Manuel Schotté, professeur des universités en sociologie, CLERSE, Université de Lille
    Le statut culturel du football comme frein à sa présence à l’école ?

    L’accessibilité de tous et toutes à la pratique sportive, un enjeu éducatif.
    Site INSPÉ de Villeneuve d’Ascq – Samedi 14 octobre 2023

    Bonjour à tous et à toutes je suis très contente de vous accueillir aujourd’hui pour la conférence sur l’accessibilité de tous et toutes à la pratique sportive un enjeu éducatif donc on va d’abord entendre manuel chotter de l’Université de Lille et puis ensuite on enchaînera sur Corentin Clément Guillotin qui vient de

    L’université Côte d’Azur voilà je vous laisse la parole bonjour déjà merci beaucoup oup pour cette invitation à participer à cette matinée d’échange autour du du sport à l’école et de ce que la psychologie et la sociologie peuvent en dire je me réjouis d’être avec vous que vous soyez en présence ou à distance

    Alors le titre de ma conférence est le statut culturel du football comme frein à sa présence à l’école point d’interrogation donc c’est une conférence qui est centrée sur le football qui est une PR pratique sur laquelle j’ai j’ai beaucoup travaillé ces dernières années donc il s’agit de mettre à profit finalement mes

    Travaux du du thème mais j’ai essayé d’organiser les choses de façon à essayer peut-être de monter en généralité en tout cas de sortir du du cas du football l’idée c’est vraiment d’essayer d’utiliser cette pratique finalement comme un cas d’étude et un cas d’étude qui me semble intéressant à

    Beaucoup d’égards alors le le point de départ de la réflexion que je propose aujourd’hui part d’un constat un constat qui prend la forme d’un d’un étonnement en l’occurrence comment se fait-il que le football qui est une pratique très prignante dans notre pays voilà c’est le sport sans conteste le sport numéro 1

    Pour je vais revenir après donc comment se fait-il que ce sport qui est dominant dans l’espace sportif et bien soit aussi peu présent à l’école notamment en tant qu’activité support aux enseignements de PS et comme le titre de la conférence l’indique et bien cette situation me

    Semble être lié au statut culturel de de cette pratique c’est en tout cas ce que je vais essayer de de démontrer alors avant d’expliciter ce que j’entends par statut culturel je voudrais d’abord revenir sur les deux termes du constat donc en indiquant d’abord ce qui permet

    De dire que le football est une pratique très preignante aujourd’hui bon je pense que tout à chacun le sait globalement mais bon c’est quand même mieux si on trouve des indicateurs un peu objectifs qui permet détailler cela et d’autre part ce qui permet de justifier mon constat d’un statut relégué de cette

    Pratique à l’école donc je commence tout d’abord par ce qui est sans doute le le plus évident à savoir que le football est une pratique aujourd’hui omniprésente dominante dans notre pays et ceci quel que soit l’indicateur que l’on prend donc un premier indicateur que l’on peut utiliser et bien c’est de regarder du

    Point de vue du nombre de licenciés et là le football est de très loin le sport qui réunit le plus de de licenciés en l’UR urance il y a plus de 2 millions de licenciés au football donc c’estàdire des gens qui prennent licence à la Fédération Française de de football ce

    Qui est de fois plus que le sport qui arrive en 2è position en l’occurrence le tennis mais ce qui est par exemple quatre fois plus que plus plus de quatre fois plus que des sports comme le r ball ou et cetera à cela enfin on peut pas cantonner les pratiquants et pratiquant

    À ceux et celles qui pratiquent dans un cadre fédéral et en l’occurrence s’agissant du football il faut ajouter tous ceux et toutes celles même si c’est plutôt tous ceux j’y reviendrai longuement tous ceux qui pratiquent hors du cadre fédéral que ça soit ce qu’on appelle le

    Foot à5 ce qu’on appelle le footsal ce qu’on appelle certains auteurs appelleent le football de pied d’immeuble c’est-à-dire une pratique non encadrée entre personnes du même quartier de la même ville ou du du même village et de fait donc là on n pas de données quantitatives mais à tout lieu

    De penser que ces pratiques qui sont très répendus creusent encore l’écart entre la pratique du football et la pratique des des autres sports il y a pas forcément les équivalent à chaque fois dans les autres pratiques sportifes donc premier indicateur qui atteste qui étaille que le football est une pratique

    Éminente dominante c’est voilà le nombre de pratiquants un autre indicateur de la préignance du football c’est celui du nombre de spectateurs donc il s’agit non plus cette fois-ci de regarder le football sous l’angle de sa pratique he mais sous l’angle du spectacle qu’il constitue euh et du point de vue du

    Nombre de spectateurs qu’il réunit et bien quand on regarde les différentes données disponibles sur les affluences dans les stades ou sur les dans les salles de sport toutes les semaines et bien c’est de très loin le football là aussi qui attire le plus de spectateurs il attire le plus de spectateurs

    Physiquement mais c’est aussi lui qui attire le plus de téléspectateurs euh c’est peut-être un fait fait que vous vous ignorez mais tous les records d’audience à la télévision française ont été réalisés à l’occasion de match de football je crois de mémoire c’est les SEP plus grandes audiences de l’histoire

    De télévision française sont à l’occasion de match de football même devant par exemple les allocution du Président de la République pendant le confinement alors là c’est un peu biaisé parce que lui parlait sur plusieurs chaînes à la fois donc les calculs sont calculés pas par chaîne mais globalement

    C’est vraiment à l’occasion des matchs de football que les records d’audience sont atteints et le corps absolu d’audience c’est en décembre dernier lors de la à l’occasion de la finale de la Coupe du monde de football masculine avec plus de 24 millions de téléspectateurs ce qui me semble

    Intéressant c’est que je sais pas si vous souvenez du contexte de cette Coupe du Monde qui avait lieu au Qatar et qui avait fait l’objet de vive controverse avant qu’Al est lieu et si vous relisez la presse des mois qui précédit il y avait des appels très forts au boycott

    De cet événement et des appels à ne pas la regarder et donc alors même que c’est rare finalement qu’il a des appels au boycott ne regardez pas ce spectacle ben on voit qu’au final c’est ce spectacle qui attire le plus grand nombre de de spectateur avec une double condition ces records sont toujours

    Atteints lors de à l’occasion de match de l’équipe nationale donc de l’équipe nationale masculine mais donc il faut que les matchs concernent l’équipe nationale masculine et il faut que cette équipe nationale soit victorieuse ou aille très loin dans la compétition en fait en gros les niveau d’audience mont

    À mesure on avance dans dans la compétition là en ce moment c’est la Coupe du monde de rugby ça peut être intéressant de voir ce que ce qu’on vont donner les audiences notamment si l’équipe de France va au-delà des des quarts de finale puisque le match d’ouverture avait déjà rassemblé 15 millions de

    Téléspectateurs ce qui est un chiffre extrêmement élevé s’agissant de ce sport et même s’agissant des audiences en en général toujours s’agissant de la présence médiatique le football est de très loin le football le plus diffusé le plus présent sur les écrans mais aussi dans la presse quel que soit le média

    Considéré le football est le plus présent donc c’est le cas à la télévision avec par exemple quelque chose qui est inscrit dans la loi un dispositif s’appelle les événements d’importance nationale qui oblige à une t télédiffusion en clair des matchs de l’équipe nationale de football donc il y a d’autres événements

    Sportifs qui sont concernés mais c’est plus restrictif donc le all voilà est obligé d’être télévisé d’ certain façon si on regarde la la presse c’est là aussi le football qui est le plus le plus présent c’est le sport auquel il y a le plus de mensuels par qui sont

    Consacrés ou même des même des hebdomadaires mais même si on regarde le titre dominant de la presse sportive à savoir le quotidien L’Équipe c’est un quotidien qui parle à priori de tous les sports mais de fait le football il occupe une position tout tout à fait

    Central en l’occurrence près de 80 % des unes c’estàd des premières pages du journal L’Équipe sont consacré au football donc c’est-à-dire que l’ensemble des autres pratiques sportives se se partage les 20 % restants j football ici à chaque fois Dee façon générique mais en réalité c’est à chaque

    Fois de football masculin dont il est question ici un exemple récent lorsque l’équipe enfin le jour où l’équipe de France féminine de football arrive en quart de finale de la Coupe du monde donc tout récemment y a quelques mois le journal L’Équipe ne fait pas la une sur

    Cet événement sportif elle fait sa Une sur la reprise du championnat de Ligue 1 championnat masculin et quand on ouvre les pages du journal ce n’est qu’à partir de la page 20 que il est question de ce match de l’équipe du l’équipe de France féminine football pourtant qui

    Arrive en quart de finale donc un niveau avancé de la compétition les 19 premières pages ayant été consacré à la reprise du championnat de Ligue 1 qui débutait en même temps donc c’est le cas dans la presse sportive c’est aussi le cas dans les médias généralistes y

    Compris les médias les plus les plus légitimes en l’occurrence si on regarde du côté de la la presse écrite un un titre comme le monde alors c’est des calculs que j’ai fait hors des grandes compétitions internationales quel que soit sport considéré et bien en temps ordinaire C façon le monde quand il

    Parle de sport c’est dans 50 % des cas il parle le football même chose dans un sur le journal télévisé d’Arté quand il parle de sport parle majoritairement de de football autre indicateur bon je vais pas les multiplier à l’infini hein mais c’est pour montrer que quel que soit

    Finalement l’angle sur lequel on attrape la question c’est toujours le même constat qui ressort je m’étais amusé à regarder au début de l’année 2023 quelles étaient les personnes qui au monde avaient le plus de followers t au réseaux sociaux confondu et en l’occurrence c’était deux footballeurs Cristiano Ronaldo et Lionel Messi donc

    Ça donne un aperçu finalement de l’importance publique de ce sport et de ses plus éminents joueurs et s’agissant des joueurs ce qui est intéressant c’est que les joueurs font à la fois figure enfin les plus reconnus d’entre eux de véritables Figur publiqu donc c’est une expression que j’empreinte à l’historien

    Antoine ililti qui entend par là que la personne est connue au-delà du cercle des personnes qui s’intéressent à son domaine de compét c’est-à-dire qu’il a pas besoin de s’intéresser ni même d’aimer le football pour connaître Kilian Mbappé en gros tout le monde connaît qu’il y a l’ Mbappé donc c’est

    Ça que Antoine liti appelle une figure publique donc il a cette propriété là donc et Mbappé est vraisemblablement le français le plus connu au monde alors on n pas d’enquête qui le montre mais il y a il y a quelques décennies une enquête avait montré qu’en Amérique du Sud

    Michel Platini donc le Mbappé des années 80 était plus connu que le Président de la République français de de l’époque on peut raisonement faire la même hypothèse aujourd’hui que Mbappé est plus connu dans le monde que les le président Macron donc extrêmement connu mais aussi extrêmement bien payé en l’occurrence

    Selon toute vraessemblance kan Mbappé est le salarié le mieux payé de France aujourd’hui et donc les joueurs concentrent des propriétés tout à fait atypique he il son fois extrêmement visiblebl et extrêmement bien bien payé donc j’arrête là on pourra encore trouver d’autres indicateurs le nombre de maillots vendus les paris sportifs

    Qui sont concentr concentrés sur le football mais quel que soit ce que l’on prend on montre que voilà le football est aujourd’hui de façon incontestable le sport numéro 1 en France je fais juste une petite parenthèse donc c’est le cas aujourd’hui mais ça n’a historiquement pas toujours été le cas

    Donc il y a rien d’inélutable dans le fait que le football occupe la place qui est la sienne globalement dans les années 70 le journal L’Équipe vendait plus de journaux pendant le Tour de France que pendant la coupe du monde de football par exemple donc le fait qu’il devienne le sport numéro 1

    Ça renvoie un ensemble de conditions sur lequell j’ai pas le temps de revenir ici pour l’instant mais si vous avez des questions je pourrais y revenir après donc ça c’est la première partie du constat j’ reviens maintenant à la deuxième partie du constat qui concerne

    La place du football à l’école et ici B on est AFF faire à une situation très différente puisque le football y occupe une position marginale en l’occurrence d’après les différentes enquêtes dont on dispose il n’arrive qu’à la 9e position des Prat utilisé dans le cadre de l’EPS donc i

    C’est des travaux qui portent sur le secondaire mais en l’occurrence les APS qui servent le plus donc les activités physiques et sportives qui servent le plus de support au l’enseignement de l’EPS c’est l’athlétisme la gymnastique la natation le handball qui sont pourtant des sports beaucoup moins pratiqués beaucoup moins

    Visibles sur la scène sportive internationale mais qui arrive bien devant le football au sein de de l’école cette place du football à l’école ce qui est intéressant de repérer c’est qu’elle est assez stable dans le temps au cours des dernières décennies et elle a même plutôt tendance à décliner donc ici il y

    A vraiment un contraste qui est intéressant c’est que alors que l’importance du football dans la société est croissante et bien elle semble plutôt décliner à l’école mais ce n’est pas tout en fait pour comprendre finalement quel est le statut accordé au football à l’école il faut pas seulement

    Regarder quelle est sa place en en valeur absolue c’est-à-dire au nombre d’heures d’enseignement consacré à cette pratique ou plus précisément où cette pratique est utilisée dans le cadre des enseignements de PS faut aussi surtout regarder le regard qui est porté cette pratique et l’utilisation qui en est

    Faite et ici je m’appuie sur un travail donc qui est pas publié mais de mon donc travail en cours de mon collègue Julien Bertrand qui a entre autres choses regarder comment on parle du football dans la revue EPS qui est la principale revue professionnelle des enseignants deeps et cela

    Depuis peu après la la Seconde Guerre mondiale et la première chose qu’il met en évidence en regardant les choses dans le temps et en se concentrant sur la période assez récenceente c’est que benah le nombre d’articles consacrés au football dans cette revue est faible bien moindre que le nombre d’articles

    Consacrés au handball ou au badminton par exemple autre élément que Julien Bertrand met en évidence c’est que le football ne fait pas partie on pourrait dire des activités jugées les plus éducatives par les enseignants qui place au premier plan comme je le disais un des pratiques comme l’athlétisme la

    Gymnastique la natation ou d’autres sports collectifs plus généralement encore Jen Bertrand montre que l’utilisation du football est globalement quantonné à des on pourra dire un peu des temps faibles scolaires en l’occurrence elle est notamment inscrite dans une logique de divertissement par c’est surtout en fin d’année quand l’année scolaire est terminée quand on

    Veut faire plaisir aux élèves qu’on leur propose du football c’est aussi une pratique qui relève qui est inscrite dans une logique finalement de la récompense ou de la pai sociale sur le mode si vous travaillez bien à la fin de l’heure on finira par un petit match de foot donc le football

    N’est pas utilisé comme étant au cœur de la pratique de de de la de l’EPS pour pour les enseignants de PS le foot n’apparaît donc pas aussi noble pas aussi éducatif que d’autres pratiques sportives d’où sa position reléguée dans le cadre de l’EPS scolaire donc tout ce que j’ai évoqué ici concerne

    L’enseignement secondaire ça que je connais pas d’enquête qui ferait la même chose à propos de l’utilisation du football dans le cadre du du primaire mais je fais l’hyipothèse que c’est les choses sont encore plus marqué c’est-à-dire qu’il y a entre guillemets encore moins de football dans le prix

    Primaire qui en a dans le dans dans le secondaire euh on peut faire hypothèse que le foot n’est sans doute pas loin d’être complètement absent des enseignements de PS en primaire et ceci notamment en vertu du fait que les enseignants du primaire sont majoritairement des enseignantes et le football étant très majoritairement

    Encodé comme étant une pratique masculine et bien on peut faire l’hypothèse que elles sont entre encore plus réticente que leurs collègues hommes et femmes du secondaire à s’appuyer cette pratique dans le cadre de l’EPS donc voilà pour le le double constat foot très présent dans la société mais peu présent à

    L’école il me semble que ce constat est intéressant à à signaler car il permet finalement et ça ça vaut au-delà du football de de mettre au jour finalement que l’institution scolaire opère un filtre entre ce qui existe dans la société et ce qui pénètre les programmes d’enseignement les prames d’enseignement

    Ne sont jamais la traduction directe de ce qui est important préignant dans la société euh le cas du foot montre bien que ce n’est pas parce que une pratique culturelle alors ici j’emploie le j’adopte une définition large anthropologique de ce qui’est la culture donc c’est pas parce qu’une pratique

    Culturelle est importante dans la société qu’elle se retrouve à l’école inversement une pratique peu importante dans la société peut avoir une place importante éminente à l’école donc s’agissant du du football comment expliquer ce ce décalage il me semble qu’une première piste d’explication qu’on pourrait évoquer consisterait à y voir un effet des caractéristiques

    Intrinsèques de cette pratique qui la rendrait moins scolarisable alors je parle au conditionnel puisenité ça me semble très discutable finalement pourquoi ce sport serait-il moins porteur sur un plan éducatif que d’autres hein pourquoi il serait plus compliqué de le décomposer en contenu d’enseignement que qu’un autre il me

    Semble que c’est pas de ce côté-là qu’il faut chercher l’explication de de la réussite alors ici de nouveau une parenthèse pourquoi je suis assez peu enclin accorder du crédit à ce type d’analyse il s’avère que dans les travaux que j’ai mené sur le football une des grandes questions c’est

    D’essayer de comprendre pourquoi le foot a fini par occuper la place qui est la sienne dans la société et euh des registres sont souvent invoqués c’est de dire bah c’est un sport qui est très simple à pratiquer c’est que c’est un sport qui est pas cher c’est un sport

    Dans lequel l’incertitude serait très forte et cetera bref une tentative d’expliquer le succès du football par ses propriétés intrinsèques or si c’était les propriétés intrinsèques du football qui expliqu son succès alors de tout temps le foot aurait dû être le sport numéro 1 or c’est pas du tout ce

    Qu’on constate de même si c’était ça qui était le moteur du succès du football alors ce sport serait le sport numéro 1 dans toutes les régions du monde or il y a des régions du monde dans lequel le foot est une pratique tout à fait secondaire aux États-Unis en Océanie ou

    En Inde ou en gros personne ne joue au foot donc on voit bien que chercher le succès de la pratique dans ces caractérises intrinsèques me semble être une plutôt une une fausse piste donc euh l’idée c’est plutôt que ce sont ce ne sont pas les caractéristiques techniques

    Du foot qui soutendent sa mise à l’écart dans le monde scolaire il me semble que faut plutôt aller chercher l’explication du côté de ce que j’appelle donc le statut culturel de ce sport alors par là j’entends le degré de légitimité culturelle associée à ce sport alors pour qualifier finalement la

    Position du football dans ce qu’on peut qualifier de hiérarchie culturelle on peut partir de ce que dit l’écrivain Jean-Philippe toussin ce qu’il met en exerc de son livre intitulé football alors juste préciser Jean-Philippe toussin c’est un écrivain tout à fait consacré qui publie aux très prestigieuses Éditions de Minuit et qui

    Écrit un livre qui s’appelle football et l’exerg du livre est la suivante voici un livre qui ne plaira à personne ni aux intellectuels qui ne s’intéressent pas au football ni aux amateurs de football qui le trouveront trop intellectuel donc je trouve que cet exerg est intéressant

    Puisque finalement il met à sa façon en scène l’idée finalement d’une sorte de coupure irréductible entre le monde de du football et le monde de la culture sur légitime en fait il s’agiraitement deux mondes inconciliables et on se doute que bah le fait que ça soit considéré comme une pratique peu

    Légitime ne va pas aider à ce qu’ cette pratique se retrouve à l’école je reviendrai après mais il me semble que ce statut un culturel particulier accordé à l’école et bien Paron football n’est pas sans lien avec l’histoire de cette pratique et avec le profil de ceux

    Qui ont contribué à sa promotion qui ont contribué à son développement en l’occurrence et là c’est un travail que que j’ai mené de première main le football est une pratique qui a été portée par des acteurs donc historiquement depuis le début du 20e siècle en France par des acteurs qui

    Sont situés à grande distance des cercles de la légitimité culturelle alors pour bien comprendre ça il faut que je fasse un petit retour en arrière et que j’explicite un petit peu en l’occurrence le le sport et pas le football enfin le football en tant que sport mais ce que

    Je ce que je veux évoquer concerne l’ensemble des sports le sport moderne tel qu’on le connaît aujourd’hui s’invente se codifie dans l’Angleterre du 19e siècle ce qui explique d’ailleurs pourquoi la plupart des sports ont des nom anglais ceux qui l’importent en France et bien appartiennent dans leur très

    Large majorité aux élite sociale le plus connu d’entre eux étant le baron Pierre de Coubertin donc pasoubl de rappeler qu’il était baron de de son état et ces importateurs ces promoteurs promuvent une pratique du sport très élitiste juste voilà pour illustrer he koubertin définissait le sport comme je cite le

    Plaisir des forts ou de ceux qui veulent le devenir donc on voit bien la logique élitiste qui qui le soutend ces promoteurs sont des fervants défenseurs de l’amateurisme qui est conçu comme une façon finalement d’interdire l’accès à la pratique au milieux populaire parce qu’en effet à l’époque vu ce que sont

    Les conditions de travail et les conditions de vie euh ben les milieux populaires n’ont ni les moyens ni le temps de s’adonner à une pratique si celle-ci elle ne donne pas lieu à des émoluments donc voilà pour le sport en général ce qui est intéressant c’est que pour le football c’est différent puisque

    Le football est devenu professionnel en Angleterre à la fin du 19e siècle et et euh à ce titre il rebute une partie des élites du du sport en France hein dont je viens de parler he qui sont des fervants défenseurs de l’amateurisme et cetera et d’un sport élitiste et de fait

    Le développement du football en France est porté par des acteurs différents pour dire vite c’est plutôt une petite enfin c’est une bourgeoisie économique qui ne conçoit pas le professionnalisme comme un un problème et de fait c’est ce type de dirigeants donc des industriels notamment qui vont contribuer au premier

    Grand club euh donc les premierers grands club en France c’est roubé très grande ville industrielle socho où il y a l’usine Peugeot 7 où il y a l’industrie du vin donc c’est des industriels qui utilisent le football dans une double logique d’abord il s’agit de se servir du football pour

    Faire connaître leur entreprise finalement en gros c’est une entreprise publicitaire voilà mais aussi une logique d’encadrement des ouvriers locaux à qui euh il s’agit de donner finalement toutes les semaines une distraction qui est d’autant plus intéressante pour les patrons qu’elle conduit les ouvriers finalement à applaudir une initiative

    Patronale et de fait j’ai mené un travail systématique sur le profil des présidents de club de première division toute sur la seconde moitié du 20e siècle alors petite précision c’est un travail vraiment de de longue haleine puisque autant il est très facile de savoir qui a marqué un but lors de la

    28e journée de championnat de 1953 vous ouvrez le journal à ce moment-là vous le trouvez par contre avoir les propriétés de ceux qui possèdent les clubs c’est beaucoup plus compliqué voilà c’est c’est il faut il faut y passer y passer du temps donc un travail très très fastidieux parce que la presse sportive

    Est centrée sur la compétition elle célèbre l’événement elle le commmente mais ceux qui l’organisent sont relativement invisibilisés dans cette opération néanmoins quand on fait ce travail de de mise en série qui est qui qui est laborieux on ressort un profil extrêmement intéressant en fait ces présidents ça

    Vous surprendra pas sont des hommes y a deux exceptions sur lesquelles je pourrais revenir mais exceptions qui en plus sont très exceptionnell sont des hommes ce sont très majoritairement donc quand je très majoritairement c’est qu’on est à 80 % ou plus des individus qui sont nés ou

    Qui ont grandi dans la région dans laquelle est implanté le club donc un fort investissement local autre particularité c’est qu’s sont issus de milieux populaires ou avec des parents petits commerçants je reviendrai après pourquoi c’est intéressant ensuite autre particularité c’est individus qui n’ont pas fait d’études en gros on peut dire c’est des

    Patrons de première génération qui ont fait fortune à l’échelle locale un important aussi de préciser que ce sont des provinciaux P pendant très longtemps et là c’est une particularité de la France il y a pas de grand club à Paris ni à Lyon le football est plutôt porté

    Par des villes moyennes j’ai parlé de roubé mais il y a aussi donc j’ai déjà parlé de saau mais il aussi lance Saint-Étienne et cetera auosser c’est ce type de ville et de fait euh pour ces pr ces ces dirigeants le FO enfin l’arrivée à la tête d’un club

    Marque un accès à la notabilité locale et de fait on a ici affaire à un profil de dirigeants euh très différent des élites françaises entre guillemets habituelles là on a des dizaines des centaines de travaux en histoire et en sociaux qui montre que qu’il s’agisse des élites politiques des élites économiques des

    Élites culturelles en France en fait on a majoritairement affaire à des héritiers des héritiers culturels ou économiques qui sont passés par les grandes écoles si on prend les sur les qure derniers présidents de la République ben il y en a trois qui ont fait sence pour Paris puis Lena la plus grande fortune

    De France est passée par Polytechnique c’est vraiment caractéristique he des élites à la française euh ici les élites du football sont très différentes autre chose qui est différente c’est que je me suis amusé à regarder si ces dirigeants sont dans le wozwo c’est-à-dire un botain Mondin qui recense en fait les

    Élites nationales donc est-ce qu’ils sont dans le Wowo au moment où ils prennent la tête d’un club et bien dans c’est le cas que près dans 10 % des cas donc en fait on a des élites peu reconnues à l’échelle nationale on a affaire à des petites élites provinciales de première génération qui

    Sont très éloignés he des cercles parisiens où se définissent où se joue où se joue la la légitimité culturelle donc pour le dire de façon peut-être un peu triviale ces dirigeants apparaissent aux élites établies comme des nouveaux riches et comme ils promuvent la pratique en l’pportant en

    La portant de façon économique et bien et qu’en plus cette pratique intéresse beaucoup les milieux populaires bien cette pratique apparaît comme relativement vulgaire bref elle n’a pas la noblesse des pratiques culturelles les plus reconnues et on trouve une traduction concrète me semble-t-il aujourd’hui de cette relégation culturelle du football dans les discours

    De nombreux gardiens pourrait-on dire de l’orthodoxie culturelle pour eux je donnerai quelques exemples après finalement le football est tout au plus un divertissement c’est tout au plus quelque chose qui peut être distrayant mais c’est pas une forme culturelle légitime importante noble le football ne serait valoir qu’à

    Condition de ne pas lui accorder trop d’importance de ne pas lui accorder trop de valeur l’idée c’est que cette pratique n’est tolérée que si elle reste à sa place que c’està-dire celle d’un objet de détente exemple le philosophe Alan Finkel Crot qui par exemple s’en prend à ceux qui oseraient comparer je

    Cite et qui qui dirait pardon qu’un beau match de football vaut un balai de pinaboch donc l’idée de comparer la dan enfin un ballai de la danseuse de voopertal avec un match de football pour lui c’est une hérésie on a à faire certes des formes d’excellence corporell

    Mais il en a une qui vaut beaucoup plus que l’autre à à ses yeux euh on retrouve à peu près la même chose chez quelqu’un Luc Ferry euh donc on peut qualifier de philosophe conservateur qui a été ministre de l’éducation nationale dans le gouvernement rafarin donc sous sous

    Chirac et il fait un jour une tribune dont le titre c’est nos sport ou nos sport j’imagine qu’il faudrait dire et je vais vous citer un passage assez long voilà l’argumentaire qu’il développe à propos des presses des presses pardon d’un d’un grand joueur il nous dit donc

    À propos de ses prouesses on ne saurait y rester indifférent et pour avoir participé moi-même à des compétitions sportives je ne puis m’empêcher d’admirer comme tout le monde les champions qui sortent du lot ce qui n’interdit pas de garder la mesure de remettre les choses à leur place le

    Sport n’est qu’un jeu pour grands enfants les sportifs ont du talent certes mais point de génie et il n’apporte rien au progrès des civilisations Zidane n’est pas bac riéry n’est pas Einstein alors cessons de décérébrer nos enfants en leur faisant croire le contraire par une inversion des valeurs

    Au plus haut point nuisible à la formation de leur esprit alors cet extré me semble intéressant puisque il fournit un condensé des argument qui aux yeux de ceux qui critiquent le sport en général et le football en particulier et bien justifie finalement que celuiici que le football doiv occuper une place

    Inférieure dans la hiérarchie culturelle donc d’abord première chose quiexprime Luc Ferry il exprime finalement un point de vue qui assimile l’admiration à un grand sportif à une attitude coupable il dit je ne puis m’empêcher de trouver ces performance intéressante et donc ici on voit que l’auteur voit il voit une sorte de forte

    De goût une sorte une sorte de faute de goût euh l’expression finalement d’un relâchement qu’il conviendrait de réprimer aimer le football serait quelque chose d’un peu honteux quelque chose d’inavouable deuxième argument pour ferry le football serurait pas être tenu pour équivalent aux arts ou aux sciences

    Il y a à ses yeux finalement une différence de nature entre les premiers et les seconds et le sport finalement est un genre inférieur corporel riberry n’est pas Einstein Zidan n’est pas Bach et donc un genre inférieur qui qui qui qui recoupe une division assez classique entre ce qui relève du

    Corporel qui vaut moins que ce qui relève de de l’esprit enfin dernier élément l’auteur défend ici he l’idée que le sport et le football en particulier par que l’exemple qui prend sont tirés du football he par le Zidane et de ribéi euh le football ferait courir une menace finalement à l’ordre

    Culturel dominant en contribuant à nous ditil à décérébrer nos enfants ça ça ferait perdre les valeurs culturelles des des des des enfants et ici on retrouve quelque chose qui est assez assez classique en fait euh qu’on retrouve chez les conservateurs aujourd’hui comme le retrou début 20e ou fin 19e quand il critiquait la

    Littérature populaire avec l’idée voilà toujours la dénonciation des effets idéologiques supposés des pratiques culturelles populaire l’idé que mais le jour où le peuple va se mettre à lire mais ça va pas ça va pas aller en fait donc on retrouve tout à fait ce ce ce type de de condamnation et on retrouve

    Ce type de discours chez chez d’autres auteurs tout positionné à l’extrême opposé dans l’espace politique notamment pour ceux qui relèvent de ce qu’ilsaelleent la théorie critique du sport donc une critique du sport d’extrême gauche notamment un auteur comme Jean-Marie brome mais qui voit dans le football finalement une

    Propagande de masse je le cite je cite aussi après un abrutissement populaire un de ses proches qui dit je haie le football parce que la barbarie du spectacle qu’il propose ou plutôt impose au mass sidéré par les médias réduit les individus en simple consommateurs avide de prouesse artificiellement produite au

    Sein d’un univers foncièrement immoral donc on voit ici he une même rhtorique finalement enfin même logique qui voit finalement dans quelqu’un qui aime le football voà quelque chose qu’il faut qu’il faut condamner euh et donc dans les deux cas il s’agit euh d’arguer de l’illégitimité de la pratique ce qui

    Contribue sans doute est ce qu’elle demeure dominée dans la hiérarchie euh culturelle alors ce statut culturel relégué explique sans doute les réticences des acteurs de l’ordre scolaire à intégrer cette pratique à l’école l’occurrence ici bon il y a de nouveaux nombreux travaux qui ont montré que bah l’école

    Est un lieu de diffusion de transmission de la culture la plus légitime on y étudie flauert et Baudel plutôt que Marie gin ou ou Guillaume Musseau par exemple on va étudier plutôt betov plutôt que Stevie Wonder voilà c’est c’est c’est c’est c’est voilà ça voilà alors il arrive certes qu’il y a des

    Œuvres qui échappe au au grands canon de l’histoire de l’art qui soit présente à l’école mais c’est avec un statut particulier par exemple quand si un enseignant parle d’Harry Potter ça va dans une logique de dire bon ça plaît aux élèves et par cette interère là je

    Vais les emmener vers des lectures juger plus plus plus légitime donc je précise bien ici que quand je dis ça je porte pas de jugement de valeur hein je décris un vraiment une réalité en l’illustrant à travers quelques exemples et mais de fait le statut culturel du football qui

    Est majoritairement conçu comme un divertissement de masse et bien voilà on comprend qu’il reste en marge de l’école qui valorise d’autres attributs culturel il y a un autre élément il me semble qui mérite d’être évoqué ici c’est que le football est majoritairement associé à l’argent aux excès au déb au débordement à la

    Violence aux déviances moral et l’image finalement qui est accollée à ce sport B est au en grand décalage avec ce que valorise la la culture scolaire qui valorise le travail le mérite et cetera et elle est aussi en décalage avec la façon dont le groupe des enseignants de PS s’est historiquement

    Structuré alors je je m’appuie ici sur des travaux qui ont été menés par des des collègues et notamment par Stéphan merski que je cite parce que je sais qu’il est enseignant ici et des travaux qui se sont intéressés aux trajectoires et à l’histoire enfin à l’histoire et au

    Trajectoires des enseignants de PS et qui fournissent des éléments qui leur permettent de montrer pourquoi ils sont en marche du football premier élémen les profs les enseignants de PS ne se recrutent pas dans les milieux sociaux dans lesquelles la pratique du football est la plus répondue en l’occurrence de nombreuses

    Enquêtes montre que les joueurs de football notamment de haut niveau se recrutent très majoritairement dans les milieux populaires ou les petites classes moyennes et qu’ils sont issus de familles dans lesquelles le football euh était présent notamment via des les des pères père ici au sens paternel he

    Qui qui qui joue au football les exemples qu’on peut avoir Mbappé son père été joueur de football entraîneur de football et la famille a éduqué un le fils d’ un ami de la famille qui était professionnel et Don le fils est devenu professionnel en fait donc map a vcu

    Dans une famille dans lequelle il est question de football du matin au soir on retrouve la même chose chez de nombreux joueurs il y a un match hier soir les frères hernandais leurs pères étaient professionnels voilà donc c’est quelque chose de très je quelques exemples mais qui qui est étayé

    Statistiquement chez les profs de PS c’est très différent ils sont majoritairement issus de classe moyenn ou supérieur et quand on regarde quelles ont été leur pratiques sportives le football est peu présent euh et quand ils ont été sportifs de niveau c’est jamais en en football donc du point de

    Vue de leurs origines et de leur carrière sportive ils sont à distance du football et si on regarde un plus dans le détail ils sont même issus de milieux dans lesquels la pratique du football euh fait souvent figure de repoussoir là je m’appuie de nouveau sur des enquêtes

    De Julien Bertrand qui montrre que la pratique enfin que le rapport au football est très situé socialement que notamment dans la moitié haute de l’espace social ce sport fait l’objet de rejet de réticence alors les les individus peuvent le regarder en tant que spectacle à la télé mais par

    Contre ne veulent pas que leur fils et encore moins leur fille y jouent euh les parents ne veulent pas que leurs enfants en fassent du football ils les inscrivent au judo ou hand bal ou ailleurs en gros ils essaient de les dissuader de cette pratique qui a mauvaise presse qui est considéré comme

    Peu ou mauvaisement certain façon éducative un autre élément structure du côté des des profs de PS et là je m’appuie en parti vraiment c’est ici que je m’appuie plus sur les travaux de Stéphane merski c’est quiion évidence qu’ils ont une socialisation très précoce aux questions éducatives il

    Montre que les profs de PS si on les compare aux autres profs du secondaire mais même aussi aux profs du du primaire et bien sont beaucoup plus nombreux que les autres enseignants à avoir été moniteur de conis de vacances animateurs ou entraîneur avant leurs études de même en

    Plus pendant leurs études par leur formation en STAPS ils ont été très précocément euh centrés enfin ou sur la question de l’acte éducatif des stages en établissement scolaire qui débutent tôt des cours de psychologie du développement des cours de sociologie de l’éducation des cours de didactique et

    Cetera qui arrivent très tôt dans dans le cursus et de fait le football est- ce qu’il incarne donc la victoire à tout prix l’argent la violence des supporters mais apparaît comme un repoussoir en fait l’image que ce sport véhicule est aux antipodes du sport éducatif que les

    Profs de dont les profs de PS sont sont les vecteurs et euh ici ça j’insiste sur le caractère vraiment comment les profs de PS sont formés sur un modèle éducatif puisque ça les distingue des autres profs du secondaire notamment là où je sais pas l’élève qui a la meilleure note

    En math ben c’est lui qui a fait qui a réalisé la meilleure copie et bien c’est différent en EPS en fait c’est pas l’élève le plus performant enfin qui a une mise à distance de la performance notamment dans dans la notation donc il il y a vraiment l’idée de se servir du

    Sport comme un moyen éducatif et pas de servir du sport comme une fin en soi et dans ce cadre-là le football euh qui apparaît donc comme possiblement immoral est mis à distance hein de puis que éloigné de ce cadrage éducatif un autre élément qui pèse sans doute dans la version socialement située

    D’un grand nombre de profs de PS à l’égard du football et bien c’est le le fait que ça soit une pratique très majoritairement masculine en gros si on prend les licenciés on est à moins de 4 % de licenciés ees et donc ça ça pose problème aux enseignants puisque finalement cette

    Pratique B est susceptible de n’intéresser que la moitié des élèves al petite parenthèse le fait qu’aujourd’hui en France le football soit très majoritairement défini comme un sport masculin bah est un produit historique c’est intéressant de voir que dans d’autres pays c’est pas le cas aux États-Unis le football n’est pas perçu

    Comme un sport majoritairement euh masculin donc une pratique devient euh ce que les appropriations dont allit l’objet en font je reviens ici sur ce qui nous concerne au premier chef donc euh le football ne concerne principalement qu’une moitié de la population scolarisée et donc de fait c’est une pratique clivante difficilement enseignable

    Euh car les classes Nice euh à la fois des garçons qui ont une grande probabilité d’être intéressés par le football et d’y avoir joué et des filles qui ont une forte probabilité de n’y avoir jamais joué et d’avoir développé une aversion pour ce sport et donc ça fait cohabiter des populations très

    Différentes et donc on peut comprendre queun telle différenciation au sein d’une même classe et bien rend l’utilisation du football dans le cadre de le PS un très complexe ce qui achève sans doute hein de conduire les prof de PS à laisser cette pratique de de côtés alors tous ces éléments une fois

    Mis bout à bout expliquent me semble-t-il le le décalage entre la place du football dans la société et sa place à l’école finalement le fait de renvoyer finalement le football au statut de divertissement de masse possiblement immoral et bien puisqu’il est perçu majoritairement ainsiah il a toutes les

    Chances de rester en périphérie he des des contenus scolaires alors est-ce pour autant que le football est totalement absent de de l’école en fait non il est bien présent à l’école puis que il y en a quand même un petit peu question dans certains enseignements de PS mais il est surtout présent

    Finalement en marge des enseignements scolaires déjà il est présent parce que les élèves il jouent à la récréation alors quand il n’est pas interdit mais s’il est interdit c’est parce que il a existé un jour donc en fait si on met une interdiction c’est parce qu’on se

    Dit bah s’il y a pas l’interdiction il va être pratiqué et ça c’estàd c’est je fais une n une petite parenthèse historique euh cette question finalement de l’investissement de la pratique du football dans des espaces publics et des réticences qu’elle suscitent est une question très ancienne euh il y a deux

    Collègues Julien sorz et Éric Passavant qui ont étudié cela euh enfin l’utilisation du des gamins qui jouent au football dans les notamment dans les parcs de mémoire c’était à Amien euh Nantes et Paris et qui montre que d’emblé ça suscite des des réc des réticences des réserves parce que ça

    Abîme les parteres de fleurs parce que ça gêne les passants et donc l’investissement des espaces publics par les joueurs de football voilà est une question qui ne cesse de de de faire débat et s’agissant des cours de récréation ben en fait il y a il y a une lutte finalement pour l’appropriation de

    L’espace physique et euh s’agissant des cours de récréation ça se pose avec un éité très forte puisque souvent c’est des espaces exigus et que la pratique du football suppose d’utiliser une grande partie de cet espace exigu et c’est la prtique du football est majoritairement le fait des des garçons et de fait un

    Certain nombre d’établissements scolaires interdisent la pratique du football au prétexte qu’en fait c’est un lieu dans lequel en fait il y a une monopolisation de l’espace par des garçons et avec toutes les filles finalement qui sont tout autour et qui se qui se réservent enfin qui qui occupe

    Uniquement la la périphérie mais de fait le football est est présent ici le football est aussi présent de façon plus indirecte au travers des maillots que portent les enfants en classe je pense qu’il y a pas un enseignant en France qui n’a pas un élève qui a un jour un

    Maillot de Cristiano Ronaldo de Messi ou de Mbappé à travers leur sujets de discussion à travers les vignettes qu’il s’échange et donc qu’on le veuille ou non ce sport franchit les frontières franchit les portes de de l’école là aussi petite parenthèse historique et à mon avis intéressante le football tel

    Qu’on le connaît aujourd’hui relève de la codification de pratiques qui existaient notamment en Angleterre euh avant le 19e siècle qui étaaient des jeux extrêmement violent et ce qu’on appelle aujourd’hui football et ce qu’on appelle aujourd’hui rugby procède à la base d’un même ensemble de de jeux et un

    Des leviers de codification de la pratique ça a été quoi en fait c’est en fait c’est les gamins des public schools donc en fait les les établissements d’élite en Angleterre importer ces pratiques à l’école et les enseignants les éducateurs étaient terrorisés par la violence de ces jeux et donc ne les a

    N’ont toléré ces jeux qu’ condition finalement de les pacifier de les encadrer et une bonne partie des règles telles qu’on les connaît aujourd’hui ont été formalisé dans ce cadre là qui qui relevait d’une logique de pacification d’un jeu violent donc cette question finalement de du traitement scolaire

    D’une pratique extérieure et est tout à fait ancienne et continue de se retrouver aujourd’hui le football est aussi présent euh en tant que support pédagogique utilisé dans d’autres disciplines euh pas plus tard qu’il y a une semaine je suis allé chez chez des amis et en

    Fait le le fils de ses amis qui est en 5e était en train en train de préparer un exposé pour son cours d’espagnol et il devait faire un un exposé sur quelqu’un était hispanophone et il faisait un exposé sur Diego Maradona voilà donc qui argentin et qui donc par

    Par l’Espagnol donc à travers les exposés à travers ce qu’on appelle je sais parfois les coades neuf et cetera ben les élèves font parlent importe le foot il y a aussi des cas alors ça peut paraître anecdotique mais ça me semble intéressant des enseignants qui vont utiliser finalement la popularité

    L’importance du football comme un levier pédagogique et en l’occurrence on m’a raconté là il a il y a pas très longtemps et j’ai vérifié ça semble exister dans plusieurs écoles c’est pas un cas isolé des enseignants enseignantes de CP ou de CE1 qui expliquent à leurs élèves la règle

    Mbappé un règle d’orthographe Mbappé jeement vous allez de connaître cette règle donc pourz prendre apprendre à un élève comment on écrit septembre novembre ou décembre c’est-à-dire que devant un un B on met un M et pas un N et bien c’est la règle Mbappé devant M

    Et en fait ce qui est intéressant c’est on présuppose que l’élève connaît Mbappé et on s’en sert comme unyen pédagogique mais ce faisant on voit que l’école contribue à sa façon à parce qu’on peut imaginer que dans une classe de CP il y a quelques gamins qui connaissent pas

    Encore Mbappé bah à l’issu de ce cours il le ils le connaissent alors pour allez je va je vais passer directement à la à la conclusion euh que retenir de de tout ça alors tout ça peut paraître finalement éloigné de vos préoccupations d’enseignant ou de futur enseignant il me semble pourtant

    Qu’ a là finalement de quoi irriguer une réflexion professionnelle une réflexion pédagogique puisque comme vous l’aurez compris hein ce que j’ai essayé de montrer c’est que voilà les pratiques que l’on utilise dans un cadre scolaire et bien dans un cas pédogique ne sont jamais neutres en fait on va chercher

    Des pratiques qui existent dans le monde social et on les importe à à l’école et de fait ces pratiques ne sont pas neutres au sens où elles font l’objet d’un encodage symbolique qui détermine le sens qu’elles prennent et finalement les chances qu’elles ont pouvoir les chances qu’elles ont de pouvoir être

    Scolarisées d’accord donc les pratiques qui sont perçu comme étant en phase avec les valeurs scolaires on va le dire comme ça et bien ont des chances non négligeables d’être orté à l’école les autres ont des chances de rester à la porte une autre conclusion me semble qu’on peut en tirer c’est que les

    Pratiques sportives et et d’ailleurs ça vaut au-delà des pratiques sportives hein ça vaut pour la littérature les sciences les langues étrangères toutes les pratiques finalement ne sont pas réductible à leur caractéristiques intrinsèques euh la manière dont elles sont perçues la manière dont elles sont cadrées symboliquement et bien détermine

    Finalement la probabilité qu’à tel ou tel élève telle ou telle catégorie d’élèves finalement de s’y reconnaître de s’y investir par exemple le fait que le football soit majoritairement envisagé comme une pratique masculine et bien joue sur la perception différentielle qu’ les élèves de cette pratique selon qu’il sonit un garçon ou

    Une fille et donc proposer du football à l’école et bien c’est contribuer en faut prendre acte de cela en fait est-ce que on va pas renforcer la domination masculine et comment le cas échéant on essaie de la contourner et de fait au-delà du cas du football il y a de nombreux travaux

    De sociologie qui se sont penchés sur ce type de question et qui montre que aucune pratique n’est neutre et que de fait la culture scolaire bah n’est pas neutre non plus et elle est plus ou moins en phase avec les propriétés de telle ou telle catégorie d’élèves et en

    L’occurrence ce que montre les travaux c’est que la culture scolaire est plus en phase avec les façons d’être de penser d’agir des enfants de de de classe euh supérieur et donc de fait les activités qui servent de support aux enseignements euh la façon dont on les organises et bien constiue un des

    Facteurs essentiels de création de possibles inégalités entre élèves et c’est me semble-t-il un un élément essentiel que toute enseignant doit avoir en tête finalement qu’est-ce qu’on produit qu’est-ce qu’on reproduit quand on utilise tel ou tel support pédagogique et comment on déjoue les formes d’inégalité qui euh sous-jacente

    À à la perception liée à telle ou telleou telle pratique voilà je vais arrêter là pour ne pas [Applaudissements] déborder merci beaucoup y a-t-il des questions ou des remarques euh merci pour la présentation une réflexion comme ça par rapport justement au CE LIEN football stéréotype est-ce que finalement le le

    Football il fait pas le enfin il paye pas finalement cette cette vision bon très stéréotypée masculine mais finalement ça serait l’apanage en fait ça serait la le le l’archétype et parce que les autres disciplines collectives par exemple sont connotées comme comme masculine l’athlétisme est connoté comme masculin enfin voilà donc

    Finalement est-ce que c’est pas un trompleœil ce ce de se voilà ce ce côté de de d’avoir ciblé en particulier le football alors que les autres sports sont très largement connotés comme masculin et très largement programmés aussi en EPS oui oui historiquement le football le sport en général est une pratique

    Masculine pensé par des hommes pour des hommes et qui lorsqu’elle donne lie un spectacle devant des hommes en fait ça ça vaut le pour tous les sports à l’exception précisément de certains sports qui en réaction vont d’emblé de certain façon se définir comme étant des sport exclusivement féminin n’empêche

    Que dans le cas du football ça me semble tout à fait exacerbé de fait quand on regarde là je les ai pas évoqué mais le différentiel d’exposition entre la pratique des hommes et la pratique des hommes entre le spectacle du football masculin et le spectacle football féminin c’est sans

    Comme une mesure avec ce qu’on retrouve en athlétisme ou de fait dans les compétitions ça donne plus à voir les hommes mais pas du tout dans les mêmes proportions que dans le football de même les écarts du rémunération euh je l’avais fait pour l’année 2018 si

    Je me souviens bien euh l’écart enfin la différence entre le joueur le mieux payé en France et la joueuse le mieux payé en France cétait le rapport était de 1 pour 200 donc en fait on retrouve des différentiels qui ont des proportions beaucoup plus grandes qu’ailleurs donc de

    Fait en conclusion de mon mon livre en fait j’ai défin le sport le football comme un lieu de domination masculine exacerbée puisque non seulement voilà la pratique enfin il y a les éléments que je viens d’évoquer mais en plus tout se passe comme si en fait seul les prouess

    Des hommes mérité d’être vu d’être célébré et qui ça relèue complètement les les prouesses féminines ce que j’aiévoqué tout à l’heure du journal L’Équipe le jour du quart de finale l’équipe de France féminine en fait moiême alors que j’ai travaillé là-dessus j’en revenais pas en fait je pensais pas que c’était encore possible

    En 2023 surtout qu’ il y a toute une communication sur la pratique des féminines est en développement et cetera il faut la soutenir il faut lappter mais là page 20 donc les 19 premières pages consacrées au à la reprise du championnat et c’est qu’à partir de la

    Page 20 qu’on parle d’un quart de finale de Coupe du monde hein quand on pense au traitement m médiatique qui est accordé au quart de fin finale de la Coupe du monde de rugby qui aura lieu ce weekend les hommes voilà c’est ça ça absolument rien à

    Voir on a une question qui a été posée via la chaîne Youtube parce qu’on est aussi euh en direct on a une question de Dyer Victor qui dit ne faut-il pas aussi signaler qu’il est plus simple pour un professeur de sport de faire un cours de handball donc sport en salle dans le

    Nord avec les météos que du football en extérieur cette remarque nous pousse aussi à nous interroger sur les cultures sportives régional que choisira par exemple un professeur du Sud-Ouest entre le rugby et le foot oui alors là donc le facteur de de la météo en fait al on peut estimer

    Effectivement que ça ça ça ça peut jouer à la marge et que la question des du sport en salle est moins concernée que celui du sport qui j enextérieur mais une bonne partie de l’athlétisme se fait en extérieur et ça ne lui empêche pas d’être un des sports qui existe le plus

    À l’échelle en tout cas de le PS dans l’enseignement secondaire donc possible que ça joue mais à mon avis tout à fait marginalement ensuite sur les cultures sportives régionales là ce qui est intéressant c’est que le cas du football bah c’est il y a pas de culture régionale du football en fait le

    Football est vraiment implanté nationalement et même dans les terres dites de rugby il y a aussi des des joueurs de football donc en fait il y a certains sports qui ont des ancrages régionaux forts typiquement le le rugby dans certaines régions de France mais dans le cas du football quand on regarde

    En fait en terme de de de licencier ce qu’on a aussi sur les audiences les affluence dans les stades il y a pas des régions à football et des régions sans football en fait vraiment c’est c’est une culture là national est-ce que le choix de mettre

    Un petit peu à l’écart le football dans la pratique à l’école et promouvoir plutôt d’autres sports ne pourrait pas avoir un un lien avec la découverte de sports qui ne sont justement dans la société pas représentés et donc peut-être que hors de l’école les enfants n’auraient pas la possibilité

    D’apprendre plus sur ces sports moins présents dans l’espace médiatique de fait c’est très clairement une déjustification qui est invoquée en fait le PS se dans dans ses programmes et cetera un des enjeux c’est d’ouvrir les élèves à la culture sportive dans sa diversité et d’ailleurs de fait le PS

    N’utilise plus que les activités physiques et sportives mais aussi les activités physiques sportives et artistiqu donc un PSA donc en fait lesvantail s étendu néanmoins il y a aussi dans les finaléducation physique c’est de préparer l’élève à la culture sportive de son temps et donc de ce

    Point de vue-l on dire bah il faut les préparer à à vivre à subir le football en fait et de fait on voit bien que ici euh çaagant du football il y a une finalité qui est beaucoup plus respectée d’e certain façon que que l’autre euh alors j’ai deux questions la

    Première elle concerne la formation des enseignants euh est-ce que vous avez des données ou euh des éléments sur la pratique du football en STAPS justement que ce soit en Licence ou en Master et aussi au niveau de l’utilisation des sports dans les cours de PS est-ce que il y a des chiffres qui

    Montreraient par exemple selon les types d’établissement ou l’origine sociale des enseignants quels sont les sports utilisés dans les cours de PS voilà alors s’agissant de la deuxème question on on a des enquêtes sur le profil des enseignants qui sont type de formation d’où ils viennent et cetera on a des enquêtes sur quelles

    Sont les pratiques les plus enseignées et cetera mais à ma connaissance il y a pas d’enquête qui mett les deux en relation en fait donc ça je peux pas je peux pas répondre voilà on peut que faire des des hypothèses et on pour imaginer que un

    Ancien de PS a d’autant plus de chance de proposer du football que il a lui-même été pratiquant et que donc il vient d’un milieu dans lequel c’est une pratique importante quoi donc qu’il est un homme vraisemablement et qu’il vient un milieu dans lequel c’est une pratique importante ensuite sur la

    La les enseignements football en STAPS là je connais pas d’enquête systématique donc je vais m’appuyer uniquement sur mon expérience mais qu’ y a une connaissance quand même très réduite de ce qui se peut passer en France il y a des enseignements de de football étivement et globalement notamment en

    Licence euh il y a pas d’avantage forcément de de de basket que de football et cetera enfin les sports collectifs par exemple sont sont répartis à part reltivement égal euh ce qui serait intéressant à à regarder c’est euh est-ce que c’est le cas aussi dans les spécialités que

    Prennent les élèves au moment de passer ceux qui passent le CAPEPS en fait est-ce que le football est aussi représenté en fait parce que les étudiants STAPS aujourd’hui sont très très nombreux et ceux qui se destinent aux professeurat de PS sont une petite partie d’entre eux donc est-ce que

    L’ensemble de la population des STAPS est représentative de ceux et celles qui vont euh vers le professeur PRS ou vers le professeurat des écoles j’en suis pas sûr du tout en fait donc il y a sans doute euh faut fa regarder ici mais pareil je pense que je parle au

    Conditionnel parce que je connais pas d’enquête qui euh qui qui qui qui donne des données objectives là-dessus est-ce qu’on a des études sur le football amateur non licencié qui comparit les femmes et les hommes parce que j’ai l’impression que faisant partie d’une association de foot féminin et ben

    Le niveau socioculturel il est différent de ce que pourra être le niveau socioculturel des équipes masculines non licencié quand vous dites niveauulturel des pratiquantes par rapport au pratiquants oui ouis ouis je fer C hypothèse là mais je connais pas de travaux qui permettrai de de l’étayer en

    Fait il y a eu beaucoup de travaux notamment les années 90 sur ce qui a donc été qualifié par certains de football de pied d’immeuble enant voilà comment s’organise C ces formes de pratiques qui ne sont pas encadrées sur un plan sur un plan fédéral et qui sont donc définis comme

    Étant auto-organisé donc de fait il y a eu beaucoup de de travaux là-dessus il me semble que c’est un ensemble de recherche qui est plutôt en perte de vitesse aujourd’hui en gros comme si en fait on dit bah on connaît mais du coup on renouvelle pas les

    Travaux alors que il y a des nouvelles catégories de population qui se mettent à le pratiquer et donc de fait sur lesquels on a peu de chos à dire donc je désolé je suis pas vraiment capable de répondre à votre question de façon rigoureuse très bien et ben il nous

    Reste à vous remercier pour pour votre votre présentation merci beaucoup merci y

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