Séance inaugurale 2024 du Collège Belgique à Namur par le Professeur Antoine Lilti du Collège de France – le 18 janvier 2024
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Ouverture par M. Denis Mathen, Gouverneur de la Province de Namur
Introduction par la Professeure Claude Tomberg, Présidente du Bureau du Collège Belgique
Présentation du Professeur Lilti par Jean Leclercq, Administrateur délégué du Collège Belgique

🔹 L’universalisme est aujourd’hui l’aspect le plus contesté de l’héritage des Lumières. Pour les uns, il désigne un idéal d’émancipation par la raison, d’égalité entre tous les êtres humains. Pour les autres, à l’inverse, il incarne une forme d’impérialisme culturel et de refus des différences. Pour sortir des caricatures, il faut revenir au XVIIIe siècle. On verra que les Lumières n’ont pas développé un universalisme univoque. Elles ont plutôt développé trois langages concurrents de l’universel. Le premier est juridique et cosmopolite, il pose l’égalité abstraite des individus. Le second est historique : il réfléchit aux conditions de développement de la « civilisation ». Le troisième, enfin, est critique. Il s’enracine dans des situations de domination et prône l’affranchissement. Ses trois langages ne cessent de dialoguer et d’interférer, jusqu’à ce que la Révolution française les redéploye sur un plan plus ouvertement politique : celui de la citoyenneté. L’héritage des Lumières, bien compris, se situe là : dans la possibilité d’effectuer un retour réflexif sur les origines conflictuelles de l’universalisme moderne.

🔸 Antoine Lilti est Professeur au Collège de France, titulaire de la Chaire Histoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècle. Ses travaux portent sur l’histoire sociale, culturelle et intellectuelle des Lumières. Il a d’abord étudié les pratiques de sociabilité des élites aristocratiques et lettrées, puis s’est attaché à montrer l’émergence, au XVIIIe siècle, d’une forme nouvelle de reconnaissance, la célébrité, liée aux mutations de l’espace public et des identités individuelles. Depuis, son travail s’est élargi aux héritages multiples des Lumières depuis la Révolution française.

▶️ Le Collège Belgique fête en 2024 les 15 ans de sa fondation. Plus d’informations sur la programmation et les missions du Collège Belgique : https://academieroyale.be/fr/le-college-belgique-lecons/

00:00 Ouverture par M. le Gouverneur de la province de Namur, Denis Mathen
11:18 Introduction par la Présidente du Bureau du Collège Belgique, Claude Tomberg
19:42 Présentation du Professeur Römer par l’Administrateur délégué du Collège Belgique, Jean Leclercq
28:25 Conférence

[Musique] on me dit que tout le monde est arrivé et que on peut prendre un petit peu d’avance sur l’horaire prévu et bien je vais me lancer monsieur le Président de l’Académie royale des sciences des lettres et des Beaux Arts madame la Présidente monsieur l’administrateur délégué du collège Belgique monsieur le

Professeur au Collège de France notre invité de et notre orateur de ce soir Mons le secrétaire perpétuel de l’Académie de langue et littérature française de de Belgique monsieur député président du Collège provincial monsieur lesgevin de la ville de Namur Monsieur l’Ambassadeur honoraire monsieur le Président et Monsieur le Directeur du CAV ma notre

Centre d’art vocal et de musique ancienne Mesdames et Messieurs les académiciens mesdames et messieurs en en vos titres grades et qualités comme on dit dans cette superbe formule qui a le grand mérite de n’oublier personne mesdames et messieurs alors vous pourriez légitimement ce soir me poser au moins au moins une question est-ce

Que quand il y a aujourd’hui presque exactement 15 ans à septembre 2h près j’ai introduit le premier orateur du Collège de France qui allait nous livrer la première leçon inaugurale de ce nouveau lieu de savoir qui répondait au curieux nom de collège Belgique est-ce que ce soir-là je pouvais penser que

Cette nouvelle dynamique qui était portée sur les fonds bâtismau en plein milieu de la cour d’honneur du Palais provincial allait duré que je seraai là que vous seriez là 15 ans plus tard qu’entre ce collège Belgique et son public de la capitale wallon le courant continuerait de passer

Que la lumière ne s’éteindrait pas que dans un monde déjà alors de plus en plus soumis aux pressions du zapping aux affres des intérêts éphémères et à l’inflation des offres d’activités et d’occupation de toutacabille symptomatiquement ici à à Namur en matière d’offre d’activité celle de l’Université de ses diverses officines

Du centre culturel et de son théâtre du cavema le centre d’art vocal et de musique ancien des nombreux festivals culturels et artistiques aujourd’hui de ce tierslieu créatif qui est devenu notre Delta provincial qu’elle allit cette dynamique perdurer grandir mûir et s’aimer enfantter cette constante et cette croissance se manifeste au travers de de

La programmation namuroise la plus fournie et la plus variée en thématique après celle de Bruxelles et je profite de l’occasion pour lancer peut-être une suggestion en liaison non seulement avec mes compétences comme avec les attentes citoyennes pourquoi ne pas réfléchir à l’organisation prochainement d’un cycle consacré à la gestion nous en parlions

Des crises civiles et à l’identification des risques les événements de ces dernières années fournissent nombre d’exemples qui peuvent illustrer le propos et en parallèle les nouvelles réflexions tant juridiqu qu’organisationnelle et sociétal sur la question sont devenu légion ce thème et donc plus que jamais dans l’actualité on

Pourra le cas échéant en reparler à propos de l’essmage que j’avais dans son temps entrevu tel une menace d’affaiblissement pour l’ancrage provincial namurois les réalités et les constats ne monte heureusement pas donneré raison et c’est au contraire une fierté d’avoir pu ici et essuyer proprement les plâtres pour nous targuer

Aujourd’hui d’avoir été en quelque sorte le berceau du premier enfant du second lit de cette nouvelle route du savoir qu’avait inauguré l’Académie quant à l’enfantement outre celui dont je viens de parler il en est un autre que nous célébrerons tout prochainement comme il se doit ici à Namur avec le soupçon

D’exubérance que son nom suggère et qui est né de la lumineuse idée de quelquesuns de conj leurs efforts pour coaliser une partie des ressources intellectuelles et artistiques mosanes mais pas seulement en vue de proposer prochainement un programme multidisciplinaire dans lequel je n’ai dès à présent aucun doute là-dessus l’excellence

L’originalité l’esthétique associée à la recherche du beau du bien et du vrai seront créé l’alchimie qui mènera à sa réussite je parle sans trop dévoiler le programme de la future chair des mondes Baro dont je ne dirai pas davantage ce soir mesdames et messieurs Namur en

Lumière vient de se clôturer il y a quelques jours il s’agissait monsieur lgevin d’un genre de parcours d’artiste qui comme le nom l’indique proposait disséminer sur l’espace public de la corbeill namuroise des œuvres colorées audacieuses interpellantes mais toujours éclairé et lumineuse pendant un mois le balcon de ce Palais provincial a ainsi

Dû résister à l’assaut des tent rose et bleu d’une pieuvre géante et mystérieuse qui semblait tout droit sortie d’un roman de Jul Verne ou d’une légende maori les lumières dont ce combat inégal se paraî à la tombée de la nuit et si je dis inégal c’est parce que ce palais

Dans le registre des combats en avait déjà vu d’autres durant ces 300 ans qui l’ont mené jusqu’à nous donnait à cette lutte titanesque son côté onirrique lumière et onirisme les deux mots sont lâchés et par l’ faits d’un anenton noir vaguement littéraire je m’achemine maintenant vers le sujet et

L’invité de ce soir car les lumières font rêver et je ne parle plus ici de celles qui ont orné tous ces sapins qui ont désormais perdu leurs épine je parle à présent de celle que nous avons invoqué quand l’obscurantisme a tué Charlie ou a menacé puis agressé Salman

De celle que d’ccuns invoque à présent quand les nouveaux faisceaux glutine sur une place romaine quand l’Argentine ne sait plus si finalement elle doit recommencer à pleurer et Vita quand outre mourdec la tulipe noire n’a plus rien de romanesque les lumières et leur esprits nous apparaissent souvent comme

Cet ancien rempart dont certes les fondations sont solides et dont il faudrait réédifier les courtines ou les tours d’angles et en redessiner les contours comme la besasse débordant d’idé bien bienfaisante dans laquelle il n’y aurait qu’à puiser pour revigorer nos valeurs démocratiques et réhydrater notre fibre humaniste et universaliste

Fait depuis leurs enseignements de tolérance d’ouverture de compréhension de progrès moral cher Antoine lly je vous remercie sincèrement d’avoir accepté ce soir l’invitation du collège Belgique et d’être des nôtres pour enfiler une fois de plus ce costume qui vous va si bien et que le Collège de

France vous a taillé lorsqu’il vous a confié la chair histoire des lumière du 18e au 21e siècle celui de grand exécuteur testamentaire pour leur héritage vous êtes là pour en rouvrir à nouveau le testament et le titre de votre conférence nous en prévient vous allez en contester la lettre voir

L’esprit pour n dire que la modernité n’est viscéralement jamais exente d’ambivalence pour vous faire la chambre Desch des critiques et remise en cause dans les lumières furent et sont le objet et en même temps l’agent de l’assourdissement de certaines de ces mêmes échos critique parce que d’ccun n’hésite pas non plus àer réorchestrer

Dans une rôle d’instrumentalisation et on mesure combien dans une société parfois en proie à un wokisme ultra cette double relativisation peut se révéler périlleuse comme peut se révéler tout aussi périlleuse dans un monde où la pudibonderie et le retour d’un puritanisme méfiant militant et accusateur sont plus que jamais Dei

Votre analyse de l’œuvre du Divin Marquis dans votre ouvrage l’héritage des lumières ambivalence de la modernité quand précisément vous la contextualisez dans le mouvement des Lumières auquel indubitablement il appartient mais dont et je vous cite il fait éclater les contradictions les tensions irrésolues les potentialités effrayantes mesdames

Et messieurs cette année 2024 est une année bissextile débutant un lundi 1748 année de la publication de l’Esprit des lois de montesquieux et de Zadig ou la destinée de Voltaire et 1776 année de l’indépendance des États-Unis en étaient deux autres je n’y vois pas d’autre signification que le hasard d’un

Calendrier et je suis certain que si montesquieux avait rentré en retard son manuscrit auprès de son éditeur ou que les futurs États-Unis avaient réfléchi un an de plus à leur émancipation Wikipédia serait parvenu à me trouver d’autres faits ou d’autres mésimes pour me permettre de con conure cette

Allocution avec le même vernis de connaissance universelle avouons cependant que ce soir particulièrement ce hasard sert doublement voire triplement la symbolique et que les programmateurs du collège Belgique ont été bien inspirés quand ils vous ont demander cher Antoine itli en cette année 2024 de nous entretenir des

Lumières quand le débat sur le coût de l’énergie et les économies d’éclairage qu’il suppose n’est pas tout à fait terminé quelque part entre culpabilité post-coloniale et accusation d’eurocentrisme entre les nouvelles revendications du civilisé et les nouveaux complexes du civilisateur entre le poteau d’un famille auquel de nos jours on enchaîne à nouveau les

Libertins et le Pavoir rutilant sur lequel on porte trop souvent le philosophe entre assurance de suprématie intellectuelle et scepticisme ironique autopratiqué entre des années bissextiles opportunément dévoilé et l’année rêvée et bissextille de 2440 entre divagations utopiques et inspirations de réformes qui changeront le monde les lumières vont dans quelques

Instants grâce à notre orateur du jour se mettre à clignoter dans cette ancienne chapelle épiscopale quiillumine la colombe de l’Esprit Saint quand on vous parlait d’ambivalence et de paradoxe cher Antoine litly dans quelques instants ce pupitre sera vôtre je n’ai pour ma part qu’une seule demande à vous faire quand vous

Quitterez tout à l’heure surtout n’éteignez pas complètement les lumières bonne soirée à toutes et à [Applaudissements] tous mesdames et messieurs en vos titres et qualités chers auditeurs et auditrices du collège Belgique c’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous vous accueillons pour cette nouvelle séance d’ouverture du collège Belgique

Ici à Namur en effet le collège Belgique comme Monsieur le Gouverneur vient de vous le rappeler fait cette année son 15e anniversaire et d’ailleurs une conférence anniversaire euh aura l’honneur d’accueillir le 15 avril prochain à Bruxelles le professeur Antoine Compagnon de l’Académie française et professeur honoraire du Collège de

France fondé en 2009 sous l’impulsion de Hervé Asquin alors secrétaire perpétuel de l’Académie royale de Belgique il avait avec l’aide précieuse de Marie José Simoun le collège Belgique va immédiatement se positionner comme une référence dans le paysage culturelle francophone sa collaboration avec l’Académie royale de médecine de Belgique l’Académie royale de langu et

De littérature française de Belgique va donner le ton à la plusisciplinarité des thématiques et s’adresser à tous ceux qui sont curieux du savoir depuis sa création le collège Belgique bénéficie du prestigieux parinage du Collège de France auquel sont confié chaque année les séances d’ouverture avec une aussi bonne étoile

Pour guider son voyage le collège Belgique a tracé un son désormais bien formé et poursuit sa mission de mise à disposition des savoirs essentiels à la compréhension du monde depuis sa création le collège Belgique n’a cessé de développer ses activités d’abord localisé à Bruxelles et à Namur grâce à Monsieur le

Gouverneur maen qui a dès la première heure embarqué dans la dans l’avant enture du collège belgique merci à vous monsieur le le gouverneur vous avez été et êtes un visionnaire passionné de connaissance de littérature et de poésie en paraphrasant ellisabeth gaskel être visionnaire n’est pas à la portée de

Tous cela révèle une personne qui se soucie de le venir des autres sinon du sien vous avez compris dès la première heure que le pouvoir de la créativité est alignée sur l’authenticité en tant que visionnaire vous ne croyez pas pas seulement que l’impossible peut-être fait mais qu’il

Doit être fait et vous vous engagez immédiatement à trouver les solutions merci encore pour votre fidélité à cette merveilleuse aventure qui est le collège Belgique après Bruxelles et Namur les activités du collège Belgique se sont étendus dans toute la Fédération Wallonie Bruxelles Liège Charlerois Mons Arlon ainsi qu’à l’international donc le

Collège Belgique travaille en effet en partenariat avec la Délégation générale du Québec à Bruxelles la Délégation Générale de la Fédération malonie Bruxelles à Paris et l’Academia Belgica à Rome ils se sont désormais plusieurs milliers de personnes qui participent chaque année aux activités du collège Belgique dont l’accès je vous le

Rappelle est gratuit et pour ceux qui ne peuvent pas assister au cours conférence ils peuvent toujours être écoutés ou revus sur notre site l’academie.tv l’organisation de toutes ces activités représente une très grande charge de travail donc permet z-moi de remercier entre en notre nom à tous le professeur Didier vivier secrétaire

Perpétuel de l’Académie royale de Belgique il est retenu aujourd’hui par un conflit de d’agenda mais je suis sûre qu’il aurait aimé pouvoir être avec nous ce soir je tiens à remercier aussi le professeur jean- Leclerc administrateur délégué du collège Belgique ainsi que toute l’équipe du collège Belgique Louis

Mores Quentin Quentin réuni qui est là-bas au fond oui monsieur Antoine àou et tous les les membres du bureau du collège Belgique notez que le collège Belgique bénéficie également du soutien précieux de la Fédération mononie Bruxelles de la Loterie Nationale et du Fond national de la recherche scientifique afin de mettre en

Perspective l’accord du collège Belgique permettez-moi de vous proposer un voyage en allégorie dans de nombreux domaines on nous parle de changement si les changements brusques sont bien identifiables par tous la plupart des évolutions sont lente et peuvent passer inaperçu vous connaissez probablement tous l’allégorie de la grenouille qui ne savait pas qu’elle était

Cuite placé dans une marmite d’eau dont la température monte progressivement la grenouille s’habitue à la température pour finir etbouillanter notez que cette légende n’a pas été confirmée scientifiquement en revanche la métaphore est intéressante elle peut-être interprétée comme une mise en garde contre la non perception de changement graduel dont l’accumulation

Imperceptible pour avoir un impact significatif à l’absence de réaction adaptée certes ces changements peuvent être positifs et il serait dans ce cas plus adapté de trouver une autre métaphore que celle qui se termine par une grenouille bouillie je vous l’accorde ces ces évolutions lentes sont d’autant plus difficiles à nous faire

Réagir qu’elles se perdent au sein de flux massif d’information auxquel nous nous habituons sans réagir c’est ce que les sociologues appelle la normalité rampante à cela s’ajoute une fonction cérébrale cognitive la tension qui est un processus par lequel le cerveau sélectionne de l’information ce mécanisme est lié à la limitation des

Ressources cognitives énergétiques du cerveau il ne peut pas tout analyser il doit donc faire un tri en conséquence les évolutions lentes et infinitésimal peuvent passer sous le radar du filtre de notre attention consciente nous être invisible et pass inaperçu vous l’aurez compris chers auditeurs et auditrices du collège

Belgique les cours conférences sont un moyen inestimable pour mettre en lumière des faits des processus qui pourraient facilement échapper à notre attention il nous évite de tomber dans le pH souligné par ce proverbe chinois tes yeux peuvent voir les étoiles mais ils ignorent ton nez parce qu’il est trop prèt une chose

Qui bien sûr n’arrive pas aux auditeurs avertis du collège Belgique si dans la métaphore de la grenouille un changement l peut-être perceptible par une conscience aiguisée en revanche dans le cas de la métaphore du bambou géant le changement ne nous ne nous est dans un premier temps pas perceptible les graines peuvent prendre

Jusqu’à 5 ans pour germer période durant laquelle le bambou géant construit un système racinaire solide pour ensuite grandir soudainement de manière explosive à raison de 1 m par jour avec le collège Belgique les changements qui nous sont imperceptibles sont portés à notre connaissance par les meilleurs spécialistes du domaine concernés nous

Permettant ainsi de mesurer les progrès accomplis le collège Belgique nous aide à prendre en considération les causes profondes et globales d’un phénomène le collège Belgique a publié son programme pour le premier semestre 2024 plus de 60 activités sont proposées par exemple un colloque festival explorera les les effets fascinants de

La musique sur le cerveau un séminaire sera consacré aux allergies une conférence débat s’intéressera au droit de vote euh lors de conférence concert un exposé scientifique sera accompagné de pièces musicales qui illustre le propos et d’ailleurs cette année nous inaugurons une nouvelle chair la chair des mondes baroques ici à Namur

En partenariat avec le kavema et nous saluons donc et remercions la présence de Monsieur le Président du conseil d’administration monsieur sgini et Monsieur directeur Monsieur Jean-Marie Marchal le programme 2024 propose également à amur un cycle de cours conférence consacré aux consciences en démocratie il y aurait également des conférences sur les transplantations

D’organes le rôle des animaux domestique dans nos dîes au 17e et 18e siècle lonard de V l’empathie et la démocratie au nom du collège Belgique je vous souhaite une excellente année 2024 puisse le collège Belgique contribuer à vous émerveiller à vous aider à vous interroger et à rester curieux je vous [Applaudissements]

Remercie monsieur le gouverneur madame la Présidente mes chers consœurs mes chers confrères mesdames messieurs en vos titres et qualités très cher professeurs permettez-moi désormais de de vous présenter mesdames messieurs nous recevons ce soir un éminent historien français et spécialiste de l’époque moderne et des lumières il a

Été formé à l’École normale supérieure à Paris il a été reçu à l’agrégation d’histoire et puis il a soutenu une thèse de doctorat à l’Université Paris pantthéen Sorbonne intitulé Le Monde des salon la sociabilité mondaine à Paris dans la seconde moitié du 18e siècle sous la direction du très remarquable

Professeur Daniel Roche puis il a enseigné euh à l’École normale supérieur et en 2011 il est donc devenu directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales où il est rattaché au centre de recherche historique et au groupe d’étude des historiographies euh modernes et c’est dans ce cadre-là et

C’est notamment dans ce contexte-là qu’il a été membre du comité é de rédaction de la prestigieuse revue les annales dont il a aussi été le directeur de janvier 2007 à décembre 2011 et puis Monsieur le Gouverneur l’a déjà dit en décembre 2002 vous avez été élu chers collègues professeurs au Collège de

France dans le cadre de cette chair tout à fait prestigieuse histoire des lumièrees alors les travaux du conférencier de ce soir portent globalement sur l’histoire et culturel des lumières dans l’Europe du du 18e siècle et sur aussi ce qu’il faut appeler l’héritage intellectuel dans le cadre des premiers

Travaux du professeur ceux-ci ont porté sur le monde des salons de véritables institutions de la sociabilité des élites intellectuelles un peu comme ce soir et les salons étai et sont sans doute encore des nœuds où se croisaient des flux d’informations qui venaient de la cour qui venaient du monde littéraire

Qui venaient des cafés qui venaient des journalistes mais c’était aussi vous l’avez expliqué des lieux où déjà il fallait se faire voir la société du spectacle qui à certain moment pouvait devenir société de la trivialité et d’ailleurs très récemment vous avez déclaré je pense que c’était à France Culture ceci si Voltaire vivait

Aujourd’hui il utiliserait Twitter et il clasherait beaucoup vous avez aussi travaillé chers professeurs à la naissance du concept moderne de la célébrité et la célébrité comme forme de notoriété puis vous avez aussi travaillé sur l’histoire de la notion d’Europe dans un ouvrage tout à fait admirable penser l’Europe commerce civilisation et

Empire que vous avez d’ailleurs dirigé avec la professeur Céline Spector qui était parmi nous à Bruxelles il y a peu de temps et puis tour un ouvrage très important l’héritage des lumières ambivalence de la modernité qui sera au cœur des propos de ce soir alors pour notre conférencier tout l’enjeu de

Son travail est donc de pluraliser cette époque des Lumières et la notion même des lumières pour leur rendre un un universalisme qui soit certes effectif mais qui soit aussi actuel et tout en conservant bien entendu vous n l’aveaz dit Monsieur le Gouverneur les promesses d’émancipation des lumières permettez-moi mon cher collègue de de

Donner votre définition des lumières je vous cite c’est l’idée et quoi de plus beau que pour une séance inaugural du collège Belgique c’est l’idée que l’éducation rend plus libre qu’elle rend plus autonome et de laquelle découle les droits de l’homme la liberté la démocratie la sécularisation c’est-à-dire un affranchissement par

Rapport aux croyances traditionnelles et aux autorités dogmatique quant à la lumière et vous le dites aussi c’est effectivement au départ une métaphore religieuse mais dites-vous et je vous cite encore ce qui est intéressant au 18e siècle c’est la transformation c’est je vous cite la laïcisation de la métaphore de la

Lumière où on passe de la lumière divine et spirituelle la colombe à une lumière qui est au pluriel qui est celle des savoirs maîtrisés contrôlé et produit par les hommes fin de citation alors vous voulez faire à travers tout votre travail entendre cette complexité des lumières dans des débats actuels dont

Vous nous dites que vous regrettez que parfois il soit un peu binaire avec beaucoup de caricaturees par par exemple celle très franco-française et peut-être aussi un peu belgo-belge finalement qui consisterait à nous faire croire que l’EUR aurait le monopole des lumières or vous le dites il y a aussi des lumières

Dans le cœur de ces femmes iranienne qui se battent pour leur liberté contre un régime religieux et autocratique alors monsieur le professeur nous sommes heureux de tenir salon avec vous ce soir et de parler des lumières et de leur complexité et de leur enjeux et de leur

Actualité et quoi de plus indiqué je le disais pour l’ouverture d’une année académique oui 15 ans du collège et aussi déjà 251 ans de fondation de l’Académie royale de Belgique appelée la thérésienne mesdames messieurs fondé par une femme tout à fait remarquable marit teréresse impératrice qui se présentait

Comme ceci je la cite impératrice douirrière des Romains reine de hongri de bohemme et c’est elle qui écrit et cetera et cetera et dans ces lettres patentes qui fondaient notre Académie royale elle écrivait ceci comme nous adoptons toujours avec plaisir tout ce qui temps à exciter entretenir et répandre le goût et

L’étude des sciences utiles et de la bonne littérature nous avons érigé et nous instituons une société en cors permanent et nous lui donnons pour titre académie impériale et royale des sciences et Belles Lettres et nous lui assignons pour la tenue de ces assemblées la salle de notre bibliothèque

Impérial elle a ajouté ceci mesdames messieurs je la cite nous lui Perm mettons aussi par une suite de la confiance que nous avons dans la sagesse et dans les lumières de ces membres qu’elle puisse faire imprimer sans avoir recours à l’approbation des censeurs des livres tous les écrits et toutes les

Productions littéraires qu’il composeraiit eux-mêmes et d’ailleurs savez-vous mesdames Messieurs que l’impératrice donnait aussi aux membres de cette académie toutes les prérogatives attachées à l’état de la noblesse chaque académie devenait dé facto un membre de l’état de noblesse et plus encore et ceci est particulièrement intéressant elle est

Dicté dans le tout premier règlement de l’Académie que puisqu’il fallait par le travail des académiciens éclairer les sujets ceci revenait disait-elle et je la cite ceci revenait à ajouter du bonheur par la science à ceux dont dont il jouissait déjà fin de citation de l’Impératrice et bien monsieur le professeur chers

Collègues ce soir éclairez-nous rendez-nous heureux et faites-nous jouir je vous donne la [Applaudissements] parole alors Monsieur le Gouverneur madame madame la Présidente Monsieur l’administrateur merci beaucoup pour l’invitation pour cet accueil tout à fait tout à fait chaleureux et peut-être plus que de lumière aujourd’hui je chaleur nous en avons un peu besoin

Mesdames et messieurs je voudrais partir d’un constat qui est à la fois évident mais pas toujours suffisamment explicité lorsqu’on parle des lorsqu’on parle des lumières faut Gard en tête que celle-ci désigne présente la particularité d’être à la fois un un concept historique qui renvoie un oui peut-être qu’il faut baisser un peu

Voilà que je l’ai au milieu des yeux le terme lumière désigne à la fois un mouvement intellectuel ancré dans le passé le 18e siècle et par extension cette cette période historique le siècle des Lumières mais il désigne aussi et c’est pour ça qu’il est pris dans une double temporalité il

Désigne aussi euh un projet philosophique et politique don il vient d’être question un projet philosophique et politique qui continue à être débattu à être discuté être revendiqué être aussi contesté en décembre 1944 à la Sorbonne Paul Valée célébrit l’anniversaire de la naissance de Voltaire par ses mots Volta

Vie Voltaire dur il est indéfiniment actuel et presque un siècle plus tard on pourrait dire que la situation n’a guerre changé Voltaire mort depuis maintenant près de 250 ans et toujours notre contemporain non pas comme on le croit ou comme on le dit parfois parce que les combats qu’il a mené contre le

Fanatisme et l’intolérance seraiit toujours les nôtres mais plutôt parce que les doutes qui étaient les siens les problèmes qu’il a soulevé les zones d’ombre aussi qui entouraient certains élément de sa pensée et bien accompagne depuis 3 siècles le projet même de la modernité et on pourrait en dire presque

Autant des Lumières en général dont Michel foucot affirma en reprenant une formule du philosophe des sciences Georges Kang guilem quelles étaient notre plus actuel passé et de fait l’actualité des lumières cette actuelle actualité d’un passé actuel cette actualité ne se dém pas au sens où elles sont régulièrement

Et c’est assez rare si on y réfléchit pour un un phénomène historique elles sont très régulièrement évoquées cité sollicité dans le discours politique et médiatique comme si nous avions en permanence besoin de nous référer aux lumières pour savoir qui nous sommes et où nous en sommes alors c’est en particulièrement

C’est en particulier comme vous savez le cas de manière très présente en France président de la République actuelle Emmanuel Macron s’est fait une spécialité en quelque sorte dès son discours d’inauguration 2017 de citer très régulièrement les lumières l’esprit des Lumières il l’a encore fait il y a 2

Jours dans sa conférence de presse et serait peut-être l’occasion de me dire ce qu’il en est en Belgique or ces lumières même lorsqu’on s’interroge sur leur actualité sur leur valeur présent sur leur pertinence pour aujourd’hui ne sont jamais totalement arrachés à leur contexte historique qui est celui du 18e siècle autrement dit

C’est cela que je voulais dire en introduction faut toujours garder en tête que les lumières sont à la fois un concept historiographique et un concept politique et la notion d’héritage nous permet juste de penser cette double temporalité cette actuelle passé cette présence contemporaine de text de notion

De débats qui ont pourtant été écrits médités discutés dans un contexte historique tout à fait différent pourquoi continue-t-il à nous interpeller à susciter passions et controverses mais une fois j’ai dit ça pour éviter les les les ambiguïés ou les malentendus que le terme héritage pourrait susciter il faut apporter trois

Précision premièrement l’héritage dire que les lumières sont un héritage mais surtout pas dire qu’elles sont un bloc monolithique qui aurait traversé les siècles qui viendrait s’imposer à nous qu’il qu’iendrait soit d’accepter soit de refuser en réalité les lumières dès le 18e siècle en tant que mouvement que courant d’idée sont pluriell

Polyphoniques traversé d’ambigué et de contradiction ell nous ont donc légué un ensemble de problèmes de questions et surtout pas une doctrine cohérente ou un prête à penser serait-il humaniste et laïque il ne faut donc pas confondre l’héritage des lumières qui a une dimension dialogique sceptique ironique et la

Caricature qui en a parfois été faite notamment à travers je dirais pour aller très vite le progressisme scientiste du 19e siècle deuxièmement les lumières n’ont cessé d’être réinterprété redéfinies depuis le 18e siècle autrement dit réfléchir à ce qu’est pour nous l’héritage des lumières c’est nécessairement prendre en compte justement les querelles d’héritage les

Formes indissociablement historiographique c’estàd savantes et idéologique de captation et de réinvention des lumière alors on peut toujours faire le geste proprement philosophique ce qui n’est pas mon cas mais certains philosophes certaines philosophes le font et le font très bien de réinventer des lumières pour aujourd’hui mieux adapté à notre

Temps le rôle des historiens plus modestement c’est de pluraliser cet héritage c’està-dire de montrer que il existe des ressources dès lors que l’on revient au texte du 18e siècle et c’est ce que je vais faire dans un instant il existe des ressources pour penser justement cet héritage des lumières de

Façon beaucoup plus ouvert beaucoup plus riche que ce qu’on en fait habituellement alors troème question essentielle qui mérite d’être posé qui vient déjà d’être évoqué il y a un instant c’est de qui les lumières sont-elles l’héritage en effet si on veut filer un peu cette métaphore des lumières comme

Héritage et bien il faut réfléchir au type de transmission hein qui permet cet héritage quel est le lien est-il un lien généalogique mais est-il un lien spirituel affectif historique qui sont ces héritiers et vous avez remarqué peut-être j’ai depuis le début de de de quelques minutes que j’ai pris la parole j’ai utilisé

Plusieurs fois le le pronom nous nous mais qui est ce nous s’agit-il d’une communauté socio-historique qui serait qui serait légitime à revendiquer cette héritage et souvent on a en tête les européens ou les citoyens des démocraties Occident ment on a des formules des formules comme ça et bien le le problème c’est

Que en réalité aujourd’hui les lumières ne peuvent plus être considérées uniquement comme un héritage européen et occidental et non seulement elles ne peuvent pas mais le faire c’est s’enfermer dans nécessairement un affrontement entre des lumières européennes et un reste du monde qui serait non éclairé ou à

Éclairé il y a deux grandes raisons pour lesquelles historiquement on peut dire que les lumières que l’Europe n’a pas le monopole des lumières premièrement et bien depuis le 18e siècle les textes et les objets les textes et les idées des Lumières ont fait l’objet de très nombreuses circulations de traduction

Ils ont été reçu transmis adaptés dans des contextes noneopéens et dans des situations extrêmement différentes l’historien indien parta chatergie a évoqué avec beaucoup de subtilité il y a déjà maintenant 25 ans en 1997 devant un parterre d’étudiants africains l’ambivalence de cet héritage pour de nombreux intellectuels issus des mondes colonisés

Par l’Europe les lumières disait-il sont un héritage transmis par l’ancien colonisateur dans le cas indien évidemment l’Angleterre mais aussi par l’état actuel de la philosophie ou des sciences sociales contemporaines qui sont aujourd’hui très largement transnationales si bien disait chatgi c’est un héritage qui lui est possible de revendiquer et de défendre mais avec

Une distance critique née de la conscience aigue que cet héritage a été transmis à un moment donné dans une situation de domination violente ce processus de transmission ici à travers la puissance coloniale britannique en Inde a donc contribué à l’universalisation effective des lumières mais à une universalisation ambigue et incomplète

Puisque subsiste chez certains de ces héritiers en l’occurrence ici un intellectuel indien subsiste un rapport dual qui s’apparente je crois à ce que le sociologue américain du boys appelait la double conscience il parlait là des afro américain dans leur rapport à la citoyenneté américaine la double conscience donc ce rapport de double

Conscience un héritage qui à la fois assumé mais revendiquer mais revendiquer avec une distance critique qui est liée à l’histoire de sa transmission je crois que ça caractérise assez bien ce rapport que des des des que les Lumières peuvent avoir dans aujourd’hui dans les espaces noneopéens la

Deuxè raison c’est que pour laquelle les lumières n’ont pas l’Europe n’a pas le monopole des des lumières c’est que il existe des courants intellectuels des courants de pensée antérieur au 18e siècle et parfois extérieur en tout cas à l’Europe tel qu’elle s’est formalisé à partir des de l’époque moderne qui ont

Nourri profondément nourri le ce qu’on appelle ce qu’on peut appeler la pensée des Lumières alors pourrait évidemment d’ailleurs remonter alors à l’Antiquité une antiquité qui est européenne et qui est d’ certaine manière une autre Europe et par exemple à toute la pensée du humanisme romain ce que Claudia Moati

Avait appelé la raison de Rome dans un très beau livre la raison de Rome où elle montrait que notamment par exemple chez Cicéron he il y a de véritables lumières romaines bien antérieur au 18e siècle mais ce sont aussi les lumières médiévales et par exemple les lumières médiévales des philosophes arabes

Hein pensons à avicen pensons à alparabi pensons évidemment à avveroes dans l’Andalousie du 12e siècle les lumières juives celle de Maimonide alors pourquoi les appeler lumière c’est un geste que maintenant beaucoup d’historiens de la philosophie font parce que ce sont des auteurs qui ont pensé l’autonomie de la

Raison et de la philosophie à l’égard de la religion et de la théologie qui ont pensé justement aussi cette nécessité d’une émancipation par et la pensée et qui ont d’ailleurs très largement transmis ces idéos aux penseurs européens des 17e et des 18e siècles qui en ont fait en partie autre chose mais

On peut aujourd’hui avoir un regard d’une histoire intellectuel global sur les lumières ce qui ne veut pas dire que l’Europe les penseurs européens du 18e siècle et je maintenant me concentrer sur eux dans la suite n’ont pas joué un rôle important mais simplement que cette histoire est une histoire beaucoup plus

Générale il y a un autre exemple que j’aime bien prendre c’est l’exemple du Japon puisque le le évidemment en fait ce qui est important de comprendre c’est que ce sont les transformations propres à la pensée japonais des 17e et 18e siècles que Olivier hsar a appelé une modernité

Endogène propre au Japon qui a permis ensuite la réception au 19e siècle au moment de ce qu’on appelle l’air Meiji hein c’est à ce moment-là la réception de la pensée et des textes des écrivains européens du 18e siècle autour d’auteur don le plus euh don les don les don les plus célèbres sont

Fukuzawa duukishi et Nakai chomin hein le traducumin c’est le grand traducteur de Rousseau euh au Japon de mjif kwa c’est lui qu’on appel le Voltaire japonais mais s’ils ont pu faire ce travail d’importation au Japon des auteurs et de la pensée européenne c’est justement parce que la pensée la philosophie japonaise avait

Déjà au 17e et 18e siècle fait une profonde critique de ce qu’on appelle les rit la philosophie des rites pour promouvoir une un type de philosophie rationnelle donc on peut aujourd’hui il y a beaucoup de gens qui travaillent à faire cette histoire globale plurielle des lumières qui est au fond un travail

Sur les proc dur d’universalisation même quelque chose que on considère très souvent comme étant spécifiquement européen qui est la réflexion sur la tolérance religieuse et sur les droits de la conscience individuelle et bien on en trouve aussi des traditions de pensé de la tolérance religieuse par exemple

Et je reviens à l’Inde dans l’Inde des mongoles au 16e 17e siècle connaissez sans doute le prix Nobel d’économie à martiassen hein qui av écrit un très joli livre qui s’appelle la démocratie des autres où il montrer que contrairement à ce qu’on dit souvent là aussi la démocratie n’est pas un concept

Spécifiquement européen et il dit alors lui en parlant de la tolérance il a une phrase que j’aime bien il dit Giordano Bruno a été brûlé à Rome sur le Campo du Fiori en 1600 au moment où l’empereur mogole Agra faisait un grand discours sur la tolérance leagra pardon le Akbar le

Grand empereur mol Akbar faisait un cours sur la toolérance Agra donc toutes ces raison pour dire que déjà si on pense en terme d’héritage on pense d’ un héritage aujourd’hui plus plus global donc comme on le voit cette question de l’héritage nous oblige à interroger le caractère universel ou non des lumières

Dans un contexte qui est un contexte intellectuel et politique qui aujourd’hui est le NRE et qui est un contexte désormais global or cette question de l’universalisme des Lumières justement cette universalisation et cet universalisme et vous le savez bien depuis maintenant quelques années un des éléments les plus discutés justement de

Cet héritage pour les uns c’est justement ce qui en fait la valeur la revendication de valeurs universelles notamment les droits de l’homme contre toutes les formes de REP identitaire ou communautaire tandis que pour d’autres en revanche l’universalisme proclamé des lumières n’est que l’instrument d’un impérialisme intellectuel et politique ayant abouti à

La domination coloniale de l’Europe puis à la domination économique et culturelle de l’Occident alors encore je reviens je fais un aparté en France en particulier la discussion a pris un tour assez spécifique je crois en identifiant très fortement très fortement l’universalisme des lumières avec la tradition politique républicaine française aujourd’hui en

France dans le discours politique vous savez bien qu’on dit l’universalisme on parleit d’universalisme à la française très curieuse très curieuse formule c’est pour poser la méfiance c’est pour dire une méfiance à l’égard des identités culturelles ethniques ou religieuses au point que les Lumières apparaissent de plus en plus dans

L’actualité politique française comme un argument plutôt revendiqué par les forces conservatrices par opposition à ce qui est dénoncé ou perçu comme des formes de communautarisme ou une revendication une défense qui condamné comme étant excessivement tourné vers la défense des minorités alors je développe pas ce point aujourd’hui sur la

Spécifique la manière dont le le le débat S c’est configuré dans l’espace politique français on pourra en en discuter euh ce que euh euh ce sur quoi je voudrais insister c’est plutôt le contexte international hein intellectuel de cette discussion autour de la question de l’universalisme des lumières

Et ce contexte c’est évidemment la crise euh de l’hégémonie euh occidentale alors c’est une crise qui remonte assez loin qui remonte au milieu à la 2e moitié du 20e siècle avec progressivement l’apparition d’un monde multi bipolaire l’accélération de la mondialisation économique puis la crise ce qu’on appelait les grands récits de la

Modernité et finalement à la fin du 20e siècle au début du 21e siècle la situation où nous nous trouvons avec la crise écologique tous ces éléments ont contribué à remettre en cause l’évidence d’un lien entre l’attachement au lumière et le progrès émancipateur les lumièr ont donc été critiqué je le disais à

L’instant parce qu’il est venu d’appeler les études post-coloniales ou décoloniales on résume généralement ainsi hein les lumières auraient été le masque de la domination occidentale elles auraient conduit à imposer par la force les idées les idées européennes et notamment une conception très particulière de la modernité fondée sur le progrès matériel l’individualisme et

La liberté économique c’estàd qu’onit présenté comme universel ce qui consid ce qui au fond correspondait à un certain une certaine conception de la modernité liée à un certain état des sociétés européennes du 18e siècle alors le certains au sein de cette des reproches qui sont faites à aux lumières et à cet

Universalisme je crois qu’il faut distinguer deux types de critiques c’est important d’un point de vue analytique de bien distinguer deux types de critiqu qui semblent se rejoindre et faire système quand on parle de la critique post-coloniale ou descoloniale des lumières mais qui en réalité sont un peu différentes certains auteurs reprochent

Aux lumière d’avoir développé j’appellerai un faux universalisme qui au fond n’était pas universel puisqu’il négliger les droits des femmes les droits des esclaves noirs les droits des colonisés on dénonce alors le silence voir l’indifférence des grands auteurs des Lumières à l’égard donc de du colonialisme ou dis à l’instant de

L’esclavage et de fait il n’est pas difficile il faut bien le reconnaître il est pas difficile de trouver dans leurs œuvres des affirmations dont l’eurocentrisme affirmé voire le racisme sont aujourd’hui nous Cho profondément il y a chez Voltaire il y a chez Kant il y a chez hum des textes

Qu’aujourd’hui on peut difficilement lire sans surseuter et donc c’est pas la peine de cacher sous la table de mettre sous le tapis voilà grand penseur de la modernité europ européenne c’est c’est très frappant par exemple il y a chez David hum grand grand philosophe écossais il y a une alors ce n’est

Qu’une note de bas de page peut-être mais il y a une note de bas de page terrible hein qui maintenant est devenue tristement fameuse dans laquelle you dit mais que jamais un homme noir n’a jamais rien produit ne produira jamais rien de valable bon alors c’est ça ça crée évidemment aujourd’hui évidemment en

Fait aujourd’hui mais de fait ça rend une situation ça fait ça pose un problème très important autour de de sa pensée autour de son héritage là aussi et d’ailleurs c’est que notamment en Écosse où David hum est le grand philosophe des Lumières ça suscitaé des débats tout à

Fait considérables et par exemple la la hum Tower de l’université d’Édimbourg a été débaptisé hein donc alors débat est-ce que c’est de la cancel culture est-ce que c’est au contraire la reconnaissance du fait que quelqu’un qui longtemps était considéré comme un héros de la pensée en réalité si on regarde de

Près et bien sa pensée était entachée d’un racisme qui que aujourd’hui nous pouvons regarder justement mais qui longtemps était passé inaperçu et évidemment yum n’est pas n’est pas le seul vous savez peut-être que la statue qui de de Thomas Jefferson qui était dans le la chambre du conseil de de la

Ville à New York a été retiré là encore à cause notamment du rapport de Jefferson à à l’esclavage mais toutes ces critiques il faut bien le noter porte en réalité sur le défaut d’universalisme des lumières c’est pas l’universalisme c’est pas la pensée universaliste des lumières qui est remise en cause ici ce qu’on

Reproche à ces auteurs c’est de de n’avoir pas été à la hauteur de leurs propres idéau d’égalité de liberté on pointe des reses de préjugés voire d’hypocrisie bien sûr ces preuvve d’aveuglement choc chez des auteurs que N nous a habitué à voir comme des héros de la modernité intellectuelle mais ell

Ne remettent pas fondamentalement en cause l’idéal d’universalité fondé sur l’égalité naturelle et l’appartenance à une commune humanité elle montre plutôt que les philosophes du 18e siècle n’ont pas été toujours à la hauteur de cet idéal et qu’il faut donc continuer à élargir le propre à mener leur propre

Combat plus loin qu’ils ne l’ont fait donc si vous voulez à universaliser l’universel si vous me permettez cette expression il a une seconde critique soulevée par la pensée post-coloniale qui en réalité est assez différente qui est plus théorique donc elle paraît moins radicale que de dire

On va retirer la statue de hum ou de Voltaire ou de Jefferson parce qu’ils étaient esclavagiste et raciste ça paraît moins radical que c’est un niveau théorique et en réalité ça que je voudrais vous dire c’est au fond c’est plus radical c’est une critique qui porte sur l’univers sur la notion même

D’universalisme dans cette perspective c’estàdire le fait de dire que certaines valeurs certaines idées certains combats sont ont une valeur universelle en tout lieu pour tout le monde dans cette perspective donc cette seconde perspective c’est l’idée que l’universalisme des lumières donc cette revendication d’universalité pour certaines valeurs n’est pas simplement

Insuffisant il est ou incomplet au 18e siècle il est en réalité vicié dans son principe même l’idée qu’il existe des vérités universelle morale ou politique et par nature l’instrument de la domination politique voilà ça c’est la critique qui en fait est la critique ce fait de dire

Il y a des valeurs il y a des vérités universelles qui sont vraies pour tous et en tout lieu serait en tant que tel un instrument de domination pourquoi et bien parce que au fond toute déclaration universaliste et en même temps situé socialement politiquement géographiquement puisqu’elle est énoncée elle est l’universaliste c’est pas

L’universel c’est une proclamation d’universalité et qui est toujours faite à un moment donné par certaines personnes par certaines personnes ou par certains pouvoirs ou par qui ont la possibilité ensuite d’imposer le fait que ses valeurs ou ses droits sont universels et de ce point de vue-là c’est une violence parce que ça

Consiste à imposer des valeurs qui sont toujours locales à aux autres et donc dans cette perspective voyez bien que la faute des lumières n’est pas d’avoir été insuffisamment universaliste mais de l’avoir été trop d’avoir abusivement proclamé comme universel ce qui n’était en réalité que les valeurs de l’Europe bourgeoise émergente fondées sur

L’autonomie de l’individu la science et une une vision sécularisée du du monde qui ont conduit les Européens parce qu’ils proclamaient ses valeurs comme universelles ça les a conduit à disqualifier puis à détruire les croyances et les formes de vie des autres sociétés donc la critique vous l’avez

Compris ici se fait non pas au nom de l’universalisme lui-même mais au nom de la légitime diversité légitime du point de vue de cette critique diversité des cultures des croyances des modes de vie des trad I est ce qu’on reproche dans ce cas-là au rationalisme universaliste des

Lumières c’est d’avoir été une force une force d’homogénéisation du monde une machine à détruire les différences et les sociétés non eururopéennes au nom d’une philosophie de l’histoire univoque au nom de la modernité alors bon je pasêre trop long je je je je je passe peut-être sur le fait qu’évidemment

C ces deux type de critique ont des effets qui sont évidemment différents dans la conception qu’on peut avoir de ce qu’on fait aujourd’hui de cette héritage universaliste des lumières je voudrais simplement signaler qu’il existe au fond là j’ai essayer de résumer de manière évidemment peut-être un peu schématique la quand même le type

De critique critiques les plus radicales qui sont posé à cet universalisme il y a tout un courant de cette critique est plutôt une critique qui cherche en fait à produire un autre univers is sur la critique de cette universalité qui n’est pas un relativisme parce que souvent on a

Tendance à dire que la critique de l’universalisme aboutit forcément relativisme mais qui cherche plutôt à produire à partir de cette critique un nouvel universalisme fondé sur la reconnaissance justement de la pluralité pluralité des langues pluralité des cultures cette pluralité n’est pas simplement une affirmation on en reste là parce que tout est relatif

Mais on produit une on ch cherche à praduire d’autres formes d’universalisme peut-être que l’auteur aujourd’hui dans les sciences humaines qui va le plus loin dans son et de manière la plus conséquente dans cette réflexion sur ce que serait un autre universalisme c’est le philosophe Suleiman Bachir Dian qui a

Développé depuis plusieurs années l’idée d’un universalisme latéral qu’il il reprend ici en fait une proposition qui avait été faite par Maurice Merl Ponti à la fin des années 50 Merl Ponti lisait beaucoup de d’antrop et notamment il était très marqué par l’anthropologie de Claude l vistros il disait au fond

L’anthropologie en nous montrant la diversité des formes de vie et des cultures elle nous empêche de continuer à avir ce cet universel de surplomb que les philosophes ont l’habitude de produire et il nous oblige à penser à un autre type d’universel et donc ce que déjà Merl Ponti appelit ilopposé

L’universel de surplomb c’est il y a des valeurs je les ai construites app part philosophiquement et je vais les imposer à un universalisme qu’il appelit latéral un universalisme qui donc prend en compte la diversité des cultures et Merl Ponti disait que céit un universalisme auquel on accède par

L’incessante mise à l’épreuve de soi par l’autre et de l’autre par soi ce que Suleiman bachirdian traduit en universalisme de la traduction un universalisme qui prend acte de la pluralité des langues qui réfléchit à la façon dont on passe d’une langue par exemple d’un concept à un autre ou

Encore dit-il comment on peut permettre et ça c’est sa formule l’inscription du pluriel du monde sur un horizon commun et donc ça cette notion d’horizon commun c’est pour ça que la traduction est tout à fait importante parce que la traduction c’est prendre la mesure de cette pluralité des langues et des

Cultures et en même temps chercher évidemment à la dépasser à la réduire par l’échange par la conversation par la traduction et donc sur un horizon commun alors ce que alors ça c’est disons ce sont les débats qui sont des débats plutôt théoriques et philosophique qui se place sur la question de savoir comment

Aujourd’hui une fois cette critique menée de l’universalisme hérité des lumières C universalisme rationaliste comment est-ce qu’on peut est-ce qu’il faut s’en débarrasser est-ce qu’il faut contraire le réaffirmer est-ce qu’il faut s’en débarrasser est-ce qu’il faut construire d’autres types d’autres pensées de l’universel sont les font les hypothèses

Que je viens de déplier comme je vous le disais tout à l’heure il y a une autre perspective qui est celle que j’adopte et que je vais adopter maintenant dans la suite de cette conférence qui est plutôt une approche historienne et qui consiste à dire revenons au 18e siècle

Peut-être que déjà tous ces débats reposent en partie sur une vision caricat naturale en partie faussée de ce qu’a été la pensée du 18e siècle et ce qu’a été notamment le rapport à l’universel et pour dire les choses rapidement cette notion même de l’universalisme des lumières dont on

Parle si souvent et depuis là 20 minutes jeutilisis plusieurs fois le terme mais justement tel qu’on l’utilise habituellement pour dire bah l’universalisme des lumières c’est la raison c’est le droit c’est l’ les droits de l’homme c’est l’homogénéité culturelle tout cela n pas totalement faux mais tout cela est extrêmement

Simpliste car en réalité d’ le terme même d’universalisme n’existe pas au 18e siècle ce n’est pas un terme des lumières alors le terme d’universel oui mais au fond si on regarde et qu’on lit attentivement les textes et les débats du 18e siècle et bien on s’aperçoit

Qu’il faut on peut en fait ils sont traversés de contradiction d’ambivalence de débat notamment concernant ce que c’est l’universel n’y a aucun accord chez les auteurs du 18e siècle sur ce qu’est sur ce qu’est l’universel et donc c’est ça que je voudrais maintenant très rapidement donner quelques pistes sur au

Fond les différentes manières de penser l’universel au au 18e siècle il faut d’abord rappeler que les Lumières on dit l’universalisme des lumières comme si les lumières avait inventé l’universel mais les lumières n’ont pas justement n’ont pas inventé l’universel elles se sont même construites contre deux figures très puissantes très puissantes

De l’universalisme ces deux figures sont d’une part évidemment le christianisme qui pendant un millénaire un peu plus en en Europe a véritablement dominé l’espace justement de la représentation de de de de l’universel et d’autre part l’idéal de la monarchie universelle qui était justement qui était lié à l’imaginaire

Impérial là aussi venant de Rome mais ensuite repris tout au long du du moyen-âge et évidemment pendant tout le moyen-âge la papoté la papoté a incarné l’alliance de ces deux universau de ces deux universalismes hein on peut même parler d’un universalisme médiéval qui est la fusion de la loi de Dieu et la

Loi de l’empereur la papoté se pensant elle-même comme un empire hein et pour construire un rapport un rapport à la à l’universel sous la forme du contrôle d’une communauté euh euh la chrétienté hein qui est à la fois contrôlé par l’Église et penser dans un rapport à un

Universel qui est l’universel du salut puisqueévidemment dans le christianisme la vraie question de l’universel c’est le salut avec les lumières avec le 18e siècle pour aller très vite euh euh ce qui euh le le le l’universel désormais n’est plus pensé par rapport à la loi divine ou par

Rapport à la loi euh impériale mais elle est fondée cette nouvelle universelle est fondée sur l’autonomie morale des individus la vérité n’est plus révélée par une parole sacrée elle n’est pas imposée par un pouvoir elle doit être découverte et reconnue par chacun c’est la question de l’autonomie morale des

Individus autrement dit le contenu de la vérité est toujours universel il y a toujours l’idée qui est une vérité universelle mais cette univers cette universalité elle se situe désormais au niveau de l’être humain qui euh en tant qu’être à la fois rationnel et sensible là cette tension hein là aussi hein

Tension les lumières c’est pas juste le culte de la Raison c’est aussi le le le culte hein du penser à Rousseau du sentiment de la sentiment ité des patients autrement dit les individus ne sont plus appelés à se soumettre à des normes qui leur seraient imposé par un

Effet de l’autorité ou de la tradition ils doivent être capable d’y adhérer en les trouvant justes et raisonnbles et cette addition C cette adhésion leur implique qu’il passe par la critique des préjugés et des superstitions alors c’est en quelque sorte la conception minimale de l’universel mais elle même cette

Conception elle ouvre un vaste champ de débat de discussion de controverses de confrontation intellectuelle et donc plutôt que de parler je disais à l’instant d’un universalisme des lumières comme s’il s’agissait d’une doctrine hein bien comprise je propose plutôt de distinguer donc des langages de l’universel et même peut-être pourquoi pas des effets d’universel

Roland Bart parlait des effets de réel hein dans un texte qui renvoie qui peutv être au réel qui donne un effet de réalisme je pense qu’il y a des des effets d’universel qui sont la fois des effets théoriques et rhétoriques chez les auteurs du 18e qui sont là

Pour faire croire ou donner un sentiment d’universalité alors je en distinguer trois le premier c’est ce que j’appellerai l’universalisme l’universel cosmopolite il s’enracine dans la réflexion sur la tolérance religieuse qui a été la grande question de la pensée européenne à l’AUE des lumières dans cette période que Paul hazard

Appelit la crise de la conscience européenne entre 1680 et 1720 alors il y a deux grands texes de cette de cette période de la crise de la conscience européenne qui ont vraiment poser la la question de la tolérance au cœur de la réflexion sur l’universel c’est d’une part la lettre sur la

Tolérance de John Locke 789 mais auparavant et à mes yeux c’estessaie de défendre un texte plus important plus radical plus novateur hein qui est le le le commentaire philosophique de Pierre Bale pierre Bale publie en 1686 la date est pas du tout anodine on est 1 an

Après la révocation de Lady Nant Bale il réfugié à Rotterdam son frère Jacob est resté en France il a été arrêté enfermé au à Bordeaux château tonner et il a été tué donc il est il meurt en Bale à après on n’arrive pas à le faire libérer et a

Prend sa mort en novembre 1685 et en 786 il publie donc son commentaire philosophique sur ces paroles de Jésus-Christ contre un lait d’entrée vous savez c’est un passage de l’évangile selon Saint-Luc qui a été notamment commenté de manière allégorique par Saint-Augustin qui en a fait au fond un argument théologique

Pour défendre euh la conversion forcée et Bale va dans ce texte euh euh euh produire toute une série d’arguments c’est un long traité philosophique pour détruire pièce par pièce l’idée qui soit légitime et efficace de contraindre quelqu’un à se convertir et il le fait d’une manière qui est tout à fait euh

Euh novatrice puisque ce n’est plus du tout comme c’était le cas au 16e au 17e siècle un discours de la raison d’État qui accepte de tolérer des hérésies pour maintenir la paix civile ce qui était par exemple le grand discours des des édit de tolérance des 16e et 17e siècle

On disait évidemment les hérétiques sont des hérétiques ils sont dans l’erreur mais on va les tolérer au sens on va au sens ancien de la tolérance on va supporter un mal qui est un mal mais qui est un mal qu’on est obligé de tolérer qu’on est obligé de supporter pour

Éviter ce qu’il a de pire c’està-dire la guerre civile B fait toute autre chose B dit premièrement la vérité en matière religieuse il est impossible de statuer sur la vérité qu’ est impossible de savoir rationnellement quelle religion est la plus vraie et deuxièmement l’authenticité de la foi

Est en matière religieuse donc non pas en matière de débarrass en matière religieuse la véritable marque de la vérité autrement dit personne ne peut convaincre quelqu’un d’autre que ça que sa foi est fausse mais personne ne doit ne peut agir contrairement à à sa conscience et à sa

Conscience religieuse ce qui amène donc à fonder la tolérance sur les droits de la conscience individuelle et non plus sur la raison d’État et surtout à la fondé sur l’idée d’un respect mutuel et d’une défense de la pluralité religieuse là c’est une grande grande nouveauté parce que c’est pas simplement comme le le

Front le fra par exemple Voltaire le fait d’écarter les religions comme étant nécessairement des forces de chaos social ou des forces d’intolérance ou de fanatisme c’est une séparation complète de l’ordre de la raison et de l’ordre de la foi qui produit une produit deux choses produit premièrement une

Véritable justification et même un éloge de la pluralité de la pluralité religieuse et le le le Bale parle de bigarure dit qu’il a il y a rien de plus beau il dit de même que dans une ville qui est le plus beau c’est la multiplication des artisans qui coexistent en ayant tous

Des métiers différents il dit ben la bigarure religieuse une des plus belles choses qui puisse exister et deuxème argument qui il en arrive à une deuxième conclusion c’est pour ça que je parle d’universalisme cosmopolite il est poussé par la logique même de cet éloge de la pluralité religieuse il est poussé

À faire un éloge de la de la cosmopolite de l’ouverture au-delà des religions chrétiennes et occidentales et c’est la la grande innovation de belelle c’est non seulement de d’ouvrir la tolérance aux athé ce que lock ne faisait pas du tout mais aussi aux juifs et aux musulmans et cette logique de la puralité

De l’ouverture maximale du droit de la conscience et de la réciprocité cosmopolite l’amène à faire une hypothèse tout à fait intéressante il dit et on est en 1686 sous X donc pensez à la radicalité de cette proposition il dit imaginons imaginons que le Grand Mufti envoie des missionnaires musulmans en

Europe mais il dit faudrait surtout pas les persécuter faudrait surtout pas les interdire il faudrait au contraire les accepter et les laisser essayer de convertir les Européens à l’islam pourquoi par effet de réciprocité parce que si on les persécutait bien dans ce cas-là les Japonais qui pendent les missionnaires

Chrétiens ou les Chinois qui persécutent les missionnaires chrétiens auraient bien raison de le faire et comme on pense pas qu’ils ai raison de le faire et donc voyez on est en 1686 on est quand même et la logique même de la tolérance et de la pur réalité amè Bale

Qui par ailleurs est un alors c’est très difficile de savoir quelle était la la foi réelle de Bale les spécialistes en discutent beaucoup mais en tout cas il était calviniste affiché il en amène à il est il est poussé à une logique he de la tolérance cosmopolite c’estàdire de

Penser cette tolérance pas simplement à l’échelle européenne mais à l’échelle mais à l’échelle du monde et cette j’aurais pu vous lire un pass enfin le passage que je viens d’évoquer j’avais prévu de de vous lire bon je je vlais résumer mais ainsi s’il prenait fantaisie au mufti d’envoyer en chrétienté quelques missionnaires comme

Le pape en envoie dans les Indes et que l’on surpris ces missionnaires Turcs s’insinuant dans les maisons s’insinuant dans les maisons pour y faire le métier de convertisseur je ne pense pas qu’on fut en droit de les punir et donc je développe pas mais c’est un texte extrêmement

Intéressant dont vous trouvez Derris une édition moderne rente de la tolérance aux éditions champion très bonne édition et donc facilement accessible c’est un texte qui mérite d’être relu Bale a formulé des questions qui ont après lui traversé tout le 18e siècle dès lors que la raison a pris la place de la religion

Pour fonder la morale commune quelle place faire aux religions dans l’ordre social est-ce qu’il faut les considérer comme dangereuses et inutille et ce sera la réponse notamment des matérialistes comme le baron dolbac faut-il les épuré de leur dogme pour n’en garder que la la base commune celle d’une morale

Universelle et ça c’est ce que Kant appellera à la fin du siècle la religion dans les limites de la simple raison c’est le le titre de son livre de 1793 ou faut-il encore laisser une place à la foi et aux religions révélé mais en les inscrivant dans un système de tolérance et de

Pluralisme mais ce que je voulais vous montrer c’est que à l’horizon de l’universel hein ce qui est important c’est que cette tolérance débouche sur une position sur une position cosmopolite c’est-à-dire sur les liens qui peuvent ou doiv s’instituer au-delà des frontières confessionnelles culturell et politiques habituelles sur

La base non plus d’une foi ou d’une loi unique hein mais d’une commune humanité et d’une pluralité culturelle et religieuse alors je parle le cosmopolitisme depuis tout à l’heure le cosmopolitisme ça théoriciens du cosmopolitisme ont bien montré qu’il y a toujours un double mouvement ce qu’à montré par exemple encore assez

Récemment le philosophe ganéen kam Apia un livre s’appelle pour un nouveau cosmopolitisme mais montre bien que il y a toujours à la fois la reconnaissance des obligations que nous avons envers les autres êtres humains et en cela le cosmopolitisme et bien un universalisme il déjoue les frontières il recherche

L’ouverture et la réciprocité et puis ensuite second mouvement he le Cosmopolite manifeste un intérêt pour la diversité des cultures des pratiques et des croyances de ce point de vue là il n’est pas une abstraction il se confronte à la question de l’altérité la question de la vérité des

Autres qui reprendre une formule du du sociologue ulri Beck le succès de l’idéal cosmopolite au 18e siècle est bien réel est ancré dans les transformations concrètes de la mobilité de l’échange et de la sociciabilité j’insiste parce que souvent on parle des débats comme ça philosophiqu des lumière on a

L’impression que ce sont des choses très théoriques comme je vous l’ai dit tout à l’heure pierre Bale he il réagit à la révocation de Lady Nant il est très inscrit dans une histoire très concrète et l’idéal cosmopolite qui se diffuse la 2uxè moitié du 18e siècle qui est un des

Piliers de l’universel des lumières et bien il est lié à ce développement de la mobilité euh tout à l’heure daniel Roche a été été cité qui était eu la chance d’avoir comme comme maître et qui malheureusement nous a nous a quitté il y a maintenant presque un an euh Daniel

Roch a beaucoup insisté sur la façon dont la société du 18e siècle vous savez il a d’abord beaucoup écrit sur les académies au 18e siècle donc saluer sa mémoire ici est une évidemment une évidence mais il a aussi beaucoup travaillé sur le la culture de la mobilité notamment dans son grand livre humeur

Vagabonde dans lequel il a montré que l’Europe du 18e siècle avait été étit marqué par les sorts des routes des transports qui facilitent les voyages par la vogue du Grand Tour européen par le développement des grandes métropoles alimenté par l’arrivée des provinciaux par l’accueil des étrangers mais aussi

Donc le réseau des académies savantes le développement de la presse périodique et donc développement de la franc-maçonnerie aussi aveces centaines ces milliers de de loges au 18e siècle vous avez un signal d’alarme on dit Fran maçonnerie il y avait de on m’a pas oui c’est l’Esprit Saint c’est l’Esprit

Saint alors les mission c’est quand même incroyable les missionnaires les missionnaires Turcs ça lu a rien fait mais Fran maçon ça l’a beaucoup ça a beaucoup inquiété l’Esprit Saint bon je suis désolé on m’avez pas donné la liste des mots à ne pas prononcer euh donc voilà et

Euh le le le ce qui est donc les loges ben les loge justement elle elle elle elle porte justement cet idéale cosmopolite et fraternelle he puisqu’on a pu parler d’une république universelle des franc-maçons même si évidemment là encore hein cet universalisme trouve ses ses limites hein lorsqu’il s’agit ben

D’accueillir des Juifs des des des personnes de couleur des femmes aussi qui sont acceptées dans certaines loges mais pas mais pas dans toute il reste que le succès considérable de la de la franc-maçonnerie hein marque bien cette cet enracinement d’un idéal cosmopolite qui est fondé donc sur un de nouvelles

Pratiques notamment les nouvelles pratiques du voyage et des nouvelles Prati du commerce qui sont tout à fait tout à fait importantes et donc comme je vous disais à l’instant Daniel Roche a beaucoup insisté sur le fait que l’Europe du 18e siècle est marqué par le passage de société locale hein celle des

16e et 17e siècle où la mobilité était quand même exceptionnelle à une société à une à une une Europe hein marqué par le mouvement hein ce qu’il appelit une société en mouvement hein et le fait que les philosophes ont justement réfléchi à cette ce passage une situation dominée par des communautés relativement fermées

Sur elle-même à cette époque de mobilité et le mot même cosmopolite hein fait son apparition dans la langue française he au 18e siècle il est encore absent du Dictionnaire de l’Académie dans sa première édition en 794 en revanche on le trouve dans le dictionnaire de trévous en 1721

Définition un homme dont tout le monde don tout le monde est la ville ou la patrie je suis un cosmopolite c’est-à-dire un citoyen de l’univers voilà cosmopolite c’est quelqu’un qui a immédiatement un point de vue et un rapport à l’univers et très vite le terme prend un double sens donc citoyen

Du monde celui qui est émancipé des communautés locales mais aussi et là c’est moins bien un homme sans attache qui du coup par conséquent n’aime rien ni personne et tout de suite le terme de cosmopolite va prendre ce double sens un sens positif et un sens plus négatif comme l’écrit Rousseau tel

Philosophe aime les tard pour être dispensé d’aimer ses voisins donc vous voyez cette cette critique au fond est déjà et déjà et déjà en place et quand le mot entre dans le Dictionnaire de l’Académie en 1762 c’est avec cette signification cosmopolite celui qui n’adopte pas de patrie un cosmopolite n’est pas un bon

Citoyen voyez cette cette cette cette cette tension et cette ambigué est très présente dans un un roman que j’aime beaucoup qui est pas extrêmement connu qui est d’un auteur mineur du 18e siècle s’appelit Fougeré de monbron qui a publié en 1751 un roman qui s’appelle le Cosmopolite le Cosmopolite ou le citoyen

Du monde c’est son titre et il met en scène une figure ambigu de de voyageur qui a fait le tour de l’Europe du monde pardon il est allé dans le monde entier il allé en Turquie il est allit en Perse il allit partout euh et donc il est chez lui partout mais

Il finit par rentrer totalement désabusé euh n’ayant finalement ayant connu tous les pays mais étant bien nulle part et euh finalement il devient un spectateur cynique de l’humanité il le dit lui-même je suis un être isolé au milieu des vivants l’univers est pour moi un spectacle permanent où je prends mes

Récréations gratis et je regarde les humains comme des battleurs qui me font quelquefois rire quoi que je ne les aime ni ne les estime donc ce ce ce C cette poussée cosmopolite à la fois voyz CC parle souvent des ambivalences de la modernité ce cosmopolitisme est ancré

Sur les pratiques qui sont celles de la modernité le commerce laassociabilité la mobilité le voyage et en même temps il est à la fois une manière de s’émanciper moralement des préjugés locaux et en même temps avec ce danger finalement de se couper de tous les liens hein le Cosmopolite serait-il

Nécessairement misenthrope alors sans doute pas mais c’est en tout cas un danger qui le qui le guettete donc premier pilier premier langage de l’universel et un langage déjà ambigu c’est le langage cosmopolite et là encore vous savez que c’est Emmanuel Kant [Musique] le alors à côté de ce langage de la

Tolérance et du cosmopolitisme fondé donc sur un rapport de réciprocité mais dans le présent avec des contemporains les voy le dans le le voyage la tolérance les missionnaire et bien il y a un second un 2uxème pardon langage de de l’universel qui se développe au 18e siècle ce que j’appelle

L’universalisme historique qui se fonde sur l’histoire et notamment qui va s’articuler à une autre notion essentielle et nouvelle un autre néologisme du 18e siècle qui est le la notion de civilisation hein la notion mot même paraît dans les années 1750 hein euh le et va connaître un succès

Absolument foudroyant espèce de de mot clé de la pensée philosophique des Lumières à la fin du siècle et le cette quelle est cette l’idée centrale autour de la notion de civilisation qui est l’idée he je rappelle que civilisation dans ce sens au 18e siècle c’est un processus hein c’est pas une

Civilisation au sens d’un d’un d’un d’un ensemble culturel cohérent c’est le c’est le le le le l’évolution historique qui fait passer de la barbarie ou de la sauvagerie à l’état civilisé à l’état civilisé policé dont l’Europe du 18e siècle est censé être le le modèle et bien là encore c’est un

Universaliste parce que la raison la raison est universelle tous les individus en tant qu’être humain sont capables de raisonner de façon autonome mais l’usage effectif de la raison lui n’est pas universellement réparti à un moment donné c’est du coup l’histoire de la civilisation devient l’histoire de la façon dont progressivement les êtres

Humains par le développement des sociétés vont acquérir cette capacité qui est naturellement la leure c’est celle de penser de manière libre et rtion et donc la civilisation ce langage historique de la civilisation il est à la fois universaliste au sens où pour les philosophes des Lumières tous les êtres humains et

Toutes les ont vocation à se civiliser mais il est en même temps eurocentrrice parce que le modèle de la civilisation le modèle sur lequel est fondé cet usage de la raison c’est l’Europe du 7e et du 18e siècle Voltaire il est est le le le l’exemple paradigmatique de cette tension Voltaire

Quand il écrit l’essai sur les meœurs qui est sa grande histoire globale son histoire du monde il dit jusque-là les histoires universelles ont toujours été simplement des histoires de l’Europe et des histoires du monde chrétien notamment il a en ligne de mire bossué et son histoire universelle il dit moi je vais faire

Quelque chose de très différent il écrit son icée sur les meurs il dit on va commencer par les grandes civilisations asiatiques et de fait son histoire universelle son Essai sur les meœurs commence par un un chapitre sur la Chine ensuite il y a un chapitre sur l’Inde donc voilà il réfléchit il essaie

Vraiment de ce point de vue- là décrire une histoire qui est vraiment universelle il dit bossué a oublié bossué a oublié l’univers dans son Histoire universelle oublié l’univers dans son Histoire universelle donc lui il veut faire une histoire vraiment universelle une histoire qui justement aujourd’hui on dirait une histoire décentrée

L’historien dirait une histoire vraiment globale bon donc il y a cette dimension là et avec cette idée que toutes les sociétés effectivement ont vocation à se civiliser et d’ailleurs qu’il existe déjà des sociétés civilisées dans d’autres espaces du monde et en même temps la logique même de toute de tout

Le récit c’est d’aboutir à l’Europe du 18e siècle comme paradigme de la société civilisée fondée sur les meœurs grâce au triomphe des cours et d’autre part le développement des richesses grâce au commerce donc les cours et le commerce et qui permettent sont les deux piliers de la civilisation

Ce qui fait que le texte a aussi un moment triomphaliste euh quand euh Voltaire oppose nous les Européens civilisés à eux ceux qui ne sont soit qui ne sont pas encore civilisés soit ceux qui ont été dont les civilisations sont restés en quelque sorte blo dans des situations intermédiaires c’est

Comme ça qui conçoit par exemple l’histoire l’histoire de la Chine en France après Voltaire alors en fait c’est un mouvement pas le temps de développer mais cette histoire cette universalisme historique fondé sur la notion de civilisation c’est un phénomène européen hein on en trouve des des manifestations chez tous les grands

Auteurs écossais utilisent aussi cette notion hein de civilisation avec ce même récit hein qui donnera plus tard qui va être formalisé au 19e siècle par les histoires les les les les histoires universelles les histoires global de la les histoires philosophiques de la raison donc on en a l’origine au 18e

Siècle en France c’est condoret qui va systématiser cette histoire hein donc dans ces tableaux des progrès de l’esprit humain voyez les progrès de l’esprit humain l’esprit humain il est universel mais en même temps il progresse et il progresse euh de manière de manière différente et c’est en Europe

À partir de la Renaissance avec l’invention de l’imprimerie puis les sort des sciences et la philosophie que véritablement dit condorsé je le cite les lumières sont devenu l’objet d’un commerce actif universel en terme de commerce peut nous troubler un peu n’oubliez pas que commerce dans le vocabulaire du 18e siècle veut aussi

Dire l’échange social et l’échange intellectuel néanmoins il y a une ambigué dans en tout cas voilà donc un échange les lumières deviennent universelles hein dans en Europe à partir des 16e et des 16e et 18e siècle et lorsque condoré qui est pourtant vraiment un des auteurs pour le

Coup les plus universaliste des lumières qui défend s la Révolution il est un des seuls philosophes et révolutionnaire à défendre avec beaucoup de force le droit de le droit de vote des femmes et l’accès des femmes à la citoyenneté il a été dès les années 1780 membre de la

Société des Amis des Noirs il écrit des textes abolitionnistes d’une très grande force on oublie le le la force donc condoré qui est sans doute le grand auteur universaliste et de l’éducation lorsqu’il il il il réfléchit à ce qu’il appelle le la propagation des lumière sur le

Globe c’est le titre d’un fragment de son son son tableau comment est-ce que c’est lum lumièr vont se propager vraiment universellement et bien condoré écrit ceci dit ce chemin vers la civilisation passe par l’imitation des peuples les plus éclairés par ceux qui vivent encore dans la barbarie alors il dit c’est

Inéluctable ça va forcément se faire et comment il dit et bien bientôt la liberté Sant s lançant avec elle des ailes assurées que la France et l’Amérique lui ont offertes Onon est au moment de la Révolution je vous rappelle subjuguera tous les peuples dont les yeux enfin dessillés ne pourront plus

Les méconnaître et donc vous voyez comment cette logique les lumières sont universelles le monde entier va être éclairé oui mais il y a quand même deux pays qui sont là pour pour vous avez entendu le mot subjuguer subjuguer alors subjuguer c’est les deux sens du terme et on est obligé d’entendre les deux

Sens du terme c’est les yeux vont être dessillés par la être subjugués par la vérité par la puissance de la de la vérité pas très loin de l’esprit saint mais laïcisé et en même temps subjuguer ben c’est aussi la subjugation c’est aussi le le jou c’est aussi la contrainte et

Donc c’est en sousexte et c’est évidemment on voit cette là encore cette ambigué entre universalisme on n’est pas du tout par dans le racisme systémique du 19e siècle qui dit ben certains peuples sont nécessairement inférieurs non un universalisme une commune humanité tout le monde finira par être éclairé

Et civilisé mais pour l’instant il y a quand même un modèle européen américain qui doit montrer montrer l’exemple 3è j’ai terminé par ça 3è langage 3è discours de l’universel c’est ce que j’appelle donc un universalisme critique qui l’ s’articule justement à la la dénonciation de certains éléments de cet universalisme historique c’est-à-dire de

Ce discours de la civilisation et donc c’est un type de langage type de discours d’ fait d’universel qui est déployé où l’idée le le motif d’une de de d’une vérité universelle notamment d’une d’une égalité universelle des êtres humains est utilis par les philosophes des Lumières contre le discours européen de

La civilisation contre les prétentions européennes à imposer un modèle de l’universel alors je n’ai le temps aujour’hui de prendre qu’un exemple il est très frappant c’est didro didro voez c’est pas un auteur marginal je vais pas chercher quelqu’un le directeur de l’encyclopédie figure importante si on prend ce texte extraordinaire qui est

Le Supplément au voyage de bouinville qui est un texte que didro a écrit donc en 177172 en réaction à la lecture du récit de voyage de bouinville après son tour du monde et notamment son escale célèbre à Tahiti donc didro a fictionnalisé autour en inventant un supplément en inventant des chapitres

Méconnus de ce supplément et dans lequel on trouve notamment un grand discours que le vieillard thaïtien tient d’abord à ses compatriotes puis à bouinville pour dénoncer dans des termes d’une très grande virulence l’arrivée des Européens je je je je je vous cite par exemple quelques quelques exemples donc

Voilà donc d’abord il s’adresse aux autres taïtien pour leur dire de se méfier surtout de de de d’être extrêmement méfiant il dit un jour ils reviendront donc c’est c’est voyageurs ces Européens il jour reviendront le morceau de bois que vous voyez attaché à la à la ceinture de celui-ci dans une

Main et le fer qui pend au côté de celui-là dans l’autre vous enchaîneer vous égorger ou vous assujettir à leurs extravagances et à leurs VI un jour vous servirez sous eux aussi corrompu aussi ville aussi malheureux que puis il s’adresse à bouinville et c’est quand même d’ydro qui écrit hein mais il

S’adresse à bouinville et écrit et il s’écrit laisse-nous nos meurs elles sont plus sages et est plus honnête que les tiennes nous ne voulons point troquer ce que tu appelles notre ignorance contre tes inutiles lumières tout ce qui nous est nécessaire et bon nous le possédons sommes-nous dignes de mépris parce que

Nous n’avons pas su nous faire des besoins superflus honnêtement on trouve pas tellement dans toute la littérature post-colonial de dénonciation aussi ferme et aussi forte de la de l’arrogance européenne et de et des ambitions impérialistes de l’Europe c’est d’autant plus fort que le voyage que l’expédition de bouinville n’était

Pas une expédition coloniale que bouinville n’a pas n’essayait pas de conquérir hein c’était une exploration qui en tout cas se voulait bon elle avait aussi des enjeux de rivalité impériale mais en tout cas c’était une expédition qui se voulait une expédition d’exploration scientifique et ouidro à la fois décèle et dénonce hein

La prétion a imposé des inutiles lumières imposer à d’autres une civilisation un universel contre ce qui est le véritable universel j’ai pas le temps de développer parce que dans le texte de didro il y a toute une réflexion sur ce qui est le véritable universel qui n’est pas du

Tout les meœurs et les habitudes de vie des Européens qui sont plutôt au contraire dénoncé comme une grande farce et une hypocrisie mais la vie proche de la au plus proche de la nature et de la naturalité et des valeurs naturelles dans lesquelles vivent ou sont supposés vivre puisque là didro construit aussi

Une utopie à partir de thaiti les les thaïtiens donc au fond didro oppose l’innocence de la vie naturelle des Polynésiens aux valeurs de la civilisation européenne corrompue juste j’évoque très rapidement parce que c’est un texte magnifique qui va dans un peu dans le même sens un roman de Bernardin de Saint-Pierre qui

Est encore pas forcément enfin qui est moins connu que le supplément voyage de bouinville de didro qui a un roman qui s’appelle La Chaumière indienne et dans ce roman Bernardin de Saint-Pierre raconte l’histoire donc le narrateur rencontre un un pariard en Inde qui vit totalement en marge de la

Société donc c’est vraiment c’est c’est c’est un paria al en fait il commence par rencontrer toute une série de somité à la fois politique et religieuse qui lui raconent des sornettes et puis il finit par rencontrer ce ce ce paria c’est intouchable et celui-ci se révèle

Être au fond la figure même de la sagesse et de la justice conclusion moralité le véritable humanisme se fonde dans l’expérience de la misère et de la solitude non dans l’accès au avoir et à la politesse et le paria cette phrase extraordinaire il dit ne pouvant être indien je me suis faite

Homme repoussé par la société je me suis réfugié dans la nature alors voyez ça c’est juste pour vous donner deux exemples mais on pourrait aussi on pourrait en prendre d’autres il y a tout ce langage qui est pas le langage qui est pas le le le le le le plus massif he

Évidemment mais qui est très présent néanmoins par exemple dans le grand succès aussi des Lumières à la fin du siècle dans les années 1770 qui est l’histoire philosophique des deux Indes de la bérénale où on trouve des appels comme ça à l’insurrection anticoloniale des appels au Spartacus noir donct

Toussin l’ouverture se souviendra hein et donc on a ce discours envoyé un autre type d’universalisme qui est cette fois ce queappelle ce qu’on pourrait appeler avec l’anthropologue italien Maximiliano tomba un une universalité insurgente une universe ité de la révolte une universalité justement où ce qui est universel c’est le fait justement de se

Révolter contre la domination ça c’est quelque chose que le philosophe américain Michael valer sans référence lui aux lumières mais à partir d’une réflexion à la fois théorique et puis ancrée plutôt dans le commentaire des textes bibliques Michael valer avait très bien marqué qu’il y avait deux grands types de d’universalisme un

Universalisme de surplomb la lo loi valable pour tous de la même manière en l’occurrence la loi divine he dans la dans dans la dans la Bible et puis ce qu’il appelait des modèles hein de d’universalisme que lui appelle des Universal un universalisme réitératif c’est parce que il y a la réitération

Dans la Bible d’épisode de révolte où des peuples s’émancipent de la domination et le grand exemple de cette universalisme réitératif pour Michael valser c’est la sortie d’Égypte c’est le moment où les Juifs sur une base à la fois ethnique religieuse mais font sécessions en se révoltant contre la

Domination qui leur est imposée et il dit ça c’est aussi une figure universelle tout autant que la loi surplombante la figure de peuple dominé qui se révolte pour obtenir leur émancipation et leur autonomie c’est aussi une figure de l’universel et donc dans les et c’est ce qu’on trouve dans

Un certain nombre de textes des lumières et qu’on va retrouver aussi évidemment ça j’ai pas le temps d’en parler aujourd’hui sous la la révolution donc on a euh ce que je voulais vous dire euh euh finalement aujourd’hui c’est que euh le le le les lumières dès qu’on regarde

Un peu plus près les textes voz là j’ai juste fait une expérience avec quelques textes mais on on peut évidemment déployer on n’ pas un universalisme des lumières il faudrait être pour ou il faudrait être contre on a en fait des des des langages de l’universel qui nous permettent de réfléchir de manière

Aujourd’hui beaucoup plus nuancée et complexe sur ce qu’on appelle universel et et universalisme alors évidemment ce qu’il faudrait faire je vais pas faire aujourd’hui je vous rassure tout de suite c’est voir comment notamment sous la Révolution notamment sous la Révolution française ces différents langages ces différents discours de

L’universel se sont reconfigurés dans un contexte politique et se sont noués et reconfigurer c’est un travail que je mène actuellement mais que je vais pas vous développer vous développé aujourd’hui je vais plutôt je vais plutôt plutôt conclure euh au-delà de la en vous disant deux choses d’abord au-delà de la

Révolution là aussi on pourrait on peut suivre et c’est très intéressant de suivre la façon dont c’est c’est c’est trois langages l’universel Contin continu à produire des effets et vont entrer en conflit et vont être réinterprétés par exemple puisque j’avais commencé tout à l’heure là-dessus sur la critique post-coloniale

Des Lumières je suis toujours assez fasciné de voir que les auteurs post-coloniaux ou des coloniaux qui critiquent les lumières ne se rendent pas compte à quel point une partie de leur discours est en fait un héritage des lumières voilà et donc ils sont pas toujours contents d’ailleurs qu’on leur

Dit mais le et inversement d’ailleurs certains de ceux qui défendent les lumières contre ce qui leur apparaît comme le défi ou la remise en cause ou la critique post-coloniale ou décoloniale ne se rendent pas compte que ils défendent finalement une conception très exigue très exigu des lumières voilà donc si on

Rouvre cette pluralité non pas pour dire il y a tout hein c’est pas non plus pour dire c’est pas la Samaritaine il y a pas tout dans les lumières il y a bien cette base qui est celle d’une commune humanité mais qui se trouve qui en réalité permet des discours assez

Différents et des discours qui chacun ont à la fois leur productivité et leur contradiction on l’a vu avec le cosmopolitisme qui peut devenir une figure de misanthrope on l’a vu avec le cosmopolitisme européen et avec le le le l’universalisme historique et j’ai pas eu le temps de le dire mais évidemment

Cet universalisme insurgent il a aussi des limites parce qu’il peut très vite tomber sur la question de la valorisation de la violence et sur le relativisme de des valeurs voilà donc ça c’est le le le premier point que que que que je voulais que je voulais de

Conclusion et puis euh la la deuxième point de conclusion c’est que pour revenir aussi à ce que je disais tout à l’heure sur la question de l’héritage vous voyez bien qu’à partir du moment où on essaie comme ça de pluraliser euh euh les lumières non pas de manière

Abstraite mais en revenant au textes et aux auteurs du 18e siècle et bien c’est la notion même d’héritage qui est tout à fait différente non pas parce qu’il se faudrait opposer un bon ou un mauvais héritage de bon ou de mauvaise lumière mais parce que ça nous oblige he à

Regarder avec plus de lucidité sans doute en fait ces ambivalences ces contradictions dont la pensée moderne a hérité Jacques derida dans un un texte consacré à Emmanuel Kant noter que tout héritage transmet aussi les moyens de sa critique et de son dépassement et ça je crois que c’est

Très important parce qu’au fond le danger que court une notion aussi générale que celle de lumière c’est de devenir essentiellement un prétexte à des discours idéologique de légitimation ou de délégitimation voà donc moi je considère que le rôle des historiens des historiens de la littérature des historiens de la philosophie des

Historiens de l’art des historiens de la culture spécialistes du 18e siècle c’est de faire le geste inverse hein de rouvrir la boîte noire comme on disait une époque euh et donc de restituer la richesse et la nuance de leur débat pour permettre un un rapport plus ouvert peut-être plus apaisé euh aux lumières

Non pas pour dire ce que sont les lumières ou ce qu’ell devrai être quelle position on doit avoir ensuite chacun est libre mais chacun est libre justement he de se nourrir dans de cet universalisme qui est avant tout si on veut utiliser le le terme universalisme des lumières c’est avant tout un

Potentiel d’universalisation ça qui est important qui repose avant tout sur les tensions sur les tensions internes qui traversent les lumière bien plus que sur l’abstraction d’une doctrine unique je vous remercie de votre [Applaudissements] [Applaudissements] attention signe que je dois encore dire un mot alors le mot il sera très bref

C’est d’abord pour vous remercier Mercier sincèrement je pense que la chaleur des applaudissements pour revenir sur un terme que vous avez employé tout au début de votre exposé en parlant de lumière de lumière vers la chaleur et la chaleur elle était elle était présente dans les applaudissements

Et là pour pour en témoigner il n’est pas de tradition au collège Belgique qu’il y ait un temps me semble-t-il de questionsréponse mais nous renouons cette année avec la tradition d’avoir un moment de convivialité et donc c’est ce moment de convivialité que je vous propose de partager ensemble et

Peut-être que pendant ce moment de convivialité la parole va se lâcher et que les questions vont peut-être fuser mais prenez quand même le temps de l’apprécier et d’en profiter je vous souhaite à T à tous une bonne [Applaudissements] soirée

6 Comments

  1. Merci pour cette superbe conférence! Je suis entrain de lire les "Actualités des Lumières : une histoire plurielle ", après avoir lu "L'héritage des Lumières " d'Antoine Lilti !! Grandiose !!! Merci encore au Collège de France et au Collège de Belgique ❤ Ce savoir est précieux, merci de le célébrer et de nous en faire profiter ❤

  2. Quelles idées européennes ? Idées Françaises ! Idées d' un mince secteur de la culture prérévolutionaire française, pour tout dire : idées d' un noyau prônant, en sous- fond, la laïcité et surtout l'élasticité de la morale de 2 individus: Rousseau et Voltaire !

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