Instant – Piano – Paris
    Concept /Idea /Staging / Mise en scène /Script / Realisation:
    Katinka von Richter
    Camera / Director: Daniele Vella
    Piano / Performance Art: Katinka von Richter
    Sound engineering: Rasmus Leuschner
    Editing / Montage: Daniela Gonçalves

    Musique: Johannes Brahms Piano Sonata No 2 op 2, Finale
    Titre: “La purification de l´art”
    Lieux: Résidence Récollets, mon studio au piano/
    pont du Canal Saint Martin, Paris

    Script de la performance de l´eau:
    Le mythe de Sysiphe inspire l’origine de cette performance : une activité répétée et épuisante, une activité sans fin. À l’image de la vie des pianistes qui ne se détachent jamais du rituel sacré de leur travail, qui apparait comme des petits cercles en boucle qui se fondent dans le grand cycle de la vie de l’art en retournant dans un fleuve, se renouvelant à chaque fois. La performance montre l’activité comme étant à la fois vaine et féconde par elle-même. Recevoir et donner comme impulsion de la vie.

    Dès le début, la pianiste joue plusieurs rôles. Le caractère abstrait qui se transforme dans une version “avatar” montre à la fois le clivage de l’artiste lui-même et la vision futuriste de notre humanité et des tâches de l’art de nos jours. C’est aussi le déchirement entre le fait d’être lié à l’instrument et la nécessité vitale de se libérer par la force de la musique.

    L’aspect très artisanal de l’activité, qu’un avatar pourrait également réaliser de manière infiniment répétitive, est brisé par le lien avec la nature : un fleuve termine son cours dans l’océan ou dans une mer intérieure. Ainsi, l’Amazone se jette dans l’Atlantique, l’Amour dans le Pacifique et le Jourdain dans la Mer Morte. Le Canal Saint-Martin se jette dans la Seine, qui se jette à son tour dans l’océan.

    Dans le caractère d’avatar et muni d’un seau d’artisanat, je puise de l’eau dans le canal, puis je la prends à deux mains et je la porte ainsi jusqu’au point le plus haut, au milieu du pont, comme s’il s’agissait de la chose la plus précieuse au monde, puis je la reverse dans le canal, je redescends de l’autre côté du pont pour faire et refaire symétriquement le même processus depuis l’autre côté, etc.
    Sans le travail artisanal inlassable sur le piano, il n’y a pas de pianistes. Pourtant, sans une connexion simultanée et permanente avec le Grand Tout, le haut et le contact direct avec la matière première de la nature et nous-mêmes, aucune musique ne peut se créer.

    Chaque scène ou geste de ce film court-métrage correspond à un motif musical, une phrase précis, l’expression restant aussi abstraite que possible afin de ne jamais perturber la musique, mais de placer le visuel derrière elle.

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