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    Sources :
    Livres :
    Dr. Space: The Life of Wernher von Braun – Robinson J Ward
    Moon Shot – Alan Shepard, Deke Slayton et Jay Barbree
    Two Sides of the Moon – David Scott et Alexei Leonov
    Failure Is Not an Option – Gene Kranz
    First Man: The Life of Neil Armstrong – James Hansen
    Chariots for Apollo – Courtney G. Brooks, James M. Grimwood et Loyd S. Swenson

    https://history.nasa.gov/afj/ap11fj/index.html
    https://history.nasa.gov/alsj/a11/a11.html
    https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=https%3A%2F%2Fwww.nasa.gov%2Ffeature%2Fthe-making-of-the-apollo-11-mission-patch#federation=archive.wikiwix.com&tab=url
    https://abcnews.go.com/Politics/50-years-pen-saved-apollo-11/story?id=64228723
    https://apolloinrealtime.org/11/
    https://history.nasa.gov/alsj/a11/AS11_CM.PDF

    Avec les voix de @mrchonks @MonsieurPhi @monsieurbidouille

    Crédits musiques : https://www.audionetwork.com/project/view/f331bcc1-3727-4c58-b201-b0d1008e8f47

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    Plan :
    00:00:00 : Avant de commencer…
    00:02:40 : Introduction
    00:05:49 : Planification de “11”
    00:09:10 : Sélection de l’équipage
    00:10:40 : Neil Armstrong
    00:13:46 : Michael Collins
    00:15:06 : Buzz Aldrin
    00:17:19 : Une équipe peu amicale
    00:21:56 : Qui sera le premier ?
    00:25:04 : Un choix évident
    00:28:12 : Le contexte de l’époque
    00:31:38 : Le matin du vol
    00:37:53 : Lancement
    00:41:39 : Départ vers la Lune
    00:43:04 : Récupération du LM
    00:45:10 : En route vers la Lune
    00:47:07 : Arrivée en orbite lunaire
    00:49:15 : Les news
    00:50:24 : Préparation à la descente
    00:52:44 : Desamarrage
    00:53:53 : Le stress monte
    00:54:43 : Gene Krantz à la barre
    00:58:11 : Début de la descente
    01:01:52 : L’atterrissage vu de Houston…
    01:09:54 : Et vu des astronautes…
    01:14:48 : Premiers instants sur la Lune
    01:16:19 : Les premiers pas
    01:22:07 : Le reste de la sortie
    01:24:41 : Fin de sortie
    01:26:38 : De retour dans le LM…
    01:29:03 : Une nuit sur la Lune
    01:31:07 : Redécollage
    01:33:09 : Rendez-vous avec Collins
    01:33:59 : Poussée vers la Terre
    01:35:10 : Réflexions de l’équipage
    01:37:52 : Retour sur Terre
    01:40:03 : La quarantaine
    01:43:35 : Les débuts de la folie
    01:47:49 : La seconde vie d’Armstrong
    01:51:27 : La chute d’Aldrin
    01:53:16 : Le second exploit de Collins
    01:54:48 : Réflexions d’Armstrong
    01:56:13 : Réflexions d’Alexei Leonov
    01:57:21 : Ma conclusion
    01:58:09 : Réflexions de Robert Heinlein
    01:58:09 : Générique de fin

    Avant que ce documentaire ne commence, je voulais   apporter quelques précisions  qui me semblent importantes ! D’abord, vous allez entendre le terme atterrissage  quand je parlerai du fait de se poser sur la Lune   et ce n’est pas une erreur, c’est volontaire.  Le terme alunissage n’a pas vraiment de sens.  

    Atterrissage trouve son étymologie dans la  terre ferme et non le nom de notre planète.   Voilà pourquoi on dit “Atterrissage  sur” et non Amarsissage pour Curiosity,   ou Achuryumov-guerrassimenkissage pour  Philae. Ensuite, vous verrez qu’on ne   parle pas des missions précédentes, car  ce documentaire s’inscrit dans une série  

    Sur Apollo. Les documentaires précédents  et suivants sont déjà disponibles dans la   playlist Apollo de la chaine. Vous trouverez  aussi une série documentaire sur l’histoire   de la Saturn V si vous avez des questions  techniques. Voilà! Mais avant de commencer,   sachez que cet immense documentaire n’aurait pas  été possible sans notre sponsor du jour, EMMA

    On va pas se mentir, vous êtes nombreux  à vous endormir devant mes vidéos,   surtout celles qui f ont… 2 heures… Eh bien ça tombe bien, Emma vous propose une  literie de qualité! Je possède depuis plusieurs   mois un matelas Emma Hybride Premium, et  j’ai noté une très nette différence dans  

    Le confort et la qualité de sommeil comparé à  mon matelas précédent. Vous le savez peut-être,   je vis dans un petit van, donc  forcément, vu que c’est petit,   autant que ce soit confortable ! J’y  ai donc adapté mon Hybride Premium,  

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    Grands pionniers et les grandes pionnières au  travers des millénaires de notre histoire. Il y   a plusieurs siècles, le continent australien était  une “Terra Incognita”, le continent américain est   ensuite devenu le “Nouveau Monde”. Le désir  d’aller voir au delà des frontières, commun à  

    Toutes les générations qui ont précédé la nôtre,  et sans aucun doute celles qui nous suivront,   a une fois de plus mené l’Humanité sur une terre  jusque là inconnue, inexplorée, vierge de toute   altération autre que par la nature elle-même. Ce  jour de juillet 1969, deux humains parvenaient  

    Enfin à fouler le sol d’un autre Monde, sauf que  celui-ci était visible de toute l’Humanité au long   de son Histoire, et lui était restée accessible.  Aucune vie, qu’elle soit bactérienne, végétale   ou animale, n’y avait encore élu domicile. Un  monde extraterrestre, une magnifique désolation,  

    Un désert hostile. Un monde imaginé, fantasmé par  les plus anciennes civilisations jusqu’aux génies   des débuts du 20ème siècle. La Lune. Plus  de 50 ans après cet évènement historique,   certains pensent qu’on en a tout dit, qu’on a tout  montré. Beaucoup l’ont vécu en direct, d’autres en  

    Ont fait des chansons, des films, des livres, mais  qu’en savez-vous réellement ? Est-ce que tout a   réellement été dit sur ce pilier du 20ème siècle,  ce moment exceptionnel mais pas unique qui a élevé   les nom d’Armstrong, Aldrin et Collins au Panthéon  de l’exploration humaine ? Aujourd’hui, nous  

    Allons réaliser un voyage dans le temps, à travers  des images d’archives rares pour revivre certains   évènements comme vos parents et grands-parents  les ont vécu, mais aussi utiliser les technologies   d’aujourd’hui pour faire l’expérience  de la mission aux côtés des astronautes. Générique

    Après le succès des missions Apollo 7, 8, 9 et 10,  la NASA est désormais certaine qu’Apollo 11 sera   la première mission à se poser sur la Lune. Avant  la réussite d’Apollo 10, le doute planait encore,   car les missions de préparation devaient réussir  pour pouvoir passer à l’étape suivante. Par  

    Exemple, si Apollo 10 n’avait pas pu frôler  la surface lunaire et tester le comportement   du module lunaire à l’approche de la Lune,  Apollo 11 aurait servi de nouvelle mission   de test. Lorsque la capsule d’Apollo 10 se pose  dans l’Océan, l’équipage de la mission suivante  

    Sait désormais quels seront ses objectifs. Marcher  sur la Lune. Le lieu d’atterrissage retenu est la   Mer de la Tranquillité, sur la face visible  de la Lune. Comme toutes les mers lunaires,   elle ne contient évidemment pas d’eau. Le terme  mer vient des premiers astronomes de l’antiquité,  

    Qui pensaient que ces zones de  la Lune, beaucoup plus sombres,   étaient de grandes étendues d’eau. En réalité,  il s’agit de matériel volcanique, riche en fer,   beaucoup plus sombre que le régolithe lunaire  présent en dehors des mers. Géologiquement   parlant, la Mer de la Tranquillité, comme  d’autres mers lunaires, est un bassin d’impact,  

    Formé il y a des milliards d’années lors de la  collision violente entre la Lune primitive et un   corps céleste massif, peut-être un astéroïde ou  une comète. Les forces titanesques générées par   cet impact ont créé des dépressions profondes  qui ont été ultérieurement remplies par des  

    Coulées de lave basaltique. Les vastes plaines  basaltiques, résultant des éruptions de lave,   ont contribué à donner à cette région l’aspect  lisse et plat que nous observons aujourd’hui.   Les coulées étant logiquement plus récentes que  la formation de la Lune, le terrain est légèrement  

    Moins accidenté, moins vallonné, et offre des  opportunités intéressantes autant qu’un terrain   généralement sûr pour se poser. La NASA édite ces  cartes en 1969, comparant la zone d’atterrissage   retenue à plusieurs villes américaines comme  Washington DC, Chicago, New York, Los Angeles  

    Et Houston. Ce qui est frappant avec la surface  lunaire, que ce soit depuis l’orbite ou le sol,   c’est le manque de repères. En l’absence d’objets  de comparaison, il est facile de croire qu’un   cratère de 200 mètres de large est en réalité  large de seulement 10 mètres. Cela peut-être un  

    Véritable danger pour les astronautes au moment  de l’atterrissage, car un rocher d’apparence   petit et proche peut-être gigantesque et loin.  De la même façon, il serait dangereux de se poser   lorsque le soleil est au zénith dans le ciel  lunaire, c’est à dire à midi heure très locale,  

    Car l’absence d’ombre efface tout relief.  Poser le module lunaire sur une pente trop   prononcée pourrait empêcher un redécollage  sûr. S’entrainer en reproduisant la zone en   simulateur sera donc cruciale. Et pour cela, la  NASA va se baser sur des photographies prises  

    Depuis l’orbite par Apollo 10, mais aussi des  sondes de cartographie comme les Lunar Orbiter. La veille de Noel 1968, pendant que les  astronautes d’Apollo 8 tournent autour de la Lune,   Deke Slayton, patron des astronautes, emmène Neil  Armstrong dans une salle isolée du Mission Control  

    De Houston. Il propose à Neil de commander Apollo  11 avec Buzz Aldrin en tant que pilote du module   lunaire et Michael Collins en pilote du module  de commande. Il lui propose également le choix à   Armstrong de prendre Jim Lovell en tant que pilote  du module lunaire pour marcher avec lui sur la  

    Lune, si Aldrin ne lui convient pas. Armstrong  se souvient de ce choix : “Jim avait déjà été   commandant de Gemini 12 et je pensais qu’il  méritait son propre commandement. Je pensais   que ce ne serait pas juste de ma part de retirer  Lovell de la file d’attente pour un commandement,  

    Donc il a fini par avoir Apollo 13. Je n’ai  jamais partagé cette conversation avec quiconque   à l’époque. Pour autant que je sache, Buzz n’en a  rien su non plus.” Armstrong choisit donc Aldrin   pour l’accompagner sur la surface lunaire, avec  Lovell, Haise et Anders en équipage de réserve.  

    Quelques jours plus tard, Aldrin et Collins sont  informés de leur assignation, et du fait qu’Apollo   11 pourrait être le premier atterrissage sur la  Lune. Les entrainements iront donc dans ce sens. L’aviation coule dans les veines de Neil Armstrong  depuis son plus jeune âge. Il finance ses leçons  

    De pilotage en travaillant comme livreur de  journaux et obtient son brevet de pilote à 16 ans.   Après des études en aéronautique à l’Université  Purdue, Armstrong embrasse une carrière militaire   en tant que pilote de chasse aéronaval pendant  la guerre de Corée. Lors d’une mission d’attaque  

    Au sol en F9F, il est abattu et contraint de  s’éjecter après avoir ramené son avion blessé   au dessus d’un territoire allié. Il totalise  78 missions de combat en Corée et est décoré   plusieurs fois. De retour à la vie civile  en 1952, il poursuit ses études et décroche  

    Une license en Ingénierie aéronautique et  rejoint la Base d’Edwards, en Californie,   en tant que pilote d’essais civil de la NACA.  Il y teste un grand nombre d’avions de chasse,   de bombardiers, et avions fusée comme  le X-1B et le X-15. Recalé d’office du  

    Projet Mercury car la sélection est réservée  aux militaires, il continue de participer au   développement d’avions expérimentaux. Durant  ses années à Edwards, il subit un nombre   important d’accidents et incidents, la plupart  étant dûs à des problèmes techniques, d’autres dûs   à son niveau de pilotage parfois décrit comme  un peu faible, d’autres à sa personnalité,  

    Puisqu’il a tendance à vouloir pousser la machine  dans ses retranchements. En 1962, Armstrong est   finalement sélectionné par la NASA dans le  second groupe d’astronautes. Il est alors l’un   des deux seuls astronautes civils de l’agence,  l’autre étant Eliott See. En 1966, en tant que  

    Commandant de la mission Gemini 8 et accompagné  de Dave Scott, il réalise le premier amarrage   spatial avec un étage Agena, et devient également  le premier civil américain en orbite. La mission   prend un tournant dramatique quand soudainement,  alors que la capsule est amarrée à l’Agena,  

    Le tout commence à tourner de plus en plus vite.  Les astronautes utilisent alors les propulseurs   de leur capsule pour annuler la rotation, mais  rien n’y fait. Face à une situation critique,   il se désamarrent de l’Agena dans l’espoir  de stabiliser la situation. Cette manœuvre ne  

    Fait qu’accélerer la rotation de la capsule. Ils  désactivent le système de propulseurs défectueux,   et Armstrong, avec un sang froid notable, parvient  à stopper définitivement la rotation au prix d’un   carburant précieux. Ils se posent en urgence dans  l’Océan pacifique. Par la suite, en vue des vols  

    Apollo, il passe à nouveau près de la mort lorsque  son LLRV, un véhicule d’entrainement qui est censé   simuler le comportement d’un module lunaire,  bascule vers le sol en raison de forts vents.   Armstrong n’a d’autre choix que de s’éjecter  à quelques mètres du sol. Il en sort indemne.  

    Apollo 11 s’annonce donc comme une nouvelle  mission périlleuse, comme il en a connu beaucoup. Michael Collins est issu d’une famille de  militaires. Son père a servi pendant la Première   Guerre Mondiale, fut décoré de la Silver Star. Son  frère a combattu durant la Seconde Guerre Mondiale  

    Et a terminé sa carrière en tant que brigadier  général. Avec un père et un frère tous deux élevés   au rang de généraux, il embrasse lui aussi une  carrière militaire. Diplômé de l’école d’officiers   de West Point en 1952, il intègre ensuite  l’US Air Force et pilote notamment des F-86  

    Sabre en France. Il intègre en 1961 la mythique  Ecole de Pilote d’Essais de la Base d’Edwards,   en Californie. A cette époque, un grand nombre  des futurs astronautes y font leurs premiers   vols extrêmes en vue d’intégrer la NASA. Michael  Collins est sélectionné dans le troisième groupe  

    D’astronautes en 1963. Il fait son premier vol  spatial sur Gemini 10 en juillet 1966, où il   réalise une sortie extra véhiculaire. Pressenti  pour devenir le pilote du module de commande   d’Apollo 8, il est malheureusement victime  d’une hernie discale. Il est donc retiré de cet  

    Assignation et suite à une opération, revient dans  le service actif en tant que pilote du module de   commande d’Apollo 11. Edwin Aldrin, ou Buzz pour  les intimes, est un des rares fils d’aviateurs de   l’époque. Son père, d’un naturel autoritaire,  a en effet combattu dans les forces aériennes  

    De l’US Army lors de la Première Guerre Mondiale,  et embrasse ensuite une carrière de consultant en   aviation pour de grandes figures du milieu, comme  Charles Lindbergh ou Howard Hughes. Lorsque la   Seconde Guerre Mondiale éclate, il se réengage en  tant que colonel. C’est donc en toute logique que  

    Son fils, Buzz, vise l’aviation militaire. Diplômé  de West Point en génie mécanique, troisième de   sa promo, il intègre ensuite l’US Air Force où  il pilote des F-86 lors de la Guerre de Corée.   Il réalise 66 missions de combat et remporte à  cette occasion deux victoires aériennes contre  

    Des Mig-15. Une de ces victoires est immortalisée  par la caméra de son avion, ce qui lui vaut une   couverture médiatique et des décorations. Il  est affecté après le conflit en Europe et sur   d’autres escadrons aux Etats-Unis, et obtient un  doctorat en astrodynamique du prestigieux MIT,  

    Sa thèse se concentrant sur les rendez-vous en  orbite. Il rejoint ensuite les équipes militaires   en charge des véhicules Agena utilisés pour le  programme Gemini. D’abord rejetée en 1962 sous   prétexte qu’il n’a pas d’expérience en tant que  pilote d’essais, sa candidature d’astronautes est  

    Finalement retenue par la NASA en 1963, dans le  même groupe que Michael Collins. Il réalise son   premier vol spatial lors de Gemini 12, la dernière  mission du programme, où il fait trois sorties   extra-véhiculaires totalisant 5 heures en dehors  de la capsule Gemini. Lors de cette mission,  

    Et il aime encore le rappeler aujourd’hui, il  réalise le premier selfie spatial de l’Histoire.   D’un caractère plus expressif, il est difficile  pour Slayton de l’assigner à certaines missions,   craignant des tensions avec les autres  astronautes. Seul Neil Armstrong semble   assez calme et patient pour  assurer une bonne entente.

    L’équipage d’Apollo 11 se démarque  également par son manque de camaraderie,   comme en témoigne le chef du pas de tir, Guenter  Wendt : “L’équipage d’Apollo 11 ne semblait   tout simplement pas former une équipe soudée.  Habituellement, lorsque l’équipage d’une mission   était constitué, ils restaient ensemble en toute  circonstance. Ils étaient tout le temps fourrés  

    Ensemble. Mais ces trois-là ! Si nous faisions une  pause déjeuner, ils partaient toujours séparément.   Il ne semblait pas y avoir beaucoup de camaraderie  entre ces trois gars. C’étaient les premiers à ne   pas vraiment former un équipage.” Michael Collins  décrit l’ambiance au sein de l’équipage d’Apollo  

    11 comme assez peu “familiale” : “Une relation  plus proche, bien que non nécessaire pour le   succès d’un vol spatial, me semblerait plus  ‘normale’. Même en tant que solitaire reconnu,   je trouve un peu bizarre notre tendance en tant  qu’équipage à ne transférer que des informations  

    Essentielles, plutôt que des pensées ou  des sentiments.” Lors des entrainements,   ça ne s’arrange pas. Collins raconte : “Sur  Apollo 11, il n’y avait pas d’entrainement groupé   comme sur les vols précédents impliquant un seul  vaisseau spatial, car Neil et Buzz étaient dans le  

    LM pendant de longues périodes tandis que j’étais  dans le module de commande seul pendant de longues   périodes. Ainsi, notre entrainement était séparé,  pour ainsi dire, et je passais des heures et des   heures seul à faire ma partie. Ils passaient des  heures et des heures seuls de leur côté également.  

    Il est vrai que nous nous sommes réunis en tant  que trio, et il y avait certains aspects de notre   entrainement comme le lancement et la récupération  que nous faisions en tant que groupe de trois,   mais j’avais le sentiment de passer plus de temps  loin d’eux qu’avec eux.” Armstrong ajoute : “On  

    Regardait les manuels ou on discutait des  stratégies ou “Qu’est-ce qu’on va faire si   cela arrive ?” Ou, “Es-tu sûr de savoir comment  gérer ça ?” C’est à ça qu’on passait notre temps.   C’est notre métier. Vous savez, normalement…  beaucoup de choses inattendues se produisent,  

    Et généralement ce ne sont pas celles qu’on a  simulé, mais le fait d’avoir pratiqué beaucoup   de situations différentes nous met dans le bon  état d’esprit pour gérer quoi que ce soit qui   se présente, même si ce n’est pas ce qu’on a  anticipé. Et je pense que c’était pareil lors  

    Des autres vols.” Au total, les trois astronautes  vont cumuler plus de 3500 heures d’entrainement,   soit près de 400 pour Collins, et 1300 pour chacun  des deux autres. La majorité de ces heures sont   dédiées au pilotage du module lunaire, mais aussi  un peu aux activités sur la surface lunaire, la  

    Géologie, et les phases de vol de la Terre à  la Lune. Armstrong témoigne : “Nous avons passé   beaucoup de temps à nous former en géologie, avant  même d’avoir une mission. Nous avions un très bon   groupe d’instructeurs, très compétent dans le  domaine de l’astrogéologie ou de la sélénologie,  

    Ou diverses choses qui pourraient être les plus  pertinentes vis à vis de ce que nous pourrions   rencontrer sur la surface lunaire. Certains ont  eu l’opportunité et l’intérêt de devenir de très   bons géologues. Je ne me suis jamais placé dans  cette catégorie. J’aimais la géologie, et elle  

    Était certainement appropriée pour comprendre ce  que nous allions voir à la surface de la Lune,   mais notre temps était très limité là-bas.” Les  entrainements sont réalisés en lien avec les   contrôleurs de Houston, et reproduisent avec  une grande fidélité les conditions réelles du  

    Vol. Gene Krantz, directeur de vol à Houston, se  souvient : “Pendant les sessions sur les règles   de mission, Buzz Aldrin était généralement  impliqué, démontrant sa connaissance dans   divers sujets et dominant généralement les  discussions du côté de l’équipage. Neil   Armstrong semblait plus être l’observateur que le  participant, mais quand vous regardiez ses yeux,  

    Vous saviez qu’il était le commandant et avait  toutes les pièces du puzzle dans son esprit.   Je ne pense pas qu’il ait jamais élevé la voix. Il  économisait simplement son énergie pour quand cela   était nécessaire. Il écoutait nos discussions et,  en cas de désaccord, lui et Aldrin testaient nos  

    Idées dans le simulateur, puis fournissaient des  commentaires par l’intermédiaire de Charlie Duke   aux contrôleurs individuels.” Les simulations sont  tout de même exigeantes, et il arrive parfois que   certaines pannes déclenchées mènent à des crashs  du module lunaire. Chaque échec de l’équipage ou  

    Des contrôleurs est vécu comme un énorme problème  à résoudre. Une erreur de pilotage de Neil va   crasher le LEM et fortement énerver Buzz, une  autre, la décision d’un contrôleur d’annuler   l’atterrissage à cause d’une panne mineure  va déclencher les foudres des responsables de  

    La simulation. L’enjeu est énorme, et comme le  dit Gene Krantz, l’échec n’est pas une option. L’équipage est également divisé en ce qui  concerne la question de qui marchera sur   la Lune en premier. Habituellement, lors des vols  Gemini, le commandant restait aux commandes de la  

    Capsule tandis que le pilote réalisait la sortie  spatiale. En se basant sur ce fonctionnement,   Buzz Aldrin démarre une campagne de lobbying  auprès de la NASA pour qu’il soit le premier   à sortir du module lunaire, et par conséquent  être le premier homme à marcher sur la Lune.  

    Cette question du “Premier à sortir” va  devenir un énorme point de tension entre   Aldrin et la quasi totalité de ses collègues.  Au retour d’Apollo 9, alors que George Mueller,   administrateur adjoint de la NASA, annonce  Buzz Aldrin comme le premier à sortir, des  

    Rumeurs à Houston arrivent aux oreilles de Buzz.  Il semblerait qu’Armstrong soit finalement choisi   à sa placer pour marcher en premier sur la Lune.  Il décide d’abord d’en parler à Neil Armstrong,   qui invoque la neutralité sur le sujet. Il n’a pas  le pouvoir de décision, et refuse donc de prendre  

    Parti. Aldrin père, au courant de cette rumeur,  décide d’appeler des amis influents à la NASA et   au Pentagone pour favoriser son fils, malgré  la demande de Buzz de ne pas s’en mêler, car   il est déjà en train de réaliser ce travail. Il  consulte notamment ses collègues astronautes Alan  

    Bean et Gene Cernan. Ce dernier témoigne : “Il  est entré tout énervé dans mon bureau à Houston,   les bras remplis de cartes, de graphiques et  de statistiques, plaidant ce qu’il considérait   comme évident : que lui, le pilote du module  lunaire, et non Neil Armstrong, devrait être  

    Le premier à descendre l’échelle sur Apollo  11. Comme je partageais un bureau avec Neil,   qui était à l’entrainement ce jour-là, j’ai trouvé  les arguments d’Aldrin à la fois offensants et   ridicules. Depuis qu’il avait appris qu’Apollo  11 tenterait le premier atterrissage sur la Lune,  

    Buzz avait poursuivi cet effort particulier  d’entrer dans l’histoire et était accueilli   à chaque fois par des regards furieux et des  insultes murmurées de ses collègues astronautes.   Comment Neil a supporté de telles absurdités  pendant si longtemps avant d’ordonner à Buzz   d’arrêter de se ridiculiser me dépasse.”  Quand on lui reproche son comportement,  

    Aldrin rétorque qu’il ne tente pas en  particulier d’être le premier à sortir,   mais souhaite seulement mettre fin au plus vite  au suspense. Deke Slayton, patron des astronautes,   met un point final à la controverse et annonce  à Buzz que Neil sera le premier à sortir, car  

    Il est plus ancien dans le corps d’astronautes,  et qu’un commandant doit être le premier à fouler   une terre inexplorée, comme les explorateurs  d’antan. Il est également plus pratique pour   le commandant de sortir en premier de part sa  position dans le module lunaire. Aldrin sera  

    Contraint d’accepter la décision, mais  selon des témoins, le vivra durement. Neil Armstrong, lui, gardera un certain  détachement concernant cette décision : “Ce   n’était pas quelque chose que trouvais vraiment  très important. Il a toujours été surprenant  

    Pour moi qu’il y ait un tel intérêt du public  pour le fait de marcher sur la surface lunaire,   sans parler de qui l’a fait en premier. À mon  avis, l’important était que nous posions en   toute sécurité ces 4 pieds en aluminium sur la  surface de la Lune. Pour moi, il n’y avait pas  

    Beaucoup de différence entre avoir 3 mètres de  pieds en aluminium entre le bas du module lunaire   dans lequel nous étions debout et la surface de  la Lune, et avoir 3 centimètres de caoutchouc   néoprène ou de plastique de nos bottes touchant  la surface lunaire.”. Officiellement donc,  

    La NASA utilisera le prétexte des raisons  techniques pour justifier le choix de faire   sortir Armstrong en premier, mais selon  Alan Bean, qui volera sur Apollo 12,   la raison est toute autre. “Mon avis est qu’ils  cherchaient des raisons techniques parce qu’ils  

    Ne voulaient pas dire directement à Buzz ou à  quiconque qu’ils voulaient que Neil sorte en   premier. C’est évident, la NASA connaissait  ces deux gars.” Une théorie qui fait sens,   puisque quelques années plus tard, Chris  Kraft, directeur du Mission Control,  

    Témoignera d’une réunion secrète : “ Dans la période d’Apollo 9, George Low et moi   avons eu la même révélation. De toute évidence,  Aldrin allait sortir du LM en premier lors   d’Apollo 11 parce qu’il était le pilote du module  lunaire et il effectuait tout l’entraînement  

    Avec les scientifiques et avec le paquet  d’expériences qui allait être placé sur la Lune.   Lorsque nous avons réalisé cela, nous avons  convoqué une réunion pour discuter de la   question. Pour des choses comme ça à cette époque,  c’était généralement juste nous quatre qui nous  

    Réunissions – Gilruth, directeur du centre de  Houston, Slayton, patron des astronautes, Low,   le chef du programme Apollo et moi-même. Nous  savions très bien que le premier homme sur la   Lune serait un Lindbergh. Il serait le gars  qui serait connu pour l’éternité comme celui  

    Qui a posé le pied sur la Lune en premier. Et qui  voulions-nous que ce soit ? Le premier homme sur   la Lune serait une légende, un héros américain  au-delà de Lindbergh, au-delà de tout soldat,   homme politique ou inventeur. Ça devait être  Neil Armstrong. Neil était… Neil. Calme, discret,  

    Et sûr de lui. Nous savions tous qu’il était  du type Lindbergh. Il n’avait pas d’ego. Il   ne pensait pas, ‘Hé, je vais être le premier homme  sur la Lune !’ Ce n’était jamais ce que Neil avait  

    En tête. Si vous lui aviez dit, ‘Vous allez être  l’être humain le plus célèbre sur Terre pour le   reste de votre vie,’ il aurait répondu ‘Alors je  ne veux pas être le premier homme sur la Lune.’   D’un autre côté, Aldrin voulait désespérément  cet honneur et ne s’en cachait pas. Neil ne  

    Disait rien. Ce n’était pas dans sa nature de  vouloir être sous les projecteurs. Neil Armstrong,   réservé, discret et héroïque, était notre  seul choix.” Quant à Wernher Von Braun,   il ne cache pas sa déception de ne pas faire  partie de l’équipage. “J’adorerais aller sur la  

    Lune en premier, mais nous devons être réalistes.  Comme ces cheveux gris vous le montreront,   j’ai cinquante-sept ans. Et les astronautes  doivent être des pilotes d’essai entraînés   capables de réagir aux urgences avec précision  et rapidité . Mais si tout se passe bien,  

    Dans les dix prochaines années, je pourrais très  bien aller sur la Lune en tant que passager, une   opportunité que de nombreuses personnes ordinaires  de nombreux horizons peuvent également vivre.” Le 26 juin 1969, l’équipage se rend en Floride  pour des répétitions de lancement. Ils sont  

    Désormais en quarantaine pour éviter toute  contamination avant le vol. Ce n’est donc   pas surprenant que lors de leur conférence de  presse d’avant vol, les trois hommes entrent   dans la pièce en portant des masques à gaz,  provoquant des rires des journalistes présents.

    C’est durant cette conférence que sont rendus  publics les noms des deux vaisseaux de la mission.   Le module de commande sera nommé Columbia, en  référence au vaisseau de Jules Verne et du navire   pionnier du Capitaine Gray. Le module lunaire  sera nommé Eagle, symbole de l’Amérique. Le nom  

    De la zone d’atterrissage ne sont pas révélés  au public. Seul Charlie Duke, l’astronaute qui   parlera à Armstrong depuis Houston au moment de  l’atterrissage, sait qu’il s’agira de la “Base   de la Tranquillité”. Le logo, dessiné par Michael  Collins, représente un Pygargue à tête blanche,  

    Ou Bald Eagle, déposant une branche d’olivier  sur la surface lunaire. Le dessin de l’oiseau   est fortement inspiré de la peinture de Walter  Weber paru dans National Geographic. Fait rare, le   nom des astronautes ne figure pas sur le patch de  mission, car elle est destinée à toute l’humanité.  

    Mais cette dernière n’a pas forcément envie  de faire partie de la mission. Aux Etats-Unis,   le mouvement pour les droits civiques continue  son juste combat, la guerre du Vietnam décime la   jeunesse américaine et vietnamienne, et cette même  jeunesse montre sa colère partout dans le monde.  

    C’est une ère de changement, et pour certains,  et on peut le comprendre, le Programme Apollo   n’est pertinent que pour une certaine caste. Le  chant de Gil Scott Heron, Whitey on the Moon,   montre clairement une génération qui soufre de  pauvreté, d’un manque de protection sociale et  

    De couverture médicale, tandis que, je  cite “l’homme blanc va sur le Lune”.   Armstrong en parlera quelques années plus tard  : “J’étais bien conscient des traumatismes que   le pays traversait à cette époque, et je  me disais que ces problèmes étaient dans  

    Des domaines auxquels je contribuerais mal. Ils  étaient en dehors de mon expérience, en dehors de   ma formation, et j’ai toujours cru que, aussi  attrayant que cela puisse être de s’impliquer   dans des sujets, quels qu’ils soient, on ne  devrait pas le faire si on n’est pas qualifié.”

    Quelques jours avant le lancement,  Armstrong reçoit un appel de Dave Scott,   son acolyte de Gemini 8. Une des expressions  préférées de Neil depuis ses années de pilotes   d’essai était : “Si tu ne peux pas être  bon, sois divertissant”. Ce jour-là, Scott  

    Lui dit au téléphone : “La dernière fois, on  était divertissants. Cette fois, sois bon.” Le   jour du lancement, l’équipage est réveillé à 4h00  du matin. Tandis que le soleil se lève doucement   sur le Kennedy Space Center, les astronautes  sont auscultés par l’infirmière Dee O’Hara,  

    Qui officie depuis les débuts du Projet Mercury.  Ils prennent leur petit déjeuner. Bill Anders   et Deke Slayton se joignent à eux, autour d’un  repas composé d’oeufs brouillés, de jus d’orange,   de steak et de café. A 6 heures du matin, les  trois astronautes finissent de s’équiper. Ils  

    Portent les combinaisons qui leur serviront durant  toutes les phases critiques du vol, et pour deux   d’entre eux, celles qui leur permettront de fouler  le sol lunaire. Une fois le casque verrouillé,   ils n’entendent plus rien à part le ronflement  du ventilateur relié à leur combinaison et les  

    Communications de leurs oreillettes. L’étanchéité  est vérifiée une dernière fois, les communications   également, et les voilà qui quittent le batiment  de préparation, le MSOB en direction du van de   transfert. Pour éviter de salir le module de  commande, cette saleté pouvant se répandre  

    Partout en apesanteur, les bottes sont recouvertes  d’une sur botte jaune. Le van les amène lentement   vers le pas de tir 39A où une Saturn V fumante les  attend. Tandis qu’ils marchent dans un couloir, 4   panneaux les guident. “La clé”…“Vers  la lune”…“se trouve dans”…“la salle  

    Blanche”. Et pour parvenir a cette fameuse salle,  ils montent dans l’ascenseur 1 qui les emmène au   sommet de la fusée. Durant un moment qui parait  interminable, la peau glacée de la Saturn V défile   devant leurs yeux. Ils arrivent au niveau “320  pieds”, et traversent la passerelle qui les amène  

    À la capsule, Columbia. Mais avant d’entrer,  il faut croiser la route de Gunter Wendt,   le gardien de la salle blanche. Pour qu’il vous  laisse passer, il faut lui faire une offrande.   Neil offre un coupon gratuit pour un voyage dans  l’espace. Buzz lui offre une bible dédicacée.  

    Michael lui donne une truite empaillée. Gunter  leur accorde le passage, et leur remet la “clé de   la lune”. Fred Haise a inspecté tout le vaisseau,  sur une checklist de 417 points à vérifier, et   sort de la capsule. Tout est prêt pour ses amis.  Neil embarque en premier sur le siège de gauche,  

    Suivi de Michael sur le siège de droite. Buzz,  pendant ce temps, contemple la côte de Floride   une dernière fois avant d’embarquer sur  le siège central. Wendt et Haise font un   dernier signe de main à leurs amis, puis la  porte du vaisseau est fermée. Il est 7h52.

    Dave Scott et sa femme ont accompagné Jan  Armstrong, la femme de Neil, en Floride pour voir   le lancement depuis un petit bateau. Egalement  présents à Cape Kennedy, l’ancien président Lyndon   Johnson et sa femme, ou encore Arthur C. Clarke,  auteur de 2001: L’Odyssée de l’espace, Wernher Von  

    Braun, père de la Saturn V, et Hermann Oberth,  père de l’astronautique allemande et mentor de   Von Braun. 1 million de personnes sont réunies en  Floride pour assister à ce lancement historique,   et bien davantage devant leurs télévisions. Au  Space Transmission Corps de Moscou, Alexei Leonov,  

    Premier humain à sortir dans l’espace, regarde le  lancement, entouré d’officiers soviétiques : “Je   croisais les doigts. Je voulais qu’un humain  réussisse à se rendre sur la Lune. Si ça ne devait   pas être moi, que ce soit cet équipage, et j’avais  ce qu’on appelle en Russie de l’”envie blanche”,  

    Une sorte de mélange de jalousie et d’admiration.  J’étais jaloux que l’Amérique ait confié cette   tâche à Apollo 11 et qu’ils l’accomplissent, mais  aussi très admiratif de ce qu’ils faisaient.” A   bord de la Saturn V, Michael Collins ressent  une certaine pression. Il a des tics aux  

    Paupières : “Apollo 11 pouvait avoir des  implications internationales, c’était une   étape historique. C’était important pour les  gens du monde entier je pense. Je veux dire,   certaines personnes ne savaient pas ou ne se  souciaient pas d’aller sur la lune, mais c’était  

    D’une certaine importance pour les gens partout  dans le monde, et je le ressentais très vivement,   à la fois de manière négative et positive. Le  négatif était, “hé, ne gâche pas tout”. Je pouvais   faire une petite erreur stupide et rendre tout  le programme ridicule aux yeux du monde entier.  

    Je ressentais donc une responsabilité et ça  m’inquiétait.” Neil Armstrong, lui, est d’un calme   olympien. Il a conscience du poids qu’il porte  sur ses épaules, et sur celles des centaines de   milliers de personnes qui ont travaillé à rendre  cette fusée fiable. Il agrippe de sa main gauche  

    La poignée permettant de déclencher la tour de  sauvetage. Il n’a qu’à la tourner pour l’activer.   Comme la procédure le veut, il va la tenir de  cette façon durant toute la phase de décollage.   Les trois hommes restent silencieux, ils  intériorisent. A l’extérieur, il fait désormais  

    38 degrés à l’ombre. Pendant deux longues heures,  la Saturn V, figée, se prépare à son envol. Elle   est vivante, c’est sûr. Elle fume, craquelle,  siffle… Il ne reste plus qu’à l’entendre rugir. A   9h27, la passerelle d’accès se rétracte. Au même  moment, la tour de sauvetage est armée. Désormais,  

    Si un problème survient, la tour s’activera  et extirpera Columbia et ses astronautes   avec une poussée fulgurante. Nous sommes à 5  minutes de départ. A 50 secondes du décollage,   la Saturn V commence peu à peu à prendre  vie. Puis le compte à rebours final débute.

    A Houston, Joan Aldrin, femme de Buzz, a les  larmes aux yeux. Elle est effrayée. La femme   de Michael Collins, elle, est heureuse. Dans le  Launch Control en Floride, Wernher Von Braun,   concepteur de la fusée, pleure de joie. Il  se tourne ensuite vers un collègue et lui  

    Dit : “Donnez-moi 10 milliards et 10 ans, et  je vous mets un homme sur Mars.” Son mentor,   Hermann Oberth, ne retient pas son émotion non  plus : “C’était merveilleux. Quand j’ai imaginé   ce vol, j’avais 11 ans. Ca s’est passé exactement  comme je l’imaginais, en mieux!” En une douzaine  

    De minutes, les astronautes se retrouvent en  orbite autour de leur planète. Ils observent la   Terre tandis qu’ils vérifient que tout va bien  à bord de Columbia. Après deux tours du monde,   il est temps. L’injection trans-lunaire. Cette  poussée les catapulte sur une trajectoire  

    Apparemment sans but. En réalité, la  Lune se déplaçant autour de la Terre,   elle rencontrera Apollo 11 sur la dite  trajectoire quelques jours plus tard. Les voilà   donc qui quittent lentement notre planète. Tandis  qu’elle rétrécie à vue d’oeil dans les hublots,  

    Ils commencent à voir l’horizon bleuté devenir une  sphère bleue au centre d’un vaste tapis noir. Au   dessus du Pacifique, Michael Collins prend les  commandes. Il sépare Columbia de l’étage S-IVB   et sa précieuse cargaison : Le module lunaire,  Eagle. les panneaux protecteurs du S-IVB s’ouvrent  

    Comme les pétales d’une fleur. Collins  s’éloigne de quelques dizaines de mètres,   fait faire demi tour à Columbia puis  revient chercher Eagle. Tout en douceur.   Comme lors d’Apollo 9 et 10, il s’agit de  faire rentrer une sonde d’amarrage dans   le petit cône d’Eagle, afin de souder les  deux vaisseaux ensemble. C’est un moment  

    Crucial pour Collins. Il s’est entrainé  des centaines de fois pour ce moment. Lentement, la sonde entre dans le cône.  L’amarrage est confirmé. Ils se séparent   du S-IVB, qui ira se perdre en orbite  autour du soleil. Le double vaisseau est   mis en rotation pour étaler la chaleur  du soleil sur le fuselage et désormais,  

    La seule vitesse imprimée par l’injection  translunaire suffit à les amener vers la Lune. La première nuit en apesanteur est difficile  pour eux. Michael ne dort que 7 heures, Buzz 5,   et Neil seulement 3. Mais  ils se lèvent de bon pied. Deux autres jours passent. Le 19 juillet,  l’équipage est désormais dans l’influence de  

    La Lune. Jusque-là, il avait été impossible  pour eux de voir la Lune. Michael Collins   oriente parfaitement le vaisseau pour  l’occasion. Ils sont à moins de 20 000   kilomètres de notre satellite. Armstrong et  Aldrin découvrent un fait étrange lorsqu’ils  

    Ouvrent pour la première fois le LM : Les  deux vaisseaux étant collés face à face,   ils sortent d’un vaisseau la tête en haut  et entrent dans l’autre la tête en bas. Un   sentiment très perturbant. L’inspection du  module lunaire est retransmise en direct.

    Ils approchent de la Lune, et font une correction  de trajectoire. La prochaine étape est de passer   derrière la Lune pour se mettre en orbite,  ou pas. Une fois du côté de la face cachée,   aucune communication n’est possible avec la  Terre, la Lune bloquant les signaux radios.  

    Deux choix s’offrent à eux : soit tout va  bien et ils mettent les moteurs à feu pour   entrer en orbite lunaire, soit un problème est  détecté, et étant livrés à eux-mêmes, ils ne   font pas cette poussée et la trajectoire  les ramène vers la Terre. Pour la NASA,  

    Le seul moyen de savoir quel choix ils  ont pris est d’observer à quel moment   ils sortent de l’horizon lunaire et émettent  à nouveau. Jan Armstrong, la femme de Neil,   sait que si le contact a lieu 6 minutes trop  tôt, c’est qu’Apollo 11 a décidé de rentrer.  

    Mais ce n’est pas le cas. Le signal est acquis au  moment exact prévu. Ils sont en orbite lunaire. C’est un moment incroyable pour les  astronautes. ils contemplent ce monde,   où personne n’a encore mit les pieds. C’est  la première fois qu’ils voient cette surface  

    De si près, et pour deux d’entre eux,  il sera bientôt l’heure de s’y poser. Le lendemain, c’est le 20 juillet 1969. C’est le  moment pour Neil et Buzz de grimper dans Eagle.   Un peu avant, comme c’est la tradition, le  CAPCOM, ici Ronald Evans, leur lit des nouvelles.

    Armstrong et Aldrin montent dans leur module  lunaire Eagle. Ils ont répété ce moment des   centaines de fois, mais cette fois-ci, c’est  pour de vrai. Ils enfilent leurs casques,   et se tiennent debout face à leurs instruments,  les pieds attachés au sol. Contrairement à ce  

    Qu’on pourrait penser, le pilote du module  lunaire ne pilote pas réellement le LM.   Aldrin est en charge de surveiller tous les  systèmes et appuyer sur les bons boutons au   bon moment. Quand le pilotage manuel sera  nécessaire, Armstrong sera le vrai pilote.

    Quelques heures avant la descente, le directeur  de vol Glynn Lunney et son équipe terminent leur   quart. Désormais, c’est l’équipe blanche, dirigée  par Gene Krantz, qui prend le relai. Pendant qu’à   chaque console, les contrôleurs se relaient  et font un rapport des éventuels problèmes  

    Rencontrés, l’ambiance est exceptionnellement  calme. Un silence assez rare rempli la pièce,   et doucement, les sièges se remplissent dans  les tranchées comme dans les pièces voisines.   A chaque poste, il y a quatre sorties  pour connecter des casques et écouter la  

    Fréquence des contrôleurs. A quelques heures de la  descente finale vers la Lune, toutes les sorties   sont occupées par quelqu’un. Au fond de la salle,  Krantz reçoit des encouragements de son mentor,   Chris Kraft. Comme à son habitude, le bonne  chance est accompagné de son expression fétiche,  

    “jeune homme”. A côté de Krantz se trouve Bob  McCall, un artiste sélectionner par la NASA   pour immortalisé les évènements par le dessin.  Sur la console du directeur de vol, une série de   diodes lui permet de savoir rapidement le statut  de chaque contrôleur. Diode verte, tout va bien.  

    Diode orange, le contrôleur est absent, est en  train d’être relayé ou a un problème mineur, et   Diode rouge, le contrôleur a un problème demandant  une attention immédiate. Tout est au vert à la   fin de la prise de relai de l’équipe blanche.  Le photographe de la NASA, Andrew Patnesky,  

    Entre et se dirige vers Gene Krantz. Les  deux hommes ont un rituel remontant à   Gemini pour se souhaiter bonne chance.  Le photographe se penche vers l’avant,   et Gene lui caresse le crâne chauve,  en lui disant : “On est go, Pat”. Ce jour-là, l’équipage a 30 minutes  d’avance sur le programme. Krantz  

    Fait l’appel Go/No Go pour le desamarrage.  Toutes ses diodes passent en statut orange. Armstrong et Aldrin n’ont pas complètement  dépressurisé le tunnel entre Lm et CSM. Lors   du desamarrage, cette pression restante donne  une légère poussée supplémentaire et involontaire   au LEM. Les deux vaisseaux restent en  formation quelques orbites. Armstrong et  

    Aldrin déploient les pieds d’atterrissage,   et Michael Collins, depuis Columbia, inspecte  visuellement le vaisseau de ses collègues. Une fois que les deux vaisseaux commencent à  s’éloigner l’un de l’autre, le Mission Control   se divise en deux équipes, chacune gérant un  vaisseau. Gene Krantz se souvient : “C’est le  

    Moment le plus chargé de mon quart de travail. Je  dois maintenant consigner les activités de deux   engins spatiaux, chacun avec son propre plan, ses  procédures et son calendrier.” La tension monte   lentement, et pour éviter toute interférence, les  consoles se sont lentement vidées des personnes  

    Non essentielles. Le Capcom est désormais  occupé uniquement par Charlie Duke, en charge   des communications avec Eagle, et Deke Slayton.  Les astronautes qui étaient encore auprès d’eux   quelques minutes auparavant, Pete Conrad, Bill  Anders, Fred Haise et Jim Lovell, se sont réfugiés  

    Ailleurs dans la pièce. Les mains deviennent  moites, les coeurs battent de plus en plus   fort dans la pièce. Après la séparation du LEM et  du module de commande, et leur passage derrière   la Lune, Krantz ordonne à son équipe de sortir  prendre l’air et se détendre quelques minutes.

    Une file d’attente de contrôleurs se forme  devant les toilettes, traduisant un niveau   de stress notable. Krantz se joint à eux :  “Je suis la cohue et j’écoute leurs voix.   Il n’y a pas de conversations bruyantes et pas de  plaisanteries. Leurs visages révèlent un niveau de  

    Concentration et de préoccupation que je n’ai  jamais vu auparavant. Je ne veux pas regarder   mon visage dans le miroir de peur de laisser  transparaître mes propres sentiments.” Lorsque   tout le monde revient à son poste, il demande à  ce que les contrôleurs passent sur la fréquence  

    De l’assistant directeur de vol, qui n’est ni  retransmise ni enregistrée. Il prononce ces   mots : “A tous les contrôleurs de vol, écoutez  attentivement. Aujourd’hui, c’est notre jour,   et les espoirs et les rêves du monde entier sont  avec nous. C’est notre moment et notre lieu,  

    Et nous nous souviendrons toujours de ce jour et  de ce que nous allons faire ici. Dans l’heure qui   vient, nous allons faire quelque chose qui  n’a jamais été fait auparavant. Nous allons   poser un Américain sur la Lune. Les risques  sont élevés mais c’est la nature de notre  

    Travail. Nous avons travaillé de longues  heures et connu des moments difficiles,   mais nous avons perfectionné notre  méthode de travail. Maintenant,   nous allons faire en sorte que tout cela porte  ses fruits. Vous êtes une équipe formidable. Une   équipe que je me sens honoré de diriger.  Quoi qu’il arrive, je soutiendrai chaque  

    Décision que vous prendrez. Bonne chance et que  Dieu nous bénisse aujourd’hui !” Les portes de   la salle sont désormais verrouillées, plus  personne n’a le droit de quitter son poste. Les communications avec les astronautes ne  sont pas encore rétablies, le LEM et le module  

    De commande sont encore derrière la Lune, mais  sur Terre, on se doute de ce qu’il est en train   de se passer. Avec les calculs faits sur Terre et  transmis à l’équipage avant la coupure de signal,   Neil Armstrong et Buzz Aldrin ont entré  des données dans l’ordinateur de bord,  

    Et entamé la poussée va faire  ralentir le module lunaire.   Désormais, il descend lentement vers la surface.  Comme prévu, les deux vaisseaux émergent de la   face cachée pile à l’heure, signe que tout s’est  bien passé. Ou presque. Les communications vocales  

    Sont à peine perceptibles, et la télémétrie du  LM ne parvient pas à se verrouiller. Le bruit   sur la fréquence air-sol est assourdissant. Cela  ajoute de la tension aux équipes de Gene Krantz.   Il raconte : “Nous établissons brièvement le  contact avec le LM, juste assez longtemps pour  

    Obtenir le rapport de manœuvre de l’équipage.  Le problème de communication nous a frappés,   et il me faut beaucoup de volonté pour ne pas  laisser la frustration transparaître dans ma voix.   Chaque membre de l’équipe blanche est prêt pour la  course, et nous sommes dans l’impasse. Il ne reste  

    Que cinq minutes et ensuite c’est Go ou NoGo. Je  dis une courte prière : “S’il te plaît mon Dieu,   rends-nous des comms.” Nous recevons  une rafale de données de télémétrie   au moment du Go/NoGo pour la descente, et je  consulte mes contrôleurs. Ils donnent le Go,  

    Puis nous perdons à nouveau les données.  Comme Duke ne peut pas communiquer avec le LM,   il transmet le Go à travers Collins dans le  module de commande, qui le transmet ensuite au   LM. À l’approche du début de la poussée, le bruit  sur la fréquence air-sol commence à ressembler au  

    Crépitement du bacon dans une poêle, indiquant  une autre perte imminente de communications.”   Alors que les astronautes allument le moteur de  descente et augmentent graduellement la poussée,   ils regardent leurs instruments. La poussée  est tellement faible qu’ils ne ressentent  

    Presque aucun G. La zone d’atterrissage est  un ovale de 16 kilomètres de long et 5 de   large. Durant la poussée de descente,  le seul moyen pour les astronautes de   s’assurer de bien la viser est d’observer  des repères pré établis sur la surface,  

    Et vérifier qu’ils les survolent au moment précis  prévu sur le plan de vol. C’est là qu’Armstrong   remarque qu’ils sont très légèrement en  avance. A cause de la petite poussée lors   de la séparation du module lunaire et du  module de commande, la vitesse de descente  

    A été légèrement altérée. Selon les calculs des  contrôleurs, Eagle sera un peu long par rapport   à la trajectoire prévue. Les données sont  confirmées par Houston et les astronautes. A   Moscou, Alexei Leonov ne rate rien des échanges  radio : “Il n’y avait que quelques cosmonautes  

    Présents, peut-être une dizaine du premier  groupe, et quelques officiers militaires,   et des experts en renseignements. On  était tous accrochés aux transmissions   de Neil Armstrong tandis qu’il guidait son  module lunaire vers la surface de la Lune.” La télémétrie continue de disparaitre et de   réapparaitre sur les écrans de  Houston. Gene Krantz décide de  

    Procéder au Go/No go d’atterrissage en se  basant sur les dernières données reçues. Steve Bales, l’officier de  guidage ou GUIDO, âgé de 26 ans,   voit sur ses écrans le décalage de trajectoire  quand les données reviennent. Pendant ce temps,   le module lunaire se retourne. Désormais,  le moteur fait face à la trajectoire,  

    Et les astronautes tournent le dos à la surface  lunaire. Ils ne voient pas où ils vont, mais cela   permet au radar du LM d’accrocher la surface  et de relayer des données précises à la Terre. Puis tout s’emballe. A Houston, tout le monde est tendu et regarde  Steve Bales. Son collègue Jack Garman, spécialiste  

    Logiciel, lui dit “C’est un surplus de données,  si ça ne se reproduit pas une nouvelle fois,   on est bons.”. L’ordinateur bord calcule à  chaque seconde la navigation, le guidage,   la poussée moteur, la trajectoire en cas  d’annulation, et l’affichage de toutes  

    Ces données dans le LEM. Si l’ordinateur  n’arrive pas à faire toutes ces opérations   en moins d’un cycle d’une seconde, il affiche  une alarme 1202. Armstrong relance Houston. Ils lancent   le Go/No GO final d’atterrissage. En dehors de la télémétrie et des voix des  astronautes, les contrôleurs sont désormais  

    Des spectateurs aveugles. En dehors des mentions  de carburant restant, la salle est silencieuse. Certains s’accrochent aux poignées de leurs  écrans, d’autres serrent leurs stylos. Si l’étage de descente n’a plus de carburant,  il faudra activer le mode d’annulation et   repartir en orbite avec l’étage de  remontée. La mission sera un échec.

    La salle explose de joie, mais Gene Krantz  calme ses hommes. Le travail n’est pas fini,   il est l’heure du Stay/No Stay. Cette procédure  demande d’évaluer si le module lunaire, en l’état,   peut rester sur la surface ou doit repartir.  Il y a 3 phases : le T1, qui obligerait à  

    Repartir deux minutes après le posé, le T2 qui  obligerait à repartir au bout de 8 minutes,   et T3 au bout de deux heures, quand COllins  passerait au dessus de la zone d’atterrissage.   Tout le monde se concentre sur les données du  module lunaire. Le T1 est “Stay”, tout va bien,  

    Le T2 également, mais quelques minutes plus  tard, la pression dans le réservoir d’hélium   de l’étage de descente augmente rapidement, et  présente un risque d’explosion. Heureusement,   elle finit par se stabiliser et redescendre.  Enfin, les contrôleurs peuvent souffler. Ils   seront relevés quelques minutes  plus tard par une autre équipe.

    Depuis le module lunaire, tout est allé très  vite. Lorsque le LM bascule vers la position   d’atterrissage, la caméra située au dessus du  hublot d’Aldrin est activée. Eagle a dépassé   la zone de posé de 4 miles. Armstrong prend  la main du pilotage à 500 pieds. Il a la tête  

    Contre le hublot, et regarde le terrain tandis  qu’il prend les commandes du LEM. Aldrin, lui,   est affairé à vérifier tous les voyants  et les jauges du cockpit. Il n’a même   pas le temps de regarder une seule  fois le paysage qui défile devant  

    Lui. Un champ de rochers immenses  et un cratère de la largeur d’un   terrain de foot se dresse devant eux. Le  carburant baisse, ils n’ont qu’une chance.   Armstrong aperçoit un terrain plat.  Dans les derniers instants, le pouls   d’Aldrin est à 125 battements par  minute, celui d’Armstrong à 156.

    Une fois au sol, les deux astronautes  se congratulent rapidement,   puis le travail reprend pour dérouler la checklist  post-atterrissage. Arthur C Clarke témoigne de   ce moment d’histoire : “Je n’avais pas  prié ni pleuré depuis plus de vingt ans,   mais j’ai fait les deux aujourd’hui. C’était  le jour parfait pour terminer l’ère de l’Ancien  

    Monde.” Pendant ce temps, dans le module de  commande, Mike Collins congratule ses collègues Pendant les heures qui suivront, il tentera  d’observer le LM depuis l’orbite lunaire,   mais n’arrivera jamais à le  localiser. Armstrong et Aldrin,   eux, passeront ce temps à préparer le  redécollage en calculant la trajectoire  

    De retour. Armstrong prendra également le  temps de décrire le paysage par le hublot. Selon le plan de vol, ils doivent attendre  4 heures après la préparation de redécollage   avant de commencer la sortie sur la Lune. Cette  période de repos permettait sur le plan de vol de  

    Garder du temps si jamais une seconde orbite  était nécessaire avant de se poser. Vu qu’Eagle   s’était posé à la première, les astronautes  avaient convenu avec le Mission Control qu’ils   pourraient, s’ils le voulaient, démarrer  la sortie plus tôt. Après le repas, Aldrin  

    Sort plusieurs objets de son kit d’effets  personnels afin de faire une Eucharistie,   un rituel chrétien. Il coupe son micro et récite  Jean 15:5. Les deux astronautes passe plusieurs   heures à s’équiper, le LEM est dépressurisé, et  la porte carrée est ouverte. Armstrong sort les  

    Pieds devant et se tient sur le porche  en haut de l’échelle. Il tire une petit   poignée qui déploie le MESA, une sorte de case à  équipements qui contient également une caméra de   télévision transmettant vers la Terre. C’est la  solution la plus simple pour filmer la descente  

    De l’échelle depuis une position basse.  Le signal vidéo est bien reçu sur Terre. Le sol lunaire l’entoure. C’est le moment de le   tater. 1 cinquième de la planète  regarde cet évènement en direct.   Tandis que son premier pied touche la  surface de la Lune, il prononce ces mots :

    Alexei Leonov a gardé en mémoire cet instant  : “Tandis que je regardais cette image en noir   et blanc de Neil Armstrong descendant doucement  l’échelle du module lunaire, j’étais on ne peut   plus ému. Je retenais mon souffle tandis qu’ils  touchait la surface lunaire du bout de la botte.”

    Armstrong se souvient : “J’ai été surpris  par la proximité apparente de l’horizon.   Et contrairement à ce qu’on pourrait  croire, ça ne faisait pas un grand nuage   quand on tapait sur le sol. Quand vous  n’avez pas d’atmosphère, vous n’avez pas   de nuages de poussière”. A Moscou,  Leonov est fasciné : “Nous, cosmonautes,  

    Avons commencé à discuter de la facilité  apparente de marcher à la surface de la Lune,   de la facilité de sauter. Nous devrions en tenir  compte lorsque nous nous y rendrions nous-mêmes.” Après avoir récupéré son appareil photo et  commencé à inspecter les environs, Houston  

    Doit lui rappeler de collecter des échantillons.  La procédure voulait qu’il le fasse immédiatement,   au cas où il faudrait repartir en urgence.  Buzz Aldrin le rejoint 25 minutes plus tard. Ils déploient ensuite la caméra de télévision  reliée électriquement au LM par un cable. Planter  

    Le drapeau est difficile, le sol étant dur sous  la poussière. Ils doivent forcer pour le planter.   Il est assez mal enfoncé et branlant,  et quand ils finissent par le lâcher,   il continue à se balancer un peu par  inertie. Pendant toute la sortie,  

    Les astronautes auront peur qu’il ne tombe devant  le monde entier. Une fois le drapeau planté,   Aldrin le salue. 5 minutes plus tard, Houston les  appelle. Le président Nixon désire leur parler. Pendant ce temps, Collins fait des tours de Lune,  seul à bord de Columbia. Quand il passe derrière  

    La Lune, il perd tout contact avec quiconque. Il  est à ce moment là l’humain le plus solitaire qui   existe. En réapparaissant de la face cachée de  la Lune, à chaque orbite, il ne manque pas de   prendre des nouvelles de ses deux collègues.  Il est également la seule personne qui ne peut  

    Pas suivre en direct cet évènement historique avec  l’excuse d’être en orbite autour d’un autre monde. Après 2 h 30 en surface, les astronautes ont posé  des instruments scientifiques, récolté 22 kilos   d’échantillons, et arpenté ce monde inconnu.  Parmi les expériences, un collecteur de vents  

    Solaires de fabrication suisse, un réflecteur  ou catadioptre de fabrication française,   ou encore un sismomètre. Avant de retourner dans  le module lunaire avec les échantillons de roches   et certaines expériences, Neil Armstrong  se dirige vers l’East Crater pour faire un  

    Panorama de la zone. Pendant ce temps, Aldrin  dépose sur la surface un patch d’Apollo 1, les   médailles militaires de Yuri Gagarin et Vladimir  Komarov, un pins d’une branche d’olivier en or.   Ils remontent ensuite dans le module lunaire.  Armstrong n’est pas fier de lui : “Nous n’avons  

    Pas fait un très bon travail, et je n’ai pas fait  aussi bien que j’aurais aimé le faire dans la   collecte d’échantillons de roches. C’était à la  fin de notre sortie… nous manquions de temps,   et les géologues, à juste titre, auraient voulu  que nous authentifiions chaque échantillon  

    Avec des photographies prises sous des angles  différents avant de les ramasser, afin qu’ils   puissent les identifier. Je pensais que, puisque  nous n’avions pas le temps de le faire, le mieux   était de ramasser tous les types d’échantillons  que je pouvais aussi rapidement que possible,  

    De les mettre dans le sac et de les stocker dans  le LEM.” Alexei Leonov a une autre vision des   choses : “Les gens ont commencé à regarder la Lune  d’une manière différente à partir de ce moment-là.   J’avais moi-même passé de nombreuses heures  à contempler sa sphère argentée à travers un  

    Télescope. Je l’avais dessinée de nombreuses  fois. Je connaissais ses nombreux cratères,   ses océans et ses montagnes. Mais cette  nuit-là, lorsque j’ai regardé à travers mon   télescope che moi, tout ce à quoi je pouvais  penser était que l’homme avait effectivement   marché à sa surface. Cette réalisation m’a  rempli de fierté pour toute l’humanité.”

    Une fois les combinaisons enlevées, Armstrong sent  une odeur étrange. Il la décrit comme une odeur   de cendres humides dans un feu de camp. C’est en  réalité l’odeur des échantillons lunaires qu’il   sent pour la première fois. La seule ombre au  tableau de cette superbe sortie ne sera connue  

    Que plus tard : Il n’existe aucune photo claire  de Neil Armstrong à la surface de la Lune. La   majorité des photos non scientifiques ou  techniques ont été prises par Armstrong,   et aucun des deux astronautes n’a pensé à  immortaliser le commandant à la surface.  

    Neil Armstrong avouera plus tard n’avoir jamais  trouvé ça vraiment important. Les seules images   de lui sont donc son reflet dans le casque de  Buzz, celle-ci montrant un bout de son dos et   ses jambes, cette série de trois photos  où il apparait discrètement, et celle-ci,  

    Issu d’un panorama réalisé par Buzz Aldrin,  où il apparait pour la seule fois en entier,   mais de dos. De retour dans le LM pressurisé,  ils prennent quelques photos d’eux-même et du   paysage qui se dressent au delà des hublots avec  l’appareil photo de rechange. On peut constater  

    La différence entre les deux appareils car les  photos prises par celui de rechange n’imprime   aucune croix sur l’image. Ils prennent ensuite  un repas, puis s’équipent à nouveau de leurs   combinaisons. Cette fois, ils n’enfilent pas  le PLSS, le sac à dos leur permettant d’évoluer  

    En surface. Leurs combinaisons sont reliées au  vaisseau. Ils dépressurisent le module lunaire,   ouvrent la porte, et jettent tout ce qui  n’est plus nécessaire, à savoir les PLSS,   que l’ont voit tomber à l’image en direct.  C’est d’ailleurs une bonne manière de tester  

    Le sismomètre installé quelques heures plus  tôt, car il détecte le moment exact où les   deux sacs à dos touchent le sol. Ils se  débarassent ensuite de leurs sur-bottes,   des emballages de nourriture vides, et l’appareil  photo de rechange, tout en conservant ses  

    Pellicules évidemment. Ce grand ménage de 20  minutes permet de troquer masse des équipements   inutiles par celle des échantillons récoltés, et  se débarrasser d’un maximum de poussière lunaire,   qui se baladera librement une fois de retour en  apesanteur. Réveillé depuis 22 heures comme son  

    Équipier, Armstrong fait comprendre à Houston  que leur période de repos peut commencer. Il passent quelques heures à se reposer dans le  module lunaire. La nuit est compliquée. La lumière   du soleil, incroyablement brillante, illumine  le LEM, ce qui oblige à couvrir les hublots.  

    Il fait 16 degrés, et le vaisseau est bruyant.  Ils sont seuls sur ce petit astre, loin de tout,   à l’extérieur, seulement la mort. La première  “nuit” de l’homme sur la Lune aura duré 4 heures,   pas plus. Armstrong témoigne : “Le sol était  assez grand pour une personne seulement, mais  

    On ne pouvait pas s’étendre, c’était à mi-chemin  entre une position fœtale et une position étirée.   C’est là que Buzz dormait. Le seul autre endroit  pour se reposer était le capot du moteur, une   table circulaire d’environ 1 mètre de diamètre.  Pour soutenir mes jambes depuis cet endroit,  

    Nous avons configuré une élingue à partir de l’une  de nos attaches de taille. Nous l’avons attachée   à une structure tubulaire qui pendait. C’était  une bonne structure pour suspendre une élingue,   alors j’y ai glissé mes jambes et j’ai maintenu  la partie centrale de mon corps sur le capot du  

    Moteur. Ca maintenait mes jambes en suspension.  Derrière le capot, il y avait une étagère plate   où je pouvais un peu reposer ma tête. C’était  un bricolage pas très confortable.” Pour rien   arranger, ils dorment avec leurs casques et leurs  gants pour éviter de trop respirer la poussière  

    Lunaire qui s’infiltre partout. Pendant le repos  relatif des astronautes, une sonde soviétique,   Luna 15, se dirige non loin dans la Mer des  Crises pour y récolter et ramener des échantillons   lunaires sur Terre. Lancée 3 jours avant Apollo  11, arrivée 2 jours plus tôt en orbite lunaire,  

    Elle représentait une tentative désespérée  de l’Union Soviétique de récupérer un peu de   gloire de la mission américaine en rapportant  des échantillons lunaires avant le retour des   astronautes sur Terre. Après 52 orbites lunaires,  elle finira par impacter la Lune le 21 juillet.

    Après le réveil, Armstrong respecte sa promesse  et donne aux géologues une description extrêmement   précise de la zone d’atterrissage. Puis  vient le moment du redécollage. Cette   procédure a été répétée, simulée des  centaines de fois par les deux hommes,  

    Sauf que cette fois, un problème inattendu les  attend. Le bouton servant à armer le moteur de   remontée a été cassé. Sans ce bouton, impossible  de repartir. Buzz Aldrin utilise alors un stylo,   et appuie fort dans le logement du bouton.  Le décollage est désormais possible.  

    Le drapeau, planté trop près du LEM, tombe au sol.   Ils corrigent ensuite leur trajectoire  pour monter à la rencontre de Michael   Collins qui les attend dans Columbia. Deux  orbites plus tard, Eagle rejoint Columbia. Ils s’amarrent ensuite à Columbia, non sans mal.  Armstrong doit s’approcher au maximum, et Collins  

    Est censé terminer le travail. Sauf que lors de  la manœuvre, le module lunaire subit un blocage   de cardan qui induit une soudaine destabilisation.  Collins parvient à terminer l’amarrage, grâce à   son expérience. Ils se retrouvent tous à bord  de Columbia, mettent leurs déchets dans Eagle,  

    Désactivent certains de ses systèmes, et le  relâchent sur l’orbite lunaire. Le module lunaire,   désormais vide, va errer pendant plusieurs  années en orbite lunaire. Ils font ensuite une   poussée qui va les ramener sur Terre, l’Injection  Trans-Terre, où comme Michael Collins la surnomme,  

    Le “sortez-nous de là, on ne veut pas être un  satellite de la Lune pour l’éternité”. Il s’agit   de la dernière manœuvre cruciale. Réalisée  alors que le Columbia est derrière la Lune,   la poussée précise de 2 minutes et demi  permet d’accélérer la vitesse orbitale,  

    Les faisant quitter l’attraction lunaire.  L’attraction de la Terre, encore présente,   fera le reste du travail. Comme lors de la mise  en orbite lunaire, Houston ne saura pas tout de   suite si la manœuvre a réussi. les contrôleurs  devront attendre que le module de commande et de  

    Service émerge à nouveau de derrière la Lune, à un  moment précisément calculé. 30 minutes plus tard,   le contact est rétabli avec Houston. Charlie  Duke accueille les astronautes sur la fréquence. Durant le voyage de retour de deux jours et demi,  tout se passe pour le mieux. Ils offrent deux  

    Retransmissions en couleur depuis le module  de commande, dont l’une remplie d’émotions. La Terre grossit dans le hublot au fur et  à mesure des heures, et il semble que tout   danger soit écarté. Sauf que dans l’Océan  Pacifique, une tempête commence à recouvrir  

    La zone d’amerrissage. Le porte avions USS  Hornet est dérouté vers une zone plus calme,   et Columbia réalise une petit correction de  trajectoire pour la rejoindre. La rentrée   atmosphérique a lieu le 24 juillet 1969. Collins  décrit cet instant : “Nous devons pénétrer dans  

    Notre couloir de rentrée avec un angle de six  degrés et demi sous l’horizon, à une vitesse   de 11 032 mètres par seconde, soit près de 40 233  kilomètres à l’heure. Nous nous dirigeons vers un   point situé à environ 13 kilomètres au sud-ouest  d’Hawaï. Nous larguons notre Module de Service,  

    Notre fidèle réserve d’oxygène encore à moitié  pleine, et faisons demi-tour pour que notre   bouclier thermique soit en tête. La décélération  commence progressivement et est annoncée par le   début d’un spectacle lumineux incroyable. Nous  sommes au centre d’une nuée de protoplasme,  

    Traînant une traînée de particules ionisées et de  matériaux de bouclier thermique. Le noir ultime de   l’espace a disparu, remplacé par un tunnel délicat  de couleurs : des nuances subtiles de lavande,   de bleu-vert clair, de petites touches de  violet, toutes entourant un noyau central  

    D’orange-jaune.” Leur ciel, qui était noir  depuis près d’une semaine, redevient enfin bleu,   avec un peu de blanc des nombreux nuages les  entourant, tandis que leurs parachutes s’ouvrent   au dessus de l’Océan pacifique. Ils touchent  l’eau à 13 kilomètres seulement du Hornet.   La capsule se retourne et les astronautes  se retrouvent pendus à leurs ceintures,  

    Avec en face d’eux l’océan. Ils activent des  ballons permettant de redresser Columbia,   ce qui prend tout de même 10 minutes rien que  pour leur gonflage. Ils ont pris des pilules   contre le mal de mer, mais ça ne suffit pas.  Rapidement, des plongeurs et des hélicoptères  

    Les ramènent eux et leur capsule auprès du  porte-avions, où les attend le Président Nixon. A leur retour, les astronautes sont placés  en quarantaine durant 21 jours, au cas où ils   ramènent des germes extraterrestres sur Terre.  Ils sont tout d’abord installés dans le Mobile  

    Quarantine Facility ou MQF sur l’USS Hornet.  Michael Collins, habitué des grandes digressions,   raconte la récupération et l’ambiance à bord du  MQF : “Supposons qu’il y avait des germes sur   la lune. Il y a des germes, et ils reviennent  avec Aldrin et Armstrong sur leurs vêtements,  

    Dans leurs poumons, peu importe, et tous ces  germes sont expirés. Le module de commande   est rempli de germes lunaires. Le module de  commande atterrit dans l’océan Pacifique,   et qu’est-ce qu’on fait ? On ouvre l’écoutille,  parce qu’il faut bien sortir, et tous les fichus  

    Germes sortent, n’est-ce pas ? Ils contaminent  tout l’océan Pacifique ! C’était une énorme lacune   dans la planification. Ensuite, vous avez nous  trois. Il faut qu’on parle de nos combinaisons,   les BIGs. Vraiment, ça n’a aucun sens. Elles  n’avaient pas de système de ventilation,  

    Et il faisait extrêmement chaud là dedans.  C’était une journée chaude, et nous avions   déjà chaud avant de les enfiler. On est sortis  du module de commande dans les BIGs, on a grimpé  

    Dans le radeau, on a eu un peu de mal à fermer la  porte du module de commande, et je suis revenu et   j’ai fermé la porte. Ensuite, l’hélicoptère nous  a pris, et on s’est rendus sur le porte-avions,  

    Et pendant tout ce temps, on avait de plus en  plus chaud. Je me souviens d’avoir pensé, “Je   donne trente secondes à ces gars, sinon je sors de  cette foutue combinaison. Peu importe combien de   bestioles viennent avec moi”. J’arrivais à la fin  de ma tolérance. Ma visière était pleine de sueur,  

    Je ne pouvais pas voir où j’allais. Nous sommes  descendus de l’hélicoptère, je faisais des signes   de la main en trébuchant… Je ne savais  pas où j’allais, je ne pouvais rien voir,   j’avais chaud, j’étais fatigué. Bref, ils nous  ont ensuite emmenés à l’intérieur de la caravane,  

    La MQF… ils ont fermé la porte, et nous  avons évacué tous nos germes à l’intérieur.   Tout allait bien à partir de là. C’était un petit  foyer joyeux. Nous avions deux personnes avec   nous : le médecin Bill Carpentier et l’ingénieur  John Hirasaki. Nous étions là, cinq personnes  

    Contentes comme des poules d’être dans un petit  poulailler. C’était comme vivre dans une caravane,   et nous y étions qu’une seule journée, donc ce  n’était pas un problème. Nous avions du gin à   bord et des steaks. En sachant ça, j’aurais pu  rester là-dedans beaucoup plus longtemps. C’était  

    Bien. Il y avait une douche chaude aussi. C’était  le plus important, vraiment, parce que j’adore les   douches chaudes, et, bien sûr, il n’y en avait pas  dans le module de commande. J’étais crasseux et   content d’être de retour. Douche chaude, gin et  steak. Waouh ! Maintenant, si quelqu’un m’avait  

    Dit : “Tu peux avoir soit une douche chaude, soit  un martini au gin, soit un steak”, il aurait été   facile de dire : “Je veux pas du steak.” Mais le  choix entre le martini au gin et la douche chaude,  

    Je ne sais pas ce que j’aurais fait. Ça aurait été  difficile, très difficile.” De retour sur la terre   ferme à Hawaii, le MQF et ses astronautes sont  amenés sur le terrain d’Hickam et chargé dans un   C-141 Starlifter, en direction de Houston. Chargés  avec grand mal sur un camion, il roulent ensuite  

    Vers le centre spatial de Houston et sont placés  dans le Lunar Receiving Laboratory, un centre de   quarantaine moins spartiate. Le bâtiment servira  également au stockage et l’analyse des roches   ramenées par les missions Apollo. “Dans le LRL,  le Laboratoire de réception lunaire, ils avaient  

    Une colonie de je ne sais combien de souris  blanches, et ils les ont exposées aux échantillons   de roches lunaires et à nous. Encore une fois,  c’était bien, pas de problème. Nous avions des   chambres confortables, de la bonne nourriture.  De toute façon, nous devions rédiger des rapports  

    Post-vol. C’était bien.” C’est dans le LRL Que  Neil Armstrong fêtera son 39ème anniversaire. En sortant de quarantaine, les astronautes  doivent réaliser une dernière formalité.   Employé d’une agence gouvernementale, ils doivent  remplir leur note de frais pour le vol. De Houston  

    À Cape Kennedy, puis vers la Lune, Puis l’Océan  Pacifique, Hawaï, et retour à Houston. Chacun fut   donc remboursé de 33 dollars et 31 cents pour ce  long déplacement professionnel. En sortant du LRL,   une voiture de la NASA attend chacun  des astronautes. Les trois véhicules  

    Vont êtres suivis par les journalistes,  tandis que d’autres attendront Armstrong,   Collins et Aldrin devant chez eux. C’est le  début de leur seconde mission, celle que Neil   Armstrong détestera le plus. Pendant plusieurs  jours, ils sont harcelés par la presse, suivi,  

    Et même chassés lorsqu’ils sont en voiture. 50  000 lettres parviennent à leurs bureaux chaque   semaine. On peut donc comprendre leur fatigue  lorsqu’ils doivent donner leur première conférence   de presse pour débriefer l’entièreté de la mission  devant un parterre de journalistes. Les jours qui  

    Suivent, ils sont amenés à parader dans les rues  de plusieurs villes. A New York, la tempête de   confettis est complétée par des cartes perforées  des ordinateurs des bureaux situés dans les gratte   ciels au dessus d’eux qui manquent de les blesser.  On leur demande de ne pas serrer de mains de peur  

    D’être emportés hors des voitures. Après quelques  autres villes américaines, ils sont accueillis par   le Président à Los Angeles, où ils sont décorés  de la Médaille de la Liberté. Puis les parades   continuent. 250 000 personnes à Houston,  une ville d’un million d’habitants en 1969,  

    Des soirées avec Frank Sinatra, des interviews à  la télévision, et un tour du monde à la rencontre   de tous les grands dirigeants de la planète.  Michael Collins reviendra sur cette tournée   mondiale et la célébrité qu’il conservera  d’ailleurs jusqu’à son décès : “Ca devient  

    Fatigant. Je me fatigue beaucoup maintenant, pour  toute une variété de raisons, mais à l’époque,   je me fatiguais d’entendre toujours les mêmes  questions encore et encore et encore et encore et   encore et encore. Et c’est difficile à expliquer,  car on peut le voir sur le visage des gens. Ils  

    Rencontrent ce gars qui est revenu de la lune, qui  est revenu la semaine dernière ou l’année dernière   ou la décennie dernière, mais peu importe. Ils  n’ont jamais rencontré quelqu’un qui est allé sur   la lune auparavant, et ils demandent, tout excités  : “Comment c’était ?” Et le gars répond : “Oh,  

    Mon Dieu. C’était génial, formidable.” On peut  dire que le gars s’ennuie à mourir, et cette   personne doit penser, et on peut le voir dans  ses yeux : “Quel genre de personne est-il ? Il  

    Revient de la lune et il n’est même pas excité  à ce sujet ?” Ce n’est pas le fait qu’il ne soit   pas excité à ce sujet, c’est le fait qu’on lui a  posé cette même question dix millions de fois et  

    Qu’il ne peut plus le supporter. C’est difficile à  expliquer aux gens. La tournée mondiale était très   fatigante. Je ne sais pas, il y a quelque chose  de fatigant à être sur le qui-vive et à devoir   passer par des files d’attente pour saluer et se  souvenir des noms des gens, à rencontrer des rois  

    Et des reines, à faire des discours, à voler toute  la nuit et à recommencer le lendemain, il y a   quelque chose de très fatigant là-dedans. J’étais  physiquement épuisé à la fin. Je crois qu’on a  

    Fait 28 villes en 33 jours, ou 33 villes en 28  jours, un truc du genre, et à la fin, j’étais   épuisé. Mais d’un autre côté, c’était tout de  même une opportunité merveilleuse.”. Le moral se   dégrade tout de même. Avant même le début de cette  tournée, Aldrin commence une sévère dépression et  

    Tombe lentement dans l’alcoolisme. Remis de  cette période difficile, il se souvient de la   présentation du timbre commémoratif édité par le  service postal américain à leur retour, avec un   dessin de Neil Armstrong seul sur la Lune, et la  légende : “Le Premier Homme sur la Lune” : “Dieu  

    Seul sait ce qui a inspiré la légende sous le  timbre, mais cela m’a fait me sentir plutôt   inutile et ça a véritablement exaspéré mon père…  ‘Hommes’ au pluriel aurait été plus précis,   et je dois avouer que ça m’a affecté.” Ce cirque  médiatique finira par s’estomper, mais aucun des  

    Trois hommes ne réussira à reprendre une  vie tout à fait normale à partir de là. Neil Armstrong continuera à faire les frais  de la presse, qui lui prête par exemple une   relation extra conjugale avec l’actrice Connie  Stevens ou une conversion à l’Islam. La NASA  

    Ne désirant probablement pas perdre le trésor  national qu’il est devenu, comme l’URSS avait   perdu Gagarine quelques années plus tôt, Armstrong  est relégué à des postes de recherche et d’études,   derrière un bureau. Il maintient son niveau de  vol en pilotant les avions de la NASA entre les  

    Différents centres de recherche où il doit se  rendre. Il quitte la NASA en 1971 et devient   professeur en conception aéronautique et mécanique  de vol expérimentale à l’Université de Cincinnati.   Là encore, les journalistes et admirateurs le  suivent jusque dans sa salle de classe. Décrit  

    Comme un excellent professeur, il est contraint  de quitter ce poste en 1980, à cause de problèmes   bureaucratiques. Il se reconvertit dans le privé,  et en 15 ans réussira à passer d’un petit salaire   de fonctionnaire à un porte feuilles d’actions  de 2 millions de dollars. Il préside également  

    Dans plusieurs conseils d’administration, de  musées et de fondations notamment. Son but est   d’utilisa sa notoriété pour aider à développer  la culture et l’éducation. Jusqu’à son décès,   il sera inondé de courriers, de demandes  d’autographes et de questions personnelles,   au point de devoir engager des secrétaires pour  aider à trier et répondre. Des lettres arriveront  

    À la NASA, dans son Université, et chez lui  quand son adresse fuitera sur Internet. “On   me présente comme quelqu’un de discret, mais de  mon point de vue, cela ne semble pas être le cas,   car je fais tellement de choses, je vais dans  tellement d’endroits, je donne tellement de  

    Conférences, j’écris tellement d’articles  que, de mon point de vue, il semble que   je ne pourrais pas faire davantage.  Mais je reconnais que d’un point de vue   extérieur, je ne peux accepter que moins de 1 %  de toutes les demandes qui me parviennent, donc on  

    Pourrait croire que je ne fais rien. Mais  je ne peux pas changer cela.” Des bâtiments,   magasins et autres objets porteront son nom contre  sa volonté, son image vendue sans son accord,   le point culminant de cette folie étant la vente  d’une de ses mèches de cheveux par son coiffeur  

    Fétiche à un collectionneur de cheveux de stars.  Armstrong ira voir le coiffeur, lui demandant de   choisir entre le tribunal et un don de 3000  dollars à une oeuvre de charité. Le coiffeur   choisira de révéler cette histoire à la presse.  Il sera également victime de quelques complotistes  

    Tenaces, qui iront le harceler jusque dans sa  maison, campant dans leur voiture et le mettant   sous surveillance video. Toutes ces années, ses  responsabilités et cette pression ont pesé sur lui   et sa famille. Sa femme et ses deux enfants  le voient lentement disparaitre de leur vie  

    Émotionnellement parlant. A bout, Janet le quitte,  puis ses parents décèdent la même année, en 1990.   L’hiver qui suit, il est victime d’une première  crise cardiaque. Il se remarie en 1994. Il   continuera à être un ambassadeur de l’aéronautique  et du spatial, pilotant des avions de tous les  

    Pays lors d’évènements spéciaux jusqu’à sa  mort, en 2012. Il y a tant à dire sur sa vie,   en particulier et même en majorité sa seconde,  celle qui a commencé à son retour de la Lune,   qu’elle aura sûrement son documentaire un  jour ici-même. Il n’empêche qu’il restera  

    Un héros modeste, un explorateur discret, et une  célébrité ne demandant qu’à vivre anonymement. Buzz Aldrin commandera ensuite la prestigieuse  Ecole des Pilotes d’Essais de l’US Air Force,   sur la base d’Edwards. Toujours en proie à la  dépression et l’alcoolisme, il quitte la NASA  

    Et l’Air Force, et se reconvertit dans la vente  de voitures d’occasions, une carrière qui ne   lui réussira pas. Après avoir vaincu son combat  contre ses démons, un film sera réalisé sur cet   épisode sombre de sa vie, “Return to Earth”. Lui  aussi la cible de la presse et des complotistes,  

    L’épisode le plus célèbre de sa vie après Apollo  11 reste le coup de poing qu’il assènera à un   complotiste l’ayant traité de menteur et de  lâche. Ce même complotiste restera l’harceleur   numéro 1 des astronautes des missions Apollo, et  en particulier Neil Armstrong. Elevé en héros par  

    Les complotistes d’Apollo, son jeu consistant à  vouloir faire jurer chaque astronaute sur la bible   reste très répandu sur Internet, montrant ces  images d’astronautes, de héros qui ont sacrifié   leur vie de famille, perdu des amis et risqué  leur vie pour ce programme, refuser de s’associer  

    À son jeu de manipulation. Ces images de refus  servent aux complotistes de preuves, prenant soin   d’omettre, parfois volontairement, que certains  astronautes ont bel et bien accepté de jurer sur   la Bible. comme Gene Cernan, astronaute lunaire  sur Apollo 10 et Apollo 17, et dernier homme  

    À avoir marché sur la Lune. Fervent chrétien, il  milite depuis plusieurs décennies pour la création   d’un programme habité vers Mars. Homme de médias,  on ne compte plus ses apparitions dans la culture   américaine, que ce soit les Simpsons, Numb3rs,  The Big Bang Theory ou Futurama. Il est, à  

    L’heure où ce documentaire est produit, le dernier  astronaute encore vivant de la mission Apollo 11. Michael Collins restera plus discret.  Après Apollo 11, il accepte le poste   de Secrétaire d’État adjoint aux affaires  publiques du gouvernement Nixon, un poste  

    Qui ne lui plaira pas, en ces temps de guerre  du Vietnam. Il dirige par la suite le National   Air and Space Museum de Washington, où repose  nombre d’objets ayant volé lors d’Apollo 11,   donc la capsule qu’il a piloté. Il élèvera  ce modeste musée en véritable Panthéon de  

    L’exploration aérospatiale. Il part ensuite  travailler dans le privé. Il nous quitte en   2021 d’un cancer. A propos du fait de  ne jamais avoir marché sur la Lune,   il dira : “Je n’ai aucune arrière-pensée ou  sentiment caché à propos d’Apollo 11. C’est  

    L’une des questions qu’on m’a posé un million  de fois : “Vous étiez si près de la lune et vous   êtes resté en orbite. Ça ne vous dérange vraiment  pas ?” Ça ne me dérange pas du tout. Honnêtement,   je me sentais vraiment privilégié d’être sur  Apollo 11, d’avoir l’une de ces trois places.  

    Je veux dire, il y avait des gars dans le bureau  des astronautes qui m’auraient trucidé pour avoir   ce siège à bord. J’étais très heureux de l’avoir.  Avais-je la meilleure place des trois ? Non. Mais   étais-je content de celle que j’avais ? Oui  ! Et je n’ai aucun sentiment de frustration  

    Ou de rancune ou quoi que ce soit. Je suis  très, très heureux de toute cette expérience.” Neil Armstrong ne s’attribuera jamais aucun mérite  de cette aventure. “Chacun des composants de notre   matériel a été conçu selon des spécifications de  fiabilité précises, et pour la grande majorité, je  

    Crois, une exigence de fiabilité de 0,99996 était  imposée, ce qui signifie qu’il pouvait y avoir   4 défaillances pour 100 000 opérations. On  m’a dit que si chaque composant respectait   précisément ses spécifications de fiabilité,  un vol Apollo typique aurait environ 1 000   défaillances distinctes. En réalité, nous  avions plutôt environ 150 défaillances par vol,  

    Ce qui fut nettement meilleur que ce que les  statistiques laissaient entendre. Je ne peux   attribuer cela qu’au fait que chaque personne  dans le projet, chaque personne à l’établi qui   construit quelque chose, chaque assembleur,  chaque inspecteur, chaque personne qui met  

    En place les tests, serre la clé dynamométrique,  et ainsi de suite, se dit, homme ou femme : “Si   quelque chose tourne mal ici, ce ne sera pas de  ma faute, car ma partie sera meilleure que ce que  

    Je suis obligé de faire.” Et quand des centaines  de milliers de personnes font toutes leur travail   un peu mieux que nécessaire, on obtient une  amélioration des performances. Et c’est la seule   raison pour laquelle nous avons pu mener à bien  l’ensemble de cette entreprise. En y repensant,  

    Nous avons vraiment eu le privilège de vivre  dans cette mince tranche d’histoire où nous   avons changé la façon dont l’homme se perçoit  et ce qu’il pourrait devenir, et où il pourrait   aller. Je suis donc très reconnaissant d’avoir  eu la chance de voir ça et d’en faire partie.”

    Alexei Leonov dira : “Seuls deux retransmissions  en direct ont eu un énorme impact sur   moi : L’atterrissage lunaire d’Apollo 11 et, plus  récemment, les terribles évènement du 11 septembre   2001, où on a vu tellement de gens mourir devant  nos yeux dans les tours jumelles du World Trade  

    Center. Le premier évènement a montré le meilleur  de l’humanité. C’était une célébration de la force   de l’intelligence et le courage humains. Le second  a montré la quantité de mal que chaque homme peut   contenir. Je suis convaincu, au plus profond  de moi-même, que si les hommes responsables  

    Du second évènement avaient été témoins du  premier, ils n’auraient jamais porté en eux   autant de haine. Le matin du 21 juillet 1969,  tout le monde a oublié, pour quelques instants,   que nous étions des citoyens de différents pays  sur Terre. Ce moment a vraiment uni l’espèce  

    Humaine. Même dans le centre militaire où  je me tenais, où des soldats observaient   les accomplissements de la superpuissance  rivale, il y a eu une immense ovation.” Que conclure de cette aventure extraordinaire,  cette apogée de la conquête de la Lune ? Il n’y  

    A aucun doute qu’en effet, Apollo 11 fut  le point culminant du Programme Apollo,   préparé par les Mercury et Gemini, impulsé par une  Amérique courageuse et un programme spatial bien   né et bien financé. En revanche, même si l’intérêt  du public envers les missions lunaires, ainsi que  

    Le budget de la NASA allaient fondre comme neige  au soleil suite au retour de Columbia dans l’Océan   Pacifique, le programme Apollo était loin d’être  terminé. Dans les 3 années qui suivront, d’autres   équipages, tout aussi héroïques, aux personnalités  uniques, des plus réservées aux plus loufoques,  

    Se dirigeront à leur tour vers notre satellite,  avec de nouveaux outils, de nouveaux objectifs,   et des histoires incroyables qui marqueront  à jamais l’exploration spatiale habitée.

    36 Comments

    1. Très beau documentaire on y apprend beaucoup
      (oui j'ai parfois besoin de vidéos au ton posé pour m'endormir mais je les revois éveillé ensuite).
      Frappant d'entendre les voix d'autres de mes youtubeurs préférés (dont je m'endors aussi devant certains)

    2. La séquence du décollage de la SATURN V est incroyable. La démesure entre la taille du feu qui sort et celle de la fusée…
      Super vidéo bien archivé comme toujours 👍

    3. Buzz Aldrin est l'exemple type de l'individu avide de gloire (sans doute à cause de la pression paternelle) et aussi hypocrite apparemment (puisqu'il semble refuser de l'admettre et vouloir trouver des raisons techniques là ou en fait c'est son ambition personnelle qui parle), et à trop désirer quelque chose au point de saouler tout le monde, en faisant pression à tout va, on finit par se discréditer. Aldrine a perdu la confiance des décideurs de la NASA, il s'est discrédité, là ou Armstrong par son détachement et son humilité, son calme, à montré justement qu'il était l'homme de la situation, Aldrin s'agitait, Armstrong ne fait rien pour être le premier, il faisait sérieusement son job, premier ou pas premier. La NASA voulait qqun qui saurait maîtriser ses nerfs là haut, pas un gas qui "ne se sentirait plus pisser" parce qu'il était le 1er. Je pense que petit à petit le programme spatial US à montré l'importance d'étudier sérieusement le mental et la personnalité des hommes qu'on voulait envoyer dans l'espace. Et à mon avis, un des critères qu'ils ont retenu c'est l'esprit d'équipe et la solidarité. Il faut être capable de se serrer les coudes face aux risques là haut, de "penser collectif", et donc se dépasser son ego et son ambition personnelle, là l'espace "essaie de vous tuer". Armstrong avait cet état d'esprit, pas Aldrin. Il suffit de voir le contraste frappant entre les équipages d'Apollo 11 et 12. L'équipage d'Apollo 12 avait vraiment un état d'esprit de groupe, un collectif, les 3 astronautes se voyaient et faisaient des choses ensemble et s'amusaient ensemble en dehors des entraînements. Et je pense que cet état d'esprit collectif positif leur a été très utile lors de la mission, surtout quand Bean à sauvé la situation au décollage quand il a été le seul à savoir quelle manipulation faire sur les commandes quand la fusée a été frappée par la foudre au décollage. De même l'équipage d'Apollo 13 a du avoir aussi un minimum d'esprit d'équipe sinon ils n'auraient pas survécu à l'accident qui a bien failli tous les tuer. Je crois que maintenant ou l'on envoie dans l'espace des groupes d'hommes et de femmes et non des individus seuls dans leur engins, il n'y a plus de place pour l'égocentrisme, l'arrivisme et l'ambition personnelle rayant le parquet. Y a intérêt à sacrément bien s'entendre avec ses collègues dans l'ISS vu les conditions de vie. En ce moment là ils sont 11. Donc tout le monde à intérêt à être convivial et à penser collectif et bien commun.

    4. Mon arrière grand-mère paternel née en 1898 a vécu la réussite d'Apollo XI ! Elle avait demandé à ce que si elle s'endormait, on la réveilla pour ne rien manquer ! Elle aura vécu toutes les principales révolutions technologiques, la "fée électrique", l'automobile, le téléphone, l'aviation, la radio populaire, la télévision, le train et ses évolutions… Etc.. Qu'elle chance n'est-ce pas !?

    5. Ton documentaire casse la baraque. J'avais 8ans et demi. Comme beaucoup d'autres, mon père a réveillé ses enfants pour voir cet événement en direct sur notre vieille télé NB .

    6. Je repose un second commentaire suite à un erreur de destinataire. 😊
      Un grand bravo pour ce travail exceptionnel. On se demande comment avez-vous fait pour rassembler toutes ces archives. On ne voit pas passer les 2h. J'ai passé un très bon moment à regarder cette vidéo avec beaucoup d'émotion.
      Merci !!

    7. Merci Vincent pour cet énorme travail ! C'est une réussite totale, je suis encore ému par cette réalisation, dont il me reste quelques bribes du haut de mes 5 ans à l'époque.

    8. J'ai entendu sur France 2 que les américains projette d'envoyer à nouveau d'envoyer des hommes sur la lune dans les prochaines décennies, est ce que c'est une rumeur ?

    9. C'était trop bien ! Merci Vincent. Je suis maintenant pressé que mes enfants soient assez matures pour que je puisse leur faire découvrir les vidéos de ta chaîne ❤

    10. Je ne laisse quasi jamais de commentaires, mais c'est un documentaire d'une qualité rare que tu nous offres ici Vincent. Bravo pour ce travail de qualité!

    11. Excellent montage. J'avais 22 ans lorsque l'évènement c'est produit .Il faut bien le reconnaitre le professionnalisme et le soin particulier que vous avez mis sur les détails vont enfin clouer le bec a tous les complotistes qui pense qu'Apollo 11 est une pure fiction de la NASA en cheville avec Hollywood. Bravo.

    12. Un énorme travail, le résultat est bluffant. Je possède des dizaines de livres et vidéos sur le programme Apollo et j'apprends encore de nouvelles choses avec ce documentaire. Merci 🙂

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