Entretien exclusif, Dominique de Villepin : “Israël est aujourd’hui confronté à un choix historique”

À l’heure où le nombre de morts dans la guerre entre Israël et le Hamas a franchi les 25 000 et que les combats se poursuivent depuis plus de 100 jours. L’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin répond aux questions de l’Orient-Le Jour en évoquant la place de la France dans la région et le rôle de l’Occident dans ce conflit qui menace chaque jour de s’étendre.

#Gaza #Israel #Hamas #Hezbollah

00:00 Introduction
00:38 Qu’est-ce que le 7 octobre dit de l’état de notre monde ?
02:49 Les Occidentaux mesurent-ils l’ampleur de la catastrophe en cours ?
05:26 La solution à deux États est-elle encore possible ?
08:37 Le rôle des Occidentaux dans un processus de paix.
15:30 Faut-il négocier avec l’Iran ?
19:42 La place de la France dans la région.
24:40 Si vous étiez Premier ministre israélien, que feriez-vous ?
29:00 Et si vous étiez Président de l’autorité palestinienne ?
30:12 Faut-il repenser le système international ?

L’information de qualité a un coût, abonnez-vous
👉 https://www.lorientlejour.com/boutique/

Retrouvez-nous sur nos multiples supports :

Sur notre site :
👉 https://www.lorientlejour.com/
Sur Facebook :
👉 https://www.facebook.com/lorientlejour
Sur Twitter :
👉 https://twitter.com/LOrientLeJour
Sur Instagram :
👉 https://www.instagram.com/lorientlejour_olj
Sur LinkedIn :
👉 https://www.linkedin.com/company/l’orient-le-jour/
Sur Tiktok :
👉 https://www.tiktok.com/@lorientlejour

Je pense qu’Israël aujourd’hui est confronté à un choix historique et que ce choix on peut y répondre d’une façon ou d’une autre mais on ne doit pas l’occulter Israël s’est isolé de la communauté internationale mais surtout Israël aujourd’hui est dans une [Musique] apasse vous êtes ancien Premier ministre ancien ministre des Affaires étrangères

Vous êtes l’homme qui avec Jacques shirac avait dit non à l’intervention américaine en Irak vous êtes aujourd’hui l’un des rares hommes occidentaux à avoir un écho dans le monde arabe vous nous accueillez chez vous bonjour Dominique de villepar bonjour plus de 100 jours de conflit plus de 24000 morts dont une grande

Partie d’enfants aucune perspective de sortie de crise comment qualifier ce qui se passe à Gaza depuis le 7 octobre et qu’est-ce que cela dit de l’état de notre monde c’est une tragédie c’est une tragédie pour la région c’est une tragédie pour le monde parce que le conflit pèse très lourdement sur

La vie internationale et à ce titre le cesser le feu faire terre les armes trouver une réponse humanitaire à la mesure des enjeux me paraît être la priorité avec bien sûr le corollaire qui est la libération des otagees dans ce drame il est difficile de mesurer à quel

Point le choc du 7 octobre a introduit dans la vie de cette région et en particulier pour Israël un effet de sidération qui a complètement changé la donne et cette tragédie cette horreur qui s’est perpétué nous place aujourd’hui dans une spirale dans un engrenage où certains peuvent croire

Que l’esprit de vengeance va de lui-même euh permettre de rétablir un équilibre malheureusement nous le savons à l’expérience euh l’engrenage de la violence ne conduit qu’à plus de violence ce qui place cette région aujourd’hui à la mercie d’un dérappage euh il ne manque pas d’autres fronts d’autres foyers de crise sur le plan

Régional qui pourraiit alimenter euh les développements de ce qui se passe à Gaza d’où la nécessité de redonner un objectif à cette région de tirer un bilan de ce qui s’est passé depuis 100 jours et d’essayer de voir comment nous pourrions repartir sur de nouvelles bases avec une stratégie

Politique qui permette de sortir de cette politique du pire qui est ce que nous connaissons malheureusement vu du Liban nous avons vraiment l’impression que les Occidentaux ne prennent pas la mesure de l’ampleur de la catastrophe en cours qui a déjà des conséquences effectivement dans la région mais aussi

Comme vous venez de le dire sur le système international pourquoi en grande partie la réponse elle est elle est liée à ce qui s’est passé le 7 octobre le 7 octobre a créé une sidération en Israël jamais Israël n’avait imaginé que sa politique de sécurité puisse être ainsi bâtie en

Brège jamais Israël n’avait imaginé que l’horreur de ce que le peuple juif avait pu connaître dans son histoire à travers l’époque Rome à travers la Choa puisse revivre puisse renaître et ceci en Europe a été également un choc extrêmement profond et de ce fait-là dans cette logique là de légitime défense conférée

À Israël selon l’article 51 de la Charte de l’ONU il y a en quelque sorte l’idée pour beaucoup d’un passage obligé qui est retrouver les otages d’abord de d’éradiquer selon la formule consacrée par le gouvernement de naniaou d’éradiquer le Hamas pour rétablir un semblant de normalité à partir duquel

Quelque chose reviendrait possible la vraie difficulté c’est que nous le savons le terrorisme l’esprit de terrorisme ne s’éradique pas comme ça on ne on ne peut pas arracher à des esprit où ce cet esprit là est introduit on ne peut pas l’arracher avec des mitraillettes avec des bombes c’est quelque chose qui est

Présent c’est quelque chose qui est d’autant plus présent que la violence se perpétue et que le sentiment d’injustice s’accroî donc nous sommes devant ce qu’il y a de plus difficile sur le plan international qui est comment arrêter un cycle de violence comment redonner du crédit à la justice quand de par et

D’autres la perspective apparaît si différente quand l’incompréhension est si grande et de ce fait l’Europe est très largement inhibée les États-Unis fidèles à leur alliance historique avec Israël euh quel est le fait nouveau qui permettrait à un moment donné de recréer la petite étincelle qui redonnerait en quelque

Sorte à la possibilité d’un dialogue et à la possibilité de la paix une chance aujourd’hui le encore hier le Premier ministre israélien j netaniahou réitérer son opposition à la perspective de la création d’un État palestinien cette fameuse solution à deux états on l’évoque depuis des décennies on en

Parlait même avant la création d’Israël elle n’a jamais pu aboutir comment la mettre en œuvre aujourd’hui quand on se souvient qu’il y a 700000 colons entre Jérusalem Est et laassisjordanie alors c’est peut-être le le le point le plus paradoxal de ce drame c’est que aujourd’hui euh j’allais

Dire plus personne ne doute sur la scène internationale de la nécessité de cette solution certes elle est difficile certes on n’ pas réussi jusqu’à maintenant à la mettre en œuvre mais c’est bien la seule alternative à la guerre et à la violence il y a pas d’autre possibilité que la création de

Cet état on a envisagé l’étab national on a envisagé la création de deux états dans le cas d’une confédération mais hormis l’idée de laisser Israël récupérer l’ensemble de ces territoires ce que souhaite évidemment une grande partie du gouvernement netanahou dans sa partie la plus radicale il n’y a pas d’autre solution

Que la création de cet état mais évidemment il faut une volonté et cette volonté elle est double elle doit être double elle est celle de la région et c’est vrai que les pays arabes jusqu’à maintenant sont restés beaucoup trop en arrière de la main on a vu avec les

Accords d’Abraham qu’on était prêt même à laissé de côté la question palestinienne c’était sans compter sur la mémoire des peuples les peuples ont de la mémoire et cette question palestinienne bien évidemment elle ne pouvait pas rester sans être traité tant la force symbolique de la justice que cela représente est grande donc la

Question c’est comment les pays arabes aujourd’hui se réinvestissent politiquement dans cette question palestinienne comment on évite de céder à la tentation de la violence à vers les différents dérapages qui sont possibles sur les différents fronts sur les différents foyers de crise dans la région c’est un deuxième enjeu et qui

Prend l’initiative je crois qu’aujourd’hui on commence à voir ce que pourrait être une perspective de paix à quoi ça pourrait ressembler à travers un investissement fort de l’Arabie Saoudite ne l’oublions pas en 1981 le plan FAD et celui qui avait été mis sur la table aujourd’hui ce plan garde une certaine

Actualité donc une normalisation israélo-saoudienne contre une relance du processus de paix al c’est c’est ce qui est aujourd’hui le plus séduisant puisque effectivement c’est un enjeu important pour Israël que de normaliser avec l’Arabie Saoudite ce sont deux poids lourds de la région sur le plan économique sur le plan géopolitique donc

Oui c’est c’est c’est véritablement quelque chose qui est attirant par ailleurs c’est ce qui était en cours avant le 7 octobre et qui a été arrêté par les horreurs du 7 octobre et donc je crois que c’est c’est un premier fil qui peut être tiré vous le savez mieux que

Moi pour faire la paix il faut être deux or les Israéliens aujourd’hui n’en veulent pas qu’est-ce qu’il faudrait on se pose très souvent la question dans le monde arabe qu’est-ce qu’il faudrait pour que les Occidentaux exercent s’appui sur les différents leviers qu’ils ont vis-à-vis d’Israël l’aide militaire le vote à l’ONU la diplomatie

Pour justement l’encourager à faire des concessions dans le but de relancer les process tout raison qu’est-ce qu’il faudrait du côté des deux acteurs principaux que ce soit Israël ou les Palestiniens on peut s’interroger sur une véritable volonté de paix on voit le poids qu’a acquis Hamas le Hamas dans la sphère

Palestinienne progressant beaucoup dans les esprits ENCI Jordanie exerçant une influence très forte encore dans la bande de Gaza du côté israélien on voit la radicalisation des esprits considérant qu’il y a pas de compromis possible avec des Palestiniens qui sont capables de tels actes terroristes et une partie la

Partie la plus extrême du gouvernement Netanyahou qui lui très clairement affiche la couleur qui est plutôt une politique d’annexion des territoires de récupérer l’ensemble de la Terre Sainte pour affirmer la la la la souveraineté la souveraineté d’Israël donc dans cette logique là il faut des pressions extérieures des contraintes extérieures

Des sanctions alors il faut il faut d’abord une volonté avant de de parler de sanction il faut que chacun soit bien convaincu à la fois de la nécessité et de la possibilité de faire avancer la paix moi mon sentiment c’est que il y a pas de sécurité pour Israël dura

Sans la création d’un État palestinien qui puisse vivre en paix en pleine souveraineté avec l’exercice d’une pleine responsabilité concernant le respect de la sécurité d’Israël avec des garanties internationales qui pourraient apporter à Israël et et une reconnaissance par l’ensemble des États de la région donc je crois que c’est cette perspective là

C’est celle qui apporte le plus de garantiese pour Israël et pour l’ensemble des États de la région et qui permet à cette région de retrouver une perspective non seulement politique mais aussi économique géopolitique c’est une des régions les moins structurées de la planète quand on regarde le fonctionnement des autres régions à

Travers l’activité par exemple des organisations régionales et bien il y a une union africaine active en Afrique il y a en Asie toutes sortes d’organisation le monde arabe est est trop peu structuré avec trop d’état failli et donc en permanence gangrainé par la violence gangrainé par la menace

De résurgence du terrorisme et il est important de créer la stabilité qui permette à cette région de regarder à nouveau vers l’avenir mais cette solution elle implique donc cette solution elle implique une décolonisation elle implique effectivement de donner à l’ensemble des territoires aujourd’hui occupés ou enfermés comme

Gaza de leur redonner une une pleine souveraineté et c’est c’est une partie de l’enjeu de ce qui se joue la première étape à mon sens donc c’est le réengagement le réinvestissement politique de la communauté internationale je crois que du côté des États arabes on en comprend la nécessité

Aujourd’hui il faut que cet engagement soit non seulement une main tendue vis-à-vis d’Israël pour une normalisation politique en ce qui concerne l’Arabie Saoudite mais il faut aussi que ce soit de la part des autres États la volonté de participer activement à la reconstruction de Gaza à une force internationale qui puisse

Assurer la sécurité de cet enclave et sans oublier bien sûr la situation en Cis-Jordanie et à à Jérusalem est je pense que aujourd’hui le devenir de ces territoires ne peut plus être dissocié et que la représentation de ces territoire les garanties à apporter doivent être apporté pour l’ensemble des

De ces territoires destiné à être pleinement souverain dans dans le cadre d’un État indépendant donc je crois que c’est sur le plan politique extrêmement nécessaire cela implique effectivement un engagement de la communauté internationale et les le rôle des États-Unis est majeur vous le savez comme moi nous sommes dans une perspective d’élection

Américaines d’ici quelques mois est-ce qu’on peut saisir ce butoire de l’élection américaine et ce risque d’ voir le retour de Donald Trump qui évidemment bouleverse complètement toute perspective puisque là je pense que les chances de paix deviendront infiniment plus difficile est-ce que Joe Biden a la

Force de semer cet esprit de paix dans la région de l’enclencher suffisamment pour montrer qu’il est possible est-ce que des acteurs qui aujourd’hui apparaissent très rétiscant à cette perspective c’est le cas de Benjamin netaniaahou qui a au moins deux raisons de ne pas aller dans ce sens la la

Première raison c’est de maintenir l’unité de son gouvernement très dépendant des forces les plus radicales d’un sionisme messianique mais aussi d’assurer sa propre sécurité comme premier ministre sachant que le jour où la donne change où ce gouvernement tombe il devra lui-même rendre des comptes devant le peuple israélien devant les instant

Judiciaire israélienne donc on voit que la fenêtre de tir existe elle est étroite elle est étroite mais on doit l’apprécier au regard des risques pour cette région de nouveau développement de violence et d’un élargissement du conflit on voit bien la situation dans le nord d’Israël à la frontière avec le

Liban on voit la situation qui existe aussi du côté de l’Irak et de la Syrie avec les factions chiit les milices chiites on le voit du côté de l’Iran bien sûr qui qui est le grand gagnant pour le moment de cette situation de tension et on le voit

En mer Rouge avec l’investissement des outils dans des actes terroristes qui menacent la liberté de circulation en mer Rouge donc tout ça évidemment ne peut pas rassurer la communauté internationale je pense que la seule façon d’éviter ces dérapages de nouveaux dérapages c’est un investissement très fort sur le plan

Politique j’espère que les États-Unis et l’Europe vont comprendre la responsabilité qui est la leure dans cette phase aujourd’hui on a une puissance régionale qui s’appelle l’Iran qui a une politique de nuisance dans la région qui a une politique déstabilisatrice vis-à-vis notamment grâce aux différentes milices qui sont ses alliés au Liban en

Irak en Syrie et au Yémen qui est une puissance aussi qui est au seuil du nucléaire comment on traite avec cette puissance est-ce qu’on essaie de trouver un accord et si oui sur quelle base il y a au moins un point sur lequel nous pouvons tomber d’accord avec l’Iran aujourd’hui qui est de

Contrôler à basse intensité le risque d’embrasement dans la région l’Iran n’a absolument pas intérêt à ce que la situation s’aggrave que l’Iran laisse une certaine autonomie à des groupes que ce soit le là que ce soit les milices chiites que ce soit les outil je pense que c’est c’est c’est une

Réalité que l’Iran est totalement maîtrisé le processus qui vient de se dérouler depuis quelques mois c’est une vraie question mais ce n’est pas sûr du tout est-ce que l’Iran a été informé est-ce que l’Iran a participé à ses actions c’est absolument pas quelque chose qu’on peut donner pour certains

Pour plusieurs raisons d’abord parce que l’Iran fait face sur le plan plan intérieur à une situation difficile et que l’opinion publique iranienne ne paraît pas du tout prête à de nouveaux sacrifices et à engager à s’engager sur de nouveaux fronts deuxièmement l’intérêt même de l’Iran est effectivement comme vous l’avez dit de

Protéger sa force militaire et son outil nucléaire naissant en évitant des frappes qu’ell viennent d’IS ou qu’elle vienne des États-Unis donc de ce point de vue-là je crois qu’il y a une prudence iranienne qui me paraît tout à fait importante et c’est là où euh il y

A un équilibre à trouver alors on peut se satisfaire d’être au plus près de cet équilibre ou on peut au contraire essayer de basculer dans quelque chose de beaucoup plus ambitieux qui est de forcer la paix dans la région il ne faut pas oublier qu’il y a eu une normalisation entre guillemets des

Relations entre l’Arabie Saoudite et l’Iran qui ouvre aussi une perspective euh et sur lequel euh et sur laquelle on peut jouer parce que l’Iran contte tenu de sa situation économique et de sa situation politique peut avoir intérêt à une décrispation à une baisse de la tenstion

Dans cette région la peur que l’on a parfois du Liban et d’autres pays je pense arabes c’est que cette possible paix elle se fasse à notre détriment c’est-à-dire que quelque part on reconnaisse que la région désormais est iranienne est-ce que vous pensez pas que c’est un risque réel alors je pense que

C’est effectivement un risque réel depuis le début des années 2000 depuis la crise irakienne qui a été un magnifique cadeau fait par les Américains à l’Iran l’Iran en est sorti renforcé l’Iran a montré quel était son engagement cette crise ce drame récent avec les attentats du 7 octobre ont montré là

Aussi que l’Iran pouvait tirer profit de de des désordres dans cette région euh mais une fois de plus jusqu’à un certain point euh donc la capacité de l’Iran à avancer avec prudence me paraît être une réalité mais je ne suis pas sûr que que que l’Iran est intérêt à se laisser

Entraîner dans dans une spirale je crois que là il y a il y a un équilibre un équilibre à trouver euh notre responsabilité en tout cas c’est de tout faire pour permettre juste à cette violence d’être canalisée et et la seule façon la seule façon utile de le faire c’est de relancer une

Perspective de paix de redonner un espoir à cette région et de montrer qu’il y a une alternative à ce risque d’embrasement on va parler si vous voulez bien un peu de la politique française euh vous avez été un homme qui a joué un rôle très important pour la

France dans le monde arabe aujourd’hui 20 ans plus tard même au Liban dans un pays al a énormément d’influence la politique française est en échec est-ce que la France a encore peut encore jouer un rôle dans la région et si oui lequel alors je pense que c’est la

Vocation de la France et c’est pas quelque chose de nouveau on peut remonter historiquement extrêmement loin pour vérifier l’importance de ces liens François 1er même avant il y a un engagement français vis-à-vis de cette région il y a un attachement français et en particulier vis-à-vis du Liban qui ne s’est jamais

Démenti la question c’est c’est aujourd’hui euh de façon beaucoup plus difficile c’est comment être utile comment apporter des réponses ou ou ou ou ou concourir à apporter des éléments qui permettent à l’attention de s’abaisser et à des perspectives de paix de s’ouvrir mais je crois que oui la France

Ne peut pas se désintéresser quelle est sa valeur ajoutée aujourd’hui alors aujourd’hui sa valeur ajoutée c’est euh la constance de son objectif euh l’engagement qui a été celui par exemple de Jacques Chirac au Liban pour assurer la souveraineté du Liban sur son propre territoire pour faire en sorte que il y

Ait des réponses à toutes les agressions qui existaient reste aujourd’hui d’actualité donc c’est une vigilance c’est en même temps la nécessité de de prendre en compte et et d’écouter et de parler à l’ensemble des partis pour essayer de tirer les fils qui peuvent permettre de rétablir un espoir donc c’est un un rôle

Qui est forcément un rôle d’humilité parce que on ne peut rien faire seul dans cette région parce que les Américains ont un rôle extrêmement important et qu’on appuie à Israël cela évidemment pèse extrêmement lourd mais consulter aller voir régulièrement nos partenaires amis arabe ça fait partie de notre responsabilité ne

Serait-ce que pour vérifier qu’il y a aujourd’hui une disponibilité à avancer et je crois qu’elle existe si on prend l’exemple de la situation à Gaza par exemple poser les questions de l’après Gaza poser les questions de ce que pourrait être une force internationale à Gaza force arabes force d’autres États poser la question

De ce que pourrait être une représentation est-ce que cette représentation à Gaza doit être une représentation palestinienne est-ce que les temps sont suffisamment mû pour que l’Autorité palestinienne puisse se renouveler se rénover où est-ce que cela passe par une autorité internationale qui dans un premier temps exercera la

Souveraineté à Gaza pour le compte du territoire je crois que poser ces questions et pas les poser uniquement en relation avec le monde arabe mais avec l’ensemble des partenaires de la communauté internationale on voit le poids pris par le sud global sur l’ensemble de ses enjeux et on voit

L’émotion créée par la situation proche orient dans l’ensemble de ces pays du Sud les tous les grands pays des brixs par exemple et bien il faut en permanence aller vers les uns vers les autres euh c’est cela concerne l’Afrique cela concerne le Brésil ça concerne

L’Asie donc je crois qu’il y a il y a un travail de fond sur le plan diplomatique euh de consultation euh de recherche de propositions d’initiatives euh qui est essentiel et ça fait partie à mon sens du rôle que que la France peut peut jouer elle le joue suffisamment

Aujourd’hui vous savez on ne le joue jamais suffisamment quand on voit la la la réalité euh de ce qui se passe dans cette région euh mais mais en tout cas c’est c’est son rôle il faut le faire à la fois vis-à-vis de du de du monde arabe et de la communauté internationale

Il faut le faire en Europe il y a un énorme travail à faire euh pour que les Européens euh sortent d’une certaine forme de passivité d’une certaine forme d’attentisme et pas seulement vis-à-vis de ce drame au Proche-Orient vis-à-vis des drames du monde trop souvent nous sommes passifs tentés de suivre les

Américains alors que nous avons une responsabilité que nous le savons tous si Donald Trump arrive à la Maison Blanche dans quelques mois et bien nous n’aurons pas d’autre choix que de prendre en main notre propre destin donc je crois que l’Europe est parfois trop réticente à voir sa vraie

Responsabilité et et de ce point de vue la France de ce point de vuel la France doit doit jouer son rôle d’aiguillon de pays capable d’expliquer et et de jouer un rôle de médiation c’est à mon sens un rôle important Dominique de Villepin si vous étiez aujourd’hui Premier ministre israélien diable que

Feriez-vous je pense qu’Israël aujourd’hui est confronté à un choix historique et que ce choix on peut y répondre d’une façon ou d’une autre mais on doit doit pas l’occulter parce que c’est un choix et et je pense que les Israëliens en sont parfaitement conscients c’est un choix existentiel pour l’avenir d’Israël

Israël dans cette crise dans ce drame a vu les critiques à son endroit se multiplier Israël s’est isolé de la communauté internationale mais surtout Israël aujourd’hui est dans une apasse est-ce que la stratégie qui est suivi depuis 100 jours par Benjamin néaniaou et son gouvernement accroî la sécurité d’Israël

Ou est-ce que cela fragilise la capacité d’Israël à apporter des réponses moi ma conviction c’est que sans une stratégie politique sans une vision politique de l’avenir Israël ne pourra pas véritablement apporter la garantie qui doit être apporté au peuple israëlien mais elle doit pas rétablir en amont sa capacité

De dissuasion alors bien évidemment est-ce que ça passe par des frappes massives est-ce que ça passe par la mort de milliers de femmes d’enfants et le bombardement de population civile est-ce que à tout le moins dans la phase où nous sommes avec près de 25000 morts il ne s’agit pas

Aujourd’hui de à la fois de faire preuve de plus de mesures dans les frappes plus ciblé plus proportionné et en même temps euh de meilleure prise en compte des besoins humanitaires de cette population quand on voit le risque de famine quand on voit le risque d’épidémie moi ma

Conviction c’est que il est important qu’Israël prenne en compte cette réalité euh reste en phase avec la conscience internationale mais surtout répondre à la question est-ce qu’une stratégie politique est nécessaire est-ce qu’un objectif politique est nécessaire aujourd’hui et je pense que répondant à cette question euh soit par la négative

Euh cela risque de poser un véritable problème euh à Israël dans le cadre de ses alliances en particulier avec les États-Unis euh de plus en plus Joe Biden mesure sur le plan de la politique intérieure américaine les dommages que cela crée y compris à sa candidature à la présidentielle il peut perdre

L’élection sur cette base-là donc il y a un choix qui engage Israël mais qui engage aussi certains de ses alliés comme les États-Unis l’Europe a besoin aussi d’une perspective la perspective de faire la guerre la perspective de continuer une politique d’annexion en sis-jordanie à Jérusalem Est ne peut pas

Être une réponse apportée au souci de paix des Européens donc de ce point de vuelà il y a à mon sens un choix historique qui doit être fait par Israël alors je comprends l’extraordinaire douleur ressentie par les Israéliens je comprends qu’il y a une nécessité qui qui est la libération des otages qui

Peut peut-être enclencher une étape nouvelle je comprends aussi le souci de casser les infrastructures du Hamas de façon à éviter que une telle horreur ne puisse pas se reproduire mais à partir de là on ne peut pas jouer la politique du pire à partir de là on doit permettre à une nouvelle Autorité

Palestinienne d’émerger trouver des leaders suffisamment représentatifs des Palestiniens pour que le dialog puisse reprendre avec la Palestine la vraie question c’est quelle est l’ambition sur le plan politique de la plupart des partis politiques aujourd’hui est-ce que c’est définitivement de rompre avec la logique d’une solution à deux états et de

Finalement admettre que ce n’est pas l’objectif dans le cas inverse effectivement nous serions dans un nouveau temps historique au proche- Orient avec toutes les conséquences que ça peut avoir et tous les risques afférant de dérapage auxquels nous pourrions être confrontés dans les prochaines années et si vous étiez président de l’Autorité palestinienne là

Encore euh rendez-vous historique euh rendez-vous historique pour les palestinien rendez-vous historique pour la communauté internationale euh une nouvelle génération doit prendre la responsabilité pour le compte des Palestiniens et je crois que c’est l’honneur de ceux qui ont exercer une autorité une responsabilité à un moment donné que de passer la main nous entrons

Dans une phase nouvelle nous avons besoin d’un nouveau leadership nous avons besoin d’une confiance entre le peuple palestinien et ses dirigeants la question c’est combien de temps cela prendra-t-il pour faire émerger cette nouvelle Autorité palestinienne est-ce qu’entretemps il n’est pas nécessaire d’avoir une autorité internationale qui agissent

Entre les pays arabes et certains pays de l’ vu délégué par l’ONU pour exercer cette responsabilité euh là il y a un calendrier très difficile mais eu évidemment il faut il faut qu’un changement euh se produise si l’on veut que quelque chose d’important puisse naître dans cette région vous vous me

Disiez avant le début de l’entretien le système international s’est effondré comment en quelques clé nous pouvons aujourd’hui le rebattir alors il s’est effondré dans une succession de crise euh qui ont désarmé en quelque sorte euh la politique internationale la crise ukrainienne qui a mobilisé l’ensemble des pays européens les États-Unis et qui

Euh n’a pas été aussi comprise au-delà et notamment dans le pays dit du Sud global et et bien évidemment la crise du Proche-Orient qui venant après est apparu comme jugé à une différente de ce qui s’est passait en Ukraine et de ce point de de ce point de vue-là le

Sentiment d’un deux POS de mesure a pesé extrêmement fortement ce qui décrédibilise une bonne partie des acteurs de la scène internationale et c’est pour ça qu’il faut recréer une pensée commune il faut recréer une plateforme commune et nous avons besoin donc de repenser l’ordre international pour que nous trouvions des des points

D’accord nous trouvions d’abord sur la représentation de la communauté internationale le Conseil de sécurité manifestement ne représente pas cette communauté internationale de façon efficace il est par ailleurs de surcroix bloqué par le vetto des uns et des autres donc une nouvelle représentation de la communauté internationale une capacité à développer des instruments

Communs une capacité à rapprocher nos points de vue aujourd’hui les pays occidentaux voudrai que le droit international s’applique pleinement ils ont raison face à l’agression russe mais que vaut le droit international quand on regarde le proche- Orient et que les résolutions des nations- Unies sont bafouées donc il faut retrouver les

Bases d’une discussion commune sans laquelle il ne peut pas y avoir de progrès de paix c’est réaliste c’est pas une question de réalistme voyez moi en politique internationale je ne me suis jamais situé ni du côté des idéalistes et des réalistes mais plutôt d’une sorte d’idéal réalisme il faut les deux mais

Il faut s’enfermer dans aucune chapelle et la tentation en Europe et aux États-Unis c’est de s’enfermer dans des logiques absolu logique de moralisme d’une partie du monde contre l’autre logique de militarisme d’une partie du monde contre l’autre on a vu les dégâts depuis l’Afghanistan l’Irak la Syrie la Libye le

Sahel on voit aussi cette même logique dans un occidentalisme qui se considère comme universel au détriment du reste du monde je crois que cet enfermement cette logique d’absolu ne peut conduire qu’à un belllicisme extrêmement dangereux donc il faut accepter de maintenir une forme de pluralisme une forme de de de

Compréhension du monde sans quoi le risque c’est que nous notre côté du monde se repliera sur lui-même avec de plus en plus de limitation à la liberté d’expression de plus en plus de pensées unique de l’autre côté du monde et bien le sentiment aussi d’une incapacité à

Travailler et à dialoguer avec les pays occidentaux enfermé sur leur puissance et sur leur richesse se développera également donc l’initiative doit venir de l’Occident l’initiative doit toujours venir de celui qui est le plus fort c’est une grande règle de l’histoire les vainqueurs ont tendance à vouloir dicter

Leurs lois je crois qu’il est important de considérer que pendant plusieurs siècles nous avons occupé la responsabilité internationale nous avons occupé la plupart des leviers de puissance ceci est en train de changer le monde est en train de basculer et il est important que nous prenions conscience dans le souci d’un monde

Stable d’un monde équilibré d’un monde de paix dans le souci de faire évoluer les choses donc oui je pense que tout le monde peut en prendre l’initiative mais c’est sans doute ce que nous devons aujourd’hui au monde tirant les leçons à la fois de nos échecs et en même temps

Des succès qu’on a pu avoir au fil des siècles on a une responsabilité particulière dans ce temps du monde pour inventer la transition indispensable qui nous permettra de continuer à travailler ensemble et surtout de partager ce qui’est notre bien commun la paix la justice le développement ce sont des

Choses l’écologie on voit à quel point cela mobilise les nouvelles générations à juste titre donc il y a oui il y a un combat à mener ce combat il ne peut pas être mené les uns contre les autres c’est un combat qui est partagé merci beaucoup Dominique de merci à [Musique] vous I