AUTEURS :
– Charles SULTAN CHU et Université de Montpellier, Unité d’Endocrinologie-Gynécologie Pédiatrique, Service de Pédiatrie, Département de Médecine du Développement et de la Reproduction
– Patricia LICZNAR-FAJARDO Enseignante-chercheuse UFR Pharmacie, Université de Montpellier, Laboratoire HydroSciences (HSM), Université de Montpellier, CNRS, IRD
RESUME :
1. Les perturbateurs endocriniens (Charles SULTAN)
Les perturbateurs endocriniens (PE) représentent actuellement un véritable scandale sanitaire, psychologique, social, économique, juridique et éthique, dont l’impact commence à être partagé par les citoyens, mais encore peu appréhendé par les politiques. Face aux puissants lobbies de la chimie, même les décisions gouvernementales comme le plan EcoPhyto, qui prévoyait une réduction près de 50% de la consommation de pesticides en 2022, ont été vouées à l’échec. Nous utilisons toujours près de 70 millions de tonnes de pesticides, qui polluent l’homme, comme tous les PE, par voie digestive (eau, aliments, produits pharmaceutiques), respiratoire (particules, pesticides), cutanée (cosmétiques), parentérale (dispositifs médicaux) et fœto-placentaire.
Les PE sont représentés par les pesticides, les plastifiants, les retardateurs de flamme, les perfluorés, les dioxines, les métaux lourds, les nanoparticules… La définition des PE, proposée par l’OMS, inclut deux critères : 1) substance chimique exogène capable d’altérer le système endocrinien à court/long terme, 2) avec un lien de causalité entre l’altération du système endocrinien et l’effet toxique.
La contamination de l’eau par les PE constitue un enjeu majeur de santé publique dans le monde. Si le plan Micropolluant mis en place par le gouvernement laissait espérer une amélioration de la qualité de la ressource en eau destinée à la consommation humaine, les études récentes de l’ONG Générations Futures souligne la présence de pesticides à des teneurs quantifiables dans 28% des analyses jugées conformes à la règlementation.
Longtemps méconnue, occultée ou minorée, la contamination de l’eau par les PE est enfin considérée comme une priorité nationale, comme en atteste l’organisation d’une table ronde consacrée à l’impact des PE sur la qualité de l’eau, à l’Assemblée Nationale, il y a quelques jours. Gageons que cette prise de conscience officielle contribue à l’amélioration régulière de la ressource en eau destinée à la consommation humaine.
2. Antibiotiques (Patricia LICZNAR-FAJARDO)
À l’horizon 2050, les infections bactériennes pourraient devenir la première cause de mortalité humaine du fait de l’émergence et de la diffusion de bactéries résistantes aux antibiotiques. La surconsommation et le mésusage des antibiotiques sont principalement la cause de ce problème.
Parmi les nombreux écosystèmes concernés par l’antibiorésistance, l’eau joue un rôle central dans la dissémination des bactéries résistantes. En effet, l’eau est un milieu intégrateur car elle reçoit des apports extérieurs (contaminants) des bassins versants exposés aux diverses activités anthropiques (rejets de stations d’épuration, contaminants issus d’activités urbaines, ou plus généralement anthropiques) mais aussi ceux des diverses communautés microbiennes du sol, des plantes, des animaux et des hommes. De ce fait, l’eau est un vecteur potentiel d’antibiorésistance vers l’homme puisque la population générale est pluri-quotidiennement exposée à cette eau.
De faibles concentrations d’antibiotiques sont détectées dans certaines eaux destinées à la consommation humaine. Ces quantités, bien que sans effet sur la viabilité des bactéries, peuvent participer à la dissémination de résistances. Par ailleurs, notons que même si la qualité microbiologique de l’eau destinée à la consommation humaine est surveillée sur notre territoire, le niveau de résistance des communautés bactériennes hydriques présentes dans l’eau ne l’est pas.
Nous étudions, dans l’équipe PHySE (Pathogènes Hydriques – Santé – Environnement) du Laboratoire d’HydroSciences, l’antibiorésistance environnementale dans le bassin versant du Lez, en lien direct avec le Service d’Observation (SO) RABLez et le SO local MEDYCYSS du SNO Karst (OZCAR), coordonnés par l’OSU (Observatoire des Sciences de l’Univers) OREME (Observatoire de Recherche Montpelliérain de l’Environnement).
[Musique] bien Messieurs les les présidents mesdames messieurs je voudrais tout d’abord remercier les organisateurs pour leur invitation à à participer à cette réunion et puis pour m’offrir l’opportunité de partager avec vous un certain nombre de réaction de questions de commentaires relatives à la problématique de la perturbation endocrinienne alors face à cet auditoire
D’expert j’interviendrai avec beaucoup d’humilité je n’ai bien entendu aucun conflit d’intérêt ni avec Evian ni avec d’autres responsables de l’eau et de la distribution de l’eau pardon il y a un problème pour remonter [Musique] voilà il y a un problème voilà donc remarque préliminaire mais non moins importante la contamination de l’eau par
Les perturbateur endocrinien c’est le premier message et non des moindres constitue un enjeu majeur de santé publique pourquoi parce que cette contamination a été longtemps méconnu occulté ou minoré alors même qu’elle participe qu’elle contribue à la problématique générale de la pollution environnementale je vais tenter en introduction de vous démontrer que les
Perturbateurs endocriniens sont à l’origine d’un véritable scandale sanitaire un scandale social un scandale économique juridique et que passe est-ce que quelqu’un peut m’aider je vous prie de de m’excuser mais j’ai je n’ai commis aucune faute à moins que ce soit du sabotage attendez au moins la fin ah oui d’accord monsieur d’accord
Alors je vous ai dit que les les perturbateurs endocriniens étaient à l’origine d’un véritable scandale qu’on peut décliner d’abord sur le plan sanitaire voilà j’ai pas touché quoi en effet en effet depuis 20 ans et c’est un message important le spectre des maladies associées ou dépendantes des perturbateur endocrinien ne cesse de
S’élargir le message tous les organes et de fait toutes les pathologies d’organes peuvent être associé à une contamination par les perturbateurs endocrinial je n’ai pas le temps de les lister bien entendu les maladies endocriniennes métabolique et cetera neurologique neurodégénérative cardioovasculaire respiratoire et cancer il est admis que les perturbateurs endocriniens contribuent à
L’augmentation exp ti des cancers en France et dans le monde un message important il est il a été rapporté de façon indiscutable que les perturbateurs endocriniens sont capables d’altérer notre microbiote vous savez notre deuxème cerveau à l’origine de pathologie subséquente j’ai gardé pour la fin la l’information la plus
Explosive on sait que les perturbateurs endocriniens nous allons le voir ont une activité antiandrogène et donc pendant la vie fétale ils sont capables réduire l’androgénisation du fettus et donc d’entraîner des troubles de l’identité sexuelle c’est un débat qui fait rage aux États-Unis à tel point que le le
Président de la Ligue de défense de l’enfance le sénateur Bob Kennedy vous avez peut-être entendu parler puisqu’il sera candidat à la présidence pointe le risque de l’eau potable d’entraîner ou d’être associé à des troubles de l’identité sexuelle chez l’enfant ne le prenez pas à la légère nous avons des données scientifiques qui
Que les perturbateurs endocriniens sont capables nous allons le publier dans quelques semaines d’altérer l’identité sexuelle qui se met en place pendant la vie fétale l’omniprésence des perturbateurs endocrinien je vais aller vite parce que tout le monde le sait on les trouve partout partout de la bon on les trouve peu importe partout il
Est la famille des perturbateurs endocriniens ne cesse de s’élargir donc un problème sanitaire incontestable un problème social n’oublions pas que les perturbateur endocrinien contribue à l’inégalité environnementale il suffit de se promener dans les pays du Maghreb pour observer que ce sont les individus les plus pauvres qui sont le
Plus pénalisés par la pollution environnementale et donc ça les politiques doivent en prendre compte un problème économique le coût de la contamination et de la santé environnemental se chiffre en millions d’euros et on considère qu’ ils altèent environ 10 à 11 % du produit national brut je sais pas si vous le mesurez
C’est une dépense qui est loin d’être négligeable un problème juridique extrêmement difficile de démontrer la relation de cause à effet et j’insisterai un peu plus sur le problème éthique vous savez que l’OMS avait érigé comme règle inscrite dans le marbre la protection de environnement est indispensable non seulement pour le développement des
Individus mais pour les générations futures voilà un exemple des réflexions éthiques qui doivent susciter une interrogation et une prise de conscience importante c’est un fitus dans le sang du cordon nous avons enfin plusieurs équipes ont identifié des centaines de perturbateur endocriniens donc pas encore né comme l’a écrit un un éditorialiste d’une
Revue américaine déjà contaminé par des centaines de perturbateurs endocriniens alors c’est grave c’est préoccupant parce que les perturbateurs endocriniens sont à l’origine de deux concepts importants le premier c’est l’origine fétale d’une pathologie adulte donc en impactant le fétus vous générez toute une série de pathologie à l’âge adulte et deuxièmement non seulement vous
Générez une pathologie adulte mais vous faites courir le risque d’entraîner une transmission transgénérationnelle des perturbateurs endocriniens je pense que ces deux informations sont suffisantes pour vous démontrer l’impact éthique des perturbateurs endocriniens alors de quoi parlons-nous ces perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques exo ogène qui sont capables d’altérer à la
Fois la synthèse la production le transport et l’action d’une hormone endogène à peu quasiment toutes les hormones endogènes sont susceptibles d’être altérés par les perturbateurs endocriniens initialement il s’agissait des androgènes et des estrogène il y a 20 ans mais on sait maintenant que ces perturbateurs endocriniens ont une action ubiquitaire
Et donc tous les systèmes endocriniens sont altérés par ces perturbateurs alors on les trouve où on l’a déjà évoqué dans l’air que nous respirons dans l’eau que nous viivons et dans le sol et à travers le sol dans la chaîne alimentaire alors je n’ai pas le temps
De détailler mais ce sont des mots qui vont évoquer quelque chose sans doute ces perturbateurs endocriniens on les trouve principal ement dans les pesticides les herbicides et les fongicides n’oubliez pas que la France produit 70 millions de tonnes de pesticides et pour la petite histoire lorsque nous nous sommes réunis pour le
Plan écofico il y a 15 ans l’objectif était de réduire de 50 %. et bien cette année la production de pesticides a augmenté de 11 %. donc pesticid avant tout mais également dolvant les PCB ces fameux PCB qu’on évoqué pendant le repas qui polluent l’eau d’Uron les estrogènes
Pour lequel on pourra dire un mot les les bisphénol les fthalat les parabins ce sont des données que vous avez et puis les perfluuraux alquy substance sur laquelle je dirai un mot parce que nous avons été confrontés à un véritable délit d’initié récemment alors ces perturbateurs endocriniens en terme
De toxico posent des problèmes particuliers en effet et c’est un message important à retenir ils n’obéissent pas aux règles de la toxicologie classique la dose ne fait pas le poison puisque ce n’est pas un effet monodose le temps les mélanges comme on l’a rapporté à Montpelllier le cocktail de pesticides amplifie l’effet
De d’un ou de deux pesticides donc un + 1 négale pas 2 mais 3 ou 4 la vulnérabilité de certains stades tout le monde le sait la période fétale pe très haut risque et enfin les métabolites des perturbateurs endocriniens pour la petite histoire j’ai appris à 48 he que les
Pfoas en fait recouvraent 7000 congénèes 7000 congénère donc lorsqu’un élu politique nous nous affirme avec de façon très péremptoire qu’il n’y a pas de pfoas c’est contrevenir à une réalité scientifique bien entendu qu’il m cononnaît on parle d’exposom n’oubliez pas que la contamination par ces perturbateurs elle commence dans la vie
Fétale elle s’achève à l’âge adulte et en matière de relation d’eau et de perturbateur endocrinien les substances qui posent des problèmes particuliers sont d’abord les estrogènes al pour vous informer au Canada et bien il a été rapporté que s on découvrait que 128 millions de pilules estroop pregestative par an bien sûr
Et 107 millions de doses de traitement hormonal substitutif était utilisé et se retrouvait donc dans l’eau des rivières alors les pesticides j’en ai parlé les plastiques biphénol les retardateurs de flammes les cosmétiques les PFOA et les microplastiques voilà finalement le cocktail auquel nous sommes confrontés quotidiennement alors la problématique
Des des perturbateurs endocriniens dans l’eau n’est pas récente puisqu’il y a environ 15 ans l’office de l’eau INERIS avait établi un un état des lieux pour pointer le danger de cette association perturbateur endocrinien dans l’environnement aquatique par ailleurs quelques années plus tard une équipe de génération futur rapportter
Que 50 % de l’eau du robinet en France contenait des résidus de pesticides euh en 2017 50 % de l’eau euh qualifiée de potable inquiétant ou pas quelques années plus tard je crois que c’est en 2020 et bien une autre étude rapporte qu’un/ers un/ers des eau du robinet de France
1/3 c’est-à-dire si on calcule au prorata de la population 20 millions de Français 20 ou ou 25 boivent de l’eau contaminée par des par des pesticides ou des d’autres perturbateurs endocrin alors à partir de là le nos autorités de tutelle ont mis en place un plan micropolluant dont les objectifs étaient
De réduire les je souris parce que depuis 20 ans les objectifs sont les mêmes réduire les émissions de micropolluants consolider les connaissances et dresser la liste des polluants sur lesquels agir ceci était et s’inscrivait dans le projet micropolluant quen est-il ressorti j’attends d’en voir les conclusions
Alors il y a eu une directive également du Parlement européen qui a fixé qui a fixé les limites de qualité pour les pesticides en définissant une concentration maximale acceptable par substance une concentration par mélange l’anè plus récemment a quantifié cette approche des pesticides en spécifiant un l’activité
Du pesticide alors ne me demandez pas sur quelle base parce qu’il y a de multiples méthodologies pour raborder la nocivité d’un pesticide ça va de l’action sur les hormones circulantes jusqu’à l’expression de gène le potentiel génotoxique le potentiel reprotoxique c’est-à-dire qu’elle est la capacité à altérer la reproduction chez l’homme l’effet cancérigène et
Puis d’identifier les métabolites dangereux donc vous voyez les objectifs sont extrêmement nobles et tout à fait satisfaisant le problème pour ce qui concerne mon mon analyse c’est que nous attendons nous attendons les résultats car un problème perdure et c’est peut-être ma déformation de médecin est-ce que la limite de qualité
De l’eau du robinet est-elle suffisante fondée sur des critères physico-chimique est-elle suffisante pour définir la non toxicité réponse non puisque comme l’écrit l’ancèe et là je vous demande s’il vous plaît de m’écouter et bien l’ écrit la définition et cetera ne constitue pas je l’ai souligné
En rouge un seuil de risque pour la santé des consommateurs donc on nous dit buvez pas de risque toxico mais à vous de gérer vos risques sur la santé c’est tartuf à l’enesse j’ajoute que la problématique n’est pas n’est pas complète puisque la liste de ces micropolluants ne cesse de s’élargir les
Microplastiques constituent un challenge sur lequel les les les scientifiques se penchent mais pour lesquels nous n’avons pas encore de décision simplement je vous donne les premiers résultats selon une étude européenne et bien 5 pardon 94 % des eaux françaises contiennent des microplastiques dont on sait que ce sont des perturbateurs
Endocriniens alors j’ai gardé quelques minutes pour les perfuoro Alky substance que l’on appelle les perturbateurs endocriniens éternels ils ont vous l’avez vu sans doute dans les médias soulevé quelques débats alors on les trouve partout vous voyez ils sont partout ce sont ces produits qui tapissent au-delà des poils en tflon
Mais qui qu’on retrouve dans les vêtements dans les cosmétiques dans les médicaments dans tout tout notre environnement est tapissé de PFO vous me direz comme certains l’ont fait aucun risque et bien non non le Parlement européen récemment a attiré l’attention sur les dangers potentiels des PF OAS puisque il il dans leur publication
Faut état de 700 on sait maintenant qu’il y a 7000 con génère donc vous voyez combien il est difficile d’évaluer euh euh cette voilà alors il y a eu une analyse des données de la littérature relative aux effets de PFS sur la santé et comme j’ai un véritable problème
Pardonnez-moi bon en tout cas les pfas sont des composés extrêmement toxiques à l’origine ou ou contributif de pathologie du foie de la thyroïde des des glandes endocrines des es des testicules bref ce sont des poisons qui ont de surcroix la capacité à perdurer dans les dans la biosphère à perduré
Pendant des mois voire des années donc on les appelle des composés et des polluants éternels et ceci est tellement vrai que l’Académie des Sciences c’est c’était la DIA précédente l’Académie des sciences is il y a quelques semaines une réunion où elle demande en conclusion de bannir l’utilisation des PF c’est la
Conclusion dont je vous donnerai la référence puisquelle est sortie dans Nature il y a 2 mois donc vous voyez on est au cœur d’un problème d’actualité qui est fondamental pour la santé de l’homme et pour lequel Montpeller s’est illustré par un un broglier inimaginable au sein duquel le directeur de
L’ARS a envoyé un message à tous ses collaborateurs les incitant à ne plus boire l’eau du robinet égard aux concentration élevées de pfas dans leséos et dans le langdocrousillon donc un message très grave et pour lequel devant qu le tolé médiatique le maire de Montpellier a s’est cru compétent pour décider que
Finalement l’eau de Montpellier ne courrait aucun risque en terme de pfas voilà comment la la capitale de la santé c’est discrédité dans toute la France ça je le sais à travers cette histoire de pfas interdit par le directeur de l’ARS qui est quand même notre référence médicale sanitaire et nos [Musique] politiques
Bon c’est pas merci c’est pas bien grave je je vais je vais m’arrêter indiscutablement il y a tout de même dans ce discours que je ne voudrais pas anxiogène il y a des messages d’espoir sinon des messages non non c’est avant bien avant bien avant des messages d’optimisme premièrement l’ONU a
Organisé il y a 6 mois une conférence nationale sur l’eau donc c’est laisser penser si l’ONU peut être utile dans certains domaines et notamment dans le nôtre c’est-à-dire la santé et bien je souscris donc l’ONU a pris en compte le problème de l’eau deuxièmement l’Assemblée nationale
Au mois de septembre il y a 2 mois a organiser une table ronde sur la qualité de l’eau et finalement ben je vous demande simplement de retenir ce n’est pas un scénario catastrophe ni une vision alarmiste il s’agit simplement d’un constat et de considérer avec l’ONU que l’eau représente l’avenir comme vous
L’avez dit Monsieur l’avenir de l’humanité et l’avenir surtout de nos enfants mesdames messieurs je vous remercie pour votre attention merci merci beaucoup donc aujourd’hui on m’a demandé de de parler antibiotiques mais je peux pas parler antibiotiques sans parler antibiorésistance donc on va commencer par un petit contexte sur sur
L’antibiorésistance donc j’aime bien ce ce petit ce petit graphe cette cette chronologie qui montre la la mise sur le marché des grands molécules des grandes familles d’antibiotiques et pour chacune de ces de ces grandes familles en fait vous avez un rectangle rose qui commence à la date de de commercialisation de de
La des molécules et suite au rectangle rose vous avez une flèche verte qui commence à la date où on a détecté les premières résistances aux antibiotiques et donc qu’est-ce qui ressort de ce de cette représentation c’est que ben en fait il y a eu beaucoup d’innovations thérapeutiques
Dans les années de 50 à 1980 à peu près et puis depuis ben ça s’essouffle un petit peu on a moins d’innovation en terme d’anti-infectieux antibactérien et puis ce qu’on regarde ce qu’on remarque également c’est que ces rectangles roses donc c’est ces périodes pendant laquelle on a l’antibiotique mais on a pas encore
De de résistance ben elle est pas très longue et donc ça va de quelques ici les les plus les plus les plus larges c’est une vingtaine d’années mais le plus souvent en quelques années on a émergence de résistance émergence et dissémination de ces résistances ce qui fait qu’on peut arriver à des impasses
Thérapeutiques c’est-à-dire qu’on va avoir des bactéries donc ell cumulent pas bien heureusement toutes les résistances mais certaines peuvent cumuler différents mécanismes de résistance et devenir multirésistantes voire tautor résistant c’est-à-dire qu’elles vont être résistante à tous les antibiotiques qu’on a sous sous la main donc au SI on fait un état des
Lieux donc aujourd’hui ou hier en 2019 on estimait qu’au niveau mondial on avait 1,3 million de décès attribuables à l’antibiorésistance plus de 5000 décès par an en France et il y a une via des des des outils de modélisation il y a une prédiction qui dit que en 2050 si on
Ne fait rien si on continue à utiliser massivement les antibiotiques tels qu’on les utilise aujourd’hui et s’il y a pas d’innovation euh thérapeutique on arrivera à 10 millions de décès par an liés aux résistances au aux antimicrobien de façon générale alors d’où vient cette cette résistance ben la résistance elle est
Majoritairement liée à un mésusage et à une surconsommation d’antibiotiques alors comment se passe cette cette émergence de résistance ici j’ai représenté des une communauté microbienne dans laquelle donc on peut imaginer notre microbiot Biot digestif on peut imaginer un écosystème dans dans l’eau donc on a beaucoup de bactéries
Sensibles et puis on a quelques individus quelques bactéries qui vont être résistantes parce qu’elles ont des mutations aléatoires parce que elles ont une résistance donc tant qu’on est dans cet état là ben tout va bien par contre si on met en s’il y a une pression de
Sélection c’est-à-dire que si on on met C cette communauté bactérienne en contact avec des antibiotiques ou avec tout autre Pr de de sélection environnementale à ce moment-là toutes les bactéries sensibles vont disparaître et bah il va y avoir la place pour que les bactéries résistantes se multiplient
Et la le problématique avec la les bactéries c’est que non seulement elles transmettent leur résistance à la descendance mais en plus de ça elles peuvent transmettre leur résistance à des bactéries de leur environnement de du de l’écosystème donc il peut y avoir des transferts de résistance donc des bactéries sensibles qui deviennent
Résistantes et à ce moment-là donc on arrivevec à ces phénomènes d’émergence de persistance et de disémination des résistances alors l’eau dans tout ça ben en fait l’eau c’est un élément qui va qui va intégrer à la fois les antibiotiques les antibiotiques que l’on prend au niveau humain à l’hôpital à la
Maison les antibiotiques également du milieu vétérinaire que ce soit les animaux d’élevage les animaux domesqu tous ces antibiotiques que l’on consomme ben on les on les élimine par voie urinaire dans les fessesses et ces antibiotiques se retrouvent dans les eaux usées et voilà dans l’eau en plus de ça on a des bactéries
Les bactéries résistantes vont également se retrouver dans nos eau usé et dans l’eau et donc l’eau va devenir le réceptacle de tous ces contaminants de T ces pression de sélection et on va avoir dans l’eau des bactéries hydriques mais également des bactéries entre guillemets humaines donc qui qui proviennent de nos
Microbiotes de nos microbiotes cette eau ben en fait on va avoir ce qu’on appelle des h moment donc des des des moments où bah il va y avoir des des conditions propices à cette émergence de résistance et puis on a également des lieux comme les stations d’épuration qui sont des des lieux
Chauds d’émergence de résistance alors pour pour étudier cette antibiorésistance pendant longtemps on on l’a on l’a abordé par le seul prisme de la santé humaine l’antibiorésistance c’était une problématique humaine et donc on se bornait à ce secteur là depuis quelques années on étudie cette problématique sous sous le concept
Oneels donc un monde une santé donc c’est c’est un concept qui est lié qui est qui est né du d’une alliance entre les grandes des grandes organisations mondiales qui prendnent une approche holistique multisectoriel c’est-à-dire que aujourd’hui on ne peut plus parler d’antibiorésistance uniquement problématique humaine mais il faut considérer également le milieu
Vétérinaire et l’environnement et tout ça dans un monde voilà global alors les liens entre l’antibiorésistance chez l’homme et les résistances chez l’animal c’est assez bien établi c’est-à-dire que on a il y a eu beaucoup d’efforts dans le milieu vétérinaire pour limiter la consomm d’antibiotiques et on a vu que certains
Antibiotiques qui étaient interdits étaient interdit dans le milieu vétérinaire et chez l’homme ben on a vu moins de résistance ces deux compartiments là sont vraiment liés il y a pas de souci par contre il y a beaucoup moins d’efforts qui qui est fait sur le compartiment environnemental
Et on sait pas trop quel est le rôle de ce compartiment environnemental alors pour pour aborder ces questions donc on peut euh voir le côté antibiotiques donc euh contamination chimique alors là c’est pas trop mon domaine moi je suis microbiologiste donc on peut donc voir le côté euh chimie et puis le côté
Biologie donc quels sont les effets de la contamination de nos environnements par les antibiotiques ou autres euh molécules chimiques sur euh sur les bactéries alors au niveau quelques mots juste sur la la chimie donc les antibiotiques il peuvent se retrouver dans l’eau d’où viennent-ils ben c’est un petit peu comme les perturbateurs
Endocriniens ils ont tous ils ont une origine anthopique ils sont consommés par l’homme ou les animaux ils sont excrétés par voie urinaire digestive retrouver un changé dans les fessesses et les et les urines majoritairement euh on les retrouve également dans l’environnement après passage donc dans les stations d’épurations dans
Lesquelles il y a peu ou pas de dégradation et puis on a également les effluents d’usine chimique d’élevage ou d’aquaculture alors comment les comment les quantifier en fait des antibiotiques vous l’avez vu sur la première la première illustration il y a beaucoup de familles beaucoup de molécules donc
C’est très complexe à les à les rechercher tous euh il faut adapter la préparation des échantillons des échantillons d’eau au type de molécule recherché les antibiotiques ont des caractères physico-chimiques très différents donc la méthodologie analytique pour rechercher spécifiquement tel ou tel antibiotique est très voilà il ça demande des mises
Au point analytiques et en plus de ça ces antibiotiques peuvent être dégradés donc on va voir une présence de métabolite plus ou moins une persistance de ces métabolites et donc là aussi il faut adapter les méthodes analytiques pour rechercher tout toutes ces molécules et puis juste une petite
Remarque les antibiotiques qui sont les plus fréquemment rencontrés dans l’environnement sont ceux qui se dégradent le moins et pas forcément les plus consommés et les plus consommés ben ils sont rarement quantifiés parce qu’ils sont plus ou moins ils sont dégradé alors juste quelques repères quelques chiffres ici je vous ai mis
Quelques quelques notions de de de quantité thérapeutique donc d’un flacon d’amoxyciline pédiatrique c’est 3 g par par flacon une boîte de de comprimé d’amoxyyine c’est c’est 12 g et puis quelques données on a alors j’ai pas de données sur sur l’eau de Montpellier mais des un article qui qui a quantifié
Des antibiotiques en Europe et vous avez quelques quelques quantité ici et globalement la quantité d’antibiotiques est faible dans l’eau en France par contre c’est pas parce que c’est faible que ça n’a pas d’effet alors quelle est la conséquence de la présence d’antibiotiques dans l’eau tout d’abord on a un effet sur l’équilibre
L’écosystème microbien si on met une pression même même à bas bruit benah il peut y avoir un impact sur la structure de de ces communautés et puis je l’ai dit tout tout à l’heure ça peut favoriser et ça favorise le développement d’antibiorésistance même à faible dose à faible dose on va stresser
Les bactéries qui vont avoir tendance à acquérir des résistances alors quelle est la concentration toxique dans l’environnement ben là c’est c’est compliqué là aussi compliqué à répondre parce qu’on va avoir des effets sur les communautés même en concentration sublétal donc les industriels vont établir des concentrations qui sont
Prédites pour ne pas avoir d’effet mais c’est un peu plus complexe que ça parce que il y a également la notion d’effet cocktail donc certes l’antibiotique on peut établir un pénc mais il y a l’effet cocktail et ça ça on maîtrise pas l’effet de de de ces cocktails
Antibiotiques les métaux lourds donc les éléments transmétalliques ou autres molécules les biocides et cetera et puis il y a l’effet de l’environnement aussi parce que les communautés microbiennes ben sont soumises au réchauffement climatique elles sont soumises à des autrophisations à des stress et ça peut euh là aussi favoriser l’émergence de
Résistance donc on peut aborder la problématique d’antibiorésistance sous l’angle de l’antibiotique et on peut également regarder qu’est-ce qui se passe au niveau des communautés bactériennes et nous c’est c’est l’angle qu’on a qu’on ais et je vais montrer quelques quelques résultats sur euh l’antibiorésistance euh au niveau au niveau de notre notre
Eau donc on a on a mené une étude sur les eaux destinées à la consommation humaine puisque euh vous savez que l’eau qui arrive que que l’on consomme donc elles ont ces eaux sont contrôlées il y a des limites de qualité microbiologique par contre euh on n pas de connaissance sur
L’antibiorésistance dans nos eotable alors quand je parle d’antibiorésistance c’est à la fois les bactéries résistantes et puis les gênnes de de résistance qui peuvent également passer d’une bactérie à l’autre et qui sont aujourd’hui considérés comme des contaminants et donc on a mener un projet qu’on a appelé projet zarry Potter pour zone atelier
Antibiorésistance en milieu hydrique étude et suivie de l’eau potable sur un territoire donc euh au niveau de de l’eau en France les contrôles en en fait on a voulu se baser sur un réseau existant donc vous savez tous que l’eau potable est contrôlée largement contrôlée en en France en terme de
Microbiologie donc ça représente 310000 échantillons par an plus de 12 millions d’analyses par an et donc on a un réseau territorial d’analyse très étroit donc ce qu’on a fait c’est que pendant 4 mois on a récupérer euh des je vais reprendre hop euh on s’est intéressé aux communes d’héau de l’héro
Le département de l’éro et de et de l’ude et on on a on s’est basé sur l’analyse qui était réalisée sur les eaux potables et chaque fois que c’était positif pour des échéré ch à colis on a récupéré les boîtes les échantillons et on a analysé les échérchacolis et on a
Réalisé des antibiogram pour voir si ces écherrchacolis étaient positifs ou pas donc sur les plus de 2000 échantillons on en a eu 58 qui étaient positifs pour écherch colis sur les 58 on a isolé 25 souches et sur ces souches ben la majeure partie était sensible à tous les antibiotiques
Testés on a eu 12 souches qui étaient résistantes au moins à la moxyyine et ces 12 souches provenaient de trois sites de de prélèvement et on n pas eu de souche hautement résistante identifié alors cette étude elle a montré qu’on pouvait s’appuyer sur un réseau existant pour ajouter des
Paramètres de contrôle de suivi de l’antibiorésistance voilà donc ça on l’a fait sur l’eau potable mais l’eau potable ça représente ou l’eau destinée à la consommation humaine mais ça ça représente un tout petit maillon du cycle de l’eau dont on parle depuis depuis hier donc adossé à ce à ce projet on a
Également créé un service d’observation qu’on appelle rabaise euh qui est basé sur sur Montpellier en fait Montpellier et sa région nous offre un terrain d’étude vraiment idéal pour étudier ce cycle d’antibiorésistance dans l’eau avec euh la zone carstique au nord le la et ces affluents urbains avec tout ce qui est pression entropique
Urbaine et jusqu’au jusqu’aux lagunes on a également des conditions climatiques contrastées avec les périodes d’étiag prolongé avec les les Cru Les cru intenses on a également le CHU qui nous donne aussi des informations sur l’épidémiologie de la résistance chez l’homme et euh et voilà donc ça c’est
C’est un site un site d’études que voilà qu’on a mis en place il y a 2 ans et qui nous permettent donc de de suivre la dynamique de l’antibiorésistance voilà je vous remercie pour votre attention [Musique] merci