Comment comprendre et accompagner les élèves atteints des troubles DYS ?
Aujourd’hui, tout enseignant est confronté à l’hétérogénéité des profils de ses élèves à besoins éducatifs particuliers, notamment les élèves dys, pour lesquels il est nécessaire de penser leur manière d’entrer dans les apprentissages.
Au delà de cette prise en charge particulière, on peut penser notre classe en termes d’accessibilité (universelle) pour que tous, chacun et chacune trouvent leur place : c’est le défi actuel de notre pédagogie.
Pour aborder ce sujet, Isabelle, autrice de “Accompagner les élèves Dys, c’est possible !”, professeur de lettres classiques, enseignante spécialisée et Formatrice à l’Académie de Créteil te propose des pistes de réflexion et d’actions autour de la différenciation et de la pédagogie universelle.
4:10 Les troubles DYS
9:25 Le repérage en classe
17:22 La différenciation
23:07 Stratégie pédagogique
36:34 La posture
Pour plus d’informations et d’autres contenus :
– Livre d’Isabelle “accompagner les élèves Dys, c’est possible !” sur ESF-Scienceshumaines : https://tinyurl.com/livre-accompagner-eleves-dys
– Guide pratique EtrePROF “Accompagner nos élèves DYS” : https://tinyurl.com/guide-pratiques-dys-etreprof
– Ressource EtrePROF – Accompagner les élèves DYS au quotidien du repérage aux pratiques de classe : https://tinyurl.com/accompagner-dys-au-quotidien*
– Ressource EtrePROF – Tuto aider les élèves dyslexiques : https://tinyurl.com/tuto-aider-eleves-dyslexiques
– Dossier d’Inserm sur les TSA : http://tinyurl.com/dossier-troubles-specifiques
– Le QLC (en maternelle) : http://tinyurl.com/doc-QLC-en-maternelle
– Le ROC (cycle 3) : http://tinyurl.com/usage-enseignants-fin-cycle-3
– Le conners (TDA/H) : http://tinyurl.com/PDF-conners-TDA-H
– CNESCO – différenciation pédagogique : http://tinyurl.com/CNESCO-differenciation-pedago
– Les postures : http://tinyurl.com/les-postures-PDF
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[Musique] aujourd’hui tout enseignant est confronté à l’hétérogénéité des profils de ses élèves à besoins éducatifs particuliers notamment les élèves 10 pour lesquels il est nécessaire de penser leur manière d’entrer les dans les apprentissages au-delà de cette prise en charge particulière on peut penser notre classe en terme d’accessibilité
Universelle pour que tous chacun et chacune trouve leur place c’est le défi actuel de notre pédagogie Isabelle mon invité nous propose pour nourrir cet objectif des pistes de réflexion et d’action autour de la différenciation et de la pédagogie universelle bienvenue Isabelle bonjour Nathalie merci de m’inviter pour évoquer ces ces piste
D’intervention pédagogique qui me tiennent à cœur et que j’expérimente depuis de très nombreuses années dans dans ma pédagogie puisque j’ai envie de dire l’inclusion c’est au cœur de ma pratique professionnelle et ceci depuis la première année où je suis tombée dans la marmite de l’enseignement puisque et
On y tombe he c’est vrai qu’on y tombe on y tombe et j’y suis tombée complètement par hasard puisque l’algorithme de l’ordinateur des mutations a fait que lors de ma première affectation je n’ai pas été nommé sur un poste de lettre classique qui correspondait pourtant à mon capè mais
J’ai été nommé sur une classe de CPPN alors pour les plus anciens d’entre nous euh les CPPN c’était en quelque sorte l’ancêtre de la SEPA et donc je sortait desordes de la Sorbonne le latin le grec Cicéron Platon et hop mes premiers élèves étai des élèves qui n’étaient pas lecteurs qui
N’étaient pas scripteurs et donc c’était on les on nappelait pas ça à l’époque comme ça mais c’était déjà des élèves à besoins éducatifs particulierers et donc finalement je me suis construite en tant que prof par rapport à cette première expérience ça a été très douloureux je j’avais des
Représentations de ce qui était un enseignant et d’emblé il a fallu que je fasse un pas de côté et ce pas de côté m’a mené droit au cœur de l’inclusion h chemin qui t’a mené aussi à lapparition d’un livre aux éditions ESF et je vais te laisser dire le titre
Parce que je vais faire une une erreur donc je préfère que tu tu le dises alors ce titre c’est accompagner les élèves 10 c’est possible avec mon éditeur on a longtemps chercher un titre et moi j’ai conçu ce livre comme un un un compagnon un guide pour accompagner mes collègues au jour
Le jour donc ce ce guide répond à la fois à des questions sur qu’est-ce que sont les troubles d’ quel le leur origine mais c’est surtout un guide de pédagogie au quotidien et dans ce livre j’ai décliné une pragmatique d’action euh des des leviers à mettre en place au
Jour le jour quotidiennement dans la classe donc accompagner les élèves 10ent c’est possible et c’est un c’est c’est un défi que je lance à tout le monde à tous mes collègues et je les accompagne au plus près de ce défi chaque jour dans la classe alors pendant cet échange on
Ne va pas dérouler tout ce qu’il y a dans ton ouvrage parce que c’est pas possible et c’est pas l’objet mais on va mettre euh je dirais en appétit et en chemin les collègues qui ont envie de de s’intéresser à ce sujet de l’accompagnement de nos élèves 10 on
Utilise depuis le début ce terme de 10 est-ce que tu peux nous proposer une présentation des 10 en général curieusement euh ces élèves disent et cette expression euh surtout cette expression qui est utilisée depuis de très nombreuses années qui est une expression un peu vernaculaire hein dans la salle des
Profs on parle des élèves 10 les parents nous disent mon élève est 10 les élèves viennent nous voir près du bureau et nous disent je suis 10 euh on a on a l’impression que c’est une réalité qui est très bien connue du monde enseignant et finalement euh pas tant que ça alors
En en quelques mots euh oublions l’expression vernaculaire et utilisons euh euh l’expression euh médical parce qu’on est bien sur euh un côté médical des choses donc utilisons euh l’acronyme tsla trouble spécifique du langage et des apprentissages euh cet acronyme euh est intéressant le té de trouble euh qu’est-ce qu’un trouble un trouble c’est
Un dysfonctionnement c’est un empêchement c’est ça n’est pas une simple difficulté une difficulté se surmonte avec des explications différentes du temps en plus là on est bien devant un dysfonctionnement neurobiologique pour des raisons d’origine génétique neurobiologique développemental des aires cérébrales des personnes qui présente ces troubles ne fonctionne pas
Bien alors évidemment c’est un un résumé schéma très simplifié hein que que je vous propose mais du coup en en utilisant le le terme de trouble on voit bien que les difficultés des élèves qui ont ces troubles ne relèvent pas d’un manque de travail d’un manque de motivation d’un manque d’appétence on
Est bien sur une anomalie fonctionnelle de certaines aires cérébrales il y a SEP trouble 10 donc 7 tsla certains entravent la acquisition du langage écrit la dyslexie la dysorthographie certains entravent le langage oral la dysphasie certains vont empêcher l’acquisition des gestes et l’orientation dans l’espace je pense à la dyspraxie et la
Disgraphie nous avons aussi la discalculie qui va toucher le sens du nombre et le raisonnement logico-mathématique et enfin le tda/h qui touche le la sphère de l’attention de la planification on va parler des fonctions exécutive dans le TDAH on va retrouver des symptômes comportementaux que sont l’impulsivité et l’hyperactivité ces troubles peuvent
Être associés ou pas donc on peut avoir un élève qui a seulement une disexy mais on peut avoir aussi des élèves multidis par exemple TDAH et dyslexique les troubles peuvent être sévères ou moins sévères donc en en regardant cette cette constellation l’association des troubles l’intensité des troubles nous allons
Avoir des profils d’élèv extrêmement différent et ça c’est source de confusion pour les enseignants parce que quand on a un élève dyslexie disxie légère ben l’élève n’a pas tant de difficulté que ça et donc l’ense an va construire sa représentation de de la dyslexie comme étant finalement un
Obstacle moindre et puis si l’année suivante il tombe sur un élève multidis avec une intensité importante mais il va se dire mais je comprends pas l’année dernière j’avais un élève dyslexique ça allait pas cette année pourquoi cet élève n’y arrive pas c’est donc parce qu’il ne travaille pas assez
Qu’ n’est pas assez motivé et cetera donc non les les cette cette const le terme n’est pas de moi mais d’un d’un médecin Michel Habib qui a beaucoup travaillé sur les troubles cette constellation peut avoir des conséquences extrêmement variées chez les élèves et nous avons des élèves avec
Des profils très très différents à tel point que certains de ces troubles peuvent entraîner une situation de handicap si l’élève a une perte d’autonomie et s’il a besoin de compensation donc on peut avoir des élèves 10 en situation de handicap avec dossier MDPH et puis d’autres élèves qui
Ne sont pas en situation de handicap HM j’entends de cette présentation la nécessité de sortir un peu des représentations peut-être simplistes qu’on peut avoir euh concernant les 10 et ton ta présentation nous permet ça et de changer de vocable et si on parle de trouble il faut donc dans nos classes euh j’imagine
Commencer à les repérer et on repère quoi et comment alors oui il faut les repérer parce que d’abord je ne l’ai pas dit mais ces troubles touchent environ 8 % de la population scolaire donc je dis bien environ je m’appuie sur les chiffres donnés par lINSERM par l’Académie nationale de
Médecine j’attire l’attention de tous sur les chiffres fantaisiste qui circulent sur internet donc voilà allons aux sources fiables donc 8 8 % de nos élèves sont concernés par ces troubles et je redis il ne s’agit pas d’une maladie imaginaire he notamment parfois on dit oui le Tdh avec
Une bonne paire de de de de claque une bonne un bon coup de pied aux fesses il y en aurait pas ça n’existe pas et cetera donc il s’agit bien d’un d’une anomalie fonctionnelle comme je l’ai dit donc oui il faut repérer euh le le repérage peut se faire d’une
Part par rapport à la norme on va repérer des élèves qui ont une intensité de difficulté qui ne passe pas avec les moyens de remédiation que nous connais sont tous c’est d’ailleurs comme ça que l’on on va commencer à repérer cet élève a du mal à lire on a beau lui
Faire des séances de fluence intense à l’école et même au collège il reste avec ses difficultés donc le fait que le il y a une durabilité des difficultés est un premier signe de repérage cette durabilité peut-être corroboré en utilisant des outils de repérage le monde médical a mis au point
Des outils pour aider les enseignants à repérer les troubles parce que plus le repérage se fait de façon précoce plus derrière la prise en charge avec un diagnostic médical sera facilité donc le repérage c’est vraiment un enjeu majeur pour les enseignants et j’invite tous les collègues à utiliser ces outils ils ont
Été pensés par le milieu médical donc ils sont très facile d’accès pour nous je vais en citer trois un premier outil en maternel qui s’appelle le qlc questionnaire langage et comportement il est facilement trouvable sur Internet il est utilisable vers 3 ans et demi et il permet de repérer des élèves qui
Pourraient être susceptible de présenter un trouble du langage donc c’est un un un outil très précoce à la maternelle très intéressant pour les collègues du premier degré un autre outil est le rock le rock le repérage orthographique collectif utilisable aussi et enfin trouvable surtout sur Internet et utilisable en cycle 3 il permet
Également de repérer de euh de soupçonner un trouble du langage écrit et un 3è outil dont je voudrais parler euh c’est le Conners le conur c’est un outil de repérage euh pour le TDAH donc sa version courte euh comporte 28 items on observe l’élève ça n’a rien
De médical hein c’est vraiment un outil d’observation pédagogique on observe l’élève sur 28 items qui sont prédéterminés et si on a euh environ non pas environ si on a 15 items euh que l’on va coder dans des colonnes assez vrai ou très vrai il y a une
Suspicion de Tdh donc ces trois outils permettent finalement à l’enseignant de repérer et ce sont des outils qui que que l’on va transmettre à la famille en tout cas on va transmettre les résultats à la famille et on va pouvoir demander à la famille de de de présenter ses
Résultats au médecin traitant et derrière le médecin traitant va organiser le parcours de santé donc ce ce ne sont pas des outils médicaux ils sont pédagogiques on a le droit de les utiliser il sont légitimes et ta précision est intéressante c’est que notre posture est une posture pédagogique donc on a on
Peut repérer des éléments qui sont liés à l’apprentissage et au contexte scolaire mais mais nous ne sommes pas médecins et nous n’avons pas à poser de diagnostic je trouve intéressant ici de faire un petit point sémantique entre repérer dépister diagnostiquer parce que il y a parfois confusion les gens mais
Bien sûr et cette cette confusion elle est souvent liée à l’extrême bonne volonté des collègues les collègues voit un élève qui va confondre l’élève et le collègue va dire ah il est dyslexique il faut faire quelque chose et en fait on peut confondre les lettres pour tellement d’autres raisons que la
Dyslexie donc nous enseignants nous ne diagnostiquons rien nous sommes des veilleurs nous sommes des lanceurs d’alerte notre notre connaissance des élèves l’utilisation des outils nous permettent d’alerter les famille qui avec le médecin traitant vont pouvoir mettre en place des bilan ce qu’on appelle des dépistages un élève qui
Confond les lettres il faut aller faire un dépistage au niveau de Louis et au niveau de la vision avant tout avant de penser dyslexie et c’est en croisant des bilans qu’un médecin pourra faire un diagnostique alors le médecin traitant peut faire un diagnostic un pédiatre peut faire un diagnostic un neuropédiatre un
Pédopsychiatre ils vont croiser les ces bilans et et derrière vont pouvoir écrire le diagnostic d’un trouble spécifique du langage et des apprentissages donc pour résumer notre mission finalement c’est de récolter des informations des faits qui permettront aux professionnels de poser des diagnostics et de partir en dépistage en
Tout cas c’est la première étape de notre accompagnement donc on repère ensuite les familles et les médecins travaillent le diagnostic revient dans l’établissement et c’est là que euh la seconde étape de l’accompagnement euh va se mettre en place alors au travers d’outils euh institutionnels donc pour des élèves
Dont la situation de handicap est reconnue euh nous avons euh le PPS le plan personnalisé de scolarisation avec un document de mise en œuvre qui nous aiguille sur des adaptations et pour des élèves qui ont des tsla mais sans sans reconnaissance d’handicap nous pouvons utiliser le PAP le plan d’accompagnement
Personnalisé donc ça ce sont les outils institutionnels oui et ensuite on va passer on va entrer dans la classe et on va lâcher ce gros mot qu la différenciation alors harlaisienne par harlaisienne on peut y arriver c’est quoi la différenciation euh la la différenciation tu as raison de parler du mot
Harlésienne cela fait 30 ans maintenant que ce mot de différenciation et et lâché au sein des des établissements et il fait peur il fait mal alors si on si on revient au début si on on revient au début de l’histoire faisons un petit peu d’histoire de
L’éducation euh il y a 30 ans on commence à parler de trouble 10 et euh les à la fois les l’école et les parents euh évoque la particularité la différence certains enfants sont différents et évidemment la réponse de bon sens a été puisque nous avons des enfants différents puisque nous avons
Des élèves différents et bien nous allons mettre en place une différenciation pour des enfants différents dans la classe nous allons avoir des pratiques différentes c’était l’idée de donner une aide spécifique à un besoin particulier donc la différenciation est devenue une préconisation vous avez des élèves différents faites différemment et c’est
Ensuite devenu une injonction c’est entré dans dans les dans les programmes dans les pratiques recommandé et il n’y a pas eu une seule inspection où l’inspecteur n’allait pas évoquer les pratiques de différenciation alors c’est n’est comme ça et on sait que l’enfer est pavé de bonnes intentions les bonnes intentions
Elles étaient là et l’enfer c’est la classe de 30 élèves dans laquelle il faut aller pour sopiane faire comme si pour Nathalie faire comme ça pour Andrea faire autrement pour Youssouf faire encore autrement et on s’est retrouver avec un éclatement du collectif une charge de travail euh insupportable une
Charge mentale insupportable aussi alors pourtant et pour autant comme on dit il est possible de mettre en place des pratiques de différenciation la différenciation elle a des formes différentes elle peut se faire d’abord au niveau macro euh un exemple la structure on peut très bien imaginer que
L’on va faire des parcours 6e 5e en 3 ans par exemple ça c’est de la différenciation euh on peut imaginer que sur une séquence de travail on va proposer des situations d’apprentissage varier on est encore sur la différenciation on peut imaginer la différenciation sur une séance on va différencier en proposant par exemple
Des groupes de besoins on peut différencier un niveau micro sur un exercice on va différencier la longueur la difficulté l’exercice donc on peut mettre en place de la différenciation mais encore une fois on a des obstacles ces obstacles sont la lourdeur des effectifs euh euh le dans le second degré c’est
Beaucoup plus difficile à mettre en place que dans le 1er degré dans le premier degré le prof des écoles reste avec sa classe toute la journée tous les jours de la semaine euh c’est c’est plus simple alors que dans le second degré on change de prof de cours toutes les 55
Minutes et cetera un prof voit 150 élèves par jour c’est plus difficile le manque de formation initiale est un obstacle le manque de moyens humain c’est on a bien sûr on aimerait avoir plus d’aesh on aimerait pouvoir faire de la co-intervention pour organiser les groupes de besoin euh l’information
Médicale n’est pas toujours connue des enseignants donc comment aller différencier si on ne sait pas si l’élève est dysexique ou dyspraxique ou Tdh euh voilà parfois la différenciation amène à une stigmatisation on enferme l’élève dans des pratiques de de différen ition on l’étiquette donc il y a de nombreuses
Limites et d’obstacles à la différenciation penser en terme de réponse à des besoins identifiés et c’est ce sont d’ailleurs les comment dire les conclusions du knnesco qui a organisé il y a 3 ou 4 ans une conférence sur la la différenciation en pointant du voit finalement les les difficultés potentielles des
Élèves pour lesquels on a les différencier qu’on allait peut-être empêcher de progresser h donc on voit par ton propos que la différenciation on peut en tout cas telle qu’elle est identifiée par les enseignants et telle qu’on la projette dans nos pratiques comme étant une réponse très individuelle à chacun et
Chacune c’est une quête impossible au risque de notre santé mentale en tant qu’enseignant mais par contre la la proposition sur laquelle je voulais t’emmener et sur laquelle tu as réfléchi c’est cette question de de la pédagogie en amont et qu’est-ce qu’on fait dans notre classe pour toutes et
Tous dans le cadre de notre classe pour permettre au plus grand nombre d’entrer dans les apprentissages alors oui effectivement on on peut penser l’accompagnement des des élèves à besoins éducatifs particuliers par rapport à la différenciation c’est-à-dire une réponse à des besoins identifiés spécifiés connu mais on en voit les difficultés je je
Viens d’en énumérer un certain nombre on peut aussi penser à une classe qui va répondre aux besoins du du plus grand nombre et en allant chercher l’accessibilité pour tous c’est-à-dire que la différenciation se situe en aval de la prise en charge des élèves des élèves sont identifiés on va mettre en place
Des adapt des adaptations de la différenciation et des et des adaptations mais on peut penser anticipation avec l’idée d’une classe accessible pour ces élèveslà mais pour tous les élèves alors cette conception de la classe accessible vient du monde anglo-saxon et vient du monde de l’architecture dans les années 70 80 aux
États-Unis au Canada les architectes ont réfléchi au au à des obstacles qui empêchaient certaines personnes d’accéder à des bâtiments et ils ont réfléchi à à ce premier obstacle qui était l’escalier effectivement une personne qui veut entrer dans son immeuble euh et bien si c’est une si c’est un papa en train de
Pousser la poussette de son bébé si c’est un ado avec son skate si c’est une grand-mère avec une canne parce qu’elle a des difficultés à marcher et bien l’escalier est un obstacle et donc les architectes se sont dit ben pourquoi ne pas essayer de trouver un moyen d’accéder à l’escalier finalement pour
Tout le monde pour tous ceux qui ont des problèmes pour tous ceux qui n’en ont pas et puis aussi pour tous ceux par exemple qui voudraient entrer avec un skate ou un vélo tous ceux finalement qui qui n’auraient aucun problème et ils se sont dit bah tiens on pourrait faire
Une rampe la rampe euh la rampe elle elle va être utile pour tous pour les personnes qui ont des problèmes pour ceux qui n’en ont pas et pour des personnes qui ont des des moyens finalement plus élevés que les autres donc voilà comment est né ce qu’on appelle le Universal design donc la
Conception universelle d’accessibilité et on est passé du monde de l’architecture au monde de l’éducation en se disant ce que les architectes ont fait pour les bâtiments pourquoi ne pas essayer de le faire pour la classe pourquoi ne pas essayer de trouver des rampes des rampes cognitives alors évidemment on a d’abord
Pensé à l’accessibilité des bâtiments donc ça a été finalement assez ça n’a pas été finalement assez facile j’allais dire ça a été assez facile non ça a mis beaucoup de temps mais aujourd’hui dans tous les nouveaux collèges on a des rampes on a des ascenseurs et cetera
Euh et la difficulté est de passer de ce concept d’architecture euh à un concept d’accessibilité cognitive et donc on se dit puisqu’on peut moduler l’environnement du bâtis pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas aussi moduler l’environnement pédagogique le transformer agir sur lui afin qu’il prenne en compte compte le plus grand
Nombre des des besoins de de l’individu et donc avec une pédagogie de l’accessibilité on va aller chercher des facilitateurs qui vont convenir au plus grand nombre d’élèves et du coup en construisant un environnement pédagogique accessible et bien on va finalement se faciliter la tâche pour derrière aller faire de la différence
Et de l’adaptation prévoir une pédagogie accessible finalement c’est avoir moins de travail pour mettre en place des adaptations spécifiques parce qu’on aura d’abord travaillé pour tous les élèves on pense la classe comme un lieu où vont se contoyer de très nombreuses différence et on va essayer
En amont de répondre à tous les besoins des élèves voilà ce qu’est euh l’accessibilité ce que tu dis là est important c’est que de penser sa classe accessible pour toutes et tous en tout cas pour le plus grand nombre laisse du temps de disponible pour aller lorsqu’il
Reste des des des des des barrages finalement à et des freins à l’apprentissage àer aider spécifiquement les quelques élèves qui restera et qui n’ont pas qui n’ont pas réussi à prendre la rampe cognitive dont tu parles ça c’est intéressant de vraiment d’avoir ce principe là pour le plus grand nombre pour se
Libérer du temps et de la bande passante pour aller aider beaucoup plus spécifiquement ceux qui en auraient encore besoin absolument et je je veux rajouter il n’est pas question d’oublier les adapt ation de ne plus mettre en place les PAP pour les élèves mais ce ce travail d’adaptation sera bien moindre puisque
L’on aura pensé en à l’avance en anticipant on aura pensé la classe accessible qui répondra aux besoins du du plus grand nombre donc je peux évoquer quelques principes généraux de de de l’accessibilité alors ces principes généraux s’appuient sur ce que j’appelle quelques piliers euh quelques piliers alors le le ces piliers vont finalement
Euh construire un une sorte de de de de modus opérandi pour pour les collègues si on met en place ces trois piliers là on va donner un mode opératoire de le le comment faire de la classe accessible alors le le premier pilier d’abord c’est le comment dire premier pilier j’ai
Envie de dire c’est construire un environnement sécure pour tous les élèves un élève 10 est forcément un élève qui ne se sent pas en sécurité dans la classe puisque depuis euh qu’il est entré à l’école il se trouve confronté à des difficultés a des échecs il est différent il peut être moqué
C’est son manque de progrès peut faire que l’enseignant n’est pas forcément empathtique donc il il y a vraiment à réfléchir sur cet environnement sécure alors c’est quoi un environnement sécure c’est quoi une classe sécure c’est une classe dans laquelle on a réfléchi au bien-être le bien-être de l’élève au
Bien-être des élèves alors bien sûr ce cette cette idée de bien-être est encore plus important pour les élèves à besoins éducatifs particulierers mais tous les élèves peuvent en bénéficier donc le bien-être la résolution des conflits le empathie alors ça va passer par la formation forcément des des
Enseignants ça va passer par un style d’enseignement où on va aller chercher la motivation des élèves voilà il y a tout ce ce climat de classe à travailler pour moi c’est le premier pilier de la classe accessible un élève qui n’est qui ne se sent pas en sécurité n’est pas en
Disponibilité psychique pour travailler donc le premier pilier c’est c’est celui-ci le climat sécure de la classe qui comporte évidemment de nombreuses faces le deuxième pilier c’est faire baisser la charge cognitive les élèves 10 et d’autres élèves qui ont en qui sont en difficulté pour diverses raisons se trouvent souvent en surcharge
Cognitive ce qu’on appelle la double tâche la charge cognitive ça ça correspond à la quantité de ressources qu’un qu’un qu’un individu investit lors de la réalisation d’une tâche or ces ressources sont moindres chez de nombreux élèves par un manque de connaissance par une situation d’hallophonie par un manque d’acquisition et et d’automatisation de
Certains apprentissages donc quand on a une surcharge cognitive on est en double tâche euh et donc on ne peut pas accéder à l’apprentissage donc l’enseignant qui travaille l’accessibilité c’est celui qui a conscience de la surcharge cognitive et qui va faire baisser la surcharge cognitive donc il va donner un
Étayage au niveau de la lecture un élève 10 ou un élève halophone ou un élève qui a pas fini de de d’apprendre à lire va être en surcharge dès qu’il va devoir lire donc si j’en suis conscient qu’est-ce que je peux mettre en place dans ma classe pour faire baisser la
Charge au niveau de la lecture qu’est-ce que je peux faire pour baisser la charge au niveau de la mémorisation au niveau de la planification des tâches au niveau de la perception donc faire baisser la charge cognitive c’est le deuxième pilier de la pédagogie universelle de l’apprentissage le troisième pilier
C’est celui d’être flexible c’est offrir une flexibilité dans les possibilités d’accès aux apprentissage c’est d’offrir aux élèves plusieurs moyens de représentation de l’information plusieurs moyens euh d’action dans la classe plusieurs moyens d’engagement je donnerai un seul exemple je suis professeur de français donc je vais donner un exemple de professeur de
Français je veux faire lire à ma classe Harry Potter dans ma classe j’ai des élèves HP dans ma classe de 6e hein je pend une classe de 6e j’ai des élèves HP qui auront déjà lu toute la saga d’Harry Potter depuis le CE2 j’auraiis des élèves hophones pour qui B livre lire
Harry Potter en français sera difficile mais peut-être pas dans leur langue maternelle j’aurai des élèves disent pour qui lire un livre de 250 pages c’est compliqué j’ai des élèves qui bénéficient du dispositif Ulis qui sont sur versant de la déficience au-delà de 10 pages ça devient impossible si je reste sur
Je donne le livre en français à toute ma classe et bien je ne rends pas cette situation d’apprentissage accessible en revanche si j’offre à ma classe des possibilités de lire Harry Potter en anglais dans une autre langue en français en manga en bande dessinée en version audio en version FAL facile à
Lire et à comprendre en version simplifiée grâce à l’intelligence artificielle et bien je créer une situation d’apprentissage accessible et à la fin tous mes élèves pourront travailler sur les personnage l’univers merveilleux parce que ils auront eu des accès différents à Harry Potter et je pourrais faire travailler toute ma placeass sur
Finalement les l’intérêt de du texte littéraire en lui-même trois piliers construire un environ sécure faire Baer pardon faire baisser la charge cognitive et la flexibilité j’aurais envie de t’emmener sur sur le le le registre de la posture enseignante qui accompagne ces piliers parce que elle est fondatrice aussi il y
A des des choses qu’on doit travailler en nous dans notre posture pour aller vers cette accessibilité alors la posture c’est c’est un terme qui est très utilisé dans le dans le monde enseigne alors je rappelle que le terme posture vient entre autres des travaux de Dominique bucheton et et soulier he
Je je je le je le rappelle qui ont finalement répertori plusieurs types de postures parmi ces postures celle qui revient très classiquement et de façon majoritaire c’est la posture de contrôle la posture de contrôle elle vise à mettre en place un cadrage de la situation euh le l’enseignant est à
La est à la manœuvre il pilote de façon serrée l’avancée des tâches il cherche à faire avancer tout le groupe en synchronie en pédagogie universelle euh on va euh parler d’une pédagogie qui va être davantage fondé sur le lâcher prise euh pourquoi le lâcher prise euh d’abord
Parce que il faut oublier euh en tant qu’enseignant quand on a affaire à des élèves à besoins éducatifs particulierers et des élèves 10 il faut oublier l’idée de guérison de remédiation euh de norm il faut sortir de cette idée de l’école validiste il faut en sortir il faut accepter la neurodiversité la neur
Atypie euh les les gens avant d’être des élèves les personnes ont sont ont de la neurodiversité c’est un fait vouloir aller contre cela c’est se mettre en souffrance et c’est mettre les élèves en souffrance donc il faut être dans cette acceptation quand je dis lâcher prise je trouve que le mot lâcher
Prise finalement c’est c’est négatif je préfère acceptation acceptation accueil et j’aurais envie j’aurais envie de te proposer le pendant finalement c’est si je lâche prise c’est que je peux faire confiance au travail que j’ai installé que je peux faire confiance au cadres que j’ai installé dans ma classe
Et que j’ai aussi confiance dans la capacité euh que je peux avoir à cheminer par petit pas avec mes élèves absolument et euh il faut faire confiance aussi au principes que nous devons mettre au cœur de nos pratiques selon moi le principe d’éducabilité chaque élève est capable
De faire des progrès j’ai envie de dire que cette acceptation de la neurodiversité de la politique du cheminement euh personnel euh elle elle est en lien avec l’idée des buts de maîtrise je pense que l’enseignant qui va abandonner l’idée des but de performance dans sa classe c’est-à-dire atteindre
Absolument tel ou tel objectif par rapport à telle ou telle séquence avec tel durée de séance là on est sur des buts de performance et bien on met tout le monde en souffrance l’enseignant et les élèves donc je je je pense à une à une collègue
Qui au mois de septembre avait son année entièrement planifié jour par jour elle savait jour par jour et elle en était très heureuse mais parce que ça la rassurait je pense elle savait jour par jour ce qu’elle allait faire avec les élèves elle était é dans des buts de
Perform dans des buts de performance soyons davantage sur des buts de maîtrise c’est-à-dire sur des buts d’apprentissage et l’apprentissage ça va avec l’imperfection et ça va avec une idée de cheminement personnel et à partir de ce moment où on est sur l’acceptation de la neurodiversité l’acceptation des rythmes d’apprentissage différents
L’acceptation des moyen d’accès aux apprentissages et bien on est dans la capacité de mettre chaque élève sur son chemin personnel de progrès et j’avoue que au bout de presque 4 décennies d’enseignement si je peux mettre chacun de mes élèves sur son chemin de progrès j’estime être en réussite dans mon travail de
Professeur à t’écouter Isabelle quand même euh j’ai envie de de noter le chemin qu’on a à faire collectivement en terme de culture on est quand même sur une culture de la maîtrise en France et euh on a on parle de ce principe effectivement de l’imperfection du droit à l’erreur du cheminement par itération
Avoue que ce n’est pas forcément encore très inscrit de façon durable et universelle dans notre culture ça n’est pas inscrit dans notre système puisque dans notre système en France le cheminement des élèves va vers des vers des diplômes certificatif qui ont tous la la même la même forme le le brevet des
Collèges le baccalauréat qui soit professionnel technologique ou général mais néanmoins néanmoins euh l’école et le système a fait de très grands progrès et aujourd’hui même si ce n’est pas forcément perceptible facilement les les offres les offres de d’enseignement j’ai envie de dire les offres de scolarisation se font beaucoup plus à la
Carte euh que qu’il y a encore deux décennies aujourd’hui on travaille sur le fait de pouvoir offrir aux élèves des modes de scolarisation euh et ces modes de scolarisation doivent être mieux connus euh un mode comme celui de la secpa fait encore peur alors que euh l’enseignement adapté propose des groupes de
Travail avec des effectifs minorés des plateaux techniques donc notre système est en progrès les progrès sont largement perfectibles on pourrait très bien imaginer qu’un élève de 3e puisse non pas viser un diplôme certificatif comme le brevet mais mais un portfolio d’attestation de compétences des badges de compétences
Donc il y a encore beaucoup à réfléchir le le le système le fait hein le système le fait la réflexion est en route partout dans toutes les académies il y a des groupes qui réfléchissent sur les innovations pédagogiques donc je je je je ne suis pas pessimiste merci effectivement pour pour cet
Optimisme avant de conclure est-ce que dans dans les témoignages que tu reçois des enseignants et enseignantes que tu accompagnes est-ce que tu as noté quelque chose qui fait à chaque fois bascule chez les enseignants pour changer cette posture est-ce que tu as identifié ça ou tu n’arrives pas à faire
De généralité euh oui alors je l’ai identifié au cours des très nombreuses formations que je peux animer euh ce qui fait la bascule ce qui va changer le regard et les pratiques c’est la mise en situation euh mettre les enseignants en situation d’être 10 en lisant un texte
En leur faisant lire un texte à l’envers euh les mettre en situation d’être euh dyspraxique en leur faisant rédiger un texte en utilisant leurs mains non directrice et également en en allant montrer les les anomalies fonctionnelles du cerveau tout ceci fait évoluer le regard et forcément les pratiques donc
Je dirais que pour la prise en compte des élèves à besoins éducatifs particuliers euh le la première marche à franchir c’est la marche de la formation et j’ai envie de dire aux collègues j’ai envie de faire passer ce message n’allez pas seulement vous faire vous former de façon disciplinaire vous êtes professeur
De français n’allez pas vous former que sur le français vous êtes enseignant du premier degré n’allez pas seulement sur les constellations math et français allez vous former de façon transversal et aller chercher des formations sur le chapit des élèves à besoins éducatifs particuliers arrêtez d’être prof de français de SVT
De physique de math et devenez prof d’élèves mettez l’élèv au cœur de vos pratiques et apprenez à le faire par la formation encore une fois les les académies proposent de très nombreuses modalités la formation existe aller la chercher c’est un joli mot de la fin Isabelle je
Trouve si je peux ajouter merci beaucoup en tout cas pour si je peux ajouter quelque chose mais bien sûr je voudrais juste ajouter euh une une réflexion qui me paraît très importante n’enfermons pas nos élèves dans leur troubl euh un élève 10 euh avant euh d’être 10 il est élève et
Avant d’être élève il est enfant ou à adolescen donc voilà inscrivons l’accompagnement de ces élèves dans un projet très global et pas seulement réduit à leur trouble voilà ce que je pouvais ajouter voilà ce que j’avais envie d’ajouter pour conclure donc merci à toi Nathalie de m’avoir donné la
Parole merci beaucoup en tout cas Isabelle pour tes réponses toujours aussi inspirant et optimiste je rappelle que tu es l’auteur de accompagner les élèves 10 c’est possible aux éditions ESF pour ceux et celles qui ont envie d’aller plus loin et d’entrer dans ben le passage à l’action et les premiers
Plus petits pas possies à à installer après cette inspiration et cette ce début de compréhension des troubles 10 merci beaucoup Isabelle et merci à toi au revoir [Musique]