Enseignement 2022-2023 : Colonisation et migration
Séminaire du 23 janvier 2024 : L’empire colonial… et après : les leçons de l’histoire
Intervenants :
Catherine Coquery-Vidrovitch, professeure émérite, université Paris-Diderot : « Études coloniales, postcoloniales, décoloniales : enjeux et perspectives »
Denis Cogneau, directeur de recherche à l’IRD, directeur d’études à l’EHESS : « Quel bilan économique et politique pour la colonisation ? »
Retrouvez les enregistrements audios et vidéos du cycle :
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Chaire Migrations et sociétés
Professeur : François Héran, Collège de France
Retrouvez tous ses enseignements :
https://www.college-de-france.fr/chaire/francois-heran-migrations-et-societes-chaire-statutaire
Le Collège de France est une institution de recherche fondamentale dans tous les domaines de la connaissance et un lieu de diffusion du « savoir en train de se faire » ouvert à tous.
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[Musique] [Musique] bonjour à tous et à tous merci d’être là vous êtes bienvenu au 5e S l’ 202 plac sous Leme colonisationigration aujourd’i exceptionnellement Françis ne sera pas avec nous pour des raisons de santé il présente ses excuses remerci pour votre compréhension intitulé du jour et l’empire colonial et après lesç de
L’histoire pour parler de et prés inv rcte le richal profesivers par sur les de la colonisation que sur Conceptis etis Afrique l’hire socicomque et culturel pour uneque des afriainéramque des socié r au système de production et à l’ des puissan colonial sur laéité locor de TER a des prt l’histoire des
Femmes des jeunes et de l’urbanisation en Afrique mais éalement la place du Contin dans l’histoire mialei que de l’clavage et de dans l’hoire française elle a joué un rôle très important dans la promotion de l’histoire de l’Afrique au sein de la communauté académique elle a également contribué à la formation de
Nombreuses générations de chercheurs et d’étudiants son engagement intellectuel et son héritage académique inspire les chercheurs et les étudiants intéressés par les historiques du continent africain commeécrit dans son livre le choix de l’Afrique nous allons écouter une grand his pour qui la reconnaissance de l’histoire africain fut le grand combat de sa vie
La parole est à vous merci beaucoup bien merci à vous vous m’entendez bien merci à vous d’être si nombreux je suis désolé d’arriver handicapé j’ai une crise de hernieiscale certains doivent savoir depuis la semaine dernière ça me fait mal de de chien alors j’espère que je serai pas trop abruti pour vous parler
Euh pour vous parler alors pour vous parler de quoi j’aurais aimé en discuter avec le professeur eran mais comme il est malade aussi euh nous navons pas vu nous avons pas pu euh nous joindre et il m’avait dit effectivement qu’il avait été intéressé de dans le temps enfin pu
Il y a une dizaine d’années par un petit livre que j’avais écrit au moment où euh où se développait très fort en France au début des années 2000 des des premiers grand débat euh de de cette époque sur la colonisation et à l’époque c’était vraiment les débuts ça a l’air
D’être bizarre de dire que en 2010 c’était les débuts de du problème sur la décolonisation il y en avait eu d’autres mais disons que c’est revenu en flèche à la suite de la loi tobira vous savez peut-être que c’est que la loi tbira c’est en 2001 le ministre la ministre
Tobira fait passer la loi qui est alors voter à l’unanimité sur la reconnaissance des crimes de l’esclavage ce qui était une grande nouveauté en réalité ça a l’air bizarre mais ça n’avait toujours pas été officiellement condamné par aucun des pays auteur de de traite des Atlantique en particulier européen
Et c’est pratiquement la France qui la première a dit que c’était un crime contre l’humanité ce qui a eu un énorme écho dans dans les population des territoires des territoires français euh qui avaient été des colonies comme Martinique Guadeloupe Guyane et euh petit bout du Sénégal aussi et euh qui était passé assez
Inaperçu du grand public sauf jusqu’au moment où la polémique s’en est emparé et qu’ a eu les les en France des tenant pour ou contre la colonisation euh est-ce que c’était un bien est-ce que c’était un mal c’est-à-dire que dans les années 2000 le problème est a été très
Mal posé en se demandant est-ce que la colonisation c’était bien ou c’était mal pour pour un historien ou une historienne c’est une c’est le le type même de la fausse question parce que ce qui s’est passé en histoire on se demande pas si c’était bien ou c’était
Mal on se demande pourquoi ça s passé comment ça s’est passé quelles ont été les les applications et les conséquences et donc c’est pas une question de jugement moral c’est une question de savoir d’abord donc c’est c’est une polémique qui avait très mal démarré et qui a donné naissance entre 2000 et 2010
À une multitude de publications y compris l’historien qui justement essayaiit de démontrer que la colonisation c’était bien ou c’était mal euh çaavait été bien ou çaavait été mal disons et et et et ceci a duré pendant une bonne dizaine d’années pendant que en même temps se développait et effectivement toute
Une une une élaboration de ce qu’avait été la colonisation pourquoi elle elle était lieu elle avait eu lieu et moi à ce moment-là donc j’ai j’étais fâché par mes concitoyens disons dont la plupart disait que finalement la colonisation çaavait été un apport d’éducation la christianisation qui la civilisation et cetera euh ça
M’avait fâché et j’avais essayé de refaire un peu l’historique de la période dans ce petit livre qui s’appelle donc j’oublie toujours son nom euh euh les enjeux politiques de l’histoire coloniale euh euh euh en France en particulier alors le professeur eran avait été intéressé par euh par ce livre entre autres et il
M’avait dit j’aimerais bien que vous parliez de ces concepts donc c’est ça dont je vais vous parler euh tout en ne sachant pas ce que vous avez entendu avant ni ce que vous entendrez après donc j’espère que ça ne viendra pas comme les chux sur la soupe enfin vous
Vous en ferez ce qui ce que vous voudrez c’est-à-dire ce que j’entends par ces concepts c’est ce qu’on a appelé les subaltern studs les postcolonial studs les décolonial studs alors actuellement on en est on est en train de terminer je dirais le les les les injures contre le les les
Décoloniales studis ce genre de concept qui sont nés effectivement dans les pays anglo-saxons de langue anglaise ayant été assez mal compris du public français donc je vais essayer de retourner de revenir un petit peu là-dessus euh en avec ma ma spécialité qui comme vous l’avez entendu est d’histoire africaine
Et en particulier l’oire africaine subsaharienne euh et euh et l’apparition de ces concepts correspond à l’apparition en France aussi ou la réception en France de de l’importance de l’histoire de la colonisation et de comprendre pourquoi elle était intervenu et dans cette dans cette histoire de la colonisation j’ai privilégié évidemment l’histoire de de
L’Afrique de l’Afrique subsaharienne en en disant en introduction que cette histoire est une histoire récente elle est née en France avec les indépendances les indépendances ce sont les années 1900 1970 et euh et euh et à cette époque-là moi j’ai commencé à travailler dans le début des années 60
Euh nous historiens d’Afrique nous étions très peu nombreux nous étions aussi très IGN grand parce que l’histoire de l’Afrique subsaharienne avait été très peu étudié euh jusque-là et euh il faut reconnaître que les deux premières thèses d’État sur l’histoire de la colonisation en Afrique elles ont été écrites de façon tout à fait
Remarquable euh par deux historiens sénégalais chez kantadiop on a beaucoup parlé ensuite sa première tentative d’histoire euh de l’Afrique où il explique en ça été é très discuté ensuite par sur le moment euh il il explique sa thèse et que l’histoire de l’Afrique noire qu’on qu’on appelait à l’époque l’Afrique
Noire euh a commencé en Égypte dans l’Égypte ancienne et que finalement euh la merère de toute civilisation c’était euh c’était euh c’était l’histoire ancienne égyptienne alors ça a été beaucoup discuté ensuite enfin à l’époque ça a été très important et l’autre historien euh africain l’autre sénégalais également c’est abdouah ili
Alors abdouah ili lui était qui a soutenu une thèse d’État sur sur l’esclavage sur leschar de l’esclavage euh en 1956 euh à l’époque dans le dans les milieux histori français y compris les milieux de travaillant sur l’époque colonial euh ces historiens étaient tout à fait ignorés
Euh de du du public français parce que l’histoire au sud du Sahara l’histoire de l’Afrique au sud du Sahara n’était pas encore une discipline historique pour les Français elle était pour les Britanniques il y avait une une chair d’histoire africaine depuis 19 4 depuis 1946 mais les premières chaires d’histoire africaine sont apparu
Seulement en 1962 à l’école des hautesétudes et en 19 6 60 à l’École des hautes études et en 1962 avec deux chaires àun ce qu’on appelait la Sorbonne à l’époque c’était donc une génération après des Britanniques qu’en France on s’intéressait de façon disons scientifique de façon de recherche à l’histoire à l’histoire coloniale
Africaine alors moi j’ai eu la chance de commencer ma ma ma spécialisation jeune agrégé à l’École des hautes études qui était le seul endroit où l’on travaillait de façon à l’époque pldisciplinaire c’est-à-dire qu’il y avait un centre que vous aviez historien sociologue géograp démographe linguiste tout ça dans un centre d’études
Africaines euh qui formait les jeunes chercheurs dont j’étais nous étions peu nombreux en particulier en histoire euh pour travailler sur l’histoire africaine alors il y a av George Balandier Denise paau qui était spécialiste des femmes on qui aujourd’hui spécialiste du genre des l’inguiste comme Pierre Alexandre pour le Lang bantou pierre Francis Lacroix
Pour le Poulard et un historien Henri prininchf qui a été élu en 61 et que Lua qui dont le successeur a été am bocolo euh j jusqu’alors le la discipline histo Histor historique était rejetée par les chercheurs y compris les chercheurs sur l’Afrique anthropologues ethnologue ou autres parce que
L’histoire avait été une histoire coloniale c’it une histoire qui était écrite par les colonisateurs pendant la période coloniale donc c’était une histoire à tendance à géographique et les jeunes chercheurs qui découvraient les cultures africaines à avant les colonisations considérait que ça ne valait rien et qu’il fallait tout recommencer donc les historiens étaient
Nécessairement des historiens coloniaux disons donc dans ma dans mon tout jeune temps j’avais pas encore 30 ans je me suis trouvé dans un milieu à la fois très favorable pour me former et très disons assez hostile à la discipline histoire comme considéré complètement dépassé par les et nouvelles recherches
Tout ceci est tout à fait différent nous étons parmi les premiers ou les premières surtout des femmes des filles à l’époque qui s’intéressaient de l’histoire à l’histoire africaine à fermer à former des chercheurs chercheur français française et chercheur africains là c’était des Africains et pas des Africaines parce que laasstiment supérieure n’était pas
Encore suffisamment euh développé dans les années 60 dans les dans l’unique université francophone d’Afrique qui était l’Université de Dakar ou che antadiop et euh ce sont cette disons cette 2e génération euh que j’ai contribué à former et qui a formé à son tour c’est une époque complètement résolu dans la mesure où
Maintenant la plupart des historiens de historiennes de l’Afrique sont des francophones sont des Africains ce qui n’est pas du tout qui n’était pas du tout le cas en dans les années 60 et je dirais que d’une certaine façon euh et c’est très bien puisque je suis quand même à la retraite depuis assez
Longtemps euh euh je trouve que c’est très bien que le le le relais soit pris effectivement par des historiens africains euh qui d’une certaine façon sont devenus dans la discipline à mon mon avis euh plutôt meilleur que les collègues occidentaux dans la mesure ils ont plus d’atouts en main ils ont les langues
Occidentales avec toutes les recherches qui ont été faites qui sont très abondantes ils ont leur langues nationale ou locale qui leur permet la le le contact direct avec leur société et ils ont une vision mondiale maintenant et non plus euh française euh des choses parce que compte tenu des des
Limites de l’éducation des connaissances sur l’histoire africaine pendant longtemps en France qui n’est plus le cas aujourd’hui mais qui a été le cas jus disons jusque dans les années 1980 90 et bien les les jeunes historiens africains qui voulaient vraiment se former c’était pas en France qu’ils pouvaient se former mais ils allaient
Aux États-Unis au Canada en Allemagne euh en Suède quelquefois et puis quelquefois en j’ai eu des quelques étudiants africains absolument formidables mais disons que la France nétait plus le centre des recherches en particulier en histoire en histoire africaine alors c’est cette période des années 60 elle est très intéressante parce que ça
A été un renouveau complet des connaissances qui étaient encore comme je vous l’ai dit méconnu des autres disciplines euh encore en je suis rentré aux études 1962 je crois et encore en 1970 un jeune sociologue des hautes études me disait enfin me disait beaucoup plus tard mais il est arrivé au
Hautes études en 60 79 70 il me disait mais on avait comme modant de pas parler aux historiens parce que les historiens c’étaient les ennemis parce que les historiens c’étaient les auteurs de l’histoire coloniale donc vous voyez le le contexte était tout à fait euh difficile différent et
Euh c’est à ce moment-là qu’on que dans le monde et en France mais en France a été euh très mal accueilli au débarrage et ensuite c’est devenu une banalité euh de nouveaux concepts sont apparus et le premier concept qui est apparu euh à la fin du siècle dernier c’est celui de
Subaltern studies les études de subalternes ou les études subalterne on n’a pas cherché à à le traduire on dit toujours les subalternes se dent c’est un fait c’est en c’est des jeunes intellectuels Indiens de l’Inde qui ont commencé à récuser l’histoire coloniale classique c’estàd l’histoireéographique dire la colonisation c’est bien évidemment
Puceque c’était les coloniaux qui qui l’écrivaient à l’époque coloniale et dans l’ensemble il y avait bien sûr quelques critiques mais disons que euh c’était plutôt la l’épopé coloniale et la gloire coloniale y compris dans les manuels euh de du primaire ou du ou du secondaire euh donc ce sont des
Intellectuels Indiens de l’Inde suivi par des Anglo-Saxons euh dont le le à la 2e génération le nom le plus connu pour l’Afrique c’est Edouard Saïd Edouard Saïd s’est rendu célèbre euh à l’occasion de ces études sur les les cultures euh asiatiqu et et en montrant que finalement
Euh les subalterne en fait avait été euh n’avait pas été pris en compte dans l’histoire de la colonisation et qui fallait toutevir à zéro en faisant l’histoire des subalternes et non pas l’histoire des conquérrents euh a donné euh naissance à une revue en dans les années 1970 ce baltern stud qui était
Complètement ignoré euh en France le l’ouvrage d’Edouard Saï euh aé a été publié pour la première fois il est je crois que je me souvienne il est il a été édité en 78 il a été publié tout de suite après en France en français mais aucun effet et c’est la c’est l’édition
Suivante en 2002 qui qu’il a connu qu’il a fait connaître en France alors le subaltern stud c’est euh ça a été une idée qui été saisie au vol par un un politiste français jeune politiste français qui était bilingue à l’époque on lisait pas tellement core les échanges entre langues en
Particulier entre Français et Anglais étaient pas tellement fréquent souvent les les Français ne disaient pas l’anglais les Anglais ne lisaient pas le français et donc Jean-François Bayard était un jeune politiste qui disait bilingue qui donc a lu les subalternes Ceed et qui tout de suite a saisi l’intérêt de cette cette cette nouvelle
Façon de concevoir l’Afrique le l’histoire de la colonisation qu’on a appelé l’histoire par le bas au lieu de faire l’histoire par le haut non pas par les chefs les les les Européens des colonisateurs mais à partir des sociétés africaines et il a créé à ce moment-là une revue qui existe toujours qui
S’appelle politique africaine donc le dont le premier numéro disait ex ement ça nous voulons maintenant travailler les sociétés africaines à partir de ces sociétés et non pas à partir du regard que les Européens ont porté sur ces sociétés qui était l’apport d’Edward Saï sur l’Asie qui dont le livre
Démontrait que l’Asie telle que conçue par les Européens était une Asie construite par les Européens c’était pas l’Asie réelle et donc cette idée a donc été repr prise pour les pour les Africains et par les Africains et c’est devenu donc les subalternes studis qui à part Jean-François Bayard et sa revue
Ont été assez ignorés en France bien que grâce à Jean-François Bayard euh le la 2e édition de d’Édouard Saïd en en en 2002 semble-t-il a été euh a été a eu un grand retentissement alors que la première édition de langue française Ava été totalement euh ignorée et
Euh euh à ce moment-là euh sont apparu est apparu une un autre concept euh qui venait des ÉtatsUnis qui étaient les post-colonial Stud et le concept de post-colonial stud a été très mal compris au démarrage euh par la plupart des chercheurs français euh euh interprété et reste encore parfois
Interprété par les adversaires comme on dit que après la colonisation c’est comme la colonisation c’est pareil et c’est les mêmes mesures c’est pas ça les post-colonial seisent les post-colonial stud c’était euh un développement un peu plus élaboré euh des subaltern stud euh c’était et c’est toujours d’ailleurs euh euh comprendre les l’héritage colon
Avec des mots avec une interprétation d’aujourd’hui et non pas avec les mots coloniaux parce que l’héritage colonial est écrit avec des concepts qui ont été créés par les colonisateurs pendant la colonisation alors il y a un exemple absolument frappant en France c’est pour l’Afrique la distinction entre Maghreb
Et Afrique noire Maghreb et Afrique noire ce sont des mots coloniaux ils ont été inventés par les colonisateurs alors le b c’est la traduction de des pays de de l’Ouest pour euh pour la l’Afrique du Nord et c’est devenu synonyme de justement des population musulmane maintenant d’Afrique du Nord et
Euh Afrique noir était le terme classique utilisé jusqu’ il y a pas très longtemps en France y compris par les journalistes et et les manuels jusqu’à ce que ce sont des chercheurs africanamericans qui ont dit ben Afrique noire c’est un terme raciste qui est tout à fait vrai on ne caractérise pas
Un un continent par la couleur d’un certain nombre de gens du continent qui ne sont pas tous noirs d’ailleurs en Afrique l’Ouest en fut on ne caractérise pas la la Chine par exemple de pays des jaudes on le faisait à l’époque coloniale non le fait plus tandis que
Pour l’Afrique l’Afrique noire on le faisait jusqu’à il y a 3 4 ans et il y a 3 4 ans que le concept américain de c’est pas bien dire Afrique noire ils sont très pointilleux pour ce genre de choses les les les africain américain on dit
Non c’est un alors alors à ce moment-là comment appeler l’Afrique noire en France alors nous autres dans nos laboratoires qui on le thème comme les autres mais qui av été tout à fait d’accord avec la remarque personne n avait pensé parce que c’était l’usage depuis très longtemps euh et c’est
Justement ça qui est important dans le post-colonial c’est de savoir faire la critique de concept qu’on a hérité de l’époque coloniale et dont on pense toujours que ce sont des concepts opératoires avec leur sens inconscient de l’époque colonial le post-colonial c’est ce défaire du vocabulaire élaboré pendant l’époque coloniale qui permet de
Continuer à juger ou à faire l’histoire des pays disons non occidentaux donc dans mon laboratoire qui sappelait comme les autres laboratoires qui avait une section Afrique noire pour autant que je me souvienne on a on s’est longtemps rassemblé pour dire com comment on pourrait appeler l’Afrique c’est pas l’Afrique noire évidemment
C’est pas l’Afrique blanche non plus c’est pas une histoire de couleur euh c’est l’Afrique alors c’est l’Afrique au sud du Sahara alors on disait c’est pas vrai parce que il y a toute une série d’État le Niger le la Mauritanie le Tchad qui sont sur
Le Sahara et non pas au sud du Sahara euh bref on discutait pendant deux ou trois séances comment on pourrait s’appeler et puis finalement ben on s’est appelé euh Afrique subsaharienne ou Afrique au sud du Sahara euh tout en entendant que l’Afrique au sud du Sahara on avait
Besoin aussi de connaître l’Afrique du Nord pour qu’ des échanges à travers le le Sahara justement et puis que c’était inexact géographiquement puisque certain nombre d’États l’Afrique maghrébine c’est c’est uniquement les cinq États qui donnent sur la Méditerranée à partir de l’Égypte la la Libye la Tunisie
Le l’Algérie et le Maroc tous ceux qui sont sur la Méditerranée tous les autres tous les autres on les appelle subsaharien les Américains très puristes ont dit subsaharien c’est péjoratif ça on serait soussarien donc euh bon les Français qui sont moins regardants sur ce type de vocabulaire on
Trouva que il poussait un peu mais en fait ils ont dit oui il faut respecter le les les convictions de de nos voisins c’est devenu donc l’Afrique au sud du Sahara qui est encore pour de plus dire Afrique sub-saharienne on dit Afrique au sud du
Sahara qui est un peu plus long et puis dans notre laboratoire nous ne trouvions pas de terme pour désigner ce qui était l’Afrique non riveraine de la Méditerranée sauf de façon négative ce était tout à fait significatif de l’esprit européen euh Afrique euh euh non occidentale Afrique
Euh enfin bref au bout de deux ou trois séances de discussion on disait bon ben on n arrive pas ben on va continuer Afrique au sud du Sahara et on sait sur quoi on on travaille on sait pas comment l’appeler mais on est d’accord sur ce sur quoi on travaille et par conséquent
Ne nous compliquons plus la vie on dira Afrique au sud du Sahara mais c’est c’est vous pour montrer à quel point on était et on reste d’ailleurs en France enferé dans des dans des concepts justement qui ont été élaborés en dehors de ces connaissances et qu’il faut comme
Le mot était devenu à la me euh de cette époque-elà déconstruire les concepts alors il y a une très grosse un très grosse contresens par les ennemis les adversaires du post-colonial qui ont dit le post-colonial ils veulent dire que sous laindépendance on a hérité des mêmes choses que la colonisation on l’
Hérité d’un certain nombre de choses qui effectivement rappell les les murs de la colonisation mais on a pas hérité de la colonisation on a hérité euh de de concept surtout et de réalité qui découle d’un passé dont on fait partie l’époque coloniale mais là aussi il faut des périphrases pour expliquer ce que
L’on entend et euh c’est un c’est un un un congolais philosophe euh linguiste et historien qui s’appelle Valentin moudimbeé qui est un type qui est un homme remarquable qui a relu tous les textes coloniaux concernant l’Afrique euh et qui a expliqué que énormément de ces termes continuaient toujours à être utilisé et
Que c’était ces termes qu’il fallait déconstruire et donc euh démonter les les concepts coloniaux qui continuaient à analyser des réalité post-coloniales qui ne sont plus les mêmes euh tout en étant en relevant de la colonisation bien entendu mais il ne s’agit plus de la colonisation il s’agit de l’usage qu’en font les contemporains
Sur ce ce qu’a été la colonisation et ce qui est très intéressant à constater c’est qu’ alors que euh Édouard Saïd qui parlait de l’Orient qui ne concerne pas ou très peu l’historiographie française euh enfin sinon le l’histoire du Vietnam euh a a été traduit a traduit très tôt
Les Français ont traduit très tôt Ward Saïd mais Valentin moudimbe qui écrit deux gros livres passionnants concernant l’ensemble de la de la littérature euh essentiellement de langue française parce que Mudimbe est et et de la RDC et il est de de langue française il décrivait en anglais mais il est de langue française
Euh euh a à a relu tous ces textes en montrant à quel point notre vocabulaire est imprégné effectivement de d’outils conceptuels qui datent de la colonisation et que c’était ces outils conceptuels qu’il fallait euh remettre en cause étudier éventuellement remplacer euh et non pas euh et non pas
La la réalité alors euh valontin moudimbé qui a qui a écrit à peu près en même temps queeddouard saità dire au début des années 1980 a été euh traduit en français euh j’allais dire l’année dernière il y a 2 ans c’est-à-dire qu’il a on a attendu euh 40 ans pratiquement 30 ans
Euh pour le traduire alors que c’est devenu le un des livres de base de l’enseignement de l’histoire africaine dans les pays anglo-saxons euh justement par ce pouvoir de déconstruction qu’il a par rapport aux connaissances acquise du temps de la colonisation donc le le postcolonial a été je SUV l’heure parce
Que j’aiuis beaucoup de temps le postcolonial a été quelque chose de très important par la déconstruction des concepts euh et très mal accueilli en France très très mal accueilli en France au démarrage euh les en particulier très mal accueilli par les les les penseurs d’origine marxiste marxisante parce
Qu’il considérait enfin j’ai pas très bien compris pourquoi d’ailleurs euh parce que je suis aussi tout à fait d’accord avec eux sur beaucoup de choses mais là j’ai pas compris pourquoi ils avaient euh alors il s’agit par exemple de euh de y Lacoste le géographe euh de euh de Jean-François Bayard aussi
Qui a été très très négatif euh de bref les les les les seniors de des études africaines euh des années 2010 euh n’avaent pas de terme plus méprisant euh que possible euh des post-colonials cedés en disant que c’était dangereux que c’était grave que c’était menaçant enfin bref euh très hostile c’est une
C’est une cerelle qui maintenant est a disparu on l’a oublié euh mais ça duré une dizaine d’années jusque dans les années 2010 euh 2010 2012 euh il y a encore un grand plvoyer sur les idées post-coloniales qui a été euh publié par Nicolas borsell en 2012 avec encore
Énormément de d’hostilité euh de la part des des penseurs français euh j’ai du mal à comprendre un peu pourquoi d’une certaine façon je pense que pour un certain endroit les chercheurs sont très fiers toujours de ce qu’ils ont trouvé les chercheurs français en particulier des gens comme Jean-François Bayard ont été vraiment
Les premiers en France à saisir le nouveau concept qui circulait par ailleurs et il trouvait d’une certaine façon que les Saxon répétait ce que eux avaient dit euh 20 ans avant seulement eux 20 ans avant ben ils étaient très peu nombreux c’était Jean-François Bayard et quelques autres qui n’avaient
Pas du tout fait souche en France alors que ça commençait à devenir euh quelque chose d’assez habituel en France et euh alors je regarde euh si j’ai rien oubliier pour alors pourquoi est-ce qu’il y a eu cette telle hostilité cette telle rétisence française des chercheurs en sciences sociales contre les idées
Post-coloniales euh ben je pense que fondamentalement malgré tout elle les idées postcoloniales euh invitent à à remettre en cause des concepts élaborés depuis de des générations et des connaissances aussi élaboré depuis des générations et alors que ça existait en réalité en France mais ça existait à un moment on les a redécouvert longtemps
Après mais à l’époque ils étaient très minoritaires aussi France Fanon par exemple France Fanon on est en train de redécouvrir depuis 2 3 ans France Fanon était tout à fait dans ce genre de courant euh Albert méi aussi qui était algérien à algérien ou tunisien je sais plus enfin d’Afrique du Nord à
Albert méi a expliqué à quel point le colonisé les colonisateurs formait une espèce de binôme inséparable il y a pas de colonisé sans colonisateur il y a pas de colonisateur sans colonisé et réagissent l’un sur l’autre enfin bref il a euh il a écrit des choses euh c’est
Une espèce de binôme inséparable qui était en incessante corésonance et ça il a très bien expliqué et puis il y avait aussi des discours extrêmement frappants particulier discours sur le colonialisme d’imé céser en 1950 qui est un très grand texte mais qui aussi était lu par une petite minorité de
Gens disons carrément à gauche pour s’implifier euh et disons que les ceux qui connaissaient ce ce texte je pensaient que mais ça avait déjà été dit en français donc c’est pas la peine de revenir dessus et et donc nous on l’a déjà dit avant donc ça na rien de
Nouveau mais les choses sont toujours sont toujours importantes de quand elles sont dites de façon nouvelle il y a eu une un un colloque très intéressant en 2006 à à à sciencep euh sur précisément les idées post-coloniales et c’est George valandier qui était un grand sociologue spécialiste surtout euh de
L’Afrique sub-saharienne euh euh les a un peu réprimandé pendant ce colloque euh en disant ben euh ce sont des idées neuves mais qui ont besoin d’être r Ré apprivoisé qui ressortent de façon un peu différente et c’est pas du tout choquant au contraire que une génération suivante redécouvre ce que certains ont
Découvert la la génération d’avant surtout la génération d’avant c’était une petite minorité maintenant c’est une une grosse minorité et devient une majorité enfin bref bref les Africains en particulier les penseurs africains ont été beaucoup plus rapides à à adopter les idées post-coloniales je parle des francophones que
Euh que les Français justement pour pour eux ça ça leur paraissait évident alors que pour les français c’était encore un gros mot post-colonial qui a été remplacé de façon plus récente euh par le décolonial alors le décolonial est encore très mal considéré par beaucoup de intellectuel français
Qui là encore font des contresens sur la signification du mot alors le post-colonial ça a été reproché du côté français est un concept qui est né aux États-Unis donc c’est une idée américaine à à l’origine et une idée américaine bon c’est pas une bonne idée
A priori en à peu près ça mais je simplifie bien entendu et le décolonial lui euh c’est un concept qui est né en Amérique du Sud pas en Amérique de donc en Amérique espagnole portugaise mais euh pas en espagnol de pas en en Amérique de de langue anglaise et cétait un petit peu
Les penseurs de d’Afrique d’Amérique latine qui avaient envie aussi bah de trouver leur concept d’une certaine façon et qui ont fait un constat euh qui correspondait très bien à l’Amérique du Sud euh dire que euh euh la colonisation avait existé depuis très longtemps en Amérique du Sud et que euh colonisateur comme colonisés
Ou post-colonisé euh avait élaboré ensemble de nouvelles réalités qui sont appelées donc décoloniales alors qu’est-ce que ça veut dire décolonial euh d’une certaine façon c’est un peu la même chose que post-coloniale mais de façon disons plus élaborée et euh c’est la raison pour laquelle les les beaucoup de chercheurs ne veulent
Pas en parler il y a une raison il y a une nouvelle idée qui a été lancée et qui est très importante et qui maintenant est en train de se généraliser et d’être connu comme tel mais vous pouvez pas savoir la quantité de d’injure véritablement d’injures qui se sont
Répandu dans les dans les milieux concernés et intellectuel s’injurien sur le terme décolonial avec vous avez peut-être vu dans les journaux en particulier dans le monde des pétitions alors de de de psychologue de je sais plus de différentes spécialités disciplinaires disons que le décolonial c’est épouvantable qui fallait l’interdire dans les universités alors
Ça on l’a entendu de la part des milieux de de droite beaucoup c’est c’est nocif c’est dangereux alors qu’est-ce que c’est le D colonial ben c’est toujours un petit peu la même chose en réalité mais c’est [Musique] c’est disons que le le le décolonial devient un peu indifférent euh indifférent euh euh au
Aux métropole pour se pour se consacrer précisément euh sur euh sur les pays euh dit euh sous-développé et alors surtout le décolonial a introduit de nouveaux concepts et en particulier il a dit que il s’élève contre la conception qui dominait à la grande époque du marxiste c’est-à-dire dans les années
70 qui était que enfin jusqu’aux années 70 disons qui était que le concept principal dans une société c’était le concept de classe classe sociale et selon la classe sociale cela explique justement les la situation des dominés ou des dominants des développés ou des pas développés et cetera et que
Donc le l’idée essentielle pour les sciences sociales c’est c’était de d’analyser de quelle classe sociale on était par grosso modo hérité de l’héritage marxiste stalinien de euh de capitalisme et prolétariat donc il y a protéariat y a il y a ceux qui qui possèdent il y a ceux qui ne
Possèdent pas et c’est ça le l’explication majeure c’est-à-dire le le marxisme réduit à un espèce de squelette tel que l’av avit fait le stalinisme les les les décoloniaux ont inventé des idées assez différentes on dit toujours pour l’analyse des classes sociales l’analyse de la société dit en fait il y
A trois points majeurs il y a l’appartenance de classe évidemment c’est très si vous faites partie de ceux qui dominent de ceux qui sont dominés vous n’avez pas la même situation dans la société mais il y a aussi d’autres points majeurs le genre si vous êtes un homme ou si vous
Êtes une femme vous n’avez pas la même place dans la société et et et le et le trè alors là qui a qui a prêé énormément de de de énormément de polémique et d’incompréhension c’est ce que les Anglo-Saxons appellent la race c’est-à-dire l’origine ethnique alors là ça repose sur euh un
Contresence de compréhension entre la langue française et la langue anglaise en particulier américaine euh euh aux États-Unis et euh enAfrique du Sud pendant tout le 20e siècle la la distinction des sociétés a été une distinction une une une distinction de race c’est-à-dire de couleur cette ce racisme est né au 19e
Siècle partout dans le monde enfin il existait déjà aux États-Unis depuis longtemps à cause du du de l’esclavage mais céit développé beaucoup au 19e siècle précisément et on peut schématiser la naissance du du racisme antinoir qui concerne en particulier l’Afrique le racisme antinoir euh découle de de l’esclavage ou plus
Exactement d’une certaine façon de la suppression de l’esclavage non pas que le racisme n’existait pas avant mais avant c’était euh évident pour les blancs en particulier les Américains euh mais aussi les esclavagistes français ou autres euh euh au 16e au 17e siècle on était noir on était fait pour être
Esclave on était né esclave certain si on n’était pas esclave c’était pas normal euh donc au au 18e siècle le mot signifiait en fait était synonyme de esclave dooit et euh ce qui permettait de distinguer les noirs des blancs dans les sociétés occidentales à l’époque tel qu’elle soit c’était la
Couleur le blanc était libre le noir était esclave ou s’il était pas esclave il aurait dû l’être puisquil il ne valait rien parce que être esclave or le 19e siècle est le siècle de la suppression de l’esclavage de l’interdiction plus exactement de la traite des des esclaves et puis de
L’esclavage tout au long du siècle interdiction de la traite en 1807 en Angleterre 1815 dans un certain nombre de pays européens en réalité c’est plus tardif pour la France était 1831 la première loi contre la traite c’est-à-dire trafique des esclaves dans l’Atlantique et de 1831 pendant dans les manuels on l’
Toujours employé que c’était en 1815 mais c’est pas vrai traité de Vienne de 1815 dit que les puissances européennes s’engagent à supprer la traite des esclaves dès que ce sera possible bon ben en France ça a été possible à la fin des années 20 et la loi est sortie en
1831 sous LouisPhilippe donc c’est pas 1815 c’est 1831 mais disons donc il y a il y a la suppression de la traite et ensuite progressivement la suppression de l’esclavage qui est 183 32 35 en Grande-Bretagne 1848 en France 1863 aux États-Unis 1800 88 au à Cuba c’est-à-dire que la la
Suppression de la traite de de l’esclavage pardon dans les colonies européennes s’étale tout le long du 19e siècle mais à partir de moment où un noir n’est pas nécessairement un esclave il continue à faire les tâches inférieur de la société alors pourquoi est-ce qu’il fait les pourquoi est-ce qu’il est
Méprisable ben on peut pe dire parce qu’il est noir puisque maintenant être noir n’est pas méprisable n’est plus théoriquement n’est plus méprisable mais c’est parce que ben parce que le noir est une race inférieure inférieure morphologiquement et le les savants du 19e siècle vont s’efforcer de trouver pourquoi est-ce que le noir est
Inférieur au blanc et ça dure tout le siècle Broca qui est un très grand savant de la fin du 19e siècle euh euh a cru trouver alors l’anecdote est tout à fait véridique euh ça paraît maintenant cocasse mais c’est tout à fait il cherchait justement dans la morphologie c’était la grande époque de
L’anthropologie physique on mesurait les les crânnes les les les membres le torse enfin on mesurait tout alors Broca a pensé c’est que la différence entre le noir et le blanc est reposé sur la différence entre l’humérus et le en entre le bras et l’avant-bras et il s dit bon ben j’étais
Absolument sûr de ça alors je ne sais plus de quel était celui qui était supérieur à l’autre mais enfin disons le le cotient était pas le même pour les blancs et pour les Noirs il a dit il faut que je vérifie quand même plus que ce que j’ai fait et il est allé
Rechercher euh les mensurations faites dans cette femme sud-africaine qu’on appelait la Vénus autentot euh qui euh vous avez peut-être vu le film qui euh qui qui est un film intéressant euh qui avait une caractéristique morphologique assez classique chez les Africains du sud de l’Afrique c’est-à-dire un
Postérieur relevé et euh avec pas mal de graisses qui qui repevot et euh donc la Vénus autentot surnommé comme ça à cause évidemment de sa morphologie avait été vendu à Londres pour être montré dans les foires et en 1815 avec les troupes contre Napoléon elle s’est retrouvé à
Paris et elle a été euh mesurée par des savants à Paris sous toutes s forces donc Broca en 1880 dit je vais aller voir les mesures prises sur la Vénus autentot qui s’appelait en fait sarge Batman et qui était une esclaveement de l’Afrique du Sud qui av été vendu au nord et
Patatra selon les les l’hypothèse de Broca elle était plus intelligente que le plus intelligent des blancs donc la théorie et la théorie est tout à fait authentique c’est c’est un un autre scientifique du musé de l’homme qui me l’avait raconté mais qui en m’expliquant que les mesures
Étaient dans au Musée de l’Homme que c’était tout à fait vérifiable et et le désespoir de Broca aussi donc il fallait chercher une are raison c’està-dire que il fallait trouver une différenciation qui montre que le noir était inférieur au blanc et bien la différenciation c’était la race
Don il y avait les races intelligentes et les races pas intelligentes alors au som mais il y avait les blancs à la base il y avait les noirs et entre les deux il y avait selon des théoriciens deux trois ou quatre euh race plus ou point jaune et
Euh euh il a fallu les années 1950 pour que une une assemblée de spécialistes à l’UNESCO à la suite des des des catastrophes de la 2e Guerre Mondiale et du du racisme évidemment antisémite euh écrivent un texte euh proclamant que scientifiquement les races n’existent pas 1950 ce qui n’a pas encore été vraiment
Cru par les populations françaises et c’est un un biologiste jacar euh dont définitivement je n’arrive plus à savoir quel est son prénom mais ça commence par un a je crois que c’est pas Alfred mais enfin euh 18 1976 il publie un livre de vulgarisation scientifique résumant les les
Conclusions de sa thèse qui date de 1960 euh où il démontre que les races n’existent pas que c’est que c’est un faux concept mais entre euh les les savants qui le savaient déjà depuis les années 1920 et jacard qui répand l’idée en 1960 76 donc il y a une espèce de flou
Artistique où on nose pas trop dire on dit plus que les races existent on pense quand même que elles doivent exis enfin bref c’est pas clair c’est pas clair et c’est contre tous ces problèmes que les décoloniaux justement cherchent à à comprendre les différences entre les populations et c’est la raison pour
Laquelle du côté français le mot race est devenu un mot absolument évidemment est un mot raciste euh le mot race quand on croyait que les races existait scientifiquement au 19e siècle c’était pas encore raciste je dirais c’était racialiste on faisait des différences mais euh on pensait que la théorie allait démontrer effectivement
Que c’était euh que c’était une différence essentielle et ce sont les généticiens dans les années 1920 qui ont qui vont démontrer que génétiquement les races n’existent pas donc la la vérité scientifique date des années 1920 la vulgarisation scientifique à 1050 ans en France 1970 euh et le mot race n’importe
Comment en France est un mot très péjoratif le mot race en en anglais n’est pas nécessairement un mot péjoratif euh ou ou les moins disons et euh quand on traduit race en anglais par race en français on fait un faux ami en fait euh euh il suffit pour le comprendre de
Penser aux statistiques euh démographique euh qui jusqu’à il y a quelques années été faite aux États-Unis et continue de l’être plus ou moins en Afrique du Sud classer les gens selon euh leur race alors en Afrique du Sud c’était les blancs les Indiens et les et les noirs
Et aux États-Unis c’est peu près la même chose et la la déségrégation c’est 1963 c’est-à-dire il y a moins d’un siècle donc tout ça est très ancré dans dans les esprits et en France ça a été complètement l’assimilation entre race et racisme donc quand on dit le mot race c’est un mot
Raciste ce qui n’est pas tout à fait exact c’est c’est pas très recommandable mais disons que c’est pas parce que on dit que le concept de race a existé qu’on est raciste si on dit oui je crois que les races existent on est racistes évidemment mais le concept de race lui
Il a existé il a dominé pendant des siècles en Occident y compris vous disais aux États-Unis et et et en Afrique du Sud où il a été utilisé comme un concept statistique et où il est encore utilisé comme concept statistique je suis allé une il y a une trentaine d’années euh
Avec mes enfants petits aux États-Unis le gamin le gamin avait 8 ans et à l’école primaire publique il y avait un questionnaire avec il y avait la race blanc noir hispanique cétait hispanique moi évidemment j’ai rien j’étais scandalisé en bonne française de base j’ai rien mis du tout mais la différence avec
Autrefois c’est que les cases existent toujours mais on met ce qu’on veut on a on a on a le droit d’être tout à fait noir sur le papier et se déclarer blanc ou le contraire on se déclare on est on est ce qu’on pense qu’on est à partir de ce moment-là mais
Je pense que le le questionnaire existe toujours il faudrait vérifier tous les cas je peux vous garantir qu’il y a 30 ans il existait encore donc le terme n’a pas tout à fait le même mot tout ça pour revenir que une des différences que les décoloniaux attachent très fort pour la distinction
Entre ah ben oui mais l’heure est sonnée là excusez-moi donc je vais m’arrêter là tout d’un coup j’oubliais j’ai mangé le l’heure de mon de mon voisin je vous prie de l’ex de l’excuser et tout ça pour vous dire que tous ces concept ces concepts sont importants qu’ils sont encore très
Récents et qu’ils sont encore enraciné dans le l’histoire mentale et culturelle des populations quelle qu’ell soit et que pour le décolonial que j’ai pas dit mon dernier mot il y a trois notions importantes il y a le la classe mais il y a aussi le genre et ce que les anglosaxons
Appellent la race et les Français appellent plutôt l’origine ethnique ou quelque chose du genre voilà excusez-moi ça va êt trop long donc notre de intervenant c’est C économiste hisoren d’économie il est professeur associé à l’École d’économie de Paris directeur d’étud à l’école étud en Scien social et directeur de
Recherche à l’Institut de Recherche pour le Développement donc ces domain de recherche NOTAM sur l’économie politique du dévelement histoire du dévelement changement structurel et inégalité il est l’ sur lescom afriain et sur lesti Afri depuis les années 1980 très récemment il a publié l’ouvrage un empire bon marché aux
Éditions de sous titré histoire et économie politique de la colonisation française 19e et siècle C ouvage plusieurs particularités à la fois par les questions abordé et par les méodes appliqué donc il s’agit d’un long travail d’archive et d’Al statioptique de l’IR colonal franis en sintéressant les motivation et les
Méthodes de la politique de colonisation il analyse le fonctionnement des états coloniaux à travers notamment la fiscalité le recrutement militaire et le flux des capitaux et lesanités donc il propose un nouv éclairage sur l’impérialisme d’hier et aujourd’hui donc nous avons le privilège de l’écouter merci beaucoup merci merci d’être venu nombreux dans
Cette salle merci je voudrais remercier l’invitation de de François erand qui malheureusement ne peut pas peut pas être présent pendant que le le powerpoint s’installe je voudrais aussi témoigner du fait que je suis très heureux d’être de faire la paire avec Catherine kokitroic il se trouve qu’il y a en à l’été
2022 c’est tenu à Paris le le Congrès mondial d’histoire économique et Catherine étaituré l’une des conférences plinières à côté d’un d’un historien économiste sénégalais Ibrahim atub et j’étais le président de la session alors j’ai pas beaucoup parlé à ce moment-là mais mais j’étais très heureux de pouvoir introduire leur le leurs interventions
Alors moi je vais je vais aujourd’hui donc effectivement à l’invitation de François erand j’ai retenu le titre qu’il nous qui qui qui qu’il a qu’ qu’il a qui qu’il m’a un petit peu imposé façon quel bilan économique et politique pour la pour la colonisation euh et effectivement il s’agit de parler de mon
Livre alors je sais pour ceux qui sont des des des des des des des élèves assidus de de ce de ce de ce séminaire de François eran qu’il a déjà parlé de mon livre et donc il va y avoir inévitablement un certain nombre de redites j’espère que je vais
Le je vais en parler différemment en tout cas euh euh prob probablement que les les les les termes utilisés sert pas exactement exactement similaires alors je vais essayer de m’organiser sur quatre parties tout d’abord bon très rapidement mais je pense que l’auditoire ici est déjà assez averti de ce que c’est que la
Colonisation française et quel quel territoire elle a elle a concerné donc je vais je vais aller très vite là-dessus et puis ensuite ben je vais aller dans le vif du sujet de du du thème du livre pourquoi ce titre un empire bon marché et donc essayer de
Vous expliquer ou de vous convaincre que le que le l’Empire était bon marché pour le pour le contribuable d’un côté et pour le le capital français de l’autre j’en viiendrai à alors pour comprendre aussi pourquoi ce cet empire pouvait être bon marché il faut comprendre le fonctionnement des états coloniaux
Spécifiquement euh et le fait qu’il qu’il qu’il prélevaient une ressource fiscale importante et qu’ils étaient aussi les principaux respons able de des politiques de développement ou des politiques de mise en valeur come come on disait avant avant 1945 plutôt que plutôt que développement je parlerai un tout petit peu de la période de
Décolonisation mais j’aurais pas forcément beaucoup le temps alors juste un rappel quand on parle de la colonisation française en général il y a deux colonisations françaises et ce dont je vais vous parler c’est la seconde colonisation française là Catherine vient de vous parler un petit peu des décoloniaux euh et de l’origine
Latino-américaine de la de la du du de du mouvement euh d’une certaine façon euh cette source et notamment la source aussi euh euh de critique du racisme elle est plutôt peut-être dans la première le premier type de colonisation hein mercantiliste et esclavagiste qui a concerné pour la France les Antill la
Réunion et cetera et puis mais aussi évidemment l’Amérique latine pour ce qui concerne le Portugal ou ou le ou le ou le ou le ou l’Espagne alors moi je vais vous parler surtout du second empire colonial euh qui commence grosso modo en 1830 à partir de la conquête d’Alger et
Surtout après 1870 c’est important parce que c’est très important pour voir la différence entre ces deux forme de colonialisme c’est que le second colonialisme français c’est un colonialisme de d’une France qui a déjà passé la Révolution française d’une part donc qui n’est plus un état monarchique et d’autre part qui est un état
Industriel hein et d’ailleurs en fait la possibilité même de conquérir de un si vaste territoire qui va faire 20 fois la superficie de la France donc additionné après l’Algérie ensuite la Tunisie et cetera et cetera elle va être permise par la technologie militaire bien supérieur permise par la
Révolution industrielle hein et par les canonnières les bateaux à vapeur le le fusil mitrailleur et cetera et cetera donc c’est important et donc le colonialisme dont on parle c’est un colonialisme qui n’est plus mercantil et esclavagiste qui à cause de ça qui s’intitule presque libéral puisqu’il renit d’une certaine façon le le le
L’esclave le le colonialisme esclavagiste d’avant et qu’il se part en tout cas ou qui se justifie par une mission civilisatrice donc s’il y a racisme désormais c’est plutôt un racisme civilisationnel puisqu’on considère que la civilisation française est supérieure aux civilisations non enfin qui qui vont être qui vont être
Conquises ou colonisées et que euh la la la la mission civilisatrice va consister à apporter les bienfaits de l’ouverture au commerce de la science euh euh française et du bon gouvernement démocratique de la 3e de la 3e république je réfère évidemment donc cette cette ce colonialisme Industri est
À la fois libéral parce qu’il est soutenu par des penseurs libéraux mais il est aussi industrialiste parce qu’il est soutenu par un courant un peu spécifique à la France qui s’appelle les saintsimoniens euh je je je je je n’élabore pas plus là-dessus alors je crois que François eran vous êtes déjà
Un peu parlé bon vous déjà montré un peu le enfin décrit un peu ce second empire colonial donc voilà donc les cartes voilà il y a effectivement une partie Afrique du Nord euh ou Maghreb une partie une partie Afrique subsaharienne ou au sud du Sahara disons et puis et puis et puis l’Indochine
Française qui comprend les trois pays actuels de du Vietnam du Cambodge et du Laos ça c’est la carte des indépendances et effectivement je crois que François vous a déjà rappelé que le gradient démographique entre la France et ses colonies était de 45 millions contre 38 millions en 1870 pour les futures
Colonies d’une certain façon mais qu’aujourd’hui les colonies font 450 millions d’habitants et 68 millions alors comme dans un dans un séminaire qui est quand même centré autour du du thème des migration il est évident que ce gradient démographique compte hein d’une certaine façon alors je voulais voudrais rappeler dire dire une chose
Sur la comparaison avec l’Empire britannique parce que d’ailleurs c’est peut-être quelque chose qui n’est pas totalement dans mon livre parce que c’est quelque chose sur sur lequel je suis en train de travailler à l’heure d’aujourd’hui euh c’est la comparaison avec l’Empire britannique l’Empire britannique colonial donc le second
Empire colonial britannique mais qui est plus en continuité avec le premier d’un certain point de vue parce que l’Inde fait la continuité dans le cas dans le cas britannique il est SEP fois plus peuplé que le l’Empire français hein le que donc à la même époque hein il est
SEP fois plus peuplé l’un suffit à faire cette différence démographique hein d’une certain façon mais c’est pas que l’Inde et d’autre part le le l’Empire britannique la Grande-Bretagne à l’époque de la colonisation à la fin du 19e siècle est très clairement la puissance industrielle dominante et
Disons le le le la France n’est qu’un bon second hein un bon second dans dans dans dans la dans dans la puissance industrielle et militaire et donc la Grande-Bretagne va occuper des nœuds stratégiques et commerciaux beaucoup plus rentables beaucoup plus profitbl que tout ce que pourra avoir la France
En particulier Hong Kong Singapour la birmianiie la Malaisie alors que la France est responsable du canal de suè la Grande-Bretagne va finir par s’attribuer l’Égypte et donc le contrôle du canal de Sue et et même en Afrique subsaharienne en Afrique au sud du Sahara je m’aperçois que maintenant il
Faut dire ça après avoir entendu Catherine cquer le le le l’Afrique subsaharienne britannique est plus peuplée et plus riche en ressources que que la tripe subsaharienne conquise par la France et puis dans le cas britannique on a les dominions qui sont l’Australie le Canada n Zélande on n’a pas vraiment
L’équivalent dans le cas français si on veut d’une certaine façon en poussant vraiment un peu à l’extrême limite l’Algérie disons gouverné alors assez largement par les colons prépondérants d’un certain point de vue se ressemble au au dernier Dominion qui s’ajoute à cette liste là qui est l’Union
Sud-africaine en 19 en 1910 qui est l’Afrique du Sud britannique donc relativement à l’économie à l’économie française à la fin un empire plus petit relativement à l’Empire britannique ça va faire que ça va forcément mécaniquement représenter moins et donc même si l’Empire français est aussi profitable que s’il était même aussi profitable que
L’Empire britannique il pèse moins lourd par rapport à l’économie française parce qu’il est beaucoup moins peuplé beaucoup moins gros d’accord donc et même en comparaison même si on prend par exemple les Pays-Bas qui ont une grosse colonie qui est l’Indonésie qui est relativement en population est aussi très grosse par
Rapport au Pays-Bas qui est un petit pays et qui est une puissance industrielle aussi au bout du compte la la ponction coloniale sur les Pays-Bas va sur l’Indonésie va compter plus pour l’économie néerlandaise que la ponction coloniale toute chose égale par ailleurs de sur les colonies françaises pour
L’économie française alors je vais pas évidemment donc le livre fait 500 P et un grand nombre de chapitres je donne le plan ici très rapidement mais je vais évidemment pas pouvoir développer l’ensemble des choses euh que a été très gentil pour pour pour rappeler que dans
Le livre il y a aussi des choses sur la motivation les motivations de la conquête j’ai vraiment survolé ça et je vais pas je vais pas je vais pas être très loin c’est un livre par pardon d’accord d’accord non non mais j’y vais j’y vais quand même d’un bon
Pas le c’est un livre qui qui dit effectivement qui dont le STI TR histoire et économie politique donc comme comme il a été rappelé je suis un économiste de formation mais je j’espère avoir une certaine ouverture disciplinaire et donc on parle d’économie et de politique dans le livre
Et je pense que c’est très important pour comprendre la la façon dont s’est déroulé et la colonisation et et aussi ses héritages actuels dans les pays devenus indépendants mais dans une période qu’on peut qualifier au moins de post-colonial c’est sûr euh c’est très important d’avoir d’avoir en tête des des un modèle disons
D’interaction d’interaction à la fois économique et politique donc là j’ai donné un schéma que j’utilise dans le livre je suis pas sûr d’être extrêmement fan de ce type de schéma mais mais mais en tout cas ça c’est ça ça permet d’illustrer un petit peu un propos et et disons de de schématiser un
Propos un propos plus littéraire alors il y a deux aspects alors je je je vais j’ai j’ai choisi un petit peu pour me différencier de la présentation que François erand avait fait de mon livre de partir dans l’autre sens c’estàdire de commencer par la fin d’une certaine
Façon donc là ici je je commence par la fin et je je je m’interroge sur les héritages puisqueen fait le le thème imposé c’est quel bilan économique donc je commence par par par par par l’héritage donc j’ai j’ai deux hérit enfin évidemment il y a de nombreux héritages he comme l’a rappelé Catherine
Et donc dans aussi dans cette littérature post-coloniale on trouve aussi on cherche aussi toutes les toutes les traces hein de du du lait colonial et évidemment ce les deux sur lesquels je vais insister n’épuis pas le sujet hein tout à fait mais c’est celles qui me sont apparu par mes travaux les assez
Saillantes et assez importante à rappeler d’ certain point de vue alors il en a une qui est quand même assez assez bien connue et qui est qui est la première qui et qui est est précisément l’objet de critique de d’une littérature post-coloniale et décoloniale dont je ne
Me dont je ne me désolidarise pas nécessairement et qui et qui qui porte sur les connexions entre l’exmétropole et et ses excolonies des connexions économiques en terme d’aide d’un côté en terme de commerce en terme d’investissement hein Vincent Boloré et et les les ports en Afrique total et l’extraction de pétrole et cetera
Évidemment la monnaie hein vous avez sans doute entendu parler de toutes les critiques émise autour du Fran CFA et du fonctionnement du Fran CFA de la rue Afri qui viennent de la rue africaine sinon des des élites africaines et puis il y a des connexions politiques durabl également vous avez aussi entendu parler
De ce qu’on appelle la France afriquein de l’héritage de Jacques de Jacques focard et puis et puis euh du maintien disons de d’influence d’ingérance et d’intervention militaire même récente évidemment à travers les forces servales enfin les opérations cales les opérations barcanes et actuellement le retrait euh un petit peu forcé des des
Des troupes françaises basées au Mali au Burkina Faso ou ou au Niger et puis bien entendu une autre une connexion fondamentale qui a plutôt émerger évidemment après la fin de la période coloniale c’est-à-dire dans les années 60 hein il y avait déjà des imig algérien mais là je vais rien vous
Apprendre si vous avez suivi les cours de François mais mais bien sûr les migrations sont probablement peut-être au premier rang des connexions post-coloniales qui perdurent entre entre la France et ses anciennes colonies alors et le deuxème deuxè élément d’héritage qui est peut-être moins souvent considéré c’est pour les les économies et les sociétés
Anciennement colonisées un héritage sur la structure des états bien entendu les états coloniaux ou les administrations coloniales à l’époque coloniale étaient évidemment autoritaire hein je crois qu’il y a pas pas forcément besoin de d’argumenter beaucoup là-dessus elles étaient aussi ellelles administraient des sociétés qui étaient nécessairement énormément inégalitaires ne serais-ce
Que dans la dimension raciale ne sera- que dans la dimension disons propre à la colonisation de de de de différence entre les colons ou les expatriés français ou européens et les populations colonisées donc des États autoritaires et inégalitaires et d’une certaine façon les élites nationalistes dans bien des
Cas les élites nationalistes qui ont pris le pouvoir à l’indépendance ont eu du mal parfois n’ont pas voulu parfois ont essayé et n’ont pas pu n’ont pas réussi à complètement euh euh euh remettre en cause ces caractéristiques autoritair et inégalitaires euh très rapidement on a basculé dans des régimes
À partie unique et cetera et cetera alors bon je j’ai pas le temps de développer mais il y a une forme de de aussi dans l’héritage colonial une forme de reproduction de caractéristiques d’états coloniaux même dans des étatsépendants ce qui est un peu malheureux reproduction qui s’appuie aussi sur la reproduction de
Caractéristiques économiques hein de dépendance aux exportations de matières premières et qui tout ça engendrant à l’heure d’aujourd’hui des déceptions du développement un incivisme fiscal des fuites de capitaux dans dans les pays concernés voilà donc je voulais sur sur le premier aspect donc les connexions postcolon on dit beaucoup la France
Afrique d’ailleurs il y a un livre récent qui dit la France l’Empire qui ne veut pas qui ne voulait pas mourir hein donc effectivement donc quand on dit l’Empire qui ne voulait pas mourir ça veut dire qu’il y a eu des forces importantes pro france-africaines à partir de Jacques fokard qui ont tenté
De maintenir l’influence est ce que David Tod mon coauteur récent appelle un empire colonial informel qui existait au début du 19e siècle avant la colonisation formelle qui s’est finalement reconstitué d’un certain point de vue après les indépendances à travers à travers la franceafrique ou le cette cette influence informelle sur sur
L’Afrique malgré tout cet empire ne veut pas mourir mais je j’ai quand même l’impression qu’il est en train de mourir malgré tout qu’on peut ne pas vouloir mourir mais mais mais malgré tout ça finit par arriver donc donc je je pense que en tout cas on ne peut pas
Dire que que les choses se se se reproduisent à l’identique et donc quand on on peut toujours être post-colonial sans considérer nécessairement que la la période que l’on vit est exactement la même que la période coloniale donc en particulier lorsqu’on regarde par exemple les connexions en terme d’aide au développement donc de de
De d’aide que la France verse au reste des pays en développement et bien la France verse de moins en moins de façon privilégiée son aide aux anciennes colonies françaises alors on peut trouver que c’est mal on trouvé que c’est bien mais en tout cas c’est c’est une c’est une c’est une déconnexion en
Particulier parce que l’aide française transite de plus en plus à travers l’aide européenne et l’aide européenne n’est pas particulièrement biaisée vis-à-vis des anciennes colonies françaises d’accord la la la même chose les anciennes colonies françaises dépendent moins beaucoup moins que à l’époque qu’ 1960 de l’aide financière française hein de l’aide bilatérale française beaucoup
Beaucoup moins donc c’est ça qu’on voit dans je sais pas si mince non c’est pas ça comme ça je sais pas comment on je sais pas comment on fait le pointeur ça doit être ça voilà c’est ça qu’on voit là dans dans ces graphiques où vous
Voyez on part en 1960 et vous voyez la décroissance la comparaison est faite avec le Royaume-Uni encore une fois he et vous voyez que le Royaume-Uni même la connexion est sans doute déjà moins forte en 1960 et elle s’étiole également de la même façon pour le Royaume-Uni d’accord on peut regarder le commerce
International si on regarde le commerce internation de la même façon on a une vision miroire c’estàdire soit c’est le commerce de la combien les colonies françaises comptent dans le commerce français ou bien combien le les les les le commerce français compte dans le commerce des anciennes colonies françaises d’accord
Mais dans les deux cas hein alors évidemment la part des ex de la France dans le commerce des excolonies Africaines vous voyez et que queon regarde l’Afrique du Nord ou l’Afrique du au sud du Sahara c’est 80 à 70 % 70 à 80 1 % en 1960 mais aujourd’hui vous
Voyez c’est moins c’est à peu près 15 % d’accord donc il y a vraiment une déconnexion qui est qui qui s’est qui s qui s’est passé et il y a vraiment disons une diversification des partenaires commerciaux de la part des anciennes les anciennes colonies africaines de la France pour l’investissement direct
Étranger alors je dirais qu’on peut on peut malgré tout hein C ces connexions sont quand même au-dessus de ce que serait juste un apparimement aléatoire entre des pays qui commerceraient complètement à l’aveugle hein il reste quand même un petit une petite connexion privilégiée hein mais c’est vrai aussi
Pour les colonies britanniques et puis si on regarde l’investissement direct étranger donc là je disais total Bolloré voilà c’est ce dont ce dont on parle aujourd’hui euh là même si Bolloré a vendu l’année en 2022 c’est c’est c’est la plupart de ces actifs dans dans les ports africains
Euh la la la là vous voyez par exemple lorsqu’on utilise les données du FMI vous voyez que la France représente un/ers des investissements directs étrangers donc du stock de capital étranger dans ces anciennes colonies alors que si on compare le le RoyaumeUni B c’est beaucoup beaucoup moins même en
Afrique du Sud représente que 13 % vous voyez donc la la là encore là le disons la post-colonialité française est supérieure à la post-colonialité Britannique d’un certain point de néanmoins pour les deux pour les deux et donc on peut parler de France-Afrique encore un petit peu de ce
Point de vuel hein du point de vue de l’investissement direct plus que de Brit Africa et donc là vous voyez aussi que malgré tout pour ces deux anciennes puissances coloniales les investissements dans les anciennes colonies africaines que ce soit ici pour les pour la France ou ici en prenant
Afrique du Sud plus les autres colonies du du du sud du Sahara plus l’Égypte bon ça représente 2 % du total des investissements étrangers de la France ou du Royaume-Uni si bien que ces investissements là ne sont pas extraordinairement stratégiques pour l’économie française au totalin alors si on regarde par contre l’immigration donc
Comme vous le savez évidemment la moitié à peu près hein de de l’immigration présente en France est issue de l’ancienne de de l’ancienne empireè coloniale euh c’est vrai aussi du côté et ça m’a surpris quand j’ai fait calcul vrai c’est vrai du côté britannique sauf que du côté britannique c’est moins
D’africain c’est plus d’ind pakistanais mais c’est vrai du côté britannique d’un certain point de vue et donc là la postconialité française et britannique Ben elle est particulièrement nourrie par cette présence migratoire importante et et et don le don qui qui dont le tropisme se réduit graduellement au
Cours des années c’est ce qu’on voit dans le dernier tableau on voit que les en particulier que non c’est ce qu’on voit dans le premier tableau on voit en particulier que ici que les en 2000 65 % des migrants provenant de de des anciennes colonies françaises
Allaient en France donc les 2/ers HE à peu près se rendaient en France par rapport aux aut plutôt que dans les autres pays riches alors je parle que de l’immigration vers les pays riches ici hein et en 2010 on est à 56 donc vous voyez que ça se le tropisme d’un certain
Point de vue se réduit euh ça reste à peu près le même 1/3 1/3 dans le cas du Royaume-Uni mais on est beaucoup plus bas en terme de de d’orientation privilégiée il faut dire que les immigrants des anciennes colonies britanniques ben on ont d’autres choix de pays sil parlent anglais ils ont
D’autres choix de pays anglophones plus plus plus gros encore que le Royaume-Uni alors c’est sûr que les migrants francophones peuvent aller en Belgique mais mais c’est mais mais mais par contre les les migrants anglophones peuvent aller au Canada et et anglophone et et aux États-Unis et c’est ce qu’ils
Font alors je j’eneviens sur sur sur le sur sur l’empire bon marché et sur sur le le le le le thème du livre alors l’Empire bon marché a essentiellement il est bon marché parce que on on nous essayons de montrer je dis pas nous de majesté c’est c’est un travail d’équipe
Donc même si le livre est signé de moins seul les nos nos les calcul que nous avons fait et qui nous avons qui nous ont pris beaucoup de temps à établir nous montrre que l’empire sur l’ensemble de son existence donc je parle du second empire colonial donc entre 1830 et 1962
Là fin de la guerre d’Algérie et les accords des Viant a très peu coûté au contribuaes métropolitain du moins jusqu’au guerre d’indépendance je vous vous montrer la l’évidence les preuves de ça et cette donc d’un côté il a peu coûté au contribuable métropolitain et d’un
Certain point de vue on peut dire s’il a peut coû il a peut coûter au contribuable métropolitain parce qu’il a suffisamment coûté au contribuable colonisé hein d’un notre côté hein c’est-à-dire que on a des états coloniaux donc des administrations coloniales qui sont fort militairement j’ai déjà rappelé l’avantage militaire
Technologique donné par la révolution industrielle mais à cause du fait qu’ils sont fort militairement parce que il s’agit d’État militaro policiers hein tout de même ils sont forts fiscalement aussi c’està-dire qu’ils arrivent à prélever une ressource fiscale tout à fait nonnégligeable à travers toute une série d’instruments sur lequel j’ai pas
Temps de détailler mais en particulier en Afrique au sud du Sahara la capitation particulièrement impopulaire car particulièrement régressive particulièrement injuste et donc cette donc l’Empire est bon marché pour le contrrium métropolitain parce que l’empire est un peu cher à payer d’un côté pour les populations colonisées pr
Pressuré fiscalement et donc à la fin cette combinaison des deux ça fait que la métropole parce que parce que c’est bon marché hors des périodes de crise donc hors des périodes de de évidemment de des guerres d’indépendance et au tout début des conquêtes où les conquêtes ont
Des aléas et les troupes françaises ont parfois des quelques problèmes avec avec les avec les les les les la résistance des colonisés la Métropole va peu entendre parler des colonies en définitive et donc on va se focaliser sur d’autres problèmes hein d’une certaine façon que que de de de de la
Société ou de l’économie française en dehors des des moments critiques le deuxième aspect de l’Empire bon marché c’est que et là d’une certaine façon c’est une forme de contradiction d’un livre de Jacques Marseille empire colonial et capitalisme français qui tient d’une certain façon euh le le la thèse que l’Empire a été un
Fardeau financier à partir au moins de l’entre de guerre pour pour l’économie française ce que je considère être erroné et d’autre part qu’il a été l’objet d’un désamour he le sous-titre du du du du du du du livre de jaces Marseille c’est histoire d’un divorce donc si un divorce
C’est que un moment on s’est marié peut-être peut-être d’amour je ne sais pas mais en tout cas on s’est marié et et et et on a choisi de divorcer je crois pas queon puisse dire ça je crois que la capitale a n’a pas ruisselé certes vers les colonies mais les a pas
Boudé non plus et si on regarde les flux de capitaux jusqu’à la date des indépendances par par exemple à partir des années la fin des années 40 donc début des années 50 les flux de capitaux redeviennent très très très positifs et et donc il y a aucune raison de penser
Que et et beaucoup de travaux comme les travaux de Catherine odire en particulier montrent que beaucoup coup d’entrepreneurs français croi encore très largement aux colonies donc le capital la paru alors ce qu’il faut voir c’est que au début de la colonisation évidemment personne ne sait personne n’a
Aucune idée que ce soit des politiciens les capitalistes ou personne n’a aucune idée sur ce que vont vont pouvoir rapporter les colonies hein donc en fait et ça personne n’a aucune idée en France mais personne n’a en fait aucune idée non plus en en Grande-Bretagne et donc
En fait ce qui va les conquêtes et donc j’ai rappelé que les conquêtes britannique qui avait été plus plus importante mais c’est c’est vraiment des conquêtes préemptives hein c’est un mot de aussi d’un grand historien de l’Afrique américain qui s’appelle Frédéric Cooper qui qui qui insiste sur
Ce sur ce ce ce mot de préemptif quoi les conquêtes ont été préemptifes il s’agissait de s’attribuer des territoires et d’ailleurs Jules Ferry l’exprime très bien à la Chambre il dit mais si vous pouvez avoir les mains propres si vous voulez et cetera mais si
On va pas si on va pas en Tunisie si on va pas au au en Côte d’Ivoire et ben faudra pas vous étonner et bien ce seront les Allemands qui seront à Madagascar les Italiens en Tunisie et cetera donc c’est le jeu d’économie politique européenne qui a poussé tout
Le monde à se jeter sur des territoires sur lesquels on ne savait pas grand-chose en réalité au début sur et donc en fait le patronat français est aussi un peu hésitant parce que on connaît pas voilà et c’est donc c’est bien l’investissement public donc c’est la décision publique aussi qui va
Débloquer progressivement les opportunités de profit et donc l’investissement public va toujours tirer l’investissement privé c’est l’investissement public qui va financer pour l’essentiel les constructions de chemin de fer même si en Algérie ce sont des sociétés privées en Indochine le transindochinois dès le départ public par exemple est construit avec les
Impôts prélevés sur la population indouchinoise hein donc donc donc l’investissement public va vraiment débloquer va construire les ports les les les les les les VO chemin de fer les routes et va débloquer les opportunités commerciale dont veut se saisir ensuite les capitalistes les ou les patrons
Français alors il y a on peut on peut faire si on fait qualitativement la liste on trouve on peut on peut être on peut se convaincre que l’Empire a été un échec commercial total et puis on peut se convaincre exactement du contraire parce que on va rencontrer des très
Belles réussites d’un côté leciur he par exemple qui a le plus gros la plus grosse part de marché des huiles en France quand même s’est reposé largement sur la la le raffinage de l’huile d’arachide pour les des arachides collecté enfin récolté par les petits paysans sénégalais et la confréie
Mouride au au Sénégal euh on peut on peut inversement trouver des échecs retentissants Catherine a commencé ses travaux sur les l’échec des compagnie concessionnaire au Congo euh dans le dans le domaine notamment du caouchou un petit peu de Liv voir aussi c’est les compagnies en revanche les compagnies cultivant le caoutchou en indochchine
Ont été très très ont eu beaucoup de réussite alors que celle de celle de du Congo ont été beaucoup en échec donc voilà donc au bout du compte au bout du compte si on fait le compte parce que du coup comme il y a des réussites et des
Échecs comment ça se combine combien combien ça fait au total le poids totau total des actifs coloniaux dans la richesse française est resté limité hein on les actifs coloniaux c’està dire les actions et les titres d’emprunt donc les actions qu’on possédait que les les les Français possédaient dans les sociétés
Opérant aux colonies les titres d’empreunt qu’ils avaient c’est-à-dire les empreunts émis par les administrations coloniales pour financer leur budget et donc les Français aussi achetai c’est bon et puis le même si on compte le capital des colons installé en Algérie en Tunisie au Maroc en particulier tout ça représente selon les
Périodes entre 2 et 10 % de la richesse mobilière française richesse mobilière ça veut dire hors terre et logement hein euh donc évidemment si j’incluais en plus les terres et les logement en France ça fera encore moins hein que 2 à 10 % hein mais donc c’est quand même pas
Beaucoup dans la richesse mobilière donc on peut pas dire que l’empire colonial a été disons la source principale de l’enrichissement de la France et puis mais d’un autre côté pendant les années où la France s’est appauvrie en 1920 et jusqu’à le milieu des années 50 où la France est encore en reconstruction et
Bien le commerce colonial et ça ça a été montré parcqu par Jacques Marseille he donc il faut lui rendre ce crédit le commerce colonial mais également donc cette richesse coloniale alors que on perd les emprunts russes alors que tout toute la les les actifs investis ailleurs que dans les colonies dans
L’Empire ottoman ou dans le disparaissent cet empire colonial a constitué une base de repli non négligeable quand la France était particulièrement pauvre appauvri par la Première Guerre mondiale et et la seconde voilà donc petite des des des des petites preuves disons de ce que j’avance là c’est un graphique que je
Crois François eran a déjà montré parce que j’ai j’ai regardé donc donc je sais ce qu’il a déjà montré et et donc donc vous voyez effectivement dans ce graphique donc il court entre 1830 et 1960 donc évidemment la composition de l’Empire varie hein puisqueen 18 30 il y a que l’Algérie et
Puis en 1880 on ajoute la Tunisie et cetera et cetera mais il s’agit bien de toutes les dépenses y compris les dépenses militaires hein porté au budget de pardon part porté au budget de l’État et donc la ligne pleine hein c’est les dépenses militaires et la ligne en pointiller ce
Sont les dépenses civiles donc on a même mis dans la ligne en pointiller en fait les dépenses civiles exécutées par les budget militaire parce que les militaires construisaient aussi des routes euh construisaient aussi des hôpitaux alors des hôpitaux militaires mais qui c’est pas mal fréquenté par les
Civils donc pour être sympa on a mis les dépenses militaires à disons à obj enfin disons qui pouvait bénéficier à des civils dans les dépenses civiles maisré tout tout ça représente pas beaucoup et vous voyez que les dépenses civiles conformément à une doctrine qui va être mise dans la loi à partir de
1900 le l’empire colonial du point de vue des dépenses civiles n’a quasiment rien coûté au au au au contribuables Fran français il a coûté par contre en terme de dépenses militaire et à chaque période disons qu’on se situe entre 1830 et 1939 ou dans la période de d’après
Seconde Guerre mondiale où on a les guerres d’indépendance d’Indochine et d’Algérie à chaque période les dépenses militaires représente 45e après après 1945 les dépenses militaires explosent vous voyez les deux pics ici le premier pardon je vais pas m’en servir là le premier pic c’est la Guard de Chine le
Deuxième pic c’est la Guer d’Algérie d’accord et là là effectivement c’est plus tellement bon marché hein je dirais pas que c’est bon marché là c’est décidément plus tellement bon marché c’est-à-dire que ça finit par représenter 3,5 et d’ailleurs de Gaul commence à penser que effectivement ça
Commence à coûter un peu un peu trop cher et et donc là on atint effectivement c’est pic mais vous voyez que les dépenses civiles aussi augmentent donc du coup on reste dans cette proportion de 45e 1/ 5e c’estes dépenses civiles augmentent pour gagner les cœurs donc on déroge avec la
L’objectif d’autofinancement et on passe dans un je vais encore utiliser un terme de frééric Cooper on passe on passe dans un colonialisme développementaliste comme on dit hein qui reste modique en terme de coût pour le contribuable mais qui néanmoins plus coûteux que zéro hein
Un peu plus coûteux que zéro hein il y a d’ailleurs un mouvement à à cette époque- làà dit le mouvement quartiériste qui s’oppose à ces dépenses si on calcule si on essaie de calculer euh au au avec les critères d’aujourd’hui donc aujourd’hui les les Nations Unies euh ont fixé un objectif
Euh euh définissent ce qui rentre légitimement dans l’aide au développement hein dans euh donc dans l’aide des pays riches aux pays en en développement et euh et euh et et et ont fixé un objectif qui est de 0,7 % du PIB 0 donc la France devrait si elle suivait
L’objectif des nations- unies ou même de l’OCDE euh devrait débourser 0,7 % de son PIB en en au développement actuellement on est à 0,55 donc on n’est pas encore à 0 0 0,7 et en fait il y a que les pays scandinaves qui sont à 0,7 à l’heure d’aujourd’hui alors moi j’ai
On a essayé de calculer nos donné nous permet de calculer quel aurait été si on avait calculé à l’époque selon les mêmes critères que les nations- Unies l’aide au développement versé par la France au au au à ces colonies donc donc en posant la question est-ce que la colonisation
C’était de l’aide au développement on atteint 0,40 % au mieux au mieux pas le temps de développer parce que Jez prendre de temps mais onend 0,40 % au mieux d’accord donc la réponse à la question c’est que non la colonisation c’était pas une super aide au développement
Voilà alors les calculs alors là c’est un peu technique mais disons que c’est un peu dans le débat avec Jacques Marseille hein donc dans le débat avec Jacques Marseille porte sur Jacques Marseille a tiré une grande partie de ses les conclusion de son livre des de l’examen des balances commerciales et du
Déficit des balances commerciales du fait que les les colonies importaient plus notamment de la métropole mais pas uniquement importait plus qu’elle n’exportait vers la France ou le reste du monde et donc à cause de ce déficit il en a déduit il a déduit de ce déficit que devait correspondre à ce déficit
Parce qu’une balance des paiements doit être équilibré infin que devait correspondre à ce déficit des flux de capitaux publics et privés très importants et dans le contexte colonial qui devait provenir de la métropole d’accord sauf que Jacques Marseille fait une petite erreur assez significative à ce moment-là c’est qu’il
Et précisément les dépenses militaires dans les colonies donc donc donc vous avez vu qu’elles étaient largement plus importantes que les dépenses civiles même si elles étaient pas extrêmement coûteuses pour la métropole elles compte néanmoins pour les colonies parce que les colonies elles sont beaucoup plus petites que la métropole donc même des
Miettes pour la métropole peuvent compter pas mal pour pour les colonies et donc en fait ça cette dépense militaire effectué dans les colonies rentre dans la balance des paiements et cette ces dépenses militaires omises par Jacques Marseille suffisent à rééquilibrer la balance le déficit de la balance commerciale et à transformer une
Balance commerciale déficitaire en une balance dite courante excédentaire si bien qu’à la fin on n pas besoin de flux de capitaux positifs de la France vers les colonies pour rééquilibrer et au contraire à la fin du fin on a plutôt des retour de capitaux qui domin sur
L’ensemble de la période donc des flux de capitaux qui vont plutôt des colonies vers le reste du monde et par et en particulier la France pas forcément la France he il y a certains capitaux qui vont en Suisse il y a pas de problème mais mais mais disons c’est c’est plutôt
Les retours de capitaux qui dominent et donc c’est une contradiction de Jacques Marseille alors encore une fois ces flux de capitaux qui sont des retours par exemple d’épargne donc qui permettent par exemple à des expatriés des fonctionnaires expatriés bien payés de s’acheter une villa sur la Côte d’Azur
Et cetera et cetera c’est c’est tour du capitaux il représente pas grand pas énorme dans le pb français he 0,30 % du PI la France mais en moyenne le PIB des colonies c’est dire le revenu des colonies hein c’est 10 fois moins hein donc 0,30 % reçu par la France c’est
Quand même 2,7 % ponctionné annuellement sur les colonies donc il y a les Britanniques ou les les auteurs anglo-saxons ont un terme qui s’appelle capital drain right capital drain et donc là d’une certaine façon la mesure de ce drainage de capitaux de ce ponction de capitaux elle est elle est
Là c’est 3 % du revenu du revenus des colonies et de ce point de vue-là c’est comparable à ce qu’on obtient pour les colonies britanniques comme l’Inde ou pour les colonies et et c’est moindre euh que ce qu’on obtient pour l’Indonésie néerlandaise alors retour de capitaux les j’ai dit le capital français est
Resté assez confiant avec les colonies jusqu’au dernier moment mais par contre autour des indépendances très clairement on a des très très forts retours de capitaux hein donc évidemment les colons Algériens piedsnoirs sont pas revenus avec les terres qu’il s’étaient attribué parce que ça les terres c’est difficile
De revenir avec ell dans les bagages mais ils sont revenus quand même avec un certain nombre d’actifs qu’ils ont pu monétiser hein voilà donc je parle des piedsnoirs il y avait des piedsnoirs très pauvres hein je entendons-nous bien je ve dire Albert Camu n pas n’est pas revenu probablement avec beaucoup
D’argent mais il y avait aussi des piednoirs assez riches et qui évidemment ont constitué ses retours de capitaux d’ailleurs cette source la source cette source qui existe à partir de 1952 n’est pas une source de mes de nos propres calculs ce qui nous plutôt nous conforte dans les calculs qu’on a qu’on qu’on
Avait fait c’est une source Banque de France en réalité la Banque de France commence à calculer des vrais balance des paiements uniquement à partir de 1952 alors très rapidement l’Empire est bon marché à cause aussi je l’ai dit d’états coloniaux militarau policiers qui sont efficaces à extraire la
Ressource fiscale localement et tout au long de la période coloniale cette pression fiscale ils vont parvenir à l’augmenter hein significativement hein on passe par exemple en AOF en 1925 on est à 8 % du revenu total qui est ponctionné en impôt en 1955 on est à 15 % on a quasiment doublé
D’accord alors donc tout ça c’est très bien au près de la ressource fiscale et comment trans et donc cette ressource fiscale elle est là pour faire fonctionner des états coloniaux les dépenses militaires sont payées par la métropole donc ça ça va d’un côté mais de l’autre côté bah c’est avec ça qu’on
Va construire des routes qu’on va qu’on va payer des infirmières payer des des instituteurs et cetera et cetera donc à partir du moment où la performance fiscale n’est pas trop mauvaise et d’ailleurs en fait elle est pas trop mauvaise par rapport à des états de même niveau de revenu à l’époque même
Indépendant comme la Bolivie la Thaïlande comme comme l’Éthiopie même voilà elle est pas très mauvaise mais d’un autre côté le propre des états coloniaux c’est qu’ils ont des coûts d’opération élevé en particulier les salaires parce que les fonctionnaires français qui sont présents sur place sont payés d’abord au
Tarif de la métropole et donc le les les salaires au niveau de la métropole sont bien au-dessus des capacités contributives des colonies et d’autre part ce sont des salaires qui sont bonifiés avec des suppléments coloniaux qui vont de 30 % ce qu’on appelle le tiers colonial en Algérie jusqu’à 70 %
En indchine en Afrique équatoriale française ou en AOF voilà donc on a des coûts salariaux qui sont très importants je passe vite parce que je sais que François l’a dit déjà et de l’autre côté la dépense est biaisée en faveur des Français en faveur des colons des firmes
Pour donner un juste un exemple hein on peut calculer grâce au donc au à la collecte de données que que nous avons effectué on peut calculer le la part des dépenses d’éducation dédié au secteur dit européen par exemple en Algérie ou au Maroc il se trouve qu’il y a deux
Secteurs un secteur d’ européen un secteur dit musulman donc euh euh et et donc 80 % des dépenses éducative en Algérie ou au Maroc sont dédiés au secteur du européen d’accord il faut il faut faut toujours faire très attention avec tout ça parce que le secteur européen n’est pas
Uniquement fréquenté par des Européens mais c’est quand même une minorité des musulmans qui fréquentent le secteur européen et au bout du compte ces 80 % veulent tout de même dire que la dépense est excessivement biaisé en direction de l’éducation publique donc des des enfants Deon de Colon du colonisateurs
Ou des colons hein c’est pas le collège sanislas là mais c’est vraiment le collège public le et donc au bout du compte C ces coûts d’opération très élevés et ces dépenses publiques biaisées en faveur des Français ça va faire que ces état colunion vont être incapables de stimuler suffisamment la mise en valeur
Ou le développement et donc en réalité cette mission civilisatrice affichée qui traduit qui pour un économiste aurait dû se traduire par un rattrapage des colonies des de la France par ses colonies n manière c’est que la France aurait tiré vers le haut aurait aurait civilisé en tout cas en terme économique ça veut
Dire augmenter le revenu moyen donc civilisé au sens au sens strict d’augmenter les venu et bien c’est tout ça c’est’est pas produit et ça c’est pas et ça s’est pas produit non seulement vis-à-vis de l’ensemble de la l’économie française mais ça ne se produit pas non plus lorsqu’on compare les colonies avec
Des régions particulièrement défavorisées dans l’espace hexagonal français que sont la Corse la Creuse et cetera la Corse est en en à la fin du 19e siècle pas plus électrifié que l’Algérie de toute façon l’électricité est encore pas pas très répandu mais en 1955 nettement plus électrifié que
L’Algérie donc la Corse même la Corse qui pourrait être considérée comme une colonie méditerranéenne hein juste entre la France et l’Algérie a été plus plus plus plus mieux servi en terme de de de dépenses publiqu euh je vais passer sur la comparaison avec les autres colonisateurs européens disons que le
Livre il y a un chapitre dédié à ça montre que la France n ni meilleur ni pire que les autres colonisateurs européens il faut faire attention que ce que je dis je ne le dis pas nécessairement je ne dis pas nécessairement que c’est une spécificité française he je pense même que
D’ailleurs que les empires étaient assez largement bon marché assez largement inefficace à susciter le développement à peu près partout hein mais il a il y a des petites nuances à faire avec le l’empire japonais et l’empire américain mais c’est et sont donc en tout cas pour
Tout ce que je dis j’ai tendance à considérer que ça s’applique au colonialisme européen voilà donc je vais pas voilà donc là ce sont des je vais je vais passer là-dessus c’est c’est très important vous voyez ici par exemple que à cause de cette ce coût salarial très
Important euh les l’emploi public en dans les colonies en France il est de 12 fonctionnaires par par 1000 habitants en 1925 et deux seulement donc six fois moins en en en dans l’empire colonial français en 1955 les deux chiffres ont doublé donc on a progressé hein la présence ou le service public a
Progressé ça de toute façon les deux chiffres ont doublé mais le ratio est le même c’est-à- direire qu’on est à une dans les colonies par rapport par rapport à à à à la France hein et ça c’est dû au fait en particulier que malgré le prélèvement fiscal efficace la
Masse salariale en pourcentage des recettes pèse très très lourd et donc du coup dès qu’on veut embaucher un nouveau fonctionnaire d’ailleurs qui soit qui soit issu de la petite minorité colonisée des classes moyenne et supérieure colonisé ou bien de venant de France ça coûte très cher
Et donc on peut pas on peut pas avoir le même nombre de fonctionnaires par habitant parce que ça coûte très cher voilà pas de convergence ça c’est le PIB par par habitant de estimé par par par mes soins de la des colonies vis-à-vis de la France vous voyez que bon ça
Dépend un peu il il y a pas pas mal de de de de réserves méthodologiqu à avoir mais grosso modo on est autour de 20 30 % voilà donc les colonies au début en 1870 leur revenu pas moyen c’est 1/3 du revenu français et vous voyez que le
Moins qu’on puisse dire c’est que ça converge pas hein ça a tendance plutôt à baisser ce ce rapport là et de façon très étonnante ça baisse alors que la France dépense plus pour le développement des colonies c’est-à-dire après 1945 parce que c’est la France des TR glorieuses et donc la croissance
Française au moment des TR glorieuses c’est la plus élevée du monde industrialisé et donc donc les colonies vont on connaisse une croissance significative mais la croissance la France métropolitaine va encore plus vite dans les années 50 et donc il y a pas non plus de rattrapage c’est la même
Chose qu’on peut dire sur l’éducation je vais pas je va pas trop voilà on peut même regarder regz ce qu’on a fait ce que j’ai ce que j’ai fait autres collectes importantes sur les soldats indigènes donc les archives se trouvent à poau aux archives militaires de poau
C’est la taille des conscrits et c’est et donc et donc on voit c’est alors que disons entre 1870 non entre les les les Cortes né en 1880 et donc recruté conscrite dans l’armé à 20 ans en 1900 et les coortes donc recruté en 1960 et donc qui ont
Ayant 20 ans qui sont nés en 1940 d’accord on voit que dans l’ensemble des colonies le moins qu’on puiss dire c’est que la taille moyenne de ces conscrits ne progresse pas beaucoup elle oscile énormément mais elle elle progresse pas beaucoup d’accord alors qu’en France si on fait la même chose la taille des
Conscrit français donc pas les soldats pas les tirailleurs sénégalais mais les tirailleurs métropolitains si on peut dire entre 1900 et 1960 5 cm de plus l’effort éducatif est aussi à la traain vous avez ici par exemple là ça vient de donner de ressensement rétrospective où les gens vous disent dans les pays bah
Est-ce que j’ai été dans le secondaire et cetera vous voyez que pour les pour les générations qui sont nés en 1930 là ici hein et qui vont plus ou moins 1920 ou 1930 qui vont être les les les élites nationalistes qui vont être au commande hein des pays devenus indépendants ben
Le manque de cadre hein qui qui ont au moins sont au moins passés par le système scolaire secondaire le monde de cadre va être criant à cause du sous-investissement éducatif de la de la colonisation on a le même constat ici en Indochine même si en Indochine ici les chiffres donc c’est la scolarisation
Primaire donc c’est plus le secondaire on a le même le même constat même si en indchine il y avait un système parallèle il y avait un système de d’école municipal vietnamienne en particulier d’ailleurs on a de Chine au Vietnam plus particulièrement euh qui n’était pas du tout colonial hein qui précédait
L’intervention française et qui vont faire qu’à l’indépendance on aura beaucoup beaucoup plus de gens alphabétisés même dans le vietnamien écrit en alphabbet latin qu’on en a en Afrique du Nord ou en Afrique subsaharienne euh voilà je termine simplement sur sur un sur sur le la partie décolonisation
En réalité dans mon livre il y a aussi on va plus loin que la décolonisation on va jusqu’à aujourd’hui mais c’est c’est simplement le dernier chapitre et j’espère peut-être écrire un deuxième livre pour pour le développer euh à partir de 1950 comme je vous ai dit bon bah les les les guerres
D’indépendance coûtent commencent vraiment à coûter cher je vous ai aussi dit que le le le capital français revient et enant rester il va être d’une C façon un peu pas mal de de de d’entrepreneurs et d’investisseurs français vont être surpris hein par en particulier par le fait que après les
Les indépendances du Maroc et de la Tunisie par exemple après les accords d’viant tout d’un coup les ces accords même les accords même signés hein entre la France et ses anciennes colonies vont être reniés par par les États devenus indépendants au sens où ils devaient rester dans la zone franc ils vont
Sortir de la zone franc il dev des bases militaires devent devaient perdurer les bases militaires vont être rejeté la dette les les pays vont rejeter le restant de dettes qu’ils ont vis-à-vis de la France qui coûte pas énormément cher mais malgré tout et cetera donc il y a une en tout cas pour
Les pays d’Afrique du Nord par exemple il y a une très forte déconnexion très rapide une rupture très rapide des liens avec la France et qui vont aussi se concrétiser dans des régimes socialistes en Tunisie et en Algérie qui vont nationaliser une bonne partie du capital
Français et donc là il va y avoir une surprise hein d’ certain façon on avait déjà vu que évidemment dans les accords des viiant il est déjà il est négocié un accès privilégié des compagnies pétrolières française au pétrole du Sahara mais en 1971 bouendian va tout nationaliser donc donc donc donc on a
Malgré tout et c’est il y a il y a malgré tout il y a eu des effets de surprise parce qu’on en parti donc même au Maroc dans les années 70 on va avoir une politique de marocinisation du capital qui va forcer les entrepreneurs et notamment les entrepreneurs français
Présents là à avoir dans leur capital au moins la moitié d’actionnaires qui sont marocains et donc bah si c’était pas le cas il va falloir vendre à bas prix les actions parce que tout d’un coup il faut les vendre très vite et donc il va falloir vendre pris des actions qui vont
Énormément profiter à la bourgeoisie marocaine là donc vous voyez que le Maroc je l’ai pas inclu dans la liste des pays socialistes hein loin de là euh mais mais mais mais voilà donc donc euh tout cas pour revenir sur la période de décolonisation euh les demandes d’égalité dans la période de 1940 après
1945 il y a un monté du du mouvement syndical dans les dans les colonistes françaises comme britanniques qu’on faire Frédéric Cooper encore et les demand d’égalité monte tellement euh on a que c’est à l’époque que la France construit sa sécurité sociale et les colonisés disent bah si on est français
Ou si on est fait partie de l’empire français pourquoi on aurait pas les allocations familiales et les pration sociale et cetera et là les effectivement les décisionnaires Français se disent ça va finir par coûter assez cher finalement hein ça va finir ça coûtait pas encore suffisamment
Mais ça va finir par coûter cher et donc d’une certaine façon les indépendances vont représenter une économie anticipée pour la France si on regarde les transferts budgétaires métropolitains vers les les les les départements d’outremer ou bien même les territoires d’outremer comme la Nouvelle-Calédonie les transfers budgétaires sont assez
Importants sont assez importants mais ce sont des petits territoire et donc ils coûtent pas très cher parce qu’ils sont petits mais par contre si le même niveau de transfert avait dû être effectué vers le Sénégal vers enfin l’ensemble de l’Afrique occidentale française ou vers ou vers la l’Afrique du Nord évidemment
Ça aurait coûté beaucoup cher donc les indépendances représentaient une économie anticipée hein d’une certaine façon et et et et et l’empire colonial informel donc donc la francearique dont j’ai parlé en introduction finalement elle va redevenir bon marchéin finalement on va conserver une forme d’influence une forme d’accès privilégié
Commercial bon marché et comme il était bon marché il est aussi resté dans l’ombre il est resté discret il n’a pas non plus fait trop de bruit mais comme comme je l’ai dit dès le départ son volume a aujourd’hui beaucoup diminué et donc même s’il ne veut pas mourir je
Crois que il va falloir quand même un petit peu replier ses bagages voilà [Applaudissements] [Musique]