Auteur d’une trentaine d’ouvrages publiés entre 1980 et 2022, lauréat de plusieurs prix (notamment Médicis, Albert-Londres et Joseph Kessel), Jean Rolin est un observateur minutieux du réel qu’il transcrit dans une écriture d’une rare précision, à la frontière entre le documentaire et la fiction. Le monde qu’il évoque a toujours un cadre spatio-temporel bien déterminé : ses romans, nouvelles, récits de voyage, reportages, chroniques et essais portent un regard acéré et ironique sur des lieux aussi divers que les côtes turkmènes de la mer Caspienne, les transports en commun de la région parisienne ou les cafés-théâtres de la Pologne pendant l’état de guerre.
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[Musique] [Musique] bonsoir merci beaucoup d’assister à cette rencontre autour de Jean Rolin et de son œuvre je ne sais jamais s’il faut parler à la troisème personne des gens qui sont là enfin bref et d’une œuvre donc qui est placée sous le signe de l’exploration et du déplacement un
Déplacement dont les modes originaux parfois vraiment beaucoup beaucoup originaux font la caractéristique presque autant que les longues phrases frappées d’ironie et de mélancolie c’est une œuvre genreolin où le narrateur qu’il soit tout à fait vous ou pas tout à fait met en place un protocole d’exploration euh remarquable qui fait parfois penser
Qu’il est arbitraire euh et qui marque une claire dilection pour la désolation et la périphérie que ce soit dans des lieux fort peu lointains ou dans des contrées que l’on pourrait qualifier de plus exotique cette œuvre nous allons tenter d’en arpenter l’arrièrepays et les contours au cours de cet échange qui
Qui sera suivi de question du public et nous allons pour cela tenter de suivre un fil directeur qui a la question des lieux et puis des non lieux aussi pour donner un aperçu du paysage vous allez commencer Jean par lire un extrait de votre plus récent livre La verset
De Bondoufle qui est paru chez Pool en 2022 euh donc il y a un an Po qui est votre éditeur depuis 2002 et alors sans vouloir rien divulgacher notre échange devrait se clore par la lecture d’un texte à venir et alors pour situer la traversée de Bondoufle on pourrait dire
Que c’est un livre qui cherche à explorer aux alentours de Paris les zones où la ville et la campagne se chevauche se succède se confrontent en passant par Bondoufle donc qui est une paisible commune pavillonnaire de l’esson c’est à vous de même que la plaine de pierrelet
Baissencour où est établi ce camp Rome au milieu duquel je m’étais retrouvé par hasard celle-ci a reçu pendant plus d’un siècle les bous de la capitale de telle sorte que la terre y est désormais gorgé de plombs ou d’autres métaux lourds et en principe impropre à tout usage agricole vu de
Haut et en cette saison elle apparaît comme un immense terrain vague parsemé de petits groupes de cabanes et de jardinis retranché derrière des palissades tel des hameau dans lesquels survivraient des rescapés d’une catastrophe climatique une fois traversé la partie encore villageoise de Chanteloup puis longé celle dont le développement a
Coïncidé avec celui de l’industrie automobile on atteint la gare on emprunte la passerelle qui franchit les voies et on se retrouve aussitôt sans même la largeur d’une rue à traverser au bord de cet espace d’une platitude et d’une vacu propice par exemple au déploiement d’une charge de cavalerie parcouru par des chemins
Portant sur Google Maps des nom tels que sentiers des tournants petits chou sentiers des haut Châtelet ou chemin des Trépassés on s’engage sur le premier qui se présente en contrebat de la voie ferrée avec le respect mêlé de craintte qu’inspire de tel nom on longe des champs nus mais donnant l’impression
D’être entretenu en dépit des M lourd et de l’anathème qui les frappe on traverse des Fourets plus buissonneux que forestiers on tombe enfin sur le chemin dit de pis fontaine à carrière celui qui sur la carte semble mener dans la direction souhaitée le chemin longe un premier
Groupe de bico et de carré de chou sein de vieilles plaques de tôle sans nulle présence humaine puis il en traverse un second plus conséquent situé à la croisée de plusieurs voies mais également désert un champ terreux et zébré en tout sens de trac de deux roues contribue au climat post-apocalyptique paisiblement
Post-apocalyptique qui s’est établi peu à peu et ce n’est encore rien à côté de celui qu’induit un peu plus loin la décharge sauvage que le chemin longe avant de s’y dissoudre sur l’habituel substrat de matériaux de construction la couche supérieure de déchets présente une grande variété d’objets domestiques
Tels que des chaussures des vêtements des poupées désarticulées et d’autres jouets d’enfants et ce détail vaguement évocateur des à côtés de l’épuration ethnique dans un pays en guerre lui confère un caractère particulièrement sinistre merci beaucoup est-ce que vous pouvez nous dire pourquoi vous avez choisi ce ce passage et qu’est-ce qu’il
Aurait de de représentatif peut-être de la manière dont vous envisagez la description des lieux bah d’abord c’est toujours assez difficile de choisir un passage plutôt qu’un autre le le j’avais choisi celui-là je je dis pas ça pour faire le Banin mais je l’avais choisi pour deux raisons l’une est une citation de George
Orwell qui est une citation peu connue de George Orwell qui est un auteur que j’aime particulièrement y compris y compris sa personne n’a pas tellement d’importance mais ENF il se trouve que c’est un des un des rares écrivains de d’une importance dont le le la personnalité ne gêne pas l’œuvre comme
Dit l’ bon bref donc une citation de horwell non il y en a quand même d’autres bon c’est et l’autre raison c’est parce qu’il y a question de l’pro d’une d’une prolifération de l’pro et en fait comme j’ai décidé de raccourcir j’ai décidé de vous épargner le texte
Plus long que j’avais d’abord prévu de lire euh dans ce que j’ai lu n’apparaît ni la citation de George Orwell ni la le pullulement de la Pro voilà mais c’était effectivement ça les raisons de mon choix et puis à part ça je l’ai choisi aussi parce que ça décrit
Le oui un genre de paysage est-ce que je peux dire que je les aime bien je sais pas enfin le genre de paysage qui m’attirre et qui m’intéresse oui qui comme je disais un paysage paisiblement post-apocalyptique parce qu’une une description chez vous c’est à la fois
Euh la la matérialité des lieux comme on l’entend et puis le l’épaisseur que donne la référence littéraire le et au fond les raisons pour lesquelles vous vous dites que vous avez eu envie de lire ce texte là donc même si on n pas entendu Orwell et lapro finalement ça ça
Correspondrait assez bien à une forme de d’art poétique disons-le si le le si les les les références littéraires sont importants l’épaisseur non pas non pas les références littéraires en tant que tel mais l’épaisseur littéraire qui apporte enfin l’épaisseur qui apporte le le substrat littéraire le rapport littéraire que vous avez au lieu qu’il
Est presque aussi important que les même oui oui certainement oui le le mais là il se trouve c’était une coïncidence véritablement merveilleuse quoi puisque je je je donc du coup je vais raconter l’histoire à défaut de la lire enfin l’histoire je c’était en je pense que ça n’apparaît pas dans le l’extrait que
J’ai lu mais c’est en en en hiver un hiver assez rigoureux comme c’est désormais assez rare enfin un moment assez rigoureux dans l’hiver et donc il y a des des de grandes FLA d’eau boueuse gelée et avec une une couche assez épaisse de glace et donc je je m’amusais
De manière puérile mais enfin je pense qu’il y a un tas de gens que ça amuserait aussi à balancer des gros cailloux sur ces flaques dans l’espoir de non de de de de crever la glace et ça faisait ça provoquait des des des des choses assez belles enfin des des
Mouvements de grosses bulles sous qui se propageaient comme ça sous la couche de glace et là-dessus je découvre en plus oui je crois que c’était vraiment par hasard quoi en lisant la dans une la grosse édition Ivrea là de horwell où il y a de toutes sortes d’articles et
Cetera je découvre un texte d’Orwell dans lesquel il décrit il joue exactement au même jeu voilà et c’est vrai que ça m’a fait plaisir et et par surcroix c’est encore une chose évidemment enfin je je j’ai un peu quelques scrupules à dire les choses que
J’ai en commun avec Orwell mais le le le une chose qui me rend Orwell proche et sympathique c’est qu’il il s’intéressait beaucoup aux oiseaux comme moi et donc il prétend que le bruit que fait le en glissant sur la glace et tout à fait semblable au cri du chevalier gambette
Alors à vrai dire moi je vois pas tellement la pertinence de cette comparaison mais en tout cas ça me rendait le la citation d’Orwell encore plus précieuse et encore plus pertinente [Musique] fait c’est une figure qui compte pour vous de de longues dates vous qui qui êtes attaché au reportage au reporter et
À l’écriture à la combinaison des deux c’est un écrivain que vous lisez depuuis long longtemps Orwell oui alors Orwell comme je pense tout le monde je l’ai découvert il y a très longtemps à travers 1984 bon c’est un livre très important 1984 et un très beau livre mais je ne
L’ai pas relu depuis depuis longtemps et c’est pas ça le le le le le moteur principal je de mon amour d’Orwell ça n’est pas le 1984 ça n’est pas non plus le la ferme des animaux ça n’est pas c’est principalement un livre ENF qui qui a été longtemps méconnu qui ne l’est
Plus aujourd’hui qui s’appelle hommage à la Catalogne et qui est le récit du séjour enfin si on peut appeler ça un séjour de la période pendant laquelle il a il s’est engagé dans la milice d’un parti espagnol d’extrême gauche mais d’extrême gauche antistalinienne le pou le Parti ouvrier
D’unification marxiste et donc il a combattu quelques mois dans la milice du pou sur le le front d’Aragon avant d’être blessé très gravement enfin d’une blessure qui normalement aurait dû le tuer et qui par miracle ne l’a pas fait puisqu’il a pris une balle qui lui a
Traversé le coup et normalement vu le nombre de choses vitales qu’on a dans le coup il n’aurait pas duû y survivre bon et j’ai il se trouve que ce livre est d’abord j’aime beaucoup fait d’une manière générale je dois convenire d’une certaine anglophilie quoi notamment dans
La littérature et je pense même si c’est une idée très banale que l’humour en littérature reste quand même très largement le privilège des Anglais quoi il y a beaucoup plus d’anglais d’auteurs anglais drôles que d’auteur de n’importe quel autre nationalité à mon avis maintenant tout dépend aussi quel type
Du bourg on apprécie rel qui était pas vraiment un marrant a quand même un voilà une espèce d’ironie de distance notamment dans la la description de ce qui est un engagement militant extrême puisque c’est un engagement mortel potentiellement bon et à aucun moment il ne se déparere de son ironie mais y
Compris vis-à-vis de ses camarades vis-à-is c’est plein de réflexion extraordinairement désabusé sur le le l’invraisemblable désorganisation de cette milice son indiscipline son son et le le donc c’est un livre duneur enfin espèce de mélange de de de courage et d’honnêteté qui sont deux choses qui vont pas toujours ensemble que normalement quelqu’un qui
S’engage à ce point sera enclin à mentir sur les fautes ou les crimes commis par le camp dans lequel il s’est engagé et cetera orouel non et notamment ce livre est marqué par une une chose extrêmement importante et que il me semble les gens continuent à mal connaître qui est la
La enfin que le le ce qu’on peut appeler le camp républicain en Espagne était extraordinairement divisé bon euh de telle sorte que si par chance il avait gagné la guerre il s’en serait probablement suivi des troubles importants entre les différentes composantes de ce camp bon et donc il y
A eu à un moment donné à Barcelone des combats très violents j’ai opposant le eu disons les enfin j’en point un vocabulaire un peu daté enfin les staliniens parceil faut bien les appeler par leur nom d’un côté et les socialistes rallés comme c’est souvent le cas au staliniens et de l’autre des
Des des anarchistes euh et ces militants du pou désignés improprement comme trotskist bon euh Orwell se bat naturellement mais se bat bien malgré lui quoi il se bat désespéré de devoir combattre des gens qui sont quand même même dans son camp bon il participe à ces combats et il en rend compte d’une
Manière extraordinairement honnête et non seulement il en rend compte de manière extraordinairement honnête mais il rajoute encore une note enfin qui c’est plus qu’une note une annexe où il dit ne perdez pas de vue que quand je vous raconte tout ça je le fais de mon point de vue qui était celui d’un
Combattant de la milice du pou et que ce que je raconte ça n’est certainement pas toute la vérité et rien que la vérité voilà il faut également voir le point de vue du parti adverse et le et ce livre bon le mais c’est aussi le le B dans ce
Livre il y a des descriptions de paysag justement absolument magnifiquees il y a des des enfin je trouve que c’est un oui je trouve c’est un livre important Bage à la Catalogne quoi c’est pas seulement un témoignage sur la guerre d’Espagne c’est littérairement aussi un livre important moralement c’est un livre
Important voilà donc c’est c’est c’est ça surtout c’est surtout ce livre là qui m’a qui m’a inspiré cette dévotion horellenne mais vous l’avez lu quand parce que vous avez vous-même été très extrêmement engagé ou engagé à l’extrême euh est-ce que vous l’avez lu avant ou après ou pendant non j’ai lu alors
Justement je reviens j’ai lu euh j’ai lu 1984 quand j’étais lycéen ce qui aurait dû me mettre en garde contre des idéologies auxquelles j’ai adhéré par la suite euh mais ça n’a pas été le cas euh et en revanche hommage à la Catalogne je l’ai lu récemment parce que j’appelle désormais récemment
C’est-à-dire il y a une petite quinzaine d’années peut-être même une petite vingtaine une quinzaine d’années d’accord alors on va remonter un tout petit peu avant dans vos dans vos lectures euh et dans les dans les lieux peut-être qui vous ont constitué euh votre père était médecin militaire vous
Avez voyagé enfant vous avez grandi en en partie en Afrique mais s’il y a un point fixe auquel vous vous référez dans vos livres y compris dans dans crck par exemple qui est votre avant-dernier si je ne m’abuse euh où vous cherchez votre un point commun avec avec lawence c’est
La ville de Dinard en en Bretagne qu’on retrouve dans votre bibliographie à à plusieurs reprises pourquoi qu’est-ce que ça a fabriqué chez vous ce ce lien enfantin avec avec Dinard mais là alors le le danger en répondant à cette question c’est d’être interminable c’est parce que les les
C’est vrai que de dinar enfin bon dinar oui j’aime beaucoup dinar de certaine façon je pense que l’estuire de la Rance est le plus bel endroit du monde mais je je pense que tout le monde est enclin à penser ça dans une certaine mesure des lieux de son enfance bon
Euh en fait je me suis retrouvé à Dinard pour des raisons de familiales mais lié lié à l’histoire quoi voilà le le euh c’est un contexte très particulier voilà j’ai j’ai j’ai euh euh mon père était nommé à ce moment-là il nétait plus médecin militaire il était administrateur il avait quitté l’armée
Euh où il exerçait effectivement la la l’activité de médecin à la fin de la 2e guerre mondiale euh je précise quand même au passage qu’il était qu’il avait combattu dans les Forces françaises libres et il malgré ça il a quitté learmée parce qu’il avait pas du tout l’esprit militaire c’était aussi lui
Quelqu’un d’assez enfin même de très anarchisant il est devenu administrateur il a à ce moment-là il est au moment je enfin peu après ma naissance il il est nommé au Congo BRZ en ce qui s’appelle aujourd’hui le Congo Brazaville et à peu près en même temps j’ai un oncle un
Frère de ma mère qui lui était marin militaire aussi et qui est tué en Indochine il faudrait raconter toute cette histoire depuis le début parce que c’était tout à fait anormal que dans la famille de ma mère qui était une famille d’instituteurs socialisant euh qui sonhonnerit d’avoir manifesté pour
Drefus au moment du procès de drefus à Rennes et cetera comment est-ce que cette famille avait produit un officier de marine dans le contexte de l’époque c’est tout à fait étonnant en tout cas ça lui a pas porté chance il a été tué donc un un de Chine ce frère de ma mère
Et ça a provoqué une espèce de bouleversement enfin de de oui de de de de séisme dans la famille quoi c’est c’est il était ex extrêmement aimé et de sa sœur c’estàd ma mère et de sa mère ma grand-mère et donc au moment de partir rejoindre mon père à brasaville ma mère
Qui avait deux fils mon frère Olivier et moi-même a décidé d’en confier un à sa propre mère pour qu’elle ait de quoi s’occuper et qu’elle ne sombre pas dans une dépression totale bon calcul je pense qu’on ne ferait pas le même calcul aujourd’hui j’en sais rien évidemment ça
Pose la question qui est certainement aussi importante pour mon frère que pour moi et et donc bien entendu nous l’avons jamais débattu c’est qui était le fils préféré était celui qu’elle a pris avec elle et qu’elle a emmené à Brazaville ou celui qu’elle a confié à sa mère très difficile d’y répondre quoi
Très difficile mais je pense aussi très enfin je pense que ça nous a bien travaillé et donc je me suis retrouvé dans ce contexte confié à ma grand-mère qui est donc institutrice en retraite qui habitait à Dinard dans une maison avec un jardin et c’est vrai que c’est une période extraordinairement
Importante de ma vie alors c’est important à cause de ce contexte que je viens de Bros don je viens de brosser des grandes lignes euh puisque donc c’est pas c’est pas une simple vilégiature quoi c’est voilà je suis d’une certaine façon sans jeu de mot le tenant lieu de ce jeune officier de
Marine tué bêtement un Indochine et le fait est que ma grand-mère que j’ai quand même assez bien connu ce serait probablement laisser mourir de consomption comme on disait autrefois enfin elle se serait laissé mourir d’une manière ou d’une autre tant elle était affectée par la mort de ce fils si elle
N’avait pas eu à s’occuper d’un d’un d’un très jeune enfant quoi et ça c’est très constitutif si vous voulez de ma personne parce que le comme elle était insitutrice j’étais dispensé de de dans dans ces annéesl d’aller à l’école donc c’estit elle qui me faisait qui m’a
Appris à lire à écrire et cetera bon et le le le bon ça crée un rapport particulier c’estd que là c’est quand même une période où normalement on vit avec d’autres enfants moi je connaissais pas d’enfants ou très peu quand même je vivais avec deux vieilles dames et au
Demurant j’ai gardé un souvenir assez merveilleux certainement fantasmé de cette enfance et donc un attachement pour Dinard qui en même temps pour moi est la ville la plus triste du monde quo que c’est la ville d’un certain nombre de deuil ceux de ma ma mère ce le ce
Certains des miens aussi enfin bon voilà une ville à la fois extrêmement triste et en même temps bien que je ne sois pas particulièrement enclin comment on appelle ça la Shaden Freud la la tristesse dansad freuder oui je je voilà j’aime cette ville quoi enfin j’aime cette ville non j’aime pas cette ville
D’ailleurs je non mais je veux dire j’aime la j’aime la le le site quoi j’aime j’aime les souvenirs que j’y ai et j’aime la beauté du site autrement le sans excès de snobisme je n’y ai jamais connu personne d’autre qu’un gardien ivoirien du casino de Dinard
Voilà c’est et le c’est vrai que même avec le libraire de Dinard qui est pourtant sans doute un assez bon libraire je sachant que j’habité là il n’a jamais eu la curiosité de me demander de venir faire quoi que ce soit et donc en fait dans le temps puisque
Oui là je parler de mon enfance donc évidemment dans mon enfance les libraires n’avent aucune raison de m’inviter mais il se trouve que du fait de cet attachement donc un peu nérotique pour Dinard j’ai acheté à un moment donné un studio j’y ai vécu un peu j J a
Écrit et travaillé et cetera et que de fait je n’y ai jamais rencontré personne quoi donc je peux pas dire que j’aime cette ville j’aime le décor de cette ville et l’idée que j’en men fait quoi voilà et je je voudrais quand même citer un détail important également c’est que la
La je suis je suis sûr au moins d’une chose sachant à quel point on est enclin à reconstruire le les souvenirs qu’on a de son enfance mais c’est que la première fois que j’ai été au cinéma c’était à Dinard avec ma grand-mère et c’était pour voir le film qui avait été
Tiré du couronnement de la reine d’Angleterre ellisabeth I qui nous a quitté il y a pas si longtemps et le votre anglophilie fairei de toute façon oui voilà une des rares choses dont je créditerai Dinard c’est que c’est une ville anglophile bon et mais je pense que grand-mère était assez anglophile
Aussi bon et en tout cas on a été voir ce film du couronnement de la reine d’Angleterre et j’ai j’ai trouvé ça merveilleux et c’est vrai que probablement que ma sympathie pour la reine pour la monarchie britannique et pour l’Angleterre non en fait c’est quand même l à des choses plus sérieuses
He je dire je suis né peu de temps après la fin de la deuxème guerre mondiale et c’est quand même aussi à ce titre à cause de du rôle que l’Angleterre avait joué notamment dans les débuts de la 2uxèe Guerre mondiale que j’ai cet attachement pour l’Angleterre et alors
Cette cette enfance solitaire elle était très lectrice oui oui enfin en tout cas la lecture était très valorisée puisque comme je l’ai dit ma grand-mère était institutrice donc elle m’a appris à lire et donc elle m’a mais mais en même temps c’était enfin je je sais pas
Je on peut pas lire que j’ai j’ai pas lu les grands textes fondateurs de l’humanité de la culture universelle quand j’étais à Dinard je lisais beaucoup je sais pas ça correspond pourtant pas du tout au souvenir que j’ai d’elle mais enfin ma grand-mère était abonnée au chasseurs français je
Pense qu’ bien entendu elle ne chassait pas mais c’est parce qu’il y avait un tas de trucs intéressants je pense des choses pratiques dans le Chasseur français et donc j’ai j’ai quand même beaucoup appris à lire dans Le Chasseur français c’est qu’il y avait des récits
Des récits de oui alors si il y avait des récits d’exploration des récits d’aventure et cetera qui certainement m’ont marqué quoi ou ouis c’est puis puis non mais elle me disait aussi à lire des bons livres mais des bons livres pour les enfants bon moi j’ai pas vraiment le souvenir mais est-ce que
Vous vous l vous avez lu Tintin est-ce que vous avez une une espèce de mythologie du du reporter qui a pu se se former dans certaines lectures Tintin par exemple oui oui non mais alors non parce que le le enfin Tintin il est pas très sérieux
Comme reporter B le non mais j’ai enfin la mythologie pas c’est quand même la je fait partie d’une génération qui est effectivement euh voué un culte ça peêtre excessif mais enfin est extrêmement attaché à Tintin moi c’est vrai que bon voilà je fais partie des gens qui ont lu relu un
Laass sablant je peux encore les relire parce qu’il y a quand même toujours un truc que j’ai oublié oui j’aime énormément les albums de Tintin mais je ne pense pas du tout que ça j’ai jamais envisager Tintin comme un modèle quoi c’est sûrement que la lecture de Tintin
A développé mon envie de voyager oui mais je bon le côté reporter j’ai jamais envisagé comme un reporter de toute façon il en vérité ce qu’il fait c’est pas du travail de reporter c’est du travail de détective plutôt enfin par ailleurs vous avez dans vos livres une manière de traiter votre figure de
Narrateur euh enquêteur reporter qui qui qui bat en brèche qui se moque de la figure du reporter justement qui le prend comme quelqu’un de pas très sérieux non non mais c’est vrai qu’en plus oui je dis ça mais je me suis souvent référé j’aime bien enfin je que chaque livre raconte une aventure
Dans un un contexte différent et en cela je prétends être un héritier de Tintin effectivement alors on va on va avancer un petit peu dans le temps donc vous vous avez cette période d’engagement et puis à la sortie vous vous faites vos premiers reportages 73 vous par si je ne
M’abuse vous partez en Irlande du Nord pour votre premier reportage oui en fait tout ça est assez tardif je je conserve d’ailleurs un regret enfin un regret sur une façon de parler quoi je d’avir d’une seelle façon je regrette d’avoir été aussi con bon dans les des années qui suivent
Immédiatement mes 68 bon en même temps j’ai quand même aussi la satisfaction de l’avoir été moins que d’autres puisque j’ai quand même fini par me dégager de l’organisation à laquelle j’appartenais et donc je considérais les position comme absurdement extrémiste bon enfin à la longue j’ai mis du temps à comprendre
Ça bon enfin j’ai bien moins de temps que beaucoup et le le et à ce moment-là en je pense par exemple à à quelqu’un que vous connaissez peut-être si vous vous intéressez à la photographie qui s’appelle Patrick Chauvel Patrick Chauvel qui est certainement le le le le le reporter le
Plus couturé de France et probblement du monde entier en avec c’est exactement comme les je sais pas quoi ce qu’on dit des des gronniards de Napoléon qui avait a réussi à survivre à toutes les campagnes je sauvé les coutuers absolument de partout il a reçu je sais pas combien de blessures enfin pe
Importe il a vécu des choses assez extraordinaire et on a exactement le même âge et je me suis rendu compte qu’à l’époque à l’âge où lui où moi je m’engageais dans c’est parce qu’on peut quand même considéré comme des conneries politiques qui en tout cas menait nulle
Part lui a foutu le camp à Saigon je me dis au fond voilà pourquoi je suis pas parti à Saigon ça aurait été plus intéressant que de moi je serais pas devenu photographe je crois mais enfin je serais est devenu rédacteur journaliste et en même temps je je je
Tout ça il y a une part de mauvaise foi dans ce que je dis enfin dans forcément de toute façon ou d’inexactitude parce que le je n’ai pas aimé enfin il y a quelque chose que je que je que j’exècre dans le le militantisme notamment dans le
Militantisme extrême et en même temps il y a aussi des choses que j’aime bien et en vérité dans la partirulrement du moment où je me suis détaché où j’ai commencé à me détacher de l’organisation à laquelle j’appart tenait euh les gens avec qui j’ai travaillé dans ce contexte notamment à saint-nazer par
Exemple sont des gens que que je pour certains je connais encore et le et de de ça de ça je n’ai aucun regret quoi d’avoir su un peu ce que c’était que de travailler en usine de rencontrer des gens dont cétait le métier de de de de
Oui voilà je de de en fait dans la la la dans la période où je je m’éloigne du militantisme c’est une période de où là j’ai appris beaucoup de choses je dire ce que j’exécré c’était le le le militantisme universitaire quoi c’estd pour ça notamment que je n’ai pas fait
D’études supérieur et le parce que quand même le sectarisme et l’aveuglement était en fait le sectarisme et l’aveuglement est presque toujours beaucoup plus fort chez les intellectuels c’est triste à dire he mais que chez des gens ordinaires encore une conviction que je partage avec Orwell d’ailleurs bon et le et donc
Quand je me suis éloigné de la du climat de frénésie qui qui pouvait régner dans les facs pour faire autre chose travailler dans un contexte plus normal là c’est c’est devenu c’est devenu intéressant c’est devenu intéressant et formateur et c’est des ça pour le coup c’est quelque chose que je ne regrette pas
Merci mais donc après ça vous partez faire votre premier reportage je crois donc en Irlande du Nord dans quel contexte oui alors c’est en fait j’ai fait ce long détour on pour dire que je malgré tout je regrette d’avoir commencé tard enfin tard j’étais pas bien vieux
Mais 24 ans oui ça va et en plus là je trouve enfin c’est justement une formule hybride he parce que la euh on est deux trois euh copains enfin on peut même dire des camarades dans le contexte de l’époque bon même si on avait quitté nos organisations respectives et en fait on
Part on commence à faire du reportage en l’Irlande du Nord pour la simple raison que c’était enfin que d’abord il nous apparaissait à tort que ce qui était en cours en Irlande du Nord était une révolution mais enfin en tout cas c’était un mouvement populaire marqué par des des des violences assez
Considérables mais avec une dimension qu oui ENF une dimension assez joyeuse aussi importante mais enfin si on part là-bas c’est à la fois parce que c’est la destination euh la plus proche la moins coûteuse d’ailleurs la première fois on s’y rend en stop et que ça nous permet à la fois
De persister dans notre enfin de maintenir de préserver notre enthousiasme révolutionnaire tout en essayant de gagner un peu d’argent et le donc c’est quand même une pratique qui est qui n’est pas vraiment à recommander du reportage puisqu’on participait activement à des troubles le soir on prenait des notes
Il on n’est pas supposé comme chacun sait faire ça et le mais en même temps je tiens à dire quand même j’ai retrouvé j’ai perdu la plupart des des des des articles que j’ai écrit à l’époque parce que j’envoyais ça un organisme s’appelait l’agence parisienne de presse qui dispatchait des articles dans toute
La presse francophone euh y compris en Afrique y compris dans nos dominions et cetera donc ça faisait quand même beaucoup de jourau ce qui fait qu’on arrivait quand on plçait bien un reportage si ça avait duré j’aurais pu gagner ma vie comme ça comment et donc j’ai retrouvé un de ces reportages
Et j’ai constaté qu’en dépit de mon parti prix enfin du fait que j’étais totalement si ça a un sens proirlandais et antianglais dans ce contexte bien qu’angloph et je mon le reportage que j’ai fait n’est pas mensonger il n pas mensonger voilà je décris les chosesement tes que je les ai vu parce
Que je m’en souviens moi et donc il y a un ton qui est peut-être un peu grandiloquant mais le les les faits que je rapporte sont ceux que j’ai observé je n’y rajoute rien je n’en retranche rien voilà bon je dis ça pour voilà c’est peut-être un peu un peu
Vaniteux de dire ça mais j’étais quand même content et un peu surpris de voir que en dépit de de de du fait que j’étais absolument de parti pris je n’ai pas raconté trop de conneries bon et malheureusement ça a marché enfin c’est c’est ça a marché cette année làà ça a marché l’année
Suivante l’année où on est parti la première FO c’était l’année qu’on a appelé l’année de l’intro production de l’internement l’internement administratif qui était une disposition enfin qui était gros une suspension de toutes les garanties légales pour les prisonniers définis à l’époque comme républicain enfin c’est-à-dire anti-British en Irlande du
Nord donc ça avait suscité des des des des troubles considérables des manifestations des attentats et cetera l’année suivante la presse s’intéressait encore un peu à l’Irlande du Nord donc on a pu de nouveau au moins financer les voyages qu’on y faisait mais je me suis aperçu après que voilà
Au bout d’un moment tout le monde s’en fout la fièvre retombe les événements sont moins sanglants ou moins saillants et donc voilà ça marchait plus quoi donc j’été obligé de voilà je pouvais plus je savais pas quoi faire quoi donc donc j’ai renoncé momentanément au reportage et à ce
Moment-là je suis devenu ce que j’appelle polygraphe enfin j’ai j’ai donc ça me permettait au moins de de de continuer à écrire qui une chose à la laquel je pense je tenais enfin dont j’avais besoin et puis incidemment c’est ça aussi qui m’a permis de vivre et donc
Là j’ai fait un tas de trucs le j’ai participé y compris à une une encyclopédie qui s’appelait le Christ en son temps par exemple donc à l’époque je suis devenu assez calé en christologie en Histoire de l’Église des origines à nos jours et cetera enfin bon des
Domaines que je maîtrisais assez mal a priori bon et le j’ai tenu aussi à un moment donné une rubrique ça j’en reviens pas parce que du coup c’est quand même la la euh bon je me souviens quand même d’avoir lu mon nom mal orthographié d’ailleurs à la Une
Du journal Le Monde donc à l’époque on moi c’était une consécration extraordinaire parce que j’avais j’ai assuré pendant un moment une petite chronique de promenade architecturale dans le monde ça s’appelait 3 heur à perdre et donc paf le premier paraît jean-rin avec deux ailes mais enfin bon
C’était quand même mon nom à la Une parce que c’était tout petit mais c’était à la une du monde et le donc voilà j’ai fait des trucs comme ça qu parce que j’appelle donc polygraphe je j’ai participé à une une entreprise qui était aussi assez passionnante qui
S’app que c’était un truc italien ça s’appelait l’Encyclopédie du crime et c’était des mais des recherches assez savantes he sur de de de grandes affaires criminelle la plus ancienne dont je me suis occupé c’est l’affaire Calas celle dans laquelle ENF don Voltaire s’était occupé et ça allait jusqu’à
Londrue et c’était des bon c’était pas superficiel je travaillais notamment sur la des tribunaux à la BN c’était bon pas c’était pas ça n’avait pas non plus le le niveau de sérieux d’un travail universitaire c’était quand même du C intéressant donc j’ai fait ça pendant un bon moment et puis je sais
Pas qu’est-ce qui se passe après et 1980 vous publiez votre premier livre chemin d’eau comment oui c’est ça alors justement c’est sur la base des petits trucs que je faisais à droite à gauche notamment des chroniques d’architecture et cetera qu’on m’a proposé de de d’écrire un livre sur sur en fait
C’était une éditrice en fait Nicole lates qui a été pendant longtemps mon éditrice et que j’aimais beaucoup bon Nicole lat en à l’époque je la connaissais pas bon elle avait elle avait beaucoup aimé un livre de Jacques la carrière qui s’appelait chemin faisant qui était un récit d’une
Traversé de la France par les chemins d’une totalité très différente d’un livre plus récent sur le même sujet et le et elle souhaitait que ce fut ou non une bonne idée elle souhaitait de demander à quelqu’un de faire la même chose avec les canaux sur de traverser la France
Sur les canaux les voies navigables et cetera et donc je lui ai soumis un dossier qui était composé des articles que j’ai mentionné et ça lui a plu et donc elle m’a commandé le bouquin et donc voilà là je suis parti un an me balader sur des canaux et des rivières
Euh je ne suis pas comme mon collègue Pierre patrolinditeur po voilà je n’ pas traversé la fr France à la nage né envant je l’ai traversé par des moyens nautiques enfin B non d’ailleurs je sur sur les bords de voie d’eau mais à la fois par bateau et aussi beaucoup à pied
Et en vélo voilà donc j’ai écrit ce bouquin qui a été le le premier livre que j’ai publié et après bon j’enchaîne le donc j’étais voilà je je je constatais qu’on je pouvais écrire des livres qui pouvait être publié qui pouvait même rencontrer comme ça certain intérêt dans
La presse et C et donc je suis reparti une chose dont j’avais envie depuis très longtemps qui je suis parti j’ai embarqué plusieurs mois sur un cargo euh voilà j’ai j’ai j’ai tiré de ça un récit mais un récit fictif pour le coup bon journal de
Gan vous alle’ journal de Gan vous allez oùci et puis ainsi de suite et c’est comme ça que vous avez mis en en place une sorte de méthode Rollin est-ce est-ce qu’elle à quel moment est-ce qu’elle existe la méthode Rolin pour écrire un livre est-ce que et
Est-ce que vous voyez la manière dont ça s’est un peu mis en place vos protocoles de d’écriture la manière dont vous appréhendez un un objet que vous tournez autour non pas du tout parce que non non pas du tout parce que tout ça enfin je sais pas du tout quelle cohérence quelle
Quelle cohérence ça fait je sais pas quelle l’impression on peut en retirer mais enfin le premier livre c’est un livre de commandement et le moi je le trouve maintenant très enfin je le Renis pas complètement mais je le trouve très empoulé quoi il y a un enthousiasme pour
Les adjectifs les adverbes et cetera que même assez excessif euh après ça j’ai fait donc je suis parti sur sur ce cargot je suis parti de loin dans un milieu quand même assez particulier comme chacun sa très clos très il enfin il y la fois l’ouverture de des des des
Des des mers qu’on traverse et des continents qu’on aborde mais la clôture de de du du milieu lui-même du bateau lui-même j’ai écrit un truc complètement différentie qui était non seulement fictif mais qui était c’est une fantaisie enfin c’est je décris des choses qui n’existent pas des gens qui monte au
Ciel donc c’est de livres complètement différents et après j’ai enchaîné sur un trè qui a dû avoir une bonne cinquantaine de lecteurs que voilà que jusqu’à maintenant personne je dépure mais personne ne m’a proposé de rééditer qui s’appelle l’ du scafandrier qui était également une fiction il a aussi une fiction à la
Limite du enfin par moment du fantastique donc c’est quand même des choses assez différentes de ce que j’ai fait par la suite quoi et en revant je pense que là je je retombe sur mes pieds si je puis dire avec un sauf erreur le dernier livre que j’ai
Publié d’ailleurs c’est la thèse qui s’appelle la frontière belge et la frontière belge c’était à la fois le résultat d’une exploration de la dite frontière mais c’était en même temps une fiction donc donc là il y a ces deux dimensions quoi mais il y a une dimension très importante de nouveau de
De de de l’arpentage de l’exploration de d’un territoire d’ d’un territoire assez nul je veux dire par là que non la la frontière belge en tant que telle n’a pas grand intérêt ENF c’est pas des c’est pas les montagnes rocheuse c’est pas voilà alors pourquoi ils vous intéressent ces lieux qui n’ont aucun
Intérêt et bien pour ça justement parce qu’en fin de compte ils en ont toujours voilà il toujours il y a 1000 choses à dire de la frontière belge et le non mais là c’est parce que l’idée me plaisait ENF ça bon d’abord j’ai à la fois je dis je à l’instar de Jean
Etchnau sur la 4e de couverture de ses premiers livres je pourrais me définir comme un assez bon nageur je suis un assez bon marcheur également mais malgré ça je suis pas très sportif moi et donc la frontière B je me plaisais parce que j’avais de toute façon le projet de la
Parcourir en vélo et je n’avais pas observé qu’à partir d’un moment ça montait quand même dans les ardenes et d’ailleurs du moment où ça a commencé à monter j’ai arrêté et donc en fait c’est là j’ai décrit la frontière belge mais de manière quand même assez minutieuse de d’unquerque jusqu’à Maubeuge à peu
Prèsilà et mais c’est c’est oui je trouve pas enfin je trouve passionnant oui je trouve assez passionnant d’explorer très minutieusement un terrain un territoire un un milieu un paysage dans lequel apparemment il y a pas grand-chose quoi et où voilà petit à petit si on trouve des choses soit dans le paysage lui-même
Soit dans le le le le le les flux qui le traversent les gens les animaux les je je suis très attaché aussi au changement des au cycle des saisons façon dont les paysages se transformment les activités et cetera donc la la oui la frontière belge c’est enfin non mais tout ça est
Important pour moi enfin je veux dire il y a pas de livre bon c’est en plus c’est lié à des expériences qui m’ont intéressé quoi c’est ça peu d’expérience m’ont autant intéressé que cet embarquement de plusieurs mois sur un cargo au point de me faire regretter à l’époque où j’aurais pu
Faire des études de ne pas avoir fait de l’école de la marine marchande ça n’est pas une façon de parler quoi je je j’ai encore ce regret et je je pense que c’est un métier que j’aurais volontiers exercé sans doute pas plus de 10 ou 15 ans mais après tout conade lui-même l’a
Pas fait beaucoup plus de 15 ans sois et je suis sûr que pendant 10 ou 15 ans j’aurais aimé faire ce métier et puis le voilà donc oui quand quand vous décrivez la manière dont vous vous appréhendez la la frontière bien mais ça ça peut valoir
Pour quasiment tous vos livres il y a il y a quelque chose d’une Tentative d’épuisement d’un lieu est-ce que ce ce texte de perc Tentative d’épuisement d’un d’un lieu parisien vous ça fait partie de vos de vos références oui oui bien sûr enfin bon le le pas spécialement oui bien sûr Tentative
D’épuisement d’un lieu parisien mais pas c’est pas le texte de père Perec que je préfère mais Perec en général oui fait partie de mes références mais plus euh plus le la Vie mode d’emploi et W ou le souvenir d’enfance je pense que c’est les deux livres de P qui m’ont
Le plus marqué la Tentative d’épuisement m’intéresse mais c’est c’est comme en effet un exercice difficile quoi tout comme le livre sans la lettre la disparition la disparition VO je je je je préfère quand même de beaucoup W ou d’enfance et le la Vie mode d’emploi vous avez parlé des des
Modes d’exploration à pied à vélo en cargo mais donc pas en voiture parce que vous n’avez pas votre permis de conduire et alors j’en suis venu à me demander si au fond c’était pas une forme de de contrainte pééquienne ou lipienne que vous vous imposiez c’estàdire que tout de suite ça
Rend les endroits intéressant enfin ça met du suspense comment on va réussir à se déplacer d’un endroit à l’autre ça met de la fantaisie parce que Ben traverser pééu en la l’île de péu dans le Pacifique à vélo évidemment c’est pas la même chose qu’en voiture puisquen
Plus il faut avoir un permis pour le traverser à vélo est-ce que finalement vous vous êtes dit ben je serai cet écrivain qui n’a pas explorateur voyageur je ne sais pas qui n’aura pas son permis non non c’est vraiment le autant je le le par exemple le le le le
Fait que j’ai pas fait d’étude supérieur corres quand même un choix bon alors paril un choix assez fragile he parce que j’aurais pu bon mais c’est un choix ça a été un choix autant le le le fait que je n’ai pas le permis n’est pas du tout un choix c’est d’ailleurs j’ai j’ai
Pris j’ai j’ai j’ai pris enfin j’ai pris avec des des à titre privé des leçons de conduite jamais avec une agence et j’ai su conduire à un moment donné j’ai conduit je peut-être saurais-je encore aujourd’hui conduire une quatreelle la seule voiture que je sache conduire c’est la quat aelle et pourant c’est pas
La plus facile avec le levier de vitesse comme ça bon et donc j’ai momenté je savais conduire mais avec quand même la seule chose je ne savais pas me garer j’ai jamais su me garer je ne savais pas démarrer en côtement donc c’est quand même de handicap quoi et j’étais
Absolument persuadé que je que je n’aurais pas le permis donc j’ai conduit donc à une époque sans permis pas beaucoup mais un peu toujours des quatelles euh et puis à un moment donné j’ai arrêté parce que je comme en plus je faisais d’autres trucs qui tombaient éventuellement sur le coup de la loi
C’était pas la peine de multiplier les occasions donc j’ai arrêté donc je ne donc effectivement j’ai pas je ne sais pas conduire mais le le le fait est que ça m’a sans doute beaucoup servi mais non ça n’est pas délibéré mais ça m’a beaucoup servi parce que des choses que
J’aurais pu faire beaucoup plus commodément en conduisant je les ai fait malaisément euh en a’yant pas cette ce recours et et voilà je sais par j’ai écrit un un livre aussi qui s’appelle la ligne de front bon qui est une traversé d’une partie de l’Afrique enfin de DARES salam à Cape Town
Euh c’est vrai que c’est j’avais pu louer des véhicules et les conduire finalement ce voyage n’aurais pas eu grand intérêt quoi alors que là je devavais trouvé des moyens de macheminer d’un point à un autre euh rencontrer des gens trouver des solutions et c’était beaucoup plus intéressant
Et je je mais c’est aussi pour ça que le le oui le là là les deux derniers la traversé de Bondoufle et le pont de beson c’est vraiment lié euh euh intimement au fait que je ne sache pas conduire et mais mon je pense que la la mon amour des détails notamment des
Détails du paysage et cetera c’est lié à ça quoi parce que c’est mais même le vélo ça va trop vite hein c’est vrai que pour voir vraiment les choses euh il faut être à pied quoi alors en même temps ça devient maintenant un dans les les les les par exemple pour le
Livre là dont je dirais on a le temps un extrait là qui est le livre à apparaître euhù là j’ai dû me rendre en Guyane et là j’ai été vraiment emmerdé par le fait de pas savoir conduire parce que c’est quand même pas un pays où on peut se
Déplacer à pied il fait trop chaud et le le les distances sont trop grandes et le et donc j’ai dû faire appel à des gens pour me conduire et en fait ça me perturbe quoi parce qu’on a pas du tout le même rapport à la à ce qu’on voit
Quand on est avec des gens d’abord il faut les entretenir il faut être un minimum poli avec eux il faut voilà ils ont leur manie par pure gentillesse il s’encombrent d’ un gigantesque pique-nique avec une glacière et cetera alors que non moi je sa pas du tout
Comme ça que je voyais des choses enfin bon c’est finalement on est très emmerdé quand on est tributaire de gens qui vous conduisent quoi et le le donc maintenant euh voilà si je à l’âge précisément où on s’apprête à ne plus délivrer de permis sans doute à juste titre parce
Que les gens sont trop dangereux moi j’aimerais bien qu’on m’en donne un voil mais à quel point ça ça peut avoir un effet sur les lieu où vous choisissez d’ d’envoyer votre Tintin personnel pour vos projets est-ce que vous est-ce qu’au moment de de vous lancer dans un projet
Vous dites ah là là ça va être compliqué par exemple en guyan cette affaire de voiture comment parce qu’ c’est c’est quand même un vrai sujet la manière dont on se déplace quand on fait du du déplacement son moteur littéraire mais en fait non là je sortais de deux livres bonouf les Besons
Euh pour lesquel au contraire il était important de ne pas savoir conduire ou c’était un avantage évident et je me suis rendu compte en préparant le le voyage en Guyane que là oui ça devenait vraiment un un handicap euh auparavant non oui j’ai j’ai choisi
Des des parfois de enfin je pense à un livre par exemple qui s’appelle le ravissement de Britney Spears et qui se passe à Los Angeles et j’ai quand même autant que je me souvienne choisi de mon désir de d’aller habiter quelques mois à Los Angeles était lié étroitement au
Fait de ne pas savoir conduire et au fait que tout le monde me bassinait en prétendant souvent les gens disaient ah oui mais toi tu te démerdes très bien sans savoir conduire mais enfin il y a quand même des endroits où tu pourrais pas survivre et l’exemple qu’on CIT
Toujours était enfin qu’on citait souvent était Los Angeles qui est comme chacun sait la ville de la voiture dadad dadadam et le je me dis bon voilà si je certainement un tas de gens arrivent à survivre enfin sans parler des sans parler des S logie qui sont extrêmement nombreux dans cette ville
Mais même sans cela même des gens qui ne sont pas réduits à ces extrémités certainement doitutilis doit bien y avoir des transports en commun à Los Angeles et donc j’étaéis m’ inststallé à Los Angeles avec ce prétexte ce que j’avais trouvé de de de qui est une histoire
Fictive là aussi d’un agent secret français qui est affecté à la qui doit suivre britne Spears à son insu pour prévenir une tentative d’enlèvement par un groupeuscule islamiste bon et le le donc au début évidemment j’étais assez paniqué parce que c’est vrai qu’au début c’est pas facile de se déplacer dans Los
Angeles à pied puis j’ai fini par euh euh surtout ce qui est pas facile c’est que de fait on ne maîtrise pas les distances quoi c’est-à-dire que je le premier soir ce soir de mon arrivée enfin je me suis installé dans un motel la veille bon déjà j’ai dû changer de
Motel parce que je me suis installé dans un premier motel où avait ses journé le mec des geor Jim Morrison oui Jim Morrison donc ce motel sonoraé d’avoir hébergé Jim Morrison mais il était fréquenté par des gens en très très mauvais état extrêmement mauvais état et la nuit où j a ses journé
Quelqu’un est mort du over 12 bon c’était pas vraiment à rester donc j’ai changé pour aller dans un motel en face et le le donc ma première journée à Los Angeles j’ai pris sans doute assez tard dans l’après-midi un bus don j’avais remarqué qu’il allait à Union Station
Qui est la grande gare de Los Angeles et là j’étais absolument effaré par le temps que ça prenait depuis mon motel d’aller à Union Station et du coup je me suis retrouvé à Union Station à la nuit tombante et c’est vrai que c’est pas il y a quand même pas mal d’endroits dans
Los Angeles où il veut mieux pas se retrouver seul à la nuit tombante quoi et je on va dire j’ai eu un peu les chetons quoi je me sentais vraiment mal quoi il y avait personne et j’ai été sauvé là d’ailleurs par des chauffeurs de bus enfin je me suis précipité dans
Un bus donc je voyais qu’il allait pas du tout dans ma direction mais qui a eu la gentillesse de me déposer à une intersection où passait un autre bus qui lui allait dans ma direction bref donc je voilà je suis j’étais tributaire des bien sûr j’ai marché dans Los Angeles
Mais j’étais surtout tributaire des transports en commun don en fait cette ville possè désormais un réseau assez remarquaement et à la fois des bus et désormais des métros et donc je je peux dire que j’ai été à l’époque c’est-à-dire il y a une douzaine d’années non il y a extrêmement peu de
Choses au monde sans fausse modestie dont je puisse me présenter comme un spécialiste mais j’ai été à une époque un bon spécialiste des transports en commun de Los Angeles alors on peut considérer le le ravissement de britne Spears comme un un jalon dans dans votre
Mais avant ça il y a en 2002 donc 10 ans plusut tôt euh le passage chez po avec la clôture euh est-ce que pour vous enfin qu-ce est-ce que ce texte a quelque chose de spécifique qui qui accompagne votre entrée chez po dans ce catalogue enfin comment ça s’est passé
Cette histoire et et l’arrivée de de de ce livre chez po oui euh comment ça s’est passé euh benah auparavant j’étais chez galimar je je devrais absent pas me plaindre de non parce que j’avais un éiteur chez galimar et Jean-Marie la clftine qui est quelqu’un que j’aime
Beaucoup et à qui je n’ai réellement absolument rien à reprocher mais mais le le non c’est pas une façon de parler mais [Musique] le mais je sais pas ça c’est je pense que c’est un peu un piège amical dans lequel m’a fait tomber Emmanuel carrer avec qui j’étais assez lié à l’époque et
Il m’a invité un jour à dîner avec Paul takovski Laurence et sa compagne Emel Landon et ben je sais pas enfit c’est une histoire très banale mais on s’est extrêmement bien entendu quoi oui on s’est vraiment très bien entendu et du coup j’ai parlé à Paul mais comme ça pour me rendre intéressant
Comme on le fait dans un dîner quoi je le le projet que j’avais de faire un livre sur un segment du des boulevards extérieurs de Paris dans le car nord-est de Paris et en même temps de raconter le des épisode de la vie du maréchal d’après lequel était nommé ce boulevard
Et bon pu finalement on en a reparlé et finalement c’est chez lui que ça s’est fait voilà et certes je n’ai je ne dis pas ça parce que j’enux dire dans la salle mais c’est vrai que je n’ai absolument aucun regret de je n’ai aucune amertume vis-vis de
Mes autres éditeurs je me suis toujours bien entendu avec mes éditeurs ce qui est pas le cas de tous les auteurs j’aimais beaucoup Nicole lates j’aimais bien beaucoup Jean-Marie laclftine mais c’est vrai que je suis très content d’être chez Po et ça a eu vousz vous avez
L’impression que ça a eu une influence sur la suite de votre travail j’en sais rien je suis persuadé si V que cette rencontre avec Paul et la conversation qu’on a eu sur ce projet l’a infléchi d’une manière ou d’uneautre je sais pas exactement comment d’abord ça m’a euh en règle générale j’aime pas
Trop les les les les les livres qui racontent deux histoires je trouve ça un peu bidon quoi de euh là je n’ai pas de regret de l’avoir conçu de cette façon parce qu’en plus je pense qu’il y avait enfin j’ai essayé de tisser un rapport entre le le
Notamment entre les gens qui vivaient les gens marginaux qui vivaient sur la euh sur les bords de ce boulevardnaay et le et le maréchal qui lui a donné son nom qui d’une certaine façon était aussi un marginalement et je trouvais pas c je trouvais pas ce parallèle complètement artificiel quoi mais encore fallait-il
Le enfin je pense oui que ce changement de de de de maison euh à favoriser quoi le le le l’émergence de ce truc là un peu bizarre mais le le non mais ce que je veux dire surtout enfin je dire ça paraît peut-être un peu bête et un peu sentimental mais que
C’est le c’est surtout l’extrême sympathie je dirais même affection que Paul m’a inspiré qui m’a donné envie d’aller chez lui hein bon bien sûr il y avait la figure tutellaire de perc aussi mais il y a d’autres figures tutellaires est-ce que vous avez une étape favorite entre l’étape du
Reportage et celle de l’écriture est-ce qu’il y en a une qui est plus plus douloureuse que l’autre plus ou plus agréable ou plus satisfaisante quelle est est-ce que vous différenciez beaucoup ces deux étapes dans l’élaboration d’un livre pas dans celle d’un reportage ah oui oui d’accord non non parce queautrement il y a
L’éternelle question du rapport entre l’écriture journalistique et l’écriture vous AZ vu h je la contourne et je pardon je la contourne et je d’accord oui le le non le je sais pas quoi ça dépend quoi le le quand on commence à croire à son objet d’étude la phase d’exploration est probablement la plus
Excitante mais le problème c’est que c’est souvent assez difficile d’y croire et que en tout cas il faut longtemps je sais par dans le cas de Los Angeles alors qu’après il y a un moment tout ça s’est mis à me passionner en plus je m’intéressais à des choses dont je me
Contrefoutais B qu’ était la vie des des stars donc je consultais tous les jours frénétiquement j’avais appris enfin plutôt on m’avait appris à cette occasion à me servir d’un ordinateur portable que j’avais jamais non seulement j’avais jamais fait mais que jeavais jamais envisagé de faire auparavant et donc je consultais des
Sites un truc qui s’appelle TMZ en fa MZ qui est consacré uniquement à l’actualité des stars avec nourri par les informations continuelles de en temps réel comme on dit on sait que britne est en train de faire ses courses dans Rodeo Drive et cetera et je je suis arrivé à me
Passionner pour ça quoi voilà mais comme si comme un flic peut se passionner pour son travail quoi euh parce quef Simp la recherche de la comment est-ce qu’on pourrait dire pas de la perfection enfin aussi d’être bon dans ce qu’on fait quoi et donc finalement être bon dans la poursuite de
Brit Spears peut être aussi intéressant qu’être bon dans un domaine plus plus vital et le le le donc oui la phase d’exploration c’est peut-être la plus excitante quoi mais mais je sais par à Los Angeles pendant pratiquement un mois j’ai pensé que je m’étais planté et que
Parce que malgré tout ça m’a au départ j’aime bien Spears dans la question n’est pas là mais c’est vrai que ça m’intéressait pas quoi je voyais pas comment aborder le sujet à un moment donné au début je pensais qu’il était très important que je m’efforce de la rencontrer bon d’abord ça aurait été
Très difficile et ensuite au fond ça m’aurait rien apporté ça aurait même été une très très mauvaise idée quoi donc je je voilà je savais pas comment alors qu’après j’ai trouvé des trucs comme que j’avais pas imaginé comme de de passer enfin pourquoi de TR jours avec des Paparadis et c’était absolument
Passionnant quoi c’était passionnant parce que c’était pas du tout des Paparadis tels qu’on les imagine il y en a beaucoup qui sont des gens extrêmement déplaisants effectivement mais il y en a aussi pas mal qui sont des gens extrêmement sympathiques en l’occurrence c’était deux Brésiliens en gros c’est des gens qui
Commencent comme gardien de parking et le voilà le l’échelon supérieur enfin dans le gravissement de l’échelle sociale c’est pas paradis enfin c’est pour beaucoup de gens notamment de gens qui arrive de d’Amérique du Sud euh un moyen parmi d’autres de s’élever dans dans l’échelle sociale et donc ils ont une
Enfin les deux types que j’ai connu tous les deux Brésiliens et tous les deux attachés exclusivement à la personne de brness Spears était des non des mecs extrêmement sympathiques donc c’est vrai c’est pas du tout ce à quoi je m’attendais quoi mais par exemple je me souviens qu’à la sortie du livre hormuse
Don qui était qui se passait dans ce des trois qui est aussi teinté de fiction qui est le livre qui a suivi le rabissement de Britney Spears mais que vous vous m’aviez raconté que pendant le reportage c’était très très intéressant et puis que vous étiez rentré à Paris
Avec vos petits carnets et qu’en les lisant vous étiez effarés qu’il y avait rien et que là la phase d’écriture c’était quelque chose de très compliqué puisque il visiblement une cisure entre le jean-rolin qui était en reportage qui trouvait ça tout ça passionnant et c’est lui qui arriva à Paris disait merde
Qu’est-ce que je vais écrire à partir de tout ça pour hormuse ouais oui parce que c’est vrai que finalement ce que j’avais fait pour hormuse bon qui était de passer plusieurs fois le dtroit enfin une fois par sur un navire militaire une fois sur ça relevait vraiment beaucoup plus
Du reportage quoi là j’avais je pense la matière d’un excellent reportage mais j’avais pas je ne pensais pas avoir la matière de ce que je voulais écrire moi et puis finalement si quoi c’est ou ça a été assez compliqué le l’écriture d’Ormus et je bon c’est un livre dont je
Suis moyennement satisfait quoi je c’est voilà j’aurais aimé faire mieux mais j’ai oui c’est ça j’ai inventé l’histoire après du type qui veut traverser le détroit à la nage donc ça c’est encore la nage encore voilà d’accord donc on est vraiment patronin et moi on est vraiment
Deux quand même deux nageurs é mérit ce dit moi j’ai pas traversé leroit d’orbus à la nage je sais pas mais j’ai quand même nagé des deux côtés sur la rive arabe et sur la rive persane du détroit d’ormuse la satisfaction que vous retirez de l’écriture d’un texte
A-t-elle à voir avec l’attachement que vous avez au lieu euh c’est difficile à dire parce que si on est satisfait du texte on finit par être satisfait du lieu enfin je veux dire par là qu’on par exemple je peux pas dire que le le mon séjour à pééliu c’est placé sous
Le signe de l’assez grande tristesse personnelle et qui est une des raisons pour lesquelle j’avais choisi un endroit extrêmement lointain d’ailleurs et par ailleurs un endroit qui avait connu une bataille absolument dévastatrice et généralement considéré comme inutile c’est pas le cas de toutes les batailles malheureusement pu est sans doute une
Bataille inutilement et le le le cette île finit par me devenir assez cher oui mais je crois qu’elle me devenu cher surtout parce que là au contraire ça ENF on peut dire ça ou on ne peut pas j’en sais rien mais moi je peux dire que
Je ne suis pas satisfait d’ormuse que je suis satisfait de péu péu correspond on est satisfait au sens dit voilà je ça correspond à ce que je voulais faire voilà le livre à mon attente et le et donc oui j’ai j’ai fini par développer une une assez grande affection pour cil
Oui alors j’is plein d’autres questions mais il va falloir et c’est avec plaisir laisser la parole à à les questions de la salle mais d’abord donc vous avez euh les quelques pages ligne je ne sais pas de votre texte en cours que vous acceptez de lire est-ce que vous voulez
Bien nous raconter un tout petit peu ce dont il s’agit avant de de lire ce texte oui alors il s’agit de bon ben je essayer d’être bref c’est pas forcément ce que je fais le mieux et le le il s’agit enfin principalement de de d’une une espèce
D’enquête la fois dans les à travers des documents des livres et puis en Guyane sur le terrain comme on dit autour d’un personnage euh qui s’appelle Eugène l mou qui a été qui a eu à un moment donné le cabinet d’entomologie enfin surtout de bon il avait façon un caractère de savant mais
Il avait surtout un caractère de commerçant assez génial assez avisé il a eu il a été un moment donné le plus gros dealer de papillons et d’insectes d’Europe probablement et euh non mais au point si voulez que là curieusement dans la le journal de le dans les lettres pardon de de Nabokov
J’ai pas trouvé trace d’une visite au cabinet de Gen lemout mais c’est il est inconcevable que Nabokov n’est pas visiter le cabinet de Gen leemou et à côté de ça que ce soit le Ernst junger sous l’Occupation ou Nikita kutchev non pas Nikita kutchev le fils de Nikita krutchev lors de la
Première visite de Nikita kutchev en France voilà il profite pour l’un de pour l’autre de la visite de son père à Paris la visite d’État pour se précipiter au cabinet d’entomologie de d’Eugène lemou bon et ce type là je précise tout suite que ce n’est pas un personnage sympathique malheureusement
Bon il est le fils d’un d’un d’un d’un fonctionnaire du bagne enfin de quelqu’un qui travaillait dans la la pour les la construction et l’entretien des bâtiments du du bagne comme chacun sait le bagne c’est pas enfin c’est une espèce de goulag c’est pas qu’il y a quantité d’établissements différents
Distribué un peu partout en Guyane c’est pas un endroit c’est pas le bagne de Cayenne et le donc c’estè le mou SV enfin il fait ses premières armes il il en retire même il trouve que c’était assez agréable il a gardé un bon souvenir le premier boulot qu’on lui a
Confié il doit avoir 15 ou 16 ans et c’est de décacheter le courrier de du capitaine drefus donc c’est pour dire que ça remonte à loin quoi pour vérifier s’il y a pas des trucs cachés dedans et au lieu d’être honteux d’avoir fait ça ou au moins de voilà il dit que c’était
Super voilà ça il dit j’aimais bien ça mais quand même moins que la chasse au papillon et après donc il a créé un système là aussi assez euh euh enfin assez repoussant quoime il a où il a exploité le travail des bagnards sur une très très grande échelle du fait de la
Position qu’il avait dans l’administration de de du bagne il a euh il a distribué du matériel quoi des des des quantités de de bannures pour leur faire capturer les papillons en particulier ce papillon donc il a je pense créé la mode en Europe qui s’appelle enfin c’est pas un papillon
C’est une famille qui s’appelle le le le le les les MorphOS qui sont des papillons bleus des grands papillons bleus iridescents qui ont été beaucoup utilisés en décoration et donc il faisait capturer ça le le donc en gros les banares chassaient les papillons il vendaient ça pour un prix dérisoire euh
Au maton en gardien qui centralisait le truc et après le moule faisait la tournée des maton racheta les trucs il les vendait cher à des collectionneurs en Europe bref donc en exploitant le travail des bagnards il a créé la la plus grande entreprise d’antthopologie du monde voilà bon c’est
Là-dessus que porte le le l’enquête que j’ai faite en guyan mais c’est pas là-dessus que porte le texte que je vais lire même s’il un morpo apparaît quand même dans ce texte plusieurs morpos donc le lendemain matin nous avions traversé le fleuve à rebourg bu un verre à la terrasse de ce
Bistr à Saint-Georges dont la patronne passait pour avoir noué jadis un lien de courte durée avec Jacques Chirac puis nous avions repris la route en direction du Saut Maripa une série de rapides un peu en amont sur le cours de l’yapoc dont j’avais lu quelque part ou entendu dire par l’un de mes
Interlocuteurs qualifiés que c’était un bon endroit pour les MorphOS tandis qu’ézéquiel prévoyait d’y faire voler son drone pour s’y rendre il fallait emprunter sur une vingtaine de kilomètres une piste en mauvais état au bout de laquelle s’échelonnait sur la berge du fleuve un camp de la Légion si
Étriqué que s’il n’avait été sain de barbeler et signalé par un Fagnon rouge et vert on ne l’aurait pas remarqué puis l’éba d’un embarcadaire ou de ce qu’on appelle en Guyane un dégrade où deux pirogues se trouvaient à Maré et un peu en hauteur par rapport à ce qui précède
Dominant le fleuve un terrain vague parsemé de petits bâtiments abandonnés et leur accès interdit au public par suite de l’incendie qui avait détruit l’un d’entre eux inévitablement la plupart de ces bâtiments étaient maculés de graffiti encourageant des équipes sportives ou flétrissant des personnes le plus souvent de sexe fémin
Le seul qui témoigna d’une certaine originalité proclamant qu’il était interdit de dormir ici car la maison est hanté par des fantômes une menace que je me serais gardé de prendre à la légère si j’avais dû passer la nuit en ce lieu en contrebas s’étendait le fleuve écumant partout où la roche affleurait
Bouillonnant autour des îloss boisés ou non qui formaient une chaîne discontinue d’une rive à l’autre dans la pente qu’épousait le terrain pour rejoindre le fleuve un monument honoré des gendarmes décédés dans des circonstances obscures ou du moins tel que ce monument échouette à les éclaircir et des amarilises d’une belle couleur orange
Fleurissaient dans l’ombre des bambous groupés en gros bouquets cependant qu’Ézéchiel sur la berge faisait voler son drone au-dessus des rapides je m’abritais dans le bâtiment qui avait été celui du gardien et qui était désormais hanté par des fantômes présumant que ceci ne se manifesterait pas dans la journée
Même à l’ombre il faisait une chaleur extrême ou que l’humidité faisait paraître telle au bout de trois qu4 d’heure ayant fait le tour de tout ce qu’il y avait à voir dans ce périmètre et ayant aperçu deux ou trois MorphOS de l’espèce d’idamia dans la plage horaire signalée
Par les ouvrages spécialisés comme la plus accueillante à cette espèce ce qui outre le plaisir de l’observation elle-même me procura celui au moins égal de voir la réalité se conformer à ce qui était écrit dans les ouvrages suspensionnés je commençais à trouver le temps long et je rejoignis Ezéchiel sur
La berge au moment même où il faisait atterrir son drone en conséquence je lui suggérais que nous reprenions la route afin d’atteindre Cayenne avant la tombée de la nuit d’autant qu’il me semblait voir s’amonceler des nuages gros de pluie et que si une averse devait s’abattre sur la piste celle-ci risquait de devenir
Impraticable mais Ezéchiel insista pour jouer une meure de plus avec son drone et à partir de ce moment je n’ai plus le moindre doute sur le fait qu’à la longue il allait le perdre ce drone auquel il imprimait de brusques changements d’altitude et qu’il faisait voler à mon
Avis trop près de la surface du fleuve ou de la végétation des îlos puis je me retirais dans l’ombre du bâtiment hanté et un peu plus tard c’est avec un sourire sardonique que j’accueillis la nouvelle de la chute du drone probablement sur un des îlos sans qu’il fut possible de savoir lequel
L’accident s’étant produit hors de la vue d’Ézéchiel mais ce qui aurait dû en toute logique entraîner la déconfiture d’Ézéchiel fut au contraire le prélude à son triomphe car dans un premier temps ayant loué au dégrade les services d’un piroguier qui se révéla particulièrement habile à manœuvrer dans les rapides afin d’explorer ceux des
Zîos où il estimait que son drone avait pu s’écraser il finit par le retrouver et en assez bon état alors que je lui aurais pas donné une chance sur 1000 d’aboutir à une tleissue et il prétendait même avoir eu le temps de rendre visite au père du piroguier
Établi dans une petite maison bien visible sur la rive brésilienne puis lorsque la pluie se déchaîna tandis que nous roulions sur la piste transformant celle-ci en un torrent de Bou dans lequel d’énormes ornières invisibles depuis l’habitacle se creusaient en un rien de temps sous nos roues Ezéchiel fit preuve d’une telle maestria
Au volant de son pickup que j’en vint à l’envisager de nouveau comme le héros d’un roman exotique de Graham Green et à regretté les sarcasmes que plutôt dans l’après-midi m’avait inspiré la chute de son drone merci beaucoup jean-rolin si vous avez des questions elles sont les bienvenues
Ah je sens que vous vous vous hésitez non alors alors moi ah j’ai une question gen excusez-moi en préparant cette rencontre j’ai découvert l’expression de littérature viatique et je sais que vous êtes peu porté sur le terme écrivain voyageur est-ce que littérature viatique vous plaît plus ah
Oui oui oui beaucoup plus ou oui oui oui oui c’est bien littérature viatique oui oui pourquoi pas oui voilà un problème de régler merci beaucoup pardon voilà un problème de régler merci oui non non c’est vrai que je oui oui j’aime pas la caractérisation d’écrivain voyageurs d’abord pour la simple raison
Qu’il y en a très peu de bon à part bon le Suisse dont évidemment je pas retrouvver le nom Nicolas Bouvier ouà Nicolas boufier et quelques anglais mais Tron c’est quand même souvent un genre très mineur et qui regroupe un peu n’importe quoi donc c’est et puis j’ai écrit des livres qui
Sont pas vraiment des des ré de voyage enfin si à moins considérer que la traversée de Bondou fait un voyage mais bon bah ça dépend de votre bilan carbone ça dépend de du bilan carbone de celui que vous visez DC dernière dernière tentative pour des questions et ben merci beaucoup merci à
Vous jean-rolin merci à V vous d’avoir assisté à cette soirée et bonne soirée au revoir merci [Musique] [Musique] merci [Musique]