Enseignement 2022-2023 : Colonisation et migration
Séminaire du 19 décembre 2023 : Politique migratoire dans l’Outre-mer : quel bilan pour le BUMIDOM ?
Intervenant :
Sylvain Pattieu, maitre de conférences en histoire, université Paris 8 Saint-Denis
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Chaire Migrations et sociétés
Professeur : François Héran, Collège de France
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[Musique] [Musique] bonjour ben merci beaucoup à François erand pour pour l’invitation et puis aussi à G binur qui a participé à à organiser et puis je salue je crois qu’il y a une personne de noisilse qui est là une dame de noisilse comme c’est ma ville ah voilà voilà donc je voulais
Lui dire bonjour euh alors ben je vais c’est je pense que ça va bien s’enchaîner nos nos voilà merci je pense que ça va bien s’enchaîner nos nos nos deux exposés puisque euh vous allez voir qu’ il va y avoir des lieux en commun l’usine de
Poissie je vais je vais en reparler et puis aussi des des problématiques en commun et je vais un petit peu commencer un petit peu par là où Ivan jablonca a conclu et je vais commencer par la difficulté en fait à faire l’histoire du BUMIDOM parce que c’est à la fois une
Histoire très institutionnelle dont la plupart des sources la plupart des archives sont aux Archives nationales à pierrefit juste de l’autre côté de la route par rapport à l’université où j’enseigne qui est Paris 8 donc ce qui est pratique pour moi mais qui pose question quand même par rapport au aux
Espaces qui sont qui sont concernés donc c’est une migration organisée par l’État dans le cadre d’une politique post-coloniale assimilatrice mais c’est aussi ce sont aussi des histoires intimes avec leur lot de de souffrance leur lot de réussite aussi parfois parce que il y a souvent une très mauvaise
Image du BUMIDOM mais il aussi des personnes qui pour qui ça a été quelque chose qu’ils ont considéré comme positif dans leur vie et donc il faut arriver à à tenir ces ces deux aspects à la fois l’histoire institutionnelle et l’histoire intime l’histoire personnelle et bien entendu bah c’est pas toujours
Pas toujours évident pour trouver les pour trouver les sources et puis c’est beaucoup plus facile d’avoir accès aux archives institutionnel que aux archives plus privées ou aux archives personnelles euh alors le BUMIDOM il faut l’inscrire la création du BUMIDOM il faut remonter en fait à l’après deuxè guerre mondiale
Qu’est-ce qui se passe après la deuxème guerre mondiale euh l’Empire français a été largement déstabilisé par la guerre par l’occupation par les nazis par par la défaite et puis ils ont quand même réussi à à faire partie du du camp des Viner mais dans une période où l’heure
Est à la la décolonisation et il va y avoir la même année à la fois la départementalisation pour bah les ce qu’on appelle aujourd’hui les départements d’outrem et la loi Lamine gay en 1946 qui assure aux citoyens au au sujet d’outrem au sujet des des colonies au sujets coloniaux ce qui
Étaient donc justement auparavant des sujets et pas des des citoyens elle leur donne en fait la citoyenneté donc lamingueil c’était un un député du du Sénégal et il fait passer avec l’appui des de beaucoup de députés d’outremre ils font ils constituent un groupe à l’Assemblée où ils essayent d’avancer
Sur ces questions-là et ils font ils font voter cette loi qui accorde la citoyenneté à à à tout à tous les sujets de l’Empire donc auparavant ils étaient des sujets maintenant ils sont des citoyens mais qu’est-ce que ça veut dire d’être citoyen dans ce contexte là et
Bien entendu être citoyen après 45 c’est avoir le droit de vote donc il a une question démocratique mais il y a aussi des droits sociaux le programme du CNR qui s’applique qui fait que enfin une partie en tout cas qui fait que être citoyen c’est avoir avoir un certain nombre de
Garantiese de promotion sociale c’est s’inscrire dans ce que Robert Castel appelle la société salariale dans lequel le fait d’être salarié assure des droits des mécanismes de promotion et d’ascension sociale or bien entendu ça pose problème dans les deux secteurs à la fois d’un point de vue démocratique accorder le droit de vote
Ça excite la crainte de ce que disait Édouard herot à l’Assemblée il disait nous ne devons pas devenir la colonie de nos colonies et puis d’un point de vue social là bien entendu il y a un coût économique très fort pour assurer bah une remise à niveau en fait pour être à
Égalité entre les territoires qui ont été colonisés et et le et le territoire métropolitain la France hexagonale comme on dit dans les dans les domes or il va y avoir bah des débats pendant plusieurs années pour savoir ce que veut dire exactement cette citoyenneté faut bien comprendre que les les dirig gens
D’Afrique de l’Ouest dans les années 50 ils sont pas forcément partisans de de l’indépendance ils sont plutôt même partisan de de rester intégré à une sorte d’union française parce que ce que va mettre en place de Gaul mais ils sont plutôt favorable donc à ne à rester quand même
Arriimé à la France hexagonale mais ils se rendent compte que du du côté des des gouvernements français il y a pas du tout cette volonté parce que ça coûterait beaucoup trop cher parce que ça déséquilibrerait enfin ça rééquilibrerait plutôt mais à l’avantage des colonies par rapport à la métropole
Et donc bah les les anciennes colonies vont vont s’acheminer vers vers les indépendances et finalement le seul espace les seuls espaces dans lesquels euh il y a la possibilité pour la République de d’essayer d’appliquer cette égalité d’essayer d’appliquer cette remise à niveau social et démocratique ce sont les domes parce que
Bien entendu ce sont des territoires beaucoup plus petits dans dans lesquels ça coûte ça ça coûte moins cher et dans lesquels il y a l’idée que c’est possible en tout cas ce sont les espoirs des élites des DOM et c’est ce qu’ils espéraient notamment on sait bien qu’em
Céser par exemple il était favorable à la départementalisation donc ils espéraient que cette départementalisation elle permettrait d’accéder à à une égalité qui dont on est encore bien loin même même aujourd’hui même si on n pas dans la même situation que dans les années 40 ou 50 alors ce qui se passe à
À la fin des années 50 c’est que l’échec en tout cas les limites de cette politique euh sont sont évident et de plus en plus il y a une contestation de la départementalisation enfin pas tellement de la départementalisation mais de de le de la façon dont les doms
Sont participent à la République et en 1959 notamment il y a des émeutes à Fort de France qui inquiète dans le contexte à la fois de la guerre d’Algérie mais aussi euh de l’indépendance de Cuba et donc il y a une des des fortes craintes des élites hexagonales euh de la la
Perte potentielle de ces territoires de de mouvements indépendantistees qui seraient capable de de de disons de de prendre de la force et donc euh ça coïncide ces craintes là avec le retour au pouvoir des golistes et la politique goliste c’est une politique qui tient sur sur deux jambes dans côté un aspect
Social un aspect d’investissement de l’État et de l’autre côté un aspect répressif et donc ces deux aspects là ils vont être appliqués dans les domes avec l’idée d’être vraiment sans pitié avec lesividité indépendantiste mais aussi la volonté d’essayer de d’avoir une politique volontariste alors c’était déjà le cas à
Partir de la départementalisation mais ça reste une politique qui était très technocratique décidé en France hexagonale par souvent des des fonctionnaires métropolitains des haut fonctionnaires et donc une politique vraiment décidée par en haut et dans laquelle le plus important est d’avoir des résultats et de et et d’aboutir
À à ce que cette ces craintes concernant l’indépendance ne ne n’arrive pas jusqu’au bout et donc euh en ce qui concerne spécifiquement les DOM l’idée qui va de plus en plus se se devenir évidente chez les les haut responsables golistes c’est qu’en fait c’est pas possible d’arriver au niveau
Social au niveau économique à un rééquilibrage à court terme et donc que les problèmes risquent de subsister la crise sociale et économique risque de subsister le seul domaine sur lequel il est possible d’agir vite et d’agir rapidement c’est le domaine démographique et donc l’idée c’est que il faut y avoir
Une politique démographique sur le court terme un choc démographique sur le court terme et sur le long terme essayer de modifier la situation sociale et économique mais la disons que le seul levier qui est envisagé pour le dans l’immédiat c’est la la politique démographique et donc il va y avoir ce
Que la la sociologue Jennifer bid appelle une véritable potique de dépeuplement des DOM politique de dépeuplement des domes qui se marque [Musique] euh par voilà ce genre de de graphique création du bimidum on a ce genre de graphique donc ça c’est le le rapport d’activité de l’année 1971 qu’est-ce
Qu’on voit on voit des graphiques qui représentent bah le le nombre de migrants parce qu’ils sont ils sont appelés comme ça nombre de migrants qui sont qui sont partis des DOM grâce au BUMIDOM donc il y a vraiment un objectif statistique un objectif chiffré il faut
Faire partir un maximum de monde et dans les premiers temps d’ailleurs il y a des prémises de ces politiques qui visent à faire partir les gens de la Réunion vers Madagascar les gens des Antill vers vers la Guyane et puis bon en fait ça ça
Marche pas du tout et donc voilà vers la France hexagonale c’est c’est c’est possible parce que il y a une ça rencontre une volonté de ces populationsl euh de partir pour des raisons sociales pour des raisons économiques pour des raisons personnelles ce que disaitvan jablonca sur l’envie de voir autre chose la la
Trit pour la métropole et puis le peut-être un certain désir d’aventure et donc il va y avoir vraiment une une politique volontariste de de dépeuplement qui va se marquer donc par donc ces migrations organisé donc là on voit les courbes en fonction des des différents espaces qui sont concernés donc surtout la
Guadeloupe la Martin que et la Réunion la guyene est concernée de façon très très faible et puis donc la répartition totale des migrants du BUMIDOM on en a à peu près d’après les chiffres du BUMIDOM alors c’est des chiffres qui sont difficiles à évaluer parce que des fois
Il y a des gens qui partent par leur propres moyens et qui ensuite sont un peu récupérés par le BUMIDOM mais bon voilà en tout cas les les chiffres qui mettent en avant à la fin du BUMIDOM c’est ça c’est à peu près 63000 personnes de la Guadeloupe 43000 de la
Martinique 76000 de la Réunion et 2600 de la Guyane euh avec ce qui représente quand même des des chiffres importants je vous rappelle qu’en 1961 il y a 283000 habitants en Guadeloupe 292000 en Martinique et 350000 à la Réunion donc ça représente vraiment des pourcentages très importants sans compter qu’il faut
Ajouter à ces migrants donc qui sont liés au bumidum euh des migrants inorganisés voire sauvages selon les les termes utilisés par le bumidum qui sont en fait des personnes qui sont parties par leurs propres moyen ils sont citoyens français donc ils ont complètement le droit de partir et de
S’installer dans un autre département français comme euh n’importe qui peut le faire alors dans les dans dans les catégories disons de de ces migrants on a des migrations masculines de travailleurs donc à peu près 66000 personnes des migrations féminin de travailleuses et des regroupements familiaux donc 31000 pour
Les les les femmes et 60 1000 à peu près regroupements familiaux euh donc c’est des catégories différentes mais bien entendu c’est assez euh c’est c’est assez flexible parce que on peut très bien partir par le BIS du regroupement familial et se retrouver travailleur ou travailleuse quoi mais ce qui est
Intéressant quand même par rapport à à d’autres migrations c’est qu’on a un/ers de femmes à peu près donc il y a vraiment la part des migrations féminines elle est elle est très très importante et vous voyez donc la part des regroupements familiaux par rapport migration totale varie c’est plus
Important à la fin mais ça voilà ça ça ça varie selon les selon les périodes alors ce BUMIDOM il a très mauvaise presse aujourd’hui dans les domes j’étais jeudi soir à l’Assemblée national il y avait un collocque organisé par le député de la Guadeloupe Olivier serva donc pour les 60 ans du
BUMIDOM et la salle c’était très impressionnant parce que beaucoup de personnes originaires des domes et il y avait vraiment une émotion qui était palpable hein dans la salle plusieurs personnes qui sont intervenues avec les larmes aux yeux ou en pleurant pour parler de l’expérience de leurs parents
Ou de de leur propre expérience donc c’est vraiment un sujet un sujet chaud et un sujet dans lequel il y a vraiment cette impression que c’est une histoire oubliée une histoire dont on n pas assez parlé une histoire en tout cas qui a pas été assez prise en compte par l’État
Parce que ben je suis complètement d’accord avec ce que disait Ivan Jablonka qui s’agit de de politique d’État donc là vous avez des des tags pendant pendant les années 60 ici l’envahissement du siège du BUMIDOM à Paris en 1068 donc pouvez arriver à lire alors je des powerp qui sont assez moches je
Suis vraiment désolé mais je suis pas très doué pour ça donc abat l’impérialisme français viv les vivent les antibres donc voyez voilà vraiment contestation très forte de de ce de ce bidom alors ce bumidum c’est vraiment un objet étrange sur lequel travailler parce que il y a cet objectif de dépeuplement qui
Qui est vraiment l’objectif primordial et en effetin quand Michel Debray crée le BUMIDOM en 1963 on a vraiment cet objectif là qui est mis en avant et qui reste pendant les les 20 ans de l’existence du bimidum qui reste une constante mais en même temps il y a
L’idée que cette migration ça doit représenter une promotion sociale pour les citoyens d’outrem il y a cette idée qui revient souvent c’est des Français c’est des citoyens et des citoyennes il faut il faut il faut montrer qu’il a un progrès et notamment parce qu’il une contestation forte dans les Antill à la
Réunion donc il s’agit de prouver que c’est pour leur bien c’est quelque chose qui va qui va leur bénéficier et puis le BUMIDOM une fois qu’il a fait migrer ces personnes il faut qu’il s’en occupe dans l’Hexagone et donc le BUMIDOM n’est pas une simple agence de voyage il devient aussi un
Service social spécifique et là il y a quand même quelque chose qui qui est très étonnant parce que on a une population concernée qui est française qui est citoyenne mais qui se voit doté d’un service social spécifique donc là on est un peu sur la ligne de Crète de l’universalisme
Républicain et on peut très facilement basculer d’un côté ou de l’autre puisque il y a pas d’autres population il y a pas d’autres départements pour lesquels on on a mis en place un service social spécifique et donc les hautfonctionnaires souvent des anciens préfets qui gèrent le bumidum il se
Retrouent avec la nécessité de mettre en place des politiques sociales politique de formation politique de logement politique de d’aide sociale à destination de ces populations qui arrivent et qui donc sont censés être des citoyens mais qui se retrouvent mis dans la position de de migrant alors dans les personnes qui partent
Avec le bumidum il y en a qui vont utiliser ça voilà presque ils vont bénéficier du voyage ils vont presque utiliser ça comme un prestataire de service et puis il y a notamment les gens qui passent des concours de la fonction publique et puis une fois arrivé en France
Hexagonale et bien ils vont faire plus ou moins bien leur vie plus ou moins bien leur carrière voilà ils vont plus tellement avoir de contact avec le BUMIDOM mais il y a aussi la volonté de la part du mumidum d’aller chercher des populations des gens qui ne seraient pas partis qui
N’auraient pas eu les moyens de de partir et donc d’aller chercher ces gens qui vivent dans les bidonvillees dont parlait Ivan jablonca qui vivent dans des des maisons en tole dans des cabanes des gens qui ne trouvent pas de d’emploi sur place ou qui trouvent des emplois
Très précaires et donc ces personnesl il s’agit de les de les faire partir pour éviter les troubles sociaux pour éviter la cont ation sociale il y a la crainte que ces populations là deviennent euh disons les les petits soldats de de l’indépendantisme les petits soldats des émeutes ou des crises sociales et donc
Il faut aller chercher ces gens-là et ces gens-là il faut les former il faut essayer si possible de les loger de leur trouver des emplois et donc le BUMIDOM va vraiment avoir en ce domaine une politique volontariste mais il va rester tout au long de son existence une institution
Faible alors qu’est-ce que j’appelle une institution faible enfin je suis pas le seul à avoir trouvé ça on travaille avec d’autres chercheurs et chercheuses notamment audre Célestine janoé vulbo enfin voilà d’autres personnes avec qui on travaille dans le cadre d’une ANR qui s’appelle migrindom et ce qu’on s’est
Rendu compte c’est que bah le BUMIDOM un peu comme l’outrem en fait il est pas disons dans les dans les secteurs les plus respecté de l’État c’est pas euh c’est pas les secteurs qui vont gagner les arbitres euh donc il y a un manque de moyens il y
A un problème de hiérarchie dans la place des institutions au sein de l’État et puis il y a la place un peu particulière de de Michel Debray qui intervient et comme le disait vja blonka des fois il intervient on se demande bien à quel titre parce que il est plus
Ministre il est parfois il est député mais voilà on se demande vraiment comment comment il intervient et donc on se rend compte qu’en fait avec le BUMIDOM on a vraiment le traitement spécifique d’une population spécifique donc c’est étonnant dans le contexte républicain mais ce contexte républicain c’est un contexte républicain en finit
Post-colonial postcolonial à la fois dans les DOM mais aussi en métropole aussi dans la France hexagonale c’est-à-dire que ce postconial il est au cœur même de la métropole c’est pas simplement quelque chose qui serait dans les marges dans la périphérie c’est quelque chose qui va vraiment infuser au sein même des
Pratiques à l’intérieur de la France hexagonale et ce bumidum il agit dans lesidom mais il agit aussi dans la France hexagonale et il permet de comprendre qu’avec cette migration on a des phénomènes de racialisation c’est que ces populations qui viennent avec le buidum qui sont des citoyens qui sont
Des Français ils se retrouvent soumis à ces phénomènes de racialisation donc ben Ivan jablonkaa a parlé de certains et la lettre où euh on a un migrant qui dit qui dit qu’on l’appelle bououle elle est particulièrement intéressante à ce à ce à ce sens-là donc moi je vais en parler sur deux questions
Particulières la question du logement et la question de la formation et de l’emploi alors en ce qui concerne la question du logement et bien le bumidum va avoir comme préoccupation constante tout au long de son existence d’arriver à fournir des logements décents à ces migrants et c’est très difficile parce
Qu’il a pas vraiment les moyens pour le faire et en même temps c’est essentiel parce que le sort des migrants en métropole il est scruté par tous ceux qui s’opposent au bumidum et qui veulent se payer le bumidum et donc ils sont obligés s’ils veulent montrer que leur leur politique n’est pas simplement
Politique de dépeuplement mais aussi une politique d’asscension sociale de promotion sociale ils sont obligés de montrer qu’on vit mieux en métropole que à la Réunion ou aux entil le 25 janvier 1974 le chef du service logement du BUMIDOM adresse une Note désespérée euh à ses dirigeants à propos d’un F4 situé
À hny sous boois dans un ensemble immobilier qui est sans doute celui du gros sol je sais pas s’il y en a qui connaissent un peu h Ney sousbis je cite voici l’exemple d’un logement dont personne ne veut pour les raisons suivantes transport 20 minutes d’autocar pour rejoindre la gare puis
Retrain vers Paris 30 minutes et enfin métro s’il y a lieu des taille du loyer loyer brut 396 francs 88 parking 16 francs 66 donc euh ce logement n’intéresse pas manifestement les migrants du BUMIDOM il est trop loin il est mal desservi par les transports et donc on voit là les les contradictions
Auxquelles se retrouvent confrontés les dirigeants du bumidum puisque ils essayent de proposer des logements mais ils ont pas du tout la main sur la politique du logement ils essayent aussi de répartir les migrants sur tout le territoire hexagonal mais il y a une un fort tropisme euh et un fort attrait
Pour la région parisienne les migrants qui arrivent avec le bumidum se retrouvent en fait à partager le sort de tous les mal logés en France c’est-à-dire ils sont obligés de s’inscrire sur des listes d’attentes déjà surchargées pour obtenir des logements sociaux euh ils ont du mal à trouver des logements dans le parc
Privé et au même moment où cette question du logement est devenue quelque chose d’essentiel pour être citoyen c’est-à-dire être citoyen dans les années 60 ou 70 c’est aussi avoir un logement décent et là ça fait partie de de tous ces acquis de la société salariale et de et de l’après 2è
Guerre mondiale le logement c’est aussi devenu un secteur dans lequel on établit de nouvelles catégories qui distingue les familles qui sont considérés comme respectables qui ont droit à un logement décent et des familles qui sont jugées trop fragiles qui sont jugé trop instable et qui sont plutôt dirigés vers
Des logements dit transitoires mais qui se révèlent souvent du transitoire qui dure et on le voit notamment avec les cités de transit qui se développent par exemple à Marseille il y a une historienne américaine qui s’appelle minayo nciali qui a travaillé là-dessus le BUMIDOM a facilité le d’à
Peu près 10000 familles ce qui représente 26000 personnes donc voyez partie non négligeable des migrants qui sont partis avec le le BUMIDOM ont profité de de ces logements alors il y avait aussi un système de prêt qui était accordé aux personnes qui voulaient se loger dans le dans le parc
Privé c’était une façon pour le BUMIDOM de de faciliter ce logement des migrants il était censé être remboursé en 1 an au maximum or très vite le parc privé s’est retrouvé enfin logement dans le parc privé s’est retrouvver confronté à des limites première limite c’est bah le manque de logement qui concerne
L’ensemble de la population ensuite il y a des problèmes de prix prix j’ai trop élevé et puis une méfiance aussi de certains bailleurs envers ces citoyens qui sont regardés parfois comme des étrangers et donc on a des voilà des sources du buidum qui disent voilà les propriétaires de logement ne font pas la
Différence entre migrant étrangers et migrant français une seule chose compte la couleur de peau et donc les seuls logements auquels peuvent accéder les migrants sont souvent les logements dont d’autres ne veulent pas les plus éloignés dans des zones moins bien desservies c’est principalement en région parisienne que se concentrent les
Problèmes c’est là où il est plus difficile d’obtenir des logements et donc la plupart des migrants finalement préfèrent compter sur les réseaux familiaux sur les personnes qui sont déjà en place sur la solidaritéah que connaissent les populations migrantes entre elles pour se loger et ça entraîne d’autres problèmes
Qui sont la suroccupation ou la véuseté par fois des endroits qui sont occupés qui fait que ça va donner une mauvaise image aussi de ces migrants pour les propriétaires et donc vous voyez ça s’alimente en fait d’une certaine manière le bumidum essaie donc de d’obtenir des places dans
Le parc social pour ces migrants mais c’est très difficile parce que euh ils sont confrontés à la concurrence des entreprises avec la politique du 1 % logement les entreprises elles ont beaucoup plus de moyens pour réserver des places euh pour leurs travailleurs que le BUMIDOM pour pour ses migrants
Euh il y a également euh des problèmes qui sont euh liés euh au clichés qui reposent sur les sur les populations d’outrem euh donc euh voilà crainte de dégradation et par exemple je vous lis un extrait de d’un texte avec le temps et l’expérience les sociétés d’HLM ou de gestion qui sont
Parfois mises à contribution manifestent une certaine lassitude à l’égard du comportement des travailleurs migrants trop souvent jugés sur le comportement de certains d’entre eux on leur reproche en général d’importantes dégradation une mauvaise tenue des logement un manque de ponctualité dans le règlement des loyers d’être parfois des voisins bruyants
Voilà donc ça ce sont des des préjugés face auxquels la réaction du bumidum est ambigu c’està qu’elle déplore ses préjugés mais elle les contredit rarement et elle tente de les circonscrire à certaines familles euh elle méconnaî aussi que certaines de ces stratégies par exemple les stratégies de surpeuplement en fait elles ont une
Certaine rationalité c’est-à-dire que les sociétés HLM par exemple elles accordent plus plus facilement des nouveaux appartements plus grands euh aux habitants qui sont déjà dans des conditions de surpoplement ça ça paraît ça paraît bizarre mais du coup ça peut être rationnel en fait de se mettre en situation de surpeuplement et ensuite de
S’adresser à la société HLM pour réclamer un logement plus grand donc finalement les migrants eux-mêmes trouvent des solutions que le le bimidom n n’est pas en mesure de leur proposer dans cette politique des sociétés HLM dans cette politique de logement la société d’État parce que le BUMIDOM est une société d’État se
Retrouve également confronté à des dynamiques de racialisation qui conduisent à ce que les migrants soient considérés comme des étrangers alors je vous cite ici euh une source que j’ai trouvé donc justement concernant les migrants à poissi donc c’était des migrants qui venaientent pour travailler dans l’usine christler
De poissie des migrants réunionnés et on retrouve exactement ce que disait euh la personne qui était cité par Evang ja blonka c’est-à-dire des des conditions de de surpeuplement ils sont euh parfois à ou 9 par appartement et donc on a un compte-rendu de d’une réunion de coordination entre le BUMIDOM le knarm
Qui est une association réunionnaise et christler et donc il est écrit les réunionnés ne sont pas hébergés dans les mêmes logements que les autres étrangers turc marocains ou espagnol mais seulement dans les mêmes buildings et le autre étranger le autre a été barré parce que bien entendu ce ne sont pas
Des étrangers donc là on voit bien les ambiguïtés qu’il y a dans les la manière de les considérer même c’est-à-dire que euh les les interlocuteurs du bimidum peuvent parfois considérer ces migrants réunionnés comme des étrangers et pas et pas et pas comme des Français on regarde on constate
Également que certaines société HLM dans les années 70 veulent à tout prix éviter des groupes d’immeubles ne comportant que des migrants des domes il est question d’une côte d’alerte de 10 % de gens de couleur ça on le voit dans dans les sources et puis le BUMIDOM précise
Dans le cas particulier d’oln 3000 donc c’est la cité des 3000 à hny hein peut-être que vous connaissez aussi on en parle souvent les 30 % de gens de couleur ou migrants de nationalités diverses sont atteints donc tout ça vise à limiter en fait la part des migrants
Venus desdom et donc vous voyez que là on a on arrive carrément à des des considérations ethnoracial sur sur les migrants et ils sont rabattus euh du côté des étrangers et du côté des personnes qui se qui sont qui sont racialisé et donc même si sont des citoyens à part entière le bumidum
Souscrit quand même à cette façon de penser qui théorise des seuils et des pourcentages de de gens de gens de couleur et donc euh bah les migrants du BUMIDOM souvent se retrouve réduit à des circuits parallèles pour se loger il sont confrontés à des marchands de sommeil un peu les mêmes marchands de
Sommeil que ceux qui proposent des logements au ailleurs immigré et euh on a là une disons une une première contradiction avec euh avec ce qui était les les les principes du BUMIDOM et donc dans dans ce domaine làà on voit bien comment le BUMIDOM est une institution faible puisqu’ils ne parviennent pas euh
À proposer euh cette promotion sociale par le logement qu’ils étaient censés assurer 2uxè domaine dans lequel dans lequel euh euh on peut voir les contradictions à l’œuvre par rapport aux politiques du BUMIDOM c’est euh les politiques de d’emploi alors je vous donne un seul exemple c’est le l’usine
Christler simka l’usine au au milieu des fleurs disent poétiquement les sources euh donc là c’est directement la politique euh à laquelle a été confronté euh le monsieur qui est cité par evanga blonca c’est que euh en 1900 au début des années 1970 la firme automobile simka chrsler met en place pendant
Quelques mois une filière de recrutement à la réunion avec le concours du BUMIDOM donc là vous voyez un article hein qui explique que donc la société simka chrsler désite recruter chaque année 7 à 800 réunionnés pour ses usines de métropole donc là on rencontre en fait toujours cette volonté de dépeuplement
Toujours cette volonté de régler les problèmes politiques sociaux euh de des domes par la par la démographie mais on a aussi une politique de main d’œuvre en France hexagonale on est après mes68 on est à un moment où on a ce que Xavier Vigia appelle l’époque de l’insubordination ouvrière c’està-dire des des ouvriers
Français qui sont de plus en plus syndqués de plus en plus revendicatifs et donc l’appel à une main-dœuvre immigrée peut devenir un recours pour le patronat français afin d’avoir une main d’œuvre disons plus mal enfin qu’ils espèrent plus maléable plus docile et puis aussi moins qualifiés parce que les
Les ouvriers français sont de de plus en plus qualifiés dans ces années-là et donc c’est vraiment dans ce cadre là que l’usine de poissie est créée c’est une usine dans laquelle travaille surtout des travailleurs immigrés et en fait les dirigeants de de christler se disent que peut-être qu’ils peuvent aussi faire
Appel à des travailleurs réunionnés alors c’est très étrange parce que ça passe par Jacques faucard donc donc vous savez que focar c’était le c’était le disons le celui qui était Monsieur Afrique de de de Go et des golistes et en 1970 il adresse une lettre à Michel Debré il a été sollicité
Par le directeur de christler France qui s’appelle Pierre Hugier qui est un ancien résistant donc qui le connaî par cet intermédiaire et voilà et donc pierreier voudrait installer un bureau de recrutement de chrsler à la Réunion donc focar écrit à Debray et Debray écrit au BUMIDOM on a là des circuits
Informels en fait euh au sein même de l’État qui sont euh qui sont assez étonnants et euh donc euh voilà il il il demande il demande à ouvrir ce ce bureau de recrutement et dans ce cadre-là bah le BUMIDOM en fait il est là pour faciliter les choses pour faciliter euh la
Migration euh et donc il a il accepte de mettre en place ce bureau de recrutement parce que du côté du BUMIDOM euh l’avantage c’est de pouvoir dire on a placé des gens on a fait migrer des gens mais on les a placé on leur a donné un emploi directement et donc voilà pour
Eux c’est c’est vraiment important et donc cette mission chrsler est considéré comme prioritaire avec comme objectif qu’elle atteigne pleinement les objectifs qu’elle s’est fixés c’est-à-dire de 700 à 800 réunionnés qui migreraient chaque année on est à une époque où l’usine de poissier elle produit 1600 voiture par jour et elle voudrait en
Produire 1900 et donc pour se faire elle manque elle manque de main d’œuvre et donc ils veulent recruter 600 à 800 ouvriers par an c’est-à-dire 60 ou 80 par mois ce qui est quand même pas négligeable euh du côté du bumidum donc ils acceptent pour ils accceptent pour fac
Faciliter cette politique de recrutement de renoncer à certaines des conditions obligatoires pour assurer le voyage des migrants il renonce au certificat médical il renonce à la présentation du casier judiciaire il renonce à à pas mal de choses avec l’objectif que il y ait le moins de temps possible
Entre le passage dans le bureau d’embauche à la Réunion et la migration vers la la France hexagonale il y a des publicités qui sont mises en place sur place dans la presse on en parle et donc même si euh les administrateurs du BUMIDOM se plaignent d’une certaine nonchalance
Créole qui fait que il y a il y a un peu de temps pour que tout ça se met se mette en place et bien finalement dès mars 1971 dès janvier 1971 pardon on a ce bureau de recrutement qui se met en place et qui envoie des ouvriers
Directement de la Réunion vers poissie or très vite le directeur de christler se plaint il considère que les procédures avec le bumidum ne sont pas assez rapide parce que le BUMIDOM met en place pour ses ouvriers quand ils arrivent en métropole un stage d’accoutumance à la vie métropolitaine
Notamment il passe par un centre de formation à Simandre dans la banlieu lyonnaise où il a prennent bah pas mal de d’éléments liés à la vie en usine mais aussi des éléments liés à la vie métropolitaine et donc ça c’est jugé comme trop long et donc le dirigeant de
Chister explique nos impératifs de production risqu de nous imposer le remplacement de réunionné par du personnel étranger à moins que la suppression du stage ass simendre pour la moitié du personnel prévu soit accepté par le BUMIDOM donc bah le le BUMIDOM accepte mais on voit qu’il y a des logique un peu contradictoire
C’estàdire que du côté de christler ils veulent faire venir un maximum de réunionnés les mettre au travail à poissie et ensuite faire le tri ceux qui ceux qui restent bah il restent ceux qui sont pas adaptés pour ce travail là parce qu’ y en a qui viennent avec un
CAP de de boulanger ou ou de cuisinier par exemple et ben on les vire et puis c’est pas grave du côté du bumidum eux ce qui les inquiète c’est que ceux qui viennent et qui trouvent du travail à poissi c’est parfait mais ceux qui quitte l’usine pour une raison ou pour
Une autre parce qu’ils sont pas embauchés par christler ou parce qu’il ils ne se font pas se travailler en usine ils restent eux à la charge du bumidum et il reste de la responsabilité du bumidum et qui est-ce qu’on va accuser euh de dire regardez ils se retrouvent dans des conditions
Misérables ils ont pas ils ont pas de travail et tout ça c’est le bumidum donc il y a vraiment des logiques qui sont euh qui sont pas les mêmes mais qui euh font que le voilà que le le le bumidum au final se retrouve estce que ces ressortissants ces migrants se
Retrouvent dans des conditions qui sont très semblables à celle des des ouvriers étrangers ils sont mis en concurrence ils sont logés dans des logements similaires ils sont traités un peu de la même manière le seul avantage qu’ils ont par rapport aux ouvriers étrangers c’est que eux ils sont français et donc ça
Leur donne quand même certaine marge de manœuvre et notamment la possibilité de contester le sort qu’il aurait fait et on on a certains ouvriers qui écrivent notamment au ministrees pour se plaindre christler d’ailleurs ça leur plaît pas il considèrent que ces ouvriers qui viennent avec le BUMIDOM sont trop contestataires et ils
Arrêtent à dès la fin de l’année 1971 ils arrêtent cette politique de recrutement ils sont pas satisfaits finalement de de ces ouvriers réunionnés alors pour terminer je voudrais juste vous vous dire quelques mots du sort des femmes parce que il y a aussi des migr tion qui sont organisé pour les femmes
Et ces femmes elles sont envoyées dans un centre qui est celui de cruiss surourc c’est une migration très genré les hommes sont envoyés pour être pour travailler dans les usines les femmes elles sont voué à devenir domestiqu pour la plupart aide soyante pour certaines d’entre elles et donc elles sont envoyé
Dans ce centre de Cruis sur ourc dans lesquels elles sont on leur apprend le travail ménager on leur apprend à cuisiner selon les normes métropolitaine elles sont très encadrées et euh il y a des familles de l’Ouest parisien par exemple qui viennent les chercher dans le centre qui
Les choisissent on a aussi des lettres qui sont envoyées à Michel Debré d’amis ou de membres de sa famille qui lui demande s’il peut leur trouver une une bonne réunionnaise et donc dans ces cas-là Michel Debré transfère directement au BUMIDOM et donc ces femmes elles sont formées dans ce centre
Et moi j’ai trouvé euh tout en l’au de lettres que ces femmes adressaient justement à leurs éducatrices à la Réunion dans lesquelles elles racontent comment se passe l’arrivé donc elles sont logées dans les dortoirs bien sûr donc on on a ces lettres qui sont très émouvantes euh dans lesquelles souvent elle
Remercie en fait le bumidum je vous remercie pour tous les conseils que vous m’avez donner car c’est bien la vérité je regrette pas d’avoir resté là-bas ça m’a bien rendu service voilà donc il y a il y a une gratitude envers ces services sociaux qui organisent ces transferts de de
Population donc ça c’est ce que le BUMIDOM met en avant pour mettre en avant le l’intérêt de de tout ça mais on a aussi quand on quand on le lit on voit aussi la manière dont le BUMIDOM considère ses femmes il se il a peur du grave danger moral qui peut eser
Sur certaines d’entre elles si elles sont pas encadrées il craint que celles qui sont embauchées par un patron si elles sont pas logées chez lui ça puisse aboutir à à des dérives c’est presque toujours à l’occasion de la chambre en ville ou en dehors de l’appartement des
Patron que la jeune fille a commencé à dégringoler et puis on remarque aussi les souffrances qu’il y a chez ces femmes j’avais gros sur le cœur je vous je vous assure mon Vencre créé famille j’ai froid je n’ai pas de mteau j’en ai déjà marre que voulez-vous c’est la vie
C’est pas la peine de pleurer donc à la fois des grièves très précis qui rejoignent ben ceux dont se sont plains les les enfants réunionnés mais aussi un certain fatalisme il a vraiment certains fatalisme populairire qu’on peut retrouver qu’on peut retrouver là-dedans et puis je conclurai là-dessus ces femmes-là comme les migrants qui
Étaient venus avec le BUMIDOM le fait d’être citoyen leur permettait quand même d’échapper d’une dans une certaine mesure au contrainte du buumidom c’est-à-dire que parmi ces femmes il y en a beaucoup qui ont fu ce destin qui leur était assigné de domestique pour pour travailler dans dans d’autres
Domaines souvent dans la pauvreté dans la précarité mais quand même avec avec ces marges de manœuvre qui leur étit possible le fait de garder la citoyenneté leur permettait aussi des fois de repartir ou de en tout cas de s’adresser à aux ministres de s’adresser aux institutions en réclamant
Des droits en réclamant leurs droits et puis vous avez cette ces lettres en fait de Rita laukin qui est une migrante qui est venue en 1966 que j’ai trouvé très belle et notamment euh celle-ci où elle dit je suis comme une enfant et je suis mon maître hélas
C’est précisément ce qu’il y a de triste dans ma ma position et je trouve que cette phrase-là elle résume très bien en fait euh le sort des migrants du BUMIDOM ils étaient à la fois enfants parce qu’ils étaient encadrés ils étaient infantilisés ils se retrouvaient dans une position racialisée et subordonnée
Quand ils arrivaient en France hexagonale et à la fois ils étaient leur maîtres parce qu’ils étaient citoyens et ils avaient donc quand même des possibilités pour euh euh échapper à ce sort et donc c’est toute l’ambiguïé de ce qui leur est arrivé toute l’ambigué de leur situation qui fait que aujourd’hui encore cette
Mémoire du BUMIDOM est une mémoire dont parfois on a honte euh quand je dis on a honte c’est pas simplement le gouvernement français mais c’est parfois les les migrants eux-mêmes qui ont honte et qui n’en parlent pas et euh voilà et qui fait que c’était un un phénomène
Complexe et qui a inscrit vraiment le postcolonial au cœur de la métropole [Applaudissements] française [Musique]