Conférence de Clémence Guimont, maîtresse de conférences, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Centre européen de sociologie et de sciences politiques CESSP dans le cadre des Journées INTENS de l’École normale supérieure de Rennes.

Les crises écologiques, qui affectent autant les humains que le reste du vivant, nous rappellent combien nous sommes interdépendants avec nos milieux. Chaque citoyen·ne est concerné·e par la disparition de la biodiversité mais pourtant, la gestion de la biodiversité est aujourd’hui déléguée par les pouvoirs publics, dans sa quasi-exclusivité, à la sphère scientifique. Nos démocraties peuvent-elles continuer à occulter les relations entre humains et vivants non-humains du débat public ? Quelle place accorder aux vivants non-humains dans la décision politique ?

Biographie :
Clémence Guimont est maîtresse de conférences en science politique à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne et co-directrice du master Transitions écologiques. Elle a co-dirigé avec Philippe Boursier l’ouvrage collectif Écologies. Le vivant et le social paru aux éditions la Découverte en 2023.

P imaginer étudier la nature sans étudier le rôle de des humains dans la nature et comme si on pouvait imaginer étudier les humains sans étudier le rôle que la nature a sur eux hein c’est pourtant ça qui fonde nos disciplines c’est ça qui fonde toute notre façon de

Penser depuis plusieurs sièclle en en Occident et voilà et donc notamment chez nous or on se rend bien compte que les interdépendances sont très fortes le terme anthropocène par exemple alors qu’ a plein de défauts voilà mais il a quand même quelques vertus je trouve ce terme

Hein anthropocène c’est ok pour tout le monde anthropocène ouais hein voilà anthropocène c’est bien la preuve que la les les sociétés capitalistes occidentales ont cette capacité à modifier l’empreinte l’empreinte géologique he donc ça ça montre à quel point il y a des interdépendances à quel point on peut on est susceptible d’agir

Sur notre environnement et à l’inverse rappelons-nous que nous sommes totalement dépendants de la nature pour notre notre agriculture nos transports et cetera et cetera sans même parler d’ailleurs de la relation affective et esthétique que l’on entretient avec ce que j’appelle enfin ce qu’on appelle les vivants nonhains bon et il est donc

Important de se rappeler que ça c’est lié le fait qu’on on oublie de prendre en considération la nature dans nos décisions politiques vite ça nos choix politiques voilà on oublie de dire que tout ça ce sont des choix politiques ce sont des choix politique qui participe à l’effondrement des vivants nonhains

C’est des choix en matière d’agriculture c’est des choix en matière de transport c’est des choix liés au système économique tout ça ça provoque tous les phénomènes que vous connaissez largement mieux que moi he voilà et tout ça ça fait que c’est nous qui sommes à l’origine de ce qui est potentiellement

La la 6e a d’extinction des espèces hein voilà important de l’avoir de l’avoir en de l’avoir en tête bon donc en considérant que les activités capitaliste occidental menace directement les vivant nonhains alors que l’on est interdépendant alors que l’on cohabite on vit avec eux en considérant tout ça

Il y a des théoriciens des des penseur du système politique qui considère qu’il est nécessaire de porter les intérêts des vivants nonhains au sein des instances démocratiques à la fois pour assurer leur survie et aussi pour assurer notre survie puisque vous le savez nous sommes interdépendants il est donc d’après ces

Théoriciens il est nécessaire de repenser la démocratie pour mieux intégrer cette urgence écologique et pour mieux intégrer ses interdépendances dans les processus de décision ok donc il y a tout c’est ça il y a tout un voilà tout un travail qui est fait pour repenser les institutions et les prises de décision

Et donc notamment pour repenser par exemple le rôle du Parlement ok pour mieux intégrer ça c’est ce qu’on appelle la démocratie écologique la démocratie écologique c’est l’idée d’un système démocratique qui va intégrer alors on peut dire la finitude écologique la contrainte écologique les interdépendances voilà comme comme vous voulez au contrat autrement

Dit la réflexion qui vient là ça consiste à s’interroger sur la façon de prendre en compte l’urgence écologique et sortir d’une conception anthropocentrée de la démocratie c’est-à-dire sortir de l’idée selon laquelle la démocratie doit se penser uniquement par les humains et avec les humains pour le dire un peu un peu

Schématiquement alors cela est attend dit si on essaie de réfléchir à comment repenser la démocratie comment imaginer peut-être une démocratie écologique petit point quand même qui semble important à prendre en compte il s’agit déjà avant tout pour repenser la démocratie de se rappeler que notre démocratie actuelle comporte quelques faiblesse quelques quelques

Vulnérabilité et que de toute façon il est pas question d’imaginer intégrer les vivants nonhains à à notre démocratie sans déjà avoir pris en considération tous les problèmes qu’elle a et sans tenter de Pier ses problèmes quelques voilà quelques éléments à prendre en à prendre en considération déjà une démocratie représentative qui est relativement

Fragilisé pour plusieurs raisons la montée de l’abstention d’accord la montée de l’abstention qui bah fragilise la légitimité des gouvernants puisqu’ils sont finalement élus avec une toute un tout petit pourcentage parfois surtout notamment dans certaines élections locales de de votant et de et de votantes d’accord ça c’est important de l’avoir en tête premier

Élément deuxième élément avoir en tête que le personnel politique est assez peu représentatif de la diversité sociale alors on pourrait avoir un débat on peut se demander si le personnel politique doit oui ou non être représentatif c’est lui-même être porteur de différentes classes sociales différents genres et cetera et cetera

Ou si ce qui compte c’est les idées qu’il porte et que ces idée soi représentative de la diversité c’est un débat politique et philosophique qui se pose en tout cas force est de constater que le personnel politique aujourd’hui donc notamment par exemple au sein du Parlement et peu représentatif de la diversité

Sociale il y a une homogénéité sociale de ces personnes qui pose question quand il s’agit de prendre des décisions qui représentent déjà l’ensemble des citoyens donc déjà avant même de se dire il faut intégrer les vivants nonhains il faut avoir en tête que déjà peut-être même tous les humains sont de

Façon différenciés sont intégrés de façon différencié dans les décisions politique bon voilà donc c’est pour ça qu’on parle d’élite décisionnaire parce que ces élites elles ne représentent pas forcément la majorité et toute la diversité de de la société française donc voilà déjà si on se dit on va P la

Démocratie et ouvrir étendre la démocratie proposer une démocratie écologique quand même déjà avoir ça en tête et autre élément qui concerne plus directement la question environnementale faire aussi le constat avant même d’imaginer intégrer les vivants enhain se rappeler qu’il y a des inégalités environnementales qui sont

Très forte au sein de la société entre humains en fait c’est c’estàd que les humains sont exposés de façon différenciée aux problèmes environnementaux autrement dit pour le dire de façon un peu cache et directe les classes populaires les femmes et les personnes racisées sont davantage susceptibles d’être victimes des pollutions

Ok notamment des pollutions industriel mais aussi voilà tout ce qui est lié aux pollutions de l’air de l’eau pollution des sols et cetera euh voilà autrement dit les personnes qui produisent le plus de dégâts environnementaux ne sont pas nécessairement celles qui en subissent les conséquences ok deux exemples qui me semblent

Illustrer cette idée qui est quand même assez déterminante quand on imagine repenser le le contrat social un exemple qui est donné par William hacker donc William hacker un juriste et il a cartographié il a cartographié toutes les aires d’accueil des gens du voyage en France métropolitaine France métropolitaine ok donc il a cartographié

Toutes ses aires et il constate que la majorité de ces aires d’accueil se situe à proximité d’usine CVO voyez c’est ça parle à tout le monde les usines CVO non les usin C vaau c’est des usines qui sont susceptibles de générer plus potentiellement des pollutions industrielle parce qu’ elle

Produis et elle travaille avec des produits potentiellement toxiques ces vaiseaux c’est en référence à justement un accident industriel qui a eu lieu en Italie dans la ville de de cevzo je crois que c’est dans les années 70 si je me si je me trompe pas et depuis bah

Pour éviter tout accident il y a tout un protocole qui est mis en place dans ces usines pour pour protéger à la fois les travailleurs et les populations environnantes donc ce sont des zones où les population sont plus exposé au aux pollutions aux pollutions industrielles et par exemple l’accident de Lubrizol à

L’accident Lubrizol en 2019 à rouan ouais ça vous ça vous ça vous parle voilà par exemple près de l’usine lubisol à rouan il y a une aire d’accueil des gens du voy normalement près des usines cvzo sur les aires d’accueil il est censé y avoir des espèces de boonkerers pour le dire vite

Pour pour que les personnes puissent se réfugier en cas d’accident ne pas être exposé au pollution il s’avère que ce boomker il avait pas été construit sur cette terre d’accueil ok premier élément et ensuite il s’avère que les personnes qui étaient sur cette terre d’accueil ont été les dernières personnes prévenu

Par les services de sécurité ok donc ces personnes qui étaient le plus proche de l’usine ont été le plus sévèrement touchés par les pollutions ça c’est un exemple de racisme environnemental comme on dit et ça montre d’accord à quel point certaines populations sont plus exposées que d’autres à ces à ces

Problèmes autre exemple je sais pas si ça vous parle l’affaire du chlord d’con oui ok merci répondu voilà l’affaire du chlord descon elle est justement assez intéressante parce que les populations locales qui vivent près des des bananesis du fait de la pollution des sols ne peuvent plus produire de légumes

Pour leur propre consommation puisque les sols restent très pollués et que s consomment s produisent des légumes voilà vous savez il vont être fortement exposés en revanche les bananes produites sont moins exposé aux pollution et elles peuvent continuer à être exporté donc au service d’une économie qui n’est pas qui ne bénéficie

Pas forcément aux populations locales qui ne peuvent pas de leur côté produire leur leur propre alimentation ça aussi c’est un exemple d’exposition différencié d’accord c’est ces populations qui sont le plus exposé au problèmes environnementaux qui sont liés au départ à des logiques d’exploitation économique donc important d’avoir bien en tête ces inégalités environnementales

Et donc le fait voilà le fait que certaines populations sont très exposées davantage exposé et important donc quand on veut repenser la démocratie représentative d’avoir en tête ces inégalités puisque je l’ai dit au départ vous le savez la démocratie c’est repenser l’idéal à la fois de liberté et d’égalité les inégalités

Environnementales s’accroissent et ça aussi c’est une faille de la démocratie de ne pas forcément les prendre en considération bon ça c’était voilà je pense un élément qui était important de rappeler avant d’aller déjà plus loin ça va je vous ai pas vous a pas perdu c’est bon ok

Bon si on décide d’imaginer une démocratie écologique donc je vous le disais si on décide d’essayer de mieux intégrer l’urgence écologique et de se dire qu’il y a pas que les humains qu’il faut prendre en considération et si on décide de représenter les les vivants nonhains dans les arènes

Décisionnaires alors comment faire alors c’est vous allez voir c’est pas si évident et d’ailleurs comme l’a rappelé pierre au début de la conférence je n’ai pas de solution clé en main j’ai j’ai pas de programme politique sinon d’ailleurs je je ferai la politique et je voilà j’aurais arrêté de d’enseigner

Hein mais voilà en tout cas quelques pistes de réflexion sur lesquelles vous allez peut-être vous-même pouvoir vous vous vous positionner après il y a un politiste Andrew Dobson donc vous allez voir il il a peur de rien hein il réfléchit à comment organiser concrètement la représentation démocratique des des nonhains et lui il

Se dit bon ben en fait on va élargir la notion de citoyenneté politique à la fois aux générations futures et au vivant non humain et donc pour ça t on va leur trouver des représentants parlementaires donc il propose qui est un certain nombre de sièges au Parlement

Qui soit réservé pour des députés qui représenteraient à la fois les génération future et les vivants non humains et chaque électeur choisirait de voter soit pour un représentant des humains actuels soit pour un représentant des générations futures et des vivants non humain ok bon on va voir après c’est une idée qui

Pose un certain nombre de problèmes et qui est pas forcément travail fonctionnel mais elle a le mérite au moins déjà souvent de susciter le débat et d’amener cette question la représentation des vivant non humain au cœur du voilà au cœur justement des des discussions je vais expliquer pourquoi

Après ça ça c’est pas très c’est pas très fonctionnel mais je voudrais aussi parler donc de de ce que propose Bruno Latour qui lui voilà propose d’élargir la représentation déjà avec une nouvelle constitution et avec ce qu’il appelle un parlement des choses donc un parlement des choses c’est un parlement où on

Donnerait aussi un siège aux objets qui sont à la fois naturel et humain qui sont à la fois lié à la matérialité écologique mais qui sont interdépendant des des humains donc par exemple on pourrait donner un siège au parlement à la couche d’zone ok voilà et on permettrait au Parlement des

Choses de créer un espace de discussion entre savants et citoyens pour débattre et pour légiférer ok alors ça c’est intéressant dans l’idée beaucoup plus difficile à mettre en œuvre c’est pas voilà je vous disais c’est pas ultra fonctionnel alors c’est notamment carry watside qui explique qui met en avant les petits soucis quand

Même des propositions notamment d’Andrew Dobson et il dit en fait c’est c’est très bien de vouloir représenter les vivants d’ humain mais ça marche pas très bien par le biais des élections pour plusieurs raisons qui peut-être d’ailleurs vous sont déjà venu à l’esprit quand quand j’ai énoncé cette cette

Idée déjà peut-être que vous savez mais les représentants politiques les gouvernants politiques sont responsables devant leurs électeurs ok c’est une notion voilà notion politique ils sont responsables devant leurs électeurs dans la mesure où bah justement on peut choisir à nouveau en tant que en tant que représenté de les reconduire ou non

Aux prochaines élections autrement dit hein si on poursuit cette idée les représentants doivent rendre des comptes à leurs électeurs bon là vous dites ok un petit souci parce que bah de fait les générations futures n’existent pas encore hein c’est le concept même et les vivants nonhains ne peuvent pas

S’exprimer tel que nous on s’exprime et donc ça ça empêche le dialogue l’échange entre représentants et électeurs et donc bah c’est déjà un premier problème quand même assez solide qui qui qui se pose à nous autre problème le fait que euh l’ensemble des électeurs puisse voter pour les représentants des vivant

Nonhain comment s’assurer que les représentants politiques qui sont élus par tous les citoyens représentent réellement les vivants nonhains et ne tent pas de séduire si je puis dire de conquérir l’électorat présent qu’est-ce qui va nous assurer en fait qu’est-ce qui va nous assurer dans les arènes parlementaires qui est bien des

Personnes qui ne représentent pas que nos intérêts qu’est-ce qui va les mot motivé pour représenter les vivant non humains et pour sortir de cette conception anthropocentrée dans des logiques hein on le sait dans des logiques où il y a des la compétition politique de la compétition partisane des campagnes électorales et cetera

Bon donc voilà un nouveau nouvel élément qui qui qui qui pose question autre problème mathématique bah comment évaluer le nombre de représentants pour les générations futures et les vivants nonhains et pour les générations présentes comment on fait combien combien de personnes sont censées représenter tel et

Tel P de la Société des vivant humain et cetera et cetera de fait la proportionnalité ne pourra pas tout à fait être être respectée donc on le voit ces proposition elles font plus vraiment aujourd’hui l’objet de débat elles ont été évacuées parce qu’il y a trop d’impasse trop de contraintes ça semble

Très compliqué mais pour autant elles sont extrêmement intéressantes parce qu’elles nous oblige à nous interroger sur les motivations et les capacités des gouvernants à représenter l’intérêt général si on repense l’intérêt général pas seulement selon la conception anthropocentrée mais aussi selon les intérêts des vivants nonhains à se maintenir sur

Terre donc la réflexion euh aujourd’hui elle se tourne plutôt vers ce qu’on appelle la démocratie des affectés donc attention c’est en deux mots ok c’est pas la démocratie des affectés des affectés qui est proposé notamment par une politiste australienne donc qui s’appelle Robin et Kersley l’idée d’élargir la communauté

Politique justement pour intégrer à la fois les vivants d’un humain et aussi toujours les les les générations futures et l’idée donc que en fait la responsabilité de l’État serait étendue hein et concernerait maintenant tous les êtres d’une communauté politique qui sera élargie et qui comprendrait donc tout autant les

Humains et les vivants non humains qu’est-ce que ça veut dire ben ça veut dire qu’on peut imaginer des institutions comme des commissions du futur par exemple ou des centres de défense de l’environnement ou des médiateurs de l’environnement qui représente les intérêts des vivants non humains et qui prennent en considération

L’urgence écologique et qui pourrai constituer des des garants des des oui des des voilà des garants et s’assurer que les instances démocratiques prennent bien en considération ces enjeux quit par exemple avoir un droit de vet ou ce ou ce genre de chose he si une loi ne n’intègre pas suffisamment le l’urgence écologique

Bon alors vous le voyez on n pas de solution clé en main mais au moins on commence à avoir des pistes de réflexion des idées qui vont nous permettre de penser différemment les décisions politiques mais en vérité euh aujourd’hui hein les enjeux environnementaux dans les arènes démocratiques

Sont le plus souvent représentés par le biais de l’expertise environnementale et ça ça pose des questions sur le plan démocratique donc c’est là où je viens c’est là où peut-être je vais venir un peu vous titiller en tout cas j’ai voilà j’ai envie d’avoir votre votre avis là-dessus ça

M’intéresse là question qu’on peut se poser c’est de savoir quelle légitimité démocratique peut avoir l’expertise en en voilà quand il s’agit de prendre des décisions qui concernent l’ensemble des citoyens vous savez les cito la démocratie c’est la vie des citoyens c’est l’ensemble des citoyens qui doivent participer à la décision

Qu’est-ce qui se passe si c’est seulement une minorité qui guide nos décisions et si cette minorité n’est pas passée par le jeu du suffrage et de l’élection sur lequel repose aujourd’hui notre démocratie puisqu’on est en démocratie représentative donc un exemple assez flagrant aujourd’hui du rôle qui est prépondérant

Qui est accordé à l’expertise dans les choix politiques c’est celui des politiques énergétiques aujourd’hui la question de la politique énergétique elle est essentiellement ramenée à une question technique technique c’est-à-dire he si vous suivez un peu les débats par exemple dans les médias ou la façon dont le personnel politique en parle c’est

Essentiellement tourner sur est-ce que on peut produire plus de tel énergie moins de telle énergie comment assurer notre production comment assurer notre consommation euh et ça seuls des experts qui maîtrisent les enjeux de production de l’énergie de stockage de l’énergie euh sont en capacité d’y répondre or la question énergétique

C’est aussi une question politique et c’est aussi une question éthique d’accord la question euh de l’énergie nucléaire d’accord elle concerne l’ensemble des citoyens et la question est elle ne devrait pas uniquement revenir à l’expertise ce qui veut pas dire qu’elle ne doit pas revenir en partie à l’expertise ce qui

Est différent hein il faudrait que tous les citoyens que collectivement on puisse en débattre dans un climat serein en débattre et se demander la question est-ce que on est prêt oui ou non à prendre le risque potentiel d’un accident nucléaire par exemple je pense à Fukushima est-ce que oui ou non les

Risques qui pèsent chaque jour sur la centrale nucléaire de saporidja en Ukraine voilà est acceptable pour les citoyens européens ou non c’est un débat qui doit être tranché en société et notamment dans le cadre des arènes décisionnaires des arènes parlementaires he qui qui sont les arènes qui qui représentent les qui représentent les

Citoyens autrement dit les questions environnementales si vous m’avez suivi elles pose des enjeux politiques et moraux qui méritent euh à la fois d’être éclairé par le savoir scientifique mais il faut faire attention à ce que le savoir éclairé ne deviennent pas prescriptif c’est-à-dire que la connaissance scientifique puisse nous permettre de

Prendre des décisions davantage aviser maîtrisant davantage les risques les avantages et les inconvénients sans pour autant que ce soit les scientifique qui du coup prennent les décisions vous voyez la différence est quand même assez euh important il s’agit pas que la science devienne prescriptive c’estàdire que ce soit elle qui Prenn les

Décisions alors Dominique bour et Kie watside donc qui sont de philosophe politique propose justement pour garantir un bon équilibre entre les savoirs et les décisions politiques propose la création d’une académie du futur donc l’idée ce serait de pouvoir guider l’action publique en s’appuyant sur les données de la

Science et donc celle-ci donc cette académie du du futur serait composé de scientifiques qui seraient nommés pour un temps limité qui n’interviendrait que dans leur domaine de de compétenence hein voilà donc l’idée ce serait que ce serait une une commission impartiale ok B on va voir ça ça pose au

Questions mais voilà et adossé à cette académie du futur il y aurait un nouveau Sénat un nouveau Sénat donc qui serait en fait comme une une forme d’assemblée populaire qui ferait la médiation entre l’Académie du futur et les acteurs publics ce Sénat il élaborerait des des projets

Loi qui aurait pour objectif de garantir la prise en compte de de la finitude des matières premières l’urgence écologique la représentation des vivants nonhains et cetera merci et il pourrait mettre son veto à toute proposition de loi qui irait à l’encontre de ces principes écologiques ce nouveau Sénat il aurait

Pas le droit de voter il aurait seulement le droit de proposer de s’opposer OK et il serait aussi chargé d’organiser des consultations régulières avec T tous les citoyens et les citoyennes il y aurait une partie de ces sénateurs qui serait tiré au hasard parmi une liste de de personnalités lié

Aux associations et aux ONG environnemental et il y aurait une autre proportion un dernier tiers qui se désigné donc au hasard via des opérations de tirage au sort mais qui respecteraient la la diversité de de la société alors ces propositions elles posent aussi plusieurs questions plusieurs problèmes même même si elles sembl intéressante

C’est pour ça que je présente intéressante parce qu’ell font quand même avancer le le débat mais déjà elles tendent à produire une représentation idéalisée expertise et donc l’idée que l’expertise serait nécessairement au service de l’intérêt général or les structures au sein desquelles se produit l’expertise donc par exemple des associations ou des

Bureaux d’études ces structures elles sont aussi partie prenantes de la vie politique elles sont souvent dépendantes des gouvernants pour obtenir les financements et donc on ne peut pas occulter le fait que les conditions dans lesquelles se produisent ces expertises peuvent nécessairement influencer les attitudes et les avis des personnes qui produisent l’expertis

D’accord si euh vous travaillez dans une association qui voilà menace de devoir licencier ses salariés parce que il y a une réduction des subventions publiques bah ça crée un rapport de dépendance vis-à-vis des pouvoirs publics et ça peut nécessairement jouer sur la stratégie et les missions de l’association d’accord ça c’est voilà

C’est une question qui qui se pose autrement dit l’expertise euh elle peut rester liée selon le contexte politique d’accord c’est important de l’avoir en considération selon le contexte politique elle peut rester liée à des intérêts partisans donc ça c’est une première question qui se pose un premier problème

He c’est les conditions de production de de l’expertise les conditions politiques de production d’exertise autre euh problème c’est que il est parfois difficile de distinguer ce qui relève de l’analyse scientifique et de la proposition politique qui peut en découler d’accord par exemple si on décide de limiter l’accès à

L’énergie est-ce que ça relève du simple constat de la simple analyse scientifique de la raréfaction des ressources ou est-ce que ça relève d’un choix politique la frontière est pas toujours très étanche et ça ça pose question autre ah bah super excusez-moi ok autrement dit les décisions politiques qui concerne

L’environnement B il se passe plus rien ok parfait voilà les décisions politiques qui concernent l’environnement ne doivent pas être cantonné dans les arènes scientifiques ça veut pas dire que les scientifiques n’ont pas une place ça veut dire qu’il faut discuter collectivement et politiquement de la place que l’expertise doit occuper restreindre les questions

Environnement un débat d’ext c’est ce qu’on appelle a démocratique démocratique ça veut dire qu’on a pas réfléchi à la place que ça a en démocratie démocratie les citoyens les discussions collectives la vi la cité et ca et C comment imaginer repenser la démocratie et proposer une démocratie écologique si les décisions sont

Confisqué au citoyens cette question elle est d’autant plus cruciale que il y a beaucoup de solutions politiques qui sont actuellement en cours de construction comme par exemple la planification écologique qui pourrait renforcer encore le recours au scientifiqu pour des prescriptions par exemple si on définit des quotas d’émission enfin si on

Définit c’est déjà ce qu’on fait d’ailleurs mais des quotas d’émissions de gaz à effet de serre d’usage de l’eau de kilomètres à parcourir et cetera notre défi ça va être de savoir comment utiliser ces savoirs environnementaux et euh les utiliser intelligemment pour mener des débats citoyens pour avoir des débats parlementaires qui garantissent

L’habitabilité hein de nos territoires qui garantissent finalement voilà la survie des humains sur ces territoires et des vivants non humains également bien donc euh voilà c’était un peu les les les les deux principales idées auxquelles je voulais vous faire réfléchir est-ce que on peut imaginer oui ou non représenter

Les vivants d’un humain en politique est-ce que c’est une idée qui vous semble complètement farfelu oou est-ce que vous voyez bien dans un contexte d’interdépendance l’intérêt de repenser la démocratie d’aller par de l’anthropocentrisme bon et euh et quelle place en fait voilà l’expertise environnementale peut avoir en démocratie quelques mots de quelques

Mots de de de conclusion hein l’idée vous rappelez l’idée que il me semble que la démocratie écologique est nécessaire dans un contexte d’urgence écologique mais vous l’aurez compris qu’elle est encore tout à fait à construire premier élément rappelez aussi que la démocratie ne peut-être refondé sans prendre en

Compte les failles actuelles de la démocratie représentative qui participe finalement à ne placer les décisions qu’entre les mains de quelquesuns ces élites décisionnaires et et pourtant il va falloir imaginer des des innovations institutionnelles pour prendre des décisions différemment si vous souhaitez aller aller plus loin quelques quelques idées de lecture voilà

Et alors je pense notamment par exemple au bandes dessiné d’Alexandro pignoki et de ce dernier cette dernière bande dessinée qui a à la fois une partie récit et une partie bande dessinée donc il a fait avec Philippe Descola donc Philippe Descola c’est un anthropologue de la nature Alexandro pignoci c’est un

Ancien anthropologue qui aujourd’hui fait des band dessiné donc ça s’appelle ethnographie des mondes à venir ça peut vous donner voilà ça vous présente en fait les différentes façons d’envisager la nature et euh ça vous montre que d’autres sociétés pensent différemment le rapport à la nature donc c’est voilà

C’est c’est assez à la fois instructif et puis très esthétique et c’est une lecture très agréable si euh vous souhaitez euh creuser ces idées d’interdépendance euh entre euh société euh science de la vie et de la terre sciences humaines si les questions des inégalités environnementales de la démocratie

Écologique et cetera ça vous a intéressé il est disponible sur KNE un ouvrage que j’ai co-dirigé avec un collègue qui s’appelle écologie le vivant et le social vous avez plein de contributions thématiques écrites par des collègues euh la lecture de chacune des contributions ça vous prend un petit peu

Moins d’une demi-heure et ça vous permet si vous souhaitez de creuser creuser différents aspects de ces questions là donc vous avez par exemple une contribution sur le chord d’conne une contribution sur les inégalités environnementales enfin vous en avez plein vous en avez 70 des des contributions et enfin euh un ouvrage

Parmi d’autres hein ma sélection est est arbitraire il faut le dire mais cet ouvrage qui s’appelle nous ne sommes pas seuls de Lena Ballo et Antoine chopo bon je l’ai pas choisi non plus tout à fait au hasard Antoine chopo est doctorant à l’université de Renn 1 si je me trompe

Pas euh voilà et donc peut-être que vous l’avez déjà entendu ou voilà vu intervenir par chez par ici et euh voilà cet ouvrage nous ne sommes pas seuls qui rappelle que politiquement effectivement on peut agir créer des alliances avec les les vivants nonhains euh voilà ce que je voulais voilà TR trois petites

Références si jamais ça vous intéresse de creuser et sinon voilà je voilà ça j’aimerais alors n’hésitez pas pour toutes question précision remarques réaction et cetera et aussi voilà n’hésitez pas à me dire et surtout cette question d’expertise qui à mon avis vous vous concerne voilà au premier plan

Quelle place quel rôle vous pensez que l’expertise doit occuper doit avoir en démocratie voilà je vous remercie hein je vous laisse maintenant la parole en [Musique] fait merci et donc la parole est à vous si si vous le souhaitez la main merci ma question est toute simple c’est

Juste qu’est-ce que vous entendez par vivant non humain est-ce que vous entendez la totalité de la biosphère le les animaux vivants les végétaux ou où est-ce que ça s’arrête finalement et parce qu’au quel cas le spectre est plus ou moins large et la représentation devient plus ou moins complexe

H merci je je me permets de réagir directement alors c’est une très bonne question tout je ve dire si Bruno Latour était là il vous dirait que pour lui voilà le la biosphère voilà devrait aussi être considéré comme une entité par exemple les fleuves les nuages voilà il aurait une vision très

Élargi moi par vivant en humain je pense quand même vraiment davantage aux végétaux et aux animaux mais en fait c’est j’allais dire c’est un peu arbitraire en tout cas ça devrait aussi à mon avis faire l’objet d’une discussion collective si justement on décidait de construire un nouveau contrat une nouvelle Constitution dans

Laquelle on représenterait pas que les humains ça devrait être l’objet d’un l’objet d’un débati moi j’aurais tendance à dire vivant non humain c’est plutôt voilà animaux végétaux enfin en tout cas tout ce qui est susceptible de se reproduire c’est ce que j’entends dans mon imaginaire derrière l’idée de vivant

Mais voilà mais je sais pas par exle vous si ça vous parle ou si ça vous semble trop beaucoup trop restrictif voilà bonjour bonjour euh ma question se veut un peu provocatrice mais pour vous est-ce que conttenu de l’urgence et de la rapidité d’action qui est nécessaire pour régler les problèmes

Environnementaux est-ce que ça sera pas plutôt une dictature qui serait la plus efficace pour essayer de tenter de répondre au problèmes écologiques merci euh alors merci pour votre question alors en fait ben je pense pas euh je pense pas pour plusieurs raisons en fait déjà la première c’est que de

Toute l’histoire des sociétés on a encore jamais vu une dictature qui agissait pour l’intérêt général bon et que euh rien ne donne à penser qu’une dictature serait plus fonctionnelle qu’un système démocratique pour prendre en compte euh les intérêts des vivants non humains qu’est-ce qui pousserait des dictateurs à vouloir prendre les

Intérêts des vivants non humains en compte je suis pas sûre que ça marche donc déjà rien que pour ça euh ça voilà je suis pas pour une dictature euh et en plus évidemment au-delà même de ça euh bah j’ai du mal à imaginer qu’on puisse faire société euh avec un cadre euh qui

Euh tyranise et qui crée des cadres d’oppression de violence physique de violence morale je pense que la crise écologique elle ne peut être résolue qu’en permettant aux citoyens de s’émanciper de créer des cadres de solidarité et ça c’est pas une dictature qui qui qui peut nous l’offrir ça veut pas dire que toute

Démocratie est totalement opérante mais en tout cas à mon avis il y a plus matière à s’émanciper et à créer de la solidarité à travers la démocratie bonjour Merci pour la conférence ma question est la suivante vous pensez que la solution se trouve plutôt au niveau national ou au niveau

Supranational voire mondial il y a un mot que j’ai pas entendu pardon est-ce que je pense que que la solution se trouve plutôt au niveau national au niveau au niveau suprational voire mondial merci alors je pense que toutes les échelles de pouvoir ont leur importance pour des raisons différentes euh alors avec

Toutes les limites que les cops les accords de Paris et enfin par exemple les accords de Paris 11 toutes les limites et tout le bilan carbone aussi que suscite ces ces événements internationaux il n’empêche que ça c’est un cadre d’action euh qui semble assez important et si d’ailleurs ces accords

Devenaient contraignants ça pourrait vraiment devenir des enfin constituer des opportunités politiques intéressantes euh je pense que voilà l’échelle nationale c’est quand même là où on définit la règlementation et où on donne le plus de moyens financiers donc là aussi ça a son importance mais il y a

Énormément de choses qui se font au niveau local plein de politiques publiques au niveau local qui qui voilà qui sont extrêmement importantes à la fois parce que justement les citoyens sont beaucoup plus parties prenantes sont beaucoup plus impliqués donc ça ça peut créer aussi des des logiques

D’enrôle et de et de dire de conversion aux transitions écologiques et et aussi parce qu’on peut percevoir on peut aussi percevoir à l’échelle locale les effets de nos actions sur sur notre environnement mais les trois échelles et l’échelle européenne aussi me semble vraiment importante à prendre en considération la condition bien sûr

Qu’elle s’articule intelligemment et qu’ pas forcément que des contradictions je crois qu’il y a une il y a une main qui se lève au milieu VO merci merci pour votre intervention moi je me demandais est-ce que appliquer des mécanismes qui ont été inventé par les sociétés humaines telles que la représentation

Parlementaire ça reste pas une vision un peu anthropocentrée justement pour les êtres vivants notamment tout ce qui est les mécanismes de réparation puisque les les dommages sur enfin les dommages sur les environnements enfin c’est pas vraiment réparable en fait comme dommage et la réparation pécunière qu’on applique aux humains ce serait pas

Applicable aux êtres vivants aux autres êtres vivants très bonne question merci très bonne question en fait j’ai dites-moi si je me trompe mais j’ai l’impression aussi que ce que sous-entend votre question c’est qu’il y a un risque d’anthropomorphisation c’està-dire que on accolle on appose he au au vivant

Nonhain des façons de fonctionner et de penser qui seraient les nôtres en fait c’est ça tout à fait vous avez raison c’est c’est c’est un risque donc ça c’est déjà première question qui qui se pose c’est-à-dire qu’effectivement si on imagine que les humains peuvent représenter les vivant nonhain est-ce

Qu’il a qu’est-ce qu’ va faire qu’ils vont bien représenter les vivants nonhains en fait qu’est-ce qui va faire que ils vont pas imaginer projeter des façons de penser qui sont complètement en déconnexion avec les les besoins physiologiques biologiques et cetera des vivant nonhain donc ça c’est tout à fait

Une question et vous avez raison c’est une des limites en fait quand on pense une démocratie qui soit pas seulement anthopocentré c’estàd comment garantir ça donc ça c’est voilà un premier élément de de réflexion je pense quand même qu’on peut lutter se préserver dans une certaine mesure de de ce

Travers si justement on imagine on reprend un peu les les principes et là vous les maîtrisez 1000 fois mieux que moi les principes de la biologie ou de l’écologie scientifique c’est-à-dire se dire qu’en fait il faut garantir la des conditions d’habitabilité pour ces vivant non humain et pas nous projeter

Ce qu’on imagine qui serait bon pour eux simplement sans tenir un peu aux sciences de aux sciences de la vie et de la terre et ensuite par rapport au mécanismes de réparation vous avez raison il y a un risque qui est grand et là aussi qui fait pas toujours l’objet

D’un débat politique qui est lié à tout ce qui est monétarisation la nature je sais pas si ça vous parle paremple les services écosystémiques voilà la notion service écosystémique c’est une notion en écologie scientifique mais maintenant l’idée ce serait de monétariser ces services écosystémiques et donc de se

Dire bah voilà le cycle de l’eau ça représente tant d’argent euh le le fait que les abeilles pollinisent ça représente tant d’argent et cetera ça c’est un risque qui est justement assez grand et vous avez raison c’est les limites c’est quand on essaie de justement de coller des logiques

Capitalismees au fonctionnement de la nature c’est un c’est un problème qui est grand mais qui je pense n’est pas forcément lié à la démocratie en tant que telle mais plutôt au capitalisme en fait même si la démocratie nourrit les logiques capitalistes si on essaie de sortir du capitalisme peut-être qu’on

Pourrait éviter ce genre de travers hypothèse merci merci pour votre question très euh est-ce qu’on aurait encore vu l’urgence climatique le temps et le luxe d’avoir un débat avec tout le monde parce que vous dites que la science ne doit pas être prescriptive mais finalement c’est un raccourci parce

Qu’en aant une science prescriptive on peut avoir des solutions qui arrivent plus vite et qu’on peut mettre en application plus tôt et vu que les lois mettent déjà un certain temps passer à l’Assemblée est-ce qu’on a encore le temps d’avoir un grand débat avec les 67 millions de Français ou les 9 milliards

D’habitants sur terre pour décider des solutions à mettre en place et deuxième aspect de ma question est-ce que le citoyen est prêt au débat parce que on a beaucoup dans notre imaginaire collectif la peur du nuclér et des dangers que ça peut avoir mais on n’ pas par exemple le

Nombre de morts qui ont été causé par la pollution au microparticules et autres dû aux émissions de gaz à effet de serre des centrales à charbon gaz et cetera donc voici mes deux questions que je présente merci merci beaucoup euh c’est aussi très bonne question vous mettez le

Doigt sur un énorme dilemme que j’ai régulièrement euh puisque je suis moi-même capable aussi de vous dire que de souligner toutes les limites de ce qu’on appelle démocratie participative processus de concertation et cetera parce que justement ça se fait pas non plus toujours dans l’intérêt des des vivants nonhains ou dans l’intérêt

De l’écologie d’ailleurs et parce que ça prend énormément de temps donc vous avez raison c’est c’est une question qui me voilà qui qui me travaille vraiment euh est-ce que voilà est-ce qu’on a le temps et est-ce que vraiment c’est ça qui va permettre de convaincre tous les citoyens de la nécessité d’opérer une

Transition écologique bon je pense quand même mais bon ça se trouve vous me posez la question la semaine prochaine j’aurais changé d’avis je vous dis mais je pense quand même que on ne peut pas créer l’adhésion à ces questions si on prend pas le temps d’en débattre et si si on crée pas

L’adhésion on va créer que la crisp passion la frustration et ça va être l’objet de conflit à mon sens donc voilà je pense quand même que il y a une nécessité de faire en sorte que tous les citoyens et citoyennes prennent part au débat à la à la

Discussion c’est voilà c’est un meilleur moyen de de l’acceptabilité sociale si je puis dire en sachant que oui ça provoque de l’inertie mais ça peut nous faire gagner du temps d’un autre côté si jamais c’est c’est bien compris en sachant que je parle de susciter l’adhésion mais pour moi il est

Quand même assez clair que euh mettre en place une démocratie écologique mettre en place des politiques publiques écologiques et cetera ça ne peut pas être que l’objet d’un consensus pourquoi ça peut pas être que l’objet d’un consensus bah parce que il y a des personnes qui sont aujourd’hui gagnantes hein d’accord euh

À ça c’està c’estàdire que aujourd’hui il y a des personnes qui sont victimes des dégâts environnementaux mais les personnes qui provoquent les dégâts environnementaux elles ont tout intérêt en fait elles ont des intérêts économiques des intérêts politiques là-dedans donc si on décide de mettre en place une transition écologique on va

Nécessairement mettre à mal les intérêts des dominants aujourd’hui et donc ça ça peut pas faire l’objet d’un consensus ça va forcément être l’objet de conflit d’accord c’est d’ailleurs pour ça qu’il y a des des voilà des zones où où ça où ça devient très tendu voilà c’est une question politique et c’est rarement

Consensuel en fait les décisions qu’on prend et c’est pas grave en fait peut-être qu’il faut d’ailleurs assumer la dimension conflictuelle et partisane et peut-être assumer que tout le monde ne soit pas d’accord sur les solutions à adopter h ensuite vous parlez effectivement des micropollutions et cetera et cetera vous avez vous avez

Raison sur la sur la scène politique la question du nucléaire elle est elle est elle est présentée que par certains certaines dimensions il y en a d’autres qui sont tout à fait occulté et ce que vous dites sur les sur les microollutions ou les les pollutions industrielles et cetera ça me fait

Penser à une notion qui s’appelle la notion des territoires sacrifiés euh c’est une notion alors peut-être j’aurais pu vous aussi vous parler de cet ouvrage qui s’appelle vivre et lutter dans un monde toxique qui est paru aux collections anthropocène récemment dirigé par Rena Beco et et

Guenola Le Naour et il montre en fait ces auteurs il montrent comment on a construit ce qu’on appelle un ordre pétrolier c’està-dire que toutes nos sociétés notre économie notre système politique et social est construit autour de l’idée qu’il est nécessaire et et vital de produire du pétrole quitte à

Sacrifier des territoires entiers et des population entières qui sont vraiment les victimes collatérales des des effets de de la production industrielle pétrolière voilà donc ça aussi effectivement c’est rarement pris en considération dans le débat je suis tout à fait d’accord avec vous euh ça va être un peu dans la continuité

De l’intervention précédente et je vais un peu jouer sur les mots mais vous parlez en fait donc enfin vous questionnez la légitimité des scientifiques sur le fait que leurs décisions si elles sont prescriptives sont porteuses de choix politiqu mais en fait est-ce que c’est pas un peu une

Illusion du choix qu’on a actuellement dans le sens où si on prend pas des décisions maintenant il y a plein de gens qui vont pas avoir le choix et vous parlez aussi de prendre le temps de débattre pour bah gagner l’adhésion mais pour certains ça va être une question de

Vie ou de mort et du coup dans ce cas-là est-ce que suivre de façon effectivement non consensuelle pour certains les décisions des scientifiques ce serait pas plutôt défendre justement le choix pour les générations futures très bien merci beaucoup euh merci pour votre question alors h ça c’est très intéressant ce que vous

Dites sur l’illusion du choix euh effectivement j’ai un collègue qui parle de ce qu’il appelle la contraction démocratique c’està c’est l’idée que plus le temps passe plus l’urgence écologique est là moins il y a de choix possies notamment parce que les matières premières se rarifient et cetera et

Cetera et donc justement lui aussi il parle voilà de cette de cette réduction des choix euh je vous rejoins tout à fait sur la réduction des choix euh alors euh je pense quand même que alors comment répondre question l’expertise euh en fait il y a aussi plusieurs

Formes d’expertise ce que je veux dire c’est que aujourd’hui l’expertise qui est essentiellement représentée dans le débat public et sur laquelle s’appuie les élites décisionnaires c’est une expertise en science de la vie et la terre en science physique science de l’ingénieur et cetera et cetera l’expertise en sciences humaines

Euh c’est pas c’est pas parce que j’ai des problèmes d’ego hein que je vous dis ça ok l’expertise en sciences humaines elle est quand même moins entendue et moins prise en considération je pense quand même que si l’expertise était élargie peut-être que ça pourrait être encore plus utile et justement que le

Choix des générations futures serait encore davantage pris en considération ce que ve dire c’est que si par exemple on prend en compte les questions énergétiques mais sans réfléchir aux inégalités environnementales peut-être que l’on passe à côté de quelque chose donc euh voilà la légitimité de l’expertise elle sera d’autant plus forte qu’elle

Sera plurielle et qu’elle permettra de prendre en considération tous les enjeux sociau politiques physiques écologiques et cetera et cetera euh alors oui vous avez raison c’est une question de survie pour les générations futures euh aussi clairement il y a une urgence écologique et d’ailleurs c’est intéressant ce que

Vous dites parce qu’on sent un décalage quand même générationnel hein voilà je pense que si je posais cette question enfin si on avait ces échanges avec un public plus âgé ce serait pas forcément les mêmes les mêmes questions et les mêmes enjeux qui ressortirai mais euh rien ne dit que parce qu’on agit

Dans l’urgence on prendra davantage en considération le les générations futures aussi peut-être qu’il faut prendre un temps de réflexion pour avoir une réponse encore plus adapté et approprié pour les générations futures bon peut-être que je botte un peu en touche en vous répondant ça votre question va me pose

Difficulté après n’hésitez pas euh vous-même à interagir avec vos questions hein c’est-à-dire que moi j’ai pas les réponses à tout mais peut-être qu’il y a quelqu’un dans la salle qui a une idée que moi je n’ai pas hein voilà euh ou mais du coup le truc c’est que

Moi je veux un peu que laisser le pouvoir de décision à des gens qui ont pas on va dire le niveau de connaissance nécessaire pour agir en état de cause c’est pas c’est pas un peu une mauvaise chose parce que du coup je sais pas bah moi j’ai un exemple qui marche bien

C’est les les conseils qui décident les animaux nuisibles par région où il y a 10 personnes qui font le choix et il y a h personnes non scientifiques et deux personnes scientifiques et résultant on se retrouv avec des espèces d’oiseau protégés ou même les renards qui se trouvent en espèce considéré comme

Nuisible alors que scientifiquement et s’il y avait une majorité de scientifique ce serait pas le cas et du coup on se retrouve avec des espèces en danger alors qu’elles ne devrai pas et qu’elles sont pas nuisible et qui a aucune raison de les considérer comme nuisibles alors merci beaucoup pour

Votre question qui me permet de préciser certaines choses attention j’ai pas dit que l’expertise n’avait aucun rôle à jouer j’ai dit que l’expertise devait être repensée et enfin imaginer dans un cadre démocratique je pense que l’expertise est nécessaire mais elle est nécessaire si on se rappelle que c’est pour

Éclairer la décision et que c’est pas forcément les personnes qui émettent un avis qui doivent prendre la décision ou alors on pourrait considérer que les experts devrai être élus par exemple au quelquel là ça s’inscrira dans un cadre démocratique enfin je sais pas si vous voyez ce que je veux dire mais voilà

Ensite ensuite sur les animaux nuisibles oui tout à fait sujet passionnant j’ai fait ma thèse sur les politiques de biodiversité donc effectivement j’ai vu ça à plusieurs occasions mais là ça nous permet justement de nous rappeler les intérêts partisans dans les décisions qui concernent la nature c’est-à-dire

Que il y a tout lieu d’imaginer que si certains animaux sont déclarés nuisibles alors que d’un point de vue scientifique ils ne le sont pas c’est parce qu’il y a des acteurs sociaux et politiques qui ont constitué des pressions qui ont généré des rapports de force qui pour le

Coup du coup du coup ont été là dans leur intérêt voilà et donc justement c’est ce que je vous disais sur avoir bien en tête que les décisions qui sont prises sont toujours liées à des rapports de pouvoir et à des rapports de domination et que les question

Environnemental n’y échappe pas non plus et donc ça vous pouvez avoir autant de conseils scientifiques que vous voulez il y aura forcément des groupes d’intérêts qui qui joueront mais je pense que du coup la question elle ne peut pas être résolue par en se disant bah du coup on a qu’à

Dire que ce sont les scientifiques qui décident parce que les scientifiques eux-mêmes peuvent être parfois pris dans des enjeux partisans euh ou des logiques voilà de d’intérêt institutionnel et cetera mais ce serait de mieux réguler le rôle des groupes d’intérêts et euh faire en sorte que les décisions soient

Prises davantage dans l’intérêt général que dans l’intérêt de quelques-uns mais ça je pense que ça joue au niveau de la démocratie et pas seulement au niveau des des conseils scientifiques surtout d’illeurs en fait au niveau de la démocratie euh moi j’ai une petite question peut-être la dernière pour terminer euh

Du coup est-ce que en dépit du flop que c’était la convention citoyenne pour le climat c’était une bonne piste de de démocratie écologique euh bah oui c’est alors oui je pense que oui c’était une très bonne piste surtout quand on voit les ambitions qui étaient portées par

Les les citoyens qui ont participé à la Convention citoyenne pour le climat mais justement ça pose des question euh sur aussi l’articulation entre ces processus de concertation euh et le rôle euh des arènes parlementaires et le rôle du gouvernement ça montre le ça montre un décalage complet et en fait le problème

C’est pas la convention citoyenne pour le climat c’était super le problème c’est qu’est-ce qui se passe quand en fait les gouvernants décident de ne pas prendre euh en considération les avis des citoyens et Infiné de ne pas prendre en considération euh les intérêts des générations futures des vivants nonhains

Et cetera je pense que c’était une bonne piste maintenant on voit bien à quel point la question écologique ça reste une question partisane et ça reste une question profondément politique si on a des gouvernants qui n’ont pas envie de la prendre en considération on pourra

Faire tout ce qu’on veut il se il ne se passera rien donc c’est aussi dans les urnes que ça que ça se joue en fait effectivement en dans les urnnes et pardon excuse-moi j’arrive tout de suite dans les urnes mais aussi la démocratie elle ne se joue pas que dans les urnes

Et pas que dans les arènes parlementaire elle se joue aussi à travers tout un tas de mobilisation local aussi hein bien sûr bonjour déjà merci pour vos éclairages j’ai une question on a vu notamment que beaucoup de militants écologist je pense à Hugo Clément sont allés un peu chasser l’écologie sur le

Sur les terres de l’extrême droite notamment il y a eu un un débat pour Valeurs Actuelles où Hugo Clément intervenu et cetera est-ce que vous pensez que l’écologie c’est une question qui est la propriété des partis historiquement considéré comme progressiste de gauche on l’appelle comme on veut ou est-ce que l’écologie

C’est une question transpartisane et est-ce que la droite voir l’extrême droite peut-être écologiste alors là il faut me laisser 6 he pour répondre à vre question c’est une très vaste question merci beaucoup c’est une question qui est très intéressante alors je pense que tout parti politique est susceptible de parler d’écologie

D’ailleurs tout tout représentant politique va mettre en avant le fait qu’il y a une crise écologique il y a plus temps et même s’il y en a mais il y a plus temps de climatoceptique parmi les les élus les représentants politiques les les militants et cetera bon voilà donc tout parti peut s’approprier

Ces questionsl par contre les réponses qui vont être faites par les différents partis ne sont absolument pas les mêmes c’est ce que je vous disais tout à l’heure quand ça ne peut pas être l’objet d’un consensus c’est-à-dire que les priorités euh que l’on va décider de de valoriser les enjeux qu’on va décider

De mettre en avant ne vont absolument pas être les mêmes selon si vous imaginez que la solution vient de la croissance par exemple euh et de la technique selon si vous euh voulez valoriser euh ou euh tenter davantage de prendre en compte les enjeux d’inégalité env Environnmental selon si vous voulez

Valoriser les logiques de liberté les logiques d’égalité pour pour le dire un peu vite donc tous les partis peuvent se l’approprier les solutions politiques qu’ vont proposer seront différentes et ensuite c’est à chaque citoyen et citoyenne de se positionner et de se demander en fait quelle partie répond à

Ce que j’imagine être la solution pour palier les les problèmes écologiques donc oui ça peut être une question transpartisane les réponses proposées ne pouvant faire l’objet d’un consens US étant des questions éminemment politiques ça ça voilà après je me positionnerai pas bien sûr sur quel parti semble le plus à même de

Répondre au problèmes écologiques ça c’est vraiment une question une question citoyenne et une question qui vous appartient en tant que citoyen bien sûr en ce qui concerne votre réponse sur la convention citoyenne est-ce que on peut vraiment considérer que c’est la politique qui a pris la décision au final ou si ce sont

Pas plutôt des intérêts économiques de quelques-uns parce que la politique ne serait que euh le la représentation de ce que décident les lobbyistes et leurs propres intérêt parce que qui a réellement décidé de refuser les propositions de la convention citoyenne réellement quelle part de chantage ou de choses comme ça ça c’est

La première chose la deuxième chose c’est que on peut on pourrait peut-être considérer que le problème est écologique ça serait équivalent à un cancer et que si on demande aux patients quelle est la meilleure chose que qu’il souhait avoir comme traitement en général quand on n’est pas expert c’est

Très difficile d’avoir une réponse et on remet souvent la question à un staff pluridisciplinaire si un seul des médecins disait moi je pense qu’il faut opérer et je je le le le patient est en mesure d’avoir des doutes en revanche si la décision a vraiment été décidée avec le chirurgien le radiothérapeute le

Psychologue par exemple puisque’on parle de sciences humaines et qu’on tient compte de l’ensemble des personnes experts pour le le mieux du patient le patient suivra la décision des experts parce qu’il considère qu’il n’a pas assez de connaissance lui-même pour prendre sa décision seule donc l’exper l’élargissement des experts semble absolument indispensable pour que

Le débat soit sain voilà c’est plus une remarqueune question complètement euh merci euh alors merci pour votre question et pour euh j’ oui j’aime bien la la métaphore enfin que que vous avez proposé euh alors est-ce que ce sont les intérêts politiques ou les intérêts économiques euh sans vouloir ouvrir une

Polémique je dirais qu’il y a une telle collusion entre les intérêts politiques et les intérêts économiques qu’il est difficile de de de dissocier les deux et que de toute façon le pouvoir politique et pieds et moins mi ouh là là pieds et mains liés pardon avec le le pouvoir

Économique mais aussi parce que euh ça correspond voilà à une à une une idéologie et une façon de penser hein donc euh donc euh oui sûrement que c’est les intérêts économiques compris le pas mais peut-être aussi que si les gouvernants avaient d’autres représentation ou d’autres priorités ils auraient d’autres moyens de de défense

En tout cas ils chercheraient à constituer des moyens de défense et et des moyens de de lutter contre ces rapports de pouvoir assez asymétrique je pense et sur et sur le problème écolo sur la la la nécessité d’élargir l’expertise je vous rejoins tout à fait je pense qu’effectivement c’est nécessaire pour

Une démocratie qui fonctionne sur des bases assez saines en fait je dirais aussi tout à fait super bah on va conclure je pense merci euh merci beaucoup cléence pour votre intervention et merci à vous pour vos questions archi pertinentes c’était passionnant oui c’était tout à fait merci pour vos questions qui voilà qui

M’oblige aussi toujours forcément à travailler encore davantage pour éclaircir certains points merci [Applaudissements] beaucoup et donc la prochaine conférence a lieu dans une demiheure 35 minutes voilà 30 minutes et vous avez café thé gâteau à [Musique] l’extérieur

1 Comment

  1. L’Occident n’a plus les moyens de ses ambitions financièrement, démographiquement et militairement.
    Il est grand temps de se poser les questions :
    Comment s’adapter au monde créé par l’Asie et l’Afrique .
    Comment créer une singularité et exister dans ce monde qui ne nous appartient plus .
    Tout le reste n’est que débat de blanc, entre blanc, sans enfant et sans avenir .

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