Ces dernières décennies, un bouleversement majeur s’est accompli à bas bruit : un nouvel avatar du capitalisme financiarisé est né, le secteur de la gestion d’actifs. Bureaux, centres commerciaux, résidences étudiantes et seniors, entrepôts logistiques… Une part croissante de ces lieux du quotidien se trouve désormais entre les mains de propriétaires méconnus qui voient dans l’immobilier un moyen de faire fructifier l’épargne provenant des marchés financiers du monde entier. Dans ce nouvel entretien de “L’étincelle – Politique et société”, le chercheur et auteur de “l’Empire urbain de la finance” Antoine Guironnet revient sur la prégnance des gestionnaires des actifs dans l’immobilier.

    En savoir plus sur l’Empire urbain de la finance (Amsterdam, 2023) ➡️ http://www.editionsamsterdam.fr/lempire-urbain-de-la-finance/

    Invité : Antoine Guironnet
    Journaliste : Samuel Fergombé
    Monteur : Mathis Routier
    Studio : Studio Module

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    [Musique] bonjour à toi c’est Samuel dans ce nouvel épisode de l’écel je reçois le chercheur en économie politique urbaine Antoine guironet pour son livre l’Empire urbain de la finance co-écrit avec le géographe Ludovic Albert ce livre c’est une enquête saisissante qui nous entraîne dans les coulisses de la gestion d’actifs immobiliers en France

    Et dans lequel les deux auteurs montrent comment les fonds d’investissement et les sociétés foncières cherchent imposer leur logique et critères financiers à l’état si le sujet peut sembler complexe il nous semblait primordial d’en parler car il permet de de comprendre comment une part croissante des lieux de notre

    Quotidien sont détenus par une minorité et surtout comment certains s’enrichissent alors que nous sommes confrontés à une grave crise du logement et une précarité grandissante je te laisse avec Antoine bonne écoute à toi et pour cet abonné Antoine guironet bonjour bonsoir je suis très content de

    C’est vrai qu’on plus on est en soirée je suis très content de te recevoir sur l’étincel un podcast pour mieux comprendre le monde qui nous entoure tu es chercheur associé à sensp docteur en aménagement et en urbanisme tu viens de sortir aux éditions à Amsterdam cet ouvrage l’Empire urbain de la finance pouvoir

    Inégalité dans le capitalisme de gestion d’actifs aux éditions Amsterdam on va parler aujourd’hui de l’imbrication entre la finance et l’immobilier donc un vaste sujet tout d’abord pour commencer cet entretien je souhaitais te t’interroger sur pourquoi les capitalistes s’intéressent-il autant à l’immobilier à partir de quand ça a commencé puisque ça

    Va tout le long de de cet entretien et autant commencer par par les bases quoi merci pour pour l’invit invitation euh Samuel je suis très content et on est très content avec mon co-auteur Ludovic de pouvoir parler de ce livre donc en fait ces liens entre immobilier et

    Capitalisme ils ont une assez longue histoire en réalité schématiquement en fait on peut distinguer deux situations deux rapports entre l’immobilier et les capitalistes bon la première c’est assez classique l’immobilier en peutêre en fait ça peut être un facteur de production c’est-à-dire que les terrains euh et les usines euh ça va être

    Considéré d’un du point de vue de la production par exemple est-ce que ça va permettre de produire de manière plus efficace et donc ça c’est par exemple ce qu’on a vu se développer au 19e siècle avec des des familles St et cetera donc euh des des chefs d’entreprises industrielles en fait qui investissaient

    Dans l’immobilier comme appareil de production et aussi pour loger leurs ouvriers euh acisaient des loisirs et cetera donc ça c’est le prier cas figure le deuxième cas de figure qui est au centre de ce livre c’est que l’immobilier ça peut aussi être un objet d’accumulation à parentière donc là

    C’est plus un un un moyen de production dans le le procès de d’accumulation du capital dans le procès de production des marchandises mais ça devient une marchandise en soi en fait l’immobilier et ça ça repose sur un mécanisme assez classique et assez ancien qui est la rente fon donc c’est-à-dire la capacité d’un

    Propriétaire en fait à accumuler du capital soit à travers des loyer qu’un locataire va lui payer soit à l’occasion en fait de la revente de ces terrains ou de la revente d’un bien immobilier et pourquoi je dis que ça a une longue histoire c’est qu’en fait ça a une histoire de plusieurs

    Siècles le fait cette cette rente foncière en fait le fait que l’immobilier deviennent une marchandise hein le sociologue Christian Topalov le le monte bien on reprend ses travaux dans dans le premier chapitre en fait il y a eu tout un ensemble de changements qui se déploient à partir du 12e siècle

    Euh donc il a fallu que en résumé la propriété féodale laisse la place à la propriété bourgeoise et puis euh il a fallu aussi queil puisse avoir un commerce des titres immobilier donc en fait qu’est-ce que ça veut dire un commerce des titres de propriété que moi je puisse

    Te revendre en fait à toi le droit une fois que tu seras propriétaire d’acquérir du capital à travers ses loyers et et cette plus-value à la revente et en fait ça dès lors ça va intéresser les capitalismes les capitalistes comme support en fait d’accumulation de richesse euh tous les capitalistes en

    Fait en général et en particulier de plus en plus un certain type de capitaliste qui V nous intéresse dans ce livre qui sont des acteurs de la finance qui vont simisser comme ça progressivement dans l’immobilier et en fait aussi dans d’autres types dont on on parle pas dans le livre mais qui de

    De de propriétés urbaines qui sont les infrastructures et ce ce lien en fait il se cristallise vraiment à partir de la seconde moitié du disne 9e siècle ok l’exemple classique c’est le Paris d’Osmane c’est à ce moment-là en fait que on a une imbrication de l’urbain et la finance

    Via l’immobilier à travers le développement d’une propriété urbaine actionnariale avec les frères perir notamment ex exactement absolument c’est-à-dire une propriété urbaine actionnariale c’est le fait que en fait des investisseurs donc des des des ménages donc plutôt fortunés vont investir dans l’immobilier pas en direct mais plutôt par exemple en achetant des

    Actions des sociétés montées par les frères perir et euh il va y avoir aussi des compagnies d’assurance donc ça ça va être les deux grands principaux acteurs de la finance au 19e siècle dans l’immobilier les sociétés foncières qui pour certaines sont côté en bourse comme la Société Foncière Lyonnaise qui existe

    Encore encore aujourd’hui et puis des compagnies d’assurance et pourquoi ça se cristallise à cette périodelà c’est que avec le Paris d’Osman en fait et en réalité avec le Second Empire il y a deux facteurs propices il y a une politique de grands travaux d’aménagement urbain euh qui est

    Fait pour donner du travail à la main d’œuvre en se souvenant de ce qui s’était passé en 1848 avec le désœuvrement des ouvriers donc l’idée c’est de les mettre au travail euh c’est ce qu’on connaît de manière plus classique faire des grandes artères pour favoriser le maintien de l’ordre et puis

    Aussi développer la consommation de la de de la la bourgeoisie donc politique de grands travaux euh qui s’appuie aussi sur des des lois qui vont permettre en fait des expropriations des assemblages de terrain donc vraiment une des transformations urbaines très très fortes et de l’autre part AFF flux des

    Des capitaux des marchés financiers puisque c’est à cette époque en fait qu’on a les sorts de grandes banques et du marché boursier ok donc il y a vraiment après une abrication aussi de l’État dans euh dans ce secteurlà absolument en fait c’est une constante qu’on va retrouver ensuite euh c’est que euh cette

    Imbrication de la finance et de l’urbain via l’immobilier en fait euh elle est travaillée elle est structuré par des politiques d’État et par deux grands types de politiques d’État en fait c’est d’un côté des politiques financières qui vont favoriser par exemple l’essort de certains investisseurs qui vont avoir capacité à

    Drainer des capitaux comme ça à les collecter et puis à les investir et puis des politiques d’aménagement en fait qui entre guillemets en face de l’offre de capitaux amène des support d’investissement des Opport opportunité d’investissement euh pour pour compléter ce que tu viens de dire euh et revenir

    Un peu sur le le rôle de de sur le premier chapitre notamment de ton ouvrage où tu reviens sur les frères PRR et l’évolution notamment du secteur financier dans l’immobilier je souhais te poser t’interroger notamment sur l’imbrication du secteur de de des banques notamment de Goldman sax donc tu

    Es que tu évoques tu intitules le chapitre de des frapper à Goldman sax à partir de quand justement ces institutions là aussi importantes aussi importantes vont commencer à s’intéresser à à l’immobilier et donc à partir de quelle phase elles vont-elles elles aussi s’intéresser à ce secteur là

    Effectivement en fait dans le chapitre 1 l’idée c’était de faire une histoire au long cours de ces liens entre finances et immobilier euh aussi pour écarter en fait unee vision un peu trop miope et qui considérait en fait que la phase de financiarisation contemporaine donc le

    Fait que il y a un rôle de plus en plus important des capitaux des acteurs des outils de la finance de marché dans l’immobilier soit quelque chose de totalement inédit en fait ça s’inscrit dans une histoire longue des flux et des reflux des des capitaux des marchés

    Financiers dans le cadre bâti urbain des villes et c’est donc les prémisses au Second Empire euh mais en fait il va y avoir trois grandes phases euh qui vont être trois phases où graduellement en fait et avec des fores de continuité aussi mais avec des des évolutions notamment dans

    Dans dans le poids et le type d’acteur impliqué il va y avoir cette place des acteurs de la finance donc pas seulement en fait des banques mais ça peut être des compagnies d’assurance ou euh ou d’autres ou des sociétés foncières qui sont effectivement côté en bourse euh tu dans ce livre tu

    T’intéresses notamment un acteur très important c’est les gestionnaires d’actifs euh pour avant d’en venir plus profondé plus précisément dans cette question qu’est-ce que c’est qu’un un gestionnaire d’actif alors un un gestionnaire d’actif c’est un intermédiaire en fait financier euh c’est un un acteur de finance qui va collecter des capitaux auprès de

    Certains états d’entreprises ou de ménag donc ou d’investisseurs institutionnel donc ça ça va être des fonds souverains des fonds de pension des compagnies d’assurance donc d’une part il collectent ses capitaau et d’autre part il se charge de les faire fructifier en les plaçant dans différents produits d’investissement ou dans différents

    Secteurs donc classiquement les principales les principales formes de placement c’est les actions des entreprises cô en Bourse ou la dette souveraine les obligations d’État donc les bonses du Trésor américain ou la dette souveraine française donc il travaille pour des particulierers notamment absolument il travaillent pour des particuliers ou pour ces investisseurs institutionnels qui

    Eux-mêmes en fait collèuent des capitaux des donc on a une espèce de d’emboîement comme ça de différents intermédiaires mais les gestion d’ actif c’est vraiment la cheville ouvrière qui a l’articulation entre ces acteurs des marchés des capitaux et euh différentes opportunités de placement donc j’aiévoqué plutôt des placements

    Financiers et ensuite va y avoir des placements immobiliers ok puisque typiquement ces compagnies d’assurance ces fonds souverains ils vont réserver 5 à 10 % de leur placement dans l’immobilier pour essayer de pas mettre tous leurs u dans le même panier donc de pas investir qu’en action Apple ou en

    Dette d’État et pour des choses un peu moins volati aussi pour des alors l’idée effectivement c’est des choses réputées moins réputé moins volatiles après on peut s’interroger puisqu’on sait qu’il y a voilà des régulièrement des formations de bulles sur les marchés immobiliers qui qui finissent par exploser donc il y

    A aussi il y a aussi de la de la perte mais donc ces gérants d’actifs une fois qu’ils ont collecté ses capitaux ils vont charger de les investir et notamment dans l’immobilier donc en fait eux ils sont vraiment à la frontière entre la finance c’estàd qu’ils vont aller voir des

    Investisseurs en disant on vous en fait un produit qui sur 10 ans va vous rapporter 5 % par an et il se charge dans le même temps de traduire en fait cette promesse de taux de retour sur investissement en paramètres immobiliers donc en face de ces 5 % de mettre des

    Villes des types de biens par exemple du logement du bureau ou des commerces des cartiers des types de locataires et cetera donc il sont vraiment à la frontière entre ces deux mondes euh leur modèle économique c’est donc de vendre un service de d’investissement et une expertise très pointue puisque par

    Exemple euh pour prendre un très gros investisseur institutionnel le fond de retraite des enseignants de l’État de Californie Calpe l’immobilier il est pas du tout spécialisé cet acteur donc il comment peut-il savoir s’il est plus intéressant d’acheter un centre commercial à Tokyo ou un bureau euh à la pleine saint-n en

    Scine saint-niis donc c’est pour ça qu’il va avoir il va déléguer ses investissements à ces gérants d’actifs qui vont se charger moyennant Commission en fait ils ont un intéressement euh ils ont un intéressement donc il y a des frais de gestion et puis un intéressement au résultat et puis donc

    Ils vont acheter ces bâtiments et ils vont les mettre en location et donc là on retrouve ce qu’on expliquait au début ensuite ils vont accumuler ils vont faire fructifier les capitaux de leurs clients investisseurs au travers de rente de loyer absolument au travers de rent de loyer que vont payer par exemple

    Les locataires du centre commercial desal au centre de Paris ou les locataires d’un immeuble de bureau à la défense et puis au loyer généralement s’ajoute alors c’est pas mécanique c’est pas mais ils espèrent faire aussi une plus-value quand ils vont revendre l’immeuble de bureau ou le centre

    Commercial au bout de quelques années tu par on parlait juste avant de l’État et pour faire le lien entre l’État et les gestionnaires d’actifs tu parles à moment de la phase néolibérale dans les années 80 et notamment du fait que cette phase néolibérale va accélérer le développement de des gestionnaire

    D’actif est-ce que tu peux nous en dire plus sur cette phase là ouais absolument en fait donc tout à l’heure je parlais de de trois phases très rapidement donc à la suite du Second Empire il y a une première phase qui est celle de la 3è République

    Où là vraiment les ce qu’on commence à voir au Second Empire se développe très fortement avec ses sociétés foncières côté en bourse ses compagnie d’assurance deuxième phase c’est euh à partir des années 60 enfin ça renvoie plutôt au 30ente glorieuse où là on a déjà des des premiers fonds immobiliers qui qui se

    Montent il continueent à y avoir des sociétés foncières côté en bourse euh l’État à nouveau met en place des incitations fiscales et cetera et la trisème phase à laquelle tu tu tu fais référence c’est cette dernière phase d’imbrication finance immobilier c’est les années 80 et en fait ce qui va se

    Passer pendant ces années 80 ça va préparer le terrain entre guillemets en tout cas ça va déboucher sur cet avèement de la gestion d’actifs alors si on devait se caractériser ce qui se passe dans les années 80 en fait il y a deux choses importantes la première c’est que il y a

    Une décentralisation des compétences c’estàd que l’État transfère certaines compétences aux collectivités et en particulier les compétences d’urbanisme donc par exemple l’instruction et la délivrance des permis de construire les programmes les programmes d’occupation des les plans d’occupation des sols ce qui s’appelle aujourd’hui les les PLU les programmes locaux d’urbanisme et

    Donc en fait des collectivités en particulier des communes vont lancer notamment à Paris des grands projets en se servant notamment l’immobilier tertiaire pour équilibrer les projets pour tirer les dynamique en fait des différents projets d’urbanisme l’autre plan auquel tu faisais référence c’est qu’il y a des politiques de libéralisation il y a des

    Politiques de libéralisation de la construction puisque l’État en fait autorise la construction de bureau en blanc donc qu’est-ce que ça veut dire c’est qu’ il autorise un certain type d’opération qui consiste à pour un promoteur immobilier construire un bureau sans avoir d’occupant final donc on construit en fait sans savoir qui occupera le

    Bureau donc il y a un fort risque puisqueen fait on construit sans savoir si finalement on pourra louer le bureau ou le revendre à une société qui souhaiterait l’occuper et la deuxième politique de libéralisation c’est en fait l’état ouvre les vannes du crédit et donc les banques vont ont beaucoup

    Prêté aux promoteurs immobiliers en plus il y a plus les talons h depuis notamment aux États-Unis oui oui oui ou oui ça tout ça s’encastre en fait dans un ensemble de transformations politicoéconomique doncon qu’on connaît bien et ce qui va se passer c’est que ce couple en fait promoteur immobilier

    Marchand bien d’un côté et banque va en fait beaucoup produire à ce moment-là il y a déjà des compagnies d’assurance en fait et des foncières qui achètent une partie de l’immobilier de bureau et donc cette machine comme ça va s’emballer et il va y avoir le gonflement d’une bulle

    Immobilière qui va exploser et donc en 91 et à ce moment-là en fait c’est la faillite de beaucoup de promoteurs de marchand de bien en fait les et les banques récupèrent en fait beaucoup de prêt défectueux ou d’opération pas finies et les investisseurs institutionnel qui avaient beaucoup acheté des grandes compagnies

    D’assurance comme Gan et cetera en fait se retrouve notamment avec des bureaux vides et à partir de ce moment-là donc le le marché en fait plonge et il y a un un aut type d’investisseur qui était assez peu implanté sur le marché de l’immobilier français qui va arriver qui

    Sont des fonds en fait États-Unis des fonds qu’on appelle des fonds vautour à l’époque euh parce que en fait fait ils ils arrivent comme ça au plus bas du cycle pour acheter à moindre coût à prix cassé et puis attendre que ça redémarre et ensuite

    Revendre et en fait donc ça va être des fonds comm Goldman sax effectivement qui est le plus qui est le plus connu donc qui en fait Goldman sax une banque d’investissement états-unienne et qui avait donc sa filiale en fait de gestion d’actifs immobiliers ces fonds vont racheter beaucoup euh de créances donc de

    Prétoxique dont les banques ne veulent plus vont racheter beaucoup de bâtiments vides aux investisseurs institutionnels et ça va avoir deux conséquences sur le marché déjà ça va injecter à nouveau beaucoup d’argent frais et donc qui va participer à la relance du marché en fait et surtout ils vont diffuser une

    Nouvelle culture qui est cette culture de la gestion d’actifs avec euh tout un tas en fait nouvelles approches et des nouveaux outils euh pour gérer l’immobilier de façon beaucoup plus active donc en cherchant par exemple à modéliser euh les les retombées en fait de cette rende foncière dont on parlait

    Analyser les profil voà analyser les profits calculer combien les loyers futurs vont les rapporter ils vont avoir aussi beaucoup plus tendance à avoir recours à à l’endettement euh donc en fait ils vont importer toute une manière de faire il y a il y a des professionnels de l’époque

    Qui disent en fait que comme aussi il va y avoir ils vont avoir ils vont s’implanter avec des équipes locales ils vont embaucher pas mal de de gens de l’immobilier en fait ça va faire des véritables écolle en fait euh et donc ça c’est comme ça que va se diffuser une

    Une culture parce que qui en fait va rester et qui va transformer le marché puisque eux en fait voilà ils vont investir massivement et puis assez rapidement en fait ils vont sortir du marché mais entre-temps aura eu lieu cette bascule et ce développement en fait de de la gestion d’actifs

    Immobiliers et du coup aujourd’hui en France comment ça structure ce ce marché des gestionnaires d’actifs parce qu’il me semble dans l’ouvrage on pourra le mettre aussi dans dans la vidéo il y a ça structure tu tu montres une carte notamment du fait que les acteurs ils sont énormément à Paris qui sont les

    Plus gros acteurs de les plus gros gestionnaires d’actifs comment ça s’organise ce secteur et surtout comment expliquer cet impl sont très forte ici à Paris en fait de ces gestionnaires d’actifs alors en fait le secteur il va structurer dans les années 2000 il y a deux principaux

    Pôles le premier pôle c’est des sociétés foncière qui sont pas forcément côté en bourse mais les plus grosses en fait elles le sont et elles sont tu parles d’unib notamment voilà d’uneb de gessina notamment donc unb qui s’appelle aujourd’hui unib Rodamco West fi puisque ils ont fusionné d’abord avec une

    Société néerlandaise puis récemment avec des Australiens enfin il y a quelques années donc unebik qui est propriétaire de nombreux centres commerciaux celui d’Al à Paris eura Lille Pardieu à Lyon et cetera gessina qui est un gros propriétaire d’immobilier de bureau pourrait citer clépierre aussi qui est un gros propriétaire de de de centres

    Commerciaux notamment dans les métropole régionale en fait eux c’est elles ces sociétés foncières elles font la gestion d’actifs elles ont alors leurs clients c’est c’est des actionnaires qui achètent des pars de ces sociétés côté en bourse et pour leur verser des dividendes ces sociétés et bien à

    Nouveau ell en fait le leur reversese les bénéfices qui sont tirés des loyers et des plus-values c’est un secteur qui est assez assez concentré le le deuxème pôle c’est des gérants de fonds dans le jargon on appelle ça des sociétés de gestion de portefeuille alors eux ces sociétés elles vont monter des fonds

    Immobiliers et le principe en fait est le même en fait la forme change mais le principe est le même c’est aller chercher à nouveau les capitaux des clients particuliers donc des ménages qui auraient de l’épargne à placer ou des clients institutionnels comme les fonds de pension constituer un tour de table

    Comme ça et puis une fois qu’ils ont récolté les capitaux en fait le fond va acheter récupérer les loyer et cetera et cetera alors ça c’est les deux principes au pôle il y a une petite variante qui est que certains des investisseurs institutionnels comme les compagnies d’assurance qui sont

    Typiquement historiquement on l’a dit présent dès le 19e siècle donc il y avait déjà un gros patrimoine elles ont des équipes de gestion d’actifs en interne donc voilà c’est pas toujours ça passe pas toujours par un intermédiaire qui serait un un tiers un tiers intermédiaire c’est un c’est un et

    Il y a deux choses sur ce secteur quand on cherche à le circonscrire c’est que au-delà de ces deux pôles et de la variante que je viens d’évoquer c’est un secteur très homogène au sens où en fait quand nous on a fait beaucoup d’entretiens avec des gérants d’actifs que ce soit de foncière

    Ou de gérant de fond et en fait au-delà de ces formes distinctes de ces statut ils ont en fait ils travaillent avec les mêmes catégories les mêmes outils et ils ont des critères d’investissement qui sont sensiblement similaires la deuxième chose c’est qu’en plus d’être un secteur très homogène

    C’est un secteur qui est très fortement concentré il y a trois manières dont s’est concentré la première c’est que ça ça centralise beaucoup de capitaux euh donc à l’échelle pour donner un repère à l’échelle mondiale le le marché ça serait 11000 milliards d’actifs sous gestion c’est énorme c’est c’est c’est

    C’est significatif et en en en France si on se concentre juste sur cette en France c’est 300 de mémoire 365 ou 385 milliards d’euros avec une une progression une progression assez forte puisque çaétait plus ça s’est développé de 85 % en 10 an donc donc là vraiment

    On voit qu’il y a un effet d’accélération de croissance très forte et d’accélération c’est en plus une entreprise c’est un pardon un secteur qui a une concentration économique c’estàd que non seulement il y a beaucoup de capitaux qui convergent vers ce secteur mais ce secteur est composé d’un très faible nombre d’acteurs qui

    Font la pluie et le beau temps sur l’immobilier donc si on prend les foncières ce qu’on a calculé c’est que euh il y a 32 foncières et si on prend seulement le top 5 c’est 75 % de la capitalisation en fait de toutes ces de

    Ces de de des 32 foncières et euh si on prend en fait ensuite les euh les euh les sociétés qui gèrent des fonds les sociétés de gestion de portefeuill on a aussi des niveaux de concentration assez fort et dernière chose c’est ce que tu évoqué c’est une concentration qui est

    Euh ultra parisienne ultraparisienne concentration spatiale en réalité ce qui est fou c’est quand on fait des entretiens avec euh dans ce milieu euh tout le monde connaît tout le monde donc c’est un très petit milieu et soit dans les mêmes salons et tout voilà donc c’est c’est un petit milieu social et

    Spacial c’estàd que tout le monde connaît tout le monde et pour la simple et bonne raison qu’en fait ils sont la la 91e des sociétés sont localisé dans le quartier central des affaires parisiens donc le l’ouest parisien et donc en fait quand on va faire des entretiens euh il suffit de descendre à

    Meniroménil par exemple et on fait tout à pied et on peut passer on peut limite avoir deux entretiens dans la même matinée puisqueen fait on va trois rues plus loin ils sont côte à côte ils sont côte à côte en fait et donc cette proximité spatiale c’est le en fait

    C’est c’est le vecteur d’une interconnaissance personnelle très forte et donc il y a beaucoup aussi de de circulation de gens qui travaillent de ans pour un fond puis qu’ vont ensuite travailler 4 ans pour un autre donc ça ça il viennent aussi des mêmes écoles ce que tu montres absolument c’est c’est

    C’est des gens généralement qui viennent d’écolees de de commerce il y a eu un certain il y a certains master spécialisés en finan de immobilier notamment à Dauphine euh qui ont été monté et qui participent comme ça à la l’institutionnalisation et la diffusion de cette culture de la la gestion

    D’actifs immobiliers et et aussi être ensemble au dans dans le même endroit oui ça c’est c’est le vecteur de toute une sociabilité euh de de fréquenter les mêmes petit- déjeuner les mêmes les mêmes conférences et puis ça ça on le discute aussi ça a des effets aussi sur leur vision du

    Monde puisquen fait il voi les possibilités d’investissement depuis depuis Paris il y a quelque chose que tu évoques dans dans l’ouvrage c’est énormément la la place de la la titrisation euh et j’ai quand j’ai lu l’ouvrage j’ai pensé énormément au films The Big short et notamment à cet aspect là de la

    Titrisation parce que pour ceux qui ont vu c’est ce qui amène la crise des subpres euh est-ce que tu peux nous en dire plus sur ça est-ce que ça va justement bouleverser cette façon dont on on aborde la question de l’Immobilière et surtout ces gestionnaires d’actifs là comment ça va

    Bouleverser en fait l’imbrication entre la finance et l’immobilier absolument alors j’adore je big short aussi is il est incroyable ce film ouais j’ime j’aime beaucoup et je trouve que c’est c’est un bon film aussi parce que il y a tout un aspect didactique en fait et je

    Trouve que ça rejoint ou ça fait écho avec ce qu’on avait faire voulu faire avec avec ce livre pardon c’est en fait démitifier euh déconstruire toute la complexité en fait dans laquelle se drape ce secteur de la finance pour en fait essayer de donner prise au moins intellectuel aux gens pour pour

    Comprendre en fait ce qui a des effets sur sur le sur la vie quotidienne en fait donc en fait the big short ce qui montre effectivement c’est la la face la plus connue de la titrisation qui a mené à la crise financière globale de 2007 2008 à

    Savoir que euh on on regroup en fait il y avait toute une industrie de la finance adossé à l’immobilier qui transformait des prêts immobiliers en produit d’investissement en faisant des paquets de prêts comme ça et en les revendant sur les marchés financiers ça c’est l’aspect le plus connu de la

    Titrisation et en fait plus généralement la titrisation ça renvoie à cette idée qu’on transforme euh la la pierre donc quelque chose de fixe en un titre de papier donc quelque chose qu’on peut en fait s’échanger sur les marchés financiers et donc en fait il y a il y a des

    Techniques des instruments de la titrisation qui euh facilite cette financierisation qui en sont le vecteur donc il y a la cotation boursière en fait le fait qu’une société foncière en fait soit à côté en bourse et donc qu’on puisse acheter ou vendre ses par quasiment dans

    La minute en fait et puis en fait les fonds d’investissement c’est aussi une technique de titrisation puisque ça permet à des à des à des clients investisseurs si par exemple toi ou moi on cherche on achète une part d’un fond Blackstone en fait on va être propriétaire d’une part de ce

    Fond qui le fond est lui-même propriétaire de l’immeuble donc ça ça permet deux choses déjà ça permet euh d’avoir accès à des opportunités d’investissement euh qui sinon seraiit trop cher pour euh pour des investisseurs qui ont pas forcément euh 50 millions d’euros en poche ça serait compliqué ENF pour

    Moi moi non plus et puis ça permet ça crée en fait une liqufaction de l’immobilier puisque par exemple euh l’investisseur qui a racheté qui a acheté des parts de fonds n’est pas euh s’il souhaite en fait sortir du fond alors tout ça généralement est défini contractuellement il y a des périodes

    Minimales où il faut rester mais au-delà de cette période minimale on peut revendre en fait sa part de fond sans attendre que l’immeuble soit revendu en fait revendre une part de fond c’est beaucoup plus facile et direct ça prend moins de temps c’est beaucoup moins encastré dans la ville quelqu

    Quelques secondes sur une ça se fait plus ou moins en quelques en quelques secondes mais en tout cas ce que je veux dire c’est qu’il y a comme ça quand même comme ça une une une liquéfaction de de l’immobilier par ces différentes technologies la cotation boursière et et

    S par de fond ces instruments pour certains on l’a dit ils existent depuis longtemps la société foncière lnaise qui est la doyenne des foncières côté en bourse elle existe elle a 150 ans ouais alors ce qui s’est passé c’est qu’il y a des instruments qui ont remis ça au goût

    Du jour dans les années 2000 je pense qu’on en parlera après ou pareil pour les fonds en fait la pierre papier ce qu’on appelait la pierre papier les sociétés civiles de placement immobilier qui sont en fait des sortes de de de fondp et absolument ça s’est développé

    En fait dans les à la fin des années 60 mais sur ce même modèle il y a eu d’autres types de fonds en fait qui ont été créés dans les années 2000 donc en fait euh l’État a multiplié les différents instruments comme ça de de titrisation si on veut aller par là et

    Ça s’est accompagné d’une très forte croissance en fait des capitaux qui sont placés dans l’immobilier à travers ces différents instruments donc un des effets ça a été que ça s’est ça ça ça a généré en fait ça a drainé toute une épargne qui est a été investie sur le

    Marché de l’immobilier en France et en particulier je pense qu’on on détaillera tout à l’heure mais sur sur certain certains marchés comme l’immobilier de de bureau parisien le deuxième effet c’est aussi que ça alimenté en fait le gonflement de bulles en fait alors qui n’ont pas en fait qui n’ont pas explosé

    Mais il y a eu voilà depuis plusieurs années en fait il y a un très fort il y a des craintes en fait voilà il y a des craintes il y a différentes il y a plusieurs fois plusieurs régulateurs notamment on en parle dans un des chapitres mais le Haut Conseil de

    Stabilité finan financière qui été créée en 2016 par l’État et qui a tiré la sonnette d’alarme en fait à un moment en évoquant le fait que il y avait peut-être une survalorisation de l’immobilier de bureau du fait d’investissement en fait très très fort et de certaines techniques de de calcul

    De loyer tu parlais des SCPI tu as fait tout un chapitre dans l’ouvrage enfin vous faites tous les de tous les deux un chapitre dans l’ouvrage sur la manière avec lesquelle les politiques euh construisent des lois des politiques publiques pour développer justement ce secteurl le fait que les gestionnaires

    D’actif vont de plus en plus aller se tourner vers vers l’immobilier tu parles tu prends notamment à un moment une intervention de Pierre Moscovici aussi le vote d’une loi d’un député les républicains il me semble avec les SS et cetera est-ce que tu peux nous en dire davantage sur la manière

    Avec laquelle l’État justement va faciliter ce ce développement effectiv ement le c’est une constante historique j’ai déjà dit ce rôle de l’État et de ce point de vue-là le développement de la gestion d’actifs immobiliers dans les années 2000 ne fait pas exception à la règle l’État a eu un rôle

    Clé principalement à travers deux types d’intervention qui vont faciliter la création et la croissance de ce secteur en lui ouvrant en fait les portes du marché immobilier premier type d’intervention d’une part c’est que on l’a dit l’état crée un ensemble d’instruments donc c’est les cyles les sociétés d’investissement immobilier

    Côté qui sont donc les foncières qui sont côté en bourse que j’évoqué qui sont créés en 2002 et puis ensuite les OPCI les organismes de placement collectif en immobilier donc désolé pour le pour le jargon mais c’est une forme particulière de fonds immobiliers et en fait l’État va non seulement euh créer

    Donc fournir un cadre juridique pour ces instruments qui vont drainer des capitaux mais vont va rendre attractifs ces instruments à travers tout un tas d’incitations fiscales qui sont mis en place mises en place pour attirer en fait ses capitaux dans ce type d’instrument d’investissement immobilier donc d’un côté il y a des

    Politique publique qui amplifie l’offre de capitaux et de l’autre en face deè type d’intervention il y a les politiques publiques qui vont soutenir le développement du marché de la location et donc ça va fournir en face de cette offre de capitaux une une des opportunités d’investissement d’une part l’État va à

    Nouveau à coup d’incitation fiscale encourager les entreprises qui historiquement étai quand même assez majoritairement propriétaire de leur immobilier à a confier les clés de cet immobilier à revendre cet immobilier à des fonds à des foncières et donc pour devenir locataire et donc en disant bah voilà si vous

    Revendez pendant une certaine période il y avait un article du code général des impôts le 210e qui permettait d’avoir ces une fiscalité diminué de de sur sur les plusvalues réalisé à la vente et l’État et lui-même aussi notamment en France du fait de sa place importante un propriétaire très important et donc pour

    Les retraites des fonctionnaires notamment notamment et donc le le le et puis aussi pour tous les services publics donc qu’est-ce que l’État propriétaire c’est les les c’est les administrations publiques de l’État mais aussi des des des des collectivités on a aussi beaucoup d’entreprises qui ont été nationalisées et cetera et donc dans

    Toutes ces parties de l’État il va y avoir une politique aussi de vente pour devenir locataire donc exactement comme ce qui se passe en fait dans le dans le pour le secteur privé donc en fait l’état là euh a une action qui euh contribue à cet établissement du secteur

    De la gestion d’actifs immobiliers si on résume il y a trois leviers de l’État un c’est le cadre réglementaire des lois des des des des codes et cetera de c’est un un levier budgétaire parce qu’en fait toutes ces exonérations fiscales en fait l’état c’est c’est ce qu’on appelle des

    Dépenses fiscales c’est-à-dire que on préfère ne pas ne pas encaisser les on se prive en fait des recettes futures qu’aurait pu payer qu’aurait pu payer des des acteurs et puis c’est l’État à travers donc je le disais son patrimoine tu tu en parles dans l’ouvrage et j’imagine que enfin le fait

    Que des acteurs comme ça des gestionnaires d’actifs s’occupent autant des politiques publiques notamment sur la question de logement et tout estce que tu montre dans l’ouvrage c’est aussi que ça a un impact sur la ségrégation raciale la ségrégation sociale tu en fais vraiment un énorme chapit enfin tu consacres vraiment un

    Chapitre là-dessus est-ce que tu peux nous en dire davantage sur la manière avec lesquel justement ces gestionnaires d’actifs vont favoriser vont favoriser cette ségrégation raciale et sociale en France mais aussi ailleurs dans d’autres pays je pense même aux États-Unis j’imagine où où le secteur est plus important

    Effectivement nous c’est vrai que le le livre il porte spécifiquement sur la France oui à partir d’un ensemble de recherches au long cours qu’on a mené C ces 12 dernières années alors effectivement dans ce cadre en fait régulatoire assez propice à leur développement et d’autant plus propice

    Qu’en fait ils ont aidé à à à sa à sa création puisquil y a voilà il y a eu beaucoup de lobbying une interconnaissance très forte entre certains sénateurs effectivement et et certains lobbyistes et puis aussi voilà un cadre d’austérité qui peser sur l’état qui fait que on préfère

    En fait faire de la dépense fiscale plutôt que des des direct les gérants d’actifs sont devenus assez puissant sur certains marchés et ont des critères d’investissement très sélectif c’est-à-dire que ils n’investissent pas n’importe où ni dans n’importe quoi et ils ne louent pas leur bâtiment à n’importe

    Qui alors quand on fait un peu la la cartographie de leur patrimoine et puis qu’on les interroge pour savoir où ils investissent ce qu’on ce qu’on ce qu’on ce qu’on peut noter c’est que il y a une très forte sélectivité socio-spatiale ça veut dire que en fait il il cible vraiment certains

    Territoires en particulier donc grosso modo c’est la région parisienne qui récte 70 % des investissements et à l’intérieur de la région parisienne il y a aussi des inégalités interurbaine puisque ils vont regar ils vont investir dans certains quartiers et pas dans d’autres et donc pour ce qui est de l’immobilier bureau

    Dans les principaux pôles d’affaires pareil euh sur les dans quoi ils investissent euh très peu dans le logement en réalité beaucoup plus dans les bureaux qui sont vraiment leur domaine de prédilection mais aussi les commerce les plateformes logistiques et certains types de logement très spécifiques les résidences étudiantes les résidences

    Senior or pa par exemple alors même or pa ou par exemple il y a d’autres gros gros acteurs comme ICAD qui était qui est issu de la enfin qui est dans la galaxie de la Caisse des dépôts qui avait pendant longtemps une branche santé donc propriétaire d’immobilier de de de

    Santé c’est aussi un ciblage de certains bâtiments donc par exemple si on prend l’immobilier de bureau ils vont tendantiellement préférer acheter des bâtiments massifs donc c’est-à-dire 15 à 30000 m² proche des transports en commun euh une architecture assez banale et standardisée sur plateau qu’on peut facilement rediviser au cas où un

    Locataire nous fait faux bon et donc on doit on a plus un seul locataire sur 30000 m² mais qu’on doit le vendre le pardon le relouer à de à de deux entreprises en faisant de fois 15000 m² et puis euh c’est euh des bâtiments monofonctionnels c’est-à-dire que généralement c’est un immeuble de bureau

    D’un seul tenant peut-être avec un commerce en bas mais ils sont très rétifs au-delà des discours qui peut y avoir et qui sont apparus récemment ils sont très rétifs à la mixité fonctionnelle c’est-à-dire le mélange de bureaux et de logement par exemple que ce soit au sein d’un même bâtiment ou

    Même au sein d’un quartier il préfère que les les imames de bureau soient groupés en fait pour un peu que ça fasse quartier d’affaires parce que selon eux c’est plus identifié par des locataires et donc ils auront plus de chance en fait de louer si ils sont dans un

    Quartier d’affaires bien connu en fait et ilti aussi un certain type de profil un certain type de gens plus facilement absolument euh et il loue et et il loue en fait à des entreprises qui sont essentiellement des grandes entreprises qui sont en fait cap capable de louer beaucoup de mètres

    Carrés d’un coup sur des beau de longue durée de 9 à 12 ans et tout ça en fait c’est non seulement parce que ils perçoivent ça que c’est plus sécurisé pour eux de leur point de vue mais aussi que ça leur demande moins de travail en fait ça demande moins de travail d’avoir

    À budget d’investissement équivalent d’avoir un immeuble de bureau avec trois grands locataires plutôt que d’avoir 10 immeubles de logement avec 100 locataires donc en fait pour eux c’est euh c’est euh c’est ça c’est un peu la la la tendantiellement la euh la cartographie de leur leur critères

    D’investissement il y a des nuances euh ce que ce qui est important de de de garder à l’esprit c’est que ils sont il y a des marchés où ils sont très puissants donc typiquement l’immobilier de bureau et en particulier dans la métropole parisienne où ils sont surreprésentés et puis euh à titre

    D’exemple si on regarde la ville de Paris si on on zoome sur la ville de Paris donc euh il y a plusieurs estimations qui disent que 50 1 m car/ 2 des bureaux appartiendrai à ce type d’acteur à Paris et si on zoome sur le quartier central

    Des affaires dont on parlait tout à l’heure donc le 8e arrondissement par exemple le 17e et cetera ça serait 100 % selon certain des estimations des bureaux qui appartiennent à ce type de fond par contre si on regarde d’autres types d’immobilier comme le logement ils sont historiquement plutôt sortis dans un

    Mouvement de retrait par rapport au logement si bien que à l’échelle nationale il représente que 2 % en fait des propriétaires de logement donc voilà il faut en fait leur capacité à à avoir du pouvoir du fait en fait de de de de de leur statut de propriétaire

    Varie selon les types de territoires et selon les types d’immobilier qu’on regarde est-ce que pour approfondir cette question de d’impact des gestionnaires d’actifs sur un territoire euh tu parles aussi dans l’ouvrage des des questions socio socio-économique et climatique aussi euh on voit qu’il y a énormément ces derniers années de

    Développement de de fond agg de fond vert et tu en parle euh comment il ils vont s’adapter justement à ces à ces changements là socio-économiqu climatiqu qui arrivent qui sont en cours et qui sont bien visibles quels sont les impacts et surtout est-ce que c’est pas pour eux

    Une manière aussi de générer des des nouveaux profits en fait alors pour pour répondre il y avait un un éedito dans dans un journal de la profession qui est euh businessimo qui est assez central dans ce secteur euh qui titrait l’ESG donc c’est environnement soci social et gouvernance donc avant ce qu’on appelait

    L’investissement socialement responsable qui se demandait si leesg allait sauver le TR donc le taux de rentabilité interne donc ça c’est un premier indice sur comment en fait il voit ça effectivement comme en fait un un front pionnier pour l’accumulation du capital alors cette nous on a regardé ça dans les années 2010 à

    L’époque on parlait beaucoup de développement durable et c’était un moment assez charnière puisque c’est à ce moment-là que ce secteur a commencé à s’intéresser en fait à ces questions de développement durable et en l’occurrence de consommation énergétique pourquoi en fait pas de leur propre initiative mais parce que le

    Législateur a mis en place à travers différentes lois donc les lois Grenelles euh des obligations euh en la matière et notamment des obligations de diminuer les consommations énergétiques des bâtiments existants pour le l’immobilier tertiaire donc non logement de – 38 % de mémoire d’ici 2030 donc ce qui était

    Assez important et ce qui créait tout de suite un en fait un du point de vue de ces acteurs un risque assez simple c’est un risque de euh d’obsolescence réglementaire c’est-à-dire de pas être au normes et donc d’avoir mécaniquement une destruction de capital puisque il serait pas il serait

    Pas au normes donc forcer et contraint avec ce premier aiguillon et en fait qui s’est poursuivi par différentes lois au niveau national et européen la profession a commencé à s’intéresser à ce qu’on appelait donc à l’époque le développement durable bon d’une part euh il y a à nouveau eu une mobilisation collective

    Avec des tentatives de lobbying pour s’assurer que les décrets d’application de ces objectifs de loi Grenel ne seraient à minima pas contraire à leur à leur objectifs d’accumulation de capital au niveau des organisations il y a eu des directions de développement durable qui ont été créer des nouveaux

    Indicateurs et cetera mais quand on regarde l’ pratique d’investissement et leur manière de calcul rien ne change rien ne change en fait il y a pas eu d’adjournamento en fait ce qui s’est passé c’est qu’ils ont chercher littéralement à prendre en compte le développement durable donc le développement durable

    Qui était souvent réduit là à des indicateur comme est-ce que un bâtiment a un label Haute Qualité Environnementale donc HQ et donc l’idée c’était d’essayer de modéliser quel elles allaient être les retombé par rapport au loi voyer ou au prix de vente du fait que ce bâtiment

    Était considéré comme vert ou pas et donc il y a depuis en fait ça n’a pas fini mais depuis cette époque il y a toute une réflexion une quête de cette valeur verte qui essaie de de de modéliser ces retombées et de voir si par exemple on va pouvoir avoir un un

    Loyer plus important parce que l’immeuble est vert où on va pouvoir mieux le revendre bon en réalité ce qui se passe c’est voilà il a il y a une controverse il y a des gens qui disent bah c’est pas qu’il y aura un surloyer c’est juste que euh c’est les autres qui

    Ne seront pas verts qui vont mais qui vont baisser donc il y aura une décotte brune mais donc un immeuble vert maintiendra sa valeur et alors il y a il y a toute cette cette controverse autour de de la valeur verte mais au-delà de cette cette controverse qui est toujours

    Pas tranchée il y a un enjeu crucial là pour les gérants d’actifs qui est une forme de relégitimation en fait à la fois vis-à-vis du régulateur et puis vis-à-vis de leurs clients aussi c’estd voilà dire aux investisseurs institutionnels qui eux-mêmes ont des contraintes réglementaires euh ou d’essayer d’attirer certains jeunes

    Investisseurs particuliers qui se pourraient peut-être être plus sensible à ce type d’argument euh il y a un enjeu en fait euh de montrer euh qu’on a des fonds verts qu’on a une politique d’ investissement vert y compris aussi parce que les différents marchés immobiliers sont en concurrence et donc

    Et ben si le tournant vert et plus est pris plus rapidement en fait aux États-Unis les clients investisseurs risqueraient en fait de retirer leur B et puis d’aller les mettre dans des fonds sur d’autres marchés immobiliers ce qu’avait montré aussi Edouard Morena dans son bouquin sur les riches qui les

    Ultra riches qui s’intéresse aussi au aux questions du réchauffement climatique oui absolument plus généralement au-delà de de l’exemple que j’évoque en fait aujourd’hui euh il y a un consensus en fait économico-pitique sur l’enjeu en fait d’accéder au capitaux de la finance pour financer euh la la lutte contre le réchauffement

    Climatique à la fois financer des actions d’atténuation euh donc de diminuer en fait l’empreinte du cadre qui en fait on s’en rend pas pas toujours compte mais par rapport au transport ou à l’industrie en fait le cadre bâti des villes pèse au moins autant voire plus lourd en terme

    De consommation d’énergie carbonée et ça on sait par ailleurs que l’activité de la construction est très polluante et cetera donc atténuation et puis il y a aussi cette idée d’aller chercher les capitaux de la finance et notamment ceux des gérants d’actifs pour financer lcer l’adaptation aux effets du réchauffement

    Climatique donc vraiment il y a il y a ces deux volets et on voit comme ça un un un marché qui est en train de prendre face à face à tout ça face au à cette financiarisation de l’immobilier face à cette place des gestionnaires d’actifs euh tu évoques dans l’ouvrage la place

    Aussi de l’État dans la création notamment du livréa avec la Caisse des dépôts et des consignations qui est qui est très importante notamment dans le financement de l’immobilier notamment les logements sociaux euh comment à la fin tu tu analyses notamment les différentes mobilisations qui ont lieu

    En France mais il y en a très peu encore tu le note euh comment on peut se réapproprier c’est le logement qui comme tu le disais au début de cet entretien est une source de rente une source de de profit pour que ça devienne vraiment une le logement devienne vraiment une

    Propriété d’usage et qu’on sorte de cet engrenage en fait et et ça nous permettra aussi d’en venir à à un acteur dont on a pas très peu parlé dans dans l’entretien mais de Blackstone que tu tu as évoqué tout à l’heure euh quel quel

    Est son rôle et pourquoi il y a eu d’un seul coup une mobilisation notamment à Marseille contre cet acteurl euh donc voilà comment tu peux on peut aujourd’hui se réapproprier ce ce ce le le logement qui est une qui a une place très importante d’autant plus en ce

    Moment avec euh l’AC c’est une c’est une vaste question et qui a une une une certaines actualités effectivement parce qui est le le rapport oxfem sur les inégalités du euh du logement alors il y a une voilà on pourrait se dire aussi que il faut des lois et qu’il

    Faut que l’État en fait soit un acteur en fait de la régulation plus importante c’est notamment certaines des propositions du rapport auxfam de limiter l’accès au logement de des acteurs de la finance à cet égard là les différentes recherches qu’on a mené et qu’on qu’on présente

    Dans le Liv permet de douter en fait en tout cas de prendre avec précaution cette idée de solution étatique puisque ce qu’on a vu c’est que il y a quand même un consensus gauche- droite assez fort et en fait quand il y a eu l’alternance pendant le quin François

    Hollande il pas vraiment de changement quoi il y a pas vraiment de changement VO il y a des approfondissements à l’époque le PS promettait de supprimer les Cys voilà il y a eu des ajustements sur des des détails fiscaux mais il n’y a pas eu de de remise en compte en cause

    Pouvoir on a cherché à s’appuyer euh sous le gouvernement Hollande on a cherché à s’appuyer sur cette industrie pour financer du logement intermédiaire pour les classes moyennes au niveau local on en a pas beaucoup parlé mais les collectivités territoriales sont un élément un acteur très important du fait

    De la décentralisation en fait c’est elles qui ont en grande partie les mains sur les différents leviers qui jouent sur euh la captation de la rente foncière là aussi [Musique] euh par exemple pour prendre le cas de Lyon l’alternance politique entre une mairie et une métropole très entrepreneuriale sous Gérard colon

    Et l’alternance écologiste la nouvelle majorité écologiste il a un changement de discours mais l’idée c’est de continuer l’idée c’est de continuer à travailler avec des acteurs et notamment avec des gérants d’actifs alors par exemple la Part Dieu oui il y a plus de tours qui vont être construites et l’idée ça va

    Plutôt être de réhabiliter les bureaux existants ce qui va ce qui renvoie à ce qu’on vient de dire c’est-à-dire ce qui ce qui va très bien finalement avec l’idée de développer ce marché de l’immobilier vert d’autant plus facilement que c’est le quartier des affaires lyonnais donc les valeurs importantes vont permettre

    En fait peut-être d’absorber les coûts d’investissement donc l’hypothèse étatique appelle certaines voilà précaution au vu de ce queon a pu voir il y a une autre hypothèse donc que tu évoques qui est celle de la mobilisation la mobilisation en fait des des habitants des militants qui spécifiquement contre ces acteurs de

    La finance est effectivement assez limité en France précisément en tout cas c’est test qu’on fait parce que ces acteurs de la finance sont assez peu présents dans le logement et donc plutôt sur d’autres créneaux qui sont moins politisés et qui semblent poser moins problème et d’ailleurs c’est

    Ce qu’on voit avec le logement avec le rapport Oxfam c’est qu’il y a une focalisation sur le logement en disant il faut limiter la la la présence de ses acteurs dans le logement mais pour autant leur présence dans l’ immobilier de bureau dans les commerces dans les plate forme

    Logistique ça a des effets sur la vie quotidienne ça a des effets sur par exemple les prix ça a des effets sur les prix ça a des effet sur ce que je disais sur un mixité fonctionnelle et bien avoir des pôles d’affaires on sait ce

    Que ça fait une fois que les les les bureaux ferme après 18h 19h c’est des espaces publics qui sont vides les plateformes logistiques qui sont un marché d’investissement qui s très fort développé développé très fortement pour ces acteurs euh on sait ce que ça cause en terme d’artificialisé

    Des terres et cetera donc en fait il y a il y a des des a y a si on dézoome un peu au-delà au-delà du cas français il y a quand même un ensemble de mobilisation contre contre ces acteurs dans des marchés notamment où ils sont beaucoup plus présents comme comme en

    Espagne donc il a des mobilisations locales et puis aussi des mobilisations à des niveaux transnationaux entre guillemets puisque l’ONU par la voix enfin Conseil des droits de l’homme par la voix de son rapport de ses deux anciennes rapporteuses sur le le droit au logement convenable avait essayé

    Comme ça de dénoncer en fait et de faire du naming and shaming notamment par rapport à Blackstone en pointant du doigt en fait ces pratiques en matière de gestion des locataires puisque donc Blackstone qui est le plus gros fond dans la plus grosse société de gestion de fonds immobilier je regardais là en

    Venant et je crois amécain une société états-unienne effectivement qui a 900 milliards d’actif sous gestion énorme énorme qui est très présente dans le logement notamment dans le le marché des pavillon aux États-Unis ou dans dans des imeubles collectifs par exemple enfin qui a été très présente en Suède en

    France c’est plutôt la logistique pour Blackstone c’est des gros investisseurs en logistique donc le la rapporteur Lesan fara de l’ONU avait comme ça fait du naming and shaming c’està-dire écrit une lettre à Blackstone et à différents gouvernements nationaux pour les en fait les mettre devant leur respons leur responsabilité

    Et ce naming and shaming c’est en fait une des modalités qu’on voit d’un d’unun d’un arc de contestation comme ça contre la financiarisation du logement particulier et plus généralement de la production ur que ça pe réellement fonctionner parce que c’est aussi une pratique qui est assez courante notamment par rapport aux entreprises du

    Fait qu’il soit des écarts de salairire très importants soit parce qu’il y a pas suffisamment recrutement de d’un certain groupe de personnes d’un certain groupe d’individus est-ce que ça peut vraiment fonctionner ce c’est c’est c’est c’est c’est c’est c’est difficile c’est c’est difficile à dire manifestement ça n’a

    Pas mis fin aux activités aux activités de Blackstone en so soit euh je sais pas si ça c’est suffisant par contre ça peut prendre place dans un répertoire d’action à côté d’autres modalités de mobilisation que ça soit des que ça soit des greffes de loyer que ça soit des des

    Procès qui sont menés voilà on on sait d’expérience que les les mobilisations qui réussissent ce sont celles qui réussissent à jouer qui ont du succès c’est qui arrivent à jouer jou sur les différents tableaux merci beaucoup Antoine guonet pour cet entretien merci je pense qu’il y a énormément de choses

    Qu’on aurait pu aborder du coup j’invite vraiment tous les auditeurs à lire l’ouvrage il y a énormément de de points qu’on aurait pu vraiment comp sur lesquels on aurait plus continuer donc j’ai vraiment foncé sur l’ouvrage merci beaucoup merci [Musique] Samuel [Musique]