentelle assidu la communion le pèlerinage à la à la Salette je prie dit-il comme un blessé qui demande à boire à sa mère

    Absente Dieu est d’abord chez Blois le dieu des larmes le dieu des larmes écrit-il que signifi ces deux mots et qui est ce dieu nul autre que l’Esprit Saint c’est par lui qu’on est vivant et les larmes sont le signe de sa présence malheur à celui qui ne pleure pas les

    Larmes sont tellement le don de l’Esprit Saint qu’elles ne peuvent pas couler sans que Dieu s’approche puisqu’il a dit qu’il viendrait les essuyer lui-même de tous les yeux c’est extrait d’un ouvrage de ploie dans les ténèbres mais ce dieu des larme n’est en rien un dieu larmoyant il ne se fait

    Aucune illusion sur l’homme sa pente au mal à la trahison voici ce que Blois écrit de la communion dans le Vieux de la Montagne je le cite Jésus s’est assimilé aux bêtes qui servent à la nourriture de l’homme au bœuf à l’agneau et il veut qu’on le

    Mange il est venu pour être tué et pour être mangé puisque tu m’as donné la mort et une mort si cruelle au moins dévore-moi à afin que ta cruauté te soit profitable mange ma chair et bois mon sang que j’ai offert pour toi qu’on ne compte pas sur lui pour

    Oublier que le chrétien dans sa foi est d’abord un homme libre que la parole du Christ à laquelle il obéit est d’essence insurrectionnelle les églises comme le monde ont ont besoin d’épis qui dépassent elles sont elles-mêmes des lieux d’indocilité planté dans le monde d’une égos ce monde qui pervertit toutes les

    Soifs tous les désirs pour les plier les asservir à sa seule cause ce monde qui non seulement produit de la pauvreté mais prétend réduire le désir du pauvre à sa face strictement matérielle donc en le pervertissant en en faisant un désir uniquement de ventre alors qu’il est d’abord un désir

    D’âme je le cite je cite le sang du pauvre texte de 1909 la dérision du désir des pauvre et l’iniquité impardonnable puisqu’elle est l’attentat contre la suprême étincelle du flambeau qui fume encore et qu’ est tant recommandé de ne pas [Musique] éteindre c’est la farce monstrueuse de notre société de consommation donner du

    Pain et des jeux à la bouche qui demande sans plus le savoir elle-même du feu spirituel cela implique des églises elles-mêmes conscientes de l’enjeu dégager de la pression mondaine du venin de l’époque alors Blois n’est pas tendre avec les siens avec nous il n’y a d’ailleurs qu’un chrétien pour

    Housouspiller de la sorte ses frères je cite méditation d’un solitaire en 1916 je n’aime pas le dimanche impossible d’échapper à la nécessité de ce monstrueux aveu le jour du Seigneur est celui où les chrétiens se moquent de lui avec le plus d’attention et de ferveur c’est le jour du triomphe hebdomadaire des

    Bienpensants le jour j de la messe paroissiale où les smalades la dévotion raisonnable viennent offrir les lieux communs de leur piété celui qui se montre si critique soumet sa propre parole à ce regard sans concession il n’échappe évidemment pas à cette exigence je le cite mais toi-même les

    Omblois qui te moqu des chrétiens les plus honorable où en es-tu quelle est la qualité de ta prière la réponse est singlante hein je ne me souviens pas d’avoir balayé cette demeure où le Seigneur doit faire son entrée comme un roi ou comme un voleur l’AIJE même jamais balayer ma demeure

    D’impudicité et de carnage ou encore en 1915 2 ans avant sa mort c’est veux déchirant je pouvais devenir un saint un taumaturge je suis devenu un homme de lettres ces phrases ou ces pages qu’on veut admirer si on savait qu’elles ne sont que le résidu d’un don surnaturel

    Que j’ai gâché odieusement et dont il me sera demandé un compte redoutable je n’ai pas fait ce que Dieu voulait de moi c’est certain j’ai rêver au contraire ce que je voulais de Dieu et me voici à 68 ans n’ayant dans les mains que du papier on est aux antipodes n’est-ce pas

    De la complaisance et de l’opportunisme où s’abîme ce que nous appelons la littérature qui trop souvent aujourd’hui n’est plus que l’ombre d’elle-même la duvent docile de la démission spirituelle à habissal de sociétés qui n’ont qu’une seule hâte oubliez qu’un jour elles furent chrétiennes dans la liturgie et la

    Prédication Blois fait la chasse comme on s’en doute à toute édulcoration de la Parole de Dieu alors la figure on est celle du prêtre mondain le père Didon dans la réalité c’est une de ses cibles favorites ou le père machin dans exégè des lieux communs je cite

    Blois docile comme un petit mouton je vais entendre le père machin qui est évidemment le moins fanatique des prédicateurs il parle si longtemps et de façon si véhémente qu’on a soif pour lui ce que j’admire surtout c’est l’agilité de gazelle avec laquelle il franchit tous les obstacles qui pourraient le

    Séparer de son auditoire les 12 articles du symbole l’écriture la tradition le culte des sains la pénitence les fins dernières l’enfer surtout et plusieurs plusieurs autres vieilleseries sur lesquelles il serait ridicule d’insister la philosophie moderne celle de Monsieur Berkson bien entendu est d’un grand secours et remplace très avantageusement la

    Révélation avec ça on est sûr de captiver son public en ayant soin d’y mêler quelques allusions discrètes au bienfait de la démocratie et à la tolérance éclairée des gouvernants actuels par quoi se trouve assurer les incontestables et merveilleux progrès de la foi de l’amour divin pas un seul mot

    C’est ainsi et non autrement que la Parole de Dieu est annoncée habituellement je m’endors et je ronfle d’admiration le plus grand piège pour un prédicateur est de retailler la Parole de Dieu au prétexte de la rendre audible au monde de la dénaturer souscouvert de de la vulgarisé si l’on coupe de sucre

    Le sel que restera-t-il au monde pour sortir de son impasse Blois reste fidèle dans cette vision à un autre de ses maîtres àer Antoine blanc de Saint-Bonnet le clerger est simplement honnête ne laissera que des impis le clerger vertueux produira des gens honnêtes et le seint des cœurs vertueux

    En conclusion de son brûleau belers et pché Blois lance cet appel on demande des mais à chacun d’entre nous Blois demande de ne pas nous laisser piéger par les sirènes de l’époque son insensé culte du veau d’or son invraisemblable vanité de grenouille voulant se faire aussi grosse que le bœuf pour qui vivons-nous

    Exactement à quel critère évaluons-nous nos actes ceux des autres à nous que l’époque cherche à réduire à presque rien un compte effaçable Blois nous rappelle que la moindre de nos paroles a une portée inimaginable je cite Blois dans l’âme de Napoléon l’histoire est comme un immense texte liturgique où les yotas et les

    Points valent autant que des versets ou des chapitres entiers mais l’importance des uns et des autres est indéterminable et profondément caché si donc je pense que Napoléon pourrait bien être un Yota rutilant de gloire je suis forcé de me dire en même temps que la bataille de

    Friedland par exemple a bien pu être gagné par une petite fille de 3 ans ou un centenaire vagabond demandant à Dieu que sa volonté Fû accompli sur la terre aussi bien qu’ qu’au ciel l’ordre des grandeurs n’est pas celui qu’on croit le plus petit d’entre nous le plus

    Humble le plus pauvre d’entre les pauvres est peut-être celui qui tient dans son âme le destin de l’humanité et l’empêche de sombrer au seul énoncé de cette vérité l’horizon se rouvre le désastre est vaincu à chacun d’entre nous d’en être les témoins et les messagers dans le monde [Applaudissements] [Musique]

    Ceux qui le désirent pourront prolonger l’entretien avec Monsieur Emmanuel godau en sortant par la porte du transcepte Nord donc à votre gauche comme dans le miroir la parole continue d’être célébrée aussi dans le cœur même de Saint-Germain puisque la prière de de l’adoration eucharistique et la prière des vêpres seront célébré jusqu’à la

    Célébration de la Messe à 18h30 donc avec Monsieur Godo ceux qui veulent en sortant par le portail nord merci de votre [Musique] attention

    3 Comments

    1. merci pour cette conférence sur Léon bloy car il est le plus lucide sur la foi parmi les écrivains du 20e siecle j'aime tous ses livres qui nous montre la grandeur du christianisme et les bienfaits qu'il procure si on.approchait de la sainteté

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